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Un "mur de la honte" des députés "Greta-CETA"

Un billet de blog de Mediapart cite les députés faisant partie du collectif ayant invité Greta Thunberg, mais qui ont voté pour le traité de libre-échange CETA. Numéros de téléphone de permanence, mails pros et photos sont listés pour inciter les citoyens à "réclamer des comptes". C'est le "name and shame". Militantisme ou délation, comme le dénoncent certains ?

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Bonjour,

Je suis l'auteur de ce blog.
Une petite précision sur le "SMS" mis en copie d'écran.
Il ne s'agit ni d'un SMS ni d'un message messenger, mais d'un mail commun que j'ai envoyé sur les emails pro des 123 députés après avoir rédigé mon article.

Le (...)

le name and shame est utile voire indispensable ! ces gens qui votent le font (soit disant ) en notre nom !

Cette E.Ducros , qui n'arrête pas de se " décarcasser " pour défendre ces dangereux tartufes , continue a se présenter comme " journaliste ".


Elle n'a pas chié la honte.

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Le terme de "délation" est vraiment utilisé assez bizarrement, ces jours-ci, dans des contextes d'activités publiques dont le sens même est la supposée représentation et reddition de compte vis-à-vis d'électeurs.


Délation, omerta, se posent en relation à une certaine norme implicite de transparence et intimité légitimes. C'est bien sûr négociable et fluctuant en fonction des moments culturels, et un époque qui normalise certaines intrusions peut être critiquée dans une autre (les sociétés oscillent entre anomies et dictatures). Mais on peut avoir assez de recul aujourd'hui pour clarifier sciemment à quelles normes on se réfère et avec quels arguments, au lieu de les glisser sous le tapis d'une rhétorique du sens commun qui autorise tout arbitraire, tout double standard. 


Quelle notion de responsabilité publique, si l'obligation de rendre des comptes, si la visibilité des décisions politiques, relève de la délation ? Les concepts de "corruption" ou d'"intégrité" peuvent-il avoir cours sans visibilité, c'est-à-dire dans la stigmatisation des mécanismes de cette visibilité ? Si l'occultation des décisions politiques des élus est valorisée, peut-on se plaindre de l'omerta dans les transgressions mafieuses, doit-on fustiger les juges et enquêteurs qui mettent à jour des malversations criminelles ? Sinon, quel est le critère exact (dans notre culture, aujourd'hui) qui légitime ou délégitime la dénonciation ? Quel est le critère qui en rapproche une plutôt de la délation vichyste ou plutôt de la neutralisation d'un gangster ? Le caractère privé ou publiquement nocif des éléments révélés, le contradictions avec les devoirs officiels (et donc les attentes correspondantes) du contrevenant ?


Bon, c'est une question immensément basique. Mais elle est écartée avec une telle facilité des rhétoriques publiques que je perds de vue les intentions collectives. Ceux qui parlent de délation au sujet de Médiapart légitiment le caractère caché des pratiques que Médiapart révèle, et donc ces pratiques-mêmes (lancées à une vindicte imméritée). Pourquoi le débat n'est-il pas là-dessus ?


La question du outing de l'homosexualité est assez délicate (suivant les situations), mais elle se discute sur le plan de l'acceptabilité de l'homosexualité : celle-ci est privée si elle ne nuit pas à la société, et dans un contexte homophobe (c'est-à-dire injustement hostile aux homosexuel/les) l'outing livre des gens à une violence sociale imméritée. L'enjeu est le jugement porté sur elle. D'un autre côté, la question du droit à l'oubli pour les criminels est aussi fondée sur la considération que la vindicte populaire, viscérale, peut être disproportionnée face au crime et à la rédemption potentielle du malfaiteur. Mais là encore, le débat est sur l'ajustement des jugements publics et des fautes évaluées par certaines autorités morales. Dans ces accusations de "délations", y a-t-il vraiment débat sur la gravité des fautes révélées par Médiapart, ou l'accusation de délation tourne-t-elle en rond, nourrie uniquement de son propre champ sémantique ? L'enjeu est-il assumé ou évité ? La question est d'autant plus troublante pour cette liste de représentants élus et leurs activités politiques.


Je ne fais que survoler superficiellement @si de l'étranger (enfin, de l'encore-plus-étranger), ces jours-ci, donc mes excuses si j'ai loupé tout un tissus d'arguments de fond, sur les actes incriminés eux-mêmes, de la part de ceux qui crient à la délation. Encore une fois, je réagis à une question basique. Mais, étonné, j'avais envie de la regarder bien à plat.


Tout ça est un peu bizarre. Surtout à l'ère du Trump et des haussements d'épaule (quand ce ne sont pas de pures colères) face au rapport Mueller et autres décortications des compromissions présidentielles.


Qui veut savoir quoi, et pourquoi, de nos jours ?            

il me semble que ce qui caractérise la délation, et la rend indigne, ce ne sont pas les faits qu'elle révèle, mais avant tout le pouvoir à qui elle s'adresse : est-il légitime, ou pas. C'est lorsque la collaboration, l'occupation nazi, sont estimées illégitimes, voire ignobles, que la dénonciation des juifs, par exemple, ou des résistants (des "terroristes"), est réprouvée. Au fond, un délateur est avant tout un traitre au service d'un pouvoir ennemi, oppresseur, occupant, ennemi de classe, tyran... 

secondairement, les motivations crapuleuses de cette dénonciation (rétribution, intérêt personnel) peuvent attirer l'opprobre, mais l'essentiel n'est pas là non plus. 


Et donc, celui qui hurle à la délation lorsque on donne au citoyen des informations sur ses élus dans l'exercice de leurs fonctions, c'est qu'en vérité pour lui, le pouvoir du citoyen sur ses élus est un pouvoir illégitime. 



