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Pourquoi le krach ? "Paulson, trop peu, trop tard"

Une nouvelle fois, trois krachs d'or pour l'invité de notre émission la semaine, l'économiste spécialiste de la Russie Jacques Sapir, pour son impressionnante tentative de théorisation à chaud sur l'échec dans l'immédiat du plan Paulson. Comme le précédent, ce texte

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Votre président est le meilleur. Non, franchement.

http://www.lesoir.be/actualite/economie/sarkozy-accuse-la-belgique-d-2008-10-12-648892.shtml

C'(est un diplomate né, un fin négociateur, un homme de talent... ....

Bref, ce "petit" incident diplomatique, personne n'en parle en France. Or chez nous, ça fait du bruit !

Votre président est le meilleur. Non, franchement.

http://www.lesoir.be/actualite/economie/sarkozy-accuse-la-belgique-d-2008-10-12-648892.shtml

C'(est un diplomate né, un fin négociateur, un homme de talent... ....

Bref, ce "petit" incident diplomatique, personne n'en parle en France. Or chez nous, ça fait du bruit !


Oh, éh...53%, c'est pas tout le monde. Il y en a, au rang desquels je suis, qui ne lui ont jamais accordé le moindre crédit. S'il fallait relever une à une toutes ses conneries...mais vous avez raison de le signaler.
Bref, ce "petit" incident diplomatique, personne n'en parle en France. Or chez nous, ça fait du bruit !

comme le discours de Dakar de "5 pieds 5 pouces", qui "chez nous" ne fait plus grand bruit... alors que "chez eux", ça fait toujours criser...
Que faire face à la crise financière ?
Par Michèle Brandt
mouvements.info


(...)On assiste en fait à la conjonction de deux crises différentes mais liées, ce qui rend plus complexe et difficile la situation. Chronologiquement, la crise financière, déclenchée par les défauts de paiement sur les prêts “subprimes” n’est que la seconde. La première, moins médiatisée mais non moins dramatique, est la dégradation sévère de l’économie réelle, entamée il y a plus de 25 ans. Ces signes sont (aux États-Unis comme ailleurs, mais ici on prendra le cas des EU) : la lente destruction de la base industrielle par les délocalisations successives ; le remplacement de ces emplois par des jobs moins bien payés dans le secteur des services, qui ne crée pas de richesse ; la stagnation des salaires réels depuis 35 ans ; l’augmentation du chômage [2] ; le surendettement des ménages par l’économie de consommation basée sur le crédit (la consommation représente 70% du PIB des EU) ; la hausse des prix de l’énergie et des frais pour les soins de santé ; l’intensification de la grande misère [3], etc. Le cycle qui s’achève ainsi est inédit : c’est en effet la première fois qu’une phase expansion économique prend fin sans que la situation des classes moyennes n’ait été améliorée.

(...)

Ce tandem de crise, l’une financière, récente, l’autre, plus ancienne, affectant l’économie réelle, ont créé une spirale destructrice : la baisse de la consommation entraîne licenciements et faillites, qui viennent à leur tour renforcer la baisse de la consommation – le tout dans une économie fondée sur la consommation à crédit bien plus que sur la production.

Crise du crédit, crise de la dette

(...) Et comme la consommation américaine à crédit constitue le grand moteur économique mondial, sa déstabilisation entraîne celle du système entier. Pour le comprendre, il faut regarder de plus près les dynamiques de l’inflation du crédit depuis 20 ou 25 ans, qui a entraîné l’inflation de la valeur des biens et des actifs. En 1994, la dette non-financière totale a augmenté de 578 milliards de dollars. Elle s’est depuis accrue chaque année pour arriver à une expansion de 1 000 milliards en 1998, 2 000 milliards en 2004 et 2 561 milliards en 2007 [5]. (...)

