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Rapport Gallois : comment j'ai compté les robots dans la mousse

Dans la mousse de la médiatisation du rapport Gallois, j'ai bien failli me noyer, et ne trouver aucun angle de chronique. Jusqu'à ce que je sois sauvée par des robots. Mais à propos, comment s'explique cette hystérie médiatique ? Pourquoi le fait qu'un patron propose des remèdes de patron a-t-il provoqué cet emballement ? Tentatives de réponse.

Derniers commentaires

Bonjour
J'engage les éconautes à lire cet article paru sur le site de Paul Jorion qui indique courbes officielles de l'INSSE à l'appui que le capital pèse plus négativement sur la compétitivité que les salaires avec les prélèvements sociaux.
Gallois a des oeillères et c'est prouvé.
Merci pour cet article au contenu intéressant, et en plus agréable à lire car joliment tourné.

Aujourd'hui le 13 novembre on n'en parle plus nulle part, du Rapport Gallois. Sic transit gloria mundi.
« Ça créait du groupe »

Supprimer les cafetières, ça doit être bon pour la compétitivité. Des fois que les chinois se mettent à distribuer le courrier à notre place. Ou pire : les Roumains.
« Le principal impact du crédit d’impôt, ce sera la restauration des marges des entreprises ».
[Jean-François Pilliard, délégué général de l’UIMM & responsable des questions de protection sociale au Medef] http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/interview/0202373621876-jean-francois-pilliard-il-faut-engager-des-maintenant-la-reforme-du-financement-de-la-protection-sociale-508953.php
Est-ce que quelqu'un sait si Gallois a été payé pour faire ce rapport ?
A propos de compétitivité et du rapport Gallois, on a heureusement aussi quelques bonnes lectures :
- le document d'ATTAC - fondation Copernic (cité plus haut),
- un billet de Jorion,
- un billet de Mélenchon, qui démonte bien l'escroquerie de "la marge des entreprises françaises, trop faible pour les investissements", mais calculée après distribution des dividendes, sans qu'on compare jamais les montants distribués en France et ailleurs.
Quand un gouvernement qui se dit de gauche, fait appel à un patron qui se dit de gauche pour envisager ensemble une vraie politique de droite, avec le sempiternelles ritournelles accompagnatrices des ajustements structurels, baisses des charges ( c'tes à dire de la part mutualisée des salaires), ce ne sont pas des râleries que cela devrait causer, mais une révolution.

Mais continuons à baisser encore le niveau des vie des français, en priant les déités de l'économie qu'elle nous envoient de la croissance salvatrice, et si pour cela il faut des sacrifices humains, allons y gaiement ... Je suis curieux de voir quand cette plongée vers l'abîme finira par générer une véritable situation insurrectionnelle. Tant vont les cruches à l'eau qu'elles finiront par vous casser la gueule messieurs les ajusteurs de structures ...
Malgré une consommation de chocolat par habitant presque double de celle de la France, le nombre de prix Nobel par habitant obtenu par l’Allemagne est à peine supérieur à celui de la France http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/10/12/qi-le-chocolat-peche-mignon-des-prix-nobel/. La France pourrait aisément dépasser l’Allemagne : en effet, les « comparaisons européennes font apparaître la présomption d’un lien entre le niveau du taux de TVA et le niveau de consommation. La France est l’un des pays européen où le taux de TVA applicable au chocolat et à la confiserie est le plus élevé : 20,6 %, contre 6 % en Belgique, 7 % en Allemagne, 2 % en Suisse, 10 % en Italie » http://www.senat.fr/rap/l96-353/l96-353_mono.html#RTFToC11. Et que nous proposent Louis Gallois et le gouvernement ? : une hausse de la TVA sur le chocolat.
C'est pas tant d'un problème de robots, mais de machines de production en général :

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20121029trib000727812/le-cout-du-travail-n-explique-pas-tout-l-appel-de-76-industriels-pour-une-autre-competitivite.html

Il s'agit d'un sous investissement en outils de production lié entre autres à des marges faibles, à une part des profits pas suffisamment réinvestis.
Sinon, on peut revenir au XIX ème siècle, pas sûrs que les produits trouvent acquéreurs et que ca crée de l'emploi et des salaires.