Mais le mépris des élèves (voire des maîtres eux-mêmes) envers les "rapporteurs" dans les classes d'école ne remet pas vraiment en question la légitimité des enseignants ou du système scolaire. Il me semble que c'est surtout basé sur la futilité du motif de dénonciation (est-ce qu'il mérite vraiment la régulation souhaitée par le dénonciateur) ou sur le principe lui-même, l'obséquiosité envers l'autorité fût-elle légitime. Voire la trahison "de classe", si je puis dire. Le tout avec, en arrière-plan, le soupçon d'un tel comportement répétable dans des contextes plus graves (certes aux autorités moins légitimes).


L'image du dénonciateur/délateur est complexe, et je ne suis pas sûr que la légitimité de l'autorité est aussi centrale que ça. Parfois, le pouvoir légitime (par exemple le parent) ne veut pas avoir à réagir à une transgression (soit trop futile, soit rapportée à mauvais escient, avec un zèle suspect), et se retrouve désagréablement forcé de "jouer son rôle" (explicite) au lieu de "fermer les yeux" (implicitement). Les deux attitudes pouvant être, dans l'absolu, compatibles avec sa légitimité.


La différence est plutôt sur les attentes portées là-dessus : est-il censé fermer les yeux ou sévir officiellement, et l'est-il censé aux yeux de qui ? Aux yeux de qui trahit-il son rôle dans lequel des cas ? Aux yeux de qui se délégitime-t-il alors ?


C'est un jugement sur son rôle, c'est-à-dire sur l'ignorabilité ou la punissabilité (réelles) de ce qui est dénoncé, au-delà des discours explicites.


Le scandale dénonciation/délation est dans ce qu'il rend visible des jugements/indulgences tacites, et révèle des postures plus ou moins inassumées. Celles du pouvoir, des acteurs, des spectateurs. On se rend compte que ce non-dit n'est pas, ou n'est plus, consensuel. En démocratie, l'enjeu va du "on sait que c'est mal mais il faut tolérer les exceptions" ("vous ne devriez pas vous parquer ici mais bon l'urgence était un peu spéciale") au "personne ne considère que c'est mal, cessez le harcèlement judiciaire" (lois obsolètes et généralement inappliquées) d'un côté et "ce n'est pas acceptable, veuillez enfin faire appliquer la loi" (nouvelles régulations pas entrées dans les moeurs, complaisances) de l'autre. Ces discrépances restent sous le tapis, jusqu'à ce que celui-ci soit soulevé et que les décisions perdent à contrecoeur leur élasticité.


Bref, je crois le problème au-delà de la question de la légitimité du pouvoir. A mes yeux, ça relève plutôt d'un désaccord mal géré (complètement irrésolu, et paresseusement occulté) au sujet des attentes vis-à-vis de ce pouvoir.       

Tiens, moi qui croyais que la réplique LREM c'était "j'assume "...


Quand leurs actions sont rendues aisément consultables , voilà que les critiques qu'elles engendrent deviennent des "menaces" !

.

Ou alors on ne sort le "j'assume" que si on est loin, très loin, et protégé, très protégé.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Confusion à tous les étages 

Ils n'étaient pas 123 à inviter Greta thunberg, donc ils ne sont pas 123 à 'être hypocrites'

Ils étaient là par 'curioiste' pour écouter ..... ou se faire photographier en sa présence ....l'hypocrite est peut être la !


Le débat mérite toujours la,plus grande précision et clarté.


A part ça la publicité autour des votes des députés me paraît être une condition  de la démocratie un peut Côme la publicité des textes des traités !

Cette E.Ducros , qui n'arrête pas de se " décarcasser " pour défendre ces dangereux tartufes , continue a se présenter comme " journaliste ".


Elle n'a pas chié la honte.

Les députés votent en notre nom, il est normal de savoir ce qu'ils votent et leur faire savoir quand nous ne sommes pas d'accord.

Bonjour,

Je suis l'auteur de ce blog.
Une petite précision sur le "SMS" mis en copie d'écran.
Il ne s'agit ni d'un SMS ni d'un message messenger, mais d'un mail commun que j'ai envoyé sur les emails pro des 123 députés après avoir rédigé mon article.

Le voici :

Bonjour,


Comme promis, votre nom et vos coordonnées (emails, twitter, téléphone de permanence) ont été ajoutés à cet article sur les blogs de médiapart :

Vous figurez aussi nommément sur cette galerie de la honte


image.png


A l'heure de ce mail, cet article a été partagé plus de 2000 fois sur les réseaux sociaux.


Cette article dresse la liste des 123 députés (dont vous faites partie) qui ont eu le cynisme d'inviter Greta Thunberg à l'assemblée le matin, pour ensuite laisser passer le CETA l'après midi.
Cet accord est climaticide d'après le rapport d'experts commandé par Macron en personne.


 Votre nom rentre dans l'histoire comme le symbole d'une hypocrisie politique injustifiable.
Vous devrez expliquer votre lâcheté à vos enfants.


Les temps ont changé : vous ne pouvez plus vous gaver de homard avec notre argent, ni pourrir nos vies sans rendre de comptes.


"L'album" est ici : https://www.facebook.com/soutien.greve.loi.travail/posts/2478456242193146, partagé 3500 fois.


le name and shame est utile voire indispensable ! ces gens qui votent le font (soit disant ) en notre nom !

tant que personne n'appelle à les pendre haut et court (méthode plus écologique que la chaise électrique ou l'injection létale chères aux maîtres du monde), il n'y a aucune menace. quant à la délation?... les votes sont effectivement consultables sur le site de l'assemblée nationale, ainsi que d'autres informations bien intéressantes (peu ragoûtantes, par contre)!

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