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Un voyage dans les musiques de films

La mort du compositeur anglais John Barry est l'occasion de rappeler le rôle prépondérant de la musique dans le souvenir cinématographique (exemple de James Bond, évoqué par une simple signature musicale). Et si toutes les musiques imaginables ont été utilisées au cinéma, tous les styles n'y sont pas égaux. Formé au Jazz et à la Pop, John Barry a dû, comme beaucoup d'autres, suivre des règles instituées par la musique symphonique d’inspiration austro-hongroise qui, 80 ans après son arrivée à Hollywood, continue de fournir les bases quasi-incontournables du genre.

Derniers commentaires

Na mais je suis bête et tout (jamais fait de musique de ma vie, pas même la traditionnelle turlut au collège) mais bon, quand Rafik dit austro-hongrois, je présumais qu'il parlait de la nationalité des principaux musiciens qui ont fait la musique d'Hollywood, pas de l'historique des influences depuis le néolithique. Nan ?
John Barry était l'ancien mari de Jane Birkin, qui l'a quitté pour Gainsbourg.

Bizarrement, j'ai toujours qu'il y avait une similitude entre le thème de "James Bond" et les arrangements du "Poinçonneur des Lilas" :

John Barry : http://www.youtube.com/watch?v=Ii1tc493bZM

Serge Gainsbourg : http://www.youtube.com/watch?v=StI_p567_NE&feature=related

J'ai un peu la même impression (peut-être même en plus) avec "L'eau à la bouche" : http://www.youtube.com/watch?v=TojXB8uOiA4&feature=related

Est-ce juste le fruit de mon imagination ?
Excellent article sur John Barry - où comment ne pas faire forcément une thèse tout en étant informatif et précis.

Où l'on apprend par exemple que " « JB » était un obstiné : il a toujours tenu tête aux réalisateurs, étant sûr de lui et de ses idées. Personne ne pouvait influer sur la perception musicale du grand chef à la baguette d’or."

En opposition, donc, à la formulation "John Barry a dû, comme beaucoup d'autres, suivre des règles instituées par la musique symphonique d’inspiration austro-hongroise". Non, John n'a pas été obligé de suivre des règles...
Je viens d'écouter l'extrait de Danse avec les Loups. Et s'il est vrai que l'influence germanique ou viennoise ne se fait plus (trop) sentir dans le style americana, je ne peux m'empêcher d'associer ce genre à la période américaine de Dvorak (lui-même influencé par le folklore américain). Une sorte d'aller-retour, en somme.
J'apporte aussi mon grain de sel. Il est toujours mal aisé de parler d'écoles esthétiques au XXe siècle. Certes, la musique holywoodienne est très influencée par Wagner, Mahler, Strauss, par Ravel, Stravinsky, Debussy, voire Bartok (peut-on ajouter Janacek? je ne sais pas, trop peu de culture en musique de film). Mais elle est surtout à l'image de la nation américaine: un melting-pot.
La seule école qui n'est pas influencé la musique de film américaine, c'est l'Ecole de Vienne (Schoenberg, Berg et Webern). Et cela, c'est très important car la musique de film se doit d'être "facile" d'écoute. Cela a pour conséquence que le style de l'avant-garde n'a jamais eu trop sa place dans le cinéma (sauf notamment chez Kubrick), même si cela va un peu mieux maintenant.
En parlant de cela, la remarque de Rafik (« mais n'est-ce pas là la raison d'être [ = être bourgeoise] de la culture viennoise ?») me fait tiquer. Non, la musique viennoise n'est pas bourgeoise. Ecoutez les trois viennois cités plus haut (ce que vous avez déjà fait, je pense) et vous jugerez que cela est loin d'être bourgeois. C'est le choix de l'industrie cinématographique de l'époque, qui est bourgeois.
La plus belle bande bande originale de film est probablement "The thin red line" de Terrence Malick.
Bonjour, et merci Rafik pour cet article, c'est toujours aussi intéressant de vous lire. Pas de pinaillages intempestifs (un salut cordial aux petits Torquemadas du forum), juste une question : pourquoi ne pas faire une émission type 'Dans le Film' autour de la musique de film (et des notions de diégèse, intra-diégèse et.), qui me semble avoir toute sa place sur ce site?
Keep up the good work!
Chronique passionnante, comme souvent !

"Prochaine chronique: années 60-70, la mort de l'Empire austro-hongrois."

...J'attends avec impatience !

J'espère aussi que Rafik nous touchera quelques mots de l'utilisation diégétique de la musique, bien différente de la simple illustration. J'ai en tête quelques séquences très réussies où la musique est inclue dans l'action, voire y joue un rôle prépondérant, et apporte un je-ne-sais-quoi qui rend une scène intense, en vrac :

- "Que sera sera" chantée par Doris Day dans l'Homme qui en savait trop (elle chante pour signaler sa présence à son fils séquestré à quelques pièces de là) ou dans le même film, l'attente du coup de cymbale dans l'orchestre, qui correspond au moment où l'assassin doit tirer, et qu'on attend tout en le redoutant.
- La scène de torture dans Le bon, la brute et le truand (l'orchestre joue pour cacher les cris, et "plus l'orchestre joue fort, plus Wallace cogne"). Pour continuer avec Sergio Leone on pourrait parler de l'homme à l'harmonica, qui balance sa mélodie lancinante comme le leitmotiv de sa vengeance, ou encore la petite boite à musique qui accompagne les duels de "l'Indien" dans "Et pour quelques dollars de plus..."
- Dj Cut Killer qui installe sa sono a sa fenêtre dans "La Haine" et fait résonner sur les murs d'une cité transformée en poudrière un mémorable mix "Nique la Police (assassin) / "Je ne regrette rien" (Piaf)...
- Alex rendu fou et physiquement malade par la 5eme symphonie de Beethoven dans Orange mécanique...

Voilà pour ce qui me vient spontanément, à chacun de compléter la liste avec ses exemples...

