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Trump menace Berkeley, pour cause de lèse-Yiannopoulos

Dans un de ses légendaires tweets présidentiels, Donald Trump a menacé de couper les subventions à l'Université californienne de Berkeley. La raison ? L'établissement a refusé la venue de Milo Yiannopoulos, éditorialiste controversé du site Breitbart. Néo-conservateur, antiféministe et ouvertement raciste, le journaliste (et troll) britannique de 32 ans devait intervenir dans le cadre d'une conférence organisée par le club des Républicains du campus. Portrait.

Derniers commentaires

La droite américaine va avoir du mal à continuer de se réclamer de la défense du 1er amendement en brandissant Milo comme exemple.
Une des principales conférences conservatrices américaines vient de désinviter Yannopoulos (accusé "d'apologie de la pédophilie" pour avoir évoqué dans une vidéo la dynamique pouvant exister entre de jeunes homosexuels n'osant pas en parler à leurs parents et des hommes plus âgés).
Avec Trump, la première femme médaille Fields n'aurait pas été admise sur le sol américain; elle vit actuellement en Californie, sa famille risque d'être empêchée de lui rendre visite, et si elle retourne en Iran pourra-t-elle revenir? En revanche le terroriste qui a opéré au Carrousel du Louvre aurait pu venir commettre son méfait aux USA sans entrave puisque venant de DubaÏ.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maryam_Mirzakhani
[quote=@si]
... et le vend à The Daily Dot, après la proposition de Steve Bannon, fondateur de Breitbart et actuel conseiller de Trump..


Steve Bannon n'est pas le fondateur de breitbart.
Ah la la je termine ma tournée des popotes wawawesques par @si (une tournée qui balaye un maximum de point de vue, en zigzague) et croyez le ou non mais dans la narration crée par cette série d'article, @si apparait d'un coup comme "les méchants". Pas juste "les gens qui se trompent" ou "les gens qui ont une autonomie limitée vis à vis de leur milieu culturel" mais "les gens qui de fait promeuvent la violence". Ca c'est inédit. Évidemment c'est fait sans malice mais dans l'intérêt de comprendre par où passe la défiance aux journalismes je vais expliquer pourquoi.

Voici le chapeau d'@si pour nous expliquer Milo Yiannopoulos:
[quote=@si]Néo-conservateur, antiféministe et ouvertement raciste,

J'avais regardé le profil du gars, et je sais déjà que deux mots sur trois sont sorti d'un chapeau.
Neo Conservateur: chacun sa définition, mais voici ce que nous dit wikipedia:

[quote=Le Néo Conservatisme c'est...]"Le néo-conservatisme se distingue du conservatisme traditionnel et du libéralisme. Anticommuniste et antifasciste, le néo-conservatisme est né sur le principe de « plus jamais Auschwitz [...] Ils défendent la puissance militaire des États démocratiques dans les relations internationales afin d'asseoir un nouvel ordre international. [...] "empêcher l'émergence d'une puissance rivale, fin de la « complaisance » envers les dictatures [etc]».

Je ne commente pas les contradictions flagrantes avec les autres associations accolée à Yiannopoulos et tant d'autres. Il faut aussi noter que c'est un juif, fils d'immigré grec, et comme je l'ai appris dans ma lecture de ce blog de Scott Adams:
[quote=Scott Adams]
I’ve decided to side with the Jewish gay immigrant who has an African-American boyfriend, not the hypnotized zombie-boys in black masks who were clubbing people who hold different points of view.

Un peu plus de recherches recoupe le fait qu'il a eu régulièrement des conjoints "Africo américains", et qu'une relation de longue durée a été avec un musulman. Quelque chose qui ne colle pas vraiment avec "ouvertement raciste", n'est ce pas ? Et de fait, l'article d'@si ne réussit pas à trouver une citation "ouvertement raciste". Ce qui est un problème, rapport au "ouvertement". Surtout quand après une rapide recherche je tombe là dessus:

http://www.breitbart.com/milo/2017/01/27/forced-glamour-magazine-admit-im-not-white-supremacist/

Ou l'on voit Milo se réjouir d'avoir forcé une rédaction après l'autre à retirer les allégations de "white supremacist" de plusieurs journaux. Et bien sur nier que sa campagne contre Leslie Jones avait quoi que ce soit de raciste. Moi je n'ai pas suivi cette campagne mais je note que le présent article d'@si et son manque de citation n'apporte aucun élément concret à cette grave accusation, et donc je n'ai pas en l'état d'élement qui soutienne l'accusation, qui apparait en conséquence comme grave et portée à la légère, un mauvais cocktail.

