Rentrée littéraire : comment les journalistes choisissent leurs favoris
Un premier roman d'un auteur inconnu, un sujet inattendu (la biographie de Xavier Niel, fondateur de Free): La théorie de l'information, de Aurélien Bellanger (Gallimard), a été désignée par plusieurs médias comme le roman de la rentrée (une grande interview dans Libé, et quatre pages dans Technikart, etc). Un conte de fées ? Pour surnager médiatiquement, si l'on n'est pas déjà auteur à succès, mieux vaut choisir un sujet médiatisable, ou... le bon éditeur. Zoom sur quelques règles de survie dans la rentrée littéraire.
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Derniers commentaires
"Je suis un des écrivains français les plus détestés. Position intéressante, qui fait de moi un être d'exception", déclare le sombre et puant trou du cul.
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composé de trois parties linéaires à la chronologie plus ennuyeuse qu’un calendrier de l’Avent, La Théorie de l’information déçoit dès les premières pages et sa structure se dévoile plus vite que la strip-teaseuse du peep-show que le personnage principal fréquentera vers la page 108.
Il cite @si en note, pour préciser avoir lu ce qui en était dit ici, après sa rédaction.
http://blogs.mediapart.fr/edition/bookclub/article/270812/la-theorie-de-l-information-c-est-wiki-qui-dit-qu-y-est
Mare des cumulards ! Ils accaparent l'espace médiatique.
Les rédacteurs en chef feraient mieux d'embaucher de nouveaux critiques littéraires.
y pu le sexe le p'tit dernier!!
ça nous change de Houellebecq...
(L'autofictif, ce lundi 27 août)
Entre autres bénéfices et privilèges, ma qualité de feuilletoniste du Monde des livres me donne droit à une loge d’où j’assiste gracieusement chaque semaine à une scène de sodomie. Je m’empresse de préciser que j’ignorais cet avantage en acceptant l’emploi ; ce n’est donc pas ce qui m’a décidé.
Mais c’est ainsi ; je jouis à ce poste d’un point de vue tout à fait singulier sur la littérature : jamais les personnages de roman n’avaient si volontiers offert leur trou de balle aux regards et à l’intromission, c’était même à se demander s’ils en étaient pourvus auparavant, s’ils ne cachaient pas honteusement ce vice de conformité sous les crinolines et les redingotes. Cette hypocrisie n’a plus cours. Dans les derniers livres d’Anne Weber, Guillaume de Sardes, Nicolas Rey, Florian Zeller ou Christine Angot – de bons et de mauvais livres, là n’est pas notre propos –, le lecteur rencontre ainsi quelques pages plus étroites, plus resserrées, où il est invité à entrer plus avant dans l’intimité du personnage.
Mais tout de même, quel étrange rassemblement d’auteurs autour du petit orifice ! C’est à croire que nous avons affaire à une grande découverte ; et comme si, après avoir longtemps tâtonné, la littérature mettait enfin dans le mille.
http://l-autofictif.over-blog.com/
*allez, je laisse...
D'ailleurs l'énorme place consacrée à "La théorie de l'Information" dans Libé n'aura pas suffi à me convaincre, car Sylvain Bourmeau n'a pas caché ceci : "[...] une écriture transparente, un non-style revendiqué ou assumé qui, pour le coup, contraste avec celui, devenu classique, du plus lyrique des écrivains contemporains. Sans doute, ceux qui pensent encore qu'il faut impérativement un style (une langue disent-ils parfois) pour faire de la littérature - comme ils pensent sans doute qu'il faut un bon coup de pinceau pour faire de la peinture- trouveront-ils ce livre plat, voire indigne, insuffisamment littéraire. Tant pis pour eux."
Tant pis pour moi, donc.
Chloé Delaume ne voudrait-elle pas nous conseiller quelques "langues" de la rentrée littéraire ?
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Pourquoi cet effort particulier de Flammarion ? Adam est une prise de guerre de Flammarion (que vient de racheter...Gallimard, le monde est petit) à L'Olivier (filiale de La Martinière, comme le Seuil).
Y'a quelqu'un qui a compris cette phrase ?
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"Les journalistes sont un peu turfistes"
C'est très intéressant d'analyser ce mécanisme médiatique de "turfisme", mais là on ne parle pas de journalistes, mais de "critiques littéraires". En clair, de gens qui croient dur comme fer que, pour chacun, leur avis personnel compte et se doit d'être communiqué au vaste peuple bêlant. Et bien sûr, il s'agit de gens qui, à 99%, n'ont rien d'intéressant à dire, mais qui tiennent particulièrement à le faire savoir.
A chaque fois que l'on parle de critique littéraire, je me remémore la lecture de la critique faite aux "Contemplations" de Victor Hugo par un critique littéraire de l'époque qui disait en substance "voilà un recueil de poèmes largement inintéressant, à part les quelques poèmes où il s'agit de sa fille défunte; ce livre sera très vite oublié, contrairement à la poésie de [Tartempion] qui elle, assurément, restera à la postérité". Le "Tartempion" (j'ai jusqu'à oublié le vrai nom...) est, bien sûr, un auteur aujourd'hui totalement inconnu au bataillon.
Sur le principe de la "rentrée littéraire", il serait bon aussi de le remettre sacrément en question, puisqu'il est le système inventé par les critiques et les grosses maisons d'éditions pour assoir leur hégémonie culturelle et propagandiste.
Ou est-ce qu'il existe des gens comme moi qui attendent la sortie en poche, parce que c'est moins cher, et surtout plus transportable ?
A part ma grand-mère dont la vue baisse, et qui a besoin de gros caractères, qui réussit à lire ce type de gros livres ?