Je suis sûr que Rafik saura nous en dire quelquechose d'intéressant !
Série qui se conclura fin février, avec le sacre aux Oscars de Trent Reznor & Atticus Ross et de leur musique pour The Social Network. Ou comment le parrain du Rock Industriel montre la voie pour des musiques de film vraiment originales (dans les deux sens du terme).

http://nullco.com/TSN/
C'est dommage aussi qu'il n'y ait pas un mot sur la musique du cinéma indien. Je me passe souvent les scènes de "Pyaasa-L'Assoiffé" de Guru Duttt, surtout celle du théâtre (où le poète, interprété par Guru Dutt, considéré comme mort, revient pour écouter une "oraison funèbre" de ceux qui l'ont pourtant totalement rejeté, lui et son œuvre).
[large]La musique adoucit les moeurs.
Enfin il parait ...[/large]
Très intéressante chronique, merci beaucoup à Rafik Djoumi.

Mais (il y a toujours un mais...) j'ai quand même failli m'étrangler (j'étais en train de manger) quand j'ai lu ceci:

... tandis que Dmitri Chostakovitch compose près d’une quinzaine de partitions pour le grand écran. Cette musique pour films soviétique est néanmoins tenue par les rênes du réalisme socialiste imposé par Staline. Son rapport aux images s’en tient donc à l’abstraction intellectuelle, au symbolisme approuvé par la cause révolutionnaire (souvent par le jeu du contrepoint musical). Il est hors de question, pour ces compositeurs, de céder à un quelconque sentimentalisme qui leur vaudrait l’accusation de "formalisme bourgeois" équivalent à une mise à mort. Cette terreur sourde [...] va très largement contribuer à la stagnation, voire à la régression musicale, suite à quelques mois d’expérimentation tous azimuts.

Mékeskidi ??!!?!? Mais ça va pas non ?

D'abord, Shostakovich en a fait plutôt fait au moins 36, de musique de films, pas "une quinzaine". Mais peut-être vous arrétiez-vous à 1939 (début, parce que ça fait 16 si on compte l'année 39 en entier : il en a fait deux cette année là).

Ensuite, et c'est cela qui m'a le plus choqué, il y a le "Il est hors de question, pour ces compositeurs, de céder à un quelconque sentimentalisme " et la "stagnation" après quelques mois. Ben mon bon monsieur, on n'a pas écouté les même musique de films de Shostakovich. Pour le sentimentalisme, rien que dans Ovod (Le Taon, The Gadfly, 1955), c'en est plein de musique sentimentaliste (comme la romance, la nocturne, etc.), et la scène Cuuuuûûlte où le cardinal s'entretient avec le révolutionnaire (le fameux "Taon") alors fait prisonnier, et ... qu'il découvre que c'est son propre fils (*). La scène est totalement sans musique jusqu'à ce coup de tonnerre symphonique terrible, qui s'enchaine (au moment où le prisonnier dit "Padre!") sur un pizzicato sublimant la plainte nostalgique des cordes. Rhâââ, trop bon !!! (et acteur principal absolument exceptionnel).

Et la stagnation de quelques mois ? C't'uneblaguenon ?
Certes il y a eu de sacrées expérimentations dans les années 30, comme Odna (Seule, Alone, 1931), musique hallucinante, par exemple avec l'utilisation du Theremine, premier instrument électronique (la musique dans la tempête de neige est terrible), musique à foutre une crise d'apoplexie à un Austro-hongrois.

Et La nouvelle Babylone (1929), le premier.

Mais ce n'est pas parce qu'il y a eu de telles expérimentations au début que la suite ne vaudrait pas grand chose. C'est toujours au début qu'on expérimente, après on prend ce qui semble le mieux compte tenu de l'expérience acquise lors des expérimentations. Sinon à quoi ça sert d'expérimenter si c'est pour oublier tout de suite sous prétexte de toujours expérimenter ?

Quand j'écoute Gadfly (déjà décrit), Hamlet (1964), 5 jours 5 nuits (1960), certaines parties du Young Guard (1948), je ne trouve absolument pas qu'il y ait stagnation. C'est du grand et beau Shostakovich.

Ok, The Fall of Berlin, c'est effectivement de la musique de propagande soviétique, mais c'est un peu le thème unique du film (n'empêche que le "Storming Seelov Heights (Zielona Gora)" est quand même sacrément bien).

Et ne venez pas me dire que toute cette musique n'est que de l'Austro-hongrois (même si bien sûr une partie l'est).

Allez, je vous pardonne, personne n'est omniscient, personne n'est parfait. Pour la peine, vous allez gentiment me faire prochainement une superbe chronique rien que sur les films russes ayant eu un certain Dimitri Shostakovich comme compositeur de leur musique. ;-)

(*) oui, il y a un cardinal qui a un fils (fruit de ses oeuvres...) : c'est quand même un film soviétique, hein, fallait quand même s'y s'attendre, à ce que l'Eglise se fasse ridiculiser.
(N'empêche, plus Djac rouspète sur ce forum, moins il a d'excuses pour dégager d'un revers de "ah mais j'aurais rien d'intéressant à dire moi" les persistantes demandes populaires d'une chronique Baweurienne régulière sur les effets musicaux dans les séquences de films, documentaires, sujets tv. Et plus je le hais donc.)
Très jolis les diaporamas à la fin... et éclairants !
merci !
J'ai révisé et appris plein de choses.Merci Rafik.Rassurez-vous Djac,vous n'êtes pas un donneur de leçons.Par contre,je n'aime pas beaucoup les pseudos redresseurs de torts que je trouve fatigants .
Pour répondre à une prise de bec plus haut, personnellement, ni la forme ni le fond du texte de Djac Baweur ne m'ont gêné.

Je l'ai pris comme un désir d'amener des précisions et de rétablir des subtilités à la suite d'une chronique qui, effectivement, est le condensé brutal, forcément vulgarisateur, d'une Histoire nettement plus complexe.
(je pense que "condensé brutal" pourra faire sourire Daniel, lui qui a failli tourner de l'oeil quand il a découvert la longueur de mon texte. Il m'a donc gentiment proposé de le scinder en deux parties. La seconde partie ressemble donc plus à une conclusion qu'à un nouveau voyage dans la musique de film des années 70 à 2000.)