Donc point un, il est prouvé sans marge d'interprétation que MY clame ne pas être raciste, suprémaciste, et a apparemment réussi la presse de son pays à l'admettre tout ou parti, ce qui amène, toujours sans marge d'erreur, à dire qu'il ne peut être "ouvertement raciste". Il est peut être "raciste inassumé", ou "raciste inavoué", ou "raciste inconscient" (un vaste club...) mais dire qu'il est "ouvertement raciste", qui est une accusation plus grave et plus susceptible d'émouvoir les gens opposés au racisme (aussi un vaste club, dont beaucoup de membres sont celà dit aussi dans l'autre vaste club si on me demande...), est faux, pas partiellement, mais totalement.

Ce qui amène cette description factuelle de ce qu'amène le présent article :

En disant que "Milo Yiannopoulos" est "ouvertement raciste", la rédaction d'Arret sur Image propage une information fausse qui incite à la haine.

L'association au neo conservatisme et au "white supremacism", bien que plus discutable dans son caractère erroné (enfin, si vraiment c'est la semaine de bonté...) est aggravante. Au minimum, puisqu'il s'agit d'association soit réfutée par l'intéressé, soit basée sur des associations bien floue à un groupe dont la définition ne l'est pas moins pour commencer, et qui a été attaqué vivement par celui dont MY se réclame (Trump), il faudrait rendre compte du fait que ces affirmations sont des accusations et les documenter en conséquence. Je ne tiens pas à faire de MY ou T des petits saints (ça me semble un combat perdant), mais par contre j'insiste pour que tout le monde soit responsable, compétent et éthique. Ce qui se passe dans le chapo de cet article, c'est tout le contraire.

Un portrait équilibré, et plutôt négatif de MY que j'ai survolé: https://www.bloomberg.com/features/2016-america-divided/milo-yiannopoulos/
De ce que je vois, il y a au moins de quoi se faire sa propre idée sur une base que ne nierait pas l’intéressé.

Il y aurait encore d'autres développement à faire notamment sur l'usage du mot alt right mais comme le fait qu'une certaine presse, dont @si, diabolise abusivement les positions d'un individu (MY), il faut maintenant étudier les conséquences que ça a, évoqué dans la deuxième partie du twitt de Scott Adams. C'est à dire les sympathiques jeunes gens en cagoule qui en tapent d'autres.

Un exemple dans une publication pourtant du bon coté du manche:

[quote=un journaliste de CNN]Then I saw someone wearing all black walk up to a student wearing a suit and say, “You look like a Nazi.” The student was confused, but before he could reply, the black-clad person pepper-sprayed him and hit him on the back with a rod.[...] I ran after the student who was attacked to get his name and more information. He told me that he is a Syrian Muslim. Before I could find out more, he fled, fearing another attack. Amid the chaos came word the event had been canceled. [...] It was clear early on that the majority of violent protesters most likely were not from the campus. Still, in the aftermath, I heard people say that peaceful demonstrations would not have succeeded in preventing Mr. Yiannopoulos from speaking. So was violence appropriate?


Il me semble que poser la question c'est y répondre. Mais s'il est nécessaire d'en rajouter, ce post de blog est un excellent moyen de se redonner la grille de lecture qui devrait tomber sous le sens:

[quote=Une aide au discernement]
This is THE most important thing to watch; the violence. I always keep an eye on who is rioting …breaking things …throwing rocks and bombs. It doesn’t make them Nazis. But it signals how far they’re willing to go.

Voilà. Il y a, par delà les positions qu'on veut tenir dans le débat, un préalable: on débat, ou on incite les jeunes hommes (ce sont toujours les jeunes hommes) à la violence. Quand on est prêt à faire ça, soit très consciemment, soit en admettant pas, sans chichi, que décidément dans la question des émeutes à Berkeley, il y a dans les faits des gens qui ont été violents parce qu'ils ne supportaient pas la liberté d'expression pour les gens avec lesquels ils n'étaient pas d'accord, et que ça c'est forcément le plus gros problème a adresser plutôt que de jeter des anatèmes sur le type qui allait parler. Enfin, si on est réellement opposé à la résurgence de ce qu'on qualifie généralement de fascisme, c'est à dire l'imposition d'un modèle de société à par la violence.

