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Commentaires

Marie-Dominique Arrighi, infiltrée du cancer, d@ns le texte

Comment parler, deux mois après sa mort, du texte d'un écrivain traitant précisément de son combat contre le cancer, et contre la mort ? Disons-le franchement : en apprenant que le livre tiré du blog de Marie-Dominique Arrighi "K. Histoires de crabe", était déjà publié par les Editions Bleu autour, nous ne nous sommes même pas posé la question. Depuis le début, nous nous sentons proches de cette aventure-là. Parce que c'est un formidable reportage sur ces points aveugles, que sont la maladie et sur l'hôpital ? Parce que c'est une saga du Web, indissociable de la relation tissée jour après jour entre la blogueuse et son public ?

Derniers commentaires

Je suis médecin généraliste ET malade (d'une maladie grave). Je trouve que dans les dires d'Ariane Mnouchkine sur les soignants, il manque quelque chose. C'est à dire qu'il manque la dimension de la difficulté du travail de soignant, de la difficulté en soi et aussi de la difficulté dues aux problèmes sociaux (manque de postes de soignants, difficulté du travail de nuit, du nombre d'heures de garde exagérée, etc..).qui peuvent être aussi la cause du manque d'attention à l'autre, en raison de son propre épuisement physique et mental.
Claire Sagnières
j'ai particulièrement aimé cette émission !
loin du pathos, je l'ai trouvée animée, vivante quoi :)

perso je ne lis pas les blogs, je suis de cette génération qui préfère que les personnes parlent d'elles dans une rencontre en face à face, dans un instantané ;
il m'arrive d'aller jeter un œil sur l'un ou l'autre blog, de forumeur ou meuses par exemple :), mais comme si j'allais voir un ami le temps d'échanger en buvant un café, avant de repartir chacun dans sa vie !

dans cette émission, j'ai trouvé que les intervenants avaient su expliquer pourquoi la nécessité de ce blog, et, si j'ai bien compris, il s'agissait avant tout de donner des nouvelles de soi sans avoir à se répéter...
mais ensuite il a fallu non seulement un vrai talent d'écriture mais aussi, et pour moi surtout, un précieux travail de journaliste d'enquête qui semble vouloir approcher au plus près l'assassin !
c'est sans doute cela qui a dû captiver le lecteur du blog qui suivait l'enquête jour après jour......

et c'est ce point précis, décrit avec passion par les intervenants, ce chemin parcouru jour après jour qui affronte, contre, résiste, négocie jusqu'à épuisement avec ce cancer qui vaincra, qui m'a donné envie de lire le livre...

nb : je me répète mais je suis ravie de pouvoir revoir les émissions Dans le Texte lâchement abandonnées du fait de visionnages nerveusement éprouvants ; vive Megaupmachin !! :)
Littérature, pas littérature? Littéralité? Ariane Mnouchkine a balayé ces interrogations. Elle nous a montré que cette oeuvre n'a pas été écrite mais vécue. Et elle nous l'a fait vivre. Du coup, elle vous a fait apparaître dans une certaine distanciation.
Dans cette émission l'émotion l'a emporté. sur l'analyse.
On attendra que se soit constitué un corpus de blog-livres pour juger de leur place dans la littérature.
bonjour
un temoignage sur la vie quotidienne du cancer qui a le merite et l'inconvenient ( pour citer l'auteur ) de l'immediateté : remarquable
j'ai vu aussi un blog qui en parle (du cancer) mais du point de vue des medecins ( de l'ordre des medecins ) . Les deux visions sont percutantes
excellente emission et excellent livre
cordialement
Quand allons-nous retrouver une véritable émission littéraire, dans le texte,
sans alibi tiré par les cheveux (le film à la mode, la blogueuse décédée...) ?
Je ne veux pas croire qu'@ sur images joue sur les fibres faciles qui m'ont fait balancer mon téléviseur.
Et pourtant...
[quote=poisson]Dans le dico, c'est le contraire c'est drôle qui a un sens n°2 de bizarre.

Drolatique : plaisant, récréatif. Drôle : 1-plaisant, gai. 2-bizarre

Je ne suis pas sûr que vous lisiez correctement le dico dont vous parlez.
Je ne pense pas que Judith ignore que le mot "drôle" a une deuxième acception signifiant "bizarre" (un drôle de chapeau, un drôle d'air, un drôle de type).
En revanche, je ne ressens pas cette connotation de bizarre, dans le sens numéro 1 (plaisant) que donne le dictionnaire. Une histoire drôle n'est pas forcément bizarre.