Ce crédit facile (ou “asset inflation”) a permis l’expansion de l’économie alors que la production et les exportations baissaient, (...) Mais le crédit ne crée pas de richesses(...)Le ménage américain moyen a un taux d’épargne négatif : il dépense 120% de ce qu’il gagne ; les 20% de trop sont financés par le crédit. Désormais, à cause de l’effondrement du crédit, l’économie n’a plus les moyens de continuer à maintenir un même niveau de dépenses. Sans accès aux financements habituels, les ménages, les entreprises et les entités publiques surendettés ne pourront pas respirer. C’est ce grand réajustement inévitable et douloureux qui est aujourd’hui à l’œuvre. On parle d’une “crise de crédit”, mais comme le crédit s’est évaporé, on devrait plutôt l’appeler par son véritable nom : crise de la dette.

Pourquoi le crédit avait-il commencé à s’évaporer il y a à peu près un an, ouvrant la crise dite des subprimes ?
(...)les saisies immobilières ont commencé à toucher ce marché. Or ces saisies ne concernent pas uniquement les prêts subprimes aux plus démunis, et elles n’ont d’ailleurs pas commencé avec ces prêts. La vague de saisies avait commencé en 2006, et était principalement due aux problèmes économiques globaux : les Américains ne pouvaient plus s’endetter sans produire ; ce grand moteur économique mondial est en panne. Les prêts les plus problématiques sont ceux dont le taux, initialement attractif, est réajusté vers le haut après quelques années. Accordés en très grand nombre à des emprunteurs de toute sorte, ils constituent une bombe à retardement, qui n’a toujours pas complètement explosé.

Rétrospectivement, il apparaît aberrant d’avoir laissé se créer des prêts du genre des subprimes. Mais cela n’a, en fait, rien d’illogique : les marchés du crédit avaient besoin de cette dérégulation pour soutenir leur propre croissance. Tous les autres secteurs de la population américaine avaient déjà accès à des prêts immobiliers, lorsque la menace d’une grande récession, en 2001, avait été détournée par la baisse des taux d’intérêt directeurs ramenés à 1% en 2002. Alan Greenspan, alors gouverneur de la Banque Fédérale, entendait ainsi donner du souffle à la bulle immobilière pour remplacer celle du dot-com. Vendre toujours plus de prêts et de produits dérivés devenait alors nécessaire au maintien des mêmes bénéfices du secteur financier – et les ménages sans travail, sans épargne et sans bien, était un marché vierge.

Pour donner une idée claire de la gravité de la situation aux EU, prenons la ville de Cleveland qui est, depuis deux ans, l’un des endroits les plus touchées par la crise. Dans certains quartiers autrefois très vivants, les huissiers procèdent à deux saisies quotidiennes, condamnant ainsi les maisons de rues entières, toutes murées. Quand une maison est vide, sa valeur plonge. Elle est squattée, puis pillée : tout ce qui a de la valeur (cuivre, plomberie, etc.) est volé, entraînant la chute de la valeur de toutes les maisons voisines. La valeur tombe jusqu’à devenir négative : les maisons sont invendables, et les raser coûte trop cher à la municipalité. Depuis deux ans Cleveland, soucieuse d’enrayer l’insalubrité, a dépensé 12 millions de dollars pour raser des maisons saccagées. Les foyers de sans-abris affluent, les familles se séparent : les enfants sont souvent envoyés chez des tantes, etc. On ne peut pas concevoir une destruction plus totale d’un quartier ouvrier, rendu à des champs.(...)

Le point de contact entre la défaillance de l’économie réelle et la finance frankenstein surdopée était inévitable, même sans l’invention des prêts prédateurs pour les plus démunis. En effet, (...)l’économie réelle est à bout de souffle, et ne peut plus absorber de dettes. Les américains en général ne vivent pas au-delà de leurs moyens ; très souvent ils ont besoin de deux emplois et n’arrivent pas à boucler les fins du mois sans s’endetter plus [8]. Ce n’était qu’une question de temps, alors, avant que le mal n’infecte la finance encore euphorique. Pour toutes ces raisons, les discours sur la “re-régulation”, de même que les tentatives re-gonfler la bulle de crédit avec des récapitalisations des banques et garantis des prêts interbancaires, ne sont en rien à la hauteur du problème. La véritable crise a ses racines dans l’économie réelle bien plus que dans l’économie parasitaire de la finance.

