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Richie : transgression et radicalité

Richie est un bon petit livre, comme sait les trousser Raphaëlle Bacqué, du Monde

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Le seul souvenir que j'ai de ce monsieur, c'est son regard condescendant quand je lui avais demandé ce qu'on faisait pour le latin et le grec ancien.... Il n'a même pas été méchant. Juste : "mais mademoiselle, nous sommes au XXIè siècle !"... Puant et arrogant. Et le symbole d'une génération... que je ne sais même plus par quel terme qualifier....
Dommage que vous n'ayez pas mis en contre-point du bouquin de Bacqué les articles de Patrick Thévenin et Didier Lestrade de l'époque, que vous aviez pourtant mentionnés il y a 3 ans, et qui ne raconte pas la même histoire.

Il y a notamment ce résumé brillant à la fin de l'article de Thévenin sur la question de la vie privée qui vous préoccupe :

« Finalement l’attitude de Descoings équivaut à dire au monde, à la société, que les histoires homosexuelles ne comptent pas, que son couple ne comptait pas, que l’amour ne compte pas. Je ne vois pas la vie privée protégée là-dedans, je vois une vie publique et une carrière protégée. »

C'est vrai aussi pour Pépy, et en tant que dirigeant d'une des plus grandes entreprises nationalisées (la SNCF), il aurait été d'intérêt public de savoir qu'il venait de perdre "l'homme de sa vie" dans la mesure où si c'était vrai, alors il aurait été émotionnellement impacté dans l'exercice de ses fonctions.

Au-delà, ce qui est insupportable dans cette affaire, c'est la double instrumentalisation de l'homosexualité comme pseudo-radicalité qui justifie la transgression contre les institutions dès lorsqu'elles seraient susceptibles de contenir les attaques du néo-libéralisme (et sont donc à détruire, en premier lieu l'Education Nationale), et de l'autre comme paravent voilant les relations entre personnalités publiques de premier rang pour interdire de mettre en évidence les effets de caste (et la prédominance des intérêts personnels sur l'intérêt public dans l'exercice du pouvoir).

Ce qui est terrible, c'est que cela va de pair avec le refus de jouer le rôle de symbole et d'exemplarité qui devrait aller traditionnellement de pair avec l'accession à des hautes fonctions publiques - par le refus de rendre publique son homo(bi)sexualité et sa relation avec Pépy. C'est là où la critique de Thévenin et de Lestrade sur l'outing prend tout son sens, car cette élite ultra-opportuniste (il est passé des cabinets de ministres PS à Sarko), accumule pouvoir, argent et rétributions symboliques de tous ordres - mais c'est pourtant bien ce rôle symbolique - et les emmerdes qui vont avec - qui seul peut justifier ces rétributions, à moins que le monde puisse se passer de figures symbolique ?

"Une vie publique et une carrière protégée".
On ne saurait mieux dire.
Le journalisme de divulgation


"Dans la presse, on était plus soucieux de promouvoir les initiatives de Richard Descoings [7]. Comme un scrupule, Raphaëlle Bacqué croit devoir préciser qu’elle a été élève de Sciences Po, mais point qu’elle enseigne au sein de son école de journalisme. Elle a dû être embauchée comme d’autres par Richard Descoings qui, on le sait, veillait personnellement aux recrutements des journalistes.

Pouvait-elle ignorer le système d’embauche mis en place par l’ancien directeur de Sciences Po, soucieux de se doter de financements privés pour recruter et payer à sa guise ? A commencer par lui-même. Si le scandale est arrivé par le dévoilement de rémunérations, le système de direction collective est passé sous silence. L’argent est-il plus indicible que le sexe ou met-il trop de monde en cause ? Il est vrai que Richard Descoings, manière d’excuser ses soutiens et lui-même en partie, était un « visionnaire courageux ». Manière d’ignorer toutes les critiques et ainsi de ne pas se déjuger. On ne saura donc rien de la mutation de Sciences Po en business school, de la réforme de la scolarité, de l’adoption de la discrimination positive. Aucun rapport ? A quoi bon nous livrer aujourd’hui le récit d’une vie privée ?

