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situation room

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Dernier montage en date par le Di Tzeitung, un journal destiné à la communauté juive ultra-orthodoxe publié à Brooklyn, aux Etats-Unis: cherchez la (ou les) femmes.
Men only !

"Conformément à nos croyances religieuses, nous ne publions pas de photos de femmes, ce qui en aucune façon ne les relègue à un statut inférieur... Du fait des règles de pudeur, nous ne sommes pas autorisés à publier des photos de femmes et nous regrettons si cela donne l'impression de déprécier les femmes, ce qui n'est jamais notre intention. Nous présentons nos excuses si c'est apparu comme offensant".

Rien d'offensant ni de dépréciatif, dans ce refus des hassidim de publier des photos de femmes. Quelle drôle d'idée.
Et d'ailleurs, toute misogynie mise à part, il faut reconnaître que la scène de la Room a beaucoup plus d'impact sans les meufs.
La question que je me pose, c'est comment tous ces mâles ont pu rester concentrés sur les images, malgré la présence perturbante de ces deux tentatrices. Mais il est vrai qu'on ne devient pas stratège militaire ou conseiller du Président sans posséder un minimum de self control.
Ne vous étonnez pas si ce message n'a aucun rapport avec ce forum, je me livre à test lié à une actualité sur un autre forum.

Si j'écris ICI qu'il y a des journalistes qui sont vraiment des courges, voire des cruches et qui se font parfois inviter dans des émissions du site, où elles se rendent insupportables avec leur sourire qui donne envie de leur claquer la face ou de leur boxer le nez tellement ce sont des prototypes de la vraie conne ( presque tout dans un seul message !)

.... est-ce que ICI je me fais censurer ?
Ce soir à la téloche, il y a une émission sur Susan Sontag à 22h20minutes10poussières.
Petites remarques sur cette photo avec le recul d’une semaine que nous avons :

- Analyse il y a une semaine : Hillary Clinton est choquée par ce qu’elle voit que les soldats américains ont fort à faire vis à vis d’une résistance farouche qui les a contraints à tuer OBL sans tenter de le faire prisonnier ?

- Analyse aujourd’hui : Hillary Clinton est choquée de voir les soldats américains tuer (massacrer) des gens dont on sait aujourd’hui qu’ils n’ont opposé qu’une faible résistance ?

- Peut-elle est-elle choquée de voir un hélicoptère détruit volontairement, et l'argent du contribuable partir en fumée ...

Pourquoi alors avoir choisi cette photo montrant Hillary Clinton choquée ?
- Parce que l’on constate que celle qui prétendait être la première femme présidente du pays ne maîtrise pas ses émotions lors d'un moment important.
- Parce qu’on veut qu'il soit dit qu'une femme ne peut « visiblement pas » gouverner les USA ?
c'est impressionnant comme le photographe est un hors champ que l'on oublie souvent...
je m'étais amusé il y a quelques années à monter une exposition là-dessus, avec un jeu de deux série des photos, toujours prises au même moment, pour montrer ce que l'autre ne montre pas
http://www.presences.online.fr/inde.htm
avec une quarantaine de photos qui vont faire apparaître le photographe
... pas aussi subtilement l'une de ces neuf photographies, avec l'apparition du phototographe, ou plutôt son reflet dans un des carreaux du bureau de la maison blanche où on s'imagine un président tout concentré, capable d'oublier l'homme à la chemise bleue qui a pourtant un réflex qui doit faire du bruit...
la légende officielle (1) ne dit pas qu'ils assistent en direct à la mission, ce sont les journaux qui l'ont inventé
car c'est une plus belle histoire

cela rejoint vos posts sur les légendes faussement dramatisantes


(1)"President Barack Obama and Vice President Joe Biden, along with members of the national security team, receive an update on the mission against Osama bin Laden in the Situation Room of the White House, May 1, 2011. "
Vous semblez oublier la photo d'un des plus beaux hors champ de photojournalisme primé lors de la 2ème intifada je crois où, l'on voit un palestinien, le visage enroulé dans un keffieh qui s'apprête à jeter une pierre & dont les yeux trahissent une peur de l'opposant...
sur mon blog
Les explications à propos du hors-champ un sont peu confuses.

Le hors-champ est l'espace proche des limites extérieures du cadre de la photographie.