Curieux qu'une journaliste économique écrive un tel article...
C'est pas tant un problème de robots, mais de machines de production en général :
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20121029trib000727812/le-cout-du-travail-n-explique-pas-tout-l-appel-de-76-industriels-pour-une-autre-competitivite.html

Il s'agit d'un sous investissement en outils de production lié entre autres à des marges faibles, à une part des profits pas suffisamment réinvestis.
Sinon, on peut revenir au XIX ème siècle, pas sûrs que les produits trouvent acquéreurs et que ca crée de l'emploi et des salaires.

Curieux qu'une journaliste économique écrive un tel article.
Tout aussi curieux que l'on persiste à croire que la compétition pour produire toujours plus et moins cher que son voisin débouche sur un monde possible. Surtout quand on décide de faire précéder la demande et le besoin par l'offre (totalitaire) dans le but de créer des dépendances à la sur consommation. L'outil de production est d'ores et déjà complètement sur dimensionné, pour produire certes des ifaunes totalement indispensables, mais surtout obsolètes dans les 6 mois qui suivent leur sortie. La course à la sur production et à l'éradication des concurrents ne crée pas des emplois, elle les détruit, et la planète avec. Si vous ne voyez pas une véritable guerre mondiale dans ce processus... Plutôt que de revenir au 19ème siècle, réplique toujours savoureuse mais on pouvait aussi dire "à la calèche", "à la bougie", la question est bien de savoir si notre "modèle" économique ne nous condamne pas à très court terme au retour à la bête sauvage dont nombre de contemporains ont déjà acquis le comportement (pardon à la bête, qui n'en peut mais ; ah, la parole 12ème). Ceci dans la perspective où l'homme survivrait au désastre.
Bonjour
Il s'agit d'un sous investissement en outils de production lié entre autres à des marges faibles, à une part des profits pas suffisamment réinvestis.
Soyons clairs sur le sujet, les marges sont données après distribution des dividendes, et là on comprend mieux pourquoi elles sont faibles.
En gros on préfère sucrer les actionnaires plutôt que d'investir dans l'outil de production ou de distribuer les bénéfices aux salariés.
Et puis au Japon y en a plus qu’en Amérique du Nord et deux fois plus qu’en Allemagne et en France y en a deux fois plus qu’au Royaume-Uni et bientôt y en aura plus en Corée du Sud qu’en Allemagne mais l’Inde n’est pas près de rattraper la France http://www.ifr.org/industrial-robots/statistics/.
Hors-sujet mais irrésistible : les banques françaises se mettent à la titrisation (façon subprimes). C'est dans le Wall Street Journal.
Il faudrait nous ressortir les images (récentes) où Hollande ou Ayrault clame qu'une augmentation de la TVA est injuste car elle pénalise le pouvoir d'achat des plus pauvres.
Moi y a un truc qui m'a fait tilt... surtout en ces jours se rapprochant du 11 novembre.

Vous trouvez pas que ces deux lignes Allemagne : tant, France : beaucoup moins, a des relans de nos vieux cours d'histoire où l'on voyait que la patrie (déjà) en déclin possédait moins de chars que son voisin ?

Je me dis que ça peut augmenter l'effet de suggestion du propos...


