Affrontement synagogue 2014 : récit erroné de Vanity Fair (Libé)
"La troublante question dans la communauté juive française : est-il temps de partir ?" Sous la plume de Marie Brenner, une journaliste américaine basée à New York, le magazine américain Vanity Fair est revenu sur les heurts survenus l'année dernière près d'une synagogue du quartier de la Bastille, à Paris. Un épisode évoqué par @si à l'époque. Le 14 juillet 2014, à l'issue d'une manifestation de soutien à Gaza, des manifestants pro-palestiniens se sont dirigés vers une synagogue de la rue de Roquette où se trouvaient plusieurs centaines de personnes venues participer à une journée de prière pour la paix en Israël. Des affrontements éclatent alors entre les manifestants pro-palestiniens et des membres de la Ligue de Défense juive (LDJ) dont la violence est souvent épinglée. A l'époque, le premier récit de l'AFP sous-entendait que les pro-palestiniens étaient à l'origine des violences, ignorant les provocations et les exactions des membres de la LDJ. Une deuxième dépêche, plus fidèle à la réalité, mentionnait la violence des deux camps.
Dans la version racontée par Vanity Fair, et traduite par Libé, les provocations et les violences de la LDJ ont disparu : les manifestants pro-palestiniens "se précipitèrent, munis apparemment de barres de fer, de haches et de drapeaux, en direction de la rue de la Roquette. Leur objectif était la synagogue Don Isaac Abravanel. A l’intérieur, les 200 fidèles – dont le Grand Rabbin de Paris – entendirent les hurlements de la foule, estimée à 300 personnes : «Hitler avait raison !» «Juifs, hors de France !". Et selon Vanity Fair, le Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim, aurait été exfiltré de la synagogue par la brigrade antiterroriste, les autres Juifs restant barricadés dans la synagogue et défendus par "une dizaine de membres auto-formés appartenant à la Ligue de Défense Juive" et "une petite unité des forces de l’ordre", selon le récit du magazine américain.
Sauf que cette version est démentie par le Grand Rabbin de Paris : son porte-parole a fait savoir qu'il n'a pas été exfiltré par la brigade antiterroriste. Mieux : à l'époque, Serge Benhaim, le président de la synagogue de la Roquette, minimisait le danger sur Itele. "Les manifestants sont arrivés […] à environ 150-200 mètres, à aucun moment ils n’étaient en face, à aucun moment il n’y a eu un projectile lancé contre la synagogue. […] Nous n’avons à aucun moment été physiquement en danger. Nous avons confiné les gens à l’intérieur de la synagogue par mesure de sécurité", avait-il expliqué. Ce sont les CRS, et non les membres de la LDJ, qui avaient empêché les manifestants pro-palestiniens de s'approcher de la synagogue.
L'occasion de lire notre article sur l'affaire : "Attaques contre les synagogues à Paris : l'AFP n'a vu la violence que d'un côté"
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