Pas tellement d'accord avec cette définition, surtout que les premiers exemples proposés viennent la contredire tout de suite.

La chose que regarde la jeune femme dans le premier exemple n'est pas forcément proche des "limites extérieures de la photo", elle peut-être de l'autre coté de la rue, on n'en sait rien. Le hors-champ ne nait pas du cadrage, mais de l'attitude de la femme : c'est parce qu'on la voit regarder quelque chose à l'extérieur du cadre que l'on prend conscience que quelque-chose d'invisible, en hors-champ donc, participe de l'image que l'on regarde actuellement.

La photo de Capa fonctionne sur le même principe : on voit un homme se prendre une balle, donc on prend conscience qu'en dehors du cadre existe un tireur. Mais ici, en plus de l'attitude du sujet photographié, le cadrage participe de la mise en scène : l'espace vide nous suggère la direction où se trouve le tireur. Mais on l'imagine plutôt positionné à distance, et pas tellement autour des limites de la photo.

Les pubs Kodak, elles, jouent effectivement avec le cadrage, avec les limites du cadre et ce qui se trouve directement autour. Dans la deuxième photo de la deuxième pub, c'est le petit morceau de tente qui pointe le bout de son nez à gauche qui crée le hors-champ : même une personne à qui on n'aurait pas montré la première photo peut deviner, grâce à cet élément, qu'il y a une tente à coté de Robert, même si on ne la voit pas en entier. Ici, c'est un élément "coupé au cadrage" qui suggère l'existence d'éléments cruciaux dans les limites proches du cadre.

Du coup, j'ai du mal à comprendre cette phrase, à propos du cliché tiré de La Dame de Shanghai :

Ici le hors-champ est aboli, nié, puisque tous les miroirs nous renvoient vers le couple qui ne peut s'échapper de cette espèce de ronde de reflets que nous, spectateurs, recréons inconsciemment.

Comment le hors-champ peut-il être aboli, alors qu'on voit un mur de miroirs coupé par le bord du cadre, et donc qu'on nous suggère son existence en dehors de l'image? On va me dire, c'est ce qu'Alain Korkos explique dans la phrase suivante, mais alors pourquoi commencer par suggérer que le hors-champ est "aboli"?

Autre chose : je ne comprends pas du tout la démonstration du "hors-champ vraiment inexistant".

Cette autre femme est dans ses pensées, il n'y a rien d'autre que son regard tourné vers elle-même qui nous happe, on en oublie presque qu'autour d'elle le monde continue d'exister.

Quelle est l'idée exposée ici? Que cette image n'utilise pas le hors-champ pour "fonctionner"? Ben oui. Comme plein d'autres. La photographe a décidé de ne pas suggérer qu'il existe, en dehors de notre champ de vision, un élément crucial à la scène. Et alors? Si y a pas de hors-champ suggéré, y a pas de hors-champ suggéré. Pourquoi faire croire qu'il s'agit d'une catégorie particulière d'utilisation du hors-champ? C'est tout simplement que quand on cadre, on décide de ce qu'on met dans la photo ou pas. Et là, en comparant avec la deuxième photo, on voit ce que la photographe voulait montrer dans l'une et dans l'autre. Mais aucune volonté d'utiliser le hors-champ comme élément crucial de la première photo. Si on "oublie" aussi facilement qu'autour de cette mère il y a un monde, c'est peut-être simplement parce qu'il a été coupé au cadrage.