Ceci dit, pour répondre à quelques points :

- j'ai choisi l'angle de "l'Empire austro-hongrois" parce qu'il met en lumière une influence culturelle bien localisée, à la fois dans l'espace et dans le temps, et qu'il offre un contraste, facile à appréhender pour le lecteur, avec la "culture hollywoodienne" qui se forme durant ces années à Los Angeles. Je me suis donc servi de la nationalité des trois compositeurs principaux cités dans cet article. Mais il va sans dire que leur bagage musical se mêle étroitement à celui de leurs voisins allemands et qu'ils connaissent aussi bien les contours du poème symphonique tel qu'il existait en France (Berlioz) ou en Russie (Rimski-Korsakov)

- Concernant Wagner, son influence (énorme) sur la structure de la musique de film équivaut, à mes oreilles, à son influence sur la musique tout court. Et c'est vrai que, son omniprésence est telle que je n'ai pas pris la peine de le citer (je ne le cite même pas dans la seconde partie, au sujet de Star Wars, film qu'il a pourtant inspiré sur un plan plus que musical). J'ai préféré m'en tenir aux influences directes des compositeurs cités; via leurs professeurs notamment.

- Rien à rajouter sur ce que vous écrivez au sujet d'Aaron Copland. Précisons toutefois que, parmi les films sur lesquels il a travaillé, Le Poney rouge (1949) est celui qui flirte le plus ouvertement avec le genre du Western. Mais cela n'aura pas suffi, à l'époque, à imposer ce style sur un genre qui pourtant l'appelait de tous ses vœux.

- Concernant le rapport des patrons de studio à la musique, ce que je soulignais était leur méfiance vis-à-vis d'une musique qu'on pourrait qualifier de "locale". Je n'ai jamais suggéré qu'ils se détournaient des grands compositeurs de l'époque (Korngold en est un exemple tout de même). Et lorsque vous citez les nombreuses biopics qui se font à l'époque sur les compositeurs, ceci rejoint ce que je disais concernant la place de la musique dans le cinéma américain des années 30; elle doit "justifier" de sa présence. Il ne leur serait pas forcément venu à l'idée d'engager Stravinsky pour qu'il compose "l'underscore" d'un film de gangsters par exemple (et d'ailleurs, ce dernier aurait-il accepté ?)
- Dans le même ordre d'idée, Irving Thalberg (qui, justement, est l'un de ceux qui ont aidé les patrons de studio à s'émanciper de leurs modèles de la vieille Europe) tentait régulièrement de monter des opérations de prestige. Mais ce faisant, en important des grands noms de la scène vers le cinéma, il faisait ce que faisaient ces patrons; il habillait le cinéma d'un prestige venu d'ailleurs, et d'Europe notamment.

- Enfin, concernant le terme "intègre", je l'ai tout simplement chipé dans le livret du CD de la musique des Grands espaces. Je ne sais pas s'il veut dire quelque chose "musicalement", mais il m'a semblé qu'il désignait assez bien la tenue mélodique des morceaux de Moross, la régularité des mesures, et qu'il correspondait assez bien à la mentalité de l'Ouest que cette musique avait la prétention de capturer.


Voilà, pour dire qu'en résumé je suis bien d'accord avec les évènements que Djac rapporte dans son post; mais je pense qu'ils ne contredisent pas les différentes propositions de la chronique.
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Remarquable article où l'érudition le dispute à la pédagogie, et où l'humour discret nappe délicieusement la profondeur du sujet. Et puis, comme toujours, la modestie de l'auteur lui épargne la cuistrerie. Ce qui n'est pas le cas de certain commentateur bien lourd (et long).
Comme souvent, ces chroniques permettent de redécouvrir des films sous un nouvel angle. Grand amateur de musiques de films, je n'avais pourtant pas du tout été attentif à cet aspect-là dans "King Kong" et les "Frankenstein" de James Whale. Il va y avoir re-visionnages.

Sans vouloir trop commenter sur ce qui n'est qu'un chapitre de chronique, j'aimerais juste placer 3-4 trucs :

1) J'ignorais cette expression de "mickeymousing", pour une approche musicale (certes un peu désuette) dont je suis pourtant assez fan. On peut déjà mentionner que c'est resté très présent jusqu'à récemment (on le retrouve encore souvent chez l'indémodable John Williams), et que le très très cruellement regretté John Barry jouait volontiers de ces effets. Une façon de lui rendre hommage en illustrant cela serait de mettre en ligne la scène exemplaire de l'araignée dans "Doctor No", où un James Bond crispé reste immobile dans son lit en attendant qu'une mygale finisse de se promener sur lui, avant bondir et de l'aplatir avec une chaussure : la musique de suspense se termine alors avec des ploum ploum parfaitement sychrones avec les coups de chaussure, ce qui me faire rire à chaque fois.

2) Deux exemples modernes -mais très différents- de la fusion entre musique et effets sonores me sont venus à l'esprit en regardant cet extrait de "Captain Blood". D'un côté les génériques de Morricone intégrant des coups de feu dans "Le Bon la Brute et le Truand" ou des sabots et des feulements de pumas dans "Sierra Torride", effets sonores absents des bandes originales publiées sur disques. D'un autre côté l'étrange musique métallique de Maurice Jarre qui, dans "Mad Max 3", se situe entre l'accompagnement musical destiné au spectateur et l'environnement sonore urbain et technologique des habitants de Bartertown (en particulier 1:20 à 3:20 - dans l'idéal il faudrait pouvoir voir le panoramique qui révèle en simultané cette cité industrielle de bric et de broc).

3) Une autre référence pour les bandes originales sur internet : j'utilise beaucoup Soundtrack Collector de mon côté.

