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Profs et élèves : quand ça dérape

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Bonsoir,

J'ai eu la chance de voir le film "Entre les murs". En avant première au moment de sa sortie en salle. Je me rappelle que certaines scènes qui montraient l'insolence des élèves faisaient rire étrangement le public. Les deux extraits choisis p(...)

L'émission était peu intéressante, je trouve. Dommage d'utiliser son temps de parole pour régler des comptes avec Begaudeau, et le cinéma de Cantet, en passant complètement à côté du film Hors les murs" qui est un bon film sur l'école- un des rares.&(...)

La question est : qu'est-ce que l'art,  et comment il (là le cinéma) peut nous aider à dépasser une crise, une énigme, une impasse? 

Un film documentaire ou un fil de fiction? On pense aussi à "l' Esquive" étonnant, où l'issue d'une situatio(...)

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Déçue par l'émission, comme souvent par Post-Op, qui sort rarement de l'exercice "critique cinéma", au lieu de traiter les problèmes de fond comme le fait Arrêt sur Images par ailleurs. Il aurait été bien plus intéressant de faire visionner les extraits de films par des élèves ou des profs. Et j'aurais bien aimé savoir si Les Héritiers, malgré le propos un peu simpliste et optimiste, peuvent être un support pédagogique ou pas. Il y a quand meme dans ce film un retournement de situation instructif voire incontournable lorsque les élèves découvrent la déportation des enfants, à l'initiative de la police française... Or vous n'en parlez pas... Le pétage de plomb d'Adjani, lui, pourrait presque servir de support à un cours sur l'éducation affective et sexuelle, vu sa façon (dans le 2e extrait) d'intruser la vie intime de ses élèves - que vos commentateurs auraient pu/du relever, dans le contexte post #metoo. Bref, dommage, il y avait du potentiel...

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Delphine Chedaleux  est une signe représentante de politiquement de gauche, qui ne voit AUCUN problème ni en France ni dans les banlieues ni avec les immigrés, biensur, ni nul-part. A part biensur chez les gens qui ont les yeux bien ouverts et VOIENT les problèmes et en parle.


Du coup elle ne dit RIEN d'interessant puisque son but est de dire qu'il n'y pas de problème (pas de machisme, pas de violence etc.).


Son combat : défendre les crop tops au lycée (pourtant je ne vois pas de garçons porter de crop tops donc je ne vois pas le problème d'égalité ici c'est juste un problème de décense : pourquoi venir au lycée en slip aussi ? Si je suis contre les filles qui viennent au lycée en slip ducoup je suis un facho macho ?).  Mais bref on a les combats qu'on peut.


Donc bon moi je suis pas fan de ce film mais si la seule réponse aux problèmes qui ont au moins le courage d'être posé dans le film c'est de dire qu'il n'y a PAS de problème. Alors autant ne pas faire d'émission dutout.


PS. Et OUI c'est un FILM pas une étude SOCIO donc le but n'est pas de dire que ça se passe comme dans toutes les banlieues c'est bien sur une CARRICATURE.

Bonjour à vous,

merci pour ce nouvel opus de Post-Po, très stimulant.


Il me semble tout de même que vous avez peut-être oublié (ou alors était-ce volontaire ?) le film "Écrire pour exister", de Richard La Gravenese, relatant l'expérience pédagogique d'Erin Gruwell. Film relativement peu médiatisé en France, mais très populaire partout ailleurs, et dans un traitement des tensions et des stigmatisations socio-raciales - me semble-t'il - plutôt intéressant du point de vue (ou sous l'angle) d'une prof de la bourgeoisie WASP américaine, et surtout filmée par l'excellent La Gravenese (notamment scénariste du génial Fisher King, de T. Gilliam).


Par ailleurs, ayant été enseignant en collège, j'ai regardé plusieurs fois "Entre les murs" avec mes élèves. Peu d'entre eux étaient effectivement dupes de la dimension "faux-documentaire" dont parlait Rafik Djoumi, ce qui n'empêchait pas d'en constituer un excellent support de conversation avec ces mêmes élèves.


Longue vie à @si !

