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Libé : un violeur en "une", les critiques pleuvent

Fallait-il publier in extenso et sans analyse le texte du violeur d'Alma, une étudiante de l'institut d'études politiques de Bordeaux dont le témoignage a lancé le mouvement #Sciencesporcs ? Les critiques féministes pleuvent sur les choix éditoriaux de Libération.

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En ce 8 mars 2021 ,


 Que ce fut  rassurant pour les dominants  de lire les fils à papa , de science po , école de journalisme , école d’ingénieur , écoles de commerces, fac de médecine etc  … , rationaliser leurs passage à l’acte e(...)

On a eu les artistes narcissiques, les politiques narcissiques, les sportifs narcissiques, les patrons narcissiques, les éditorialistes narcissiques, les people narcissiques, les influenceurs narcissiques, les youtubeurs narcissiques, les débiles nar(...)

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Sinon le fait que son argumentaire féministe soit un truc qui tende à l'excuser est intéressant en soi, et un des points les plus dérangeants de tout ça car ça touche un paradoxe de toutes les visions du monde sociologisantes.


Si on considère, à la La(...)

Derniers commentaires

Merci.

L’article des Nouvelles News me satisfait, aussi.


Il y est question de points qui me sont venus immédiatement  à l’esprit, je cite :


 « Sa réflexion vise à nous interpeller, à nous sortir de la zone de confort consistant à considérer que le violeur, le monstre, c’est l’autre » dit le quotidien.

Quelle zone de confort ? et qui est ce « nous » dont il parle ?


Comme l’article des NN, j’ai pensé à la méthode de défense de Jonathan Daval, je cite :

Les journaux français ont encore du mal à mettre à distance le point de vue du violeur. Au moment de l’ « affaire DSK » il y a dix ans, des éditorialistes, à l’étranger parlaient de « rationalisation pathologique de l’agression sexuelle » par les journaux français (lire :  Sexe et pouvoir : l’exception médiatique française). En 2018, sur une affaire de féminicide, c’était aussi le point de vue des défenseurs de l’accusé qui dominait (lire : Meurtre d’Alexia Daval, les mots tuent aussi)


Et dernier point :


Beaucoup de journaux qui ont publié des articles sur cette Une de Libération ont laissé aux seules féministes le soin d’être choquées, indignées ou en colère, comme ce titre de FranceInter : « Journée des droits des femmes : la « Une » de Libération provoque la colère de militantes féministes. » Le point de vue d’un violeur peut être repris sans distance mais le point de vue féministe est présenté comme marginal.

la justice n'est pas capable de s'auto saisir dans ces cas la ? le gars avoue un crime et rien ? 


Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

J’ai lu la lettre de Samuel ! Nonobstant les propos liminaires de Libération, le résultat final est quand-même du genre « quel héroïque et bouleversifiant violeur tout de même » ! Pour ne laisser aucun doute j’ajoute que je refuse de céder à l’injonction d’un criminel à faire société avec lui ! Non, sans façon ! Pas comme ça !


Par ailleurs, il me semble avoir décelé autre chose dans cette séquence de publication de textes des victimes de viols et des violeurs. La meilleure formulation de cette chose que je crois déceler serait « une extrême sensibilité de notre société à ce que l’on peut appeler la dissertation ». Il me semble en effet que nous avons tendance à mieux recevoir les choses lorsqu’elles sont bien écrites. Nous tenons la violence physique en horreur et voyons rarement celle des mots adroitement agencés. Nous n’hésitons pas à encenser des auteurs pour leur style alors même qu’ils écrivent des insanités. Tout se passe comme si l’espace discursif de l'écrit avait supplanté celui, autrefois seul réel, de l’Expérience-empirique (Paul Jorion explique ça dans « comment la vérité et la réalité furent inventées »).


Quand on pense au niveau d’élaboration que constitue déjà la parole par rapport aux actes, l’on ne peut qu’être saisi d’effroi devant les possibilités offertes par la pratique de la belle composition (par anticipation et en toute modestie j’avance qu’en être conscient c’est déjà quelque chose…). On comprend ainsi pourquoi la cohérence discursive du texte d’un étudiant de Sciencespo (il a d’ailleurs présenté sa lettre comme une épreuve de composition) participe plus à le situer dans la ‘bonne société’ qu’à reconnaitre en lui le criminel auteur des actes qu’il avoue au demeurant sans l’ombre d’une réelle contrition !


