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Mort d'une collégienne : la faute aux réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux ont-ils joué "un rôle déterminant" dans la mort d'une adolescente de 13 ans ? C'est ce qu'affirme un reportage diffusé hier soir au 20 heures de TF1. Lundi 20 juin, une collégienne est décédée après avoir été frappée par un adolescent devant les grilles du collège Voltaire de Florensac (Hérault). Une "rivalité amoureuse" entre deux adolescentes expliquerait ce drame. Mais le ministre de l'Education nationale Luc Chatel, qui a fait le déplacement au lendemain de la mort de l'adolescente, a plutôt mis en avant le problème des réseaux sociaux. France 2, qui a consacré près de 8 minutes à l'affaire en début de JT, y est également allé de son refrain sur les dangers d'internet. Pourtant, on sait peu de choses sur ce qui s'est réellement passé et notamment, sur le rôle d'internet dans cette histoire.

Derniers commentaires

Une boom trop arrosée tourne mal chez Alain Delon en son absence. Une adolescente prend une balle dans le ventre...

Défense d'Aain Delon:
"Avec les jeux vidéo ultraviolents, Facebook, internet et tout le reste, nos enfants vivent en
permanence dans le virtuel. Ensuite, ils sont brutalement rattrapés par la réalité.
Heureusement que cette jeune fille n'est pas passée de vie à trépas...",

Un père de famille qui garde une arme et des munitions chez lui n'est responsable de rien...
surtout s'il s'appelle Alain Delon !
Comment des parents acceptent t ils que leur fille respective puissent déjà avoir des relations amoureuses aussi houleuses envahissantes

et parasitant leur scolarité !!c'est je crois ce qui est choquant et montre à quel point certains parents manquent de vigilance et banalise trop de choses . Elles se sont perdues dans des pulsions de destructions n'ayant pas d'adultes contenants .Et la cerise sur le gateau c'est un gamin de 15 ans qui vient clôturer l'affaire par un meurtre Là c'est l'illustration la plus tragique de mon raisonnement . Un no limit !!!
et pour lutter contre internet, rien de tel que la [s]videosurveillance[/s] videoprotection....
comme dit chatetl, il faut sécuriser l'abord des écoles....pas chercher comment un gamin de 14 ans peut arriver à être aussi violent
comme bachelot avec le congé parental des pères : " entreprise, efficacité, . pas une seule fois le mot enfant. A gerber.
comme d'hab
toutenbateau
je n'étais pas au courant de cette polémique ?
je suis très étonnée d'apprendre que certains se posent même cette question car depuis ce drame je n'avais entendu parler que du problème de l'encadrement des élèves à l'école : déficit en "pions", psychologues scolaires, professeurs, médecins scolaires, infirmières scolaires, etc...
bref manque de moyens donnés à l'éducation nationale avec pour conséquence un manque cruel dans les établissements scolaires de toutes ces personnes qui auraient pu tenter de désamorcer le conflit en amont puisqu'il était connu de tous....
internet a bon dos !
Bonjour à tous,

Personnellement, j'en viens à me poser une question : est-ce que les faits divers ont un intérêt pour le lecteur/auditeur/téléspectateur de journaux/émissions d'information ?

Car voici un fait divers tragique en soi : une jeune fille est morte, vraisemblablement tuée par un jeune homme (il n'y a pas encore eu procès, je prends mes précautions !!).
Comme il est présenté de manière tragique, le lecteur/auditeur/téléspectateur est orienté sur le côté émotionnel de l'évènement, ce qui ne lui apporte pas grand chose humainement et intellectuellement parlant.
Le fait divers est ensuite récupéré une première fois par les dirigeants politiques afin d'asseoir leur programme de réformes/évolutions dans un argumentaire infantilisant : "voyez, c'est la faute à internet, nous avons raison de vouloir contrôler internet".
Et maintenant, il y a récupération commerciale avec flou artistique entre sujet d'information au JT et publicité commerciale : "voyez, c'est la faute au contenu accessible par internet, nous vous proposons des produits logiciels de contrôle de contenu" (cf le vite dit du jour sur le JT de France 2 s'il vous plaît : http://www.arretsurimages.net/vite-dit.php#11507).

