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"Timothée yumyum" et nos angles morts du cyberharcèlement

Le vaudeville 2.0 qui s'est déroulé sur Twitter à Noël et a captivé l'attention de centaines de milliers d'utilisateurs met en lumière nos angles morts du cyberharcèlement. De quoi nous servir de leçon collective.

Commentaires préférés des abonnés

Votre commentaire est relativement malhonnête cher lecteur. Ce que vous avez volontairement masqué par vos crochets était essentiel. Il manque le petit "ici" qui fait toute la différence :"c'est la façon dont cette histoire rocambolesque est perçue e(...)

Tres revelateur de plusieurs problemes.

- la responsabilite des gros comptes (largement expliquee dans l'article)

- la notion de vie privée / vie publique sur les reseaux (trop souvent on oublie que chacun de ses tweets publiques est potentielement vis(...)

Très bon article. Et joyeuses fêtes à toute l’équipe 🤗

Derniers commentaires

> "un grossier "fake" [...]. Peu importe à vrai dire"

Si les "jeunes" journalises d'@si se torchent avec la réalité, ça va "vite" devenir compliqué de "s'habituer".

Votre commentaire est relativement malhonnête cher lecteur. Ce que vous avez volontairement masqué par vos crochets était essentiel. Il manque le petit "ici" qui fait toute la différence :"c'est la façon dont cette histoire rocambolesque est perçue et commentée qui attire mon Calmos". Autrement dit, mon angle c’est la façon dont les gens y ont réagi, et non l'épisode en lui même. 


Mais je vais vous donner mon avis sur la véracité de "l'affaire" : l'horodatage de certaines publications, notamment d'une des jeunes femmes, laisse peu de doutes sur le fait que même si les tweets viraux ont été coordonnés (ce qui me semble peu probable), certains éléments de l'histoire sont véridiques. Mais oui, à titre personnel, ça ne m'intéresse guère. Et non, je ne me "torche pas" avec la "réalité". 


Pour le reste, je ne sais pas si votre qualificatif de "jeune journaliste" est le signe de votre âge avancé ou une simple pique condescendante. Mais approchant dangereusement de la quarantaine, je fais le choix de le prendre comme un compliment plutôt que de vous répondre un laconique et désagréable « ok boomer ». Sur ce, bonne journée !


J'ajoute que l'avenir, c'est la jeunesse. La nouvelle génération de journalistes à @si bouscule les vieilles et vieux que nous sommes et c'est très bien comme ça. Et c'est pas nouveau de se faire bousculer par "la jeunesse qui ne connait plus le respect" :)

L'avenir par la force des choses. Mais en ce qui concerne le progrès, ça reste encore à démontrer.


Entre Guémart qui cire les pompes de Bezos sur sa première émission Twitch, les circonvolutions de Walter pour justifier d'avoir vendu l'indépendance d'@si pour un contrat avec Amazon, Ménilève et Safaris qui ne dissocient plus la réalité de la fiction, Vilanova qui passe sous silence un viol filmé dans la version espagnole du Loft, et Bock qui se fait manipuler trop heureuse de se payer le Canard : il y a plus de casseroles en quelques semaines qu'en 30 ans d'existence !


Du "jeunot" et de la "jeunette" on en a pourtant vu défiler un max. Remarquez, le côté kermesse de fin d'année de l'Amicale des Journalistes du XIe, ça a son charme aussi...

> "Et c'est pas nouveau de se faire bousculer par "la jeunesse qui ne connait plus le respect" :)"


Vous avez tout à fait raison : depuis l'Antiquité les "vieux" se plaignent que les "jeunes" ne veulent plus bosser, et, exactement comme vous le dites, ne connaissent "plus le respect". Il y a cependant quelque-chose de tout à fait nouveau, quelque-chose de tout à fait inédit, quelque-chose sans précédent : est-ce un mal ou est-ce un bien, je n'ai pas la réponse, toujours est-il que les jeunes n'ont pas de culture propre et exclusive à leur tranche d'âge.


Entendez-moi bien : je ne reproche rien aux "jeunes". Ni aux "vieux" d'ailleurs. Mais je fais ce constat troublant qu'il ne se trouve pas un seul pan culturel investi par les "jeunes" qui ne le soit aussi par les "vieux". Du Orelsan ou du Booba ? Je connais des prépubères et des quinquas qui en écoutent. Des semelles compensées et des mèches de cheveux bleues ou roses ? Idem. Les mangas ? Les jeux vidéos ? La littérature jeunesse ? Les idées politiques ? Le sport ? Idem.