Je crois qu'il y a dans "drôlatique" une notion d'intention qui n'existe pas intrinsèquement dans "drôle". Un conte drôlatique est récit qui se veut drôle, qui se propose de faire sourire (notamment par son caractère bizarre). Un événement drôle est simplement un événement drôle, que le côté drôle soit délibéré ou fortuit.

Enfin, c'est comme ça que je le sens. Mais, comme toujours, va savoir c'est qui qui décide du sens des mots ... ;o)
j'espere que MDA se marre là ou elle est.
QUESTION TRES IMPORTANTE :
C'est quoi la différence entre "drolatique" et "drole" ?

Un inculte.
Salut,


MDA défendait la sécurité sociale.

Directement et indirectement. Directement comme dit Ariane Mnouchkine par la morale, le comportement quotidien. Comme les agents de la sécu et comme la majorité des anonymes, en ne gâchant pas, en comptant. Quand on sort des ideologies médiatiques et politiques, on rencontre soudainement des gens qui sont les produits de la structure sociale, c´est à dire qui ne gaspillent pas les médicament, qui ne courent pas chez le médecin pour réclamer des frais de cure. Je repense à la rencontre de MDA à la sortie de l´hôpital un matin, très tôt. Elle s´etonne du niveau de culture politique de ses interlocutrices infirmières : elle avait ce courage là de parler de sa tendance à la distinction.

Indirectement en choisissant comme le disait DrD dans les commentaires du blog de se battre et de voir la fin de son propre film : de donner les manifestations, les reactions de son corps aux traitements à l´analyse, pour faire progresser la médecine ; non comme héroine, comme d´autres. On a cependant pas besoin de juger ce qui font un autre choix, celui de partir les derniers mois au bord de la mer.

Mais alors je me permet de poser une question : qu´est ce que le Caire vient faire ici ?
On a la maxime " chacun paye suivant ses moyens et recoit suivant ses besoins " : cette structure sociale liée à la sécu conditionne
l´hygiène, le niveau de santé, l´espérance de vie de notre société. Quoi de plus ? Pas qu´il faille s´interdire de rêver mais si déjà
on s´attachait à défendre pied à pied cette institution et tout ce qui y est lié : son monopole, ses maternités (il y´a encore qq maternités de la sécu), les couvertures retraites, chômage, maladie, accidents du travail, ses valeurs.

Le "care", moi m´a bien fait marrer. Puis je l´ai pris au sérieux : Judith fait la promo de Aubry au coin d´une discussion plutôt pas mal et ce faisant fait ce que fait le PS. C´est-à-dire faire croire que qu´il n ´y a rien de moderne en arrière, qu´il faut des "proposition alternatives" au projet Sarkozy-Fillion. C´est ce qui fait faire une promesse sympa "si je suis président retour à 60 ans" qui signifie "on agira dans les syndicats contre la grève génèrale" ce qui se passe en ce moment...

Et si la modernité, et si la révolution, c´était "retour à la sécurité sociale telle qu´elle était pensée en 1945" ?
J'ai lu régulièrement le blog de Marie-Dominique Arrighi, contribuant parfois. Je ne me sentais pas voyeuse, parce que "qui ouvre un blog invite ses lecteurs au dialogue", c'est comme un thé à cinq heures. Le thé dans ce cas avait lieu à l'hôpital, j'y avais rendez-vous, visite virtuelle sans la lourdeur des paroles empesées, des yeux embués, sans le pathos donc.

Mais le choc, cela a été cette semaine, j'étais invitée comme tous les blogueurs contributifs je suppose, à la soirée de sortie du bouquin à la librairie L'Arbre à Lettres à Paris. J'y suis allée pour rendre hommage, à qui, une figure, une amie, non, je ne savais pas bien, mais je sentais qu'il fallait que j'y aille. Ce n'était pas non plus une idole, Sainte Marie-Dominique, non, pas de transcendance entre nous, elle m'avait mise à égalité deux ans plus tôt en m'inscrivant dans ses favoris dans son précédent blog, je me sentais reconnue et pas la fidèle d'un culte virtuel.

J'allais m'incliner sur le tombeau du livre, le niveau de réel qui allait bien finalement, puisqu'il mettait dans une certaine pérennité les billets que j'ai lus chaque jour pendant des mois, que je retourne encore parfois lire à présent, le K. histoires de crabe est toujours là à gauche dans ma liste des favoris, entre Le Kairos, le thinktank militant, et Edward Hopper, le site, comme un filet d'eau qui continue de glisser entre les mains, va falloir que j'arrête le robinet.