PS : toujours intéressant aussi, autre post du même auteur que le précédent sur les mérites complémentaires à la liberté d'expression: si on laisse les gens dirent exactement, publiquement, qui ils sont, ça évite le fait d'avoir à les juger nous même. Quand on voit les excès de jugement qui commencent au chapo de l'article d'@si, le mérite de la proposition saute aux yeux, non ?
"Twitter l'avait déjà sanctionné après avoir tenu des propos islamophobes"

Ou: après qu'il ait tenu...?
La numéro 2 du gouvernement suédois ridiculise Trump
d'ailleurs si vous avez quelques minutes regardez cette interview de Richard Spencer le leader neo-nazi (celui qui s'est pris un gnon récemment), qui se fait démonter en règle sa réthorique par le journaliste Roland Martin:
https://www.youtube.com/watch?v=27RXiA0qkrM
faudrait reexpliquer à Trump, à l'extreme-droite, et à une parti de la gauche (qui defendait la venue de l'autre facho peroxydé au même titre), ce que c'est que la liberté d'expression.
Par exemple menacer une institution public (Berkeley) de la priver de fond si elle fait pas venir un "intellectuel" d'extreme-droite ça n'en fait pas partie (Notons la lacheté des administrateurs de Berkeley au passage).
Par contre lui faire comprendre que ce qu'il dit est intolérable par des manifestations, ça ça en fait partie.
ça rapelle un tout petit peu la venue de Finkelkraut à Nuit Debout et la polémique qui a suivi (qui lui a des tribunes fréquentes dans les universités Françaises pour vomir sa saloperie).
Il n'y a rien de plus étonnant que de voir certains aux marges de la folie se dévoiler par leur gestuelle et leur débit ininterrompu de paroles qui déversent des faits totalement farfelus

Mais c'est surtout la gestuelle qui les réunit. Ce misogyne incroyable fils d'un truand à la Soprano, tout comme Trump, a la même gestuelle hirsute.
Yiannopoulos a tout pour séduire les trumpistes.
Un seul bémol, il est gay... ce qui le contrarie énormément.
Si seulement, cette déviance condamnée par la Bible pouvait se soigner...
Ce qui le console, c'est que les homos ont un QI supérieur au reste de la population. Il en est la meilleure preuve.

Ce qui le console, c'est que les homos ont un QI supérieur au reste de la population. Il en est la meilleure preuve.


hi hi hi hi hi

Ce genre de petit fumiste queer, c'est vraiment l'expression la plus médiocre de la société du spectacle.
Mais qu'il ait ses fans dans l'Amérique de Trump, est tout sauf une surprise.
Des suprémacistes, racistes et misogynes comme lui, et homophobes qui doivent s'accommoder à contrecoeur de son orientation sexuelle.
De la sienne et peut-être de la leur. Ils sont si bien entre hommes, avec eux-mêmes, avec tout un malaise vis-à-vis du différent. Le Juif était féminin pour le Nazi...
Dans le genre : Un best-seller homoérotique... à l'époque nazie évoquant Mensch und Sonne (Des Hommes et le Soleil) de Hans Surén, chantre du naturisme devenu nazi.

L'article s'en étonne mais c'était dans la ligne d'un retour à une certaine Grèce avec cette ambigüité d'une virilité idéale, de fraternité guerrière homophile. Moins le chaos comme le prétend Yiannopoulos (tient, un grec...) que l'ordre solaire, narcissique, l'égo tout-puissant du paranoïaque se voyant au centre du monde, objet de tous les regards, l'idéal de gloire qui attire bien des frustrés, des dégoûtés, des enragés.

C'est dans la ligne "Fight Club", moins de l'homosexualité comme mode de vie qu'un dégoût de la vie réelle, une attirance pour un délire de mort, détruire un monde sale pour s'élever dans la pureté, la beauté.

Deux articles sur le thème :
- La culture Alt-Right : de l’extrême droite française à «Fight Club»
- «Fight Club»: l'oeuvre qui va enfin vous permettre de comprendre tout ce qui a merdé en 2016
Milo se réfère certainement à Fight Club quand il se présente comme un agent du chaos, et peut-être bien aussi par sa coupe de cheveux peroxydée, mais il a singulièrement mal lu le bouquin et mal regardé le film s'il n'a pas compris que Tyler Durden n'est pas un modèle à suivre.
C'est une discussion que j'avais eu sur le film dont je trouvais la réalisation ambigüe : dès le début des années 2000, j'avais remarqué que des gens prenaient "Tyler Durden" comme pseudo sur le web et s'y référaient comme le faisait les membres du Fight Club, comme modèle à suivre. Toute la dynamique fasciste fonctionnait au premier degré, l'aspect délirant qui se révélait à la fin était pris pour un retournement bien pensant qui ne les intéressait pas. Les attitudes me rappelaient un dandysme historique, celui de Marinetti, fondateur du Futurisme et fasciste de la première heure.

