Piratage : le grand virage de l'Obs
"Libertaire, le piratage ? (...) La vérité, c'est qu'il est libéral. Et même ultralibéral. C'est le sacre de la dérèglementation." Dans son édito du Nouvel Observateur daté du 16 au 22 avril, le directeur de la publication, Denis Olivennes, s'élève contre les députés socialistes qui ont obtenu le rejet de la loi dite Hadopi. Denis Olivennes, directeur de la publication du Nouvel Obs, ne s'est jamais caché d'être pro-Hadopi (du nom du projet de loi "Création et Internet"). Il faut dire que l'ancien patron de la Fnac a présidé en 2007, à la demande des ministères de la Culture et de l'Economie, une mission de lutte contre le téléchargement illicite, dont les conclusions posèrent les premiers jalons du projet de loi Création et Internet. Dans son dernier édito, Olivennes s'en prend aux députés socialistes anti-Hadopi. "Drôle de victoire ! Vingt et un députés socialistes se congratulant après le rejet de la loi internet ! Ils ne réalisent donc pas qu'en défendant le piratage ils se font les avocats du capitalisme sauvage...", écrit le patron de l'Obs, avant de conclure : "Etrange situation française, où la gauche défend la liberté qui opprime et Nicolas Sarkozy, la loi qui protège." L'éditorial de Denis Olivennes dans le Nouvel Obs daté du 16 au 22 avril L'hebdo connaît là un impressionnant virage éditorial. En février 2005, alors que Laurent Joffrin était à sa tête, l'Obs lançait un appel intitulé "Libérez l@ musique". Signé de nombreux artistes, il indiquait : "A l'heure où des dizaines d'internautes vont bientôt passer en jugement pour avoir téléchargé des fichiers musicaux sur des logiciels P2P, nous dénonçons cette politique répressive et disproportionnée, dont sont victimes quelques boucs émissaires. Comme huit millions de français, au moins, nous avons, nous aussi téléchargé un jour de la musique en ligne et sommes donc des délinquants en puissance." En 2006 encore, en pleine étude du projet de loi DADVSI (l'ancêtre d'Hadopi), l'Obs raillait les déboires du ministre de la Culture de l'époque, Renaud Donnedieu de Vabres : "Après une semaine folklorique, le ministre de la Culture est parvenu in extremis à enterrer la « licence globale ». Mais pour lui le cauchemar n'est pas encore terminé..." |
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