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Prostitution : Caubère, "bon client" inattendu des médias

De client de prostituées à "bon client" des médias. Le 13 mars, la mission parlementaire sur la prostitution, présidée par la socialiste Danielle Bousquet et l'UMP Guy Geoffroy, a rendu son rapport, qui propose –entre autres– de pénaliser les clients de prostituées, afin de les responsabiliser. Pour aborder le sujet, les médias ont trouvé "leur" client: le comédien Philippe Caubère.

Derniers commentaires

Voilà comme ça ça lui donne l'impression de résister. Et puis on continue le process.
Une tribune intéressante sur Rue89 pour élargir un peu ses opinions :
http://www.rue89.com/2011/04/21/pour-jouir-sans-entrave-vive-le-sexe-gratuit-200866
Ce n'est pas un métier comme un autre. C'est juste une forme de sexualité comme une autre... une sexualité vénale.

Beaucoup d'escort girls avaient pour habitude d'avoir de nombreuses aventures d'une nuit.
ou d'être carrément libertines, elles fréquentaient des boites échangistes.
Et puis un jour certaines se disent pourquoi ne pas être vénales ?

Vous pouvez voir certains témoignages de ce genre dans le documentaire de Mireille Darc : "Pas sur la bouche".

Sont elles irresponsables comme des enfants pour autant ?
Comme disait froidement la militante anti-prostitution dans le dernier "ce soir ou jamais".
"Elles ne sont pas conscientes, elles ont besoin d'être "réeduqué".

Un vaste programme en perspective...
L'autre soir chez Taddéï, une avocate défendait ce projet de loi en invoquant un argument qui me paraissait légèrement à côté de la plaque et en restant sourde aux arguments qui lui étaient opposés.
Pour elle le problème de la prostitution c'est que la femme soit considéré comme un objet, la solution serait de l'en sortir en lui expliquant que ce n'est pas normal. Grande frustration de ne voir personne lui montrer le caractère inapproprié de ses prédications.
En l'occurrence si son problème était réellement que la femme soit considérée comme un objet, pourquoi ne pas s'attaquer aussi aux top models, ou à la représentation des femmes dans la pub, voire dans les médias. Ce à quoi je m'attends à entendre, que le problème de la prostitution c'est la misère et la souffrance. Ce qui ne serait plus le même problème que celui invoqué.

Mais il faut considérer plusieurs motivations qu'ont certaines femmes à se prostituer:
1- Forcée par un proxo.
2- Pour raisons économiques.
3- Par choix (ça existe forcément).

Alors on veut empêcher à ces femmes qui souffrent d'une situation (donc surtout les deux premiers cas) la violence et l'aliénation. On va donc mettre en place des amendes pour les clients. Ce qui va forcer ces femmes à être plus discrète et trouver des endroits où pouvoir récupérer la clientèle (fortement motivé en ce sens par le proxo, ou des dettes, la drogue, la faim que sais-je), endroits changeants, glauques, en dehors de toute protection (surtout celle sans mac), bref on va précariser leur métier. Ainsi le proxo devant des résultats à la baisse, se verra plus violent, et finira par déménager tout ce petit monde dans un pays à la législation plus avantageuse. Celle sans proxo se verra économiquement très embêtée et sera peut-être amenée à considérer une conversion, voire à trouver un moyen par le net, celle qui agit ainsi par choix, sera probablement très embêtée elle aussi.

Donc on peut imaginer que les plus fragiles dans ce cas là, ne seront pas extirpés de la souffrance ou de l'aliénation avec cette loi, ce sera peut-être même le contraire, et que parmi les plus libres, qui doivent certes représenter une grande minorité, je suis persuadé que certaines trouveront que faire caissière payé au lance pierre est une plus grande souffrance encore.

En somme cette loi me paraît contreproductive et ne pas du tout viser le bien-être des femmes, mais surtout son égo bien pensant et hypocrite de bourgeois.

Enfin cela pose deux autres questions. Dans un monde parfaitement moral, il serait effectivement appréciable que la prostitution n'existe pas, mais quand on fait une simple sociologie des rapports hommes/femmes, et malheureusement encore très souvent aujourd'hui, comment explique-t-on le lien socio culturel qui s'établit entre richesse et beauté, l'idée plus ou moins consciente dans notre société que la beauté d'une femme à une valeur respective en statut social de l'homme, à la manière des moeurs de je ne sais plus quel peuple ancien, raconté par Hérodote, qui mettait les femmes en âge d'être mariées aux enchères, ainsi les plus belles se liait avec les riches, et les plus laides avec les pauvres. C'est une façon de voir la femme comme un objet, et malheureusement cela va bien plus loin que la prostitution, c'est ainsi que se forme plus ou moins consciemment beaucoup de couples, et que beaucoup de femmes elles-même (sans parler des hommes) pensent encore aujourd'hui. La femme comme objet me paraît être un problème encore très présent, et le rapport prostitutionnel bien plus complexe qu'on ne voudrait le voir.

Enfin, encore Hérodote, si je me rappelle bien parle d'un autre peuple (les perses peut-être je ne me souviens plus) qui auraient voués à un genre d'Aphrodite, un temple où les femmes, de toutes conditions sociales seraient tenues par la coutume de venir une fois dans leur vie pour se prostituer en échange même d'une somme définie par l'homme, que la femme ne peut refuser parce que l'argent est sacré. Son devoir envers la déesse les aurait par ailleurs tenues de ne pas quitter ce temple tant qu'elle n'auraient pas été choisies par un homme. Ainsi dans cette coutume (si tant est que cela ait réellement existé car il est toujours difficile d'authentifier les anecdote d'Hérodote) la prostitution serait pensée bien au-delà de la contrainte économique, et vue comme une nécessité inhérente à une communauté. Ce qui m'amène à ma dernière question.
La prostitution n'est-elle pas un mal nécessaire, une soupape, permettant de réguler tout mouvement de frustration et de violence incontrolée résultant chez certains d'une trop grande misère sexuelle?
Sujet bien complexe.
La lutte contre la prostitution forcée est bien sure essentielle, ce n'est pas la peine de revenir sur un point qui fait l'unanimité.

Mais cette possible interdiction soulève quand même la question des libertés individuelles... Car oui, c'est parfois un choix pour certaines Prostituées. Virginie Despentes (D@ns le texte) en parle par exemple.

Les féministes ont souvent utilisé cet argument pour défendre l'avortement, maintenant certain(e)s ont l'air d'avoir oublié
cette fameuse "liberté de disposer de son corps".

Maintenant si on interdit, je suppose qu'il faudra interdire aussi la pornographie ?
Les actrices étant aussi des "travailleuses du sexe".
Après tout, ce sont des prostituées qu'on film tout bêtement.

ça va faire pas mal de choses à interdire... Mais bon, c'est dans l'air du temps.
Merci pour cet intéressant et démoralisant article, chère Laure.
J'adore ce genre de forums...

J'imagine cinq minutes tous ceux qui sont "absolument contre l'interdiction de la prostitution", traitant les "abolitionnistes" de "culs bénits"... n'est-ce pas Yannick G... Si, si, le même qui défend la cause des femmes opprimées sous le voile. Pauvre type. Qui vit derrière son clavier, faute de mieux. Mais il n'est pas le seul, apparemment.

Je les imagine, tous ces grands philosophes du café du commerce asiesque, cinq minutes sur un trottoir, dans la peau de celles qui font le tapin, censément par choix, ou "parce qu'elles aiment ça, les salopes", ou parce que "c'est moins fatigant de faire la pute que de nettoyer les chiottes"...

Je les imagine ... Se faire mettre dans tous les orifices possibles. Se faire violer. Se faire fracasser de coups (ben oui, certains "clients" aiment ça, cogner, hein), se faire pisser ou chier dessus (pardon, Mireille, c'est pas moi, c'est Tourette...) et continuer à tenir leur discours "libéral".

Et je rigole ...

Les femmes ici ne sont considérées que comme des marchandises, comme le contenu d'un caddie de chez Leclerc.
En tout cas, je trouve tellement triste le fait qu'un immense acteur comme Philippe Caubère ne passe à la télé que pour ses engagements, et non pour ses pièces. Pour être médiatisé télévisuellement, il faut faire du cinéma ou de la politique. Une autre des raisons qui me fait apprécier l'internet et arrêt sur images.
Pour ceux qui adorent la parole des prostituées "travailleuses libres", un autre son de cloche.
moi en tous cas (puisque c'est moi qui ai mis le lien), je n'adore pas, mais j'estime que toutes ces paroles méritent d'être prises en compte.
Ça vous est si difficile de comprendre que la vérité est complexe, contradictoire ?

D'autre part, si vous écoutez des ouvrières, des employées parler de leur travail, de la façon dont on les traite (la hiérarchie, les clients dans les métiers de service, le mépris, les abus de pouvoir, les abus sexuels...), dont leur corps est humilié et aliéné, dont toute leur vie est abîmée par le travail...
Et je parle au féminin, là, mais c'est pour tout le monde : j'ai souvenir d'un copain manœuvre maçon : "oh moi, tu sais, ma répression sexuelle, c'est juste la journée de chantier..."

la focalisation sur la prostitution sert à ça : au déni de la souffrance au travail dans toutes les autres situations. De travail, ou de vie : aujourd'hui encore, je vous rappelle qu'une femme risque plus de mourir sous les coups de son époux que de tout autre agression. Faut-il prohiber la vie conjugale ?

La prohibition ne protègera personne de cette violence : elle servira juste à donner bonne conscience aux bien pensants.
La bataille à mener pour protéger les prostituées de proxénètes (source numéro 1 de la violence qu'elles subissent) et des clients, c'est de leur permettre d'accéder au droit commun. C'est la loi de tous qui protège le mieux les plus vulnérables, pas les lois d'exception.
1. 99% de la prostitution se passe selon les témoignages que vous devriez vraiment aller lire, 1% se passe de manière idyllique. Cette manière de voir défendue bec et ongle ce 1% pour nous dire que la prostitution c'est un travail comme un autre ne m'impressionne pas. Ce qui est complexe, ce sont les mécanismes de domination, de dépersonnalisation, de déréalisation à l'œuvre dans les 99% de cas. Vous avez pas l'air de la prendre beaucoup en compte, de cette complexité-là, vous qui venez me faire la leçon.

2.Il y a d'autres travaux pénibles, "donc" la prostitution c'est très bien. Et puis il y a de la famine dans le monde - il faudrait sauter des repas ?

