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L'Obs et #MeToo : "Chacun voit ce qu'il veut dans une image"

C'est la photo d'un homme dans une cuisine avec un chien et des fleurs fanées. Une photo qui a déclenché une mini tempête au cœur de l'été dans certains cercles féministes car elle était en Une d'un magazine : L'Obs. Mais dans cette photo, beaucoup de spectatrices et de spectateurs ont vu autre chose que ce que le photographe avait souhaité y mettre. L'occasion pour nous de plonger aux sources des malentendus qui peuvent naître des photos et de leur utilisation. Pour en débattre l'auteur de cette fameuse photo Hervé Lassïnce, artiste photographe, Xavier Lucas, directeur artistique adjoint à L'Obs, ainsi que notre chroniqueur André Gunthert.

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Le fils spirituel de Nan Goldin se demande ce qu'il fait là (surtout qu'"au fond, tout le monde est d'accord, c'est juste un malentendu"). 

Le DA de L'Obs enfile les poncifs : "on a voulu provoquer le débat" "je ne peux pas vous laisser dire ça",(...)

Toujours la même excuse : les femmes n'ont pas voulu venir. Vous voulez nous faire croire que toutes les féministes avaient piscine pendant l'enregistrement ? Il faudrait faire un effort, c'est insuportable ces plateaux d'hommes, où en plus Linda est(...)

Je tenais à présenter mes félicitations à Lynda Zerouk : il me semble que jusqu'à récemment, elle avait un peu de mal à parler en dehors de ses fiches, mais dans cette émission, sommée d'entrer dans un rôle qui n'était pas forcément le sien, face à u(...)

Derniers commentaires

Je suis confuse je cherche dans le site le nom de la journaliste sur le plateau et ne le trouve nulle part... même pas dans l'équipe

https://www.arretsurimages.net/equipe


J'ai été plusieurs fois mal à l'aise : lorsqu'elle est interrompue ou invitée à donner son avis de manière mal amenée. Elle a semble-t-il une analyse intéressante sur les critiques faites au dossier et à la photo.


Du temps de parole a été mal exploité. Le pourquoi des réactions a été balayé grossièrement, dommage.


J'apprécie de lire le commentaire qui la félicite même si je le trouve maladroit. Et oui, invitons M. Schneidermann à laisser plus de place à toutes ces jeunes que nous voyons se succéder ces derniers mois.

Merci à Lynda Zerouk et André Gunthert pour leurs propos très intéressants, vivement les prochaines !


En découvrant le tweet annonçant la une de L’Obs j’ai trouvé que le texte avait de quoi énerver, plus que la photo en elle-même. Mais comme il la précède, il s’ajoute au contexte donné par le texte de couv’ et guide la lecture qu’on en fait.
Le fameux tweet : "Cette semaine dans "L’Obs" : "Après #MeToo, comment être un homme ?"
La déferlante féministe a définitivement ébranlé le modèle patriarcal. C’est l’essence même de la virilité qui est questionnée."

Comme le dit Lynda Zerouk, citer "#MeToo" oriente la lecture de l’image sur les violences contre les femmes, omettant les autres aspects des luttes féministes. Par ce rétrécissement du sujet, on est tenté d’imaginer le lien entre l’homme sur la photo et ces violences : faut-il le voir comme un représentant de la violence ? qu’en pense-t-il ? s’attriste-t-il des dénonciations de #MeToo ?

La formule métonymique "Après #MeToo" est intrigante : on se croirait au lendemain d’une catastrophe. Elle pourrait se lire comme le versant masculin de "Être une femme après un viol" : là où la féminité est victime de violences masculines, la virilité serait mise à mal par des revendications féministes. De plus on est encore "pendant #MeToo" : le mouvement n’est pas fini, mais dans son titre L’Obs fait comme s’il l’était !

La couv’ annonce "Être un homme", qui pourrait le titre d’un reportage sur la vie des hommes de nos jours, ou encore celui d’un manuel à l’usage des hommes en ces temps troublés : par cet infinitif sans point d’interrogation, L’Obs semble affirmer qu’il y a de l’espoir : y a qu’à suivre le mode d’emploi ! Le tweet, quant à lui, emploie la forme interrogative, moins optimiste : comment peut-on encore être un homme après un tel bouleversement ?