Je ne parle même pas de grands domaines comme la BD, le Rock'n'Roll, ou la Techno qui ont clivé des générations ; je parle d'entités très spécifiques comme des artistes, des films, des séries, des chansons... En fait, rien de ce que la jeunesse actuelle pourrait s'approprier n'est étranger à ses aînés : de Fortnite à TikTok en passant par la MDMA ou les tatouages.


La seule inconnue, c'est la fluidité médicale des genres : les mammectomies à 13 ans, et les hormones en pilule à 9. Ça, et le fait de tremper le pied dans une bassine d'eau chaude pour avoir moins mal, quand, une ampoule apparaissant, il faille enlever une chaussette. Les jeunes c'est quand même rien que des tafioles !


La fluidité des genres, le rapport à la douleur (coucou cher dentiste), et l'humour. Surtout l'humour...

Concernant l'humour, petite réflexion en passant : contrairement à ce qui se fait depuis l'Antiquité -à savoir que la Jeunesse choquerait la Vieillerie- aujourd'hui c'est tout le contraire : c'est la Vieillerie qui choque la Jeunesse. C'est la Jeunesse qui dit à sa Vieillerie : "tu peux pas dire ça". C'est la Jeunesse qui se pose en "garante" de l'ordre établi et du politiquement correct. C'est assez troublant. J'ai le sentiment que pour la première fois dans l'Histoire de l'Humanité, la Jeunesse est plus conservatrice la Vieillerie.

Je parlais de votre ancienneté à @si, pas de l'âge de vos artères. Votre réaction pourrait être ridiculement anecdotique si elle ne révélait pas une grille de lecture biaisée, transpirant les relents d'une lutte des âges nauséabonde. Un passage dans votre article -entre subtil et tordu-, décrit les méchants vieux qui savent tirer les ficelles des réseaux sociaux pour se protéger, tandis que les gentils jeunes n'en sont que les victimes sacrifiées sur l'autel de la publicité ciblée. Vous divisez, vous opposez, et vous généralisez. Et vous faites plouf aussi dans votre message : si cela peut vous aider à réfléchir, sachez que nous avons, vous et moi, quelque-chose comme 6 ans d'écart. Bref !


Je dois admettre, cependant et par ailleurs, que je trouve votre article plutôt subtil. Non pas de par son angle qui n'a rien de sophistiqué, d'inédit, ni d'astucieux -et qui n'échappe à personne, vous pouvez dégonfler votre melon-, mais par cette espèce de probité qui vous pousse à creuser et à comprendre les arguments des parties prenantes. Ainsi, vous vous (et vous nous) éloignez des partis pris et des jugements à l'emporte-pièce. Vous faites montre de nuance et de discernement. Et chose extrêmement rare dans la profession (tous âges confondus, hein, c'est vraiment pas mon sujet) vous menez une observation en pensant par vous même.


Ok (boomer) mais pour faire quoi ? Il semble qu'au lieu de flooder les fils de discussion twitter, vous vous êtes gardée vos réactions en 280 caractères sous le coude pour nous les offrir en florilège exhaustif. Certes quelque-peu structurées par la chronologie et la rédaction ; mais au final, est-ce que l'article fait vraiment quelque-chose de plus que de distribuer bons et mauvais points de moralité ? J'enfonce le clou en affirmant que deux semaines plus tard, plus personne ne pense à Timothée Yum Yum. Comme si ça n'avait fait que passer. Comme si cela avait disparu aussi vite que l'emballement a été fulgurant. Comme si cette histoire n'avait été qu'un insignifiant divertissement en attendant la dinde de Noël, et le champagne du nouvel an.


Une fois la première raclette de l'année digérée, il n'en reste rien. Non seulement le sujet est sans intérêt, mais même les memes ont fait pchit. Et tout le monde s'en branle de savoir si c'est vrai ou pas. Et vous pouvez toujours arguer que ce n'est pas le sujet le sujet. Sauf que ça compte un peu tout même quand on a la prétention d'éclairer "les angles morts du harcèlement". Le harcèlement, c'est quelque-chose qui dure, qui s'inscrit dans le temps, c'est une litanie de petites malveillances qui, isolées restent insignifiantes mais dont la persistance et la régularité les rendent insupportables. Ici, c'est tout le contraire : intense et bref. Sans compter qu'une bonne partie du soi-disant "harcèlement" n'est en fait que louanges, admirations, et blagounettes.