Où est-ce que j'ai parlé de prohibition ? Où est-ce que j'ai dit qu'il ne fallait pas se préoccuper de la violence au travail en général - quand, précisément, j'ai indiqué plus haut qu'il y avait des problèmes très généraux sur lesquels se pencher en priorité, dans lesquels précisément se tient la violence actuelle du monde libéral ? Et comment lutter contre la violence libérale si on en rajoute encore une couche en légitimant une activité qui est un archétype parfait de ce type de violence ?
vous distordez mes arguments, c'est chiant. vous supposez a priori que je n'ai pas lu ces témoignages, ou d'autres, ni, bien sûr, entendu des femmes parler de prostitution... comme vous me taxez "d'adorer" les autres témoignages... bref, au lieu d'argumenter et de lire vraiment, vous bidouillez.

beurk.

pour ce qui est de la prohibition, je vous rappelle que c'est le centre du débat aujourd'hui, et, en tout cas, le motif de mon intervention dans ce forum : ce projet de loi me scandalise.
Vous parlez de prendre en compte tous les témoignages - pour mettre en avant ceux qui raconte un choix et une vie agréable. On peut tout autant mettre en avant ceux, ultra-majoritaires, qui racontent des non-choix et des descentes aux enfers.
Vous choisissez pour l'instant clairement le premier cas - je ne "bidouille" pas.

Que ce projet de loi vous scandalise, est une chose ; que ça vous permette d'amalgamer condamnation morale de la prostitution en tant que pratique de domination dans le champ social, et volonté de prohibition par la loi, en voilà un, de bidouillage.
Parce qu'on peut très bien à la fois espérer la disparition de la prostitution, et ne pas vouloir d'un règlement de la question qui concrètement ne règlent pas le problème et empire la situation de personnes dont la vie est déjà un enfer.
Inversement, il n'y a pas besoin de vouloir montrer la prostitution comme un travail comme un autre pour déplorer ce genre de règlement.
mon père a été maçon presque toute sa vie, et adorait son travail, malgré sa dureté.
ma mère, femme de ménage (entre autres jobs de ce genre) qui lavait les toilettes d'autrui, faisait le sien avec conscience, aussi bien que si elle avait été prof d'histoire, ce qui était le rêve impossible de sa vie, car ses parents n'avaient pu que lui payer 4 années d'école primaire.

Je ne voudrais pas d'une vie si dure, je l'admets.
Et je reconnais la violence sur les corps : papa abîmé beaucoup trop vite par son travail, ma mère le corps enchaîné de douleurs articulaires très, trop jeune. Cela dit toute forme de travail affecte le corps, l'esprit. Mais pas seulement. Le travail construit, forge, grandit aussi. Il le peut. La violence actuelle procède à mon sens essentiellement du modèle économique que nous avons choisit et qui fondamentalement n'est pas rediscuté (enfin si, par des gens comme Mélenchon). C'est un modèle qui fabrique un certain type anthropologique, avide, écrasant, un peu comme le modèle de 1984 : "si vous désirez une image de l'avenir, imaginez une botte écrasant un visage" dit O'Brien à Winston.

Celui qui est maçon ou qui lave les toilettes n'est pas traité comme de la merde dans ce qu'il a de plus intime.
Ou alors je n'ai rien compris à la vie de mes parents. Ou alors ce sont des exceptions.

Vous ne pouvez pas vous abstraire des rapports sociaux, et dire que le commerce du sexe est identique par sa nature au commerce des bras comme force de travail. L'enjeu n'est pas le même. Fondamentalement je suis sensible à l'idée que nos corps nous appartiennent, qu'on fait ce qu'on veut de nos culs (me suis assez battue pour ça) mais quand on couche avec quelqu'un on donne aussi, malgré tout, me semble-t-il, c'est je pense inéliminable, quelque chose de nous mêmes qui échappe à la quantification, à l'objectivation, à la critérisation.
C'est pourquoi encore et toujours le métier de pute est, généralement, d'une grande violence. Le rapport monétaire induit sur le corps de/de la prestataire l'exercice d'un pouvoir qui touche à l'intime. Cet intime n'est pas en jeu pour le maçon lorsqu'il érige un mur ou pour une femme de ménage qui rend d'un endroit sale fait un endroit accueillant.

Si coucher avec quelqu'un était si anodin qu'on puisse le faire exactement comme on serre une main ou claque une bise, pourquoi éduquer les enfants et les ados à la sexualité ? Ne s'y joue-t-il pas quelque chose qui relève du respect que chacun a pour soi même ?
j'ai souvenir d'une patronne qui me faisait laver ses culottes à la main, en me réexpliquant à chaque fois comment savonner et frotter pour ne pas abîmer leur précieuse soie, et en me surveillant pendant l'opération... je ne sais pas si c'était moins intime que si elle m'avait carrément payée pour la branler.
je viens de demander à ma mère si ça lui était arrivé.
par chance non - des blouses en soie, de nuit m'a-t-elle dit - mais pas de culottes sous le regard d'une patronne manifestement dérangée.

Est-ce que cela signifie que faire la prostitution est équivalent par sa nature à laver les culottes de sa patronne ?
Si pour vous la réponse est positive, alors pourquoi considérer que la prostitution devrait être totalement libre ? Dans la mesure où votre expérience, comparable à la prostitution, vous a mis en souffrance ? Si tel est le cas on devrait plutôt concevoir les moyens d'éliminer complètement les conditions d'un travail humiliant, pas l'avaliser.

Notez que laver la lingerie d'autrui n'est pas nécessairement dégradant.
Ce sont les conditions spécifiques dans lesquelles vous l'avez fait qui le sont.
Mais peut-être pensez vous qu'en soi vendre du sexe n'est pas dégradant, et que ce sont les conditions de ce travail qui le sont.
je ne sais pas si ça a vraiment du sens : "dégradant", est-ce que c'est "en soi" ou au regard d'un système de valeurs, d'une morale ?
N'est-ce pas le jugement qu'on porte sur la prostitution qui en fait une expérience dégradante, le champ réservé au mépris, à la haine et à la violence ? Je trouve qu'on évacue un peu vite cette question-là. On crache sur la prostitution, puis on s'étonne que la pute soit couverte de crachats... Bien entendu, pour le cracheur ça peut être confortable.
Quant à moi, la certitude déjà ancienne que les plus putes ne sont pas toujours où on croit, et que le plus dégradant n'est pas de vendre du sexe, mais, par exemple (il y en a mille autres), de participer à des organisations de travail maltraitantes... cette certitude ne m'a pas toujours facilité la vie professionnelle.

mais, bien sûr, je constate que pour certains, pour beaucoup sans doute, vendre du sexe c'est plus dégradant que beaucoup d'autres choses — et je respecte ça aussi. Et donc je suis évidemment favorable à tout ce qui peut éviter à ceux qui le vivent ainsi d'y être assujettis. mais cette loi ne me semble même pas pragmatique... le proxénétisme est "interdit par la loi", n'est-ce pas ? Les mêmes qui nous expliquent que la loi ne suffit pas à l'empêcher voudraient nous faire croire que cette loi va empêcher la prostitution.

Et puis, je constate aussi que certain(e)s prostitué(e)s revendiquent d'être considérée comme des travailleuses ordinaires, ce que d'aucuns ont l'air de balayer un peu vite, en invalidant ces paroles minoritaires ; et chaque fois qu'une "valeur" se prétend universelle et prétend s'imposer à tous (c'est toujours pour protéger quelqu'un, vous pourrez noter), je me méfie. Surtout dans une société comme la notre, somme toute assez maltraitante... Ces personnes, il faut le noter, ne se posent en victimes mais plutôt en militant(e)s. Est-ce ça, au fond, qui dérange tant ?
"N'est-ce pas le jugement qu'on porte sur la prostitution qui en fait une expérience dégradante, le champ réservé au mépris, à la haine et à la violence ? Je trouve qu'on évacue un peu vite cette question-là. On crache sur la prostitution, puis on s'étonne que la pute soit couverte de crachats... ": cécile clozel

+1.

Commençons par lever l'opprobre traditionnel sur ces professionnels du sexe et nous aurons déjà contribué à amélioré un tant soit peu leurs conditions.

yG
Merci pour votre commentaire Cécile. Je suis d'accord avec vous.

Le proxénétisme est interdit par la loi. Que la loi soit appliquée. Et la prostitution n'est ni bonne ni mauvaise en soi. Ce sont les circonstances et les motifs de la pratiquer qui la rende bonne ou mauvaise.

Ce que la loi autorise, n'est pas une obligation. Que l'on réglemente des activités éventuellement dangereuses pour l'individu (prostitution, port d'arme, jeu d'argent, alcool, drogues, etc). Mais la prohibition (ou abolition) n'a pas de sens hormis si chacun pense que ses propres valeurs et ses propres tabous et interdits sont universelles.
Globalement d'accord avec votre message mais vous omettez 2 choses:
1- on couche avec qui on peut. Ça, ça vaut pour tout le monde sauf Brad Pitt et Johnny Depp. ( pouvez vous assurer que les rapport non tarifés se font entièrement dans un respect total et mutuel. Quand on couche avec quelqu'un, on donne, c'est vrai, mais parfois on cède aussi-surtout si on est une femme).
2- sur la violence du travail qui ne touche pas à l'intime, il faudrait demander aux suicidés de France telecom ( ha ben zut, ils ne répondent pas!)
Intéressantes objections.
Je viens de commencer "suicide et travail : que faire ?" de Christophe Dejours.
Si jamais ça m'inspire une réponse pertinente je posterai.
"2- sur la violence du travail qui ne touche pas à l'intime, il faudrait demander aux suicidés de France telecom ( ha ben zut, ils ne répondent pas!)"

Il est extraordinaire cet argument et il revient constamment dans le forum.
Ça mérite qu'on s'y arrête un peu car vous êtes très nombreux à en faire usage.

Ce que vous faites ici, c'est une comparaison entre les situations de différentes personnes dans leurs activités quotidiennes respectives. Vous soulignez qu'il y a de la violence dans le travail et que celle ci touche souvent à l'intime. Là, je suis personnellement parfaitement d'accord avec vous : on ne travaille pas impunément plusieurs heures par jours sans y mettre un tant soit peu d'affect. Personne ne travaille comme un robot et ceux qui sont soumis à ce type de management en souffrent terriblement.

Mais que nous enseigne le fait de remarquer, judicieusement je vous l'accorde, qu'il existe de la souffrance et de l'aliénation dans de nombreux secteurs d'activité ?
Quelle est la portée de cet argument ?