Que font les autorités ?

(...). La densité de l’interdépendance des institutions financières internationales fait que le risque, qu’on avait pensé minime parce que bien distribué, était en fait, pour cette raison même, maximalisé. (...) Les défauts de paiement des prêts immobiliers, pourtant en proportion relativement faibles, ont donc eu un effet extraordinairement disproportionné. (...)Ce qui avait figuré sur les bilans comme des actifs (les obligations titrisées devenues invendables) se transforme tout à coup en passif, sans valeur. Le montant total des pertes (“write-downs”) a désormais dépassé les 635 milliards de dollars ; le FMI estime que ce chiffre va atteindre 1.400 milliards, et d’autres économistes vont jusqu’à 3.000 milliards. Comme ces obligations n’arrivent que peu à peu à leur terme, (...) Elles ne sont pas encore toutes arriver à terme : les pertes n’ont donc pas encore été toutes déclarées. Les bilans des banques sont impossibles à équilibrer dans ces conditions. Les banques centrales ont injecté des centaines de milliards de dollars de liquidité dans le secteur bancaire depuis plus d’un an, sans pouvoir combler le trou noir et arrêter l’effet de “deleveraging”, ou dégonflement du crédit.

Les autres interventions n’ont pas non plus réussi à éviter la crise, pour les mêmes raisons : les institutions financières, sous-capitalisées et en proie à cet effet de “deleveraging”, offrent du crédit uniquement à des taux de plus en plus élevés, et menacent de fermer le robinet entièrement. La décision de la Fed et du Trésor d’ouvrir, et d’agrandir progressivement, la fenêtre de réescompte (...) ainsi que de jouer le rôle de courtier dans la vente de Bear Stearns, et de mettre sous tutelle ou de nationaliser Fannie, Freddie et AIG, n’ont pas pu réinspirer la confiance au marché interbancaire.(...)

Les 17 et 18 septembre, en réponse à la faillite de Lehman, les transactions interbancaires ont été temporairement complètement stoppées, un phénomène dont la menace plane toujours. (...) Mercredi 17, Paul Donovan, économiste chez UBS, a souligné, dans un entretien sur CNBC que “le système financier est en train d’arrêter de fonctionner ; il nous faut une intervention gouvernementale. Si on ne l’obtient pas, c’est fini le capitalisme”.

Cette paralysie du système capitaliste entier a été partiellement soignée le 19 septembre par l’annonce du Trésor américain du plan de sauvetage, dit le plan Paulson. (...)Une représentante du Trésor a même avoué à Forbes.com le 23 septembre que “[le montant de 700 milliards de dollars] n’est pas basé sur des données particulières. On voulait tout simplement choisir un très grand chiffre”. Certains économistes estiment que les liquidités nécessaires à “racheter” la confiance interbancaire s’élèvent plutôt à 5 000 milliards de dollars. Chaque jour de la dernière semaine de septembre, les banques ont emprunté en moyenne la somme record de 368 milliards à la Fed, et ce uniquement pour pouvoir continuer leur activité ; des montants analogues sont sortis de la BCE. 700 milliards de dollars ne sont donc qu’une goutte d’eau en comparaison du montant total des difficultés que connaissent les institutions en perte de confiance.

Mais les bourses mondiales ont commencé leur chute libre le jour même de l’acceptation du plan Paulson, (...) Les nouveaux plans de sauvetage des banques sont alors apparus au niveau international. Les banques centrales internationales ont baissé ensemble le taux directeur d’un demi-point. Le mardi 7 octobre, la Fed a annoncé une nouvelle mesure radicale : elle achètera les dettes de court-terme (“commercial paper”) de certaines entreprises, contournant ainsi le secteur bancaire, fournisseur de prêt habituel. (...) La banque centrale d’Angleterre a annoncé le 7 octobre son plan pour la partielle nationalisation des banques et le garanti des prêts interbancaires. Ce plan a été copié, à des degrés différents par les États-Unis, le 13 octobre, puis par plusieurs pays de l’Europe. (...)Bientôt la Fed prônera probablement une solution pour sauver les entités publiques au bord de la faillite. Le 2 octobre, le gouverneur de la Californie (Arnold Schwarzenegger) a averti Paulson que son État était proche de l’insolvabilité et avait besoin d’un prêt d’urgence de 7 milliards de dollars, (...) D’autres États, comme New-York ou la Floride sont d’ores et déjà dans la même situation, tandis qu’un comté dans l’Alabama est en défaut de paiement sur ses dettes.

