Marc Herpoux, de Pigalle la nuit à Breaking Bad
Ambiances «trash» ou «dark», personnages à la dérive ou gangsters sans scrupules: qui, des scénaristes ou des chaînes de télévision, détermine les «excès» que le public est prêt à endurer? Les américains ont Deadwood et Breaking Bad. En France, nous avons Pigalle la nuit. Enthousiaste et franc, son scénariste Marc Herpoux nous explique comment lui et son collègue Hervé Hadmar ont su trouver leur espace d’expression au sein du système pyramidal des chaînes françaises.
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Derniers commentaires
J'ai même cru que vous alliez aborder un sujet que je reverrais de voir débattu, en particulier avec la verve et les idées de votre invité, c'est le rôle de la langue. Au moment où vous partez des modèles américain pour constater que l'imaginaire français peine à transcender son réel, j'ai vraiment cru qu'on allait y venir. Cela vient de ce que j'ai constaté sur moi-même (et plusieurs de mes amis sériephiles) un impact bien plus important lorsqu'une scène est jouée en anglais (britannique , américain, avec ou sans accent). Si j'imagine par exemple une scène dans laquelle un couple se dispute. La tension, la violence, ou la comédie m'apparaissent nettement plus forte en langue anglaise. Bien sur je compare série anglophones et francophones, il ne s'agit pas de série doublée en français. Est-ce parce que les américains ont développé si tôt un grand nombre d'histoires et de visions qu'à présent leur langue me transporte de façon bien plus fluide dans la série, avec l'impression de mieux comprendre ce qui anime les personnages anglophones ? Peut-être ma langue maternelle participe-t-elle de cette sensation que j'y crois moins ? Pourtant ça semble moins flagrant au cinéma. Serait-ce que nos séries, à force de lorgner transatlantiquement, ne savent pas dans quel monde se passe leur histoire, et quelle langue on y parle ?
Mille excuses si personne ne sait de quoi je parle ; j'aurais aimé savoir si Rafik Djoumi ou Marc Herpoux ressentent ce décalage de perception qui semble lié à la langue. (Et si oui pour le second, est-ce que vous ou d'autres auteurs français iraient jusqu'à écrire en anglais ?)
Bravo Rafik.
Peut-être que les directions des télé françaises bougent un peu , mais ça ne bougera jamais assez rapidement. D'autre part les gens intéressés pas des séries de qualité ne vont plus sur les grandes chaînes françaises, on les trouve sans doute beaucoup plus sur le web.
Alors, pourquoi pas une production pour internet avec de jeunes scénaristes ... si quelqu'un trouve le moyen de les produire. Et pourquoi pas, commencer par des séries de machinima ?
Et ça rejoint le débat actuel, qui en fait n'est pas si actuel que ça vu que ça fait des décennies que c'est comme ça : 600 personnes donnent leurs avis sur un projet, du coup, bye bye la vision d'un auteur.
Un salut à Marc pour son intégrité artistique : tenir bon sur une ligne artistique vis à vis d'un diffuseur , la défendre quitte à ce que le projet en meure, chapeau bas. Dommage, on ne verra pas de saison 2 de Pigalle, la nuit... mais au moins n'aura-t-on pas vu une suite allant à l'encontre de la vision de ses créateurs.
