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Commentaires

Oligarchie, radio et séduction, d@ns le texte

Ce sont trois livres qui paraissent en même temps. Le premier, L'oligarchie des incapables, (Albin Michel) est une enquête accablante sur les privilèges et les passe-droits dont jouit, aujourd'hui, la nouvelle oligarchie, qui entremêle hauts responsables publics, et dirigeants de l'économie. Le second, La voix de son maître ? (Nova Editions) zoome sur un petit morceau de cette oligarchie: les dirigeants de Radio France et France Inter, et leurs rapports avec le pouvoir politique. Le troisième, La séduction (Presses de la cité) livre une analyse inattendue: dans tous les domaines (politique, économie, diplomatie), c'est la séduction, qui serait un des moteurs de la société française.

Derniers commentaires

Elaine Sciolino, correspondante à Paris du New York Times.

Les médias s'évertuent à inviter cette femme qui n'a absolument rien à dire ( sur DSK en son temps, elle était tout aussi incompétente). ASI ne fait pas exception. D'ailleurs, ASI fait de moins en moins exception.
De plus, son français est déplorable, et alors qu'elle vit à Paris depuis des années.
On ne comprend pas très bien ce qui a motivé l'invitation d'Elaine Sciolino, dont la prestation, comme l'ont remarqué d'autres asinautes, s'est limitée à un tissu de trivialités. On comprend qu'il n'y a pas un stock illimités d'intellectuels brillants tels que F. Lordon, mais tout de même, la vie intellectuelle française n'est pas pauvre à ce point qu'on soit obligé d'inviter des intervenants aussi piètres. Elaine Sciolino a sans doute tout pour être une bonne "cliente" des grands médias friands d'observations croustillantes et de ragots sur la vie politique, mais sa présence ne peut rien apporter à des abonnés en quête d'analyses pointues. En outre, je trouve toujours gênant de voir quelqu'un ramer ainsi face à des questions qu'il ne comprend pas, ou auxquelles il ne peut pas répondre, ou les deux.

Le reste de l'émission était de bonne tenue, comme à l'habitude.
Et elle sert à quoi la journaliste américaine, ici?
A part, bien sûr, montrer qu'elle est un cliché de la manière superficielle dont certains américains peuvent se comporter, et, surtout, la façon qu'ils ont constamment de renvoyer les autres à leurs moeurs légères (en gros) alors que ce sont eux qui ne peuvent voir les choses que sous cet angle, vu que la société américaine est ultra-sexualisé sous des dehors très politiquement corrects.
Si inviter Madame Sciolino, c'est vouloir mettre en évidence sa méconnaissance de la France et des Français, C'est Réussi !
Ou alors...Oh non !!!....Mama mia !!!!
C'est moi où Elaine Sciolino fait de l'oeil à Daniel ?? :-)
Un malentendu me semble traverser toute l'émission à propos de séduction. Dont je prends clairement conscience à la sixième minute de l'acte 3: la différence entre séduisant et séducteur. Être séduisant, c'est séduire, avec ou sans la volonté de séduire. Ce qui explique qu'une idée, par exemple, puisse être séduisante. Séducteur, c'est avoir la volonté de séduire, avec ou sans le résultat d'être effectivement séduisant. Et le résultat dépend de l'émetteur, plus ou moins habile, mais aussi du récepteur. Quand on dit de quelqu'un qu'il est "séducteur", cela implique généralement qu'on a été sensible à sa séduction, mais qu'on en a pris conscience et qu'on y résiste déjà un peu.

Séduisant, Mélenchon? Sûrement pas pour madame Sciolino, qui préfère certainement Chirac (chacun ses goûts). Mais séducteur, certainement, il suffit de le voir à "On n'est pas couchés", où il a réussi à se mettre dans la poche, par le rire, des gens qui ne le portaient pourtant pas dans leur coeur, hommes ou femmes.

Pas oublier enfin que "séduire", étymologiquement, c'est détourner du droit chemin.

