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Séparation des banques de dépôt et d'investissement : une solution à la crise ?

Vous n'en avez pas encore entendu parler ? Ca pourrait bien venir. Avec la crise financière actuelle se pose la question de la séparation, au sein des banques, de l'activité de dépôt et de l'activité d'investissement.

Derniers commentaires

Quelle surprise! La réforme au Royaume-Uni va être repoussée de 3 ans!
http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/banking-reforms-could-face-delays-2353018.html
Bonjour

C'est une illusion de penser que les banques prêtent les dépôts; non, elles créent de la monnaie de crédit ("les crédits font les dépôts"), mais les dépôts leurs sont nécessaires pour équilibrer le mieux possible leurs fuites vers leurs concurrentes et ainsi éviter de se dessaisir de monnaie centrale .

Un dépôt bancaire (votre "compte bancaire") est un engagement de la banque envers vous, engagement de vous fournir à la demande l'équivalent en monnaie centrale qu'elle ne peut "fabriquer", donc une dette de la banque envers vous. La monnaie scripturale que nous utilisons est "une dette de banque qui circule"

J'en viens à la séparation banques de crédit/dépôts et banques d'investissement. C'est à mon sens un peu un emplâtre sur une jambe de bois car le problème fondamental de la capacité de création monétaire par des structures commerciales le plus souvent privées n'est pas résolu. Les banques peuvent, suivant leur volonté de faire plus ou moins crédit (dans les limites réglementaires ), créer dans l'économie des boom ou des récessions que la Banque Centrale, ne pouvant agir que sur les taux d'intérêts de refinancement (il y a longtemps qu'elle n'agit plus sur les réserves obligatoires) ne peut réguler rapidement.

La "seule" solution pour éviter l'instabilité me semble t-il est le passage au 100% monnaie prôné par Fisher en 1936 et Allais plus près de nous qui présente des avantages considérables (à commencer par un "gel" d'environ les 2/3 de la dette publique et des ressources budgétaires supplémentaires de l'ordre de 70 à 80 milliards par an)
(Juste une coquille : "cela limite les risques systématiques avec la menace d’une faillite totale" --> "systémiques", les risques, pas systématiques).
Encore un article inutile, mal fagoté et idéologiquement suspect du sinistre apparatchik Rochat.
Je plaisante... Pour ma part je ne connaissais pas du tout ce glass steagall act, voilà belle matière à réflexion. A quand celles du "Dr". Lordon?
Il est clair qu'a l' epoque les politiques n'etaient pas aussi vendus aux banques que maintenant.

"Wall street is our main street" a dit un officiel de l'administration Obama : ici

Ce n'est pas juste un probleme de corruption par l'argent mais de corruption des mentalites par WallSt.
Les modalités anglaises semblent loin d'être fixées encore, ce sont les grands titres de ce matin, qui insistent sur le désaccord entre les deux partis au pouvoir, et sur l'intense "lobbying" des banques à l'approche de la date de publication du projet de réforme des banques. Par exemple:
http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/osborne-and-cable-at-war-over-bank-reform-2346591.html
Des connaissances sur le monde extérieur permettent aux Coréens du Nord de mieux critiquer la propagande qu'ils endurent, alors cet article est pertinent ici, merci.
Selon Hans-Werner Sinn, en cas de crise interbancaire (quand les banques n'ont plus confiance entre elles et ne se prêtent plus), les banques de dépôts ne peuvent pas se refinancer sur les marchés financiers. Selon lui, une stricte séparation aurait donc tendance à aggraver la crise.

M. Sinn oublie à dessein la solution la plus évidente aux crises de liquidités : l'intervention de l'Etat pour refinancer les banques. L'objectif de la séparation de type "Glass Steagall" est de faire en sorte qu'à l'avenir, ce type de "renflouement" ne bénéficie qu'aux banques de dépôt qui gèrent l'épargne des particuliers, et non aux institutions bancaires dont l'enrichissement repose sur des prises de risques qu'elles ne peuvent pas toujours assumer.

