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Montebourg a découvert le gaz de schiste "propre et écolo"

On pensait avoir bien refermé le robinet de gaz de schiste, mais ça fuit encore. Il a suffi d'une nouvelle sortie d'Arnaud Montebourg et de la publication des conclusions d'un rapport favorable au gaz de schiste dans Le Canard enchaîné pour assister à ce retour de gaz. Mais attention, fini les techniques ultra-polluantes, désormais l'extraction de gaz de schiste pourra se faire via du propane, voire du fluoropropane. Du gaz de schiste "propre" ! Enfin presque. Car du Canard à France 2 en passant par Le Parisien et l'AFP, le subtil dosage entre avantages et inconvénients de cette nouvelle "technique" était très variable.

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Pour l'instant, l'opinion est en majorité contre l'exploitation du GDS en France... mais il suffirait (a) d'une petite pénurie d'approvisionnement, d'1 litre passant à 2-3 € et je vous garantis que nos bonnes convictions seront vite oubliées.
Dire non aux GDS, ça veut dire changer chacun nos habitudes dès maintenant, sans quoi le combat est perdu d'avance.
Et c'est pas facile...
Petit citron vert ? Gros pamplemousse trop mûr ?
C'est évident, il y a un lobbying forcené sur les gaz de schiste. Encore ce matin à France Inter, J. de Kervasdoué face à Corinne Lepage fustigeait les obscurantistes qui s'opposent aux progrès techniques (dont les gaz de schiste) et nous mettent en retard dans la course économique.

Pour ce que j'ai pu comprendre en m'informant un peu mieux que par la seule presse périodique, ceux qui sont intéressés au premier chef à l'exploitation, ou même à la seule expérimentation, sont moins les pétroliers eux-mêmes que les creuseurs de trous (parmi lesquels Vallourec, un grand du tube méltallique). Car pour avoir un peu de gaz de schiste, il faut creuser beaucoup de trous. Et justement il y a urgence car la bulle des USA commence à stagner, celle de Pologne se dégonfle avant même d'avoir réellement commencé, et les supposées réserves françaises excitent les convoitises. Si ils ne trouvent plus à vendre leurs forages en grand nombre, les creuseurs vont être bien embêtés, d'où le lobbying.

Il faut résister à cette pression, pas seulement parce que les forages, c'est moche et perturbant pour l'environnement local, mais parce que la priorité des priorités, c'est de faire le maximum (à cause du changement climatique) pour sortir du carbone fossile, dont les gaz de schiste ne sont qu'un avatar de plus.

Ci-dessous deux liens bien documentés pour en savoir plus.

http://www.larevuedessinee.fr/La-saga-du-gaz-de-schiste
http://www.manicore.com/documentation/petrole/gaz_non_conv.html
http://youtu.be/D3B0FJvcFuk
Depuis 1973, j'entends parler de la fin imminente des ressources en énergie fossile. A l'époque, on connaissait depuis des lustres le gaz de schiste ( qu'on appelait " schistes bitumineux"), mais leur exploitation était bien plus chère que le pétrole saoudien. Si, comme c'est possible, on est au bord d'un effondrement du prix des hydro-carbures, ça incitera peut-être les écolos à réfléchir plutôt que pontifier.
Bien que les entreprises intéressées par les profits potentiels de l'exploitation de ces gaz de schiste ne mentionnent comme pollution et risques que ceux induits au moment de l'extraction, j'avais cru comprendre que la véritable pollution vécue par les indigènes canadiens et américains était celle de l'etat des sous-sols fracturés une fois le travail effectué. Une fois l'imperméabilisation rompue, ils voyaient des hydrocarbures sortir de leurs robinets ( impossible d'utiliser l'eau en question pour quelque usage que ce soit et risque d'explosion). Sans mentionner l'impact sismique sur les constructions en surface des fracturations chirurgicales et aspirations en profondeur des matériaux. J'encourage les amateurs d'expérimentation grandeur nature à aller vivre sur place, sur les terrains concernés et aux environs, il y a des maisons disponibles et pas chères, de bonnes affaires en perspectives (fumeurs s'abstenir).