Bref, le bon fait divers serait-il celui dont on entend pas parler ?

Personnellement, j'en viens à me poser une question : est-ce que les faits divers ont un intérêt pour le lecteur/auditeur/téléspectateur de journaux/émissions d'information ?



C'est une bonne question.
C'est même une excellente question pouvant s'interpréter dans deux sens:
- Est-ce que les faits divers sont des évènements intéressants?
- Est-ce que les faits divers intéressent le lecteur/auditeur/téléspectateur de journaux/émissions d'information?

Puisque la réponse est vraisemblablement non à la première question, pourquoi la seconde est oui?

La mission des journalistes est-il de nourrir les attentes de son public (en consacrant 10 mn à ce faits divers et quelques secondes à peine à la géopolitique par exemple où pourtant des milliers de vies sont en jeu) ou de choisir des sujets portant sur des enjeux bien supérieurs?

Mais dans cette dernière hypothèse, on en arriverait à des journalistes qui seraient habilités à décréter ce qui est bien pour son public, pur acte de condescendance.

On en arrive à la même problématique que pour les élus politiques: doivent-ils appliquer uniquement le programme pour lequel ils ont été élus ou doivent-ils faire ce qu'ils jugent bon, même si cela va à l'encontre de l'avis d'un peuple irrationnel (cf la versalité de l'opinion publique)?
Excellente question en effet.

Dites, à la rédaction, vous êtes plutôt journalistes, non ?
y'en aurait-il un qui nous ferait l'extrême honneur de nous pondre un truc sur ce sujet : pourquoi y a-t-il des faits divers ?
J'en prends un au hasard, comme .... voyons ... Daniel Schneiderman ... imaginez que vous parliez à un journaliste très débutant, vous lui diriez quoi sur les faits divers et leur traitement ?
bonsoir, je suis journaliste localier en Province depuis 27 ans, et je vais tenter de vous apporter une réponse. Elle n'engage que moi. Je crois que le fait divers, quand il n'est pas outrageusement monté en épingle comme c'est le cas présent, dit quelque chose de notre époque et de notre société. A preuve, combien sont rentrés dans l'histoire? Ravaillac, Charlotte Cordey, à vous d'allonger la liste... Je crois aussi que le récit-même du fait divers raconte notre temps. Relisez la presse des années 50. Vous serez surpris(e). Nous, journalistes, avons la fonction sociale (normalement) de ne pas fermer les yeux sur ce qui nous entoure. Les choses graves comme d'ailleurs les évolutions positives.
Le problème, c'est la concurrence effrenée que se livrent aujourd'hui nos médias, ce qui entraîne quotidiennement des approximations, des erreurs, des contre-vérités parfois. Et à l'échelle nationale, c'est dramatique.
Juste un exemple, pardon de ne pas être plus précis. Dans ma ville, j'ai raconté l'histoire d'un garçon "tabassé par ses camarades de classe" selon ses dires. J'ai pris, comme un autre confrère, un luxe de précautions, ne serait-ce que parce que l'enquête était en cours. Le lendemain, dépêche AFP. Ruée des reporters des chaînes d'info, puis des grandes télés et radios. Témoins interrogés "à la hussarde", pression telle que le Procureur fait une conférence de presse... Le soir, à la télé j'étais attéré: je n'ai pas reconnu mon sujet! Pire. Au bout de 48h le barnum s'en est allé. Le lendemain, on apprenait qu'en fait la "victime" passait son temps à martyriser ses camarades. Et qu'ils ont fini par se liguer contre lui parce que EUX n'en pouvaient plus. Mais cela, seuls nos médias locaux en ont parlé. Le problème général, c'est l'emballement. Et je crois que cela finit par désinformer plutôt qu'informer.
"Ravaillac, Charlotte Corday" :-)
Si quelqu'un tuait Nicolas Sarkozy, on n'appellerait pas ça un fait divers. Ils sont mal choisis vos exemples de faits-divers.
Oui, ces faits seraient peut-être plutôt à classer dans la rubrique politique...
Ce qui pose une question : à partir de quelle limite un fait n'est-il plus "divers" mais politique ou social, ou autre chose ?