"La déferlante féministe" est une formule discutable, qui rappelle le traitement actuel des réfugiés, assimilés à un flux, une inondation (alors que ce sont eux qui se noient). La métaphore aquatique pour désigner les femmes, assez rebattue, rapproche ce mouvement politique qu’est le féminisme d’un phénomène physiologique caractérisé par la sécrétion de liquides, comme l’hystérie se caractérise par des cris. Impossible de raisonner une vague ! Ça en met partout ! Ça emporte tout sur son passage !

"Définitivement ébranlé" : "ébranlé" sonne comme l’antithèse d’un verbe à connotation sexuelle, telle une condamnation à l’abstinence (un peu tirée par les cheveux d'accord). Et l’adverbe "définitivement" laisse croire qu’on en prend pour perpet’, comme si le patriarcat était mort et enterré. En vrai L’Obs n’en sait rien mais il s’en fiche, il fait de la réclame ! (ou alors il emploie un anglicisme tout pourri)

"L’essence même de la virilité" : qu’est-ce que l’essence ? Si elle est intrinsèque à la virilité, elle précède les siècles d’Histoire et de préhistoire qui ont abouti à la situation actuelle, et elle se résume à l'expression des chromosomes X et Y. Pour la 2nde fois en 3 lignes, L’Obs assimile le problème de l’inégalité hommes-femmes à un problème biologique, omettant les constructions sociales qui l’ont causée et qui, elles, sont analysables et sur lesquelles il est possible d’agir.

Ainsi, par ce tweet gavé de formules journalo-promo-paresseuses, L’Obs revendique son incompréhension du sujet et sa crainte de disparaître en tant que représentant du modèle patriarcal (puisqu’il en reprend les clichés de langage). Et cette couv’ clame son incapacité à se mettre à la place des femmes pour ne s’intéresser qu’au point de vue masculin sur la question, chose caractéristique du masculinisme en crise : L'Obs, un journal fait par nous les hommes, sur nous les hommes, et pour nous les hommes. L’auteur de ce tweet pourrait alors être l'homme sur la photo, mâle si seul et désemparé qu’il a perdu son ordi, obligé de pianoter dans le vide entre son chien et son bouquet fané. Les formulations qui contextualisent l'image sont si racoleuses et irréfléchies (= parfaites pour de la pub) qu’elles amènent à penser qu’elle a été choisie pour illustrer la posture de victime du backlash, même si on peut y voir plein d’autres choses (on peut faire évoluer son "punctum" à mesure qu’on l’observe, voire en découvrir plusieurs pour les faire dialoguer).

Tout cela n’est qu’une série d’interprétations plus ou moins aventureuses et ne permet pas de juger les auteurs du dossier, mais ça en dit bien un peu sur les personnes en charge du magazine et sur leurs priorités au détriment du sujet traité. A moins que L’Obs ait voulu séduire les phallocrates pour mieux les amener évoluer… mais faut croire que c’était pas le but puisque Xavier Lucas n’en fait pas mention. Comme souvent avec la pub, ceux qui en usent sont prêt à en revendiquer le succès lorsqu’elle épate la galerie, mais peu enclins à en assumer les désagréments lorsqu’elle se retourne contre eux : gare au backlash !


Il me semble évident en regardant cette image, et à cause du sous titre qu'elle veut évoquer l'abandon dans lequel seraient laissés les  hommes !!! C'est hallucinant alors qu'il s'agit exclusivement

d'agression sexuelle  avec metoo ! Ça pédale dans la choucroute côté obs. Devraient au moins reconnaître leur erreur grand format !

Belle pub pour Obs' ! Bravo c'est gagné


Bonjour ! Une précision : André Gunthert est bien intéressant, surtout quand il tacle l'Obs sur sa volonté soi-disant de débat mais pas trop quand même... Par contre, il me gêne quand il se décrète en métaposition tout le temps. Pour un sociologue, il serait plus honnête en disant aussi qu'il peut projeter de lui-même dans une photo même si sa pratique l'entraîne à observer. 

Et surtout, il poursuit dans les préjugés en disant qu'il y a deux problèmes qui font débat : le racisme et le féminisme. J'aurais préféré pour nommer les problèmes : le racisme et le sexisme. Le féminisme n'est pas un problème mais un positionnement et un combat pour l'égalité. Dit comme ça, ça reviendrait à dire, il y a deux problèmes:  la lutte contre le racisme et  le féminisme...

