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Retraites : derrière les propagandes (3)

Urgence ! La réforme des retraites doit être bouclée à la fin de l'année. Pourtant, cette urgence décrétée par le gouvernement ne relève pas d'un problème démographique, comme nous l'avons montré dans un premier article, mais d'un problème conjoncturel : la hausse du chômage a creusé le déficit des caisses de retraite, qui devrait s'élever à 30 milliards d'euros cette année. Afin de "rassurer" les marchés et d'éviter une baisse de la note de la France par les agences de notation, le gouvernement cherche à améliorer rapidement les comptes publics.

Derniers commentaires

Entendre notre président évoquer la logique selon laquelle à un problème démographique, il faut une solution démographique pour repousser l'âge légal de la retraite, la même semaine où il va commémorer en grande pompe, euh, en talonnette l'appel à la résistance face à l'invasion, est particulièrement troublant, puisque c'est oublier que la guerre est elle aussi envisagée et envisageable comme une solution démographique à un problème démographique.

Faudrait savoir ce que vous voulez M. Le Président ? Toutes les solutions démographiques à un problème démographique ne se valent donc pas ?
Pourquoi pas.
Mais cela ne nous dit toujours pas ce que vaut la vôtre, une fois exposée la fatuité de votre argumentaire ?
Non, ne répondez pas, je sais, je sais... hélas.

yG
Je viens d'entendre sur France Info les commentaires d'un monsieur de Valeurs Actuelles sur les annonces de réforme des retraites.
Oyez oyez: la retraite à 62 ans va favoriser l'emploi des séniors: "mathématiquement, mécaniquement".
[quote=SR]un seul chiffre n'est remis en cause par personne : le doublement de la richesse du pays d'ici à 2050.

Ben justement, je n'arrive pas du tout à comprendre un tel optimisme: compte tenu de la montée en puissance de très gros pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil, etc., dans des domaines de haute technologies qui étaient notre dernier retranchement où on pouvait encore espérer ne pas être délocalisés, il me semble évident que la France va voir son PIB diminuer, certainement pas augmenter.
Ce n'est pas la vente de cartes postales aux touristes chinois/indiens du futur qui vont boucher le trou gigantesque qu'engendrera la perte de l'Espace, du ferroviaire, de l'automobile, mais aussi de la mode, de la bijouterie, de la parfumerie, qui vont tous se faire racheter/délocaliser par les Chinois (ils aiment bien, et eux ils ont le pognon).
Eh bien...
Je viens enfin de trouver le temps de lire les trois articles dans la foulée, quel excellent travail, merci Sébastien !
Merci beaucoup, Sébastien pour l'enquête et la synthèse !
Encore ! Encore !

Je me souviens d'une autre piste de financement évoquée par G. Filoche antan, en 2006.
Il proposait la chasse au travail au noir, c'est à dire la chasse aux heures supplémentaires,
et par conséquent l'embauche d'inspecteurs du travail supplémentaires :

«Marianne2007.info : Que pensez-vous de l’exonération de cotisations sur les heures supplémentaires proposée par Nicolas Sarkozy ?
Gérard Filoche : Cela me rappelle une anecdote. J’avais mis la main sur le carnet secret d’un employeur qui payait les heures supplémentaires au noir.
Alors que je lui faisais un procès-verbal, il m’a dit : « Stop ! J’embauche 30 personnes. » Cela m’avait scié.
Tout le monde parle du travail au noir comme si cela ne concernait que les immigrés ou les clandestins.
En réalité, 90% du travail au noir ce sont des heures supplémentaires non rémunérés ou non déclarées.
Que propose Sarkozy ? De régulariser cet état de fait. Alors que si l’on faisait la chasse aux heures supplémentaires, on ferait rentrer
des cotisations sociales supplémentaires, les comptes sociaux seraient excédentaires et on pousserait les employeurs à embaucher.»