Et quel dommage que, sous prétexte que les compliments masculins à une femme prennent si souvent l'allure d'une main-mise (avec ou sans jeu de mots, comme il vous plaira) on ne puisse pas dire "Quelle jolie chemise" ou "La moustache vous va très bien", comme j'ai observé que ça commence à se faire.

C'est un peu en vrac, tout ça, mais rien qu'avec le thème de la séduction on a de quoi parler. Je verrais bien Judith s'y coller un de ces jours.
j'habite aux Etats-Unis depuis 15ans mariee a un americain et je suis tout a fait d'accord que les jeux de seductions sont bien plus presents en France. la seduction pour moi c'est soit un jeu de pouvoir qui m'a amuse dans ma tres tendre jeunesse soit une manipulation que je trouve politiquement et humainement incorrect mais "une conversation sans fin", non je vois pas!
je suis toujours tres irritee justement par l'arrogance de cet establishment francais qui se croit si sophistique. oui les americains sont hypocritement puritains mais les francais semblent vraiment a cour de cette "sophistication" pour avoir tant recour a la seduction!!
pour qu'il y est vraiment conversation il vaut mieux ne pas y meler la seduction a moins d'avoir vraiment rien a dire.
Acte4; 19:43
"peut-être que dans l'éducation nationale y'a trop de profs"

Vraiment?
Mais, y'en a des très bien? Ah bon, ça va alors.
Demandons aux agences de notations de les noter et les futurs directeurs/patrons n'auront qu'à licencier les en trop(disons un sur deux ou trois à la louche , aller), voilà qui devrait satisfaire les actionnaires et rassurer les marchés...

Peut-être que y a trop d'élèves...

---
n.b.:On a fait le calcul avec un jeune, on doublerait les profs. Y'a qu'à doubler le budget de l'éducation.
Comment financer me direz-vous? Simple: on ne rembourse pas les intérets de la dette.
J'ai lu le livre passionnant de Scalbert recommandé par Didier Porte il y a quelque temps.
j'aimerai que vous invitiez guedidian pour son film les neige de Kilimandjaro pour aborder l'histoire du syndicalisme.
Il y a des film engagés comme' le havre 'qui mérite un regard journalistique sur des faits de société .
j'ai l'impression par moment qu'on trempe dans notre jus comme les cornichons à force de délayer les même affaire autour de sarko décentrez vous vous en avez la carrure intellectuelle!!!
Bonne émission.

Mais ce n'est pas un Dans le texte, il n'a absolument ou presque pas été question du "texte".

C'est une Ligne jaune. Comme quoi, ça manque. Guy, si tu nous écoutes...
C'était très intéressant, mais je n'ai vu aucune différence entre cette émission et un classique "Arret sur image" du vendredi.

Pourquoi intituler cette émission "Dans le texte" alors qu'il n'y avait aucun texte dans lequel plonger,
comme c'est le cas avec les émissions littéraires animées par Judith ?

J'avoue ne pas comprendre.
Est-ce que je dis une grosse connerie si j'avoue que je trouve Elaine Sciolino absolument séductrice :
- dans son maintien
- dans son élocution
- dans son sens de la répartie
- dans la manière d'exprimer son point de vue

et surtout... sa manière de contrer les coupages de paroles de Daniel et de parvenir à finir ses phrases !!!
Face à Daniel, chapeau bas !!! Elaine, vous êtes une grande dame !!!! (j'étais déjà subjugué lors de ses précédentes interventions télévisuelles, je suis totalement hyper subjectif).

Suis-je un gros goujat en avouant tout ça ?

Cyril.
"qu'est-ce que la séduction ? une conversation sans fin"

Je ne sais pas si c'est d'elle, mais c'est sublime...

Elaine !!! Vous êtes sublime !!!

En fais-je trop ?