4) Pour les plus anglophones. Sur son remarquable blog, Djak Notre Bon Djak nous avait renvoyés à un spectacle pédagogique de Bill Bailey dans lequel le géantissime comique musical britannique décrypte l'effet d'évocation de certains instruments symphoniques et de certaines formules, à grand renforts d'exemples dans la musique classique et dans la musique de film, et de va-et-viens entre les deux. Il a été ôté de youtube pour des raisons de copyright, mais on le trouve encore ici (pour nous autres qui ne sommes pas près de le voir arriver en DVD). Sans vouloir trop anticiper sur les années 70, son sketch sur les musiques à la Schifrin (en particulier la série Starsky & Hutch) est aussi visible ici.

Me réjouis de lire les chapitres suivants.
J'ai du mal à comprendre pourquoi tant insister sur le terme "austro-hongrois", alors que le style dont parle l'article est puisé en partie chez Brahms et Strauss que vous citez, certes, (mais qui sont allemands !!), mais aussi et surtout chez celui qui a fasciné et centralisé toutes les attentions au XIXe chez tous les compositeurs (que ce soit par amour ou par rejet), j'ai nommé Wagner, qui est, lui aussi, allemand !
L'influence majeure vient de là, tant du point de vue dramatique (les leitmotives - c'est lui ! - et leur développement, ou la mélodie continue), que de l'orchestration (les nappes de cordes, les cuivres, les plans sonores) et de l'harmonie tonale triturée et étirée par les notes étrangères des voix intérieures (voir le fameux accord de Tristan, emblématique des ambiguités tonales provoquées par ce style d'écriture).
Qui plus est, ce style ne doit rien à quoi que ce soit de véritablement hongrois (même si politiquement on a eu droit à l'Empire Austro-hongrois, ça n'en fonde pas un style musical pour autant).


Il faudra m'expliquer "au symbolisme approuvé par la cause révolutionnaire (souvent par le jeu du contrepoint musical)", parce que, dans le genre, la musique d'Alexandre Nievsky par exemple ne se fait pas d'abord remarquer pour son contrepoint (c'est le moins qu'on puisse dire), encore moins pour son abstraction intellectuelle...
Attention, car "Il est hors de question, pour ces compositeurs, de céder à un quelconque sentimentalisme qui leur vaudrait l’accusation de "formalisme bourgeois"" concernant Prokoviev est une autre déformation, car Prokoviev avait un style et un penchant naturellement porté vers un modernisme solide et rythmique, et une volonté de clarté pour une musique qui parle au "peuple", si bien qu'il n'a jamais eu à se forcer à écrire de la musique qui plaisait au régime (d'autant que "sentimentalisme" est un terme assez flou, or Prokoviev usa aussi d'un lyrisme assez sensuel sans que cela n'ai déplut au régime ; de plus, le régime, c'était Staline qui faisait évidemment la pluie et le beau temps, or si celui-ci aimait beaucoup en écouter, il était nul en musique. Non seulement, outre les disposition perverses de Staline à distiller la terreur, les interdits en musique étaient donc du à des problèmes de politiques internes n'ayant rien à voir avec le style musical à proprement parler, mais en plus les jugements émis sur telle ou telle musique pouvaient être parfaitement fantaisistes, au gré des caprices du dictateur.
Attention donc à ne pas caricaturer trop vite en "sentimentalisme interdit par les révolutionnaires...")


Ensuite : "C’est donc un son purement gershwinesque"
Sauf que Gershwin est issu d'un melting-pot à forte tendance Europe de l'est et yiddish, et a appris notamment avec un émigré hongrois (Edward Kileny) qui connaissait très bien Schoenberg (autrichien) et fondait vraisemblablement son enseignement sur le traité d'harmonie de ce dernier...
Gershwin n'a eu de cesse d'être complexé sur sa technique musicale, et a toujours pris des cours et des conseils : entre autres chez Berg (autrichien), ou chez Schillinger (russe), leur influences respectives étant très importantes.

Quant à Copland, il a exactement le même genre de background de départ : juif et russe d'origine, même professeur ; de passage au Conservatoire américain de Fontaineblau en plein Paris des années folles, assistant aux premières parisiennes des Noces de Stravinsky, ou du Pierrot Lunaire de Schoenberg, par exemple. C'est par le biais de cette vie parisienne, notamment influencé par Stravinsky (qui est resté très longtemps à Paris, avant d'émigrer aux États-Unis), qu'il va rejeter la grandiloquence germanique, et préférer la clarté du style français (comme Debussy et Ravel) et la mise en valeur des style baroques et classiques. Ainsi, pour faire vite, le style "americana" de Copland est très directement inspiré de Stravinsky, quelques accents jazzy en plus, - Stravinsky qu'il est donc plutôt étrange (pour ne pas dire plus) de ne pas voir figurer dans cet article (Elmer Bernstein s'inspirant par exemple directement de la symphonie en trois mouvements de celui-ci...).

La dette à Rachmaninov (autre russe) est assez grande également (à noter par exemple le motif principal de Citizen Kane, issu de l'Ile des Morts de Rachmaninov, musique de... Bernard Hermann).

Pour comprendre bien plus précisément et plus finement les avatars d'une musique "savante" proprement américaine (parce qu'ici, c'est quand même taillé à la serpe), et des rapports entre celle-ci et Hollywood (les producteurs n'ont rien à voir avec la constitution complexe d'une musique proprement américaine), une seule adresse : The Rest is Noise, d'Alex Ross.

On peut aussi noter que les studios et producteurs n'étaient à l'origine pas aussi "bouchés" que pourrait le laisser entendre l'article, et que la phrase "le manque de prestige lié au cinéma tient encore à distance les compositeurs les plus acclamés" est fausse : par exemple, le directeur musical de la Paramount, Boris Morros, s'était donné pour mission de recruter des grands compositeurs (Schoenberg,Stravinsky, Copland, Weill et même Chostakovitch qu'il a essayé de se faire "prêter" par l'URSS).
"les gens de cinéma avaient au moins une qualité : ils étaient fous de musique", note Alex Ross - il faut voir, par exemple, le nombre de biopics dans les années 40 sur la vie de grands compositeurs.