Et une autre me vient de l'explication d'arnaudrochefort :
Si l'objectif du journaliste est de rendre compte d'un "état" de notre société (je le cite : "le fait divers, quand il n'est pas outrageusement monté en épingle comme c'est le cas présent, dit quelque chose de notre époque et de notre société"), ne doit-il pas s'interroger sur la méthode employée, son efficacité, ses conséquences, ses limites ?
Un exemple : ne vaudrait-il pas mieux attendre la fin du procès pour parler d'un fait divers ?
Et le prolongement de cette question : est-ce que la vérité judiciaire doit nécessairement être prise en référence ?

Allez, une dernière pour la route :P
J'ai cru entendre un jour que les historiens n'étudient les périodes très récentes (moins de 50 ans) qu'avec beaucoup de pincettes voire pas du tout (assertion à vérifier, il m'arrive de dire beaucoup de bêtises).
Comment se situent ces journalistes qui souhaitent (en tout bonne foi je pense) rendre compte d'un "état" de notre société face à ces précautions d'historiens ?
Merci d'avoir répondu arnaudrochefort, mais je suis assez peu convaincue par votre réponse, je vous le dis franchement.

D'abord, comme l'a dit poisson, vos exemples sont bizarres, ils ne collent pas vraiment avec ce qu'on appelle le plus souvent faits divers : ravaillac et Cordey,j'appelle pas ça du fait divers.

D'accord avec vous sur la portée du média qui relaie ... un fait divers local dans un journal local, ça me paraît moins étonnant qu'un fait divers dans un JT de grande chaîne télé. Mais vous sabotez seul votre exemple : qu'est-ce qui a attiré les reporters télé dans votre ville si ce n'est votre propre intiative de relayer localement l'info dans la hâte ?
Quelle urgence y avait-il pour vous à publier le jour-même, alors qu'en vous laissant 48 heures vous pouviez faire un sujet complet, avec l'explication des causes et origines du conflit ... ? En quoi considérez-vous qu'à votre niveau ce n'était pas de l'emballement mais que pour les chaînes d'info ça en était ?
Ne prenez pas mal ce que je dis, je cherche vraiment à comprendre où est la ligne pour vous.
on n'a plus Guy Birenbaum pour explorer les lignes jaunes, faut tout faire ici ;-)
Bien vu, Bruanne.
De l'immédiateté de relayer "l'info", vaste sujet...

D'accord avec vous sur la portée du média qui relaie ... un fait divers local dans un journal local, ça me paraît moins étonnant qu'un fait divers dans un JT de grande chaîne télé. Mais vous sabotez seul votre exemple : qu'est-ce qui a attiré les reporters télé dans votre ville si ce n'est votre propre intiative de relayer localement l'info dans la hâte ? Quelle urgence y avait-il pour vous à publier le jour-même, alors qu'en vous laissant 48 heures vous pouviez faire un sujet complet, avec l'explication des causes et origines du conflit[ /u]... ? En quoi considérez-vous qu'à votre niveau ce n'était pas de l'emballement mais que pour les chaînes d'info ça en était ? Ne prenez pas mal ce que je dis, je cherche vraiment à comprendre où est la ligne pour vous. on n'a plus Guy Birenbaum pour explorer les lignes jaunes, faut tout faire ici ;-)Modifié 1 fois. Dernière modification le 21:57 le 24/06/2011 par Bruanne.


