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Violences en cuisine : comment ce sujet brûlant s'est propagé

Le couvercle vient de sauter. Un commis de Joël Robuchon a porté plainte pour harcèlement moral après avoir été contraint de boire de l'eau salée. Depuis, les témoignages d'employés de la grande restauration se multiplient pour dénoncer les violences morales et physiques dont ils sont victimes. Des violences en cuisine qui étaient connues du petit milieu mais n'avaient encore jamais été médiatisées. Jusqu'à ce qu'un site d'info spécialisé dans la gastronomie soulève le couvercle.

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Un très bon ami à moi qui allait terminer sa formation dans une prestigieuse école hôtellière a brutalement arrêté sa formation à quelques mois de la fin pour les mêmes raisons : harcèlement continu durant son dernier stage. Le jour où il fut délibérément enfermé dans la chambre froide fût le jour de trop. Il est désormais boucher.
C'est une rubrique pour alimenter le dossier "chaque médaille a son revers".
Le secret de polichinelle , dans la restauration les employés sont maltraités … Heu tous on est au courant , meme pas besoin d'être etoilé , le nombre de fois ou les patron(ne)s font des remarques agressives aux serveurs devant les clients , c'est depuis 15 ans la norme en France , du coup dire que le couvercle saute , faut vraiment être aveugle envers les gens pour ne pas le savoir .
Le nombre de fois ou les patron(ne)s font des remarques agressives aux serveurs devant les clients

Le prochain patron qui fait ça devant moi se prend une remarque agressive.

Des histoires pareilles, j'en connais un paquet.

Et pire : apprenti poignardé, un autre suicidé.
He ben moi je ne savais pas.

Intéressant.
Le truc à savoir aussi, c'est que c'est un milieu très "isolant". J'entends par là qu'à l'exception des patrons, nul n'est irremplaçable. Les patrons le savent très bien. Les contrats sont courts, très courts, souvent sous-payés. Donc les salariés "jetables" multiplient les expériences. Donc il est difficile de se sentir appartenir à une "corporation" soudée. Donc peu de salariés se regroupent pour évoquer les problèmes. Donc rien n'avance.

Sachez que la convention collective des CHR est quand même plutôt sympa -si ma mémoire est précise - : horaires de nuit exceptionnelles voire inexistantes, travail le Dimanche payé comme les autres jours - oh tiens c'est d'actualité ça -, 2 jours fériés comptabilisés par an avant d'avoir 3 ans d'ancienneté (le 1er Mai et le 14 Juillet, autant vous dire que le 1er Janvier est payé comme le reste), cette fameuse "nécessité de service" qui fait que tu ne sais pas à quelle heure tu finis (surtout en restau)...

J'ai, pour ma part, la chance d'avoir des patrons qui me payent convenablement, avec qui je peux discuter salaire sans soucis, qui n'hésitent pas à fermer pour le réveillon pour que nous - salariés - puissions profiter de nos familles. Bref, je suis bien logé, j'aime mon métier, j'aime mes collègues, mes patrons sont très cools, mais je suis une exception.

Pardon pour le "moi-je".
En tant que salarié depuis 7ans de la restauration (bar principalement), j'ai toujours regretté qu'il y ait si peu d'ouvrages consacrés à la façon dont cela se passe à l'intérieur d'une équipe de restaurant/bar.

Il y a pourtant tant à en dire. Sur les brimades, la violence larvée, les nouvelles méthode de "gestion", le stress, la passion qu'on doit avoir pour bien faire notre travail, l'importance de se sentir "unis" dans un même but et son impossibilité récurrente à cause d'une hierarchie vieillissante et butée...

Quelqu'un a-t'il des essais/articles à me conseiller sur ces questions?

Merci.
Il y a trois ans, nous sommes allé mangé, avec mon frère et nos familles, les fameux “hamburger” de Marc Veyrat, à Annecy. Pendant une bonne grosse demi-heure, il n’a pas arrêté d’engueuler le personnel, devant nous, à coup d’insultes plus ou moins fines. Au bout d’un moment, on a dit aux enfants de terminer en vitesse. Nous n’en pouvions plus de cette ambiance délètère. En se levant, il est passé une dernière fois devant nous, a rejoint un commis qui bossait dans l’espèce de bar, en fond de salle, et s’est mis à lui hurler qu’il n’en foutait pas une, tout en lui donnant des coups de point sur le bras. Le gars était proprement terrifié, ne disait rien, le visage livide. Tout le personnel était de toutes façons dans le même état. Mon frère et moi étions à deux doigts de s’interposer mais nous sentions les embrouilles arriver, avec les enfants etc. Nous sommes donc partis, furieux.

Je ne suis déjà pas grand fan de la frime ambiante autour de la “grande cuisine”. Mais depuis cet épisode, et le fait que tout le monde le trouve formidaaaaaaable sur Annecy, je vois très bien pourquoi les grands chefs ont tout intérêt à étouffer ces histoires. Bien manger, pourquoi pas, mais alors que tout le monde soit bien traité et pas seulement les clients finaux. Je ne mettrais plus jamais les pieds chez Veyrat ni aucun des chefs qui se feront prendre, comme Robuchon.

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