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Un tiers des élèves sont en lycée pro, personne n'en parle (ou presque)

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Merci !

Ca fait du bien d'entendre parler de façon juste, précise et posée d'un sujet aussi grave.

Le bac professionnel peut se préparer dans un lycée professionnel avec  des semaines de stage réparties sur 3 ans , et il peut aussi se préparer en alternance dans un CFA avec un contrat d'apprentissage . 


https://www.onisep.fr/Choisir-mes-e(...)

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Il y a aussi des  problèmes venant des enseignants eux-mêmes, en tous cas j'ai un exemple qui vaut ce qu'il vaut. Des amis qui ont une entreprise artisanale avaient pris une stagiaire qui au bout de quelques jours avait demandé à faire une tâche simple qui l'intéressait. Passage du prof "vous n'avez pas à faire ça" et incriminait la patronne. L'élève a eu beau dire qu'elle l'avait demandé le prof est resté sur ses positions stupides. Total ils ne prendront plus jamais de stagiaire. 

Cela dépend de la tâche à réaliser. Il y a des compétences à valider pour l'obtention du diplôme. Si les tâches proposées ne permettent pas de valider ces compétences indiquées dans le référentiel, c'est le diplôme qui est remis en question. Si le professeur a protesté, c'est peut-être parce qu'on ne proposait pas, dans cette entreprise, les tâches adéquates pour l'examen ? C'est quelque fois le problème, c'est que l'élève choisit des entreprises qui ne lui permettent pas de valider les compétences de son métier et il faut quelquefois beaucoup de discussions pour que l'élève choisisse une autre entreprise plus apte.

Deux infos que vous avez ou que vous n'avez peut-être pas. 

La première est qu'en juin 2022, un décret est passé permettant aux professeurs de Lycée Professionnel d'aller enseigner en collège et en lycée, possibilité qui nous avait toujours été refusée. Le transfert dans l'autre sens était bien sûr possible mais ce n'était que du sens unique. C'est chose faite et ce n'est pas une gratification, croyez-moi ! vous vous demandez où vont aller les professeurs de Lycée Pro après cette réforme ? Vous avez donc la réponse. Il faut donc s'attendre à de nombreuses suppressions de postes. 

La deuxième info est qu'il y a une tribune qui a été publiée par Le Monde de l'éducation, tribune de JP Delahaye, n°2 de l’Éducation Nationale sous V. Peillon. Il se trouve qu'il met l'accent sur le peu d'intérêt porté aux élèves de Lycée Professionnel et aux réformes qu'ils subissent. Il alerte  aussi sur les dangers d'une telle attitude. Je ne suis pas sure de pouvoir mettre un lien d'un média concurrent, je me contente donc de vous mettre le titre de cette tribune, titre d'ailleurs très révélateur "Vous n’avez rien dit pour défendre l’enseignement général au lycée professionnel. Ce sont les enfants des autres" . Je regrette amèrement que cette tribune ne soit réservée qu'aux uniques abonnés. Elle méritait d'être diffusée plus largement.

Personnellement, je me bats avec mes collègues contre cette réforme mais sans aucun espoir, elle passera comme la précédente d'ailleurs. 

Elle passera parce que les enseignants de lycée professionnels, nous ne représentons même pas 10% du corps enseignant et que nous ne fédèrerons pas autour de nous, même si nos luttes sont légitimes. 

Avez-vous aussi pensé à interroger les entreprises qui formeront, si je puis dire ainsi, demain nos élèves. Pour avoir certains contacts, ils ne sont pas très chauds à l'idée de nous remplacer. On nous vend les CFA, comme LA solution. Mais dans les faits, est-ce raisonnable ? Est-ce envisageable, qu'en pensent les entreprises ? Je crains que cette réforme n'intéresse surtout que les grosses entreprises qui y voient une possible utilisation d'une main d’œuvre qu'ils ne payeront même pas puisque les stages seront rémunérés (annonce de Macron pendant la présidentielle) par .... l'Etat, donc nous ! 