C'est ici.
Bon article, mais...
Il me semble que tout au long de l'article on se base sur des chiffres partiels pour ce qui concerne les pib et autres.
Le point clé est l'estimation des profits des entreprises et des impôts liés à ces profits. Comment estimer la part des profits camouflés sous forme par exemples de contrats grassement payés à de sociétés prestataires de services situées dans des zones à très faible fiscalité ce qui permet de faire passer les profits d'un territoire à un autre et donc d'éviter la fiscalisation des dits profits.
C'est un peu une banalité, mais je n'ai jamais lu d'enquête sur ce sujet, sans doute est-ce difficile et dangereux.
Le boulot de recherche serait énorme mais il serait possible de commencer par une ou deux sociétés (Total, Michelin,Boloré ...) et d'essayer de repérer ces contrats. Rien n'est complètement opaque. J'ai un petit exemple d'une société de franchise qui fait imprimer ses formulaires de factures (dont l'utilisation est contractuellement obligatoire) par une société Suisse qui vend ces formulaire à prix d'or, de mémoire 3 euros pièce. Evidemment je n'ai pas de preuve que les propriétaire de la société franchisés sont les mêmes que ceux de l'imprimeur Suisse mais on peut quand même le supposer. Il y aurait d'autres pistes, les brevets par exemples .
Celà aurait au moins le mérite de délégitimer les revendications patronales concernant les prélèvements.
Reste à savoir comment lutter contre ces pratiques, je ne sais pas mais il me semble que diffuser l'information serait un premier pas.
De plus si un résultat était obtenu cela pourrait diminuer les moyens de corruption par cet argent noir/gris.
Bravo pour ce dossier, ce 3e volet est déjà en accès libre, je diffuse !
Des chiffres improbables, des jeunes chômeurs absents du projet vu que les seniors sont incités à occuper leur place ..........

Choisir sa vie pour une retraite heureuse. Utile de lire dans Valeurs mutualistes N° 265 l'article d'Alain Hernandez Délégué national.

Par choix personnel, j'ai pris 5 années sabbatiques (sans solde) afin de partager la retraite de mon mari déjà arrêté depuis 5 ans. Ne pourrait-on pas supprimer cette conception d'âge légal en le remplaçant par une cessation choisie avec une pension proportionnelle au temps travaillé?

Quant au financement, une légère taxe solidarité sur les restaurants et hôtels de luxe permettrait de l'assurer. Aller sur la chaîne 46,Luxe TV, et vous verrez que les endroits luxueux abondent. Cette solution hautement morale est possible. Reprendre un peu de ce qui a été dilapidé par un système économico-financier!
J'ai lu avec intérêt cette série, merci pour tout ce travail de synthèse.

La fin du 2ème chapitre se terminait par: "Prochain (et dernier) article : quelles solutions ? Dans le maquis des pistes de réforme proposées par la droite, la gauche (et les autres)"

Chouette, me suis-je dit. Voilà un travail démocratique bien fait, on va enfin sortir du panier UMPS où les journalistes enferment le pays depuis des décennies. On va enfin voir ce que "les autres" proposent, de manière synthétique et comparative.

Las, nous ne trouvons, re-trouvons, que les ritournelles de l'UMP, du PS... "les autres" se résumant à Mélanchon et ses amis...

Pauvre pays, engoncé dans un étau par les médias depuis des lustres, il n'a le choix qu'entre la peste et le choléra - ou le choléra et la peste - c'est selon les années... On lui dit qu'il faut "l'alternance" mot bien francais, qui signifie que si on veut fuir l'un - en l'occurrence l'UMP - le seul choix serait le PS ou Mélanchon.

C'est triste pour un pays qui se veut être une démocratie, alors que dans toute l'Europe, les vrais démocrates discutent entre partenaires responsables pour établir des projets de coalitions et gouverner les pays selon un projet clair, négocié point par point pendant des semaines, une feuille de route et non pas un seul homme qui déclare "j'ai été élu, je fais ce que je veux" affirmant un jour ceci et le lendemain l'exact contraire.

