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Commentaires

Pourquoi le krach ? "Paulson, trop peu, trop tard"

Une nouvelle fois, trois krachs d'or pour l'invité de notre émission la semaine, l'économiste spécialiste de la Russie Jacques Sapir, pour son impressionnante tentative de théorisation à chaud sur l'échec dans l'immédiat du plan Paulson. Comme le précédent, ce texte

Derniers commentaires

Votre président est le meilleur. Non, franchement.

http://www.lesoir.be/actualite/economie/sarkozy-accuse-la-belgique-d-2008-10-12-648892.shtml

C'(est un diplomate né, un fin négociateur, un homme de talent... ....

Bref, ce "petit" incident diplomatique, personne n'en parle en France. Or chez nous, ça fait du bruit !
l'hedomadaire "Marianne" écrit cette semaine "il faudrait les virer..et ils sont toujours là !"
et de citer : Christine Lagarde, José Manuel Barroso, Laurence Parisot, Charlie McCreevy, Eric Woerth, Dominique Strauss Kahn....tous ces gens portent une part de responsabilité ou plutôt d'irresponsabilité dans ce qui se passe,
il en est de même pour les Paulson et autres Bush et compagnie....

Ce n'est pas les gens "en place" qui sont aptes à trouver des solutions pour ramener la confiance..;de même que les "maigres" mesures proposées hélas...Sarko ne fait que gesticuler..!
il suffit de lire leurs déclarations...aucune mesure n'étant prise pour les marchés dérivés et les hedges funds..;de sorte qu'il n'y a guère d'illusion à se faire quant à la poursuite de la crise (avec peut-être quelques reprises techniques des bourses mondiales...mais de courte durée..!)

http://
millesime.over-blog.com
A mettre en parallèle avec le séminaire californien à 440 000 $ d'AIG, "l'indécent déjeuner à 150 000 € de Fortis".

"L'événement est prévu depuis des mois et s'inscrit dans le cadre d'actions commerciales habituelles, précise Fortis dans un communiqué."

Tu m'étonnes.
On se doutait bien que cet exemple de gabegie ne présentait pas un caractère exceptionnel.
tout va bien dans le meilleur des mondes :
endettement us
Ce type de crise reviendra et perdurera tant que la principale cause n'est pas éradiquée : la montée en puissance depuis plusieurs décennie de géants de l'industrie bancaire.

On fusionne, on achète, on rassemble, on marie, on s'accouple à grande échelle dans les banques depuis plusieurs années ; résultat : quand tout va mal il n'y a plus de réseau suffisamment vaste et diversifié pour contenir les sauts d'humeur des modèles économiques actuels.

On vous bassine avec les 70 000 euro garantis pour chaque déposant dans les banques françaises, mais si plusieurs banques ferment en même temps, les petits 1.8 milliards du fond de garantie des dépôts suffiront ils ?


Et dire que la droite nous fait chier idéologiquement depuis plusieurs années pour quelques pauvres petites milliards du trou de la sécu !
70 dirigeants d'AIG s'offrent un séjour à grands frais dans un palace californien, juste après le sauvetage de leur boîte par le gouvernement fédéral (Vite dit et gratuit de Gilles Klein).

Le dernier paragraphe renseigne sur les privilèges exorbitants que s'octroient ces vampires de la finance, et sur leur cynisme effarant.
Comme l'illustre la couverture de l'avant dernier Siné hebdo, des modèles de plus en plus courants d'escrocs à pendre par leurs couilles en or.
Personne au cours de l'émission ou était invité J. Sapir n'a relevé sa remarque : sans l'Europe et la monnaie unique, les États auraient d'autres moyens pour agir en ces temps de crise. Mais il semble que cela soit devenu presque un tabou que de remettre en cause la construction européenne, surtout dans les rangs de la gauche.

Certes la crise semble originellement venir des États-Unis d'Amérique. Mais je pense pour ma part que l'Union Européenne nous a mis dans la m... et que ce n'est pas terminé.

Les fondations mêmes de l'Europe sont avant tout économiques. La Communauté Européenne de l'acier et du charbon, ça ne vous dit rien ? Et cette association (principalement entre l'Allemagne et la France) fut lancée pour éviter des nouvelles guerres en Europe. L'Union Européenne est une construction principalement économique, qui répond finalement à un besoin de législation économique. Les instances européennes ne sont là finalement que pour agir en tant que juridiction suprême du marché (commun), et "libérer" les frontières des protections nationales (douanes, taxes, etc...).