M. Sinn, dans son article sur Telos-eu, postule par exemple qu'en l'absence de séparation, les banques de dépôt pourraient plus facilement contribuer à secourir les entreprises en y prenant des participations. Mais c'est oublier que l'une des conséquences du manque de liquidités est que les banques prêtent beaucoup moins qu'à la normale, ne pouvant pas elles-même être assurées, grâce au marché interbancaire, de disposer des liquidités pour le faire !
On comprend très bien la mauvaise foi de M. Sinn lorsqu'il présente l' "échec inattendu du gouvernement (américain) à sauver Lehman Brothers". Primo, tout le monde sait que le gouvernement des EUA a voulu "faire un exemple pas trop douloureux", et comme l'affirme l'excellent "Inside Job" déjà cité, peut-être afin de mieux justifier le renflouement d'AIG, à laquelle Henry Paulson était très lié.
Deuxio, on sait que si les banques refusaient de se prêter entre elles, c'est parce qu'elles n'avaient aucune confiance dans l'état réel des comptes des unes et des autres, les "titres pourris" ayant été sortis des exercices des banques grâce à des montages financiers baroques impliquant notamment l'utilisation massive de paradis fiscaux. M. Sinn postule en quelque sorte que les banques de dépôt, moins séparées (encore) des banques d'investissement, se comporteraient en bons samaritains aveugles aux risques pris par celles-ci pour offrir du crédit à bon marché aux entreprises !
Et j'écris ceci en postulant que l'affirmation de M. Sinn, à savoir que "en réalité, le système de séparation des métiers bancaires est demeuré à peu près intact [aux Etats-Unis] jusqu'à l'éclatement de la crise", est juste. Ce qui demande à être vérifié.

Enfin, la conclusion de M. Sinn sur la priorité à accorder au "renforcement des capitaux des banques" est d'une mauvaise foi absolue. On a bien trouvé des banques pour savoir comment faire pour spéculer sans même avoir de capital au départ : dans le cas de la Banque de Crédit et de Commerce International (BCCI) par exemple, deux holdings, l'une au Panama et l'autre au Luxembourg, s'étaient échangées des emprunts et les avaient utilisés comme "fonds propres" pour distribuer du crédit. Il est aussi connu que les banques utilisent les dépôts abandonnés depuis trop longtemps comme fonds propres, ce qui est par exemple le cas des banques suisses avec les comptes des victimes du génocide nazi... Si on "force les banques à augmenter leur capital", cela leur donne simplement plus d'effet de levier pour accorder du crédit et donc spéculer plus. Ce qui motive les banques à spéculer n'est pas de se doter de plus de fonds propres, c'est de faire plus de profits, tout simplement !
Par contre, si les Etats forcent les banques à recapitaliser ET achètent des parts majoritaires (ce qui revient à nationaliser), on aura peut-être un moyen d'agir efficacement sur le système bancaire. Bien que cela ne soit qu'une part du travail : il faut aussi rétablir des contrôles stricts sur les changes, à la façon de ce qui existait encore dans les années 60 en Europe et aux Etats-Unis, et faire la guerre aux paradis fiscaux, y compris ceux sous souveraineté des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

Je comprends que cela n'est pas une mince affaire.
Merci pour l'article, un sujet qui en vaut la peine. Mais quand je lis:
En juillet 2010, Barack Obama a signé une loi de régulation financière. Le retour au Glass-Steagall Act a bien été envisagé, mais il a été écarté en raison de la concurrence des banques européennes.

J'ai envie de rire, car faut il le rappeler, qui sont les fossoyeurs du Glass Steagall act? Des méchants républicains? Bah non, Bob Rubin alors secretaire au trésoret Larry Summers dont je vous laisse trouver et apprécier le CV, sous l'administration Clinton .