Yann Guéguen


Bon, je ne commenterai pas directement les films qui ont été principalement traités ; d'une part parce que l'actualité me donne plutôt envie de m'échapper que de m'y replonger, et d'autre part parce que que ni l'un ni l'autre n'ont beaucoup d'intérêt à mes yeux (subjectifs). Je suis d'accord avec D. Chedaleux pour dire qu'Entre les murs est le moins mauvais du lot (même si je veux bien supposer que l'aspect "caricature complètement barrée" de La Journée de la jupe évoqué par plusieurs personnes m'ait échappé), mais bon sang qu'est-ce que je déteste cette manière de filmer, où le cameraman est littéralement en train de secouer la caméra pour que ça "fasse vrai", comme dans l'extrait choisi. C'est mauvais, mauvais, mauvais, ça n'a jamais ressemblé à RIEN, et surtout pas à la "réalité", pas plus que le joggeur ne voit l'horizon sauter devant ses yeux, contrairement à la manière dont c'est parfois filmé. Contrairement à ce que suggère Rafik, je ne trouve pas que la manipulation soit dissimulée, mais au contraire j'ai l'impression que le réalisateur est assis à côté de moi et me crie "t'as vu, hein, t'as vu comme il est brut mon film, NON MAIS T'AS VU !!".


Bref, je ne voulais pas m'étendre sur ces films, mais prendre un chemin de traverse et souligner un peu plus l'intérêt de Blackboard Jungle (Graine de violence) de R. Brooks, mentionné par Rafik, car en dépit de certains aspects qui ont vieilli (une histoire d'adultère, les personnages féminins en général, la manière dont tout se règle à coups de poings à la fin), il s'agit vraiment d'un beau film sur l'enseignement. Je crois avoir déjà rédigé un commentaire de ce genre quelque part sur le net, mais tant pis : le film est adapté d'un roman d'Evan Hunter (autre pseudonyme de Salvatore Lombino aka Ed McBain, l'auteur de la série de romans policier "87th precinct", qui ont profondément influencé le genre jusqu'à aujourd'hui, y compris à la télévision) qui s'inspire de son expérience personnelle comme enseignant. Il ne s'agit donc pas (seulement) d'un discours moralisateur/normatif sur la société et la jeunesse. 


Dans le film comme dans le roman, l'enseignant est un vétéran qui a pu suivre des études grâce au G.I. Bill, et qui porte un regard plus "neutre" sur ses élèves que nombre de ses collèges un peu caricaturaux ("ne leur tournez jamais le dos", lui conseille un prof "expérimenté" à son arrivée à l'école - collègue qui changera évidemment d'avis au cours du film).


L'interprétation de Glenn Ford (qui parvient à faire sentir l'idéalisme du personnage en même temps que ses doutes et son "aguerrissement" progressif) mérite à elle seule que l'on découvre le film, mais celui-ci vaut aussi pour la manière dont il représente l'enseignement et ses frustrations. Sans donner trop de détails, je pense par exemple à une scène où le professeur reproche à ses élèves d'employer des insultes racistes "pour rire", leur donne (peut-être maladroitement) d'autres contre-exemples pour leur faire prendre conscience du poids des mots, et se retrouve quelques jours plus tard avec une plainte anonyme lui reprochant d'employer des termes racistes envers ses élèves. La manière dont son incompréhension et sa frustration y sont dépeintes constitue l'une des scènes les plus justes que j'ai vues à l'écran.


Le roman est plus amer que le film (juste après une séance au cours de laquelle le professeur croit avoir réussi à toucher les élève grâce à une vidéo, le chapitre suivant commence par "la semaine d'après, tout était à recommencer, bien sûr"), mais il vaut lui aussi la peine d'être lu. Ni le film ni le roman ne portent sur les élèves un regard défaitiste, et en dépit des conventions narratives qui trahissent parfois l'âge du film, je voulais vraiment prendre le temps de le recommander.


TLDR : regardez "Blackboard Jungle" (R. Brooks, 1955) avant n'importe lequel des films mentionnés dans l'émission.

Je n'ai pas l'habitude de commenter mais là, l'émission a assez peu d'intérêt, déjà parce que pendant tout le début de l'émission la parole est monopolisée par Delphine Chedaleux qui raconte juste n'importe quoi (peut-être que si elle avait enseigné en banlieue parisienne, elle tempérerait ses propos). Passer autant à côté de la Journée de la Jupe, qui est une caricature revendiquée par tous les excès que l'on y voit, c'est quand même un comble ! Et, chez moi, un tel manque de discernement finit par l'emporter sur le reste de l'émission qui, peut-être, valait le coup, lui.


J'espérais aussi, secrètement, qu'il serait fait mention de la création théâtrale de cette année, mais non, du moins pas dans la partie que j'ai regardée (les vingt premières minutes).


Franchement déçu !

Dans le même registre que Entre les murs, je conseille la Vie scolaire film récent disponible sur Netflix. C'est ça la situation des collèges et lycées de banlieues. Drôle, touchant et ahurissant.

Rafik et ses films de vidéo club... 