Et en ce qui concerne la fameuse photo de Pete Souza, j'aimerais savoir ce qu'on est censé déduire du fait qu'il y ait trois-quatre personnes "amassées" au fond de la salle. (c'est une vraie question, vu que c'est le leitmotiv de cet article)
Pour la photo de la femme qui lit dans ses pensées, vous dites "comme plein d'autres". Pas tant d'autres que ça. Les images, surtout photo, qui fonctionnent et nous intéressent (voir nous captive!) ne peuvent pas être complètement centrées sur elle-même au point qu'on ne fasse pas un petit travail dans notre cerveau (c'est immanquable, une image de gros vers blancs sous-marins on va essayer de trancher: c'est un phare d'engin des grandes profondeurs, une caméra téléguidée d'un robot sous-marin, ou le commandant Cousteau?). Il y a au minimum deux choses qui sont des éléments de la photo: le photographe et savoir si c'est un aquarium ou si l'immensité des océans est autour des gros vers blancs (dans l'exemple, mais pour tout). Nous rendre indifférent à ce qu'il y a autour, à ce qu'on ne voit pas, c'est rare qu'une image le fasse, que ce soit voulu ou non par le photographe.
Pour la femme, je vois plus un regard imperméable, ce qu'elle regarde ne peut plus entrer en elle, ce qu'elle a devant les yeux et la photographe n'existent pas pour elle (mais elle les regarde selon moi). C'est elle, la femme photographiée qui est indifférente à ce qu'il y a autour et qui nous emporte dans sa vision, pas le travail du photographe, sauf par le travail de saisir l'instant t, mais ça serait difficile de se soustraire à ce travail qui est le minimum irréductible :-)
Un regard tourné en soi, n'est-ce pas plus comme ça? http://www.ac-creteil.fr/colleges/94/jvallesvitry/Enseignements/Histoire-des-arts/img_3/picasso_arlequin_1923_110x150.jpg
sans inquiétude, ni froncement de sourcils. Pas seulement sans réaction, un regard qui montre qu'on est vraiment ailleurs.

Pour la photo de Pete Souza: c'est rare qu'Alain Korkos nous impose de déduire quelque chose.
Ce n'est pas logique c'est tout, des gens qui ont l'air de passer la tête pour jeter un coup d'œil.., de ne pas avoir pu entrer, c'était over-booké! on n'a même pas pu aller s'asseoir!
Ils suivent en direct? En ayant l'air de savoir déjà qu'ils ne veulent pas voir ça alors (tête tournée mais pas le corps, visage un peu décomposé de Obama, 3 personnes les bras croisés, la main d'Hillary Clinton). Serrés par réflexe de protection, de ne pas se sentir seul quand on est exposé à du insupportable.
Pas logique, et on manque d'explications, on nous laisse prêts à s'imaginer qu'ils se sont serrés pour tenir sur la photo, comme sur les photos de groupe l'autre jour. Ridicule, voir pathétique. C'est pas bon ça, coco, ça casse le plan com.
Pour la photo de la femme qui lit dans ses pensées, vous dites "comme plein d'autres". Pas tant d'autres que ça.

Ben euh... si.

Je précise. Toute image possède un hors-champ. C'est automatique. Il y a ce qu'il y a à l'intérieur du cadre, et le reste.

Donc, la question n'est pas de distinguer les images qui possèdent un hors-champ de celles qui n'en ont pas, puisqu'elles en ont toutes un. La question est de distinguer les images qui utilisent le hors-champ en tant qu'acteur invisible de la scène de celles qui ne le font pas.

En ce qui concerne la photo de la femme perdue dans ses pensées, le cadrage et la composition révèlent explicitement l'intention de la photographe : créer un genre de bulle dans laquelle la mère et ses deux enfants sont isolés du monde.

Donc 1/ ce n'est pas le regard de cette femme qui "efface" de nos esprits le monde environnant. C'est principalement le cadrage. Si on prend cette même photo, que l'on change l'attitude de la femme, par exemple en la faisant écrire dans un cahier posé sur ses genoux, je peux vous jurer que le cadrage continuera à provoquer cette sensation d'isolement (ça, et aussi la position des enfants.).

Et 2/ cette image ne convoque pas le hors-champ pour participer à la scène que l'on nous montre. Comme beaucoup d'autres images donc, qui possède un hors-champ (forcément) mais qui ne s'en servent pas (ce n'est pas un reproche.)

Nous rendre indifférent à ce qu'il y a autour, à ce qu'on ne voit pas, c'est rare qu'une image le fasse, que ce soit voulu ou non par le photographe.

Ben pourtant si (même si "indifférent" n'est pas forcément le mot qui convient.) C'est même la prérogative du photographe : choisir ce qu'il met à l'intérieur du cadre, mettre l'accent sur des éléments en particulier, au détriment (forcément) de ceux qu'il choisit de ne pas montrer. C'est même tellement la prérogative du photographe, qu'en général un cliché passe deux fois au cadrage : une première fois au moment de prendre la photo, une deuxième fois au moment du tirage, histoire d'affiner ce qu'il veut que la photo raconte, c'est-à-dire quels éléments il nous donne à voir. Personnellement, devant une photo j'aurais tendance à me concentrer sur ce que le photographe a choisi de mettre dans le cadre, et non pas sur ce qu'il y a hors des limites du cadre.