Encore une fois, ce journalisme d’investigation ne pose pas la seule question intéressante mais dérangeante. On ne pourra pas croire qu’une journaliste prompte à dévoiler aujourd’hui ne savait pas hier. Sauf à être mal informée. Un comble. Pourquoi le faire aujourd’hui ?"
Daniel Schneidermann, vous posez de bonnes questions que vous pourriez directement poser à R. Bacqué. Si elle a déjà les réponses, cela nous éviterait le tome 2. Merci.
En fait, je n'ai pas compris.

Qu'y a-t-il de "transgressif et radical" dans le comportement de ce type ? Il était bi. C'est banal. Il a dansé un soir à moitié nu... Bof, ça dépend de quelle moitié. Il leur en faut peu au Monde ...pour faire des titres.
Daniel, on s'en tape de ce type de journalisme.
On est pas sur ASI pour y retrouver cette presse qui nous est indifférente.
Or on peut s'étonner de la mansuétude dont a bénéficié des années durant l'ancienne direction de l'IEP de la part des organes d'information. A part Mediapart (“Sciences-Po : bienvenue à la Cour du roi Richard !” , Mediapart, 13 oct. 09), c'est l'omerta jusque début 2012 sur les graves "dysfonctionnements" (comme dit l'IGF).
Quand les "affaires" sortent enfin on peut constater une certaine complaisance à l'égard des agissements du regretté Descoings et de ses "parrains" Casanova et Pebereau, décrits dans Le Monde (daté 23 nov. 12) comme des espèces de "tonton flingueurs" pittoresques
http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2012/11/22/les-parrains-de-sciences-po_1794151_1473692.html
C'est signé Raphaëlle Bacqué
... intervenante à l'Ecole de journalisme de Sciences Po
http://www.journalisme.sciences-po.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=1599&Itemid=140

Descoings n'est pas mort
"Sciences-Po et le doctorat professionnel, ou la vente de diplômes aux enchères"
"Adieu Sciences Po !"
par Pierre Bénichou
http://aurelievaltat.eu/wp-content/uploads/2012/02/sciences-po-deculture.jpg
http://aurelievaltat.eu/wp-content/uploads/2012/02/sciences-po-deculture2.jpg
Une voie d'accès discriminatoire pour les élèves issus de certains milieux, c'est en effet assez "radical".
L'IEP n'a jamais été interdit aux lycéens des ZEP : il leur suffisait de passer le concours de M. Toutlemonde.
M. Descoings s'est ainsi taillé ainsi le costume d’un chevalier blanc de la lutte contre les discriminations, alors qu’en réalité pendant qu’il mettait en place une petite « réserve de pauvres », la sélection du reste des étudiants n’a jamais été aussi socialement sélective (explosion des droits de scolarité, etc.) – énorme partie de l’iceberg qui reste immergée, grâce à la complaisance des médias.
« Plutôt que de modifier le concours d’accès à Sciences-Po, qui comporte en effet des épreuves socialement injustes (langues, culture générale) on préfère créer, à la marge, une voie d’accès aux règles différentes » (Jean-François Amadieu, directeur de l’Observatoire des discriminations, Marianne, 11-17 décembre 2004). La cooptation d’une petite élite visible « issue des minorités » illustre comment la discrimination positive devient alibi pour continuer a discriminer tranquillement.
oui, vraiment désolé...


'tain quand on commence une phrase on la termine, bordel !

Là, c'était juste imbuvable. Presque chaque phrases n'étaient pas terminées. C'était très désagréable à lire ; même si pourtant le sujet était intéressant.
C'est du Bacqué, c'est à dire ce que l'on fait de mieux, dans la sphère journalistique d'aujourd'ui, sur la pipolitique.