Dans l’Eurozone, (...) Les montants colossaux (1 700 milliards d’euros jusqu’au moment présent, annoncés par Paris, Berlin, Madrid, La Haye, Vienne et Lisbonne) seront essentiellement affectés à la garantie des prêts interbancaires pendant un an, et dans un moindre dégré, à la recapitalisation des banques. En France, 40 milliards d’euros ont été accordés pour injecter directement dans des banques(...) et 320 milliards sont destinés à faciliter les prêts interbancaires. (...)

Ces mesures internationales, qui ont eu l’effet salutaire désiré sur les bourses pendant 2 jours, seront bientôt précisées. Mais il est dès à présent douteux qu’elles suffiront pour débloquer le crédit interbancaire entièrement, en même temps que le crédit pour les entreprises et consommateurs, lui aussi gélé. Et il est sûr qu’elles ne permettront pas de faire face à l’enjeu le plus important, la guérison l’économie réelle, même si elles arrivent à faire circuler l’argent. Car même en rendant le crédit plus facile (et il ne sera jamais plus aussi facile qu’il ne l’était avant la crise) la récession entraîne la baisse de la demande de crédit. Des mesures semblables annoncées par l’Angleterre déjà le 7 octobre n’ont pas eu d’effet sur le marché de crédit. Le Libor, le taux des prêts interbancaires, très élévé depuis mi-septembre, n’a que peu baissé dans les deux jours suivants les annonces du 13. Encourager, plutôt que d’exiger des bnaques qu’elles prêtent (et non ne stockent) les liquidités mises à leur disposition est, venant des autorités, risible.

Bulle du crédit, bulle du dollar

Deuxième problème et facteur très important : qui payera toute cette largesse, et d’où viendra cet argent promis par les grands pays (...) ? Il n’est pas réaliste de penser que la France va emprunter sur “les marchés financiers” afin de renflouer ces mêmes marchés gélés. Et les gouvernements européens ont insisté sur le fait que les contribuables ne seront pas touchés. Ils n’entendent pas plus augmenter la dette publique. En fait, les pays les plus industrialisés ont obtenu de la Fed américaine un accès illimité à sa planche à billets. Le 13 octobre, la Fed a annoncé qu’elle donnera à la BCE, à la Banque d’Angleterre età la Banque Nationale Suisse, la possibilité d’offrir des prèts illimités à un taux fixe contre une contrepartie “appropriée”, aux banques européennes [10]]. Les banques nationales emprunteraient apparemment l’argent de la BCE pour leurs plans de sauvetage. Il semble que le G7 s’est mis d’accord pour inonder les marchés avec de nouveaux dollars. Si le marché interbancaire se remet, ce sera plutôt grâce à cette saturation de dollars qu’aux “garanties” nationales. La bulle de crédit est ainsi directement transférée sur la bulle du dollar.

On ne doit pas sous-estimer les capacités d’innovation (...) d’un régime américain (...)Mais l’innovation prendra principalement la forme de l’invention ex nihilo de nouveaux dollars : comme l’a dit Ben Bernanke, chef de la Fed, en novembre 2002 : “le gouvernement américain a une technologie, qui s’appelle une planche à billets”. Rien qu’avec le plan Paulson, le plafond de la dette public s’élève à 11 300 milliards de dollars – 8 000 milliards de plus qu’il y a un an – soit 70% du PIB. Acheter la dette des entreprises, comme annoncé le 7 octobre, y ajoutera une somme encore inconnue, ainsi que les garantis des dépôts et les assurances des prêts immobiliers des agences nationales de logement Fannie et Freddie. Et l’argent devra bien venir de quelque part quand il faudra sauver les États, comtés, et autres municipalités. Notons bien qu’on ne dit ici rien d’une nécessité quelconque de renflouer les citoyens de leurs dettes et difficultés.