Je suis arrivée en bas de la rue Mouffetard, dans cet espace coincé au pied des marches et du marché, une librairie à terrasse, il y avait du monde, j'ai reconnu Pierre Marcelle, et plein d'autres journalistes aux visages vaguement familiers, et puis un peuple d'inconnus, difficile à nommer. La "cérémonie" a commencé, je veux dire le discours d'une proche, d'une amie, d'une cousine, on entendait mal, la librairie était pleine. J'étais au pied d'une table d'essais philosophiques ou de romans, classement bizarre, entre le Personne de Gwenaëlle Aubry et Trois explications du monde de Tom Keve.

Tout à coup, j'ai vu des gens le visage triste, Une fille m'a parlé, c'était une amie de longue date, elle m'a posé la question, d'où je la connaissais, et j'ai murmuré, borborygmé que, que.... je me prenais dans la figure la vraie peine des vrais gens des vrais amis des vrais compagnons de route de MDA, et j'ai senti que là je n'avais que faire, je veux dire que je n'avais pas à y faire, que j'étais hors sujet, hors course, voyeuse, imposteuse, oui c'est le bon mot, il n'y avait là rien à poster. J'ai fui vite fait, pas juste, on ne tricote pas le symbolique, faut que ça tombe impeccable, là c'était glauque.

Il ne restait plus qu'à suivre votre émission dans le texte, où le statut de blogueur peut se prolonger en statut de lecteur, qu'à rendre hommage à la blogueuse MDA, parce qu'on ne peut pas remonter le cours de la rivière vers la source, la vraie vie. Le blogging n'est pas soluble dans le réel. C'est là sa limite, là ça cogne, ça résiste, on ne peut pas faire comme si que. Chacun à sa place.


http://anthropia.blogg.org
Je regarde beaucoup le Magazine de la Santé, où les invités du jour sont très régulièrement les auteurs de livres de témoignages sur leur parcours, en tant que patient (ou soignant : "Ron l'infirmier", reçu à la Ligne jaune, avait été invité). Dans la plupart des cas, il ne s'agit que de ça : de témoignages, et, invariablement, l'auteur cherche ou a cherché à "aider les gens dans son cas". Cela n'empêche pas une certaine recherche dans le style (Marina Carrère d'Encausse dit alors "c'est très joliment écrit"), mais ce n'est clairement pas l'intérêt principal de ces livres.

Je me suis dit, en voyant l'intitulé et la présentation du nouveau numéro de D@ns le texte, et sans avoir jamais été lire le blog de MDA, ce doit forcément être différent. Ce doit être un objet littéraire à part entière. Parce qu'il y a cette distance humoristique et tragique à la fois (car malgré tout contrainte) : cancer, petit crabe. Cet œil vigilant et vivant qui fait la littérature en courbant les mots, même les plus durs.

Et puis, au fur et à mesure que l'émission progresse, non seulement je n'en suis plus sûre, mais même j'en doute. Stefano l'a bien dit : vos interlocuteurs ne pouvaient pas parler d'où vous parlez, d'une position de lectrice extérieure, et, surtout, de lectrice critique. On en est presque gêné : leur éloge est touchant, beau, et sans doute absolument fondé, mais leur œil à eux est si près du souvenir, si tourné vers l'intérieur, si loin de ce rire altier qu'avait choisi MDA, sans doute parce qu'elle avait considéré qu'il était création pleine, et potentiellement littéraire, et non pas une nième excroissance de la maladie... Alors, oui, on comprend que la question de la littérarité ne se pose même pas, pour eux. Mais cette question, cette exigence, n'est pourtant pas indécente... et c'est dommage qu'elle n'ait pas pu véritablement être discutée, dans un tel cadre.
Je rentre chez moi, je jette un oeil sur @si ; page des forums, une nouvelle émission : ".... cancer....d@ns le texte"...
....pfffff.... Je peux pas vous écrire ma tête, mais, pas très engageant tout ça...
Curieuse et volontaire, je jette tout de même un oeil sur le forum, lis le petit texte introductif, et vois, incidemment, le mot "Mnouchkine" qui me saute aux yeux.

Va falloir que je la regarde cette émission ; et je sens qu'elle ne va pas me plaire du tout. Première fois de ma vie que je suis aussi catégorique et aussi pessimiste. Un livre pas très gai, un livre qui n'est pas vraiment un livre, un auteur qui n'en est pas un,....