Irving Thalberg, directeur de production de la MGM, après avoir entendu la Nuit transfigurée de Schoenberg, voulu le rencontrer, et ça tombait bien puisque Schoenberg était féru de cinéma et désireux d'écrire de la musique pour le cinéma ; celui-ci annonça alors qu'il ne s'engageait que si on lui donnait carte blanche pour toute la bande-son du film, y compris les dialogues.
"- Qu'entendez-vous par carte blanche ? demanda Thalberg incrédule.
- Je veux dire que je travaillerai avec les acteurs, répondit le compositeur. Il faudrait qu'ils parlent sur certaines hauteurs de notes correspondant à la tonalité de la musique, un peu comme dans Pierrot Lunaire, mais en moins difficile, bien sûr." (in. The Rest is Noise)
Suite à quoi Schoenberg demanda un cachet hallucinant de 50000 dollars de l'époque - et la MGM laissa tomber, la Paramount ensuite aussi...

Pour Stravinsky, les producteurs étaient conscients que d'avoir son nom au générique suffirait à en garantir le succès ; Louis B.Mayer, un des patrons de la MGM, est allé jusqu'à lui offrir 100000 dollars de l'époque (1,5 millions d'euros !!!) - mais apparemment Stravinsky, bien qu'enthousiaste lui aussi à écrire pour le cinéma, demandait des délais infiniment trop longs, et un droit de regard sur le produit fini trop exorbitant, les studios ont fini là encore par laisser tomber.


Enfin, une précision sur Mendelssohn : Korngold ne lui a pas juste piqué "des" thèmes, il a fait un arrangement d'une œuvre entière de Mendelssohn : la musique de scène du Songe d'une nuit d'été (Ein Sommernachtstraum op 61) pour chœur et orchestre (et donc en particulier ceci).
Une autre précision sur Copland, contredisant encore l'article :
"À Hollywood, Copland eut la bonne fortune de tomber sur des metteurs en scène qui ne cherchèrent pas à contrarier son style habituel. Son collaborateur favori était l'acteur et réalisateur Lewi Milestone, originaire de Moldavie, qui lui commanda notamment la musique Des souris et des hommes [Of Mice and LMen, 1939], d'après John Steinbeck. Comme le notait avec surprise le Los Angeles Times, Copland n'était pas surveillé dans son travail par un directeur musical.[...] Le travail de Copland pour ce film se distingue par sa réserve, sa subtilité et la façon dont il accepte le silence, parfois sur de longues plages ; c'est comme si le compositeur découvrait l'intrigue en même temps que le spectateur. Pour David Raksin, l'un des plus talentueux parmi les compositeurs de musique de films natifs des États-Unis, Des souris et des hommes se caractérise par "l'absolue clarté, la pureté de son style merveilleux" qu'on a pu entrevoir par la suite dans des dizaines de classiques du western."
(Alex Ross)

.On peut aussi noter que les studios et producteurs n'étaient à l'origine pas aussi "bouchés" que pourrait le laisser entendre l'article, et que la phrase "le manque de prestige lié au cinéma tient encore à distance les compositeurs les plus acclamés" est fausse : par exemple, le directeur musical de la Paramount, Boris Morros, s'était donné pour mission de recruter des grands compositeurs (Schoenberg,Stravinsky, Copland, Weill et même Chostakovitch qu'il a essayé de se faire "prêter" par l'URSS).


Curieux, j'ai toujours lu que Stravinsky méprisait la musique de film (du "papier peint" selon lui).
La musique telle qu'elle était faite par d'autres, pas telle qu'il l'aurait faite lui-même si on avait accédé à ses desiderata, évidemment.

La musique telle qu'elle était faite par d'autres, pas telle qu'il l'aurait faite lui-même si on avait accédé à ses desiderata, évidemment.


C'est donc bien du mépris comme l'explique Rafik Djoumi.
Pas du mépris pour le genre ! Pas du mépris pour les possibilités de la musique au cinéma ! Pas du mépris pour Hollywood a priori !
Du mépris pour ce qu'en on fait certains compositeurs par la suite, qu'il considère de seconde zone (et faut voir qu'Igor avait un ego pas tout à fait minuscule - il devait être très vexé de pas avoir été accepté). C'est quand même pas la même chose. Et puis ça ne concerne pas que Stravinsky.
Djac a tout dit de ce qu'il y avait à redire - ou presque.

Il s'étonne de l'austro-hongrisme forcené de Rafil, et il a raison.
Il parle de Brahms et Strauss, et il n'a pas tort.
A quoi j'ajoute qu'un modèle essentiel de tout ça (et qu'indique assez la référence au leitmotiv) est le modèle wagnérien - et comment ne le serait-il pas, lui qui se fait tout à la fois représentation visuelle (ce sont des opéras) et musicale (le tissu des leitmotiv, justement, par quoi la musique devient drame en elle-même) ? Plus que le modèle du poème symphonique. Ou alors dans son avatar du ballet. Et que Wagner fut assez peu hongrois (quoiqu'autant qu'autrichien).
A quoi j'ajoute également le nom de Ravel, dont le génie orchestral inspira abondamment la chose musicale holliwoodienne.
Sans Wagner ni Ravel, John Williams serait jardinier, ou designer de rail d'autoroute en free lance.

A quoi j'ajoute que la pensée par "genre" de Rafik (dans ses vidéos de fin) l'empêche de penser par style (de compositeur). Horner et ses choeurs guimauve au-dessus des cordes, ça déborde largement le cadre du conte fantastique. C'est un tic, chez lui.

A quoi j'ajoute qu'une "harmonie intègre" ne veut, de près ou de loin, et même métaphoriquement, rien dire.

Voilà.

Salutations à Djac et à tout le monde !
J'imagine que RD parlera de la rupture qui a suivi l'âge d'or et l'éclatement des influences, ainsi que des sources d'inspiration de John Williams, Jerry Goldsmith et de leurs émules. Ils ont gaillardement fait leur marché dans les 70 ou 80 ans qui les précédaient, non seulement chez Ravel et Wagner, mais Debussy, Poulenc, Fauré, Franck, Prokofiev et même Bartok.

