Le Monde : retour du ras-le-bol fiscal ?
Brève

Le Monde : retour du ras-le-bol fiscal ?

Ras-le-bol fiscal saison II. Et c’est Le Monde qui ouvre le bal des ras-le-bolistes avec une pleine page consacrée aux "classes moyennes étranglées par les impôts". Sous forme de micro-trottoir, on découvre ainsi des contribuables "ni riches ni pauvres" contraints de puiser dans leurs économies pour s’acquitter de la douloureuse. Dans un second article qui explique les raisons d’une telle hausse, on apprend pourtant que le nombre de contribuables qui voient leurs impôts augmenter cette année a sensiblement diminué.

Et c’est reparti pour un tour: avec le paiement imminent des impôts sur le revenu, les médias, tout comme l’an passé, ne vont pas manquer de souligner le ras-le-bol fiscal des contribuables. Premier à s’engouffrer dans le marronnier: Le Monde, précédé il est vrai par une dépêche AFP reprise par Libération. Le quotidien du soir – qui par ailleurs, dans cette même édition, vend ses premières pages à un horloger de super-luxe – donne la parole à sept ras-le-bolistes issus de la classe moyenne, autrement dit des ménages "ni pauvres ni riches" qui gagnent entre 1600 et 3500 euros mensuels.

Si ces derniers se défendent d’être contre les impôts, ils racontent cependant leurs difficultés à payer leur dû au fisc cette année. Exemple le plus frappant : cet habitant des Côtes-d'Armor qui voit ses impôts doubler sans en comprendre les raisons : "nos salaires n'ont pas augmenté d'un centime, nous n'avons investi dans rien, et n'avons aucun placement financier qui expliquerait cette hausse" se désole-t-il. 

Preuve de cet étranglement selon Le Monde : "le nombre de «demandes gracieuses» (demandes de non-paiement de tout ou partie de l'imposition) traitées par l'administration fiscale a bondi de 20% tous impôts confondus, pour atteindre 1,3 million. C'est particulièrement vrai pour l'impôt sur le revenu, pour lequel les requêtes sont en hausse de 22%, contre 18% pour la redevance audiovisuelle, 18 % pour la taxe d'habitation."En cause : la crise et le chômage mais également la hausse des impôts due aux mesures fiscales prises dans la loi de finances pour 2014. Dans un second article, Le Monde en dresse la liste : baisse du plafond du quotient familial pour la deuxième année consécutive, "majorations de pensions de retraite versées aux parents ayant eu ou élevé au moins trois enfants" auparavant exonérées d'impôt et aujourd'hui imposables, fin de la défiscalisation des heures supplémentaires ou encore "suppression de la demi-part fiscale dont bénéficiaient les parents isolés, les veufs ou veuves ayant eu un enfant", entamée sous Sarkozy et définitivement supprimée cette année par l’actuel gouvernement.

Le Monde rappelle cependant que le gouvernement a décidé en juillet "une réduction d'impôt […] aux foyers dont le revenu fiscal est inférieur à celui d'un salarié percevant 1,1 smic net par mois : 4,2 millions de foyers fiscaux en ont bénéficié". Finalement, on découvre que le nombre de foyers qui ont vu leurs impôts augmenter cette année a baissé : ils sont 37% contre 44% l’an passé. À l’inverse, précise le quotidien, "35 % ont vu leur impôt baisser, contre 24,5 % en 2013. Au total, 8 % des foyers fiscaux imposables en 2013 ne le sont plus en 2014, tandis que 4 % des foyers non imposés en 2013 le sont devenus". Mais ces contribuables n’ont – pas encore – été interrogés par Le Monde.

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