Le plus intéressant, c'est que vous mettez en lumière les différentes "vagues" de cette distraction collective : twittos, médias, personnalité politique, féministes, masculinistes. Mais le problème est qu'à la base, cette histoire n'est rien de plus que du vent, une distraction, un amusement, pour celles et ceux qui ont participé à gonfler les métriques du réseau social. Combien de trolls parmi les tweets "féministes" et "masculinistes" ? Et pourtant, vous prétendez l'observer comme s'il s'agissait d'un fait politique réel -dont la mécanique en "vagues" est similaire, je vous l'accorde.


Mais Stanley Milgram le disait lui-même : vous ne pouvez pas "observer" des gens électrocuter un acteur qui simule, et prétendre que vos observations sont intéressantes et encore moins rigoureuses. Et si en plus vous collez vos "cobayes" sous un chapiteau de cirque et qu'une personne sur deux est un clown, vous ne risquez pas d'apprendre grand chose sur la nature humaine et ses comportements grégaires. L'une des prérogatives d'un journaliste, même s'il entreprend d'observer des trolls à la fête du slip, est d'annoncer au moins s'il traite d'un fait, d'une rumeur, ou d'un canular. Une bonne idée serait donc peut-être de ne pas se torcher avec la réalité. Parce-qu'on peut supposer que "les gens" réagissent différemment devant une fiction et devant une situation réelle.


En guise de conclusion, je vais citer l'un de vos "jeunes" collègues : "De Madonna à Taylor Swift en passant par Ryan Gosling, toutes et tous ont dû faire face au moins une fois dans leur vie à un·e fan dans leur jardin, leur maison ou à leur porte. En 1992, le film Bodyguard dédiait même son intrigue à un fan obsessionnel de Rachel Marron, chanteuse interprétée par Whitney Houston." C'est un extrait du dernier article de Vincent Manilève sur la traque de youtubeurs par leur public. Le gars pose sur le même plan des délits de harcèlements biens réels avec une fiction ! C'est tout de même ahurissant ! Je ne pense pas qu'il s'agisse d'âge, ni même d'expérience en journalisme. Je pense que ce tropisme parfaitement à la mode qui consiste à confondre fiction et réalité (ou à s'en battre les couilles à tout le moins) touche les "hyper-connectés".

Citer une œuvre de fiction pour montrer un exemple d'un phénomène réel qu'on décrit, qu'on décortique, serait l'apanage des hyper-connectés?

Avant ça ne se produisait donc pas, et tout ce qu'on trouve dans les œuvres de fiction est faux. Tout n'est que science-fiction, affabulation et n'a aucun lien avec le réel. Et aucun ne doit s'y référer ne serait qu'en guise d'illustration.

Vous poussez un peu, non?


Dans le même genre de logique, vous dites qu'un phénomène fugace ne mérite pas qu'on s'en préoccupe. Mais on voit bien que l'approche des chroniques est le côté multiple, récurrent, installé, de ces phénomènes fugaces.



Je dis qu'un phénomène fugace ne saurait constituer un harcèlement, pas que son observation serait inintéressante. Permettez-moi de suggérer qu'il n'y a rien de comparable à des tombereaux d'injures l'espace d'un week-end (même si elles viennent de dizaines de milliers de personnes), et des humiliations régulières, répétées et systématiques durant des mois voire des années (même si elles ne viennent "que" d'une seule personne).


Une oeuvre de fiction peut parfaitement "décrire" et "décortiquer" des phénomènes réels. Je ne fais certainement pas ici le procès d'Eschyle ni de Zola. Je pointe en revanche cette propension de plus en plus présente à faire comme si la fiction était égale au réel. Car aujourd'hui, le consensus est de considérer qu'être spectateur-acteur d'une fiction vaut expérience réelle.


À l'ère du personnal branding et des confessions intimes maculées de placements de produit, j'attends avec impatience les premiers permis de conduire validés sur simulateur informatique. Mais ne vous y trompez pas : le numérique n'a en rien le monopole du virtuel, loin s'en faut. Jeux de rôles et mises en situation sont les joujoux préférés des DRH et des formateurs dans l'air du temps.