Autrement dit, l'Union Européenne ne s'est construite pratiquement que sur les bases philosophiques et théoriques du libéralisme. Le libéralisme suppose en effet un marché libre de toute contrainte, et une instance juridique a-morale qui tranche les différents d'ordre commerciaux. C'est actuellement la définition presque exacte de l'Union Européenne !

Comment dès lors s'étonner de la situation actuelle ? L'Europe (et ses atermoiements ridicules) ne peut pas nous protéger de la crise car elle fait tout simplement intrinsèquement partie du système qui a amené ladite crise. Comment de plus s'étonner de l'absence de construction sociale et humaniste dans une Union Européenne qui, par essence, n'en a cure ? La culture et les droits de l'Homme : c'est en réalité du vent...

Il est temps de nous réveiller. Car cette Europe aujourd'hui est un danger flagrant pour la démocratie (ie : le gouvernement du peuple par le peuple).

Ce danger ne vient pas de l'intérieur, à qui on confie tous les pouvoirs à un seul homme (Quoique... voir notre super-président.) mais de l'extérieur où une autorité sans contrôle du peuple pourra exercer le pouvoir. En effet, "au nom d'une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale - finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale" (citation de P. Mendès-France du 18 janvier 1957 extraite de http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/).

La crise actuelle révèle à mon sens (en plus du non-sens dangereux du système libéral) à quel point nous nous sommes fourvoyés : l'Europe des hommes (et non celle des comptes en banque) reste totalement à construire.
Nos sociétés sont basées sur les rapports de force.
Aujourd'hui, nombre d'entre-nous ne savent pas encore qu'ils iront bientôt rejoindre la grande masse des laissés pour compte.
Et il y a déjà beaucoup de laissés pour compte.

Aujourd'hui, nous constatons l'ampleur du cynisme de certains.
Enfin, quand je dis "nous", je ne sais pas trop. Autour de moi, on "verra venir".
On verra tous venir. Venir.
Pourtant, il faut plutôt "aller".

Si nous n'opposons aucune résistance au cynisme de certains, nous leur donnons notre accord
pour nous marcher encore plus sur la tronche (avec le talon).
Alors, que fait-on ?
J'ai eu un moment d'espoir, hier, en voyant les syndicats du monde entier manifester.
Et puis ?
Il semble que l'idiotie soit générale.

Le néo-libéralisme (absence complète d'intervention de l'Etat dans le marché) n'a jamais été expérimenté aux Etats-Unis. Au Chili oui. Et dans d'autres endroits sous dictature militaire. Mais pas aux Etats-Unis.

Il y a eu des dé-régulations, certainement. Mais des lois, il en restait, et il y avait des instances de régulation au moment des faits.

Les gens ne veulent tout simplement pas comprendre que l'état a laissé faire. Les prêts subprimes ne se sont pas déroulés parce que l'état n'intervenait pas. L'état intervient aussi aux Etats-Unis. Mais il a laissé faire. L'état américain a laissé faire. Il a laissé faire. Laissé faire. Il pouvait intervenir mais n'a rien fait.

Je pense qu'il faut que je répète parce qu'il semble que les personnes de gauche ont du mal à bien percuter.

Les instances de régulation. Qui sont sensées veiller sur l'économie pour empêcher des crises comme celle que nous vivons aujourd'hui.

Ces instances dont vous voulez qu'elles interviennent. Elles existaient déjà. Elles n'ont rien fait. C'était évident que les prêts subprimes étaient une très mauvaise idée. Les instances pseudo-protectrices n'ont rien fait.

Pourquoi ? Qu'on m'explique cela. Pourquoi est-ce que les instances qui sont créées et qui existent pour empêcher les crises n'ont-elles rien fait contre les prêts subprime ?

Voici ce que je pense: elles n'ont rien fait parce que ces instances de régulation ne travaillent pas pour protéger le peuple. Elles travaillent pour protéger les intérêts des plus riches.