En clair, ce que l'on fait de mieux, dans la sphère journalistique d'aujourd'ui, pour produire de la merde (excuse my french).
J’ai lu le bouquin et le plus évidant et sa descente délirante avec un entourage qui le maintient coûte que coûte dans ses fonctions.
R Descoings, un technocrate de plus qui a accompagné la libéralisation rampante et l'application des méthodes du privé à l'IEP de Paris, qui ne se distingue en rien depuis son passage d'une école de commerce lambda.

Ca me fait vraiment bien marrer de le voir dépeint en ces termes de transgression et de radicalité, alors que ce qui le caractérisait le mieux sur le plan professionnel semblait plutôt être l'ambition dévorante et l'ultra-conformité vis-à-vis des nouveaux dogmes marchands.

S'il suffit aujourd'hui d'être pote à DSK, d'avoir une vie sexuelle débridée, un goût immodérée pour le fric et les dépenses somptuaires pour être qualifié de "transgressif et radical", alors que professionnellement on n'est rien d'autre qu'un pion idéologique de l'oligarchie, alors les mots n'ont plus aucun sens.

Je me souviens l'avoir entendu il y a une quinzaine d'années, lors d'une réunion de l'ensemble des doctorants de l'IEP, que ceux-ci devaient désormais "répondre à la demande sociale" s'ils voulaient trouver un emploi, ce qui dans cette nov-langue inimitable, signifiait qu'il était inutile d'espérer trouver un poste d'enseignant-chercheur dans le public, mais qu'il fallait aller vendre ses services au secteur privé.

Sciences-Po Paris est devenu un repaire de professeurs "stars" vieillissants, recrutés essentiellement à des fins de prestige pour attirer les enfants de la bourgeoisie vers la filière initiale, dont une minorité seulement rejoindra les écoles d'administration, la grande majorité se tournant vers la comm, le journalisme moutonnier et le business. La présence d'une école doctorale ne constitue qu'un vernis universitaire destinée à donner un semblant de légitimité académique à cet Institut, qui n'a jamais rien produit de sérieux sur le plan intellectuel et scientifique.
Les histoires de fesses devraient rester top secret, en général. on est nombreux a n'en avoir rien à cirer , comme dirait Ruquier... Pas de danger que j'achète ce bouquin.
Il finira sur les étals des brocantes , comme "merci pour ce moment " de l'ex favorite, vu au moins 10 fois, dimanche dernier.
Si Raphaële Bacqué avait officié au temps de la décadence de l'empire romain, elle aurait fait fortune puis fini jetée en pâture aux lions.
Bonjour
Les médias vendent plus de papier en exposant les déboires de personnalités pipeul plutôt que ceux du peuple grec.
A ce propos il semblerait qu'aujourd'hui paraisse unappel pour sauver le peuple grec des griffes de l'eurogroupe plus enclin à appliquer bêtement des règles que des mesures adaptées à la situation.
Le petit monde consanguin des pseudo-élites politico-médiatiques. On se partage les postes, on se renvoie les ascenseurs, on se commente et on se décrypte mutuellement. Toujours ajouter un peu de croustillant pour allécher le chaland.
Pfff Pepy je croyais qu'il était avec Ruquier... Un tout petit monde mais on s'y perd...
Pepy outé ??!!!!
Ha aha !
Vous n'avez pas rencontrer beaucoup de cheminots...
et pis ces cheminots y vous aurez dit aussi qu'on dit pas wagon mais voiture pour les voyageurs ,quel que soit leur "genre".

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Mais Bacqué n'est pas universitaire, elle est journaliste peoplelitique ! Faut pas lui demander de trop creuser !

Daniel, je vous conseille le livre d'Alain Garrigou sur l'évolution néolibérale de sicence po,
Les Élites contre la République. Sciences Po et l'ÉNA, Paris, La Découverte, 2001.
Malheureusement, lui n'est jamais invité sur Inter...

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