Une petite Chinoise de deux ans, Wang Yue, est morte aujourd'hui. Son nom circule sur toute la planète depuis une semaine : jeudi 13 octobre, elle avait été renversée dans la rue par un minibus après être sortie sans surveillance de la quincaillerie de ses parents, à Foshan, dans une province du sud du pays, Guangdong. Pendant de longues minutes, elle était restée allongée dans son sang, sans que la douzaine de personnes passant à ses côtés ne lui viennent en aide, pas même une mère de famille et sa fille. Une seconde camionnette l'avait même à nouveau touchée, avant qu'une chiffonnière vienne finalement la secourir.
La scène, à la limite de l'insoutenable, a été filmée par une caméra de surveillance, et très rapidement diffusée à la télévision chinoise, et sur le net. En voici une version où les passages les plus durs ont été coupés, diffusée par la chaîne anglophone Mediacorp TV 5, basée à Singapour La fillette avait été conduite à l'hôpital, où elle est décédée aujourd'hui. En début de semaine, selon Le Figaro, "le reportage télévisé sur l'accident de Yueyue avait déjà été vu plus de 2 millions de fois sur le site Youku, tandis que l'on pouvait trouver 4,4 millions de commentaires sur Weibo, le Twitter chinois. Avec un «tag» évocateur: «S'il vous plaît, arrêtons avec les cœurs froids.»" |
Sur les images, le conducteur du premier véhicule (qui s'est livré à la police après la diffusion de la vidéo) semble s’être aperçu qu'il a écrasé l'enfant, stoppe un instant, puis redémarre, en repassant sur elle. Selon Libération, "il a expliqué avoir agi ainsi par crainte d’avoir à payer des frais d’hôpital : «J’ai pensé que ça me coûterait moins cher si elle était morte.»".
Le flot de commentaires en Chine dénoncent une société devenue matérialiste, incapable de s'émouvoir du sort des plus faibles. Mais, Le Figaro rappelle aussi le "cas Peng Yu", "une affaire qui a défrayé la chronique il y a quelques années" : "Un jeune homme avait secouru une vieille dame tombée en voulant monter dans un bus. Mal lui en avait pris. La victime l'avait accusé d'agression et avait demandé des milliers d'euros de dédommagement, accordés par le tribunal."
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