(...) À court terme, les acheteurs étrangers des bons de trésor américains vont (peut-être) financer ces dépenses, via des ventes de bons neufs émis spécialement pour l’occasion. 40 milliards seront émis dans les prochains jours, et d’autres suivront.

Mais, et c’est ici le coeur du problème : la planche à billets américaine est paradoxalement la source historique du problème qu’il est maintenant appelé à résoudre. La bulle du crédit est liée à l’augmentation extraordinaire du nombre de dollars en circulation, sans fondement réel, depuis 40 ans. (...)Désormais, les nouveaux dollars émis par le Trésor ne sont fondés que sur de la “confiance” et non sur l’or. On en paie aujourd’hui le prix [11]]. L’hégémonie américaine est donc une hégémonie à crédit, historiquement accordée par ses alliés européens et japonais, à cause du risque perçu émanant de l’URSS. Les chinois ont ensuite pris le relais quand cet arrangement (dit “Bretton Woods II”) leur convenait pour soutenir leur croissance (...), poussant une situation insoutenable jusqu’à son issue explosive actuelle.

(...) La valeur du dollar est fondée sur sa position hégémonique depuis un demi-siècle comme monnaie de réserve mondiale. (...) Ceci a permis au dollar de rester fort, ou plutôt surévalué, (...) Tout autre pays aussi endetté serait entré en crise il y a bien longtemps. Le déficit commercial s’élève aujourd’hui à 700 milliards de dollars par an (...) Pour compenser, Washington fait tourner la planche à billets. Ces nouveaux dollars, émis sous la forme de bons des agences nationales comme le trésor et les agences nationales pour le logement, remplissent les réserves des pays partenaires commerciaux, surtout en Asie. La moitié des bons de trésor, et les deux tiers des autres bons nationaux, n’appartiennent pas aux Américains. Le principal produit exporté par les États-Unis est donc le dollar lui-même. Une partie de ces dollars revient sous la forme d’investissements et d’achats d’infrastructure et de biens américains : non seulement l’Amérique est déficitaire, mais elle vend son capital. Elle vend tout ce qui est possible de vendre, sauf dans les secteurs “sensibles” comme le high-tech et la défense – et cette dynamique ne pourra que se renforcer dans l’avenir.

Depuis quelques années les banques centrales mondiales affichent un désir de “diversifier” leurs réserves. Cet été elles ont sévèrement diminué leurs achats des bons émis par les agences nationales pour le logement (Fannie et Freddie), débouchant sur la nationalisation in extremis de ces agences. Il n’est de ce fait pas du tout donné que les créanciers étrangers seront disposés à financer toutes les largesses actuelles, alors même que l’efficacité de la solution est douteuse. Les solutions bricolées par les autorités américaines dans le désarroi, pour essayer d’acheter la confiance des banques trop timides pour se prêter de l’argent l’une à l’autre, alors que la maison brûle, ne seront d’aucun effet sur la confiance des créanciers. Car l’origine de la crise est l’expansion de la quantité des dollars, nécessaire à compenser la dette externe, qui a permis la dynamique d’inflation de la valeur et de la consommation à crédit. La plus grande bulle, celle du dollar lui-même, n’a pas encore éclaté. Malgré les hésitations exprimées récemment par des investisseurs étrangers, le dollar résiste et se renforce même depuis quelques semaines. Ce phénomène pervers est dû à son rôle traditionnel de monnaie de réserve mondiale, devise dans laquelle 70% des échanges mondiaux sont toujours faits. Quand les bourses chutent, quand les marchés des matières premières sont en baisse à cause de la baisse de la demande, et quand la zone euro montre qu’elle n’est en rien immunisée contre la crise et à la récession, le dollar revient comme le fantôme sans poids et sans chair qu’on ne peut pas tuer. Jusqu’à quand ?(...)
l'hedomadaire "Marianne" écrit cette semaine "il faudrait les virer..et ils sont toujours là !"
et de citer : Christine Lagarde, José Manuel Barroso, Laurence Parisot, Charlie McCreevy, Eric Woerth, Dominique Strauss Kahn....tous ces gens portent une part de responsabilité ou plutôt d'irresponsabilité dans ce qui se passe,
il en est de même pour les Paulson et autres Bush et compagnie....