Le plus souvent, vous utilisez cet argument pour nier la spécificité du "travail" de prostitué. Car si l'aliénation et les blessures liées à notre activité quotidienne peuvent survenir dans toutes les formes d'activité alors il n'y aurait pas, selon vous, de violence imputable en soi à la prostitution comme activité. En gros, ce que vous pensez, c'est que le travail ou les rapports de pouvoir sont condamnables en eux-mêmes : le travail c'est la violence, c'est l'aliénation et il ne faut pas stigmatiser ou défavoriser une catégorie de travailleurs parmi d'autres au nom d'un principe moral discutable. Ai-je bien résumé ?

Cependant, nous pouvons opposer plusieurs choses à cette conception :

- premièrement, il est difficile de nier des différences qualitatives entre les professions possibles. Certains métiers sont reconnus comme étant plus épanouissant que d'autres. être mineur de fond, prostitué ou "bête de somme" sont des métiers que la majorité des gens préférerait ne pas exercer. Si on nous donne le choix, nous préférons presque tous devenir ingénieur ou commerçant ou jardinier plutôt que de descendre à la mine ou de vendre nos culs. Cette hiérarchisation qualitative des métiers fait assez consensus dans la population, vous ne pouvez pas le nier sans malhonnêteté intellectuelle.

- deuxièmement et c'est la conséquence logique du point précédent, l'argument de la violence généralisée et de la misère dans le travail ne signifie pas qu'il faille se résoudre à l'accepter tout azimut. Si les gens se suicident chez France Télécom, est-ce un argument pour faire de la prostitution un métier comme un autre ? On peut, au contraire lutter contre les formes d'oppressions dans le travail et lutter pour que les femmes qui sont économiquement et socialement obligées de se prostituer aient des choix différents à leur disposition. Idem pour la violence intime dans les autres métiers.

Croyez vous vraiment que beaucoup ferait le choix de la prostitution comme métier dans une société qui se préoccuperait véritablement de sa population et qui donnerait à ces personnes d'autres modes de rémunération possibles ?

D'ailleurs, combien de diplômées des grandes écoles font le choix "libre" d'aller se prostituer ?

La dimension économique de l'aliénation est donc ici primordiale et "Belle de jour" n'existe quasiment que dans le film de Bunuel.
Pas de reconnaissance de la "spécificité" du travail de prostituée je pense chez beaucoup de forumeurs mais bien assimilation des souffrances vécues dans d'autres professions à celle vécue par la plupart des prostituées, assimilation qui conduit à l'identité des mécanisme en œuvre.

Il faut donc argumenter très en profondeur sur ce qui fait la spécificité de l'engagement du corps, enfin du sexe en particulier.
Sachant que toute argumentation en ce sens sera perçue comme conduisant à l'impossibilité de disposer de soi en dehors du rapport tarifé, difficile de poursuivre le débat.
Le plus souvent, vous utilisez cet argument pour nier la spécificité du "travail" de prostitué. Car si l'aliénation et les blessures liées à notre activité quotidienne peuvent survenir dans toutes les formes d'activité alors il n'y aurait pas, selon vous, de violence imputable en soi à la prostitution comme activité. En gros, ce que vous pensez, c'est que le travail ou les rapports de pouvoir sont condamnables en eux-mêmes : le travail c'est la violence, c'est l'aliénation et il ne faut pas stigmatiser ou défavoriser une catégorie de travailleurs parmi d'autres au nom d'un principe moral discutable. Ai-je bien résumé ?

- deuxièmement et c'est la conséquence logique du point précédent, l'argument de la violence généralisée et de la misère dans le travail ne signifie pas qu'il faille se résoudre à l'accepter tout azimut. Si les gens se suicident chez France Télécom, est-ce un argument pour faire de la prostitution un métier comme un autre ? On peut, au contraire lutter contre les formes d'oppressions dans le travail et lutter pour que les femmes qui sont économiquement et socialement obligées de se prostituer aient des choix différents à leur disposition. Idem pour la violence intime dans les autres métiers.


"un métier comme un autre" qui a dit ça? certains métiers sont differents. Preparateur de cadavre ou embaumeur, vous considérez ça comme un métier comme un autre? Vous semblez considérer que tout le monde doit être cadre sup à la MATMUTT... il y a des gens qui ne veulent pas d'un pavillon à crédit/jardinet/2 voitures. Il y a des gens qui vivent en marge de la société, certains l'ont choisi, d'autres pas. L'important est qu'une place leur soit laissé, or la vision de ce qu'une personne désire ou pas faire de sa vie que vous imposez est la votre et seulement la votre. Certains défenseurs de cette loi ( comme cette femme dans l'émission "ce soir ou jamais") prennent prétexte des "filières" pour essayer d'éradiquer tout ce qui sort de leur vision de la "normalité". Les policiers côtoient la misère tous les jours et pourtant il y a des gens qui choisissent ce métiers. Vous allez interdire les poubelles sous prétexte que éboueur est un métier salissant/dégradant?


Croyez vous vraiment que beaucoup ferait le choix de la prostitution comme métier dans une société qui se préoccuperait véritablement de sa population et qui donnerait à ces personnes d'autres modes de rémunération possibles ?
J'en sais rien. Vous non plus. Je suis d'accord que si chacun choisissait librement son activité, la vie serait belle, on ferait une grande ronde autour de la terre en chantant des chansons. En attendant, les prostitués ont une fonction sociale précise liée à notre société, lié à notre façon d'envisager le couple et la sexualité, lié au fait qu'éducation et société produisent des gens déséquilibrés, fragilisés, pervers, etc...

Si tout un chacun pouvait draguer et jouir de sa sexualité librement et simplement, avec n'importe qui et n'importe quand sans complexe ou jalousie, sans fausse pudeur, etc... ( je suis pour hein!) je serais ok pour supprimer la prostitution. A dire vrai, elle disparaitrait d'elle même.
J'en profite pour dire qu'il me parait impossible de parler de prostitution sans définir l'économie de toute relation dans laquelle le sexe est l'un des acteurs.

Du bordel d'abattage avec chambres punitives aux épouses de Charlie Chaplin ou Barclay, du périph des péripatéticiennes, pas nouveau, aux chambres de palace de l'homme aux clefs d'or, de la traîte des femmes, du vitriol, des passeports, de toutes les menaces et tous les arbitraires à la pub Audi (il aura la femme), l'ascension des secrétaires, les diamants de la chanson de Marilyn, la traite des mâles dominants ou dominés, la prostitution déploie son immense éventail de noirceur et de reflets moirés.

Après les philosophes du moment, j'invite à lire ou relire Balzac. Le bouillon et les sauces n'ont pas changé, et ce qui l'avait été reprend sa place, derrière les murs et les tentures, tandis qu'un simulacre d'ordre paré de vertu recouvre une société qui fait comme si tant cet ordre que cette vertu étaient authentiques, quand il ne s'agit que de pousser du balai (du karcher), la merde hors de la vue, ici du badaud.

Et il n'y a rien de pire que de donner l'illusion (mais nous sommes gouvernés pas des illusionnistes) que les problèmes sont réglés alors qu'ils sont partis plus loin, sous le tapis ou bien juste derrière l'horizon, faire colonie, prospérer, pour revenir dix fois plus gros et coriaces. Mais le politique au court-cours court au plus pressé : se faire élire et conserver son poste le temps de. Le long-terme, on le dit assez, n'est pas compatible avec nos modes de gouvernance.

Donc le jour où ces problèmes reviendront, eh bien on fera campagne contre, puisque c'est le sel du politique, comme celui du pharmacien est de vendre du médicament. Cela ne devrait pas, mais c'est ainsi. Comme il est très bon signe qu'une société ait des avocats. Mais quand la profession se fait mine d'or, c'est que quelque chose a dysfonctionné.

Ici, on entend se débarrasser, ni plus ni moins, de la prostitution, non parce qu'elle pose problème au plan moral, mais qu'elle trouble la tranquillité des riverains, parfois l'ordre public, et dégueulasse quelques zones boisées, ce qui est ennuyeux tant pour la promenade que le jogging du matin.

Penser la question éthique du louage de son sexe ? Notre société est très loin de ce genre de préoccupation.
Ceux qui seront touchés sont les pauvres gens, le commun, ceux qui n'ont ni diamants ni connaissances ni concierges d'hôtel de luxe, ni corps de rêve, ni bagout, ni truc à femmes, ni logement avec Internet, ni liberté vis à vis de leur proxénète, ni kyrielle d'autres attributs de la chance ou du mérite que vous pourriez tous mettre à la suite de cette liste qui différencie celui qui peut transgresser de celui qui ne peut pas.

Alors oui, il y a des femmes en très grande majorité, et quelques hommes, qui se trouvent victimes de coercitions épouvantables. Oui, il y a de la part des clients des facilités argumentaires qui se voient et sont parfois, on l'imagine, des alibis personnels, peut-être peu ragoûtants
Il y a aussi des prostitués qui s'en foutent de tringler pour du flouze, et qui trouvent que leurs copines qui le font gratuitement sont bien connes ou biteuses, et qui ne le diront pas, lorsqu'elles seront à la phase de défendre leur intérêts de réinsertion.

Je ne sais pas en vertu de quoi, il y aurait une humanité victime absolue, et une humanité tout aussi ignoblement salope. Que des êtres existent qui culminent à l'un ou l'autre de ces pôles est une évidence, et le relativisme une vision vide.
Mais cette sorte de raisonnement qui caractérise tout acte non dans son économie générale, mais dans son fait particulier étendu à la généralité m'apparait comme stérile.

Aider, agir contre le proxénétisme, les violences, de façon très ferme et d'ailleurs bien plus déterminée que ce qui est fait, bien sûr.

Mais régenter l'économie des relations humaines sans les penser équivaut à pénétrer avec un karcher dans mon immeuble pour y nettoyer ce qui fait la difficulté de la condition humaine.
Nombreux sont ceux ici qui se sont étranglés en entendant Sarkozy prononcer cette phrase abominable.