Cyril.
Ah, le charme [s]obscène[/s] discret de la bourgeoise...
Ça marche toujours sur les péquenots.
J'ai surtout trouvé qu'elle pédalait terriblement dans la choucroute, malheureusement peu aidée par la barrière de la langue, au point qu'elle s'est trouvée incapable de définir précisément l'une des plus grosses différences dans le sens du mot "séduction" en français et en anglais. La langue anglaise est plus sensible que le français à la dimension négative de conquête et de manipulation en vue de désarmer l'adversaire et de corrompre présente dans le mot. Sens qu'on retrouve aussi en français, mais qui est dans son acception moderne beacoup plus atténuté et connotant beaucoup moins une idée de danger. Mais ce n'est pas sa difficulté à s'expliquer qui posait le plus grand problème, c'est surtout que sa présence était largement hors-sujet.

Je soupçonne que DS ne connaît pas ce sous-genre de la littérature anglo-saxonne consistant à écrire des livres et des articles narrant de manière pittoresque les nombreuses bizarreries de la France et des Français, et quand le livre de Mme Sciolin, qui a eu une certaine exposition à ASI à cause de l'affaire DSK, il n'a peut-être pas fait attention qu'il appartenait à ce genre. Et s'il en était conscient, il aurait sans doute été préférable de le noter, étant donné l'absence intinsèque de neutralité du genre.
C'est un grand classique, dans la presse et l'édition au Royaume-Uni et aux USA, de publier des livres et des articles prétendant capter l'essence de ces particularismes français qui charment ou agacent et en tout cas sont censés dérouter le public anglo-saxon. Malheureusement, c'est une forme moderne d'exotisme, avec tout ce que la notion peut contenir de détestable en termes de reproduction et propagation de stéréotypes, de morgue, et plus généralement, d'une vision complètement faussée et fantasmatique de l'Autre. DS dit noter qu'il n'a pas retrouvé chez elle la même vision sombre et violente des collusions entre les médias et le pouvoir politique et industriel, mais c'est pour une raison très simple : le sujet de son livre était d'émerveiller le lecteur sur la façon dont les Français se comporteraient comme des bêtes curieuses. En l'occurrence, le but de Mme Sciolino dans son livre était de montrer que tous en France pouvait être vue à travers un seul filtre bien précis et attrayant. Dans son principe même sa réflexion est biaisée par de gros présupposés (la grille de lecture de "la Séduction", supposément capable de fournir une clé de lecture unique pour l'essentiel du fonctionnement de la France et des Français) et comporte de gros points aveugles (aussi bien par rapport à ce qui se passerait en France, que des différences France-USA), quand bien même par ailleurs sa réflexion et son travail de recherche se trouveraient dans le haut du panier du genre, ce qui en soit est douteux vu les remarques de DS sur ses sources. Ce qui est dommage, car une analyse sérieuse des rapports de séduction au sein de l'oligarchie actuelle, dans toute la violence des rapports que porte le concept et hors de tout exotisme, était tout à fait possible à mon avis. Cela aurait été complémentaire des propos des deux autres invités, puisque la séduction, en tant que mécanique de domination, est au coeur même des relations de cour. Mécanismes qu'elle manie elle-même, bien qu'à la truelle, comme ses différents rappels qu'elle mentionne DS dans son bouquin l'indiquent.

Donc bon, je ne vais pas dire que son livre est du même niveau que les torchons de Stephen Clarke, mais enfin, je ne pense pas qu'il soit bien sérieux non plus.
Superbe analyse, Naraoia. Votre description de la démarche d'Elaine Sciolino est d'une grande acuité.

On a d'ailleurs l'impression que Daniel, comme les autres mâles du plateau, est sous le charme de cette brunette (elle ne ménage pas sa peine, remarquez bien, elle sort vraiment "le grand jeu" à chacun d'eux) et a perdu tout esprit critique.
Mais peut-être est-il conscient qu'Elaine Sciolino serait trop handicapée par sa mauvaise pratique de la langue française s'il la traitait avec sa rigueur habituelle.
Je suis en train de lire le bouquin d'Elaine Sciolino: c'est exactement ce que dit Naraoia, une série de clichés à base d'anecdotes narrées par le menu; rien ne nous est épargné, car sous la plume de cette dame, le moindre détail est censé prendre sens. Etirée en un paragraphe, la banalité (naïveté?) devient une analyse sociolo-psycholo-anthropologique.
La rencontre avec Mme Dombasle est un grand moment. Comme avec "la Parisienne" (dans ce que j'ai lu, à part un week-end à Deauville pour la Saint-Valentin, apparemment on ne peut vivre, et donc séduire, qu'à Paris). Elaine S. ou comment interpréter et comprendre la civilisation française, l'histoire de l'Amérique ou la pensée humaine depuis l'invention de l'écriture, le tout à partir de l'expérience d'un poisson rouge (qui en plus comprend très mal le français, ce qui en dit long sur ses contacts avec les indigènes).