Ce n'est pas les gens "en place" qui sont aptes à trouver des solutions pour ramener la confiance..;de même que les "maigres" mesures proposées hélas...Sarko ne fait que gesticuler..!
il suffit de lire leurs déclarations...aucune mesure n'étant prise pour les marchés dérivés et les hedges funds..;de sorte qu'il n'y a guère d'illusion à se faire quant à la poursuite de la crise (avec peut-être quelques reprises techniques des bourses mondiales...mais de courte durée..!)

http://
millesime.over-blog.com
A mettre en parallèle avec le séminaire californien à 440 000 $ d'AIG, "l'indécent déjeuner à 150 000 € de Fortis".

"L'événement est prévu depuis des mois et s'inscrit dans le cadre d'actions commerciales habituelles, précise Fortis dans un communiqué."

Tu m'étonnes.
On se doutait bien que cet exemple de gabegie ne présentait pas un caractère exceptionnel.
tout va bien dans le meilleur des mondes :
endettement us
Ce type de crise reviendra et perdurera tant que la principale cause n'est pas éradiquée : la montée en puissance depuis plusieurs décennie de géants de l'industrie bancaire.

On fusionne, on achète, on rassemble, on marie, on s'accouple à grande échelle dans les banques depuis plusieurs années ; résultat : quand tout va mal il n'y a plus de réseau suffisamment vaste et diversifié pour contenir les sauts d'humeur des modèles économiques actuels.

On vous bassine avec les 70 000 euro garantis pour chaque déposant dans les banques françaises, mais si plusieurs banques ferment en même temps, les petits 1.8 milliards du fond de garantie des dépôts suffiront ils ?


Et dire que la droite nous fait chier idéologiquement depuis plusieurs années pour quelques pauvres petites milliards du trou de la sécu !
70 dirigeants d'AIG s'offrent un séjour à grands frais dans un palace californien, juste après le sauvetage de leur boîte par le gouvernement fédéral (Vite dit et gratuit de Gilles Klein).

Le dernier paragraphe renseigne sur les privilèges exorbitants que s'octroient ces vampires de la finance, et sur leur cynisme effarant.
Comme l'illustre la couverture de l'avant dernier Siné hebdo, des modèles de plus en plus courants d'escrocs à pendre par leurs couilles en or.
Personne au cours de l'émission ou était invité J. Sapir n'a relevé sa remarque : sans l'Europe et la monnaie unique, les États auraient d'autres moyens pour agir en ces temps de crise. Mais il semble que cela soit devenu presque un tabou que de remettre en cause la construction européenne, surtout dans les rangs de la gauche.

Certes la crise semble originellement venir des États-Unis d'Amérique. Mais je pense pour ma part que l'Union Européenne nous a mis dans la m... et que ce n'est pas terminé.

Les fondations mêmes de l'Europe sont avant tout économiques. La Communauté Européenne de l'acier et du charbon, ça ne vous dit rien ? Et cette association (principalement entre l'Allemagne et la France) fut lancée pour éviter des nouvelles guerres en Europe. L'Union Européenne est une construction principalement économique, qui répond finalement à un besoin de législation économique. Les instances européennes ne sont là finalement que pour agir en tant que juridiction suprême du marché (commun), et "libérer" les frontières des protections nationales (douanes, taxes, etc...).

Autrement dit, l'Union Européenne ne s'est construite pratiquement que sur les bases philosophiques et théoriques du libéralisme. Le libéralisme suppose en effet un marché libre de toute contrainte, et une instance juridique a-morale qui tranche les différents d'ordre commerciaux. C'est actuellement la définition presque exacte de l'Union Européenne !