Mais qu'est devenu Larry Summers? C'est aujourd'hui l'un des principaux si ce n'est le principal conseiller économique d'Obama.
Il y a un certain nombre de mouvements et de personnalités qui sont très présents sur le net, mais qui sont totalement refoulés des médias main stream. Le sujet de l'article donne un bon exemple de cet état de fait.
Je m'explique : pour moi, qui surfe beaucoup sur le net, l'évocation du Glass-Steagall act est associé à Jacques Cheminade. Non pas que je lui attribue la primeur ou l'exclusivité de cette idée. Mais je pense qu'un certain nombre d'internautes auront entendu parler de cette loi par l'intermédiaire de l'organisation politique de Cheminade (Solidarité et Progrès) sur le net, et non pas par le PS ou le PG.
Maintenant, j'ai entendu beaucoup de choses sur S&P. Des remarques les plus anodines aux accusations les plus graves. Difficile de se faire une idée, quand justement il existe une séparation entre le débat d'idées sur internet et celui qui a lieu dans les médias main stream, séparation qui rappelle la métaphore de Freud sur la baleine et l'ours : séparés par la banquise, condamnés à s'apercevoir à travers la glace autant qu'à ne jamais se rencontrer.
Cette séparation est très déstabilisatrice pour les internautes qui aimeraient que les médias de référence les aident à y voir plus clair. De plus, cette séparation a un double effet kiss cool, si j'ose dire, celui de conforter certains internautes dans l'idée qu'on trouve la vérité sur le net, et que le rôle des médias dominants ne serait que de l'étouffer.
L'un des rôles que j'attends d'ASI est d'expliciter l'internet, ses pièges, ses figures emblématiques ou ambigus (d'autres exemples ? Etienne Chouard, François Asselineau, pour ne pas citer les plus sulfureux). Je reconnais que c'est en partie ce qu'asi fait déjà, mais il y a encore un peu de marge, je pense...
Ne me parlez pas de Hans-Werner SINN. Ce type est un néo-libéral dogmatique. De sa part vous ne trouverez pas de critiques du système actuel, si ce n'est pour se plaindre du fait qu'il y a encore trop d'état.
Tiens, vous devriez l'inviter pour un débat avec Frédéric Lordon. Il nous ferait une apoplexie sur le plateau. Il ne doit même pas soupçonner l'existence d'économistes à ce point différents.
Synthèse claire et certainement utile.

Pourtant, au risque de passer pour un grincheux, je me demande pourquoi @si publie ce type d'article. N'est-on pas à côté de la vocation de ce site ? Ne vaudrait-il pas mieux rester sur l'analyse et la critique des médias, des moyens de communications et la façon dont les idées sont diffusées ?

A vouloir devenir un site plus politique, un espace de réflexion non plus sur les médias mais sur la société, @si risque de perdre ce qui fait sa particularité. Il est toujours possible de créer un autre site dont la vocation serait un espace de partage d'idées alternatives. Je le suivrai sans doute aussi mais au moins à chacun son rôle et ses objectifs.
ASI fait un point la dessus parce qu'une asinaute en a parlé au pique-nique, et qu'une autre lui a répondu, le tout en "séance plénière" devant DS qui n'a pas manqué de demander une synthèse à SR. Mais je ne vois effectivement aucun fait d'actualité qui justifie cette synthèse d'autant que cela concerne avant tout ce qui c'est passé en 2008-2009, et qu'à l'époque tous les grands médias en avaient parlé, et il me semble même avoir vu un économiste l'évoquer au journal de France 2 sans me souvenir précisément de qui et quand.

En tout cas je ne suis pas économiste, je lis juste la presse regarde un peu la télé et je peut vous dire que je n'ai strictement rien appris de nouveau dans cette synthèse.

Quand les sujets d'ASI sont dictés par les asinautes qui parlent le plus fort...
C'est tout à fait d'actualité, un clash économique semble aujourd'hui inévitable. C'est aussi assez utile pour comprendre les prises de position des différents partis politiques à ce sujet. Tout le monde n'a pas forcément cette culture-là.
Et puis il y a certains points essentiels et fondamentaux qu'on ne répétera jamais assez.
Merci pour cette synthèse très claire

J'avais fait une présentation sur le sujet disponible ici.

Je citerai le film Inside Job, sorti en salle en nov 2010 et dispo en DVD, qui illustre bien la corruption des milieux politiques et universitaires dans cette course à la dérégulation.

Ce serait bien d'ouvrir une enquête sur les emprunts toxiques dans lesquels des collectivités locales françaises se sont laissées piéger. Le devenir de ces emprunts fait en effet l'objet d'une couverture médiatique très parcellaire.

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