L'écologie n'est pas une croyance en un nouveau dieu païen mais le besoin de rationaliser un peu l'usage de l'écosystème qui nous fait vivre. Ça implique en effet de se poser toutes les questions nécessaires avant de tout casser, et même si ça fait un peu mal a la tête de temps en temps, c'est sans doute le coût d'une forme de maturité ?
c'est fou ce que le concept même de " matière première" peut avoir d'intellectuellement paralysant, alors que tout montre que c'est la pénurie qui nous stimule.
[quote=Sébastien Rochat] On résume ? La fracturation hydraulique est polluante, la "stimulation au propane" est explosive et la stimulation au NFP est formidable, mais jamais testée à grande échelle et pas forcément rentable. Un sujet qui fait pschitt ?

Donc, comme aucune technique n'est sûre à 100% tout en étant rentable, mieux vaut ne même pas s'aventurer dans cette direction? Juste par précaution? C'est cela?

Avec de tels réflexes, on ira nulle part, parce qu'aucune méthode ne sera jamais sans risques et leur compensation aura toujours un coût. Par ailleurs, si pour l'instant il est impossible de se passer complètement de gaz (mais aussi de pétrole), cela ne veut pas dire que ça restera toujours au même prix qu'actuellement. Les coûts d'exploitation et de production vont augmenter, et avec eux, ceux de nombreux produits et services. Oui, la précarité risque de gagner du terrain pour une bonne partie de la classe moyenne, à moins d'accepter un certain nombre d'évolutions technologiques permettant de gaspiller moins et d'être plus efficace.

Mais, il faudra commencer par être moins anti-science et anti-technologie d'office, et arrêter de traiter la nature comme une mère nourricière qui ne nous voudrait que du bien et que l'homme passerait son temps à maltraiter. Cette vision anthropomorphe du monde du vivant ne correspond qu'à un fantasme. La nature n'est pas notre mère et nous ne sommes pas ses maîtres. Nous en faisons partie et nous évoluons comme elle évolue constamment. Cela ne signifie pas que nous ne causons pas de dégâts, mais il faudrait éviter de voir l'homme comme une catastrophe ambulante permanente parachutée un beau jour dans une nature qui était autrefois pure et vierge.

La décroissance exigée par certains ne résoudra en rien ce problème. Contrairement à ce que prétendent ses adeptes, elle ne mène pas à une vie simplement plus sobre et rustique, qui se centrerait plus sur les "relations humaines" (comme si nous vivions tous dans des déserts sociaux.....) plus solidaires et plus saines, mais elle obligerait les gens à des privations drastiques, qui s'apparentent plus à de la précarisation, voire de la paupérisation, puisque le gâteau à partager se rétrécirait constamment. Certains viennent nous dire que cette solidarité viendrait compenser ces manques. C'est effectivement ce qui se constate dans les sociétés qui ne sont pas encore chapeautées par des états sociaux. Mais, ce que ces admirateurs de la solidarité soi-disant si chaleureuse et spontanée de ces populations ne voient pas, c'est qu'elle n'a rien d'une inclinaison affectueuse naturelle qui s'activerait d'elle-même. C'est une obligation sociale majeure, imposée aux individus sans qu'on leur demande leur avis, et celui qui refuse de s'y soumettre se voit aussi exclu du groupe. Purement et simplement. Et avec cette obligation de solidarité vient aussi, généralement, le poids intense de traditions aussi joyeuses que, par exemple, les mariages arrangés, la soumission des femmes aux hommes (ou très rarement, vice-versa), les systèmes de castes, etc., qui empêchent souvent la progressions vers une amélioration du sort des individus.