Bref ! Dans l'article de V. Manilève, pas l'ombre d'une mise à distance. Pas l'ombre d'une explication de texte. Pas l'ombre de la moindre explication d'en quoi le film Body Guard pourrait éclairer le réel. C'est posé là, comme ça, au milieu des exemples d'harcèlements avérés de Taylor Swift ou de Ryan Gosling, juxtaposé aux exemples réels par la seule entremise d'une virgule. Il n'y revient pas plus tard, ce n'est pas non plus un fil conducteur. C'est juste posé là, comme ça, innocemment, un exemple parmi d'autres exemples. Je ne dis pas que c'est volontaire, hein. Mais si ce n'est pas mettre sur le même plan fiction et réalité, si ce n'est pas là l'occurrence flagrante du mélange des genres, alors de grâce : expliquez-moi donc de quoi il est question.

> "Mais on voit bien que l'approche des chroniques est le côté multiple, récurrent, installé, de ces phénomènes fugaces."


Voui, farpaitement. En fait, vous avez sur les réseaux sociaux (et sur Twitter en particulier) des hordes de clans idéologiques qui sont prêtes à se saisir de n'importe quelle polémique, réelle ou fictionnelle, pour en découdre. À la manière des hooligans des 90's qui, victoire ou défaite, trouvaient toujours un prétexte pour en découdre avec le camp d'en face.


Rien de nouveau sous le soleil : la mécanique est depuis longtemps documentée. Un prétexte (réel ou imaginaire). De la violence individuelle ou en petit groupe. Ça se propage comme une rumeur ou  une légende. Selon les cas, c'est d'abord les médias puis les politiques qui s'en emparent (ou l'inverse) puisque composantes intégrales des hordes idéologiques sus-nommées. Ça se fight. Et puis le peuple est sommé de se prononcer.


Une sorte de référendum populaire libertarien.


À mes yeux, la seule conséquence de toute cette merde, c'est de plonger tout un chacun dans un désarroi triste, en montrant que le voisin est un creuvard ignoble, pour enfermer toujours un peu plus l'individu dans sa solitude. Qu'il le fasse avec plus ou moins de panache, c'est le collectif qu'on érode, en même temps que les perspectives d'avenir. Les grands gagnants sont le libéralisme et les grandes familles héritières de l'establishment. On remarquera d'ailleurs qu'il ne leur est jamais demandé de se prononcer sur la bléno de Kévina ou le tatouage sur le gland de Mohammed.


Ils ont en effet mieux à faire, tandis que le peuple croûle sous ce genre de polémiques à la con. Et tant qu'à faire, formons des journalistes en leur instillant l'idée qu'ils participent à une forme de documentation sociologique en s'emparant de ces sujets. Les aînés rebelles se sont battus pour affirmer la pertinence de "sous-cultures", alors on peut bien rester douillettement à se tripoter la nouille à "étudier" la "sous-sous-culture". Après la "main invisible des marchés", la main invisible des rapports sociologiques.


Tout est dans le progrès !


Sans flagornerie, poisson. Qu'est-ce que vous avez appris d'intéressant si ce n'est à vous désoler encore un peu plus de vos contemporains ?

Si vous ne faisiez pas référence à mon âge supposé, peut-être ne fallait-il pas utiliser un terme (certes, entre guillemets)... qui fait référence à mon âge ;)


Pour ce qui est du melon, je ne sais pas qui de nous a le plus gros, étant donné que vous vous permettez de me donner des leçons de journalisme plutôt que de vous contenter de critiquer les points avec lesquels vous êtes en désaccord. Mais passons et concentrons-nous sur le fond des choses. Je vais essayer de vous répondre point par point car votre commentaire est dense. 


Concernant l'angle de ma chronique, il n'avait pas la prétention d'être "sophistiqué, inédit ou astucieux". Je le trouvais - seulement - interessant. Navrée que cet intérêt ne soit pas partagé par vous. J'ai la prétention de croire qu'il l'est pas d'autres lecteurs et l'espoir qu'il fait bien autre chose que de "distribuer bons et mauvais points de moralité ?" puisque je m'évertue, justement, à me tenir éloignée de ce genre de pratiques qui ont le vent en poupe. Navrée de constater que c'est en vain. 