Je suis étonnée que si peu de journalistes ne listent toutes ces contradictions dont le nombre s'accumule au fil des semaines et des mois. Un pays comme un bateau ivre, gouverné par un clan au national et un autre clan au local, les deux clans s'entendant comme larrons en foire pour se partager le pouvoir. Il suffit de lire la presse pour le constater tous les jours. Ils aboient sur l'ordre de ceux qui les nourrissent. @si d'habitude a une plus grande liberte, notamment D. S.

Dommage, cette série avait bien commencé, il y a eu beaucoup de boulot de collecte d'infos, mais elle laisse si peu d'espoir, n'offre pas ce qu'elle promettait en fin de série 2 car le titre a changé entre-temps. Il était
"Prochain (et dernier) article : quelles solutions ? Dans le maquis des pistes de réforme proposées par la droite, la gauche (et les autres)"

et il est devenu:

Retraites : derrière les propagandes (3)
Les solutions des partis : peut mieux faire !


(et les autres) ont disparu, et sous la rubrique "LES partis" on nous vend de l'UMP du PS et du Mélanchon et Cie...

Quel choix, quel avenir pour le pays - entre ceux qui sont tournés vers le XIXème siècle et ceux qui sont enferrés dans le XXème - dans leurs modèles de pensée ?

Le pays est enfermé dans un étau par des médias dont JFK écrivait dans un excellent article dans le dernier Marianne "Ces journalistes aux ordres qui déshonorent leur profession" @si y a d'ailleurs chaque semaine 2 pages entières.
Réponse à Patrice Guyot

Tel le sapeur Camember le gouvernement supprime plus d'un fonctionnaire sur deux.
Ce qui fait une économie sur la masse salariale. Mais dans le même temps les administrations pour faire le travail font appel à des sociétés privées ce qui grossit le budget de fonctionnement dans des proportions inquiétantes.
A travail égal les Sociétés privées coutent bien plus cher à l'état (il faut distribuer des dividendes et dégager des bénéfices). On économise pour dépenser plus!

A travail égal ?
Les Sociétés privées
qui n'ont aucune responsabilité juridique dans la qualité du travail fourni,
qui utilisent du personnel incompétent (la formation d'un fonctionnaire se fait au fil des années),
qui aurons accés à des données personnelles, confidentielles protégées par le secret professionnel des fonctionnaires.
qui de contrat en contrat sans aucune continuité provoque la désorganisation des administrations,
qui provoque un surcroit de travail aux administrations pour réparer les
incohérences et les erreurs.
qui désorganisent le suivit des dossiers:
que reste t il à faire?
quel travail est fait ?
quel travail est correctement fait?
quel travail est à refaire?

Ne s'agirait il pas plutôt de désorganiser les administrations pour les privatiser?

Avantage: pour rentrer dans une Société privée Il n'est pas nécessaire de passer un concours, un simple piston suffit.
Hé ! Vous savez quoi ? J'ai une idée ! (La première depuis 30 ans, et encore celle-là n'était pas géniale...)

Bon ! Allons-y :

Chômage 0%, croissance 10% (Scénario D - J'adore ces scénars, on se croirait au cinoche !)

Alors là c'est pas dur, au lieu de chercher des financements sous les sabots des chevaux et de tenter de tondre encore plus ras les quelques rares volontaires désignés d'office qui ont encore la malchance de travailler... Au lieu de cela disais-je, on peut diviser les cotisations par deux, les annuler presque !

Génial, non ?

Et en plus on rend leur dignité à ceux qui étaient exclus du boulot (et du pognon par la même occasion), ainsi qu'à ceux qui travailleront enfin un peu pour eux au lieu de se faire détrousser au coin du bois pour participer de force à la charité obligatoire.

Et même à notre pays qui, vivant enfin selon ses moyens et non selon ses rêves (et selon l'addition de tous ses égoïsmes individuels) retrouvera la fierté d'être maître de son destin.

Imaginez un instant deux types qui entrent dans un grand restaurant très cher avec leurs petites amies.

Le premier sachant qu'il a déjà émis trois chèques sans provision dans la semaine, le second avec un confortable solde positif dans les livres de sa banque.