Sauf dans le cas, évidemment, d'une image qui fait participer le hors-champ à la scène.

Pour la photo de Pete Souza: c'est rare qu'Alain Korkos nous impose de déduire quelque chose.

Trop sympa de sa part.

Ce n'est pas logique c'est tout, des gens qui ont l'air de passer la tête pour jeter un coup d'œil.., de ne pas avoir pu entrer, c'était over-booké! on n'a même pas pu aller s'asseoir!

La salle est toute petite. Quelqu'un a parlé de trois places assises de chaque coté de la table. On distingue très clairement en bas à gauche un bout de cuir chevelu. C'est celui du type assis en dessous du photographe. On peut en déduire que de ce coté, toutes les places sont occupées. On peut tout à fait imaginer qu'il en est de même de l'autre coté de la table. Donc non, "on n'a même pas pu aller s'asseoir!". On voit aussi sur le coté droit un type debout, hors-champ. Si on prend en compte le photographe, ça fait pas mal de gens qui se sont avancés le long du mur.. Pourquoi c'est pas pareil de l'autre coté? Ben chais pas. Le jeune gars et la jeune fille qui apparemment viennent d'arriver, s'apprêtent surement à demander aux mecs de gauche de se pousser le long du mur pour leur laisser de la place. Mais je serais à la place du lunetteux à gauche, je sais pas si j'oserais me coller debout à coté de mon chef suprême.

Chais pas trop ce qu'il y a voir là-dedans. Vous non plus apparemment, si j'en crois votre analyse. Mais je vois pas en quoi c'est pas logique de voir des gens debout dans une pièce où y a pas grand-chose pour s'asseoir.
Votre raisonnement est-il bien?: cadrage serré, on ne voit pas autour, donc le hors-champ est éliminé de la photo parce qu'on ne le met pas dans le champ... Mais si on le met dans le champ de la photo, ça ne s'appelle plus du hors champ, mais il y a encore un hors-champ quand même, ouh on a mal à la tête là.
Plus on resserre moins on voit les alentours, d'accord. Mais pas moins le hors-champ a d'importance. Ça serait plutôt le contraire. Vous confondez hors-champ et ce qu'il y a autour du sujet central. Puisque vous ne vous donnez pas la peine de donner des exemples, moi non plus, na.

On est pas loin du sketch de Jean Yanne,"je ne prends jamais les routes départementales, je hais les routes départementales", quand vous dites que vous ne vous occupez pas de ce que le photographe a mis hors du cadre...
Sauf que après, quand vous dites "la salle est toute petite" vous avez drôlement bien reconstitué le hors-champ au lieu de vous concentrer sur ce que le photographe a mis dans l'image.

Ce qu'il y a à voir, mystère, la révélation arrive des fois bien après. Ce qu'on y voit au premier coup d'œil, c'est "l'heure est grave" et au deuxième coup d'œil, on se méfie d'une mise en scène ou d'une fausse impression.
Votre raisonnement est-il bien?: cadrage serré, on ne voit pas autour, donc le hors-champ est éliminé de la photo parce qu'on ne le met pas dans le champ... Mais si on le met dans le champ de la photo, ça ne s'appelle plus du hors champ, mais il y a encore un hors-champ quand même, ouh on a mal à la tête là.
Plus on resserre moins on voit les alentours, d'accord. Mais pas moins le hors-champ a d'importance. Ça serait plutôt le contraire.


Je vais partir du principe que j'explique mal. Après tout, on parle d'un truc invisible. Je vais essayer d'être plus clair.

Toute image possède un hors-champ. Il s'agit, par définition, de ce qui n'est pas dans le champ de vision qu'on nous propose. Mais certaines images utilisent le hors-champ comme élément crucial de la scène. D'autres non. Si je montre un portrait de vous en pied, nu devant le Mont Saint-Michel (c'est un exemple), on sait qu'il y a des choses hors-champ, mais on s'en fout. Si je montre la photo d'Obama and co, sans même rien connaître des circonstances, on sait tout de suite qu'un élément crucial de la scène se trouve hors-champ. Le hors-champ devient alors un acteur de la photo, au même niveau que les sujets photographiés.