Djac parle complexité. Eh bien là, c'est complexe. Il faut à mon sens d'abord penser cette complexité de l'économie et de la violence, des rapports que nous avons au désir, à la dominance, comment les exerçons-nous nous-mêmes, la place de notre corps, de celui de l'autre en nous, qu'est-ce q'une relation, et in fine, qu'est-ce qu'un cadeau, une bagouze, signifient vraiment dans une relation sexuée.
Là, nous pourrons alors revenir sur la fréquence, le monétaire, ce qui habille la relation ou la déshabille, revenir sur l'acte, voir si nous faisons mieux que nous branler avec l'autre et toutes ces questions qui font que nous sommes à la fois des animaux, et à la fois des êtres qui pensons nos actes animaux, ou si une certaine masse critique de la critique ne nous transforme pas en quelque chose de tout à fait nouveau.

Et là passer à l'action.
"il y a des gens qui ne veulent pas d'un pavillon à crédit/jardinet/2 voitures. Il y a des gens qui vivent en marge de la société, certains l'ont choisi, d'autres pas. L'important est qu'une place leur soit laissé, or la vision de ce qu'une personne désire ou pas faire de sa vie que vous imposez est la votre et seulement la votre."

Je n'ai personnellement aucun problème moral avec la prostitution. Ce qui me pose problème, c'est d'utiliser cet argument, évoquant des gens volontairement à la marge de la société et d'en faire une généralité. Je ne souhaite aucunement abolir la prostitution ; en revanche, je veux que mes concitoyens soient, autant que possible, libres.

"Certains défenseurs de cette loi ( comme cette femme dans l'émission "ce soir ou jamais") prennent prétexte des "filières" pour essayer d'éradiquer tout ce qui sort de leur vision de la "normalité"."

Vous utilisez l'exemple marginal de la pute qui "a la vocation" pour fermer les yeux sur la majorité des cas qui relèvent eux, effectivement, de l'esclavage et d'une aliénation abjecte. Il suffit de consulter les statistiques. Votre exemple est très loin de correspondre à la majorité des cas.

"J'en sais rien. Vous non plus. Je suis d'accord que si chacun choisissait librement son activité, la vie serait belle, on ferait une grande ronde autour de la terre en chantant des chansons."

Bien sûr, vous êtes cynique.
Vous pensez que le monde tel qu'il est est une fatalité et que les gens qui ont une conscience politique et un projet différent sont de doux rêveurs. Ils chantaient certes des chansons, les manifestants de la place Tahrir mais ils ont aussi tué des représentants de l'ordre établi.

Par ailleurs, que chacun choisisse librement son activité, c'est effectivement impossible.
Organiser le marché du travail et les moyens de gagner sa vie dans notre société, en revanche, c'est possible.
Ça se nomme de la POLITIQUE. De la vraie, pas les crétineries de l'ensemble des partis actuellement en lice.
En gros, ce que vous pensez, c'est que le travail ou les rapports de pouvoir sont condamnables en eux-mêmes : le travail c'est la violence, c'est l'aliénation et il ne faut pas stigmatiser ou défavoriser une catégorie de travailleurs parmi d'autres au nom d'un principe moral discutable. Ai-je bien résumé ?

La question ne s'adressait pas à moi, pardon de m'incruster, mais j'ai quand même envie d'y répondre: OUI! Et merci de l'avoir formulée.
"premièrement, il est difficile de nier des différences qualitatives entre les professions possibles. Certains métiers sont reconnus comme étant plus épanouissant que d'autres. être mineur de fond, prostitué ou "bête de somme" sont des métiers que la majorité des gens préférerait ne pas exercer. Si on nous donne le choix, nous préférons presque tous devenir ingénieur ou commerçant ou jardinier plutôt que de descendre à la mine ou de vendre nos culs. Cette hiérarchisation qualitative des métiers fait assez consensus dans la population, vous ne pouvez pas le nier sans malhonnêteté intellectuelle."

Mais tout aussi large soit ce consensus, il n'interdit en rien que d'autres ne le partagent pas, que certains préfèrent être mineur plutôt que marin pécheur et inversement, que certaines préfèrent gagner dix fois plus qu'un caissière à se casser autant le cul. Bref, la force du fait ne fait pas celle du droit. Donc, s'il y a une hiérarchie, celle-ci est toujours subjective, personnelle et donc, vouloir légiférer sur ce que doit être cette hiérarchie en imposant que la prostitution est et doit-être la pire de ces activités, c'est non seulement un abus de pouvoir, mais c'est rendre dans les faits, la prostitution comme la pire de ces professions, car, ce n'est rien faire pour qu'elle ne le soit pas, bien au contraire.

" deuxièmement et c'est la conséquence logique du point précédent, l'argument de la violence généralisée et de la misère dans le travail ne signifie pas qu'il faille se résoudre à l'accepter tout azimut. Si les gens se suicident chez France Télécom, est-ce un argument pour faire de la prostitution un métier comme un autre ? On peut, au contraire lutter contre les formes d'oppressions dans le travail et lutter pour que les femmes qui sont économiquement et socialement obligées de se prostituer aient des choix différents à leur disposition. Idem pour la violence intime dans les autres métiers."

Mais y compris avec le choix économique que vous désirez mettre à disposition (on se demande comment d'ailleurs) vous n'avez aucun garantie que certaines ne choisiront pas le ronron que vous leurs donnerez comme seul choix et préférons aller voir ailleurs. Vous ne ferez que réduire la prostitution en terme d'alternative économique, c'est charitable, mais certainement pas pour autant à en faire ce que vous voulez qu'elle soit, et que la loi en cours cherche à établir, à savoir, un non choix.

"Croyez vous vraiment que beaucoup ferait le choix de la prostitution comme métier dans une société qui se préoccuperait véritablement de sa population et qui donnerait à ces personnes d'autres modes de rémunération possibles ?"

On s'en branle qu'il y en ait beaucoup, Julien. Du moment qu'il n'y en aurait qu'un, qu'une, on n'a pas le droit d'interdire cette option, surtout lorsque l'argument misérabiliste que vous invoquez n'a plus lieu d'être, puisque vous éliminez miraculeusement la contrainte économique. Si j'ai le choix de le faire, non pas en raison économique, mais parce que je le veux vraiment, en quoi pourriez-vous me l'interdire, si vous ne pouvez invoquer votre dignité humaine ? Alors, donnez l'argent que vous voulez à toutes les femmes, une fois qu'elles l'auront, vous n'aurez plus aucune excuse paternaliste à nous brandir pour vous opposer à ce qu'elles vous envoient chier avec vos injonctions moralisatrices.


"D'ailleurs, combien de diplômées des grandes écoles font le choix "libre" d'aller se prostituer ?"


Bien trop, si vous comptez ceux qui vont dans les grandes banques, les administrations, les partis politiques de droite, etc.


"La dimension économique de l'aliénation est donc ici primordiale et "Belle de jour" n'existe quasiment que dans le film de Bunuel."


Peut-être, mais quand bien même, une seule suffirait à rendre le projet de loi souhaitant interdire cette pratique paternaliste et moraliste à la petite semaine, soit totalement condamnable.

yG
"Cela dit toute forme de travail affecte le corps, l'esprit. Mais pas seulement. Le travail construit, forge, grandit aussi. Il le peut. La violence actuelle procède à mon sens essentiellement du modèle économique que nous avons choisit ": DanetteOchoc.

Non, ici en matière de prostitution, la violence provient des préjugés qui incitent à ne rien faire pour aider, et qui à l'inverse font tout pour rendre plus difficile, donc périlleux, une pratique qui l'est déjà actuellement. La prostitution ne disparaître pas, tant qu'on ne sera pas dans chaque chambré pour écouter les négociations aux creux de l'oreiller.

Voilà où se situe l'hypocrisie, car, c'est seulement dans un monde orwellien qu'on arrive à éradiquer la prostitution.
En s’immisçant au cœur de l'intime pour surveiller et punir ce qui est bon et de ce qui ne l'est pas selon les dogmes de l'état castrateur.

"Celui qui est maçon ou qui lave les toilettes n'est pas traité comme de la merde dans ce qu'il a de plus intime.
Ou alors je n'ai rien compris à la vie de mes parents. Ou alors ce sont des exceptions."


Les prostitués sont traités comme de la merde, parce que justement, l'hypocrisie de ceux qui ne veulent pas l'aider ont rendu cette profession périlleuse, alors, qu'elle pourrait être parfaitement encadrée et que ces derniers bénéficient des mêmes protections que le dernier des maçons, comme mon père l'était également.

"Vous ne pouvez pas vous abstraire des rapports sociaux, et dire que le commerce du sexe est identique par sa nature au commerce des bras comme force de travail. "

Si, on peut et surtout, on le doit, car, ce n'est qu'en tenant ce discours qu'on rendra une dignité à ceux et celles à qui ont à interdit d'en avoir une. Même lorsqu'ils se sentent digne sans notre aide, untel vient leur dénier ce droit fondamental. Mais qui êtes-vous puritain et féminisme à la petite semaine pour ainsi ôter ce qui ne vous appartient pas, la dignité d'autrui. Si on peut être digne à trier nos ordures, on peut l'être à bien d'autres choses.

"Le rapport monétaire induit sur le corps de/de la prestataire l'exercice d'un pouvoir qui touche à l'intime. Cet intime n'est pas en jeu pour le maçon lorsqu'il érige un mur ou pour une femme de ménage qui rend d'un endroit sale fait un endroit accueillant."

Vous n'exprimez là que vos convictions. L'intime, ce n'est pas à vous de le définir pour autrui. Si celui-ci ne le met pas dans son sexe, vous n'avez pas à le réintroduire (sans jeu de mot) pour que cela corresponde à vos valeurs. Laissons chacun désigner le lieu de son intimité, car, c'est cela l'essence même de l'intime, vous n'avez pas à vous autre, à vous en occuper.

"Si coucher avec quelqu'un était si anodin qu'on puisse le faire exactement comme on serre une main ou claque une bise, pourquoi éduquer les enfants et les ados à la sexualité ? Ne s'y joue-t-il pas quelque chose qui relève du respect que chacun a pour soi même ?"