Lequel va bouffer avec le meilleur appétit, à votre avis ?

Vous avez trouvé (je m'en doutais : vous n'êtes pas si sots), Hé bien ! Vous avez tout compris, alors !

***
Solidarité = charité obligatoire???
Et le contrat social alors, une prise en otage?
Le Contrat Social, selon Rousseau (qui a quand même son mot à dire en l'occurrence) c'est la légitimité du pouvoir politique venant de la volonté du peuple.

Le peuple veut vraiment de ce pouvoir là ?

Comprenons-nous bien Florence : je ne dis pas (et ne pense pas) une seconde qu'il faut laisser les plus faibles sur le bord de la route.

Je dis au contraire qu'il faudrait interdire (et donc trouver et imposer les solutions économiques ad hoc) que tant de gens soient affaiblis ainsi et deviennent dépendants de la charité publique. Il n'y a rien d'inévitable là, c'est la grande honte de notre époque que de laisser à l'écart 20% (parce qu'en plus on cache la moitié des chômeurs, pour ne pas faire trop désordre et pour ne pas indemniser une telle masse de gens) de la population.

Non pas par fatalité, mais pour mieux manipuler le peuple (mode d'emploi sur demande)

La prise d'otage reste, hélas, le principal moyen de pression de notre époque. Le rapport de force, toujours à l'avantage du plus fort, a de beaux jours devant lui. Avec l'élevage des boucs (émissaires)

***
La solidarité est un devoir moral qui découle de la prise de conscience que nous sommes interdépendants les uns des autres, et qui nous pousse à nous entraider, et à coopérer les uns avec les autres, en tant que même corps social.

Cela n'a rien avoir avec la charité : Principe de lien spirituel, moral qui pousse à aimer de manière désintéressée.

Cette solidarité existe depuis l'aube de l'humanité et est à la base de toute société et de toute civilisation. Il y a 10000 ans, les humains vivaient en petits groupes de chasseurs / ceuilleurs, et la survie de chacun dépendait de la survie de tous les autres. C'est ce qui les a poussé à s'organiser, à établir des lois pour éviter les conflits, à coopérer. Et c'est en coopérant que les humains étaient plus forts. Un mammouth était bien plus puissant que n'importe quel humain. Mais en coopérant, les humains devenaient plus puissants que le mammouth.

C'est la même chose aujourd'hui, sauf que les dépendances sont encore plus complexes et importantes. Toute notre civilisation est basée sur la division du travail qui n'est rien d'autre qu'une grande forme de coopération. On dépend de tous les autres, de leur travail, sans le travail de tous les autres, nous n'aurions rien dutout. Et ce qu'on reçoit de la société est bien plus important que ce que l'on prend. On a une dette sociale incommensurable. Dès notre naissance la société prend soin de nous et nous transmet tout ce qu'elle a acquis jusqu'ici au fil des générations. La société nous enseigne par exemple le langage, elle nous transmet le savoir, le savoir faire, on peut disposer des infrastructures qui ont été construites par nos ainés, ainsi que des administrations institutions et des services publics. On nous enseigne des cultures et des traditions et des relations sociales qui vont construire notre personnalité.
Tout ce que l'on est on le doit à la société.

Alors cette dette est tellement importante, qu'une vie entière ne suffirait pas à la rembourser. Il n'y a donc aucun contrat passé dont l'on devrait s'aquitter c'est faux, on a juste des devoirs moraux, le devoir de solidarité et le devoir de transmettre aux nouvelles générations ce que l'on nous a transmis auparavant, ceci afin de perpétuer notre civilisation.

Notre état a besoin de financements pour pouvoir fonctionner. Chacun doit restituer une part des richesses qu'il reçoit de la société pour lui permettre de fonctionner. Et aucun d'entre nous n'est apte à décider du montant de cette part. C'est collectivement, en fonction des besoins de la société, que l'on doit évaluer le montant de cette part pour chacun. Et rien de plus normal que ceux qui profitent le plus des bienfaits de la société donnent une plus grande part que les autres. Chacun doit contribuer en fonction de ses moyens.