En gros, je dis que la question à se poser n'est pas "existe-t-il un hors-champ dans cette image?" (puisqu'il y en a toujours un) mais "participe-t-il à la scène que je vois dans le cadre?" (ce qui est loin d'être toujours le cas)

Donc quand je dis "comme beaucoup d'autres" à propos de la photo de la mère, je veux dire qu'en ce qui concerne ce qui nous intéresse ici (le hors-champ et son fonctionnement), cet exemple ne me semble pas dire grand-chose d'éclairant, puisqu'il s'agit d'une photo où le hors-champ se contente d'être ce que le photographe n'a pas inclus dans l'image. Alors qu'avec la photo d'Obama and co, le hors-champ est ce que le photographe n'a pas inclus dans l'image et qui pourtant y joue un rôle crucial. Dans ces deux exemples, le hors-champ n'a pas du tout la même intensité, la même présence dans l'esprit du spectateur.

Et quand en plus, Alain Korkos explique que c'est le regard de la femme qui crée cet "oubli" du hors-champ dans l'esprit du spectateur, je trouve ça encore plus à coté de la plaque. Si le spectateur ne ressent pas de manière notable la présence du hors-champ lorsqu'il regarde cette photo, ce n'est pas le résultat d'un envoutement du regard quelconque. C'est tout simplement du au choix du cadre et à la volonté de rendre le décor de la scène quasi-abstrait.

C'est comme si je prenais un portrait de Marylin sur fond rouge, et que je disais "l'intensité de son regard nous fait oublier qu'il y a un monde autour d'elle", et qu'ensuite je montrais la même photo avec un cadre plus large, où on verrait tout le studio photo et son bordel de câbles, en disant "vous voyez tout ce que son regard a réussi à nous faire oublier!" Ça n'a pas de sens : c'est une question de cadrage. Et pas une histoire de regard envoutant et qui fait magiquement disparaître les choses.

Sauf que après, quand vous dites "la salle est toute petite" vous avez drôlement bien reconstitué le hors-champ au lieu de vous concentrer sur ce que le photographe a mis dans l'image.

Ou alors j'ai lu les compléments d'information fournis par les @sinautes du forum, et qui montrent que la pièce où ils se trouvent est toute petite. Allez savoir.
Alain Korkos est à côté de la plaque. Anne-Sophie sait exactement où est la plaque et comment c'est à côté, moi je l'imagine à côté d'une plaque photographique en train de flotter en faisant la planche dans un bain de révélateur...
Vous la connaissez très très bien alors, cette photographie, pour être certain de votre histoire de cadrage? Faut voir que ce n'est pas une photo isolée ou faisant partie d'une expo "portraits féminins de parci-parlà"... Elle est plus vue par des personnes sachant ce qu'est sa situation de détresse, l'époque, le lieu et les circonstances que par des personnes n'ayant aucun éléments sur le hors-champs. Que le visage exprime le néant alentour, peut-on le réfuter? Air de défi, détermination, résignation, fermé pour ne rien trahir, fier, un regard de boeuf, tout un tas de possibles avec le même cadrage. Mais là, non, un truc spécial, dur à identifier, à définir. Saper la tentative d'Alain Korkos, c'est pas fair-play.

Quand à ma photo du Mont-Saint-Michel, vous n'avez même pas cliqué sur la loupe, ne mentez pas, vous n'avez pas regardé du tout. Sinon vous auriez vu, que nue ou pas, je suis penchée de trois-quart en avant, un bras qui attrape le collier du chien, une jambe qu'essaye de poser le pied sur sa laisse qui file dans l'herbe tendre, et l'autre bras qui pointe vers la gauche (ma droite) et puis la bouche ouverte avec des cheveux qui rentrent dedans, plaqués par le vent sur mon visage, en train de dire "merde y'a des moutons dans le pré, regarde là-bas..." Si vous ne vous demandez pas ce que le chien veut courser hors champs, vous ne savez pas regarder, épicétou.
Vous la connaissez très très bien alors, cette photographie, pour être certain de votre histoire de cadrage? Faut voir que ce n'est pas une photo isolée ou faisant partie d'une expo "portraits féminins de parci-parlà"... Elle est plus vue par des personnes sachant ce qu'est sa situation de détresse, l'époque, le lieu et les circonstances que par des personnes n'ayant aucun éléments sur le hors-champs.

