Crise grecque : le mea culpa du FMI
Brève

Crise grecque : le mea culpa du FMI

Bon d’accord, on s’est plantés : le Fonds monétaire international (FMI) reconnaissait hier "des échecs notables" sur le premier plan de sauvetage décidé pour la Grèce en 2010 qui n’a rien sauvé du tout voire qui a précipité le pays dans une crise encore plus grave. Un mea culpa et quelques coups de griffes au passage à l’Union Européenne et au fonctionnement même de la troïka.

"Il y a eu (...) des échecs notables. La confiance des marchés n'a pas été rétablie (...) et l'économie a été confrontée à une récession bien plus forte que prévu": l’aveu est clair. Dans un rapport rendu public hier, le FMI fait le point sur la situation économique de la Grèce et doit bien reconnaître qu’elle est catastrophique.

Il faut dire que le Fonds prévoyait un retour de la croissance l’an dernier alors que les Grecs s’enfoncent dans la récession : le taux de croissance est de -6,1% en 2012. Idem pour la dette publique, elle risque de dépasser les 170% du PIB. Quant au taux de chômage, il vient de franchir les 27%.


La cause de cette débandade selon le FMI? Il aurait fallu renégocier la dette grecque dès 2010. Cette décision n’a pas été prise. Le rapport du Fonds – repris par Challenges – reconnaît que ce non-choix a permis "à de nombreux créanciers privés (banques, fonds d'investissement) de "s'échapper" du pays sans subir la moindre perte et de "passer le fardeau" aux Etats et donc aux contribuables qui ont dû de nouveau renflouer la Grèce en 2012".

Et à qui la faute? D’abord au FMI qui reconnaît avoir assoupli ses critères pour donner son feu vert au plan de sauvetage. Mais le Fonds estime que la faute incombe aussi à l’Union européenne (euphémisme traditionnel pour ne pas nommer l'Allemagne): "la restructuration de la dette avait été envisagée par les parties à la négociation mais elle a été exclue par les dirigeants de la zone euro qui craignaient qu'une telle mesure ne soit pas approuvée par les Parlements nationaux". Directement en cause: la troïka, structure qui regroupe FMI, Banque centrale européenne et Union européenne: sans "division claire du travail", "cette cohabitation a obligé le Fonds à négocier d'abord avec les pays de la zone euro et ensuite avec les autorités grecques, créant une source d'incertitude considérable" alimentée par les hésitations et les revirements européens."

Ce mea culpa est bien accueilli par la classe dirigeante grecque qui la joue on-vous-l’avait-bien-dit. Selon The Guardian qui donne la parole à un averti, "pendant trop longtemps, les responsables de la troïka ont refusé d'accepter que le programme était tout simplement hors cible en se cachant derrière notre incapacité à mettre en œuvre des réformes structurelles. Maintenant que les réformes sont appliquées, ils ont dû accepter l'amère vérité." Et de citer également un responsable bien placé au ministère grec des Finances: "la reconnaissance de ces erreurs va nous aider. Elle a déjà contribué à couper un peu de mou et il nous aidera à obtenir ce que nous avons vraiment besoin, c’est-à-dire une nouvelle restructuration de notre dette l'année prochaine."

Tout le dossier sur la crise grecque est ici

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