Guy


Le punctum de Barthes. Un exemple classique: un dentiste qui voit cette image remarque tout de suite la dent noire.

Photosigétique



Existe-t-il un langage photographique ou bien plutôt, définitivement opposé: un silence ( lequel se dit en grec Sigé) irréductible à l'origine de toute photographie, comme de toute image sans doute (artistique ou non), et en deçà de toute vue? Révélant ne faire, ne pouvoir faire photo, et alors devoir: être en nécessité de ne le faire qu'en l'instant muet d'un saisissement, Hervé Lassïnce nous en aura beaucoup plus dit que toutes les sémiologies jusqu'ici. Les plus grandes en effet, Saussure et Peirce, dont Barthes ne fut jamais au mieux qu'un vulgarisateur héritier, ne commencent: ne peuvent commencer qu'au moment du silence oublié sur la perte duquel s'édifie leur volonté de théorie.


D'où l'éloquent muet malentendu structurant l'émission de ce vendredi: et en déconstruisant les propos des intervenants. Propos arbitraires en ceci que, comme avec André Gunthert le titre de l'émission le définit: "chacun voit ce qu'il veut dans une image": voit et dit autrement dit n'importe quoi. N'importe quoi, mais non hors sujet de l'émission toutefois, lequel sujet n'avait avec l'image photo l'ayant occasionnée qu'un rapport de pure utilitaire (in)opportunité. 


   

très bon Andre Gunthert  meme si niveau originalité de la coupe de cheveux il est clairement un ton en dessous des autres males du plateau. 





Question de contexte :

Je suis surprise que l'importance de la typo n'ait pas été mentionnée.

Au moins autant que l'image, la mention de #metoo - entre parenthèses - met l'accent sur "être un homme" (il suffit de comparer hauteur et graisse des lettres…)


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Excellente émission. André Gunthert au top, comme d'habitude.

Très bonne émission
Merci

De mon point de vue, le prisme éditorial de ce numéro était voué à créer la polémique. Il y a tout de même une différence entre "être un homme après #meetoo" et "Etre un homme" ou "être un homme aujourd'hui". Les deux dernières propositions auraient eu le mérite d'avoir des réflexions plus larges et intéressantes sur la masculinité et son évolution dans l'histoire ancienne et récente.

Je suis un homme et de manière assez surprenante, ma vie n'a pas changé après le Hachtag meetoo. En même temps, j'ai toujours estimé que le corps de l'autre (homme, femme, enfant) ne m'appartient pas, peut-être que ça m'a permis de ne pas me sentir "agressé par les féministes ou le féminisme.

Alors Mr André, on oublie son latin ? punctum au singulier, puncta au pluriel...

Une séance de masturbation intellectuelle bien désagréable. Dérouler des truismes comme le fait monsieur fan de Roland Barthes avec des phrases absconses, trop longues, et mille fois trop compliquées pour les simplissimes choses qu'il essaie d'expliquer, c'est un des exemples les plus éclatants de masturbation intellectuelle. Vivement la prochaine émission, que j'oublie celle là. 

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J'ai quant à moi trouvé cette émission d'une très haute tenue.

Un artiste, un représentant du Mainstream, un chroniqueur spécialiste des images de bon niveau, une bonne journaliste. J'ai appris des choses. Cela nourrit ma vision du monde.

Je ne demandais rien d'autre à cette émission, elle correspond à mes attentes.

Même le trolling pseudo-féministe sur le forum est très parlant.

Un sujet intéressant mais j'ai trouvé le débat trop souvent confus, verbeux et imprécis (ex. les diverses et contradictoires définitions de "punctum", sans que ces contradictions soient clairement relevées. Du coup, à la fin du visionnement, je suis plus fatiguée que satisfaite.


Heureusement, André Gunthert nous a donné quelques moments faits, eux, de clarté et d'arguments bien articulés, malgré les interruptions (pas toujours mais souvent) inutiles de DS.


Merci aussi à Lynda Zerouk pour ses infos et questions claires, mais pareil... malgré les interruptions souvent inutiles de DS...