et en plus ils nous refourguent l'Italie comme autre point de comparaison ! je trouve vraiment qu'il y a là quelque chose de saisissant
Super bien cet article Anne Sophie, si je puis me permettre, surtout à une heure si tardive (ou matutinale, comme dirait la tête de Gallois)… ! Je me disais bien, aussi, qu'il y avait un truc intelligent à dire sur ce sujet. Et bien que je suis fan (du site, de vous, des émissions), j'aurais pas parié qu'il vienne si vite et tellement d'ici. Keep thinking; and screening, please !
Merci Anne-So (pardon, je regarde trop Schneiderman), j'ai tout compris qu'est-ce que vous dites... Je ne plaisante pas, j'aime cet article, est-ce grave, est-ce le signe qu'il est partisan et moi avec ? Cela me fascine de voir que ce que je comprends ne recueille que l'infime bruissement d'une petite mousse qui meurt dans le chaos des contestations sauvages des experts en tout, pour qui en effet les choses sont ce qu'elles sont. Autrement dit ce que les meilleurs porte-voix nous cornent dans le pavillon (de banlieue pour les plus nantis). Autrement dit entre autre oui, il faut se coucher (mais c'est peut-être de l'ironie), non le robot bien conçu ne remplace pas l'ouvrier mais lui rend la vie plus belle (qui conçoit les robots au fait, dans quel but, qui les achète, dans quelle perspective, voilà qui ramène la probabilité du robot tueur d'emploi au premier plan). En fait, pourquoi commente-je, me demande-je :( Ce chaos médiatique tend vers la division et le conflit, jamais vers la concorde (à son arc du triomphe facile). Pardon pour les parenthèses sans fin, c'était mon humeur de la nuit sombre qui s'est abattue sur nos campagnes... euh il y a 6 heures.
La question de la robotique est la bonne question. Je regrette que vous l'ayez évoqué avec ce qui m'a semblé être de la désinvolture. Depuis des siècles on remplace du travail humain par du travail automatisé, et ça va en s'accélérant. Mon travail de développeur consiste à supprimer des postes peu qualifiés dans mon entreprise, et ce n'est pas sale.
Le problème, c'est de continuer à penser qu'il faut avoir un emploi pour manger, pour avoir le droit de vivre dignement.
Un revenu de base inconditionnel permettrait de rémunérer le travail libre (bénévolat, éducation des enfants, logiciel libre...), de diminuer la part de l'emploi dans le budget des entreprises, de changer le rapport de force entre employé et employeur dans la négociation du salaire et des conditions de travail, permettre à chacun de développer ses idées et projets, anéantir la pauvreté, casser la dépendance de certaines femmes au sein du couple, garantir l'accès aux études...
L'automatisation du travail est une bonne chose, on l'a voulue, et maintenant tout le monde se plaint du "coût" du travail et d'un taux de chômage qui semble incompressible : le problème, c'est le système ancestral et inefficace de distribution des revenus. Arrêtons de demander plus d'emplois, le droit à l'emploi ou la diminution du coût de l'emploi, et attelons nous plutôt à détruire l'emploi et le remplacer par de la rationalisation (robotique ou systémique) et du travail libre.


le revenu de base

Edit : Animal Collective a déjà évoquer la question de la robotique avec la vision de Bernard Friot, désolé je ne vous avais pas vu.
Bonsoir,
J'attendais avec impatience l'analyse de notre éconaute sur les annonces du gouvernement suite au rapport Gallois.

Depuis plusieurs mois, j'essayais de ne pas laisser trop vite s'échapper le plaisir d'avoir un président normal, de ne plus être un sujet de Sarkozy, je voulais lui faire crédit de sa bonne foi, de sa bonne volonté.
Je n'ai pas craqué avec la confirmation de ND des Landes ni avec le renvoi de la ministre écolo qui n'a pas voulu se coucher devant Shell, j'ai tenu bon avec les reculades suite aux "pigeons", j'ai commencé à douter de ma résistance avec le "moment inopportun" pour le droit de vote des immigrés, mais là je n'y arrive plus, malgré toute ma bonne volonté.

Suivre les préconisations d'un rapport d'un patron, quel message.
Piketty pique sa colère dans "le monde d'aujourd'hui". Baisser les "charges" des entreprises, augmenter la TVA, politique de gauche ???
Il semble que Schroder a enjoint Hollande de faire les "réformes" qu'il a eu le "courage" de faire. Courage de renier les aspirations des plus faibles ?
Un financier disait que l'enjeu du prochain quinquennat pour "lémarchés" était la fin du CDI. Combien de temps pour cette réforme courageuse ?
On dirait que le gouvernement cherche à obtenir la reconnaissance de la droite, "regardez, si, si, je suis crédible, je fais ce que vous préconisiez, reconnaissez le !" Comme avait dit un jour Guy Bedos, pourquoi la gauche cherche t-elle à satisfaire les électeurs de droite et pas ses propres électeurs ???

Mais on va où là ?

Merci quand même, Anne-Sophie
En arrêtant de payer les employés, nos entreprises seront plus compétitives et ainsi, il y aura du travail pour tout le monde...
Merci Anne-Sophie pour l'article.
Concernant le passage sur les robots, je vois deux manières dont cela peut tourner : 1) les capitalistes en plus de continuer à délocaliser à tour de bras, automatisent de plus en plus les usines, les services ect. ils n'ont plus de charges à payer vu qu'ils n'embochent quasiment plus d'humains, se remplissent encore plus les poches, pendant que la majorité subit d'autant plus de chomage, est obligée d'accepter toujours plus des métiers dénués de sens, anti-sociaux...
2) A contrario si on met en plus en place un salaire universel (ou un de ses dérivés ; voir les travaux de Bernard Friot) assez conséquent pour donner la possiblité de vivre dignement sans autre apport, la robotisation permet de faire faire les travaux nécessaires, mais répétitifs, dangeureux ou simplement automatisables. Et chacun de se recentrer sur l'essentiel : les activités sociales, artistiques, politiques (démocratie directe) selon son envie.