non contrairement à sleepless je dirais "pas bien vu" Bruanne. Vous savez lire ou pas ? Où est-ce que vous voyez dans le témoignage de ce journaliste qu'il a "relayé l'infos à la va-vite"

"Juste un exemple, pardon de ne pas être plus précis. Dans ma ville, j'ai raconté l'histoire d'un garçon "tabassé par ses camarades de classe" selon ses dires. J'ai pris, comme un autre confrère, un luxe de précautions, ne serait-ce que parce que l'enquête était en cours. Le lendemain, dépêche AFP. Ruée des reporters des chaînes d'info, puis des grandes télés et radios. Témoins interrogés "à la hussarde", pression telle que le Procureur fait une conférence de presse... Le soir, à la télé j'étais attéré: je n'ai pas reconnu mon sujet! Pire. Au bout de 48h le barnum s'en est allé. Le lendemain, on apprenait qu'en fait la "victime" passait son temps à martyriser ses camarades. Et qu'ils ont fini par se liguer contre lui parce que EUX n'en pouvaient plus. Mais cela, seuls nos médias locaux en ont parlé.

Juste deux phrases prise dans le témoignage du journaliste en question et qui prouve que vous avez lu ses propos en diagonale. Non seulement il dit "avoir pris un luxe de précautions parce que l'enquête était en cours" donc en lisant on imagine que son papier était plus qu'objectif et qu'il ne s'est pas empressé de "relayer l'info dans l'immédiateté" comme vous dites, mais relativement prudemment (perso, Arnaud, c'est une qualité journalistique qui se perd, bravo à vous :)) mais en plus, ses médias locaux ont été les seuls à apporter le retournement de l'affaire (forcément, si ils ont pris un luxe de précautions avant, sans présenter la chose comme la réalité mais possiblement la réalité, il était plus facile pour eux d'apporter des précisions).

Bref;, je comprend pas bien ce procès d'intention mesuré (amical ceci dit, il est vrai) contre le fait qu'il ait écrit un article pour relater un fait divers et surtout qu'il serait possiblement le responsable de l'emballement médiatique qui a suivi. C'est un peu le monde à l'envers. C'est comme si on accusait une victime d'un cambriolage d'avoir parlé des vase Ming qu'elle possédait chez elle.
bonjour, pardon de la réponse tardive à cette intéressante "polémique". Comme l'écrit un intervenant plus haut, j'ai été moi même effaré de la reprise du fait divers que j'évoquais par l'AFP. DS pourrait en témoigner, souvent les agences reprennent en quelques lignes des papiers de la presse locale souvent bien plus nuancés. S'agissant de mes exemples, je reconnais qu'ils sont un peu hors-sujet. L'affaire Dominici, l'affaire Grégory, l'assassinat du juge Michel sont peut-être des exemples plus pertinents de ce que j'évoquais "les faits divers racontent une société, une époque, et la manière dont on les traite aussi". Je comprends les préventions sur la révélation de faits avant même que la justice ne se soit prononcée. Mais c'est en fait que dans la réalité médiatico-économique qui est la mienne, le temps de l'information et le temps judiciaire ne s'alignent pas. La vérité journalistique et la vérité judiciaire pas davantage d'ailleurs parfois (pardonnez-moi je n'ai pas le temps de développer). Enfin je renvoie au débat. Dernier message sur cet intéressant aspect de nos métiers le 28/06/11 (merci au Veilleur!). Que s'est-il passé depuis? Depuis, la ronde médiatique a tourné et la meute s'en est allée manger ailleurs. Que sont devenus les parents et les amis de cette pauvre enfant? Et son agresseur présumé?
dans ce cas particulier, je ne sais pas, mais d'une façon générale, le principal problème des adolescents ce n'est pas qu'ils ont trop d'interactions entre eux, c'est qu'ils manquent cruellement, et de plus en plus, d'interlocuteurs adultes.
- au collège, les classes sont de plus en plus chargées et il n'y a parfois qu'un pion pour 500 élèves
- à l'entrée au collège, 50% de ceux qui pratiquaient une activité péri ou extra scolaire l'abandonnent, soient que la pression des études ou les temps de trajet les en décourage, soit que la façon de fonctionner des associations éducatives et sportives ne réponde plus à leurs attentes
- les parents n'ont jamais pu y suffire, à cet âge. Mais aujourd'hui, encore moins : c'est la période où les deux parents ont quelque probabilité de travailler chacun à plein temps, et il se trouve que c'est souvent, aussi, le moment où les couples sont en difficulté (entre 10 et 15 ans de mariage).
- la mobilité géographique des familles fait que beaucoup sont éloignés des oncles, tantes, grand parents, etc, qui fournissaient un vivier d'interlocuteurs possibles
- et les relations de voisinages sont désormais régies par la non intervention...
- de plus, dans une ville comme Florensac, l'accès massif des plus âgés au bac et à des formations supérieures les éloigne vers des villes universitaires, et le gap générationnel est d'autant plus grand entre les ados et les adultes... sans compter qu'il y a tout une offre de loisirs qui disparait, avec la fuite du public 18/25 (à commencer par la programmation des cinémas)