Sinon tout à fait d'accord avec vos précisions et corrections ainsi que celles de DB.
"Sans Wagner ni Ravel, John Williams serait jardinier, ou designer de rail d'autoroute en free lance".

excuse moi mais dire ça c'est stupide, sans Wagner ou Ravel, John Williams serait peut-être devenu un compositeur de film comme Hans Zimmer plutôt que comme ce qu'il est aujourd'hui, c'est pas pour autant qu'il aurait pas été compositeur. Dire ça c'est vraiment ne rien comprendre à la différence entre "passion" et "mentor".

Sans Wagner et Ravel, John Williams serait autre dans sa composition, c'est tout.

"Ils ont gaillardement fait leur marché dans les 70 ou 80 ans qui les précédaient, non seulement chez Ravel et Wagner, mais Debussy, Poulenc, Fauré, Franck, Prokofiev et même Bartok. "

désolé mais encore une fois je tique sur votre mépris pour ces gens là, je n'aime pas la mention "ils ont gaillardement fait leur marché" et je ne dois pas être le seul, réduire ces grands, que dis-je, c'est immenses compositeurs au statut de "plagieur" ou de "maraîcher de la musique d'avant" me hérisse le poil.

et pour Djac, même s'il est vrai que le leitmotiv est Wagnérien, il existe dans l'Opéra, et principalement chez Mozart, une forme de "leitmotiv" dans Cosi Fan tutte par exemple ou encore dans la Flute Enchantée, même si ce n'est pas tout à fait du "leitmotiv" au sens strict.
excuse moi mais dire ça c'est stupide

Ma phrase prétendait au statut de ce qu'on a coutume d'appeler : une "blague".
Figurez-vous que je n'ai jamais réellement pensé que John Williams aurait pu finir jardinier sans Wagner ni Ravel.
Dingue, non ?

excuse moi mais dire ça c'est stupide Ma phrase prétendait au statut de ce qu'on a coutume d'appeler : une "blague". Figurez-vous que je n'ai jamais réellement pensé que John Williams aurait pu finir jardinier sans Wagner ni Ravel. Dingue, non ?


hé bien dans ce cas explique toi mieux, parce que sans smiley ou marque d'ironie flagrante, on peut trés bien prendre cette phrase au premier degré "Et que Wagner fut assez peu hongrois (quoiqu'autant qu'autrichien).
A quoi j'ajoute également le nom de Ravel, dont le génie orchestral inspira abondamment la chose musicale holliwoodienne.
Sans Wagner ni Ravel, John Williams serait jardinier, ou designer de rail d'autoroute en free lance"

parce que pense que si pour toi c'est ce ce que tu as coutume d'appeler une "blague" ; pour certains, même ici, ce sont des propos qui pourraient être proféré avec un premier degré total donc pour éviter toute confusion, si tu peux employer les marques de l'énonciation de l'ironie (une construction de phrase différente ou des smileys, le plus simple je pense), ça éviterait qu'on confonde ta "blague" avec autre chose.

toutes mes excuses en tout cas.
Mais non, tous les musiciens font leur marché. Il n'y a pas davantage d'immanence ici qu'ailleurs. Je n'ai pas dit qu'ils avaient gaillardement plagié.
A part certains, tout de même, qui y sont allés un peu fort. Mais pas jusqu'à la copie, non plus.

Et puis il y a des année-lumière possibles entre une critique âpre et la certitude du génie. L'échelle aux sabots est haute et ses barreaux sont nombreux.

Pas de mépris, Le Veilleur. Pas pour ceux-là. Pas d'admiration non plus. Nul n'est obligé.

Mais non, tous les musiciens font leur marché. Il n'y a pas davantage d'immanence ici qu'ailleurs. Je n'ai pas dit qu'ils avaient gaillardement plagié. A part certains, tout de même, qui y sont allés un peu fort. Mais pas jusqu'à la copie, non plus. Et puis il y a des année-lumière possibles entre une critique âpre et la certitude du génie. L'échelle aux sabots est haute et ses barreaux sont nombreux. .


au temps pour moi alors, la tournure de la phrase m'a fait tiqué parce que je l'ai lu sur un autre topic sur un forum avec l'idée de "faire son marché = rien d'original, tout de pompé à droite ou à gauche.

Par exemple, c'est clair que Zimmer s'est plus qu'inspiré d l'ouverture de Pee Wee, (merci Rafik pour cette découverte) dans son thème de Sherlock Holmes .

"Pas de mépris, Le Veilleur. Pas pour ceux-là. Pas d'admiration non plus. Nul n'est obligé"

personne n'est obligé d'admirer ces compositeurs, pas de soucis là-dessus.
"une forme de "leitmotiv" dans Cosi Fan tutte par exemple ou encore dans la Flute Enchantée, même si ce n'est pas tout à fait du "leitmotiv" au sens strict."

Ben voilà, tu te réponds toi-même. :o)

(Et même des proto-leitmotives, il paraît qu'on peut déjà en voir déjà dans "l'utilisation des timbres sur lesquels reposent certains versets des chants chrétiens de l'église primitive et certains "sirventés des troubadours ; le principe de l'utilisation répétée d'un même motif musical conditionne l'architectonique de tells œuvres." Nous voilà bien avancés.)

"une forme de "leitmotiv" dans Cosi Fan tutte par exemple ou encore dans la Flute Enchantée, même si ce n'est pas tout à fait du "leitmotiv" au sens strict." Ben voilà, tu te réponds toi-même. :o) (Et même des proto-leitmotives, il paraît qu'on peut déjà en voir déjà dans "l'utilisation des timbres sur lesquels reposent certains versets des chants chrétiens de l'église primitive et certains "sirventés des troubadours ; le principe de l'utilisation répétée d'un même motif musical conditionne l'architectonique de tells œuvres." Nous voilà bien avancés.)


certes mais chez Mozart, l'utilisation de ces thèmes personnifiés (ne les appelons pas leitmotiv) qui reviennent souvent et de manière transformés sont aussi là pour raconter quelque chose de la diégèse. On ne peut donc guère mettre l'utilisation de ces thèmes et variations autour du thème sur le même plan narratologique que "les chants chrétiens de l'église primitive" ou les "sirventès, des troubadours" (ah les troubadours, Bernard de Ventadour, Bertrand de Born, et consorts, ça me renvoit aux cours de la fac ya longtemps, la langue française du moyen-âge, ce que j'ai pu kiffer ces cours).

bref, digression mise à part, je parlais surtout de l'utilisation quasi cinématographique justement de la musique dans l'Opéra, pour faire avancer, régresser ou stagner la diégèse.
"J'ai du mal à comprendre pourquoi tant insister sur le terme "austro-hongrois", alors que le style dont parle l'article est puisé en partie chez Brahms et Strauss que vous citez, certes, (mais qui sont allemands !!)"