Et l'état qui est l'émanation de la souveraineté du peuple, doit garantir nos droits et nos libertés. Nos ancêtres ont choisit de vivre dans une république qui déclare une égale liberté entre les citoyens, une égalité des droits. Hors une telle déclaration serait hyppocrite si la société n'assurait pas à chacun les moyens matériels de pouvoir exercer ces libertés. D'où la nécessaire fraternité, et donc solidarité. Ce que confirme le fonctionnement des sociétés humaines depuis l'aube de l'humanité comme je l'ai expliqué.

Ce n'est pas de la charité, c'est la conviction que c'est en permettant à chacun de vivre pleinement ses libertés, en permettant à chacun d'être en bonne santé, en permettant à chacun de manger à sa faim, en permettant à tous nos enfants d'être pleinement éduqués etc ... que l'on obtient la meilleure prospérité possible pour une société.

"Donne à un enfant qui à faim à manger, et on te traitera comme un héros, demande pourquoi cet enfant a faim et on te traitera de sal communiste"
Cela résume la différence entre la charité et la solidarité. La solidarité a pour but de mettre fin à une situation d'injustice et d'inégalité. La charité ne sert qu'à soulager la conscience de gens qui n'ont aucune envie que ces situations d'injustice et d'inégalités cessent.
Je voulais dire "ce que l'on reçoit est bien plus important que ce que l'on donne" et pas "ce que l'on prend" évidemment ;)
Félicitations pour cette série de trois articles, très intéressant à lire. Beaucoup de liens pertinents. Un exemple pour certains médias nationaux.
"Face aux propositions de ce dernier courant de pensée, il est difficile de trouver des arguments contradictoires, tant les hypothèses avancées sont déconnectées des paramètres économiques pris en compte par les partis de gouvernement. Sauf à dire que "ce n'est pas sérieux" ou "ce n'est pas raisonnable", ces propositions ne sont pas vraiment débattues sur le fond."

Le noeud du problème semble bien ici, c'est le reflet d'une stratégie: empêcher tout débat .car le débat risquerait de montrer qu'il y a une alternative au système actuel.
La presse y contribue, certains asinautes y contribuent aussi.

"Dans tous les cas, les cotisations restent la principale source de financement. Or, le niveau des cotisations est conditionné à la baisse du chômage. On en revient donc à l'obstacle unique de cette réforme, entreprise au plus mauvais moment : le chômage. Toutes les prévisions du COR sont fondées sur une baisse du chômage à long terme (4,5% pour les scénarios A et B, 7% pour le scénario C). Mais aucun parti politique n'explique clairement comment il compte parvenir à cette baisse mirifique, et pour cause : cette question empoisonne presque tous les gouvernements depuis trente ans. "

je crois aussi que le problème c'est le chomage c'est lui qui fait diminuer les recettes et rogne le ratio actif/retraités. La crise a provoqué le chomage, le dumping social provoque le chomage, l'économie ultra libérale mondialisée provoque le chomage, les actionnaires provoquent le chomage et bien sur l'allongement de la durée du travail va encore favoriser le chomage. c'est le système qui cause le problème, toute solution dans la logique du système va donc faire empirer le problème. Ce sauvetage est à l'image de la médecine moderne, soigner les symptomes sans attaquer la cause, c'est une médecine de confort, et pendant ce temps ce qui cause la maladie prospère et se développe
Il y a un truc qui m'échappe depuis le début dans le raisonnement de l'UMP : si l'age de la retraite recule, on aura mathématiquement une augmentation du chômage due aux emplois non libérés, non? Donc la critique portée au programme du PS (destruction d'emplois) a la même conséquence dans le programme UMP (plus de chômeurs). Est-ce qu'on ne peut pas quantifier cette augmentation, qui pèsera aussi dans les finances publiques ?
A cause de tout ce qui est dit dans tous les sens sur le problème des retraites, j'avoue qu'il y a de quoi s'y perdre, et la propagande est tellement forte pour des propositions comme le recul de l'age de départ à la retraite, qu'on finit par perdre de vue l'essentiel.