Je laisse tomber ce tissu d'âneries - si ça a fait plaisir à Mme E.S. de l'écrire, c'est déjà ça; je me demande plutôt pourquoi D.S. a invité cette dame sur un plateau où il était question d'une France dans l'état de 1788, ou d'une radio de service public gravement menacée (pas tant que ça, finalement; mais on s'en doutait). Heureusement qu'elle n'a pas occupé trop de place.
[quote=je me demande plutôt pourquoi D.S. a invité cette dame]

Chuuuut! Motus et bouche cousue. Ne pas oublier les intérêts supérieur de la petite entreprise qui monte.

Je suis en train de lire le bouquin d'Elaine Sciolino: c'est exactement ce que dit Naraoia, une série de clichés à base d'anecdotes narrées par le menu

Merci de confirmer, par l'expérience, l'intuition que j'avais eue en la voyant déjà une première fois sur @si il y a quelques mois. Depuis, je l'ai vue à Ce soir ou jamais... Et re à @si, donc... No comprendo.
Oh, c'est marrant çà. Je n'ai rien contre elle, du tout, mais je pensais qu'elle paraitrait insuportable avec sa gestion affichée de la séduction. Tête penchée, sourire maternel, yeux directs avec une tonalité tendre. Je ne sais pas, mais moi, quand je me comporte comme ça par mégarde, j'ai tendance à me reprendre, parce que c'est trop séducteur, et du moment qu'on en est conscient, il y a une forme de manipulation, si on le sait et qu'on maintient, en quelque sorte, on en joue.
Comme dans toute l'émission (y compris dans les réparties), elle se comporte ainsi, c'est difficile de croire qu'elle n'en a pas pas conscience.
C'est rigolo de voir que c'est bien perçu.
La réalisation de l'émission est sur ce point excellente.
Quelqu'un sur ce forum a fait remarquer que Romain Gubert (Le Point), le plus souvent, s'adresse davantage à Elaine Sciolino qu'à Daniel Schneidermann. A plusieurs reprises le réalisateur nous propose des plans de réaction de la belle Américaine hochant attentivement la tête, buvant littéralement les paroles de Gubert, avec un cadrage identique en taille à celui qui montre son interlocuteur. Et, de temps en temps, un cadrage plus large montre dans un même plan Elaine Sciolino et Daniel, lequel parait à ce moment-là complètement exclu du dialoque et semble attendre patiemment le moment où il sera à son tour le chouchou.
Pas mes compliments, M. DS.
Le bouquin parle bien de l'oligarchie des INCAPABLES !!!!!!!!!!
Pourquoi le mot et l'idée d'incapable ont été zappés dans cette émission ?
C'est le plus intéressant. On les paie grassement pour quoi faire ?
Qui est incapable ? Tous ? Certains ?

Vous voulez un résumé de ma pensée ?
Merci de dire oui. Voici.
Pour s'élever dans la hiérarchie il est NÉCESSAIRE d'être incapable.
Qui partage cette opinion ? L'auteur ?
On ne saura jamais ?
Ahah ! J'aime beaucoup la remarque de Daniel à la fin, bien sentie, sur la responsablilité du journal Le Point dans le travail de sape constant contre l'image de la fonction publique. "C'est pas la même chose !"
Ah ben voyons.
D'un coup, on sent que le type cherche une branche, de l'oxygène, quelque chose quoi. Vite.
vraiment un détail qui n'a rien à voir, mais ça m'énerve affreusement, au point de pas pouvoir regarder : pourquoi ce mec du point ne s'adresse qu'à la dame chicosse, sauf vaguement à la fin de ses interventions un regard à daniel ??? (d'ailleurs, elle a compris, la dame, elle opine et sourit comme une vraie dame sage et attentive)
et je comprends pas, après la présentation, pourquoi elle est là..., comme rocapel quoi.
mais bon, j'y retourne.
Rien à voir mais un peu.