Comment dès lors s'étonner de la situation actuelle ? L'Europe (et ses atermoiements ridicules) ne peut pas nous protéger de la crise car elle fait tout simplement intrinsèquement partie du système qui a amené ladite crise. Comment de plus s'étonner de l'absence de construction sociale et humaniste dans une Union Européenne qui, par essence, n'en a cure ? La culture et les droits de l'Homme : c'est en réalité du vent...

Il est temps de nous réveiller. Car cette Europe aujourd'hui est un danger flagrant pour la démocratie (ie : le gouvernement du peuple par le peuple).

Ce danger ne vient pas de l'intérieur, à qui on confie tous les pouvoirs à un seul homme (Quoique... voir notre super-président.) mais de l'extérieur où une autorité sans contrôle du peuple pourra exercer le pouvoir. En effet, "au nom d'une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale - finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale" (citation de P. Mendès-France du 18 janvier 1957 extraite de http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/).

La crise actuelle révèle à mon sens (en plus du non-sens dangereux du système libéral) à quel point nous nous sommes fourvoyés : l'Europe des hommes (et non celle des comptes en banque) reste totalement à construire.
Nos sociétés sont basées sur les rapports de force.
Aujourd'hui, nombre d'entre-nous ne savent pas encore qu'ils iront bientôt rejoindre la grande masse des laissés pour compte.
Et il y a déjà beaucoup de laissés pour compte.

Aujourd'hui, nous constatons l'ampleur du cynisme de certains.
Enfin, quand je dis "nous", je ne sais pas trop. Autour de moi, on "verra venir".
On verra tous venir. Venir.
Pourtant, il faut plutôt "aller".

Si nous n'opposons aucune résistance au cynisme de certains, nous leur donnons notre accord
pour nous marcher encore plus sur la tronche (avec le talon).
Alors, que fait-on ?
J'ai eu un moment d'espoir, hier, en voyant les syndicats du monde entier manifester.
Et puis ?
Il semble que l'idiotie soit générale.

Le néo-libéralisme (absence complète d'intervention de l'Etat dans le marché) n'a jamais été expérimenté aux Etats-Unis. Au Chili oui. Et dans d'autres endroits sous dictature militaire. Mais pas aux Etats-Unis.

Il y a eu des dé-régulations, certainement. Mais des lois, il en restait, et il y avait des instances de régulation au moment des faits.

Les gens ne veulent tout simplement pas comprendre que l'état a laissé faire. Les prêts subprimes ne se sont pas déroulés parce que l'état n'intervenait pas. L'état intervient aussi aux Etats-Unis. Mais il a laissé faire. L'état américain a laissé faire. Il a laissé faire. Laissé faire. Il pouvait intervenir mais n'a rien fait.

Je pense qu'il faut que je répète parce qu'il semble que les personnes de gauche ont du mal à bien percuter.

Les instances de régulation. Qui sont sensées veiller sur l'économie pour empêcher des crises comme celle que nous vivons aujourd'hui.

Ces instances dont vous voulez qu'elles interviennent. Elles existaient déjà. Elles n'ont rien fait. C'était évident que les prêts subprimes étaient une très mauvaise idée. Les instances pseudo-protectrices n'ont rien fait.

Pourquoi ? Qu'on m'explique cela. Pourquoi est-ce que les instances qui sont créées et qui existent pour empêcher les crises n'ont-elles rien fait contre les prêts subprime ?

Voici ce que je pense: elles n'ont rien fait parce que ces instances de régulation ne travaillent pas pour protéger le peuple. Elles travaillent pour protéger les intérêts des plus riches.