alors, oui, peut-être les réseaux sociaux et le téléphone mobile, peut-être aussi la promiscuité au collège (dans la journée d'un collégien, peu de place pour des moments solitaires ou des relations de personne à personne, rien que le collectif qui fait chambre d'écho à tous les affects, à toutes les tensions), oui, peut-être...
Zut, on a oublie de leur dire que le concours de l' "internet bullshit" de la saison 2010-2011 est termine.
A moins qu'ils ne s'entrainent pour 2011-2012.
Pour ma part, j'aurais tendance à penser que le commentaire de Luc Chatel s'inscrit dans une démarche générale de l'UMP pour un discours calibrée pour les seniors: on joue ici sur la peur des nouvelles technologies.

Il s'agit peut-être de sociologie spontanée (donc aux conclusions discutables) mais j'ai l'impression que chaque génération a du mal à comprendre celles qui suivent, c'est un gap culturel. Chatel joue dessus.

Chaque génération a bénéficié d'une innovation culturelle/technologique majeure, et systématiquement, les générations qui précédaient n'y ont vu que les effets négatifs car les djeuns, dans leur conception, ne pas assez sages pour y faire face correctement (c'est à dire vivre exactement comme leurs parents) et surtout, accuse l'objet considéré de tous les maux de la société. L'expérience montre pourtant que chaque génération a survécu sans trop de difficultés.

A une époque, c'est la télévision qui a nourri les angoisses.
A une autre, ce sont les jeux de rôle.
A une autre encore, ce sont les jeux vidéo.
Aujourd'hui, c'est internet.

Petite anecdote inutile: Lorsque j'étais beaucoup plus jeune, j'ai entendu à la radio, suite également à un fait divers mortel entre adolescent, que l'on incriminait la culture de la violence dans laquelle baignait l'auteur des faits car, en effet, on avait retrouvé chez lui une cassette vidéo violente à savoir... Batman...

Ce qui devient dangereux sur un plan global, c'est que grâce justement à la technologie, certains parents se mettent à vouloir réaliser un très vieux fantasme: contrôler et règlementer tous les faits et gestes de leurs enfants (logiciel espion, logiciel de contrôle parental sur le net mais également sur la TV, alerte par courriel dès que l'enfant est en retard ou absent à l'école,...). Et si quelque chose leur échappe encore, c'est un motif d'angoisse.
A ceux-là, il leur faudrait relire "Le Temps des secrets" de Marcel Pagnol ou revoir "La Guerre des boutons".

Cela ne signifie pas qu'il faut laisser les enfants totalement libres mais qu'il faut relativiser certains problèmes.