Vous affirmez que "deux semaines plus tard, plus personne ne pense à Timothée Yum Yum". Et vous avez parfaitement raison ! Toutes ces "polémiques" et autres phénomènes viraux ont ce point commun d'être éphémères et de ne durer que quelques heures (et heureusement). Mais ça ne les rend pas moins intéressants à étudier et le fait d'attendre quelques jours ou semaines pour en parler dans Calmos est essentiel car cela m'apporte le recul nécessaire à la réflexion - quoi qu'on pense de celle-ci. 


En revanche, je suis en total désaccord avec vous lorsque vous définissez le harcèlement comme "quelque chose qui dure et qui s'inscrit dans le temps". Car il n'y a pas que "la persistance et la régularité" qui rendent ces "litanies de petites malveillances" insupportables, il y aussi leur nombre. Et dans la majorité des cas de cyberharcèlement, c'est bien de cela dont il s'agit. Ici, nous sommes bien en présence de cas de harcèlement, tant en direction du jeune homme que des jeunes femmes concernées par cette histoire. 


Vous parlez également de "trolls parmi les tweets "féministes" et "masculinistes"". Je ne sais pas ce que vous mettez derrière ce terme qui recouvre différentes réalités (cf https://ctrlzmag.com/conversation-avec-alexandre-pierrin-liberte-dexpression-en-ligne-et-trollologie/ - oui j'ai le melon de vous citer l'une de mes propres interviews ;). Et je ne sais pas "combien" ils peuvent être. Mais cela n'enlève rien au phénomène de cyberharcèlement que j'ai pu observer. 


Par ailleurs, si vous avez compris que je décrivais "les méchants vieux qui savent tirer les ficelles des réseaux sociaux pour se protéger, tandis que les gentils jeunes n'en sont que les victimes sacrifiées sur l'autel de la publicité ciblée", c'est soit que je me suis (très) mal exprimée, soit que vous m'avez (très) mal comprise. M'attribuer "une grille de lecture biaisée transpirant les relents d'une lutte des âges nauséabonde" me semble être vraiment un faux procès. Surtout que tous les âges sont concernés par les angles morts dont je parle. Et si je porte un regard critique, il vise plutôt les nouvelles générations dont je pointe l'extimité parfois outrancière et à risques. 


Enfin, je n'ai pas bien compris votre théorie sur les "hyper-connectés". Et je ne vois pas en quoi l'extrait de mon camarade Vincent que vous citez serait problématique. Il ne met pas "au même plan" fiction et réalité, il cite une oeuvre de fiction qui met en scène un phénomène bien réel. C'est souvent éclairant comme procédé. Mais je ne vois absolument pas le rapport avec le sujet de ma chronique. La question de savoir si toute l'affaire de "Timothée Yum yum" est "vraie" ou si les révélations en cascade ont été quelque peu préméditée par les jeunes femmes. Dans les deux cas, rien à avoir avec une oeuvre de fiction. Bref.


Pour finir, contrairement à ce que vous affirmez, je ne prétends pas observer cette histoire comme un "fait politique réel" (bien que ce soit dans l'air du temps d'affirmer que tout est politique). Surtout, le fait que la majorité des réactions ne semble pas une seconde remettre en doute la véracité du scénario, raconte quelque chose de notre rapport au réel, comme je le dis dans ma chronique et comme le raconte le thread du sociologue que je cite et mets en lien. 

Mais oui, j'observe les comportements numériques des twittos (personnalités publiques comprises) et les reprises des marques et médias pour ce qu'ils sont : des faits numériques, mais des faits quand même. Quand bien même l'affaire initiale est frivole et "insignifiante", les réactions qu'elle engendre, méritent intérêt. C'est d'ailleurs tout l'objet "Calmos" dont je vous déconseille de lire les autres chroniques car elles vous déplairont sûrement autant que celles-ci, pour les mêmes raisons. Heureusement, le site d'ASI est riche et les chroniques assez diverses pour que chacun s'y retrouve. Et puis, accessoirement, ça m'évitera d'avoir à me re-prendre certaines de vos saillies gratuitement mauvaises. Sur ce, bonne continuation !

Dans le contexte de la semi-retraite annoncée du Capitaine, et de son passage progressif de flambeau, (ne pas arriver ou) ne pas vouloir comprendre "jeune" journaliste comme "nouveau" journaliste m'interroge. Mais je vais partir du principe qu'il s'agit d'un malentendu, afin de me concentrer sur nos désaccords plutôt que sur nos vindictes : le harcèlement, et le rapport au réel.