Il faut parler de nous, nous n'y arriverons pas sans les médias. Merci à Libération de le faire.

Une prof de Lettres-Histoire qui a toujours voulu enseigner en Lycée Pro, pour aider les élèves en difficultés, (j'avais la naïveté d'y croire) et qui voit peu à peu son rêve contraint.

...en effet , à mon époque (années 70) nous nous contentions d'une simple visite d'usine (quelle qu'elle soit) en fin d'année scolaire (BEP_CAP joints , on pouvait passer les deux en même temps dans des métiers au choix :Cap tourneur , Cap fraiseur en plus de Bep mécanicien monteur ajusteur ).


L'enseignement prodigué en BEP méca-monteur (par exemple) touchait un large panel de connaissances en métrologie , traitement thermique , résistance des matériaux , automatisme , pneumatique , logique , analyse de gamme , dessin industriel , outillage , soudure , fonderie , le tout en plus des utilisations pratiques des machines à disposition. 


C'était bien sûr avant l'avènement des commandes numériques et de l'informatique.


Nous avions en plus les cours conventionnels relatifs aux connaissances générales que tout un chacun se doit de posséder pour une insertion réussie en tant que citoyen , ce qui incluait même l'étude du code du travail de l'époque (c'est dire la "folie" du ministère).


Je suppose donc , d'après ce qui est proposé dans l'article , qu'avec cette nouvelle réforme arrive une hyperspécialisation limitée à "une" et "une seule" tâche , limitant ainsi la mobilité professionnelle , possible antérieurement , accentuant la dépendance à un marché imprévisible , produisant par conséquent un nombre exponentiel de futurs "déchets" dans le salariat .


Si c'est de cela qu'il s'agit , cette réforme sera simplement mortifère pour une grande part de notre jeunesse ...


Pourquoi ce désintérêt ? Je pense qu'il a la même origine que le désintérêt pour les ouvriers dans les médias.

Merci (3fois) Je suis prof en lycée pro. et vraiment très reconnaissant pour cette émission.

Merci !

Ca fait du bien d'entendre parler de façon juste, précise et posée d'un sujet aussi grave.

lycées pro: parents pauvres de l'EN, mépris de classe, les gens qui ne sont rien: voilà la politique de Macron, la politique de classe qui nous ensevelira tous car pour ces gens qui se croient de la France d'en haut, nous tous, nous ne sommes rien, même si pour l'instant le mépris est prégnant pour les élèves qui ont raté leur scolarité

Le bac professionnel peut se préparer dans un lycée professionnel avec  des semaines de stage réparties sur 3 ans , et il peut aussi se préparer en alternance dans un CFA avec un contrat d'apprentissage . 


https://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/au-lycee-au-cfa/Au-lycee-professionnel-et-au-CFA/apprentissage-se-former-en-alternance/preparer-un-cap-ou-un-bac-professionnel-en-alternance


Il faudrait déjà  pouvoir comparer les 2 filières , en comparant déjà le nombre de lycéens en section professionnelle ( plus de 600 000) au nombre d'alternant en CFA préparant le bac pro..


 il faudrait comparer les contenus ( nombre de semaines de stage/nombre de semaines en apprentissage) les taux de réussite, les taux d'abandon pendant la formation,  les avantages et les inconvénients du point de vue des jeunes en formation...


Ainsi que le pourcentage de bacheliers pro de chaque filière qui continue en BTS par exemple .


A partir de là, on pourrait se demander si cette réforme - quand on connaîtra les mesures prises - si l'alterance sert de modèle à cette réforme .


De plus en plus d'étudiants ingénieurs choisissent l'alternance ( qui est intéressante financièrement), mais effectivement, ils n'ont plus 16 ans...


D'autre part, il n'est pas certain que les professionnels soient intéressés par une demande accrue  de jeunes de 16 ans

à venir en stage chez eux



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