Une remarque plus générale : en 6 émissions sur les séries télé, à une très légère exception près (et encore, je n'en suis pas sûr), jamais vous n'avez évoqué le seul "show-runner" peut-être en France, qui a imposé son projet, sa vision, a écrit sa série, l'a réalisée... mais qui plus est en a assuré le premier rôle et jusqu'à l'écriture de la musique : Alexandre Astier. Ayant suivi, au hasard du zapping quelques épisodes de Kaamelott sporadiquement au milieu des années 2000, je n'avais qu'une vue très parcellaire de son travail qui pourtant m'avait bien fait marrer. Je trouvais la cohérence de la direction d'acteur (afin de coller au style qu'il avait inventé) parfaitement réjouissante et totalement maîtrisée. Du coup, par après, j'y suis revenu et dernièrement, j'ai visionné l'intégrale de la série. Rafik, il ne faut pas passer à côté d'une émission avec Astier (et peut-être étendre avec son frangin autour de "Héro Corp"). Les éléments scénaristiques et anecdotiques, parfois totalement allusifs, savamment distillés au fil des 4 premières saisons dans des tout petits formats afin d'arriver aux deux ultimes saisons, c'est réellement un travail admirable qui dénote une maîtrise absolue du sujet et du mode de traitement choisi... mode de traitement tellement casse-gueule, et pourtant toujours tenu. Les deux dernières saisons, dans des formats plus longs, sont absolument formidables. Il revisite son propre style, sort du cadre, abandonne en cour de route son traitement burlesque pour aller dans la poésie ou l'onirisme, parfois le drame... pour mieux revenir à l'humour ! C'est d'une dextérité hallucinante ! Quant à l'ultime saison, prequell de la série, tournée dans les décors de "Rome", c'est également une surprise et une maîtrise perpétuelle. Il se paye même le luxe de l'achever par un ultime épisode totalement inclassable, un huis-clos qui conclue, non pas la saison 6 en cours, mais la saison précédente ! MAIS... qui ne peut s'apprécier vraiment et se comprendre qu'en étant vu, effectivement, à la fin de la saison 6 !
Je ne vois aucune autre création audiovisuelle en France qui s'approche, de près ou de loin, du travail d'Astier. Je ne vois pas on plus qui que ce soit qui puisse se targuer à la fois d'une telle qualité de jeu (c'est un acteur étonnant), d'une telle qualité d'écriture, ajoutées au talent de réaliser, monter et mettre en musique lui-même ses créations. Faites-le venir Bon Dieu ! Alors bon, je sais, il s'est déjà beaucoup exprimé sur son boulot, on l'a entendu un peu partout... mais un retour sur cette expérience, sur la longueur, lors d'un entretien de deux heures avec Rafik, ce serait l'occasion de "compiler" un peu les informations forcément parcellaires qu'on peut glaner à droite et à gauche et de réinscrire tout ce travail dans sa véritable histoire, dans son parcours. En tout cas, même s'il n'a pas la possibilité de participer à un entretien avec Rafik, ne pas s'y arrêter et passer à côté de cet ovni de la série télé en France serait une erreur professionnelle, non ?
Encore bravo pour cet entretien avec Marc Herpoux en tout cas : passionnant.
Je recommande du reste, son sublime spectacle: Que ma joie demeure (extrait).
Alors bien sûr, ça tombe sous le sens (selon Alexandre Astier) : si t'es très riche, y a bien un moment rêvé où les gens (qui sont des salauds) finiront bien par te foutre la paix et te laisser profiter de ton pognon chèrement acquis à la sueur de ton unique front !
D'ailleurs, comme Alexandre Astier, si j'avais pu faire travailler le pote à sarko Clavier, je l'aurais sans doute fait tellement son jeu d'acteur est quasi Al Pacinien...
Qu'esse tu veux, je sais aussi rester léger, comme garçon.
Si vous n'invitez pas Alexandre Astier, je désabonne tous les asinautes !
Sans succès.
Si quelqu'un a son portable... (même M. Poulpe a refusé de nous le donner)
Par curiosité, il ne vient pas parce-qu'overbooké, ou pas intéressé (ou pas de réponse) ?
Par exemple, j'ai beaucoup aimé Kaamelott dans l'évolution de la trajectoire d'Astier tout au long de cette sitcom. Il la débute d'ailleurs par de petits sketchs tra la la cool pour la marrade, puis conclut par des épisodes obscurs d'environ 49 minutes en gambergeant sur le naufrage du règne et des éventuels successeurs. On voit progressivement que ce parcours reflète une réelle méditation d'Astier sur l'intuition d'une forme de déchéance inexorable, c'est assez trouant, j'aimerais vraiment en apprendre davantage. C'est quand même pas fréquent qu'un type débute une sitcom humoristique en la concluant de manière tragique; dans la progression, c'est complètement prodigieux. Je ne serais pas surpris que prochainement, Astier se débarrasse de son aura humoristique et la sublime franchement dans des activités plus poignantes, l'a une puissante réserve sur ce plan-là, le mec.