Où en sommes nous ? Nous sommes d'accord sur le fait que la répétition dans le temps de "malveillances" constitue un harcèlement (au sens de délit juridique). Là où nous ne sommes plus d'accord, c'est lorsque vous considérez que pour constituer un harcèlement, le nombre de "malveillants" pourrait se substituer à la persistance des "malveillances". Autrement dit, vous prétendez qu'une shitstorm isolée, ponctuelle, et éphémère pourrait être un harcèlement. Je prétends au contraire qu'une shitstorm isolée, ponctuelle, et éphémère ne constitue pas un harcèlement.


Ce n'est certainement pas la première fois que nos parlementaires font état de leur incompétence en matière d'usages numériques en rédigeant et validant une loi inadaptée sur le harcèlement. Le premier problème insoluble est celui de la responsabilité juridique et des condamnations. Vous chiffrez à 150 000 le nombre de tweets mentionnant Timothée. D'après votre logique, la Justice devrait donc condamner 150 000 harceleurs (moins les tweets de soutien), y compris la @reinedufouet et tous les autres twittos "harceleurs" dont les tweets illustrent votre article. La Justice n'a tout simplement pas les moyens matériels de considérer une shitstorm comme un potentiel harcèlement.


Outres ces considérations matérielles, mon désaccord est aussi un désaccord de principe se fondant sur la liberté d'expression et le droit à la caricature. Par leur "extimité" comme vous dites, les protagonistes de ce "vaudeville 2.0" sont de fait des personnalités publiques. Par le simple fait de leur souscription aux CGU de Twitter et de leurs publications qu'elles ont rendu elles-mêmes publiques. Au même titre que Chirac SuperMenteur ou Flanby Hollande, les "4 meufs de Timothée" auraient tout à fait le droit à leur marionnette si la censure Bolloré n'avait supprimé les Guignols de l'Info. La seule question à laquelle je ne trouve de réponse dans votre article c'est si Timothée s'est rendu lui même public ou si les "4 meufs de Timothée" ont atteint à sa vie privée. Autrement dit, je ne trouve la @reinedufouet en rien condamnable.


En ce qui concerne le rapport au réel, votre chronique évacue purement et simplement la distinction entre réel et fiction. Je ne reproche évidemment à personne d'écrire l'exégèse de Star Treck. Je rappelle néanmoins que la Science ne s'aventure certainement pas à estimer que les réactions humaines face à une fiction soient les mêmes que face à un évènement réel. Ce qui me semble être un aspect non négligeable lorsque l'on entreprend d'observer les réactions des twittos à un événement. J'imagine que prendre des pincettes sur la validité des observations réalisées lorsqu'on entreprend d'analyser les comportements humains en ligne aurait été une bonne idée. Je ne vois pas bien ce qu'il y a de difficile à comprendre dans ce consensus de prudence qui consiste à considérer que réagir à un événement relaté par un tweet à l'ère du deep fake n'est pas la même chose que réagir à un événement IRL.

"votre chronique évacue purement et simplement la distinction entre réel et fiction" => déjà répondu plus haut mais je vais le re faire une dernière fois.


NON, je n'évacue aucunement la distinction entre réel et fiction. Seulement, ce n'est pas l'objet de ma chronique que d'enquêter pour m'assurer qu'il n'y a pas de mise en scène dans la publication des tweets des protagonistes. Surtout, je n'avais pas le temps (ni le nombre de signes) de m'y pencher. POUR AUTANT, je vous ai signalé que j'avais tout de même creusé suffisamment pour pouvoir affirmer que toute l'affaire n'avait pas pu être inventée de toutes pièces. ENFIN (vous m'obligez à me répéter) : "Peu importe à vrai dire ici car c'est la façon dont cette histoire rocambolesque est perçue et commentée qui attire mon Calmos" = ce n'est pas notre sujet ICI. Ce qui n'équivaut pas à un "peu importe" dans l'absolu et encore moins à se "torcher avec la réalité" comme vous l'affirmez avec tant de finesse. Et si c'est ainsi que vous le comprenez alors soit je me suis mal exprimée, soit vous m'avez mal comprise. 

> "Si vous ne faisiez pas référence à mon âge supposé, peut-être ne fallait-il pas utiliser un terme (certes, entre guillemets)... qui fait référence à mon âge ;)"


Cher flocon de neige unique et précieux, si je dis "nouveau" plutôt que "jeune", est-ce que votre digestion de mes propos se passerait mieux et que vous arrêteriez vos psychoses et vos condamnations incongrues ?