J'ai hésité longtemps à poster ce message, je ne veux pas entrer dans un débat interminable, mais, comment vous dire, le titre n'est pas très "aguicheur", ni très tentant.
Et puis, avec Mnouchkine, on aurait peut-être pu parler d'autre chose....

Tout ce que je viens de dire est très personnel, et je suis très heureuse que cette émission ait plu et puisse plaire à beaucoup de gens, vraiment.
Mais j'exprime juste un certain malaise, et sans doute, également, une certaine frustration.

Voilà le "avant" ; j'espère rougir de honte, dans quelques heures, quand j'aurai visionné l'émission (oui, je vais le faire tout de même, au moins le début), et que je devrai revenir ici, toute penaude, présenter mes excuses. Je vous dis ça tout à l'heure.
C'est incroyable cette émission !

Merci Judith pour ces instants suspendus entre la vie et la mort,

Merci aussi bien sûr à tes invités dont l'humanité est réellement magnifique,

Et bravo pour ce courage face à ce qui se regarde si difficilement, avec le soleil...

MDA est vraiment quelqu'un d'exceptionnel, elle restera toujours avec nous, une soeur, une amie,

... une toute proche avec son courage, son acceptation, son intelligence, son humour, sa révolte.

***
quand Arianne dit qu'il est important, en ce moment, de réhabiliter la psychanalyse, elle pense à Onfray?

merci pour ce "dans le texte"
Je pense qu'elle remonte aussi jusqu'au Livre noir de la psychanalyse, pas si ancien que ça...
[quote=tr4nz1t]quand Ariane dit qu'il est important, en ce moment, de réhabiliter la psychanalyse, elle pense à Onfray?

[quote=Judith]Je pense qu'elle remonte aussi jusqu'au Livre noir de la psychanalyse, pas si ancien que ça...

Je me disais ces derniers jours que la polémique actuelle sur la psychanalyse pourrait être le sujet d'une émission.
L'importance de la psychanalyse aujourd'hui se situe dans la sauvegarde de la relation d'écoute mutuelle qui doit s'établir entre le thérapeute et le patient. C'est la force de cette relation, et uniquement la force de cette relation qu'on doit à proprement parler appeler médecine.

La médecine moderne est en train de rompre cette relation par la surexploitation immédiate de la technique, qu'elle soit mécanique ou chimique : vous avez mal quelque part et c'est tout de suite radios, scanner, IRM et médocs. Aucune tentative préalable de construire une histoire personnelle de la maladie, de tenter de la comprendre si ce n'est pas les raccourcis alimentation, tabac, alcool, stress, etc.

Le médecin moderne traite son patient comme un mécanicien traite une voiture. Il fait un bilan technique et se contente de localiser la cause mécanique qui a créé la panne. Tant qu'on continuera à considérer un organisme vivant comme une machine, toute médecine mais aussi - en extrapolant effectivement de l'organisme à l'individu - toute politique sera inefficace.
Le médecin moderne traite son patient comme un mécanicien traite une voiture. Il fait un bilan technique et se contente de localiser la cause mécanique qui a créé la panne

Si seulement vous disiez vrai...

Ce que l'on peut reprocher à une partie des médecins, c'est justement de ne pas chercher des causes et de se concentrer sur la réparation des effets. Une voiture se crashe, on répare la carrosserie, on remet une couche de peinture, on rajoute éventuellement des airbags, mais on ne prend pas le temps de voir pourquoi les freins n'ont pas marché...
Mais justement, tout le problème est que l'individu ne doit pas être conceptualisé mécaniquement, c'est-à-dire en termes de cause et d'effet, mais symboliquement, c'est-à-dire en termes de signification. Vous ne pouvez l'appréhender et donc avoir une quelconque influence sur lui si vous le situez en dehors de son histoire personnelle, qui n'est rien d'autre que la totalité du significatif qui non seulement le fait vivre, mais sans laquelle il ne serait pas en tant qu'individu. Or, le symbole a besoin de l'image pour être accepté en tant que tel. Et l'image peut se situer soit à l'intérieur, soit à l'extérieur du corps de l'individu.

La maladie est toujours en liaison avec une symbolisation de la mort qui trouve son imaginaire à l'intérieur du corps. La vie qu'elle soit individuelle ou sociale ne peut être saine, si l'image de la mort n'est pas située à l'extérieur non seulement de l'individu, mais également de la société : c'est ce qu'on appelle le tabou.