Ça ne change rien à l'idée toute bête que je défends. Si, en regardant la photo de la mère, on en vient à oublier qu'il y a quelque chose autour d'elle, c'est peut-être tout simplement parce que ce quelque-chose n'y figure pas. Si, en regardant cette photo, on en vient à oublier qu'autour de Marylin allongée nue sur un canapé (z'avez vu, j'ai dénudé quelqu'un d'autre cette fois-ci), il y a des éclairages, des assistants et que sais-je encore, c'est tout simplement qu'ils ne figurent pas sur la photo.

Et pas la peine de vous offusquer parce que j'ai écrit qu'Alain Korkos est à coté de la plaque. Parce que sur ce coup-là, oui : dans ce même article, il utilise l'exemple des pubs Kodak, en expliquant exactement la même chose, c'est-à-dire que c'est le fait de cadrer serré qui permet de tromper le spectateur, en soustrayant à sa vision les éléments qui lui permettraient de voir la supercherie.

Et tout d'un coup, quand on arrive sur la fameuse photographie de la mère, pouf! les règles du jeu changent.

Ce n'est plus le fait de cadrer serré qui soustrait le monde environnant à la vision du spectateur. Maintenant c'est le regard du sujet photographié.

Qu'est-ce qui a changé entre temps?

(Si je me laissais aller, je tenterais une théorie : dans un cas on a des pubs, et là c'est okay de parler de choses froidement techniques telles que le cadrage ou la composition; et dans l'autre on a de l'Art, et là il faut parler indicible et poésie, et non pas d'un truc aussi bassement terre-à-terre que le cadrage décidé par la photographe.)


Y a des moutons au Mont Saint-Michel?
En fait je ne comprends pas vraiment... ce que vous ne comprenez pas!
Par exemple, pour la photo de La dame de Shangaï, il me semble que le hors-champ est dit "aboli" parce que, du fait des miroirs, on ne devrait logiquement pas voir la scène, puisqu'on la suppose entourée de miroirs.

Par ailleurs, pour ce qui est de la jeune femme du fond de la Situation Room, j'ai lu qu'avoir montré son visage s'avère être une gaffe (peut-être que c'est qq'un ici qui a déjà mis ce lien, désolée dans ce cas):
http://www.thedailybeast.com/blogs-and-stories/2011-05-03/audrey-tomason-who-is-the-mystery-woman-in-the-situation-room-with-obama/

Pour finir, et faire la cuistre, cette photo illustre bien cette conception de l'homme d'état: "The art of crisis management, now acknowledged to be the essence of statecraft, owes its vogue to the merger of politics and spectacle. The chronic sense of crisis justifies the expansion of executive power and the secrecy surrounding it. (Lasch, 1979)
Avec un degré supplémentaire franchi par rapport à la guerre du Vietnam dont parlait cette citation, puisque ce n'est plus sous-entendu par les évènements montrés: cela remplace les évènements.
En fait je ne comprends pas vraiment... ce que vous ne comprenez pas!

C'est de bonne guerre, vu que je ne comprends pas cette phrase qui suit!

Par exemple, pour la photo de La dame de Shangaï, il me semble que le hors-champ est dit "aboli" parce que, du fait des miroirs, on ne devrait logiquement pas voir la scène, puisqu'on la suppose entourée de miroirs.

Admettons que la logique ait quelque chose à voir là-dedans. Imaginons donc que la scène soit entourée de miroirs.

1/ On peut très bien imaginer, et tout aussi logiquement, que l'oeil de la caméra se trouve à l'intérieur du cercle. Rien ne nous force à imaginer que l'on se trouve en fait en dehors du cercle, et qu'on ne devrait selon toute logique rien voir.

2/ Et même en admettant que ce soit effectivement le cas, j'ai beau retourner le truc dans tous les sens, je ne vois pas le rapport avec une quelconque abolition du hors-champ.