On en oublie une évidence, le problème de financement des retraites est un problème ... financier. Ce n'est pas un problème démographique, la démographie n'est qu'un des nombreux facteurs qui influent sur le coût des retraites ...

Le problème est tout simplement le suivant : Il faut parmi toutes les richesses créées par le pays orienter suffisament d'argent vers les retraites pour couvrir leur coût.

C'est le même principe pour toutes les dépenses collectives.

Donc tout dépend des richesses que nous produisons. Hors la production de richesses de la France est passée de 1154,7 milliards d'euros en 1994 à 1892,2 milliards d'euros en 2007. Source : Wikipédia

La part de dépenses de pensions en France par rapport au PIB était de 13,2% en 1994, et a oscillée autour de 12,9 / 13,5 % pour finir en 2007 à 13,3 % ... Source : Insee

En euros, on est donc passé d'une dépense de 152,4 milliards d'euros en 1994 à une dépense de 251,7 milliards d'euros en 2007.

Donc pour une augmentation de 64% du PIB, sur la même période on a les dépenses de retraites qui ont augmenté de 65% ? Où est le drame du financement des retraites, où es le cataclysme annoncé qui rendrait infinançable les retraites au point d'avoir besoin de renoncer au progrès social de l'age de départ à 60 ans ?

Ce cataclysme n'existe pas. La retraite à 60 ans nous produisons assez de richesses pour la financer.

Le seul souci qui se pose est donc de choisir où récupérer l'argent pour financer ces retraites, car actuellement les cotisations perçues n'y suffisent pas.

On peut augmenter l'age de départ comme le propose l'UMP mais si on peut faire autrement pourquoi choisir un tel recul social ?
L'idée que l'augmentation de la durée de vie moyenne des Français justifierait ce choix relève d'une idée tout à fait contestable qui voudrait qu'il faut travailler toute ça vie tant qu'on est valide. C'est plutôt contraire à l'idée des retraites qui justement considère que l'on a droit, arrivé à un certain age, à un repos bien mérité. Et ce choix de l'age est arbitraire. Si on peut financer 60 ans, pourquoi s'en priver ?

On peut augmenter les cotisations mais dans ces cas là on va faire porter le poids des dépenses de retraites encore plus sur les travailleurs qui le supportent déjà beaucoup trop alors qu'ils ne sont pas les seuls à bénéficier de l'augmentation du PIB, et certainement pas ceux qui en ont bénéficié le plus.

Le choix d'élargir les cotisations aux revenus du capital, qui a profité le plus du développement économique de la France, est le choix le plus sage. D'autant plus qu'une énorme part de ces revenus est épargnée, et n'est donc absolument pas productive. Si l'état pioche dans cette manne financière, cela n'aura aucun impact sur l'économie. Cela fera seulement moins d'argents aux banques pour spéculer sur les marchés financiers. Ce qui ne sera pas un mal !

Il est absurde de faire des prévisions à des horizons de 2020 ou de 2050, on ne sait absolument pas ce qui peut se passer d'ici là.
N'oublions pas que c'est le rôle du gouvernement et des députés de boucler tous ces budgets chaque année et de veiller à ces financements. Il n'y a pas besoin d'inventer je ne sais quel système qui devrait soit disant fonctionner pendant 40 ans c'est absurde, le moindre changement de conjoncture, comme une crise comme celle que nous vivons actuellement suffirait à rendre instantanément ce système inadapté et à obliger le gouvernement à procéder à des ajustements ...

De toute façon cette solution n'est évidemment qu'une solution d'urgence.

Une augmentation des revenus du travail et une réduction du chomage rééquilibreraient automatiquement les comptes.
Et c'est surtout à cela que devrait travailler un gouvernement digne de ce nom.
Finalement je m'aperçois que le gouvernement n'a pas pensé à toutes les possibilités pour régler ce problème de retraite !