Les patrons de gauche, comme les poissons volants, ne constituent pas la majorité du genre...

tiré du film plus que jamais actuel, le Président (1961), extrait savoureux, faites pas attention le titre est abscons.
Un nouveau crédit d'impôt : la niche fiscale si chère à DS a de beaux jours devant elle.
"pendant des semaines, un matraquage sur le thème: le prix du travail est excessif, répété sur tous les tons et sur toutes les antennes. Ce matin, l'oeuf est pondu et que voyons-nous ? Le prix du travail est excessif !"
Y a-t-il besoin de commenter plus?
PS : si j'osais, Anne-Sophie, je vous demanderais de nous dire s'il est vrai que les dividendes ont ces dernières années augmenté beaucoup plus que les investissements (je n'ai pas trouvé la source de cette affirmation d'un dangereux populiste).
Wa, excellent: les entrepreneurs "ont besoin – ils le répètent chaque fois qu’on les interroge – de stabilité et de visibilité à long terme".
Ben Parisot n'avait pas dit que la précarité (des sentiments, des emplois...), c'est la vie?
"C'était pas la peine,c'était pas la peine assurément de changer de gouvernement..."Un air connu d'une opérette:"la fille de madame Angot "tristement d'actualité.La raison des plus forts a gagné...La compétitivité...Voilà le salut de demain ?Pour qui ? Hélas.
[quote=Parce qu’il a l’étiquette "de gauche" ? Gallois est avant tout un patron]

Merci d'avoir tout résumé en une phrase.
Ce rapport et la soumission de Hollande qui renie une à une ses promesses m'ont rappelé un article de blog qui fouette le sang, reprenant des déclarations d'un écrivain italien, Edoardo Sanguinetti, intitulé "je hais les patrons".
la France compte 33 000 robots quand l’Allemagne en possède 145 000 (et l’Italie 62 000 rappelle Gallois, déconfit de se faire battre par des Italiens, un comble)

J'pige pas. Si j'ai un gros robot fait-tout dans ma cuisine, je suis mieux loti que mes voisins qui ont des petits robots spécialisés, non ? Ou alors je suis bête, j'ai pas fait l'ENA c'est vrai.
[quote=anne sophie jacques]Et quand bien même il y aurait peu de robots en France, est-ce pour autant un signe de déclin ? Le robot n’est-il pas à l’origine des destructions de l’emploi ? Je pose vraiment la question, je ne préjuge de rien.
Les robots sont comme les lois: s'ils sont commandés et construits par des patrons, oui, ils détruisent des emplois. Mais telle n'est pas la nature du robot, de tous les robots.

Tout dépend du Cahier Des Charges: est-ce qu'on veut un robot qui améliore les conditions de travail, l'ergonomie et la sécurité d'un poste ? Ou est-ce qu'on veut un salarié qui ne dort pas, qui ne mange pas, qui ne se syndique pas, qui n'a pas de religion, qui ne tombe pas enceinte, qui n'a pas d'enfant, qui ne prend pas de vacances, qui n'a pas de revendications salariales...

Toute la question est de savoir qui crée les robots. Toute la question est de savoir qui organise le travail. La question est de savoir qui fait les lois. Et c'est exactement, in fine, la question que pose votre chronique.
Un robot à quatre mains, ça compte double ?
Montez le son.
Après avoir bien pleuré sur les Caliméros qui font Paris-Deauville en Panamera, je refais le plaidoyer du blogueur :

"Les employés des chefs d’entreprise ont toujours le sentiment d’être cloués au pilori ; ils ont besoin d’être reconnus pour leur contribution au développement de l’économie. Ils veulent qu’on leur fasse confiance. Il appartient à l’État de créer cette confiance. Elle constitue une partie essentielle du climat dont dépend la décision d’investir. Ils ont également besoin – ils le répètent chaque fois qu’on les interroge mais on ne les interroge pas – de stabilité et de visibilité à long terme et plus globalement d’un vie digne."

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