Il s'agit d'éduquer non pas à ne pas baiser, mais à ne pas blesser et se blesser en le faisant, et si possible à prendre son pied et ne pas abuser de l'autre en ne lui donnant pas ce qu'il attend de l'acte, du plaisir ou de l'argent. Quant au respect de soi par le cul, euh... comment dire, je m'en tape. J' laisse cela aux religieux.

yG
C'est pathétique.
Votre définition de la liberté c'est celle de pouvoir se vendre, de s'avilir au dernier degré, de louer son bide, de risquer la mort pour autrui, de s'abîmer le corps, de n'être plus qu'une marchandise.
Vous n'avez rien compris.
Sur ce genre de sujet je mesure à quel point il est impossible, j'en suis désolée, de discuter vraiment.
Si on n'est pas d'accord avec vous on est contre vous, si on n'est pas d'accord avec vous on est votre ennemi.
Mais quel genre d'armure immense avez vous bâti autour de vous même ?
Quel genre de monstruosité a pu vous arriver pour que vous débitiez des conneries pareilles, sans aucune humanité d'aucune sorte, au nom d'une prétendue rationalité de mes fesses, comme si nous n'étions pas des hommes.
Ce soir j'ai passé une soirée de merde avec un connard qui m'a sorti qu'il pouvait m'acheter s'il le voulait, parce que tout a un prix.
J'ai eu envie de lui chier sur la gueule.
Non tout n'a pas un prix.
Si ça vous plaît d'être une "chose" c'est votre problème, mais défendre ça au nom de la "liberté" est une escroquerie intellectuelle massive. La liberté c'est travailler ses chaînes, c'est les modifier. Pas s'alourdir volontairement les chevilles avec des fers au pieds parce que la merde est inéliminable.

Un peu d'air frais avant de quitter ce forum qui empeste l'argent et la bêtise.

Inutile de me dire que je me prends pour Mère Thérésa, je sais, je suis un cul béni. Xénophobe (depuis une dizaine de jours environ, j'étais pas au courant) et pédonazie, aussi.
"C'est pathétique.
Votre définition de la liberté c'est celle de pouvoir se vendre, de s'avilir au dernier degré, de louer son bide, de risquer la mort pour autrui, de s'abîmer le corps, de n'être plus qu'une marchandise.
Vous n'avez rien compris."
: DanetteOchoc

S'avilir au dernier degré... Mais qui êtes-vous donc Danette pour nous dire où se trouve notre dignité, et donc par opposition ce qui nous avilit à titre personnel ?

Il faut se prendre un peu pour Dieu, au moins dans le positionnement de son discours, pour pouvoir utiliser ce genre de notion de dignité et d'avilissement qui constitue le recto de la même pièce.

"Sur ce genre de sujet je mesure à quel point il est impossible, j'en suis désolée, de discuter vraiment.
Si on n'est pas d'accord avec vous on est contre vous, si on n'est pas d'accord avec vous on est votre ennemi."


Oui, car, vous vous dévoilez ici en usant de ce vocable, de cette alternative conceptuelle dignité-avilissement pour la paternaliste que vous êtes et que je n'ai pas à ménager, tant la violence de votre proposition se doit d'être arrêté.

"Mais quel genre d'armure immense avez vous bâti autour de vous même ?
Quel genre de monstruosité a pu vous arriver pour que vous débitiez des conneries pareilles, sans aucune humanité d'aucune sorte, au nom d'une prétendue rationalité de mes fesses, comme si nous n'étions pas des hommes."


Si vous ne vous laissez pas acheter, moi, je ne me laisse pas si aisément corrompre intellectuellement par les bons sentiments estampillés sans raison depuis des millénaires produit par une culture soumise aux pouvoirs des hiérarchies religieuses de toute sorte.

"Ce soir j'ai passé une soirée de merde avec un connard qui m'a sorti qu'il pouvait m'acheter s'il le voulait, parce que tout a un prix.
J'ai eu envie de lui chier sur la gueule."


Vous lui auriez peut-être fait plaisir, faites attention. ;)

"Non tout n'a pas un prix."

Que vous ne soyez pas monnayable, c'est votre droit, et je le défends, je ne me laisserai pas acheter non plus systématiquement, mais souffrez également que d'autres n'aient pas vos scrupules, vos besoins, ou simplement vos désirs. Au nom de quoi auriez-vous interdit à autrui de se louer à cet individu si ce n'est vos desiderata de régir son existence, soit une main mise tout aussi implacable que celle que l'argent opère sur les agents que vous nous décrivez et conspuez, mais sans rien donner à autrui que vos propres valeurs dont il n'a que faire.

Vous critiquez ce que l'argent a comme pouvoir sans noter que vous souhaitez imposer vos goûts en ce domaine, sans rien débourser, sans rien donner en contre partie, vous, vous imposez, voilà tout, à autrui de faire ou ne pas faire, sans associer le moins du monde vos choix à la moindre éthique, à la moindre raison (par exemple, condamnation du sexisme, de l'homophobie, du racisme), juste pas décret, parce que vous et d'autres ne trouvez pas cela bien, digne, respectable.
Et quoi encore ?

"Si ça vous plaît d'être une "chose" c'est votre problème, mais défendre ça au nom de la "liberté" est une escroquerie intellectuelle massive."

Justement, si c'est mon problème, vous n'avez pas à vous immiscer dedans, c'est donc bien au nom de la liberté de faire de mon corps ce qui ne vous regarde pas que je peux me prostituer, que cela vous plaise ou non.

"Un peu d'air frais avant de quitter ce forum qui empeste l'argent et la bêtise. Inutile de me dire que je me prends pour Mère Thérésa, je sais, je suis un cul béni. Xénophobe (depuis une dizaine de jours environ, j'étais pas au courant) et pédonazie, aussi."


Non, vous êtes juste paternaliste comme tant d'autres, cela se soigne, mais je ne m'y emploie pas, car, il y a bien plus important que de vous réformer intellectuellement, ne pas vous laisser nous prendre pour vos "enfants".

yG
"vous réformer".

Qui est paternaliste ?
On dirait la rhétorique de la Chine de Mao.
Ou celle de 1984.
""vous réformer".

Qui est paternaliste ?
On dirait la rhétorique de la Chine de Mao.
Ou celle de 1984."


Justement, Danette, comme je l'écris avant "je ne m'y emploie pas," je ne m'en occupe pas, car, là n'est pas mon problème. J'ai rajouté ceci sciemment pour vous et Julien qui en appelaient régulièrement à faire changer les mentalités comme seul horizon, en bon paternaliste que vous êtes, sur de trop nombreux sujets. Le fait que vous n'ayez trouvé que cela pour me répondre, mordre à l'hameçon, est d'autant plus déplorable.

yG
Relisez vos billets et le ton systématiquement méprisant sur lequel vous avez discuté.
"Relisez vos billets et le ton systématiquement méprisant sur lequel vous avez discuté."

Danette, vous n'êtes pas en sucre, lorsque cela vous arrange et pour ce qui est du mépris, moi, j'en ai ressenti à lire les arguments que vous m'opposez. Dignité, amalgame de ce qui est du droit de l'adulte et de celui de l'enfant, lorsque ce n'est pas l'imposition d'une profession (ça, c'est Julien, pas vous), autant d'arguments totalement irrecevables.

Vous voulez moins de mépris de ma part, ne me prenez pas pour un benêt à me sortir ce genre d'idioties.
Comme dirait notre ami, vous valez mieux que ça
et moi aussi probablement.

yG
"la focalisation sur la prostitution sert à ça : au déni de la souffrance au travail dans toutes les autres situations. De travail, ou de vie : aujourd'hui encore, je vous rappelle qu'une femme risque plus de mourir sous les coups de son époux que de tout autre agression. Faut-il prohiber la vie conjugale ?

La prohibition ne protègera personne de cette violence : elle servira juste à donner bonne conscience aux bien pensants.
La bataille à mener pour protéger les prostituées de proxénètes (source numéro 1 de la violence qu'elles subissent) et des clients, c'est de leur permettre d'accéder au droit commun. C'est la loi de tous qui protège le mieux les plus vulnérables, pas les lois d'exception"


+1, cécile clozel.

ps: Wouai, Djac va vous sortir les sempiternels témoignages à charge, oubliant qu'ils ne font que condamner la pratique, le fait et non le principe et donc qu'ils imposent, ces témoignages sordides, à améliorer les conditions de la pratique et non à l'interdire.
C'est là, une fois encore, qu'il est inconséquent.

yG
T., étudiant

Vous dites que la prostitution étudiante est la pire des prostitutions.

Parce que généralement quand on le fait, on est très jeune. Moi j’ai subi un rejet familial. Ce rejet a tué ma confiance en moi, en les autres. Je me suis alors réfugié dans une grande naïveté, je voyais un peu la prostitution comme un tableau de Toulouse Lautrec. Seulement, la réalité est tout autre ... En fait, on est juste acculé financièrement et on ne sait plus quoi faire pour que la situation s’arrange. Il y a tout un tas de raisons qui poussent à cet extrême. Pendant longtemps, j’ai cru que j’étais un mauvais gars, autodestructeur et zonard. C’est le même principe que pour la drogue : on veut évincer la drogue de sa vie, mais on est si mal dans sa peau qu’on y pense ; on se donne tout un tas d’arguments pour ne pas en prendre mais le sentiment d’être une ruine est plus fort que le reste ; alors on prend de la drogue et on finit par se haïr de sa faiblesse.

Vous écrivez : Quand on est prostitué, on dirait qu’on n’est plus vraiment étudiant. Pourquoi ?

Le monde de la prostitution est un monde très dur, très sombre. Quand on est étudiant, c’est qu’on aime le monde universitaire, celui des livres, du savoir. Ces deux mondes sont opposés. Celui de la prostitution étant extrême, il finit par vous happer totalement et vous coupe du monde. Du coup, on se croit plus prostitué à part entière qu’étudiant. La prostitution étudiante est traumatisante parce qu’on ne peut pas se dire qu’on le fait "malgré soi". Elle est à la fois volontaire et involontaire. Aucun étudiant sain d’esprit ne se prostitue par plaisir ; quand on le fait, c’est qu’on est financièrement au pied du mur. On veut de l’argent pour payer le loyer et poursuivre ses études. Mais cela stresse tellement qu’on perd son énergie pour suivre ses cours. C’est un cercle vicieux. Puis à force on a l’impression de se "dédoubler", d’avoir deux consciences.

Vous décrivez un mélange de répulsion et de fascination ...

On se demande qui on est. Je pense que ce que je cherchais via la prostitution, d’un point de vue psychologique j’entends, était une sincérité, une honnêteté que je ne trouvais pas en temps normal. Cela peut, en quelque sorte, fasciner, mais ce qui fascine ... c’est soi-même. Parce qu’on se découvre une dualité, un extrême qu’on ne soupçonnait pas. Mais quand on finit par prendre du recul, on s’aperçoit que cela n’a rien de fascinant.
C’est juste dégradant et destructeur. Il n’y a rien de positif en définitive.

Quel rapport aviez-vous avec les hommes clients ?