Et moi j'en ai trouvé une ! Celle de nous tuer dès notre premier jour de retraite, à commencer par tous ceux qui en ont atteins l'âge depuis longtemps et qu'on vois ronfler au gouvernement...et qui touchent déjà une ou plusieurs retraites en plus d'un gros salaire pour venir dormir et lever un bras de temps en temps pour voter une loi dont ils n'ont rien compris... et pour cause...ils dormaient ! et qui touchent une prime de nuit tous les mois...des fois qu'ils viendraient travailler la nuit ...enfin...quand je dis dis travailler , je veux dire dormir dans un fauteuil plutôt que dans leur lit , donc c'est moins confortable bien sur , d'où la justification de cette prime je suppose...

Bref , moi je suis révolté par tout ce que j'entends ou que je vois , tout cet argent qui est dépensé ou jeté par les fenêtres serait plus approprié... par ce gouvernement ! on se croirait revenu au temps de Louis xvI ! je n'attends plus que la reine Carla nous dise de bouffer de la brioche puisque bientôt à force de nous prélever impôts,cotisations et j'en passe...on aura même plus de quoi acheter une baguette !!!!

Voilà c'est dit !
Mais ceci dit , je suis tout de même très étonné que personne ne se révolte vraiment trèèès fort pour remettre les pendules à l'heure au sein de ce gouvernement ! J'ai l'impression que nous sommes tous devenu des moutons , on râle c'est vrai , on fait une petite manif par-ci par-là et puis voila on rentre chez nous pour continuer à essayer de joindre les deux bouts !

Bientôt ce sera la coupe du monde et tout le monde oubliera la retraite et le reste pour regarder des gars pétés de tunes taper dans un ballon, qui , entre parenthèses , n'ont même pas été capable de marquer un p'tit but contre des Chinois...ça promet ....
Mais bon , tout ça est une autre histoire...
Par contre , la vraie fin de l'histoire , c'est que le président profitera de ce moment là pour faire voter sa loi sur les réformes de retraite...enfin moi je le sens comme ça , pas vous ?
Et on se retrouvera encore une fois le bec dans l'eau !!!
Alors quoi ! Réveillons nous bon-sang de bonsoir !!!!
On pourrait appeler cette série d'articles: La fabrique du consentement autour de la réforme des retraites: déconstruction.
Tiens, je ne sais plus où, j'ai entendu "Noam est un outil'...
Une superbe chronique qui porte implacablement ... au désespoir de voir s'imposer une solution équitable et crédible ! La contradiction est douloureuse à assumer. Mais vous n'y êtes pour rien Sébastien. Quoi qu'il en soit bravo et merci à vous.
La conclusion de l'article porte en elle la solution : mieux répartir la richesse !
Merci pour cet article, sponsorisé par les plus grandes marques d'aspirine, Sébastien Rochat.
@ vous relire, "vieux" ! ;-)
Derrière les propagandes se trouve ce qui transparait également dans votre analyse, la volonté de maintenir aussi peu de gens que possible au travail, en les écrasant au maximum non seulement en termes d'horaires hebdomadaires mais aussi, avec cette réforme, le plus longtemps possible. La peur de perdre son emploi sert alors à accepter l'inacceptable en termes de management.

Les inactifs constituent ainsi une appréciable armée de réserve, qui ferme sa gueule, et prend la place de ceux qui ne tiennent pas le coup au boulot. Bilan: longues maladies, absentéisme chronique, dépression, violence conjugale, échec scolaire, etc. Mais d'un autre côté, c'est bon pour le commerce de stupéfiants, légaux ou non. Tout bien considéré, le suicide n'est pas si terrifiant.

Mais ce mal-être grandissant, combien coûte-t-il ? Au moins 4% du PIB selon les estimations les plus optimistes, rien que pour la souffrance au travail. On peut y ajouter moult dépenses de santé et d'éducation. En voilà des sous pour la retraite...