 Ayant déjà consacré un temps considérable à vous répondre de façon respectueuse et circonstanciée, je vais passer mon tour niveau chicaneries puériles pour lesquelles je n'ai aucun goût particulier - contrairement à vous apparemment. Mais je dois bien reconnaître que c'était fort astucieux de m'accuser d'emblée (sans fondements) de pratiquer l'agisme alors que vos propos transpirent condescendance, acrimonie et paternalisme. Merci néanmoins pour vos commentaires sur le fond du sujet. Au revoir

Je ne suis pas d'accord pour dire que ce Timothée est un goujat : à 20 ans, garçons et filles peuvent avoir plusieurs aventures en même temps, en le disant ou pas à leurs autres partenaires, ça s'appelle aussi faire l'expérience de la sexualité, et au passage de ses sentiments, qu'il y en ait ou pas. À bien y réfléchir, à un âge plus avancé aussi on peut vivre ça, et ça ne regarde personne. Ce qui est tristement comique dans cette histoire, c'est l'exposition publique de ces petites histoires. Et en effet, la belle jeunesse devrait réfléchir avant d'exposer sa vie privée sur les réseaux sociaux -qui sont légalement publiques, même quand le compte est "privé"- d'autant plus que l'effet de meute est immédiat pour n'importe quel prétexte.

Et pourquoi ce ne sont pas les filles qui sont a blâmer pour se partager un mec a 4 ?Le pauvre ,4 fois plus d'emmerdes et de cadeaux a faire ! Bon c'est pas demain la veille que les femmes seront prêtent a pendre leur liberté de choisir un géniteur pour leurs enfants et d'en changer au gré de la déliquescence  de l'ADN du précédent sans se poser la question de l'héritage ...En fait les twittos sont culcul la praline du siècle dernier .

Il y a une dizaine de jours est apparu sous les messages twittés un petit graphique en bâtons sur la gauche des petits logos (bulle de bd, flèches aller retour, cœur, pouce vers le bas, euh non existe pas).

La plaie de twitter ce sont ces statistiques et le malentendu sur l'interprétation des chiffres qui est grand, et que personne n'a intérêt à sonder de près, surtout pas le service "publicité" de tous les acteurs..

Si je suis (suivre) des journalistes, dont je serai disons "sympathisante", comme pour leur métier ils suivent tout le champ des possibles, si j'oublie de cliquer sur les étoiles pour mettre par ordre chronologique, je me retrouve à voir (et à augmenter leurs statistiques) des twittes très bof. Si je veux rester dans ce mode, je peux faire "ce twitt ne m'intéresse pas" couplé à un "voir moins de twitt de Raoul Lepen", mais je ne sais pas si ça m'ote des stat de ces gus.


Par ordre chronologique, je n'ai pas du tout la main quand les retwittes des gens dont je suis abonnée me défrisent parfois, tant pis, faut sortir de sa bulle et quantitativement c'est supportable.

En lisant le papier d'Elodie, j'ai eu le sentiment de revoir "La Vie de Brian"

En beaucoup (beaucoup) moins drôle, en fait. Ca ne se finit pas ici par une chanson, même si désabusée, c'est même pas possible.

Moralité, nous ne sommes pas un peuple mais la foule. "There is no sociéty" : ce mensonge devient réalité.


Bonne année.

Mais pourquoi foutent ils leur vie privee sur twitter en premier lieu ..... toujours aussi incomprehensible pour moi.

Pour ce qui est des photos , je ne connais pas bien les regles de droits d'auteurs sur twitter. une photo mise sur twitter peut elle etre reprise par n'importe qui au sein et en dehors de la plateforme ? doit bien y avoir un cadre legal a tout ca.

Il s'agit effectivement d'un cas de cyberharcèlement qui concerne tous les protagonistes de cette histoire . 


Néanmoins, peut-on dire que cette "moquerie" ait été "collectivement tolérée" ?


Hypothèse haute :  les 18 millions de vues du second tweet divulguant la "tromperie" correspondraient à 18 millions de personnes . (est-ce le cas ?)


autre hypothèse haute : les 150 000 messages mentionnant le prénom Timothée correspondent à 150 000 personnes qui ont réagi à cette histoire... ( peut-être y a-t-il des messages relatifs à d'autres Timothée ? peut-être certaines personnes ont posté plusieurs messages ?)