Bref, ce fait divers est, en tout état de cause, déplorable mais la récupération de celui-ci l'est également.
Ce type, Dominique Wolton, il est vraiment irremplaçable dans le genre "j'ai rien à dire d'intéressant à dire sur le sujet mais si vous avez besoin de moi pour dire quelque chose en 20 secondes à la télé, je suis votre homme". Il n'y a personne d'autre à inviter ? On le voit partout pour dire les mêmes banalités. Dire que ce type est au CNRS. Et même qu'il y dirige quelque chose, je crois. N'importe qui peut y être, faut croire.
Pujadas le convoque pour mettre en cause internet (Philippe Val n'était pas libre ?) Ailleurs, c'est la mère Morano qui met en cause les jeux vidéos. Pfffff....
Ce serait peut-être intéressant de faire un jour une émission sur "les bons clients" (z'êtes pas obligés d'inviter Wolton pour autant).
Un problème sentimental de cette gravité à 13 ans,ça laisse pantois!
La récupération de cette affaire pour mettre en cause internet et les nouveaux moyens de communication est indigne.
Mais venant de ce ministre, on ne s'étonnera plus de rien.

Au-delà du ministre, que j'exècre ( c'est mon boss, provisoire heureusement !) et de la récupération honteuse, je suis peut-être une vieille bique, mais pour avoir à la maison plusieurs spécimens à divers stades de l'adolescence, j'affirme tout de même que les réseaux sociaux et les sms posent des problèmes inédits dans l'éducation des enfants et qu'il n'est pas toujours facile, côté adulte, de savoir où est la limite, et s'il n 'y en a pas, où en mettre une de façon arbitraire mais sensée.

Des ados qui ont leurs histoires d'ados, c'est pas nouveau.
Des ados qui se montent la tête entre eux, c'est tout aussi ancien.
Des histoires d'amour d'ados et des rivalités d'ados qui donnent lieu à des coups, c'est même pas original, et des coups qui tournent au drame absolu ça arrive , et pas qu'aux ados.

Mais avec les sms et les réseaux sociaux, la différence c'est que même à la maison et même seul(e) dans sa chambre, un ado est encore avec ses potes (ou ses ennemis). C'est que même en pleine discussion avec sa famille un ado ça peut recevoir un sms qui lui replonge la tête dans ses histoires, qui existaient déjà par le passé, mais cessaient aux heures où l'ado rejoignait le monde des adultes et de la famille.
Et je ne crois pas délirer complètement en imaginant que ces heures de coupure permettaient de faire retomber la pression, de penser à autre chose, de prendre de la distance.
Le côté écrit des réseaux sociaux et des sms fait que les conversations se font dans le plus grand silence : la famille n'entend pas, ne sait pas ce qui est dit, ne sait même pas qu'une discussion est en cours.
Quand j'étais ado j'ai moultes fois squatté le téléphone, mais il avait un fil, je n'étais pas dans ma chambre et on m'entendait. donc soit je disais seulement "oui, non, là je peux pas te répondre ..." soit je mettais un terme à la converssation. Et, happée par la vie en famille, je finissais par déconnecter de mes histoires d'ado.

Avec nos ados d'aujourd'hui et leurs moyens de communication, on doit trouver de nouvelles limites, qui sont à inventer.

Et s'il n'y avait qu'avec les ados que ça pose un problème : ça arrive exactement de la même manière avec nos partenaires de boulot. On doit inventer de nouvelles limites, gérer de nouveaux problèmes : les mails et sms de boulot le soir, le week-end, quand on est en voiture et qu'on vient de partir, ça nous empêche de faire un break complet, et les sms de famille qui arrivent pendant qu'on est au boulot : on ne sait plus exactement quand on travaille ou pas, et nous non plus ne faisons plus de coupure complète entre nos univers professionnels et familiaux...
Il est probable que dans les situations qui nous stressent le plus, ça peut nous empêcher de prendre du recul, de relativiser, et ça peut contribuer à nous faire perdre la plus élémentaire mesure dans nos propos ou nos gestes.
Et pour l'un de nous, un jour, être le début d'une série de gestes insensés qui se terminent par un drame.