Dans le livre d'A. Scalbert, Thomas Legrand (p. 173) affirme que le seul vrai pouvoir de France Inter est de "déterminer" le patron du PS. Un journaliste de la rédaction non cité surenchérit (p.174) en disant que ça vaut aussi pour le choix du candidat PS à la présidentielle.

Outre que c'est un peu "énorme" ( il y a eu une primaire, quand même...) , voire fanfaron ( pas trop le genre de Thomas Legrand à ma connaissance), et donc potentiellement ridicule, j'aurais vraiment aimé savoir ce que T. Legrand entend par là. Est-ce juste une remarque d'ordre sociologique ( France Inter, radio des profs et des fonctionnaires, donc...) ? mais dans ces cas-là pourquoi ce terme "déterminer" ? Et/ou existe-t-il une volonté de la rédaction d'influer, de forger ces choix, existe-t-il des écuries dans la rédaction, des rapports de force sur ce sujet précis et dans ce cas : c'est quoi ce délire ? Est-ce que T. Legrand l'assume ?

Voilà, j'aimerais vraiment en savoir plus, un petit "Vite dit" avec demande d'éclaircissement a A. Scalbert et/ou T. Legrand serait bienvenu, c'est dommage que la question ne soit pas venue pendant l'émission !

Bien à vous
Thomas
Chaque fois que Daniel Schneiderman présente d@ns le texte, il ne peut s'empêcher de suçoter le gras d'oreille qui s'est accumulé sur les branches de ses lunettes... l'effet apostrophe surement!
Sorry, mais à la fin de l'émission je n'ai toujours pas saisi le lien entre les deux livres d'investigation, et celui sur les rapports de séduction dans la société française. Et les tentatives de Schneidermann pour relier les deux "pôles" me semblaient tomber à l'eau. On(enfin, je) ne voyait pas ou vous vouliez en venir.
Lorsque Daniel Schneidermann intérroge ses invités sur les pratiques journalistiques, l'ignorance des structures sociales de leur part apparaît frappante. Cela est évident pour la journaliste américaine qui pédale dans la farine lorsque Daniel lui pose des questions sur la possible généralisation à l'ensemble de la société française des pratiques qu'elle observe au sein de l'élite: elle est éffarée et ne comprend même pas la question, en répondant "vous êtes trop français", comme à dire que dans sa culture américaine, seule l'apparence compte, non le social, pas la peine que j'y insiste.
Mais ce qui m'a le plus frappé est la réaction de l'auteur de "l'oligarchie des incapables" à la question qui lui a été posée par Daniel à la fin de l'émission sur la responsabilité d'un hebodamdaire comme "le point"qui discrédite sans cesse les valeurs de sens de l'Etat et de l'intérêt général en discréditant sans cesse la fonction publique. Alors que jusque là son argumentation était très crédible, il se perd sur cette question en prenant l'exemple de l'éducation nationale, en disant que oui peut-être il y a trop de profs, et peut-être des pas compétants, mais c'est comme tout, il y en a des formidables aussi, et qu'il faut faire attention à ne pas généraliser etc.
Mais ce qui échappe à ce journaliste, ce sont les logiques qui font que tel individu peut être plus ou moins bon dans sa profession. Or là, deux logiques sont à l'oeuvre: le parcours professionnel des individus, et leurs statuts.
Problème n° 1 des profs titulaires, surtout dans les établissements en grande difficulté : leur écart sociologique avec les élèves qu'ils ont devant eux. Issus pour la plupart de familles appartenant aux classes moyennes supérieures, pratiquement jamais issus de l'immigration et des classes des travailleurs manuels, les enseignants ont du mal à comprendre leurs élèves, et à ne pas émettre de jugements témoignant d'un mépris social inconscient sur les familles des élèves (combien de fois peut-on entendre dans une salle des profs "les parents ne sont pas éduqués", "les parents ne s'occupent pas de leurs enfants" à propos d'enfants issus de milieux modestes). De plus, face à des salaires relativement faibles eu égard au niveau d'étude réalisé (actuellement un