Films de profs, films de bahuts : j'espérais secrètement que Teachers (1984) serait mentionné. Film de collège américain qui navigue habilement entre comédie et dénonciation sociale, et dont le point de vu, même si les élèves y jouent un rôle significatif, est véritablement celui des profs/d'un prof. Un film aux apparences très standards 80s (casting, ton, mise en scène, bande originale) mais qui déjoue un peu la structure narrative Hollywoodienne classique en offrant un regard sur un etablissement en difficulté plus systèmique et moins bêtement rédempteur que d'habitude. Un film oublié, mal aimé, et pourtant très réussi (dont le scénariste, je crois, était lui même enseignant). Je le conseille aux amateurs de Nick Nolte, Laura Dern, Ralph Macchio, ou Crispin Glover. 

L'émission était peu intéressante, je trouve. Dommage d'utiliser son temps de parole pour régler des comptes avec Begaudeau, et le cinéma de Cantet, en passant complètement à côté du film Hors les murs" qui est un bon film sur l'école- un des rares. 


Bonsoir,

J'ai eu la chance de voir le film "Entre les murs". En avant première au moment de sa sortie en salle. Je me rappelle que certaines scènes qui montraient l'insolence des élèves faisaient rire étrangement le public. Les deux extraits choisis par Daniel sont judicieux. Pour moi, "Entre les murs" est à projeter dans tous les centres de formation de profs. Ce film de 2008 (12 ans déjà) illustre parfaitement la situation des établissements actuellement. Cela fait donc plus de 12 ans qu'on connait ces situations. Cela fait plus de 12 ans qu'on laisse pourrir des situations absolument intolérables. Cela fait plus de 12 ans que l'administration fuit ses responsabilités. Cela fait plus de 12 ans que les profs sont seuls, qu'ils n'osent pas parler des difficultés qu'ils rencontrent, que la hiérarchie cache les problèmes créés par des élèves perturbateurs Toutes ces situations sont connues depuis des années et des années et mises sous le tapis par l'administration. Cela ne pouvait que se terminer par un drame. Et la situation ne changera pas. J'ai peur qu'on en reparle dans 12 ans.

La question est : qu'est-ce que l'art,  et comment il (là le cinéma) peut nous aider à dépasser une crise, une énigme, une impasse? 

Un film documentaire ou un fil de fiction? On pense aussi à "l' Esquive" étonnant, où l'issue d'une situation d'exclusion est résolue par le jeu dans une pièce de théâtre, une pièce de Marivaux. Les jeux de l'amour et du hasard, le hasard roi, toujours et tout le temps.

Donc une issue dans la culture. Dans le jeu, on osera dans le "Je" qui balbutie, et s'installe pour un triomphe passage. . 


Dans la cas de Samuel Paty, il y a mort. C'est irréparable. Insoluble. 


"Je me tiens sur le seuil de la vie et de la mort les yeux baissés les mains vides
Et la mer dont j'entends le bruit est une mer qui ne rend jamais ses noyés
Et l'on va disperser mon âme après moi vendre à l'encan mes rêves broyés voilà déjà que mes paroles sèchent comme une feuille à ma lèvre humide.."  
chantait Aragon, plus exactement chantant le grand Aragon via Ferrat.

  

Le problème EST: "la mort", dans ce que nous discutons là. . Pas l'art, pas le cinéma. Quand le vivant commence à mourir, oh oui...quand il sait que c'est cuit, le vivant,   ou bien on considère que la mort, c'est le "rien de la mort", on en fait une bouchée un peu amère et zou aurevoir et merci, mais c'est notre mort. 


Pour S paty, ce n'est pas sa mort, c'est UNE mort qui met en question TOUT, la chose faite, la chose défaite, qui rend muet. 


A-t-il crié Samuel Paty? a-t-il hurlé? 


Vous voyez on ne peut pas répondre. on ne peut pas... le cinéma non plus. L'art ne sait plus. Nous non plus. 

Merci pour cette émission. 

Sur le même thème, mon collègue Antoine Derobertmasure et moi, nous avons consacré un chapitre intitulé "Lorsque ça dérape... John Keating, Rainer Wenger et quelques séducteurs" (pp. 177-193) dans notre ouvrage "L'école à travers le cinéma. Ce que les films nous disent sur le système éducatif" (voir https://editionsmardaga.com/catalogue/lecole-a-travers-cinema/ et via le blog https://ecole-cinema.blogspot.com). Ravi de pouvoir suivre d'autres émissions sur l'école et le cinéma... une source inépuisable en formation des enseignants, mais aussi avec d'autres acteurs: élèves, parents...

33mn de recyclage de trucs déjà dits dans une émission précédente sur La Journée de la Jupe. 

Pourquoi avoir choisi de passer tant de temps sur le plus caricatural du genre ?

Chez moi l'image se bloque à 15:33 (tandis que les secondes continuent à défiler) comme si la vidéo était corrompue.

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