Je tenais à présenter mes félicitations à Lynda Zerouk : il me semble que jusqu'à récemment, elle avait un peu de mal à parler en dehors de ses fiches, mais dans cette émission, sommée d'entrer dans un rôle qui n'était pas forcément le sien, face à un plateau bien (trop) masculin, elle s'en est extrêmement bien sortie, avec beaucoup d'aisance et de naturel, et ce même alors qu'elle a été interrompue par plusieurs fois par Daniel de manière abrupte.


En espérant que le capitaine saura lui donner un peu plus de place dans le futur, on ne peut que lui souhaiter bonne continuation ! :-)

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Le mot-clé de cette affaire a été prononcé en tout début d'émission : "putaclic".


Il me parait évident que l'Obs a voulu ratisser large avec cette une et surtout ce tweet en étant attractif aussi bien auprès des lecteurs plutôt anti-féministes (dont les incels), que des hommes réellement prêts à questionner leur rôle et leur attitude, que de ceux prêts à acheter une clé de sortie facile et légère de cette polémique.


L'ambivalence de la photo sert formidablement ce but et constitue un véritable piège à identification masculine de tous bords, avec son sujet plutôt beau gosse mi-contrit mi-amusé, son petit chien/chienne évoquant une tendre domination, la dure simplicité de la table et de son corps dans la douceur pastel du décor, les fleurs évoquant l'apitoiement attendri suscité par un salaud désolé.


Je veux bien croire Xavier Lucas quand il dit que l'Obs n'a pas cherché à provoquer intentionnellement les féministes, mais au moins aurait-il pu convenir que des raisons pas totalement dénuées de ciblage marketing ont poussé le journal à associer ces mots-là à cette image-là dans le tweet et en couv.

J'adhère aussi à la déception déjà formulée concernant l'inconsistance des propos des deux invités masculins.

En revanche, merci M'ieur Gunthert pour vos propos nourris articulés à une colonne vertébrale solide, on sent bien que Daniel hésite à vous contrarier ^^


Quant à Daniel, je tente un pari sur la discipline qu'il s'est sans doute imposée en n'évoquant à aucun moment le travail photographique de sa fille Clémentine. Je dis tout de suite que je ne la connais pas personnellement, mais je sais croiser deux informations : bien que belge, je ne suis jamais tout à fait étrangère à ce qui se passe en Arles, et ce nom me disait quand même quelque chose ^^


https://www.rencontres-arles.com/fr/clementine-schneidermann

En effet, quitte à n’inviter que des hommes, il fallait au moins faire venir maître Korkos.

Émission cryptique, où le but n'est jamais atteint, mais où tous les amoureux de mots en latin à ressortir dans les diners en ville y trouveront leur compte. Je n'avais jamais entendu parler de cette polémique débile, n'ayant pas Twitter. Vous devriez en faire autant.

C'est la misère capillaire cette émission. :)

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J'invite le nouvel obs, l'extra terrestre, la poupée creuse là, le gars à droite du photographe, à lire "Trois Guinées" de Virginia Woolf. A lire tout court. 


Ô Daniel, quelle occasion manquée de laisser libre court à Linda pour gérer cette émission de A à Z (cf Woolf).


Bon, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, comme dirait Françoise Héritier, y en a pour mille ans encore.


11 mois, les gars sont froissés, y comprennent pas...la gestation.


Jusque là (00h20) , j'adhère absolument aux commentaires détaillés et fins que je viens de lire.





Le fils spirituel de Nan Goldin se demande ce qu'il fait là (surtout qu'"au fond, tout le monde est d'accord, c'est juste un malentendu"). 

Le DA de L'Obs enfile les poncifs : "on a voulu provoquer le débat" "je ne peux pas vous laisser dire ça", "L'Obs n'est ni macho ni homophobe" (euh si, comme tout le monde, L'Obs peut tenir des propos macho ou homophobes, y a pas de certificat). 

Ne ratons pas non plus son grand moment d'indignation quand il remet à sa place la méchante Rokhaya Diallo, ouh qu'elle est vilaine. Il reconnaît benoîtement n'avoir AUCUNE culture féministe (jamais entendu parler de backlash...) mais trouve tout à fait normal de faire un dossier sur LA crise de LA masculinité (je sais, ce n'est qu'un pauvre DA et il n'a pas TOUT fait dans le dossier). 