ça veut pas dire qu'il faut revenir aux signaux de fumée, ça veut dire qu'on a un nouvel outil merveilleux dans les mains et qu'il faut oser regarder en face ses côtés négatifs pour se mettre en garde.
Les ceintures de sécurité sont apparues longtemps après les véhicules rapides, et les bouchons -sécurité longtemps après les produits dangereux. avec les moyens de communication on est dans l'entre-deux.

OK pour virer le ministre et la récupération, mais ne nions pas non plus l'existence d'un vrai sujet de réflexion.
On a cessé de dresser les enfants avec les coups. Résultat : ils se sont appropriés la violence que les adultes devaient leur faire subir pour leur apprendre à rentrer dans le rang. Se faire frapper par les profs était une très bonne école de la violence puisqu'on apprenait ainsi à évaluer la portée des coups qu'on pouvait à notre tour donner. Aujourd'hui ce sont les plus forts qui battent les moins forts sans risquer eux-même d'être frappés. Le monde capitaliste du darwinisme social appliqué à l'école : on a enlevé à nos enfants la possibilité de s'adapter.

Tiens. Les réseaux sociaux qui ont permis les Révolutions du printemps arabe sont à l'origine de la violence à l'école. À méditer
« Internet m'a tuer » !

Séguéla vomit Internet :

http://www.theinquirer.fr/2009/10/20/jacques-seguela-internet-la-plus-grande-saloperie-quaient-jamais-inventee-les-hommes.html

...et Wolton est d'un très grand pessimisme :

http://www.monde-diplomatique.fr/1999/06/WOLTON/12095
Il est possible que les réseaux aient joué un rôle amplificateur. Mais ce n’est pas eux qui ont donné les coups mortels. Et c’est sur ces coups qu’il faut réfléchir. Voici ce que dit la mère de l’auteur (source AFP) :

"C'est dur, parce que mon fils n'était pas parti pour la tuer, il était là pour protéger ma fille", a confié la mère de l'adolescent au micro de RTL. "Il a vu rouge, il ne se rappelle plus de ses gestes. Il voulait simplement lui mettre deux claques et il a complètement pété un câble", a-t-elle ajouté.

- « Il était là pour protéger » . De quoi ? D’un rackett ? De coups ? Comment a-t-il pu ne pas voir dès le début, avant même de frapper, qu’il était un garçon cognant une fille, et plus jeune que lui ?

- "Il a vu rouge, il ne se rappelle plus de ses gestes » . Grand classiques des défenses, voir les récentes agressions d’un garçon de 5 ans ou de Laetitia Perrais. Je ne suis pas coupable car c’était à l’insu de mon plein gré !

- « Il voulait simplement lui mettre deux claques et il a complètement pété un câble ». Déjà que les deux claques ça le fait moyen, comment a-t-il pu passer à des coups dont, faisant de la boxe, il pouvait mesurer la dangerosité ? Comment peut-on effectuer, en si peu de temps, une telle escalade dans la violence ?

Ce drame s’est déroulé dans un établissement supposé calme. On n’ose imaginer le déchaînement* s’il avait eu lieu dans le 9-3… Il y avait des surveillants. Qu’ont il fait ou pas fait ? Ce qu’on sait, c’est que la récupération par Chatel est au-delà de l’indécence, les familles ont su le lui dire.

* On a quand même eu sur les forums un déchaînement raciste, sur ce garçon qui a agi en « grand frère » (suivez mon regard vers le sud de la Méditerranée). Depuis qu’on sait que c’est un garçon bien de chez nous, les gueulards se taisent…
Avant les réseaux sociaux, il y avait le téléphone arabe, j'vous raconte pas comment il tapait fort aussi celui-là. Un coup sur la caboche et on tombait raide mort. Si, si, j'vous jure. A ne pas confondre avec l'annuaire du téléphone arabe, qui lui ne sert que dans certains commissariats. Mais qui fait mal aussi, il paraît.

yG

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