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Niel et Drahi, patrons mauvais payeurs : les photographes en appellent à l'Etat

Chaque jour ils couvrent l’actualité en images. Qu’il s’agisse de tirer le portrait d’une personnalité politique dans le salon d’un hôtel parisien, de suivre au petit matin l’évacuation d’un camp de réfugiés ou de couvrir un conflit armé à l’autre bout du monde, chaque jour des centaines de photographes fournissent à la presse une bonne partie de ses contenus. En retour, une partie de cette presse met entre 6 mois et parfois plus d'un an à les payer. Face à ces retards de paiement extrêmes, agences et collectifs de photographes ont décidé de dire "stop".

Derniers commentaires

Attention à citer Wilfried Estève et son collectif Hans Lucas dans cette affaire.
En effet, ce collectif ne fonctionne pas du tout comme les autres agences citées qui sont effectivement en grand danger face aux retards de payement.
Dans un fonctionnement "classique", l'agence ponctionne un pourcentage de la recette pour chaque utilisation des images par son biais. Dans ce cas, c'est bien l'agence et les photographes représentés qui se trouvent dans une situation de grande précarité face à ces retards.
Le photographe et l'agence/le collectif travaillent main dans la main, la structure a besoin de diffuser les images pour exister et aider le photographe à développer son activité.

Le système Hans Lucas, quant à lui, fonctionne sur le principe d'un abonnement pour faire partie de la structure et être diffusé sur les banques d'image : 40 à 80 euros pas mois et par photographe, qu'il y ai diffusion des images grâce à eux, ou non.
Que les clients payent ou non les photographes, Hans Lucas engrange en fourchette basse 40 x 280 euros par mois de chiffre d'affaire, soit 11 200 euros. Les seuls à subir les retards de payement sont les photographes et non Hans Lucas.

Je pense qu'il est très important de noter cette nuance dans l'article, car Monsieur Estève donne l'illusion de représenter une agence qui sélectionne et soutient les photographes, alors qu'il profite du nombre de ses abonnés.
Un abonné chez Hans Lucas peut ne jamais diffuser aucune image et donc ne jamais rien gagner et pour autant payer au minimum 40 euros par mois pendant au moins un an.
Pour donner une idée, une structure classique (agence ou collectif) qui a grand intérêt à promouvoir les photographes puisqu'elle fait son chiffre sur les diffusions et non l'abonnement, accueille 52 photographes chez Signatures, 20 chez Myop, 14 chez Tendance Floue.


Monsieur Manuel Vicuña est-il au courant de cette grande différence ? Monsieur Estève vous a-t-il expliqué le fonctionnement de sa structure ?

Je vous remercie
Puisqu'il y a une loi, donnée en début d'article, pourquoi ne pas s'en servir?
Au lieu d'entrer dans un rapport de force qui justement est en défaveur des photographes?
Le constat que l'on trouve des images fourre-tout gratuites est fait. Des gestionnaires qui ne voient pas la différence.. Comment lutter contre ça, ça semble très dur?
Utiliser le tribunal de commerce et ses lois, comme d'autres ont lutté par les lois du code du travail. Résultat, le code du travail dans le collimateur, donc bientôt le code du commerce aussi, etc. et rien au niveau de l'état pour résister, au contraire il accompagne une soi-disant mutation. Ou une réponse à la crise, élément de langage qui fait office d'argument.
C'est simple. Les mauvais payeurs cités dans cet article sont maintenant sur ma liste noire: je n’achèterai plus aucun de ces journaux/magazines/presse/livres. Et je ferai passer cet article aux plus grand nombre. "It's the economy stupid !"
C'est vrai pour les agences photo, c'est vrai pour à peu près tous les business vis-à-vis de leurs clients, quand ceux-ci sont de grandes boites françaises. Il faut faire preuve d'une réelle force de persuasion, et d'arguments lourds (du type "je ne travaille pas tant que je n'ai pas reçu l'acompte", par exemple, au risque de perdre le deal) pour dépasser ça. C'est un peu lourd, et un poil énergivore.
Souvent, vous contactez la "partie adverse" pour avoir son point de vue ? L'avez vous fait cette fois ? J'aurais été curieux de connaître leur position...
Niel et Drahi, patrons mauvais payeurs
Curieux titre : en ce qui concerne le groupe Le Monde, sauf erreur, Niel n'est pas le seul patron. Ils sont 3 (d'ailleurs cités dans le corps de l'article). Comment se fait-il que Pigasse et Bergé n'aient pas la place due à leur rang?
Mais l'état ne paye leur contractuel que 6 mois apres que le boulot soit effectué et evite de verser le RSA et les alloc, sauf les factures des grosses boites ; la c'est illico meme si le boulot est bâclé.
Je suis bien content d'avoir pris connaissance de ces turpitudes à travers cet article bien documenté. Bien las de la médiocrité croissante de l'Obs, je m'en vais me désabonner dès la rentrée, avec lettre d'explication circonstanciée. Pour le Monde, je supprimerai la partie papier de mon abonnement, ne gardant qu'internet.
Quant à l'Express, tout cela avait été fait il y a belle lurette, tant la présence logorrhéique de Christophe Barbier sur tant d'antennes m'avait exaspéré. Il se disait alors directeur de l'Express et je pensais que son rôle aurait été plutôt de se consacrer à sa bonne qualité journalistique. Sa tirade que j'ignorais me confirme que le personnage est assez veule et bas.
J'en profite pour dire courage et bonne chance aux photographes qui m'ont paru souvent les plus engagés des journalistes. Pas tous, sans doute, mais pas mal d'entre eux en tout cas sont ceux qui assument les plus grands risques. Et leur profession est injustement sinistrée à cause de ces vautours du capitalisme de presse.
Les photographes et les chauffeurs d'Uber se rappellent tout d'un coup que l'Etat existe..... bonne nouvelle....
""Aujourd'hui, si on décide de couper le robinet à photos tous ensemble, ils vont bien devoir nous entendre, ça va être compliqué pour eux de remplir leurs pages."
On a vu récemment comment Bolloré pouvait économiser en recyclant photos et écrits.
Conseil sécurité :