Sans oublier les poncifs sexistes de rigueur distillés avec leur édulcorant E415 : "je comprends que des femmes aient été touchées" (ces petits êtres sensibles gouvernés par leurs affects) et "qu'elles soient à cran" (ce sont des hystériques).

Heureusement qu'André Gunthert a l'air un tantinet énervé devant une telle inanité, ça fait du bien, et qu'il remet L'Obs à sa place. (Et propose des analyses qui recontextualisent vraiment les images, quand les autres se noient dans leur blabla vaseux).

Quant à DS, pourrait-il nous épargner ne serait-ce que quelques-unes de ses phrases autosatisfaites, et surtout surtout, éviter de sommer Linda de se prononcer (par la magie du dispositif, elle se retrouve dans l'inconfortable position de "représentante-des-femmes-et-donc-des-féministes" sur le plateau) ?

1h11, c'est long quand on a deux invités si mauvais.

Toujours la même excuse : les femmes n'ont pas voulu venir. Vous voulez nous faire croire que toutes les féministes avaient piscine pendant l'enregistrement ? Il faudrait faire un effort, c'est insuportable ces plateaux d'hommes, où en plus Linda est sommée de donner l'avis des femmes alors qu'elle n'a pas le même statut que les invités.

Le photographe et le directeur artistique sont abyssalement creux... ils n'ont pas honte de travailler sans réflechir.

Encore des émissions avec Gunthert !!!


Passionnant débat et avec André Gunthert c'est garanti. mais je n'avais pas perçu dans ses écrits ce rejet très affirmé de tout "pouvoir" ou influence de l'image, sous la forme du punctum. Tout n'est qu'interprétation certes, mais déclenchée par un indice visuel, présent dans l'image en question. Que le stock de connaissances individuel (dont les stéréotypes), le contexte oriente la sélection,  certes, mais pourquoi cela interdirait-il d'accorder au 'punctum" un certain pouvoir d'agir? (tout étant dans l'appréciation du "certain"). Sinon tous les matériaux offerts à l'interprétation seraient équivalents, or, ils font une "saillance" comme on  dit en sciences cognitives, ils déclenchent. C''est ce qui fait qu'ils se propagent, se maintiennent  (j'ai fait un papier là dessus où je reprends l'exemple de Barthes sur la photo de Savorgnan de Brazza et du gamin sur ses genoux et ses liens possibles sur Flickr) et finissent par faire stéréotype alors que d'autres disparaissent.  Peut-être est ce dû à la prééminence du terme "lecture de l'image" que André Gunthert utilise beaucoup et qui tend à éliminer la dimension perceptive, de bas niveau, et non contrôlable, alors que  la lecture est plus orientée, voire savante. L'auteur de la photo utilisée par l'OBs le dit bien d'ailleurs : en tant qu'auteur, il a surtout été frappé par une situation, avec un ensemble d'éléments qu"il a perçus ou même sentis dit il je crois, et qui l'ont poussé à déclencher. Ensuite, il lit la photo et sélectionne parmi les clichés comme il le raconte. Mais il fait en réalité un travail symétrique de celui du spectateur qui perçoit puis lit/sélectionne mais quand il perçoit, ça le saisit, ça le touche, ça lui saute à la figure, comme on dit parfois. D'où le pouvoir de la photo et pas seulement de l'interprétation de la photo. Bon je suis peut être hors sujet de toute la discussion, OK, je sors ;-)

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https://www.arretsurimages.net/chroniques/de-rembrandt-a-tarzan/michelle-obama-mangeuse-dhomme

"le magazine décide représenter l'ex première dame des Etats-Unis en esclave, le corps à moitié dénudé, un drapeau américain noué autour de la taille. "


Je ne sais pas ce qui sera dit dans l'émission de cette couverture qui fait manifestement référence au Portrait d'une femme noire de Marie-Guillemin Beoist daté de 1800 et considéré comme une célébration de l'abolition de l'esclavage ce qui donne du  sens au titre du magazine

Un beau plateau de mecs : rien de tel que, pour parler nanas, faut surtout pas en inviter : elles risqueraient de parler chiffons et autres trucs puérils....

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