Au tout début, je tombais sur des hommes qui avaient l’air très imbus d’eux-mêmes, comme s’ils estimaient que tout leur était dû. Avec eux, tu n’es pas un être humain, mais du bétail. Après, j’ai trié les clients pour éviter ceux-là. Les autres voulaient essentiellement du rêve, de l’évasion. C’était comme un jeu de rôle. Je les laissais parler, je les écoutais (ou plutôt je faisais semblant) pour leur donner l’illusion d’un bon moment. J’avais la sensation qu’ils cherchaient de la naïveté chez un prostitué, et j’arrivais à combler leurs attentes. Ce n’était pas exclusivement sexuel. Il y avait comme un rapport de maître à disciple, un rapport brutal déguisé sous le masque de douceur ...

Comment décririez-vous les conséquences de cette expérience ?

Elles sont à la fois morales, psychologiques, physiques et relationnelles. Physiques, d’abord : pendant des mois je me suis senti chuter. J’étais dans un fort état dépressif. Je pleurais souvent, je ne mangeais pratiquement pas, je dormais mal, je faisais beaucoup de cauchemars, je prenais de la cocaïne... Morales aussi : la perte d’estime de soi, l’inconscience vis-à-vis de son corps, la remise en question totale des critères de « valeurs » (familiales, sociales, professionnelles)... Psychologiques : la peur d’être touché, peur de faire l’amour normalement avec quelqu’un de normal (non client) ou alors une libido décuplée afin d’oublier le peu d’estime qu’on a de soi, l’impression de n’avoir aucun avenir si ce n’est dans la prostitution, la honte de sa sexualité... Et des conséquences relationnelles enfin, parce que ça m’a rendu parano. Dès que quelqu’un me regardait, je me disais : ça y est, c’est un ancien client ! D’ailleurs, ça m’est déjà arrivé de tomber sur un ancien client, pendant une soirée « normale ». Ça m’a déprimé. Je me suis soudainement remis en mode « prostitué », ça m’a gâché ma soirée en ravivant mes peurs.

Vous écriviez en 2004 : le corps n’est pas sacré, c’est juste une enveloppe. Le pensez-vous toujours ?

Non. Le corps n’est pas qu’une enveloppe. Il ne faut pas nier l’intimité, l’aspect « privé » de son corps qu’on ne montre qu’à ceux en qui on a confiance. La prostitution est souvent, à tort, considérée comme une façon de se désinhiber de ses frustrations, comme une sorte de libération sexuelle. En fait, on ne fait que subir, malgré parfois une illusion de contrôle. Ce qui n’a rien d’épanouissant.
Le témoignage est à l'analyse des principes, ce que le micro-trottoir (cela tombe bien, on parle des putains) est à la politique, le degré zéro de la réflexion, car, ce n'est ni la quantité, ni la qualité des témoignages qui importe, c'est l'usage qu'on en fait, et le vôtre, Djac, se résume au plus grossier des populismes. Je ne jouerai pas votre jeu du témoignage contre témoignage, car, ce n'est pas là que se situe la raison, ce n'est là que des faits qui ne disent en rien ce qu'il faut faire, puisqu'à partir des mêmes éléments, on peut partir dans des directions bien différentes.

yG
(vous vivez dans un délire platonicien)

Une escort

Les gens critiquent souvent les prostituées, parlant de leur job avec mépris et persuadés que c’est de « l’argent facile ». L’adjectif « facile » est faux, c’est peut-être de l’argent vite gagné, mais à quel prix ? Au prix du sacrifice de sa vie privée, de sa sexualité, de son amour-propre, de sa fierté, du respect de son corps.
(…) Je suis fatiguée de cette vie et serais prête à tout pour rembourser tout l’argent que j’ai gagné et même plus, pour pouvoir arrêter, retrouver ma dignité et un vrai travail. Aucune somme ne peut panser nos plaies et nos souffrances, alors arrêtez de parler d’argent facile.
J’en arrive presque à me mépriser, à tel point qu’en dehors d’une prestation de services rémunérée, je suis dans l’incapacité d’accepter qu’un homme pose une main sur moi. La femme a été détruite au prix de l’escort.

Les clients ? Ils n’acceptent jamais qu’on leur dise non. Ou c’est tout de suite les insultes. Ils en deviennent méchants. Mais eux vous plantent sans problème. Si on est escort, on doit tout accepter. Il y a des types hyper craignos qui appellent ; je leur dis "si tu continues, je te balance aux flics."

Il y a tous ceux qui chipotent sur les prix. Et ceux qui vous traitent de grosse salope ou de sale pute. On est censée être à leur disposition. Il y a ceux qui appellent à 5h du matin. Moi, je les rappelle à 6h1/2 pour bien leur faire comprendre ce que ça fait. On n’est pas des femmes, on est des objets. En fait, ils nous considèrent pour la plupart avec mépris.

La première fois, je m’étais dit : si ça se passe mal, j’arrête. Et puis pas de bol, ça s’est bien passé. Quand même, j’étais complètement stressée. Le type m’a emmenée chez lui. Je me suis jetée sur le champagne, j’étais complètement pétée. En général, je vois les clients dans les hôtels ou chez eux. Je ne veux pas recevoir chez moi. C’est un viol de la vie privée. Aller à l’extérieur me permet de la préserver.

L’un, à qui j’avais demandé pourquoi il me tutoyait alors que nous ne nous connaissions pas, m’a répondu : "Quand on se permet de faire la pute, on ne demande pas aux gens d’être polis."

Beaucoup ont des numéros masqués, surtout le week-end. Tout est bon à mentir, à tricher. Il y a ceux qui marchandent, qui mégotent. Je leur dis "ça ne vous dérange pas de marchander une personne ?"
Aujourd’hui, mes relations avec les hommes ? Je n’ai plus aucune vie de femme. C’est impossible.

On ne tombe pas par hasard dans le monde à part des escorts. Nous partageons toutes une histoire presque semblable. Notre parcours révèle un ratage, une défaillance dans notre passé de petites filles dont on n’a pas respecté le corps. On saute le pas parce qu’on a souffert dans son enfance. Je suis suivie par un psy depuis l’âge de 13 ans.
Battue par mon père, écartelée entre des parents qui se déchirent, victime d’inceste, j’ai été mise dehors par ma mère le jour de mes 18 ans. J’ai trouvé mes affaires dans deux sacs poubelles. Je n’avais ni logement ni argent ; juste un petit copain violent.

e connais quelques escort-girls. Certaines m’ont contactée sur les forums Internet. En général, on est très seules et c’est un moyen de se sentir protégée. J’en connais trois ou quatre qui ont fait des études ; une autre, mise au trottoir à 16 ans par son mac, battue, qui a connu les drogues dures, et qui est dans une haine immense. Elle a racheté sa liberté et elle continue. Elle ne sait rien faire d’autre et a eu trois redressements fiscaux, ce qui fait qu’elle est complètement coincée.

Beaucoup de ces filles disent que c’est un super job. Elles se voilent la face, elles n’osent pas dire la vérité. Elles ont 30 ans. Et après, et leur avenir ? Et le trou dans leur CV ? Moi, quand j’arrive pour un entretien d’emploi, on me demande déjà des explications pour une année où je n’ai rien. C’était après mon agression, j’avais pris une année sabbatique.

Aujourd’hui je vis de l’escorting. J’ai passé un an chez le psy et perdu 18 kilos. J’ai même trouvé un boulot, j’étais prête à passer de 15.000€ à 1700€ nets par mois !

Et puis ça s’est très mal passé. J’ai tenu un mois et demi. Tous ces efforts pour en arriver là… Maintenant, mon but, c’est d’arrêter dans les deux ou trois ans, progressivement. Je vais avoir un entretien d’embauche, j’espère avoir un boulot dans trois mois. En ce moment, je fais une licence de droit, je voudrais devenir avocate et défendre les enfants.
"(vous vivez dans un délire platonicien)" : Djac.

Aucunement, mais si vous voulez réfléchir à la condition de prostitué et pas seulement accumuler de deux clics de souris des témoignages sur la prostitution, lisez plutôt celle qui a fondé un centre international de documentation sur la prostitution, la défunte prostituée suisse, Grisélidis Réal.

yG
(mais, la voilà, la condition de prostituée, loin des "principes")

Adriana

Je suis arrivée en France en 1997. J’avais 16 ans. Avant, je vivais chez mes parents, en Albanie, à Tirana. J’étudiais l’anglais dans une école professionnelle. À 14 ans, j’étais d’ailleurs allée passer un an en Angleterre. À 16 ans, j’ai rencontré un jeune homme.

Je le connaissais depuis quatre mois quand nous avons pris le bateau. C’était un voyage clandestin. C’était la nuit, au mois d’octobre, la mer était agitée et j’avais un peu peur. C’était un bateau assez gros, avec des familles, des enfants. Nous avons accosté à Bari dans le sud de l’Italie. Nous avons continué par le train, en passant par Milan. À Vintimille, il n’y avait même pas de douane, je n’ai pas eu à sortir mon passeport. Avec lui, j’étais bien parce que j’étais amoureuse, mais je n’étais pas tranquille d’avoir quitté mes parents.

À Paris, on a pris une chambre d’hôtel. Il avait toujours été gentil, je lui faisais confiance. Et puis, alors qu’on se baladait dans Paris, il m’a montré une fille sur un boulevard, près du Parc Monceau ; une jeune Africaine. Il m’a dit : tu vas faire comme elle.

Je n’ai pas compris.

Franchement, je lui ai demandé si elle attendait le bus ! Alors il m’a expliqué. Il m’a raconté qu’on achèterait une belle maison, qu’on aurait des enfants. J’ai réagi. Je lui ai dit que je n’avais pas besoin d’argent, que c’était pour lui que j’étais venue là, pas pour l’argent. En plus, je venais d’une famille assez aisée.

Je lui ai demandé de me ramener. Là, il a commencé les menaces. Il m’a dit qu’il arriverait quelque chose à ma petite sœur. C’était une idée insupportable.
Alors j’ai commencé à travailler. Il m’avait écrit les prix sur un bout de papier. C’était cinq cents francs à l’époque. J’étais obligée de rester toutes les nuits sur le trottoir jusqu’à 5h du matin. Il me surveillait sans arrêt, il tournait en taxi.

Au bout de trois ans, je n’en pouvais tellement plus, je suis partie. Depuis le temps que je rêvais de m’enfuir ! J’étais maigre. Sans papiers. Il n’y a que les chiens qui puissent vivre une vie pareille.