Extrait de la page Wikipedia : "Marinetti, chef de file d'une avant-garde provocatrice, devient alors le chantre de l'audace, de l'énergie, du mouvement agressif, de la révolution technologique, de la brutalité sous toutes ses formes esthétiques. Il se rapproche des milieux nationalistes italiens et milite pour l'entrée en guerre de son pays. Il s'engage en 1915 mais est blessé en 1917. Aux côtés du futuriste Mario Carli et de l'agitateur Mussolini, il fait partie des 119 personnes présentes le jour de la fondation, en mars 1919, des Faisceaux italiens de combat, premier parti fasciste européen de l'histoire contemporaine."

Dans l'évolution des mentalités, ça me semble l'adaptation à l'esprit romantique (décadent dirait Nietzsche...) d'une culture masculine traditionnelle, guerrière, avec culte du corps olympien, héroïque, force et beauté : dans un milieu pacifiste, chrétien, la fonction guerrière historique se fait quasi-parodique, tout est surjoué jusqu'au nihilisme parce qu'en contradiction avec le fond culturel affiché. C'est bien une bataille culturelle qu'ils mènent mais paradoxalement, ils le font dans le camp des Républicains chrétiens comme incarnations de la fermeté alors que leur adversaire est la culture "bisounours", chrétienne, bouddhiste, humaniste etc. qui jette l'opprobre sur les puissants, la force, la volonté de pouvoir.

C'est d'ailleurs un des aspects inquiétant de Trump : il n'est pas avec la droite traditionnelle, il est avec cette alt-right dans une position proche du fascisme ou du nazisme vis-à-vis de l'Eglise et des héritiers de l'aristocratie qui, eux, maintenaient une mentalité de roi-guerrier, protecteur et responsable, César à côté de Dieu. Le nazisme voulait la guerre, promettait la mort comme le "viva la muerte !" des franquistes (et de Daech ?), l'apocalypse c'était eux.

Trump n'a pas de Sections d'Assaut, il n'a pas construit son accès au pouvoir sur les milices et les USA ont des contre-pouvoirs solides mais il y a vraiment des soucis à se faire si il défend publiquement des gens comme Yiannopoulos.
Pas sûr que Tyler Durden soit l'expression d'un délire pour lui, ce pourrait être un fantasme à réaliser : Donald Trump attacked McMohan in WWE.
Plus qu'à espérer qu'il sache distinguer la réalité du fantasme, qu'il joue à être borderline plutôt qu'il ne le soit vraiment.

P.S. dans le même genre dandy romantico-nihiliste radical, j'avais déjà évoqué Edouard Limonov, écrivain russe qui était dans les milieux de contre-culture en France et qui n'a pas hésité à s'engager sur les fronts de guerre (en Abkhazie, en Serbie) avant de faire son parti national-bolchévique.
Je pense qu'il existe une ambiguïté dans le film, parce que Fincher en adaptant le récit s'identifie sincèrement à la colère des protagonistes contre le vieux monde et à leur souhait de faire autre chose, au départ (on retrouve un peu cette colère d'une nouvelle génération contre le vieux monde dans The Social Network, même si elle s'exprime d'une façon différente).

Cela dit, si cette colère est présentée comme légitime et si sa première expression souterraine est vue de façon plutôt positive, sa transformation en mouvement de masse avec à la fois l'abrutissement de ses membres et l'enfermement du héros est tout à fait bien montrée et ça paraît difficile de la détacher du reste.
En gros, le projet chaos apparaît comme une mauvaise réponse à une colère légitime. Tyler en est la tentation fascisante, et la fin de remet pas en cause la tentation révolutionnaire en soi, mais va très clairement contre la forme que Tyler veut lui donner.

Après, je comprends bien que des gens peuvent regarder le film et choisir dedans ce qui leur plaît, pour se fantasmer en Tyler Durden. On peut aussi se fantasmer surhomme en lisant Nietzsche. Dans un cas comme dans l'autre, c'est une lecture bien superficielle.
Très intéressant! Merci

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