Zuma et son sexe : le tableau qui choque le gouvernement sud-africain
Brève

Zuma et son sexe : le tableau qui choque le gouvernement sud-africain

Un tableau représentant Jacob Zuma, le président sud-africain, dans une attitude martiale a provoqué une violente polémique, car le sexe présidentiel émerge de son pantalon. Menaces de mort, vandalisme, procès, tous les moyens sont bons pour obliger la galerie qui présente le tableau à le décrocher.

L'oeuvre s'appelle "The Spear" ("La lance"). Elle est signée de Brett Murray, un célèbre peintre et sculpteur sud-africain, basé au Cap. L'intention de Murray est claire : en montrant d'une part le président dans le style de la propagande soviétique de l'époque Lénine, et d'autre part son sexe, Murray fait allusion à la vie sexuelle du président, qui a fait scandale avant qu'il ne soit nommé à la tête du pays.

Polygame (4 femmes et 20 enfants), Zuma a été jugé en 2006, après avoir été accusé d'avoir violé, sans préservatif, la fille d'un de ses amis. Mais il a été acquitté après s'être défendu en expliquant que la jeune femme avait une tenue provocante et qu'en tant que Zoulou, il se devait de l'honorer.

Ce tableau n'est qu'une des oeuvres de l'exposition de Murray, intitulée "Hail to the Thief II" ("Hommage au Voleur", également titre d'un album du groupe anglais Radiohead). On y voit entre autres un tableau montrant le logo de l'ANC, le parti présidentiel, barré par les mots "A Vendre" et "Vendu", manière de dénoncer la corruption qui règne au sein du pouvoir sud-africain, alors que Zuma est contesté au sein même de son parti.

Dès que la galerie a exposé le tableau à Johannesburg, l'ANC l'a dénoncé, en le qualifiant de "vulgaire, indécent", et en ajoutant qu'il manquait de respect envers le président.

D'autres critiques accusent de racisme Murray (qui est blanc), ajoutant qu'il devait accepter le fait que la polygamie est une tradition, qui est normale et doit être acceptée comme telle.

Toute la presse sud-africaine évoque la polémique. L'ANC a attaqué en justice la galerie (et City Press, un journal qui avait reproduit l'oeuvre intégralement sur son site), pour l'obliger à retirer l'oeuvre, qui a été vandalisée plusieurs fois. Ainsi, deux quotidiens montrent aujourd'hui deux hommes (un Blanc et un Noir) en train de vandaliser l'oeuvre :

The Herald montre lui seulement un des deux hommes, en train de dégrader la zone la plus litigieuse du tableau. Hier, un autre quotidien, The Times, titrait : "Interdisez The Spear, et lapidez son auteur". Cette citation tout en retenue vient du responsable d'une des plus grandes églises d'Afrique du Sud : "Cet homme insulte toute la nation, il doit être tué."

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