Il est bien entendu hors de question de reconstruire des tabous "primitifs" dans notre société moderne. Mais il est primordial de préserver dans notre culture une image de la mort extérieure aux corps de l'individu et de la société. On y arrive par l'art, par la mise en scène imaginaire.

Le psychanalyste (je parle du psychanalyste idéal) est un grand artiste, c'est pour cela qu'il arrive à mettre, par le contre-transfert, en scène l'image de la mort de son patient, de l'extérioriser d'un imaginaire corporel. Il sauvegarde par là la fonction primitive de la médecine. Mais il est impuissant pour reconstruire le tabou social.
Mais justement, tout le problème est que l'individu ne doit pas être conceptualisé mécaniquement, c'est-à-dire en termes de cause et d'effet, mais symboliquement, c'est-à-dire en termes de signification. Vous ne pouvez l'appréhender et donc avoir une quelconque influence sur lui si vous le situez en dehors de son histoire personnelle, qui n'est rien d'autre que la totalité du significatif qui non seulement le fait vivre, mais sans laquelle il ne serait pas en tant qu'individu. Or, le symbole a besoin de l'image pour être accepté en tant que tel. Et l'image peut se situer soit à l'intérieur, soit à l'extérieur du corps de l'individu.

Est-ce que c'est censé être une argumentation contre ma position ? Je ne comprends pas bien, puisque c'est à peu près ce que je voulais dire. Sauf que pour moi tout effet a une cause, donc je joue quand même mécaniquement... mais tout en considérant que certains éléments du domaine de l'esprit puissent faire partie de ces causes (qui restent mécaniques), bien évidemment.
Mais la pulsion de mort, qui est la découverte majeure de la psychanalyse, ne peut être appréhendée comme une cause parce que ses effets ne sont jamais les mêmes.

Il faut bien avoir à l'esprit que la conceptualisation causale du monde est un processus conscient. Or, la lutte entre la philosophie occidentale moderne et la psychanalyse se situe dans un refus de cette dernière à considérer que la conscience est une limite basse de la connaissance du monde. Une vision en termes de cause et d'effet, un cogito qui fait de la pensée rationnelle la cause de l'être est déjà une projection du fonctionnement de l'individu dans celui de la machine et peut tout à fait être déconstruite.

Autrement dit, toute la philosophie occidentale n'aurait pu être développée si l'homme n'avait pas au préalable inventé la machine, qui est le support conscient du phénomène causal et que le philosophe a utilisée comme modèle pour projeter l'individu dans le monde.
Quel dommage!!!
Je ne veux pas être trop dur mais je trouve l'émission un vrai gâchis!!!!
Je m'explique.

Je n'ai jamais lu le blog de MDA. Je savais qui elle était, je me rappelle avoir parlé d'elle avec Justine (Brabant) il y a peut être un an en relation à son travail à Libé, je me souviens d'elle à la Ligne Jaune. Je savais également qu'elle était malade et qu'elle tenait un blog. Je n'ai pas ressenti le besoin de m'y plonger, même après sa mort. Point à la ligne.

Or, le lancement de l'émission m'apprend que ce blog est devenu un livre, posthume. Intéressant. Même très intéressant. Je me dis qu'on va donc discuter de ce choix littéraire si moderne et particulier, du style, d'humour, de littérature comme engagement (politique, social, citoyen), de la frontière faible (une ligne jaune!!!) entre l'impudique et le témoignage, l'autoportrait, la littérature de soi qui naît de la conscience de soi ! Je m'imagine déjà Hubert cherchant des rapprochements, des similitudes avec d'autres écrivains, plus anciens ou contemporains.

En effet Judith essaie de lancer tous ces débats, elle se pose d'emblée en lectrice "neutre", privée du pathos des proches.
Les invités sont tous des (plus ou moins) proches. Elle est presque une intruse.
Je me rends compte que l'émission est foutue... la seule issue possible est la célébration post mortem.
L'exercice n'a, à mes yeux, aucun intérêt.

Les invités ne répondent presque jamais à la question posée (et Dieu sait si Judith n'a pas essayé d'en poser!), ils ne parlent pas du texte, ils parlent de MDA, émus. Presque pas de celle qu'elle a écrit, mais d'elle, et d'elle seulement. C'est un florilège de superlatifs. Je peux les comprendre. C'est bien normal.

