Brève

Qui sont ces médecins "twittos" ? (Viva)

Laure Daussy

11 juillet 2012 Maj: 11 juillet 2012

Twitter n'est pas que l'apanage des journalistes et des politiques.

Il est aussi utilisé par des médecins, comme le raconte cet article du site Viva.presse.fr, repris par Rue89 (Viva est un magazine mensuel diffusé auprès d’adhérents à des mutuelles de santé). Le réseau social permet à ces médecins de sortir de leur isolement, ou même d'obtenir des conseils de leur collègues.

Environ 200 professionnels de santé sont inscrits sur Twitter, sur plus de 5 millions de comptes existant en France, explique Viva. Beaucoup de médecins généralistes, mais aussi des psychiatres, psychologues, dermatologues ou pharmaciens. La plupart des médecins interrogés ont préféré garder l'anonymat : "On parle d’un aspect de la vie privée de chaque malade, c’est une question de secret médical. Je n’ai pas envie que certains patients puissent me reconnaître", explique ainsi @TitBouchon, interne en neurologie de 26 ans.

Les médecins apprécient le réseau pour l'échange de conseils entre confrères: "C’est un accès immédiat et direct à 200 confrères de différentes spécialités. Quand on pose une question, il y a toujours un spécialiste pour répondre", dit ainsi @drjulienc, psychiatre et addictologue de 32 ans, qui exerce en hôpital psychiatrique. Il avait ainsi posé une question concernant un patient présentant un problème rénal. "Il y avait un néphrologue sur Twitter, il m’a répondu immédiatement. C’est difficile de faire mieux en termes d’accès direct." Dans les échanges entre médecins, on tombe donc sur ce genre de Tweets :

Une demi-douzaine de confrères ont alors réagi, posé des questions, apporté leurs éclairage, raconte Viva.

Autre intérêt de twitter : se sentir moins seul. Ce généraliste de 39 ans, installé dans le Sud-Ouest, qui "tweete" entre deux consultations ou une fois rentré chez lui, confie: "L’exercice de la médecine de famille est très individuel, or on a besoin d’échanger. On souffre beaucoup de cet isolement dans nos cabinets."

Le fait de tweeter permet aussi d’épargner ses proches. "C’est un exutoire. Si vous parlez de ça tout le temps, ce n’est pas viable pour votre entourage", admet @Titbouchon. Twitter regorge ainsi d’anecdotes médicales, proche de l'absurde : "Donc non, dire “ça n’arrivera plus” n’est pas un moyen de contraception fiable. Oui je sais, ça paraît dingue. Même à voix haute, non", rapportait récemment @Jaddo_fr à propos d’un(e) patient(e).

Quelques médecins blogueurs et twittos ont été pionniers sur le réseau social dans leur profession, comme la généraliste @Jaddo_fr, qui tient aussi un blog, @Dr_Boree lui aussi blogueur, ou @Dr_Stephane. Ils ont donné envie à de nombreux confrères de s’inscrire sur le réseau, raconte l'article. "Ils se tiennent à jour, ils ont beaucoup de choses à nous apprendre", salue @TitBouchon.

Le Conseil national de l’ordre des médecins encourage les praticiens à utiliser les réseaux sociaux, mais les met en garde. Il recommande aux médecins "d’assumer leur identité", ce que beaucoup ne font pas, et dans son Livre blanc sur l’usage d’Internet, il précise : "Les médecins doivent se montrer vigilants sur l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes et par conséquent de l’ensemble du corps médical; ils ne doivent pas agir de manière à déconsidérer la profession".