Ce qui semble oublié est que la question des retraites est indissociable d'une part de la productivité (ce n'est pas le nombre d'actifs qui compte, c'est combien ils produisent, nous sommes actuellement champions du monde, 25$ de l'heure par actif en moyenne) et d'autre part de la politique de l'emploi.

À l'heure où l'on semble s'émerveiller des bienfaits de la semaine de quatre jours pour les élèves, il serait peut-être temps de songer à une véritable réforme du temps de travail, au lieu de l'ersatz gentillet des 35 heures qui sont 41 en réalité, et passer, par une politique fiscale incitative, à la semaine de 32 heures dont les 400 entreprises françaises qui les pratiquent déjà chantent les louanges.

Hein ? Ça ferait peur aux marchés ? Aux agences de notation ? Mais dites-moi, depuis quand gouverne-t-on en fonction des sondages d'opinion ?

Et en parlant de politique fiscale, l'évasion représente paraît-il 2,5% du PIB. Un petit effort de ce côté ne nuirait sans doute pas non plus.

Décidément, comme disait Coluche, le monde appartient à ceux dont les ouvriers se lèvent tôt.

Ces sujets n'apparaissent que bien peu à la une des grands média, il faudra sans doute attendre l'effondrement du système, cela semble malheureux à dire, mais l'histoire de l'humanité penche pour cette interprétation. Les dépenses d'armement n'ont pas été aussi fortes depuis longtemps (+50% depuis 2000), la France à même conditionné son aide à la Grèce au maintien d'un contrat juteux. La cartouche du fusil à un coup de la "relance" (mais où est Patrick Devedjian ?) a été donnée aux banques sans aucune contrepartie de contrôle sur l'usage de ces sommes pharaoniques. Bref, wait and see...
Merci pour ce travail en 3 volets.

Maintenant je peux aller pleurer sur l'avenir social en toute lucidité.
Bravo pour ce travail remarquable... qui ne sera pas repris dans la presse "mainstream". On se demande bien pourquoi.

I have a dream: Sébastien Rochat interrogeant Eric Woerth ou Martine Aubry et expliquant, chiffres à l'appui, que leurs plans ne tiennent pas la route. Le tout en direct au 20h...
et 1, et 2, et 3 votes!!
Sacré boulot !

Au passage, le trou de la sécu tient pour bonne part pareillement aux allégements et exonérations de cotisations patronales de sécurité sociales, qui constituent le bras armé des politiques de soutien à l'emploi de 20 ans. ( contrat de retour à l'emploi, allégement bas salaire, aide au temps partiel, contrat initiative emploi, contrat insertion revenu minimum d'activité, contrat unique d'insertion, et j'en passe ) autant de mesures sensées encouragées les entreprises à embaucher des gens dont elles n'ont pas vraiment besoin, juste pour lutter contre le chômage, principe jamais démontré et mesures qui ont plutôt un effet d'aubaine pour les recruteurs.
A défaut d'augmenter les cotisations ou de remettre en cause toute la politique fiscale depuis 2007, il apparaît donc, en l'état des informations qui ont filtré, que le plan gouvernemental sera loin du compte pour équilibrer le système de retraite.

Sera-t-il pour autant inutile ? Non. Mais il servira à autre chose. Comme nous l’avons déjà évoqué dans un précédent article, l’allongement de la durée de cotisation et le report de l’âge légal auront pour seul mérite d’améliorer les finances publiques à court terme. Mais le problème du financement du système de retraite restera entier.


C'est LA victoire politique qu'il faut que l'UMP remporte coûte que coûte pour préparer 2012. Si en plus cela permet de mettre encore plus à mal le système par répartition, en faisant une demi- ( contre ) réforme, c'est tout bénéf ! Après 2012 on viendra nous expliquer que non non et non décidemment la réforme de 2010 n'a pas été suffisante, vous voyez bien, il faut faire un système par ca-pi-ta-li-sa-tion, cher au frère du président de la République http://www.rue89.com/2010/03/03/retraites-la-reforme-revee-de-nicolas-et-guillaume-sarkozy-141278?page=5.

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Merci, du beau boulot !

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