Brahms est né à Hambourg, certes, mais travailla toute sa vie à Vienne... son influence est manifestement (en amont comme en aval) totalement autrichienne mon ami... Quant à "Strauss", tel que ce nom est cité par Rafik dans son article, s'il vous parle d'influence autrichienne, cessez d'aller chercher ce dont il ne parle pas et de lui reprocher qu'il ait existé un Strauss Allemand (Richard) lorsque manifestement il fait référence aux autrichiens (Johann père et fils)... Si je vous parle d'un film de Besson, vous allez faire un post pour préciser que je me goure parce que Patrick Besson est écrivain et n'a jamais réalisé de films ?

vous êtes fatiguant à perpétuellement tirer la discussion à l'extérieur du sujet traité par l'auteur de l'article (ou du post) juste par esprit de contradiction. Je vais vous faire un aveu que, peut-être vous méditerez 30 secondes : je suis navré de devoir, de plus en plus souvent, "zapper" vos contributions ou les "conversations" où elles tiennent une large part, d'autant plus navré que je sais l'apport intéressant qu'elles peuvent parfois constituer.... hélas, leur propention à parler de moins en moins du sujet dont il est question dans l'article de base (ou dans la discussion lancée par d'autres) finit par lasser à un point ! Si vous saviez...!!!

Mettez vos grandes qualités au service des sujets que Diable, plutôt qu'à celui de votre esprit de contradiction ! Celui-ci, conservez-le pour les moments ou c'est vraiment nécessaire (ça ça me plaît !) et lâchez-nous sur vos remarques (genre Brahms et Strauss, c'est allemand... hé bin non !!!!) approximatives qui n'ont d'autre but que de vous démarquer du vulgus @asinauticus... en tout cas, si là n'est pas votre volonté première, sachez que c'est ainsi que je la lis et que je ne suis surement pas le seul... vous vous en tapez surement, et vous n'aurez pas tort, mais croyez-moi, ça mérite d'y passer cinq secondes de réflexion...

Et vive vos critiques constructives et vos contributions éclairantes !!!!... quand elles le sont...
manifestement il fait référence aux autrichiens (Johann père et fils).

Manifestement !?
La musique d'Hollywood influencée par les valses de J.Strauss, maintenant ? Ben vl'a aut'chose ! On en apprend tous les jours...
Et c'est moi que vous soupçonnez de raconter n'importe quoi juste pour me justifier ???
Je rêve...

(genre Brahms et Strauss, c'est allemand... hé bin non !!!!)

Bin si.
Le Strauss qui a été influent, et admirateur de Korngold, c'est bien Richard. Allemand. C'est comme ça. J'y peux rien.

Quant à Brahms, influencé par Bach et Beethoven ce n'est pas parce qu'il se met à vivre à tel ou tel endroit pour telle ou telle raison biographique (en l'occurrence une brouille avec son mécène à Hambourg) que ça change sa manière de composer de la musique et que ça crée un style austro-hongrois, bon sang.
Et il n'a pas vécu toute sa vie à Vienne - c'est faux, mais de 1857 à 1875. De 1833 à 1857, il est en Allemagne, d'abord à Hambourg, puis à Dusseldorf.

Ernest Chausson ou César Frank ont beau être français, ils écrivent dans le style germanique. Un style musical n'a rien à voir avec le passeport de l'auteur, mais avec ce qu'il y a dans la partition. Si vous voulez me montrer la spécificité d'un style qui serait autrichien chez Brahms, montrez-le moi donc dans les partitions de Brahms. Je vous préviens, vous allez avoir du mal.
(Et le seul fait que Brahms, (comme Mozart avant lui, par exemple), erre de Dusseldörf, à Hambourg pour ensuite finir à Vienne devrait vous mettre la puce à l'oreille, que, précisément, il y a une connivence austro-allemande...).

Et si je suis cette logique, dans laquelle il suffit de s'installer quelque part pour en prendre le style (Brahms finit par habiter Vienne, "donc" sa musique devient de style autrichien), tous ces compositeurs "austro-hongrois", installé à Los Angeles, du coup ils ont donc un style américain, alors.
Nan ?


vous êtes fatiguant à perpétuellement tirer la discussion à l'extérieur du sujet traité par l'auteur de l'article

Désolé, on est en plein dedans.
Regardez votre mode de fonctionnement, juste là, qui ressemble à celui de Rafik : vous êtes prêt à raconter n'importe quelle énormité (il s'agirait de Johann et pas de Richard Strauss - la grosse blague ; Brahms devient autrichien - et aïe donc, il a passé des vacances en Suisse, moi je dirais bien que Brahms est suisse, tiens, rien que pour le fun) juste pour que ça colle avec "autrichien". Et en toute sincérité, c'est ça le pire.

Le voilà, le sujet.

C'est juste une approche de la connaissance qui me semble dingue.
Avec ce danger, que vous illustrez ici à merveille : pour que ça rentre dans les cases artificiellement conçues, on finit par déformer, par instiller des idées fausses, jusqu'à l'absurde.