Et est-ce qu'il est nécessaire de lire le livre à la sortie ? La problématique pour le cinéma est un peu différente, les films ne restent pas longtemps en salles... Mais les livres !
Ben wouai, l'histoire des équilibres ponctuées, Gould & Eldrege, cela date de 1972... 40 ans de retard. :P
yG
yG
Enfin, le confort de lecture compte, passer vingt heures et plus pour un gros roman avec un grand format, c'est appréciable, lorsque les éditeurs font bien le travail.
J'ajouterai que la littérature, ce n'est pas cher, contrairement à ce qu'on assène. Un gros lecteur, il y en a moins de 10 % en gros, qui lissent deux romans par mois en moyenne... cela fait un budget allant de 15 à 50 euro, soit bien moindre que ce que nombre de personne dépensent en jeux de grattage et autres lotos.
Rapporté au nombre d'heures de loisir/réflexion/émotion, c'est le loisir culturel probablement le moins cher, après regarder les nuages. Le cinéma est largement plus cher, sans parler de la bd...
yG
.D'ou l'idée d'attendre. Mais comme tu dis tous ne finissent pas en poche (pourquoi ?) et donc la bibliothèque est là pour pallier. Sinon se les faire prêter aussi. Moi je suis du "baby-boom" et le "livre" je le mange en grande quantité : plusieurs par mois !
Si je devais les acheter j'y passerais des fortunes même en poche. Quand je bossais plus oui mais maintenant c'est très dur. J'avoue que je m'habille moins souvent pour avoir la possibilité de m'acheter quelques poches.
Voilà qui est paradoxal, car, moins on a d'habit, moins on a de poches...
;) yG
:-) :-)
Yannick G : one pohint.
C'est pourquoi j'achète des livres, lorsque j'ai un peu d'argent d'avance, au lieu de le placer sur un livret A ou avant de m'acheter n'importe quoi d'autres de plus superficiel...
Bref, rien à la banque, et pourtant, j'ai tout dans des coffres, en attendant que je trouve le temps (oui, je pourrai en prendre sur celui que je passe ici pensent d'aucuns :P) d'épuiser ma réserve.
yG
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Cela nous amène à la pratique de la lecture, vous lisez dans les transports ou en dehors de chez vous par conséquent.
Pour ma part, je lis devant mon ordinateur allumé, dans le calme de ma chambrée, depuis quelques années déjà, en activant le logiciel audacity pour l'enregistrement sonore, puis, lorsque je trouve le temps, je finalise, je coupe les erreurs de lecture. Cela me ralentit passablement, mais au final, lorsque je pose le livre sur une étagère, je sais qu'il n'est pas perdu dans les limbes de ma mémoire.
Il y a trois époques sur mes rayonnages, l'époque d'avant le stabilo, le livre n'est plus qu'un amas de lettres, aucune trace, le vide sidéral, beurk, il est mort (c'est pourquoi je n'emprunte aucun livre en bibliothèque, on ne peut écrire dessus, ce qui ne m’empêche pas de faire la brocante annuel des bibliothèques locales (1 euro le grand format presque neuf, qui dit mieux ?, où vous notez avec désespoir que le livre que vous vouliez depuis des années n'a pas été emprunté une seule fois par un habitué des lieux...).
La suivante, celle d'après le stabilo, celle qui me permet d'ouvrir un ouvrage et de tomber sur un passage qui m'a ému, amusé, intrigué, interpellé, bref, qui me signale mon rapport à cette oeuvre à cette époque, une formidable machine à remonter le temps que ses couleurs explosives sur ces caractères noirs sur fond blanc.
Enfin, la dernière époque, stabilo + micro, et là, enfin, la sérénité, donner voix, résonance aux mots, les faire sien, véritablement, durablement.
yG
Les acheter ? Nan. Trop chers, et souvent nuls dès le premier tiers...
Et j'en ai un stock que j'ai achetés avant de quitter Paris... plutôt des essais. J'attends des temps meilleurs (d'être plus optimiste) avant de me plonger dedans...
C'est comme ça que j'ai acheté un Harry Potter à un euro au lieu de faire la queue dès minuit devant Gagallimard.
gamma
juste pour rire ? :
Il n'existe qu'une seule littérature elle est à St Germain des prés. Heu ben non ?
Comme pour Cannes au cinéma, qui est bien plus intéressant pour sa sélection que pour son palmarès, on ne parle littérature qu'à ce moment-là de l'année dans la presse, alors autant en profiter pour faire son petit marché, ses repérages.
Les inrocks en ont sélectionné en gros, un petit dixième, c'est déjà énorme, et j'en ai déjà repéré quelques-uns qui me tentent pas mal et d'autres que j'ai aussitôt mis dans mon panier ou acheté, comme le dernier Richard Powers, critiqué positivement à la fois dans Télérama et les Inrocks et dont j'ai apprécié deux précédents ouvrages, de quoi passer à la caisse sans inquiétude et plus important encore, avec enthousiasme.
yG
Je vais vite le commander sur Amazon, mon fournisseur attitré.
On a envie de leur dire "on vous laisse entre vous". Surtout qu'il est facile de continuer à lire des livres sans lire la presse.
Qui lit la presse? Même quand on l'achète, on a du mal. On regarde les images.
J'aime bien les livres qu'on avale d'un coup pendant un voyage en train, il suffisait presque de dire ça pour me convaincre... Mais dans un tweet il est dit "surtout si on est au Monde", le livre est intéressant pour les gens du milieu de l'information, mais pour nous?
Je préférerai la biographie romancée d'un gardien de phare que celle de Niels. (Comme c'est électrifié et commandé à distance, il n'y en a plus de gardien de phare, donc probable que l'auteur sera un vrai écrivain.)
Et c'est Marc Voinchet apparemment, Laure.