Je suis allée habiter dans un hôtel très éloigné. J’étais toujours sur le trottoir, évidemment. Comment vivre ?

Là, j’ai tout connu. Les menottes, les PV. J’ai été volée, agressée. Avec les clients, on ne sait jamais. Qu’ils soient jeunes ou âgés, qu’ils vous parlent gentiment ou pas, ils peuvent toujours vous agresser. Il y a des clients à qui j’ai raconté mon histoire mais je n’avais pas confiance. J’ai mis beaucoup de temps d’ailleurs à pouvoir faire confiance à l’homme avec qui je vis aujourd’hui.

Maintenant, je suis heureuse et fière. Surtout, je suis contente parce que je suis vivante. Je dors la nuit, je rencontre des gens, je fais la cuisine et je mange comme je n’ai jamais mangé de ma vie.

J’ai obtenu une APS de 6 mois et je viens de trouver un travail de vendeuse. J’ai besoin d’un papier qui prouve que je suis suivie par la Mission locale et en recherche d’emploi. Mon rêve, c’est de faire un vrai stage de vente avec des cours de français et un vrai projet professionnel.
http://www.keek.fr/article/2263-36-ans-de-prostitution-thesarde-en-anthropologie

(non, non, les problèmes dits de société sont impossibles à discuter sainement - et pourtant, ce sont sans aucun doute les plus exigeants en écoute mutuelle, mais un clin d'oeil, si c'est possible...)
Interdire la prostitution, mais au nom de quoi ?

Du sexe tarifé ?

Mais alors, pourquoi ne pas interdire la pornographie dans la foulée ? N'est-ce pas du sexe tarifé, sans sentiment également ?

Merde, je viens de donner une idée de croisade supplémentaire à ces derniers des cul-bénits.

Bah, au moins, ils apparaitront en pleine lumière pour les faux-culs qu'ils sont.

yG
ce que je retiens de tout ça c'est que le sujet passionne les foules... alors qui va aux p... ici ?
en fait il y a un truc qui m'échappe totalement. qu'on s'en fiche c'est une chose... mais qu'on s’énerve pour ça je ne comprend vraiment pas.
ce forum..(Caubère aussi)
les justifications diverses,
- la misère sexuelle (des hommes) leurs besoins irrépressibles (les femmes nan bien sûr...)
- pas le pire métier (c'est pas un métier, un travail oui mais pas un métier)
- un choix perso (dans un système sexiste que les femmes utilisent leurs corps pour survivre c'est en effet une sacrée liberté de choix...discours à la Badinter/Iacub quoi... )
- la prostitution masculine (l'argument de folaille... vu le pourcentage.. et le substrat: les femmes qui utilisent ce genre de 'services' ne parlent pas du tout des prostitués homme pour femme (parce qu'il y a pas mal de prostitués homme pour homme et non je ne parle aps que des gays) comme les hommes parlent des prostituées
- la corrélation entre viol et prostitution (on revient aux besoins irrépressibles ds zhoms.; au fait s'il ne s'agissait que d'un besoin biologique, la main suffirait, il se passe donc autre chose, pour le client, dans le rapport prostitutionnel)
- les féministes détestent les prostituées..(mais bien sûr.. venez donc voir de plus près au lieu de dire des biteries...)
etc....

Bref... tout ça pour dire que sur ce forum la proportion de femmes et de posts de femmes est largement inférieure à celle des hommes et poss d'hommes.
Combien étonnant.
Alors on va redire une vérité:
on n'a jamais vu une couille exploser.
En toute bonne foi, j'ai du mal à considérer la prostitution comme le pire métier du monde. C'est pourtant bien ce que doivent penser les abolitionnistes qui ne se sont jamais trop soucié, par exemple, des ouvriers chargés de rénover la voirie, qui cassent du bitume en se fracassant les reins, tout ça pour de l'argent (les putes!). Personne ne demande l'abolition de ce type de travaux pénibles. Non, au mieux des syndicats s'efforcent de rendre ces boulots acceptables en payant les forçats plus que le SMIC, en réduisant les horaires, en s'efforçant de faire reconnaître les spécificités de la tâche pour obtenir des droits sociaux (retraite, accident du travail) plus favorables, plus adaptés.
Il me semble plus humain de protéger les putes que de s'attaquer à leur gagne-pain. Lutter contre les bandes mafieuses, ok. Mais pour le reste...

Je conseille aux parisiens d'aller faire un tour rue Saint-Denis et dans les petites rues perpendiculaires. Il existe encore dans le coin des putes à l'ancienne, elles se connaissent toutent, dînent ensemble dans une ou deux brasseries à proximité, entre deux tapins. Elles sont sympas, elles vous parleront. Elles se plaidront de leur taf, diront que c'était mieux avant, parleront de tout et de rien, comme tout le monde. Ai-je l'impression quand je suis face à elles, quand je les regarde dans les yeux, de scruter un abyme de désespérance ? Non. La lassitude de nanas qui ont roulé leurs bosses? Oui, comme la plupart des femmes de leur âge qui ont 20 ou 30 ans d'un boulot difficile dans les pattes. La crainte de leurs petites retraites de travailleuses indépendantes? Aussi. Au moins la plupart d'entre elles sont propriétaires, ont de l'argent de côté. Certaines ont des enfants. La prostitution, quand on rentre dans le concret, c'est ça aussi. Ca l'est de moins en moins, parce qu'une politique hypocrite et dangereuse a marginalisé un peu plus encore la profession, vidant les centre villes, garnissant les faubourgs, pour un résultat brillant: toujours autant de putes, mais toujours plus précaires. Bravo.
"Jouir sans entraves", ça, tout le monde est d'accord et c'est plutôt sympa comme programme. Quand ce célèbre slogan se transforme en apologie du consumérisme y compris sexuel, on est en revanche en droit de froncer le nez devant la énième manifestation d'une idéologie qui veut encore nous faire prendre ses vessies marchandes pour des lanternes émancipatrices.
Fournissez un bon gros nonosse intellopatheux à la France des cafés du commerce et elle s'enflamme, théorise, conceptualise, anathémise, discute le bout de gras alors que Rome est en feu, que les révolutions arabes s'enchainent et se répriment dans le sang, que les centrales atomiques explosent, que les guerres coloniales sont de retour, etc. … pour ne pas évoquer les vieilles tartes à la crème qui font piquer du nez tellement elles sont devenues banales, chômage de masse, discrimination, catastrophes environnementales, montée du F.N., etc. …
Ah merci Madame Roselyne pour votre nouveau gadget en date.
Question sociétale de première importance : - faut-il faire casquer une amende aux clients des prostituées ?
Putain ! La problématique de première bourre !
Déjà vous nous aviez un peu ruinés, mais beaucoup fait rire, Madame Roselyne, avec votre virus alphanumérique.
Mais là ! Chapeau bas.
Bonne discussion à tous. Moi, je vais à la pêche à la ligne sans m'interroger sur la violence faite aux poissons.
Une autre vraie question cependant.
Caubère, vous faites très bien l'acteur. Restez-en là et ne vous accaparez pas les grands : Rabelais, Voltaire, Hugo. Ils sont à moi aussi. Je propose une question simple : votre fille souhaite-t-elle se prostituer pour plaire aux hommes aussi libres que son père ? Le voulez-vous pour elle ? En ce qui me concerne, je dis non à l'esclavage.
Ah le féminisme anti-pute ! C'est à la mode, ces derniers temps.
J'ai quelques questions :
Quand accepterons nous que la prostitution peut-être un métier comme un autre ? (avec tous les problèmes que ça peut engendrer) Peut-être que si on ne faisait plus de ce métier un fléaux, les femmes pourraient enfin décider par elles-même de devenir pute et de s’affranchir de leur mac, qui est là, bien souvent pour les "protégés" des clients et des autres macros. De plus, elle ne devraient alors plus s'éloigner des centres villes, ce qui à pour conséquence directe de les mettre en danger.
Vous dites que 80% des prostitués sont étrangères, en aillant l'air de vous en plaindre... peut-être cela est-ce dût au fait qu'il est illégale d'embaucher des étrangers, ils ne leurs reste alors plus que la mendicité, la prostitution et les travaux de forces au noir. Puis vous affirmer que la plupart sont victimes de proxénètes. Alors, oui, ça existe, c'est à combattre (tient, bonne idée, combattons les proxénètes et non les putes !) mais quels sont vos chiffres et d'où viennent ils ?

Après, c'est certain, que Monsieur Caubère n'est certainement pas le meilleur porte parole des clients. D'ailleurs, moi, les clients je m'en fout un peu, ils font ce qu'ils veulent, s'ils veulent baiser en payant, c'est leur problèmes, et pourquoi pas. Le vrai problèmes c'est que cette loi va -encore un peu plus- criminaliser et rendre plus dangereux la prostitution. D'ailleurs écoutez un peu les prostitués au lieu d'écouter des clients médiatiques : http://www.libelyon.fr/info/2011/04/il-va-falloir-se-cacher-faire-vite.html par exemple.
La sexualité n'est pas une affaire collective et n'a pas à subir les tabous et les interdits de tout un chacun.
L'intime n'a pas à être pénalisé par la société.

Et il n'y a pas une unique prostitution. Il y a plusieurs prostitutions.
En ce qui concerne le proxénétisme et le racolage, ces actes sont interdits en France. Il s'agit surtout d'appliquer les lois existantes et on supprimera l'esclavage sexuel en France.

à voir et à lire aussi :
La Leçon d’Amour de Sonia, La “Pute” De Bruxelles | La Télé Libre
Elsa, masseuse érotique | L'Essor savoyard-Le Messager
L’assistant sexuel | La Tribune de Genève

Oui une vrai éducation sexuelle et sentimentale au collège. Pas une éducation sur la reproduction humaine ou sur les techniques sexuelles. Une vrai éducation sexuelle et sentimentale.
Après on pourra éventuellement débattre à la TV de punir ou pas les prostituées ou les clients ou les deux.
mon avis : si il y avait plus de femmes à l'assemblée et au sénat, la loi serait déjà passée depuis longtemps.
les médias traitent souvent de la prostitution a travers des caricatures (moi j'aime ce métier)... sans montrer le coté "glauque" de la prostitution.
quant à libé... il suffit de l'ouvrir de temps en temps pour voir que le cul... ils adorent.

je ne vois pas pourquoi une nana serait emmerdée par les flics alors que le mec,lui, voletterait tranquillement du lit conjugale à la turlutte dans la voiture.

quant à l'argument de : mieux vaut une prostituée qu'un viol... c'est peut être le somome de la connerie et du machisme. En gros, on laisse les malades/pervers à ces nanas de la rue pour que les gentilles et honnêtes mères de famille puisse vivre tranquillement.

désolé si je mélange canard et cochon mais ce débat m’insupporte.
Ah ! La victimisation, comme c'est confortable !