Même dans ce cas de figure, le pourcentage de personnes ayant réagi à la lecture des 2 premiers tweets  serait ainsi  de 0,83 % .


Ce qui  semble être très peu .


Mais effectivement un faible pourcentage  de personnes qui réagissent à une information partagée par un très grand nombre d'individus , cela fait  beaucoup de personnes....

Bonne année et excellente texte. Je regrette seulement qu'on ne pousse pas plus loin la réflexion. A savoir que demandé une meilleure conduite pour un rs dont le modèle et le profit se base sur l'émotion et ce genre de confrontation me semble aussi illusoire qu'espérer une utilisation éthique des armes a feu.

Une analyse intéressante, merci beaucoup, qui me donne l'impression que les réseaux sociaux produisent des effets boomerang amplifié par un effet de meute. Une illustration de la matrice se réduisant à un cerveau reptilien connecté ?

Bonjour ce matin pas de journal quotidien à lire mais j'arrive sur cet article. Pour un mec de plus de 70 ans c'est  instructif  et vraiment un excellent décryptage sur une partie des réseaux sociaux. C'Est un peu compliqué pour suivre tous les termes employés....Je suis vraiment admiratif et perplexe que Sandrine R. arrive  a publier dans ce genre de fil. Les responsables politique ont vraiment beaucoup de temps libre après l'étude des lois. Merci pour cette analyse et bon courage pour cette nouvelle année, car Twitter bat continuer....

Je découvre ce canular à trois bandes, Sandrine Rousseau qui se vautre, un régal.....

Bonjour. Du coup après toutes ces reflexion interessante... Une autre questiona se poser : N'aurais-t-il pas été souhaitable d'anonymiser le visiage de ce Timothée dans les différentes image de cette article ? Notament pour ceux qui, comme moi, n'ont pas tweeter et n'avais donc pas vraiment besoin de cet info.

Un ami, dans les années 60, m'avait raconté un fait divers qui avait fait assez de bruit: deux jeunes femmes, enceintes toutes les deux, s'aperçoivent qu'elles le sont du même mec qui leur a promis le mariage à toutes les deux. 


Elles l'invitent amicalement chez l'une d'elles, la lui jouent "pas grave, on est potes", lui préparent un bon repas, somnifères à l'appui. 


Quand il se réveille, il s'aperçoit que ses attributs virils lui ont été confisqués. Proprement (l'une d'elle est infirmière) mais... définitivement. 


Il a de la chance, Timothée, dans son malheur!

Moi, je, euh..., bon bah, ça tombe dans la caricature le moi-je, tant pis. Moi je, donc, suis (verbe suivre) monumentum et quelques-uns au hasard, et je clique sur "ordre chronologique", et je ne vais jamais voir les tendances.

Cet article sape toute ma stratégie d'évitement. 

Est-il possible de raconter cette histoire en changeant les prénoms et en ne citant pas les twittes? (c'est pour blaguer, je crois que non). Mais tout le temps les prénoms, dans la presse? Même modifiés comme souvent. Je milite pour l'initiale modifiée avec un point. Ce n'est pas une question de respect d'anonymat. N'est-ce pas que quand on connait en vrai des prénommés qui font les gros titres, ça saoule? 

 

Vivement qu'Elon Scum finisse de casser son jouet!

Tres revelateur de plusieurs problemes.

- la responsabilite des gros comptes (largement expliquee dans l'article)

- la notion de vie privée / vie publique sur les reseaux (trop souvent on oublie que chacun de ses tweets publiques est potentielement visible par tout le monde entier)

- l'irrepressible envie de chaque utilisateurs d'exprimer un avis sur le moindre fait divers (un gars sort avec 4 filles... et alors ?), ne se rendant pas compte que chaque commentaire participe a une vague de blagues / reproches / harcelement completement demesuré par rapport à l'acte initial


ah merci j'avais loupé cet épisode. La magie de twitter c'est de partir deux minutes et de retrouver tout le monde parler d'un truc en ayant perdu completement le contexte. C'est effectivement jamais drole de devenir le "main character" du jour (une pensée pour le gars qui voulait niquer que sur une certaine musique au désespoir de son amie et qui a fini par faire le succès du musicien (à ses dépens). non je ne mettrais pas de lien débrouillez vous). promis en 2023 on quitte twitter.

Très bon article. Et joyeuses fêtes à toute l’équipe 🤗

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