Je veux dire, l'image elle a un cadre. Il y a des choses à l'intérieur de ce cadre. Il y a des choses à l'extérieur de ce cadre, comme pour n'importe quelle image. Cette image nous montre un bout de ce mur de miroirs, on a donc aucun mal à imaginer qu'il se poursuit hors du cadre. On a donc immédiatement conscience de la présence d'un hors-champ. Alors pourquoi parler d'un hors-champ aboli?

A moins qu'il s'agisse en fait d'une licence poétique de la part d'Alain Korkos?

(ce qui ne change pas grand-chose, vu que je ne la comprends pas non plus)
Tomason pourrait être l'alter ego du jeune historien du Pentagone, spécialiste du nouveau president russe, ici de Ben Laden. Une scène montre d'ailleurs Ben Affleck, tout jeunot pareil, convié à assister à une réunion de crise dans la situation room principale.
A ce niveau d'hypothèses... Mais ça collerait bien (à ce niveau d'hypothèse !)
"TV happiness shared by all the family".
All the family ? Et Daisy qui sert les drinks tout en préparant le meal, et qui s'apprête à passer le hoover sur la carpet que lazy Bill salope avec ses shoes qu'il n'a même pas quittés, et à vaporiser Air-Wick pour masquer l'horrible odeur de sa pipe, qu'est-ce qu'elle voit du happy programme ?
Ça se passait comme ça en 1951, dans les foyers amerlocains ? La wife soumise, au service du husband et des children ?
Ça a bien changé en 60 ans. Heureusement.
J'ai un vieux souvenir d'histoire de hors-champ de la minute blonde de Woody Allen, où mort et hors champs tout se mélange dans la tête de Frédérique Bel. Woody Allen que personne n'a vu mort :-) il a raison Dumas.

je vous mets pas le lien, chez moi ça me renvoie à "blabla obsolète" au lieu d'aller sur le site adéquate, mais la vidéo existe sur le net. Vous comprendrez mieux le hors-champ au cinéma surtout.
J'ai bien aimé, mais j'espérais que vous alliez parler de la plastique de Peepa et de son popotin, alors qu'elle tient la traîne de l'horrible robe de Kate Windsor. avec cette voilette qui gâche la joliesse de son visage.
Quelle classe, cette Pippa, une vraie oeuvre d'art....

Mais juste une chose à propos de la photo de la situation room. A chaque fois que je la regarde, je suis frappée par la proportion d'Obama par rapport aux autres, il est comme rapetissé. Il me semblait qu'il était quelqu'un de grand et costaud, mais là, il est tout petit. Et plus je regarde la photo, plus je trouve que son image se détache bizzarement sur le fond, et que ce n'est pas logique, le degré de netteté par rapport aux autres.

Et là, je fais une grosse crise de parano. Ce n'est peut-être pas Ben Laden, c'est Obama qui est mort.
Je rigole, bien sûr.
Très bien comme d'habitude ... peut-être pourrait-on ajouter la "Lella" de Boubat dans cette démonstration des hors-champ, celui de la séduction ("prends mon corps ...")
Il y a une chose que je ne comprends pas.
Si toute l'équipe d'Obama suivait en direct l'opération, celle-ci étant filmée par les rambos sur place, ils ont une vidéo où l'on voit Ben Laden se faire tuer, et les autres (si l'on en juge par la réaction d'Hilary Clinton, elle doit bien voir une chose de ce genre). Or il n'y a pas grand chose à faire pour obtenir un cliché de Ben Laden, voire même la vidéo de l'opération en la coupant bien sur juste avant que cela devienne gore.
Mais on ne nous parle que des photos post mortem, qui ne serons de toute façon pas diffusées. Quid de cet enregistrement?
peut être que ce genre de "cliché" est prémonitoire d'une image sans fin, le rêve me pousserait à décrypter dans le reflet les lunettes des regardeurs pour enfin y voir derrière...du Jan Van Eyck version numérique...!

Quand l'histoire se répète..
T'chÔ.
Sur la fameuse photo avec Obama dans le coin de la situation room, si ça se trouve, là ils sont tous captivés parce que c'est les pubs. Et à voir la tête d'Hillary, ce serait bien une pub pour des cigares, avec son corollaire de mauvais souvenirs qui lui remontent au ciboulot. La nature est cruelle.