Mais où est le texte? Quelle analyse en fait-on? Quand parle-t-on de littérature? Eh bien par ci par là, par éclairs. Je suis navré mais ce n'est pas suffisant.
L'émission n'a plus de fil conducteur, Judith s'y perd, elle a du mal à limiter les débordements de parole et les "hors sujet".

Je n'ai pas eu envie d'acheter et de lire ce texte. C'est dommage!!! Je suis certain que ce texte mérite d'être lu. Mais il mérite qu'on lui rend hommage (et par la même qu'on en rend à son auteur) en lui réservant le traitement qu'on réserve aux textes littéraires dans cet émission (que j'adore, ça va de soi!!!). Il n'y a que cet exercice qui peut me pousser à ouvrir un texte.

A qui la faute?
La faute au dispositif! Parler d'une œuvre littéraire d'un auteur disparu avec ses proches, ses "fans" (ils m'excuseront), surtout à chaud, peu de temps après sa disparition, transforme "par définition" une analyse critique en célébration. Il est évident que MDA mérite (plus que beaucoup d'autres) d'être célébrée pour son combat, pour la trace qu'elle a laissée dans le monde pendant sa vie. Mais c'est un autre exercice, un autre genre, certes très digne mais dans tous les cas un exercice qui réduit la littérature, qui ne lui rend pas justice.

Voilà.
Mnouchkine parle tellement bien du livre... Magnifique !
Excellente idée d'avoir invitée une artiste pour parler de l'oeuvre (les "exercices d'admiration" sont souvent des moments forts...)
Je cours acheter le livre !
son blog exercait sur moi un pouvoir double repulsion-attraction.
attraction parceque l'humour y etait manipulé par des mains de maitre, c'etait vraiment genial par endroit
repulsion parceque je traverse un sale moment du coté de la santé en ce moment et bizarrement cette lecture ne m'aide pas du tout: l'issue de son histoire semblait sous tendue partout, meme dans les traits d'humour. pour certains malades çà pouvait etre salvateur de la lire, d'etre en communion, pas pour moi.
c'est pourquoi , c'est avec grand regret , que je ne pourrais lire son livre

ps: peut etre un jour qui sait ...
Bonjour

Je rebondis sur la fin de l'émission, j'ai lu en tant que lectrice anonyme son blog sur la derniere année.

Il m'a semblé évident malheureusement que le chemin menait à la mort, et j'ai aussi ressenti comme Ariane Mouchkine, la nature d'un combat fort mais pas uniquement pour sa survie.

Je ne suis pas médecin, je ne suis pas dans le domaine médicale, je pense donc c'est sa certitude qu'elle m'a transmise.

Il était pénible de lire ces post en étant persuadé de cette issue, devenais -je voyeuse? devenir adoratrice de sainte MDA, me persuader qu'elle va survivre est une posture plus confortable.

Pourquoi le lire, parce que c'etait littéraire et passionnant. Et puis aussi elle a permis avec cet humour, et cette lucidité de ne pas me faire fermer les yeux sur nos zones d'ombres personnelle ( le rappport à la mort), et sociétale (comment traitons nos condamnés)


Je n'ai jamais réussie a laisser un commentaire à cause des autres commentaires assez "bisousnours" mais aussi car je trouvais ces post assez fernés

Il est intéressant pour moi qui n'est pas lu le livre de voir, que vous et Ariane Mouchkine qui l'avez lu après sa mort et en tant que livre, vous en retirez à peu près ce que je retirais du blog.


voila mon petit témoignage
Merci pour l'émission
Se voir mourir et pouvoir en témoigner, cela ne nous arrive pas à tous, bien que nous soyons tous mortels et toujours en train de rédiger notre dernière phrase. Mais est-ce un luxe ? Un privilège ? Le statut de mourant, victimaire par excellence, autorise toutes les audaces, tous les courages, alors que vivant, l'épée de Damoclès invisible sur nos têtes, fait bien souvent de nos existences une bien longue et vaine procrastination. Si nous pleurons néanmoins à l'écoute de ce récit, c'est qu'il est aussi celui que nous aimerions avoir, non pas cette mort, mais cette attitude face à celle qui nous cueillera tôt ou tard.

yG
Je n'ai pas encore pris le temps de regarder l'émission mais j'ai vu le lien qui propose de télécharger la vidéo : waou ! Quelle excellente idée !

Pour info, cette vidéo est à quel format ?
Vous comptez le faire avec toutes les émissions ?

Merci !!
--
je viens de trouver ce sujet : http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?9,1072419
Désolé pour ma pollution :)

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