Le cœur de la chronique, ce qu'elle instille comme idée, c'est qu'il y aurait eu à Hollywood une sorte de "lutte" entre un style Vieille Europe identifiée par un style "austro-hongrois" (non défini, d'ailleurs), contre une école américaine venue de Broadway.
Ben oui ben c'est inexact.
Peut-être que je me la pète, que je suis suffisant, que j'ai un ton hautain, tout ce que vous voudrez : ça ne change rien au fait que c'est inexact. L'école "americana" provient aussi de la Vielle Europe, et le style "austro-hongrois", ça n'existe pas, et ça oublie l'essentiel (mais dont il ne faut pas parler parce que c'est important...).
Vis-à-vis de l'histoire de la musique, ça fait quand même un peu mal au cœur de voir ça.
Et c'est pas juste une petite faute d'orthographe qu'on réprimande, hein...

Le mécanisme même de la chronique tombe et ça vous fait ni chaud ni froid ? Vous continuez à applaudir en trouvant ça super érudit ? Et si on fait remarquer qu'il y a quand même un petit problème, voilà la critique ad hominem qui accourt à la rescousse (parce que, bizarrement, il faut absolument sauver le soldat Rafik quoi qu'il en coûte) : c'est juste pour se la péter, bien entendu !
Mais, enfin, sérieusement, on est où là ??


Donc, non, je ne fais pas le procès de Rafik juste pour me le "payer" (j'ai d'autres passe-temps dans la vie plus constructifs, et je n'ai aucune animosité spéciale envers la personne Rafik, fort sympathique par ailleurs), ni juste pour montrer que j'ai plein de connaissances (j'ai plutôt tendance à trouver que je n'y connais pas grand'chose par rapport à bien d'autres) : je trouve juste anormal qu'on puisse laisser passer des chroniques qui instillent des idées faussées sous prétexte de vulgarisation.
Et d'autant plus anormal sur un site qui se targue de "décrypter".
Je fais même une erreur : c'est en fait en 1862 que Brahms s'installe à Vienne...
Au fait, juste en passant, parce que c'est quand même assez beau, et que ça démontre assez par l'exemple ce que je veux montrer :

[quote=arnaud]tel que ce nom est cité par Rafik dans son article, s'il vous parle d'influence autrichienne, cessez d'aller chercher ce dont il ne parle pas et de lui reprocher qu'il ait existé un Strauss Allemand (Richard) lorsque manifestement il fait référence aux autrichiens (Johann père et fils)

[quote=Rafik]Ancien enfant prodige de la musique autrichienne, jeune protégé de Mahler et de Richard Strauss, Erich Wolfgang Korngold
Moi, je me dis que DS fait à Rafik le coup qu'il a fait avec Judith.
Judith fait une chro sur une sujet qu'elle méconnaît : les films ; Rafik intervient dans le forum pour rectifier des trucs et hop, on le coopte pour qu'il fasse de chro sur le ciné.

Là, Rafik fait une chro sur la musique, sujet qu'il méconnait, et hop Djac relève de nombreuses approximations, et bon, disons le : "Djac, je te sélectionne pour désormais orchestrer une chro sur la musique, signe là, en bas, de ta patte croche."

Parce que bon c'est pas tout ça, mais faut pêcher de nouveaux abonnés pour compenser tous ces départs qu'on peine à dissimuler.
Alors, coco, la musique, ça peut faire la St Michel.

Donc, bientôt "Chez Djac, D@ns la musique " !!

Et puis après, Djac fera une chro sur la musique qu'on écoute en bagnole et Hop;, émerge des forums un vrouvroumeur qui prend ensuite en charge la rubrique " bagnole", c'est bon ça, le tuning ça marche chez les jeunes " Chez Simone, D@ns ma Benz Benz Benz".
ou alors Djac fait une chro sur la musique de restaurants, tiens ouais c'est bon, ça, la musique qu'on passe dans les restau, et hop, un gastronome dit que "pasdutoutnonmaisnimportequoi" , et hop des chroniques mitonnées sur la bouffe ( c'est top chef, ça la bouffe, ça plait ).

Etc.

" Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau "

glouglouglou.....
Le problème c'est qu'il y aura bientôt plus de chroniqueurs que d'abonnés ...
salut arnaud, tu as eu mon message dans le topic de rafik pour le concours de comédiens ?
Bonjour,

Excellent article !

Je me permets, si vous voulez en savoir plus sur la Musique de film, de vous conseiller la consultation de Cinezik.fr, référence dans le domaine depuis 5 ans (cela permettant de rectifier une omission, puisque l'article l'oublie dans sa webographie).
Le lecture de ce site peut anticiper les prochains numéros de l'article de Rafik, notamment sur le dernier épisode que j'imagine au sujet des compositeurs d'aujourd'hui (en lisant dans le site les interviews de Patrick Doyle, Hans Zimmer, Klaus Badelt, Cliff Martinez, Marvin Hamlisch, John Ottman, Michael Giacchino, Christopher Young...).

Concernant la discussion au sujet du Leitmotiv, je signalerais l'un de mes compositeurs préférés : Bernard Herrmann, qui excellait dans l'exercice d'associer une phrase musicale à un élément du récit (personnage, objet ou situation...). L'hommage de la Cinémathèque à Hitchcock permet de revenir sur ce maître de la musique de film.
Excellent article !
Grand amateur de musique post-romantique à la Mahler, je sais désormais pourquoi j'apprécie aussi les grands classiques d'Hollywood.
Bluffé je suis.
Avec impatience, le décryptage de la Marche Impériale zt de l'Hymne Rebel, j'attend.
J'ai des questions sur certains termes:
Est-ce que motif et leitmotiv veulent dire la même chose?
Quand vous parlez de structure harmonique intègre, est-ce un terme musical, ou bien le sens habituel, par opposition à corrompu? Parce que comme il est ailleurs question du style bourgeois comme "raison d'être de la culture viennoise" (un sacré raccourci!), on a l'impression d'une opposition entre pur et impur.
Ecoutant beaucoup de musiques de films en ce moment, je me disais qu'une émission ou un papier de Rafik là dessus serait intéressant. C'est chose faite (et en plus ya plusieurs volumes !)
"Un voyage dans les musiques de films
I) Grandeur et décadence de l'empire austro-hongrois"


I) comme I) II) III)... ?

Je m'en vais prestement lire (et écouter !) ça !

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