Du coup, je préfère encore nettement tenter le coup du côté des recherches pour des technologies plus efficaces, moins gaspilleuses et plus écologiques, pour me permettre de continuer à mener une vie que je choisis et qui ne m'est pas imposée par le groupe. Bah oui, je suis une indécrottable individualiste capitaliste. Ce qui ne veut pas dire que je rejette la solidarité, de loin pas. Mais, je préfère celle actuelle qui articule solidarité d'Etat et solidarité familiale, que les "solidarités traditionnelles" qui ne laissent pratiquement aucun espace pour l'individu.
De toutes manières, le but est toujours d'extraire du combustible qui in fine produira du CO2, non ? Alors parler de gaz "écologique" de toutes manières c'est un non-sens, je crois.
le propane, déjà utilisé dans le cadre d'une technique de fracturation qui se veut "propre, sans eau et sans produits chimiques"...

Doit-on comprendre que le propane n'est pas un produit "chimique" ??? Mais dites-moi, au fait l'eau c'est naturel, non ?

Le problème n'est donc pas le produit d'extraction utilisé mais son parcours d'utilisation. Le propane est un gaz inflammable et pas franchement comestible !!!
Merci pour cette enquête!

Une demande de précision cependant: le terme de ''stimulation'' n'est il pas un euphémisme des industriels pour éviter de parler de la fracturation de la roche? Il me semblait même qu'ils avaient tenté de faire passer le terme "massage" à la place...

Si c'est le cas, autant ne pas utiliser le vocabulaire mis au point par leurs agences de com'.

Merci!
Merci pour cet article complet.

Je trouve que c'est un peu facile de casser du sucre sur le dos de Montebourg. Il essaie d'améliorer la compétitivité des entreprises en réduisant le cout de la matière première et de l'énergie. Ça change un peu de la réduction des taxes (et donc des services publics). C'est sure que dans l'idéal tout le monde préférerait une énergie pas chère et non polluante. Mais dans le monde réel, ça me semble pas complétement stupide de vouloir lancer des recherches sur une technique prometteuse et pas encore au point (même si elle ne sera jamais parfaite).
Merci Sébastien, je rajouterais cette anecdote, môssieur Montebourg s'est empressé de supprimé ce billet de blog, qu'il considérait sans doute comme périmé (voir l'url) http://www.arnaudmontebourg2012.fr/content/le-gaz-de-schiste-une-fausse-bonne-idee
Montebourg c'est un personnage "génial et moderne" (genre Tournesol!!) qui suit sa boussole, mais qui ne s'est pas aperçu... qu'elle tourne autour de lui ?! bizarre non; c'est con; il est pas bin malin, le pauvre bougre; mais avec ce gouvernement tout le monde peut dire n'importe quoi ( sauf Delphine), plus c'est gros mieux ça passe?; "ah! on mouille...la chemise,nous" enfin c'est ce qu'on voudrait faire croire ! et nous prendre pour des cons, par la même occasion, c'est épatant. "Il va chercher la croissance avec une boussole comme ça, ça va pas marcher, forcément!" Lui aussi veut garder son job!?, c'est flatteur.
Dommage c'est loin d'être marrant tout ça.
Le Fluoropropane présente un indice PRG (potentiel réchauffement Global) et PDO ( effet néfaste sur la couche d'ozone) supérieur à de nombreux gaz ayant été interdits ,fabrication ou l'utilisation notamment sur ces caractéristique ( fréon R12 ,R22...)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_r%C3%A9frig%C3%A9rants

La fiche sécurité est intéressante notamment sur ses effets et risques

http://www.di-services.fr/gaz/G089_octa_fluoro_propane.pdf

Pour une optimisation environnementale c'est assez pertinent
Un Ministre qui fait souvent "pshiiiiiit" je trouve ...
Cherchant à en savoir plus sur ses compétences en gaz, nous avons voulu contacter la navigatrice, qui ne nous a pas rappelé.

Peut-être le régime alimentaire que s'imposent les navigateurs au long cours a-t-il à voir avec cette connaissance des gaz...

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