dans le cas d’urgence où vous souhaiteriez provoquer un vomissement à un individu en danger,
montrez lui la vidéo de Barbier.
Je me pose par des questions rapport à cet article.
Je suppose que ces collectifs ou photographes indépendants ont certainement entamé des procédures judiciaires (via des plaintes) à l'encontre de ces groupes de presse. Je ne suis pas un spécialiste de la question mais j'imagine que le code du commerce doit avoir édicté des règles là-dessus. Que dit le droit ? Il serait peut-être bien que la lettre collective s'adresse aussi aux ministres de la justice et de l'intérieur. L'article n'insiste pas assez sur les responsabilités de l'Etat dans cette affaire - comme dans beaucoup d'autres d'ailleurs. Il en va de sa responsabilité de faire respecter les délais de paiement des fournisseurs. Eh oui, on en vient à réclamer à ce que l'Etat fasse respecter les règles du capitalisme !! On pourrait aussi exiger des sanctions vraiment dissuasives. Par exemple la somme dûe multipliée par 10 000 ou 100 000 ... voire des peines de prison ferme pour les cas plus extrêmes. Vous aurez beau signer tous les codes de déontologie du monde, il n'y a que le loi et la menace de vrais sanctions (donc l'usage de la force) que comprennent les patrons. On pourrait ajouter l'interdiction de se fournir dans les banques d'images. Après tout, on pourrait très bien assimiler cette pratique à de la délinquance (escroquerie? vol ? abus de biens sociaux? ). c'est une simple question de volonté politique ....
M'étonnerait qu'on entende parler de cette lettre ouverte dans les organes de presse concernés.
@si devrait mettre cet article en accès libre pour que nous le diffusions un maximum.
@si pourrait-il nous informer du montant des droits versés aux photographes-auteurs par le site pour l'utilisation de leurs images dans ce billet?
Bonjour Clive
En tant qu’auteur de cet article, il me semblait essentiel d’être vigilant et cohérent sur la question du respect du droit d’auteur, qui plus est lorsque je traite, comme ici, du non-respect des droits des photographes. C’est pourquoi, comme nous le faisons d’ailleurs pour n’importe lequel de nos articles, nous ne publions pas de photographies brutes mais, comme vous le remarquerez, et au titre du droit de citation, des captures d’écran de posts facebook publics des agences de photo (créditées et légendées par ailleurs par les agences), ainsi que des captures d’écran de couvertures de presse et ce, afin de mieux rendre compte de la place qu’occupe la photo dans la maquette des titres de presse.
Bien à vous.
Manuel Vicuña,
journaliste Arrêt sur images.
Bonjour Manuel,
Ma remarque un peu amère vient du fait que étant photographe-auteur moi-même, je dois cesser mon activité faute de commandes... impossible d'acheter des patates avec des "like".
Le droit de citation généralement s'applique aux extraits, limités, mais si vous ne publiez pas de photographies brutes, vous les reprenez en entier dans votre extrait.
Le droit de citation pour les photographies s'apparente dans les faits à leur reproduction en totalité, et je me demande si vous auriez imprimé les images en entier dans une version papier...
Une remarque en passant...
Je ne sais pas, Manuel, si vous incluez Alain Korkos dans le « nous » quand vous écrivez « nous ne publions pas de photographies brutes », vu qu'il lui arrive assez souvent de publier des photographies brutes sans citer aucune source, comme le faisait remarquer par exemple ce commentaire du 2 novembre 2016. Exemple plus récent, cette chronique du 15 novembre 2016 contient une photo d'Alex 'Florstein' Fedorov et une photo de GerardM, non sourcées, ainsi qu'un tas d'autres photographies brutes (parfois recadrées) pompées principalement dans l'article référencé dans le chapô.

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