Et la photo pixellisée sur l'ordi devant Hillary, on dirait une photo porno. Ils seraient pas en train de regarder le film du samedi à minuit sur Canal+ des fois?
La pièce semble être étroite, voire minuscule, photographiée avec un grand angle afin d'y faire tenir au moins seize personnes serrées comme des sardines. Avec une profondeur de champ maximale, nous permettant de distinguer clairement le visage de la jeune femme tout au fond qui aimerait bien assister au spectacle. Et l'on suppose que l'écran de télé est à notre gauche, à quelques centimètres du bord de la photo. Sauf que pas du tout ! Car cette pièce est, comme nous le montre l'un des clichés mis à disposition par la Maison-Blanche, une espèce de long couloir d'environ dix mètres de long dont les murs sont recouverts d'écrans :

Est-on vraiment sûr que ces deux clichés sont pris dans la même pièce ? C'est sans doute un autre effet du duo "grand angle/profondeur de champ", mais la pièce semble aussi beaucoup moins large que la pièce en forme de grand couloir...
- La grande table (vue sur cette photo) paraît soudain beaucoup plus étroite : en voyant les deux ordinateurs portables ouverts dos à dos et l'espace entre les deux, on imagine mal une table de plus d'un mètre de largeur.
- Je ne vois pas non plus de place pour une rangée de fauteuils latérale (derrière Joe Biden).
- Si c'est effectivement la longue salle, pourquoi ces 16 personnes sont-elles "serrées comme des sardines" et au fond de cette si grande pièce ? (j'imagine que le photographe ne leur a pas demandé de se serrer).

Est-ce que ce cliché pourrait avoir été pris dans une autre "situation room", moins large, moins longue, avec une table plus petite et... un écran plus rapproché ?
REGARDER

Avant de regarder
Par la fenêtre ouverte,
Je ne sais pas
Ce que ce sera.

Ce n’est pas
que ce soit la première fois,
Depuis des années
Je recommence
Au même endroit,
Par la même fenêtre.

Pourtant je ne sais pas
Ce que mon regard, ce soir,
Va choisir dans cette masse de choses
Qui est là,
Dehors.

Ce qu’il va retenir
Pour son bien-être.
Il peut aller loin.

Peu de couleurs.
Peu de courbes.
Beaucoup de lignes.
Des formes,
Accumulées
Par des générations.

Je laisse à mon regard
Beaucoup de temps,
Tout le temps qu’il faut.

Je ne le dirige pas.
Pas exprès.
J’espère que ce soir
Il va trouver de quoi :
Par exemple
Un toit, du ciel.

Et que je vais pouvoir
Agréer ce qu’il a choisi,

L’accueillir en moi,
Le garder longtemps.
Pour la gloire
De la journée.

Eugène Guillevic
Les yeux lointains -

Chers yeux si beaux qui cherchez un visage,
Vous si lointains, cachés par d'autres âges,
Apparaissant et puis disparaissant
Dans la brise et le soleil naissant,

Et d'un léger battement de paupières,
Sous le tonnerre et les célestes pierres
Ah ! protégés de vos cils seulement
Chers yeux livrés aux tristes éléments.

Que voulez-vous de moi, de quelle sorte
Puis-je montrer, derrière mille portes,
Que je suis prêt à vous porter secours,
Moi, qui ne vous regarde qu'avec l'amour.

Jules Supervielle
Et le général... pourquoi ne regarde t-il pas la télé ?
il actionne le DVD, il s'est trompé de version ?
Et si le film a duré si longtemps .. plusieurs scènes, plusieurs pièces, ils pourraient nous montrer juste un petit bout ..... avant l'assassinat ?
la bande annonce, ou le best of, ou plutôt le making of ....

à la place des journalistes, il faudrait penser à employer des metteurs en scène .... pour décoder ?
Le lien sur le vite dit "World of sex" amène sur un article de 2008 sur le cambriolage chez Mâme Royal ?
Qui est sans doute plus "sexy" que DSK. Mékanmême...
Posé, pas posé? Comment savoir?
Et quand on rejoue - pour la photo - une scène qui a réellemnt eu lieu, est-ce que c'est posé?
Comme celle-ci:
http://www.guardian.co.uk/media/greenslade/2011/may/06/barack-obama-news-photography

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