Je suggère la lecture de ce petit ouvrage, histoire de commencer à comprendre comment fonctionne le système

(Essai sur la liberté ou comment l'innocence est devenue une tentation depuis le XVIIIème siècle. Pascal Bruckner s'interroge sur les moyens de jouir de son indépendance en esquivant ses devoirs. Deux échappatoires s'offrent ainsi à l'individu postmoderne : l'infantilisme et la victimisation.)

"Ce soir ou jamais" de Frédéric Taddeï, à l'instant, était révélateur de l'état d'esprit répugnant et haineux des abolitionnistes...

J'ajoute que je n'ai jamais eu recours aux services des professionnelles de la quequette, ayant toujours trouvé chez les amatrices des épaules compatissantes...

P.S. : Il semble que Rosine Bachelot soit à la tête de cette croisade (elle n'en rate pas une après avoir claqué 1 milliard de nos impôts pour prévenir une grippe inexistante)... Qui veut coucher avec Rosine Bachelot ?
Ce qui me chiffonne le plus, c'est de savoir à quel titre on pénaliserait des clients de prostituées. Si dans la prostitution, seuls le proxénétisme et le raccolage sont répréhensibles, comme le veut la loi en France, pourquoi punirait-on les clients d'une activité qui n'est pas interdite ?

Du fait qu'ils aient été raccolés ? Ou que l'argent peut aller au proxénète ? Il va être très difficile de le prouver. Je trouve ça très douteux. D'après moi, en droit, ça ne peut pas tenir la route.

En tout cas, ce n'est pas comme cela qu'on arrêtera la prostitution non voulue. Et au contraire, on aggravera les risques car les prostituées devront se cacher encore plus loin avec leurs clients, avec toutes les dérives supplémentaires que ça suppose...
Je suis toujours dubitatif (en un mot, comme disait Desproges !) face à ceux qui laissent entendre que la prostitution est "un métier", voire un métier comme un autre... Je me demande s'ils accepteraient avec autant d'ouverture d'esprit et de philosophie que leur propre fille se prostitue. Comment accepteraient-ils le fait d'apprendre que leur mère a exercé cette "activité comme une autre" pendant 20 ans.

Le fait de se prostituer ne sera jamais une activité "normale", anodine, un moyen comme un autre de gagner sa vie. Ceux qui prétendent cela sont aussi hypocrites que ceux qui prétendent pouvoir éradiquer ce phénomène.

Ça n'empêche pas qu'il faut aussi sortir du cliché "putes = victimes" et "clients = ordures ou pervers".
Merci Laure Daussy pour cette enquête,
J'ai toujours du mal à comprendre les gens qui s'élèvent contre l'abolition de la prostitution. Cela me semble tellement évident qu'avec la prostitution, il y a une grande misère humaine physique et psychologique. Cela me semble tellement évident qu'un pays développé doit lutter contre toutes les formes de misère.
Je pense que beaucoup de gens ne veulent pas voir la réalité (souvent sordide) de la vie des prostitué/es et, c'est sans doute plus commode en effet, préfèrent ne voir que la (soi-disant) liberté de disposer de son corps. Il n'y a pas si longtemps (moins de deux siècles dans les pays occidentaux), l'esclavage n'était pas considéré comme un problème et défendu avec force par de nombreuses personnes. Ah, la loi du plus fort ...
Il n'y a pas une seule prostitution. Il y a plusieurs prostitutions.

http://latelelibre.fr/emissions/jpl-en-camping-car/la-lecon-damour-de-sonia-la-pute-de-bruxelles/
http://www.lessorsavoyard.fr/Actualite/Annecy/2010/06/09/article_elsa_masseuse_erotique_pour_moi_la_pros.shtml
http://www.tdg.ch/geneve/actu/assistant-sexuel-droit-sensualite-2009-06-02

Oui une vrai éducation sexuelle et sentimentale au collège. Pas une éducation sur la reproduction humaine ou sur les techniques sexuelles. Une vrai éducation sexuelle et sentimentale.
Après on pourra éventuellement débattre à la TV de punir ou pas les prostituées ou les clients ou les deux.
Il y a tant de gens ayant des choses intéressantes à dire un sujet qui est tout sauf simple.
Michel Onfray, pour commencer. Certaines de ses conférences traitent de Sade et du féodalisme ("ton corps m'appartient, j'en fait ce que je veux..."), d'autres du droit (réprimé dans les sociétés "libérales") d'un individu de disposer de son corps.
Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on veut "taxer" au lieu "d'éduquer".... De là à penser, une fois de plus, que la "morale" (discutable philosophiquement) n'est qu'un faux nez pour une idéologie prédatrice ou le pognon est l'alpha et l'oméga des décideurs, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement.
Il est clair qu'un gouvernement dont un ministre récent déclarait lors de son mariage "Secours et assistance, oui ! fidélité, certainement pas." et dont le chef a divorcé deux fois pour actuellement convoler avec une femme dont les photos en tenue d'ève trainent partout sur le net est absolument qualifié pour s'occuper des histoires de fesses.
"Peu de média, également, mentionnent le constat dressé par le rapport : aujourd’hui, plus de 80 % des prostituées en France sont d'origine étrangère, pour la plupart victimes de proxénètes."
... Caubère peut aller se rhabiller avec son amour respectueux des prostituées !!!

Ouiiiiiiiiiiiinnnnn !
Quoi ? Les hommes peuvent plus "aller aux putes" (moi, Philippe Caubère, leur porte-parole improvisé, et bien d'autres), violer tranquilles (Assange [?], Polanski), s'en prendre à de mignonnes nymphettes de 13 ans non consentantes (Polanski), ou tabasser à mort leur compagne (Cantat), en toute quiétude, sans qu'on leur foute la paix, sans que la société leur cherche pouille ???!!!

C'est d'un ringard ! Tu dates papy...

A l'inverse :

"Seul 20 minutes.fr se démarque de cette série d'interviews, en donnant la parole à un ancien client de prostituées, devenu militant du Nid, association qui lutte pour "une société sans prostitution". Cet ex-client rappelle que la plupart des prostituées sont victimes de la traite des femmes : "Il n’y a jamais de véritable liberté pour les prostituées, que des différences de contraintes, entre une fille qui arrive de Bulgarie, après s’être fait violer dix fois, et une jeune femme qui décide de se prostituer pour une raison ou pour une autre." Il affirme : "Si la loi avait interdit l’achat de services sexuels à l’époque, je n’y serai jamais allé."

... ENFIN UN INDIVIDU PROGRESSISTE !
Caubère a raison, il est urgent de :

- créer une formation universitaire adaptée : Licence, master ou DU de prostitution car on ne naît pas pute, on le devient.

- obliger tous ces fainéants de chômeur et de chômeuse ou encore les abrutis qui se sont endettés de façon irresponsable a travailler, y compris en vendant leurs culs.

- réhabiliter l'image de la pute auprès des enfants et leur expliquer qu'il est tout à fait normal de vendre du sexe à quelqu'un qui a de l'argent. D'ailleurs, il faudrait commencer avec les jeunes et leur faire faire des travaux pratiques initiatiques avec des vieux riches. On leur apprend bien à conduire les voitures, à cuisiner, à coudre, etc.

- réaffirmer que ce que certains nomment abusivement esclavage correspond en fait à LA liberté ; celle de vendre du sexe tarifé.

Caubère est un féministe humaniste de classe mondiale, ça fait du bien de l'entendre.

Merci.
Cet article, basé sur les propos caricaturaux de Caubère, me ferait presque adopter les thèses prohibitionnistes, mais on peut préférer les propos de Marie-Elisabeth Handman, anthropologue, enseignante-chercheuse à l'EHESS et spécialiste de la prostitution, qui donne des arguments autrement plus intelligents contre cette loi : http://www.20minutes.fr/article/706273/societe-penaliser-clients-prostituees-c-faire-fi-consentement-entre-deux-personnes-majeures
Les interventions d'artistes sur des sujets de société ,c'est dommage. On en connait plein et chaque fois ,on se dit qu'ils devraient rester dans ce qu'ils savent si bien faire :interpréter.Un grand comédien pour tellement de bêtises...Cependant,disons à Madame Bachelot qu'il y a des sujets plus urgents à traiter et qui concernent le plus grand nombre.
Je crois que Laure Daussy ne partage pas la thèse de Caubère, qui est moins caricatural quand on lit en entier sa tribune de Libération. En prenant des bouts de phrases de ci de là, on peut ridiculiser n'importe qui. Il n'en est pas moins vrai que c'était pas finaud de sa part d'appeler Cantat et Polanski à la rescousse.
Si son parallèle avec Cantat ou Polanski est à gerber, ses arguments qui concernent la prostitution banale, celle que l'on pratique tous entre deux conjoints (et pire, le mariage n'a pas d'autre but que de vendre une femme à une famille en échange de leur loyauté) sont quand même intéressants. la relation sexuelle n'est paradoxalement gratuite que lors d'une transaction avec un(e) prostitué(e).

Et puis il y un problème de société dont on ne parle jamais, mis a part par Michel Onfray, c'est la misère sexuelle (que l'on peut mettre au même niveau que la misère sociale, affective, intellectuelle). Qu'il faut, je pense, savoir encadrer par un service public responsable.
Il faut admirer la conjonction fauderche entre ce projet de loi et l’idée guéante d’interdire le regroupement familial. Car tous ces hommes, privés de leurs femmes, vont être également privés de l’accès aux sœurs du Bon Secours. Et alors ? Z’ont qu’à s’enfiler, après tout c’est des arabes, hein ;-)

Blagapart (sinistre), dire à des hommes : on veut bien de vos corps pour en chier sur les tafs dont les Français ne veulent pas (c’est ce qui ressort en douce de l’opposition du MEDEF à l’idée non moins guéante de restreindre l’immigration de travail : qui nettoiera notre merde, alors ?) mais zob pour ce qui est de votre vie de famille avec femmes et enfants, c’est une belle saloperie.

Ces enfants seront élevés sans la force d’un père ? Bah vous savez, sont pas comme nous ces gens-là…

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