Alors je sympathise grandement avec les anti-néolibéraux, mais putain de bordel, réveillez-vous ! On est après 68 là ! Les régulations, le code du travail, ça nous a mené à quoi ? On a toujours été au service des plus riches, et aujourd'hui on va à nouveau créer des régulations, de la législation ? Et pour quoi ? Pour donner une aura pseudo-protectrice à un état contrôlé par les riches ? Un état qui finira par supprimer ces régulations, un jour ou l'autre. Parce que l'élite voudra toujours plus, elle s'en fout de nous. Les plus riches se foutent de nous. Et l'état sert avant tout les plus riches.

Quand au plan Paulson trop peu trop tard, quelle malhonnêteté ! La Réserve Fédérale avait déjà offert 650 milliards avant que le plan Paulson ne soit voté, et les marchés n'ont quasiment pas réagi ! Karl Denninger, du blog Market Ticker, avait noté cet évènement et prédit avec raison que le plan Paulson n'aurait aucune incidence sur le marché. Ca n'a jamais été une question de sauver les meubles, ça a toujours été une question de transférer l'argent du peuple à l'élite, pour qu'elle puisse se mettre à l'abri ! Le Plan Paulson ne fait que commencer, le Trésor peut dépenser autant qu'il veut. Des économistes parlent de 5000 milliards.
Une autre, moins focalisée économie, mais je la mets là parce qu'il s'agit du même auteur, présentant son ouvrage au "Temps de penser". L'ouvrage en question s'appelle "Le nouveau XXI° siècle ; du siècle américain au retour des Nations". Le son est plus que pénible, mais l'analyse politique (et aussi économique) est intéressante. C'était le 13 juin dernier.

http://www.dailymotion.com/relevance/search/jacques%2Bsapir/video/x6p9rz_le-temps-de-penser-avec-jacques-sap_news
et bien sûr cette video à ne pas manquer
l'argent dette
Une intéressante vidéo de Monsieur Sapir du 04 septembre 2008

Dans le cadre des travaux de l'université de rentrée de Debout La République, Jaques Sapir, directeur d'études à l'EHESS, spécialiste de la Russie, nous parle de la crise financière et de ses répercussions sur l'économie Française.

http://www.dailymotion.com/video/x6nlb6_jacques-sapir-depression-subprimes_news
c'est un peu chaud !!
il me semble avoir saisi les tenants et les aboutissants d'une crise de liquidité, mais une relecture s'impose :D
Pas tout a fait le centre d'interet d'@SI mais tellement instructif !
Merci de relayer la parole de personnes qui ne l'ont pas assez souvent.
Daniel Schneidermann,

J'ai peine à penser que vous ignorez que cet "expert" distille dans la presse française, ainsi que dans les agences russes d'"information", une prose étrangement complaisante à l'égard de Vladimir Vladimirovitch. Je ne suis ni juge de l'originalité des analyses rétrospectives de cet économiste ni de son implication dans un travail idéologique au service du merveilleux pays qu'il nous décrit. Toutefois, s'il vous amuse de décerner des krach d'or à ce personnage pour le moins singulier, pourriez-vous mettre fin à mon embarras qui, je vous l'avoue, va croissant ? ASI ne pourrait tout de même pas passer sous silence des engagements politiques qui sont de nature à conditionner une analyse économique.

Merci de votre réponse.
"trop peu... trop tard"
Entendu sur les zondes (on refait le monde de mémoire) la semaine passée qu'une étape redoutable à venir serait de fixer le prix des créances au si mauvais fumet.
Trop bas, Aïe ! ce sera pas bon, trop haut ouille les effets seront devastateurs (me demandez pas pourquoi, mais j'ai souvenir que le problème relevait des répercussions sur les produits voisins)

Que le digne spécialiste TF1 du Juste Prix fasse donc don de son savoir-faire à la crise !
Bien-sûr qu'avec le temps et la concentration nécessaires, on arrive à suivre. Le problème c'est que quand on n'est pas spécialiste du tout, on se retrouve toujours à épouser la dernière analyse qu'on a lue. On rejoint le problème évoqué dans l'article sur la "phynance".
Quant à l' "unexpected", quelque chose m'échappe: ça fait quand-même plus d'un an qu'on lit des articles alarmistes sur la crise des sub-primes dans la presse généraliste US..;

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