Tu demandes, si tu sais pas.
Je fignole ce que tu as écrit car c'est quand même bâclé putain lémecques merde. Tu écris bien, mais avec les pieds, d'où handicap.
Je suis fort marri car à l'instar d'Arnaud Romain, j'ai été fixé au ruban adhésif par Kaamelott dans la progression du questionnement d'Astier tout au long de ces courts et moyens métrages. Il engage son travail par des courts-métrages ptdr mdr lol trop rigolo, puis termine par des moyens-métrages torturés de presque une heure en se posant des questions sur le plantage de sa dynastie et de ses morveux. Il appert progressivement que ce cheminement révèle un authentique questionnement intérieur d'Astier sur le ressenti du fiasco d'une existence, ça méga-troue le cul et toute sa proche périphérie, j'aimerais beaucoup en connaître plus là-dessus. C'est quand même pas banal qu'un keum engage une épopée comique en la finissant en eau de boudin; dans le déroulé de la série, c'est totalement fabuleux. Je mettrais ma bite dans le vinaigre qu'un de ces jours, Astier se sépare de son talent de rigolo plein de poils et se dévoile vraiment dans une production qui fait chouiner les gonzesses, l'a une putain de réserve sous le coude le bestiau.
Je sais pas c'que t'en penses, mais là chuis dix coudées royales au-dessus. Large.
Vu que je pars au taf' dans 15 mn, savoure ta victoire, et appréhende mon retour, car tes coudées royales vont atterrir là où tu es déjà méga-ouvert. Ah ouais et ouais, moi aussi chui cap d'être vulgaire.
Faut que j'appelle un pote qui sait écrire
Mais sinon j'ai la sévère impression qu'on est en train de troller là. Enfin toi. Moi je ne dis que des choses essentielles.
Me concernant, c'est bien simple, je m'étonne d'ailleurs que personne sur ce forum n'ait livré cette analyse.
Je suis un peu expectatif car tout comme d'Arnain Romaud, j'ai été littéralement tapissé par Kaamelott dans la tournure de l'interrogation d'Astier tout au fur de ces non-longs films. Il s'investit personnellement par des short-movies de type rhââh lovely, puis conclut par des medium-movies charcutés de quasiment une plombe en s'interrogeant sur le fiasco de sa lignée et de ses glumeux. Il ressort peu à peu que ce parcours soulève une sincère volonté didactique d'Astier sur l'impact de ce gâchis existentiel progressif, ça ventile la sud-anatomie côté cour et jardin, et j'adorerais à donf m'abreuver davantage de ce puits du savoir. Ça chie pas tous les quat' matins qu'un zigue se fende d'une saga poilante en la trimbalant au final vers une autre perspective; dans l'intrigue tout du long, c'est royal kiffant. Que dieu me frise qu'un de ces quantièmes, Astier troque son stock de palettes de gondolage-diffusion pour une batterie de documentaires à dépuceler Edward Saint John Gorey, l'a une trâlée de chai à dégorger, le gonze.
M' semble que pow wow n'a pas d'avis particulier sur la question, à moins qu'il ne se sorte les doigts du nez un jour.
m'était sorti de la tête ^^
On savait rire en ces temps reculés.
edit - tant que j'y suis, dans les souvenirs
Quant à Héro Corp, je viens de finir la première saison, on est aussi essentiellement dans la déconne, mais avec un scénario qui peut aussi ouvrir sur le type d'évolution que vous citez pour Kaamelott
L'émission est de mieux en mieux, donc, sauf en ce qui concerne la mauvaise toux de M. Djoumi.
Il n'y a aucun intérêt à choisir d'encoder ses vidéos en 848x480 car :
- les fichiers ne sont pas lisibles sur les lecteurs multimédia basses définitions de salon;
- le gain de qualité est très faible par rapport à la basse définition (par exemple 720x408)
Basse ou haute définition : choisissez une bonne fois pour toutes et ne cumulez plus les désavantages.
Bien entendu, quelqu'un qui regarde les vidéos sur son ordinateur ou sur un lecteur multimédia gérant la haute définition ne sera pas gêné.