Alors je sympathise grandement avec les anti-néolibéraux, mais putain de bordel, réveillez-vous ! On est après 68 là ! Les régulations, le code du travail, ça nous a mené à quoi ? On a toujours été au service des plus riches, et aujourd'hui on va à nouveau créer des régulations, de la législation ? Et pour quoi ? Pour donner une aura pseudo-protectrice à un état contrôlé par les riches ? Un état qui finira par supprimer ces régulations, un jour ou l'autre. Parce que l'élite voudra toujours plus, elle s'en fout de nous. Les plus riches se foutent de nous. Et l'état sert avant tout les plus riches.

Quand au plan Paulson trop peu trop tard, quelle malhonnêteté ! La Réserve Fédérale avait déjà offert 650 milliards avant que le plan Paulson ne soit voté, et les marchés n'ont quasiment pas réagi ! Karl Denninger, du blog Market Ticker, avait noté cet évènement et prédit avec raison que le plan Paulson n'aurait aucune incidence sur le marché. Ca n'a jamais été une question de sauver les meubles, ça a toujours été une question de transférer l'argent du peuple à l'élite, pour qu'elle puisse se mettre à l'abri ! Le Plan Paulson ne fait que commencer, le Trésor peut dépenser autant qu'il veut. Des économistes parlent de 5000 milliards.
Une autre, moins focalisée économie, mais je la mets là parce qu'il s'agit du même auteur, présentant son ouvrage au "Temps de penser". L'ouvrage en question s'appelle "Le nouveau XXI° siècle ; du siècle américain au retour des Nations". Le son est plus que pénible, mais l'analyse politique (et aussi économique) est intéressante. C'était le 13 juin dernier.

http://www.dailymotion.com/relevance/search/jacques%2Bsapir/video/x6p9rz_le-temps-de-penser-avec-jacques-sap_news
et bien sûr cette video à ne pas manquer
l'argent dette
Une intéressante vidéo de Monsieur Sapir du 04 septembre 2008

Dans le cadre des travaux de l'université de rentrée de Debout La République, Jaques Sapir, directeur d'études à l'EHESS, spécialiste de la Russie, nous parle de la crise financière et de ses répercussions sur l'économie Française.

http://www.dailymotion.com/video/x6nlb6_jacques-sapir-depression-subprimes_news
c'est un peu chaud !!
il me semble avoir saisi les tenants et les aboutissants d'une crise de liquidité, mais une relecture s'impose :D
Pas tout a fait le centre d'interet d'@SI mais tellement instructif !
Merci de relayer la parole de personnes qui ne l'ont pas assez souvent.
Daniel Schneidermann,

J'ai peine à penser que vous ignorez que cet "expert" distille dans la presse française, ainsi que dans les agences russes d'"information", une prose étrangement complaisante à l'égard de Vladimir Vladimirovitch. Je ne suis ni juge de l'originalité des analyses rétrospectives de cet économiste ni de son implication dans un travail idéologique au service du merveilleux pays qu'il nous décrit. Toutefois, s'il vous amuse de décerner des krach d'or à ce personnage pour le moins singulier, pourriez-vous mettre fin à mon embarras qui, je vous l'avoue, va croissant ? ASI ne pourrait tout de même pas passer sous silence des engagements politiques qui sont de nature à conditionner une analyse économique.

Merci de votre réponse.
"trop peu... trop tard"
Entendu sur les zondes (on refait le monde de mémoire) la semaine passée qu'une étape redoutable à venir serait de fixer le prix des créances au si mauvais fumet.
Trop bas, Aïe ! ce sera pas bon, trop haut ouille les effets seront devastateurs (me demandez pas pourquoi, mais j'ai souvenir que le problème relevait des répercussions sur les produits voisins)

Que le digne spécialiste TF1 du Juste Prix fasse donc don de son savoir-faire à la crise !
Bien-sûr qu'avec le temps et la concentration nécessaires, on arrive à suivre. Le problème c'est que quand on n'est pas spécialiste du tout, on se retrouve toujours à épouser la dernière analyse qu'on a lue. On rejoint le problème évoqué dans l'article sur la "phynance".
Quant à l' "unexpected", quelque chose m'échappe: ça fait quand-même plus d'un an qu'on lit des articles alarmistes sur la crise des sub-primes dans la presse généraliste US..;

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