enseignant certifié soit bac + 5 commence sa carrière à environ 1600 € mensuel net), les profs ont un sentiment de déclassement social les amenant à ne pas s'investir comme leurs ainés qui pouvaient se donner plus à fond dans leur métier. En effet dans les années 1960-1970 beaucoup de profs étaient issus de milieux modestes grace au système deu prérecrutement qui consistait "à rémunérer des étudiants en contrepartie d'un engagement à préparer les concours d'enseignement" (définition donnée dans le programme du Front de gauche, p. 94). Ayant pu, grace à ce système, accéder à un niveau culturel supérieur à celui de leurs parents, les profs de cette époque-là avaient une reconnaissance envers l'Etat et avaient la foi dans la promesse de promotion sociale que l'école véhicule. Ils se "donnaient" donc plus à fond que les nouveaux profs dans leur métier, non pas donc par vertu personnelle, mais du fait de leur milieu social et de leur trajectoire personnelle: les structures font les bons cadres, non la vertu attendues des individus les bons systèmes.
Problème n° 2: le statut des enseignants. Puisqu'on s'amuse à ne plus remplacer un enseignant sur deux partant à la retraite mais qu'en même temps on ne s'est pas encore permi de supprimer un élève sur deux, les effectifs des élèves sont constants, voir en hausse. Nous assistons donc à une pénurie d'enseignants. Pour y remédier, l'Etat engage des vacataires en masse via pole-emploi. Quelque soit les mérites personnels des individus recrutés, ce mode de fonctionnement est nuisible car les vacataires ne sont pas formés, et pour beaucoup viennent de pays étrangers: ils ne connaissent donc pas le fonctionnement du système scolaire ni les difficultés du métier en France. En conséquence de quoi ils ont, souvent, des difficultés, non pas du fait de leur mauvaise volonté mais du fait qu'ils soient lachés dans le bain sans qu'on leur ait appris à nager. Là encore, le problème vient des structures étatiques qui par leurs dysfonctionnements (ici idéologiquement) voulus ne permettent pas aux agents de remplir leur travail de la meilleure manière qui soit au service de la population.
Donc le problème de l'éducation n'est pas lié au fait que le ministère ait à gérer un "mammouth" qui couterait trop cher et qui serait un repère de gauchistes, mais est lié à des logiques sociales. Notre brave journaliste, comme les parents qui critiquent sans cesse les profs qui seraient des bons à rien, ne voient pas tout cela, et disent "il y a des bons profs", "il y a des mauvais profs", comme si cette qualité de bon ou mauvais n'était liée qu'à la valeur personnelle des enseignants, et non aux conditions de leurs recrutements qui ne permettent pas d'avoir des personnels suffisament formés et reconnaissant à l'égard de l'institution qu'ils servent.
Emettre des jugements sur la fonction publique quand on est journalistes sans voir les logiques sociales qui assurent son fonctionnement ou qui entraîne son disfonctionnement est la preuve d'une vision politicienne, inconsciente peut-être mais réelle, véhiculant l'idéologie libérale dominante. Le journaliste du point invité sur votre plateau témoigne donc, malgré lui, des contradictions de son propos, qui dénonce un système corrompu tout en travaillant dans un journal qui participe par son travail idéologique de la casse d'un Etat qu'on peut alors à loisir critiquer, puisque qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage
Certes il y a des checks and balances aux US... mais il y a aussi des lobbies très officiels.
Un D@ns le texte abordant le thème de la séduction sans Judith !
M'est avis que cela ne va pas plaire à Gamma.

;) yG
Didier Porte, sur Facebook, avait allumé Achilli suite à la révélation du bouquin (les vacances avec Louvrier), puis dans un deuxième temps, ayant eu Achilli en direct qui avait démenti, Porte était revenu sur son "accusation".

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