Que les journalistes de Libération en pâmoison (j’ai relevé au passage ‘force intellectuelle et fougue du texte) ainsi que la victime du viol (elle-même ex élève de Sciencespo) aient pu, un moment, lâcher le viol réel pour un modèle discursif argumenté, propre à enrichir et complexifier le débat s’explique donc pleinement. Mais essayons tout de même, à l’avenir, de garder les pieds sur terre !

Excellent article, merci.

Je suis tombée sur la une de Libé en suivant le fil d'actualité de Mathilde Larrere, et j'ai eu du mal à lire la lettre. J'ai dû m'y prendre à 3 fois.


J'ai passé une partie de ma journée à me demander si quelque chose de positif pourrait en sortir. Est-ce que les violeurs qui lisent ça se diront autre chose que : c'est pas vraiment de ma faute ? Est-ce qu'ils arrêteront ? Est-ce qu'ils iront voir la police ? Est-ce qu'ils penseront à leur victime ? Est-ce là autre chose qu'une justification/explication guidée par la trouille parce que maintenant les femmes parlent ? Parce qu'on laisse de moins en moins passer ? J'ai d'énoooormes doutes.

Excellent article, merci.

Ce qui m'a frappé en lisant la lettre, un féministe revendiqué, et qui utilise même le point médian, est un violeur.  

L'utilisation du point médian est devenu une norme à Sciences Po; et pourtant on apprend que c'est un repère de harceleurs et de violeurs. 

On dira que ça n'a probablement rien à voir. Et effectivement.


Quant au fond : est-ce que Libé avait raison de publier cette lettre : imo non. Cette lettre est surtout un autoapitoiement (bla bla, j'ai détruit ma vie, je regrette), elle va probablement inciter la victime à ne pas porter plainte (le pauvre violeur, il souffre déjà, je vais pas en rajouter), elle va inciter le jury à ne pas le condamner sévèrement s'il y a procès (le pauvre comme il souffre déjà). Ce n'est pas le rôle d'un journal de gauche qui se dit féministe.

Bon, Libé.....  avec certainement un peu de plaisir  collabore à la préservation des valeurs patriarcales sans en avoir trop l'air (ou le croit-il ) et doit espérer un peu d'audience sur ce coup , c'est toujours bon à prendre.

Pour ce qui est de la réflexion sur la publication de la lettre, il y a ce texte qui propose un parallèle avec la publication d' autres récits d'autres bourreaux  (et je n'ai écrit parallèle entre récits ):

http://blog.ecologie-politique.eu/post/Seductions-du-bourreau


Je me suis infligé LA lettre....  C'est pas possible, non mais vraiment, comme souffre ce pauvre  garçon Il explique tout très bien, la responsabilité mais pas que la sienne, sa formation d'homme, son vécu de victime, il utilise quelques emplois du "nous" pour rallier la grande confrérie des agresseurs potentiels , expose sa réflexion actuelle, son désir que rien ne soit comme avant... j'ai trouvé le récit, son récit , sa défense, lui, lui, lui ... et lui. 

Mauvais esprit de ma part ? je me dis qu'il ne ferait pas mieux s'il voulait prendre les devants face au risque d'une mise en cause judiciaire...

Mais super le projet d'association ! depuis sa cellule il aura le temps de le peaufiner  .

Tiens, il n'a pas fait mention d'assumer devant la loi, de se rendre dans un poste de police, d'envisager de faire face à une plainte, d'être condamné, d'effectuer sa peine ? comme il expliquait, il a été construit en tant qu'homme dans une certaine société. Que Libé contribue à ne pas changer.

Sachant que le type fait du paraphrasage d'argumentaires féministes (jusqu'à donner dans le 'tous les hommes sont des violeurs' dans son titre trollesque) c'est assez tordu de considérer qu'il les ait réduit au silence.


La question me semble plus celle de sa sincérité, sachant que cet argumentaire conduit à lui donner une excuse sociale (+ une autre comme victime de violences sexuelles lui même) c'est un peu trop ultra son intérêt évident de régurgiter ce discours.


Après sa victime semble croire à celle ci, et le connait certainement mieux que les twittos qui en parlent (et moi d'ailleurs), donc c'est dur à trancher. 

Sinon le fait que son argumentaire féministe soit un truc qui tende à l'excuser est intéressant en soi, et un des points les plus dérangeants de tout ça car ça touche un paradoxe de toutes les visions du monde sociologisantes.


Si on considère, à la Lagasnerie que la sociologie a vocation à excuser, effectivement le violeur conditionné par une culture du viol devrait bénéficier de circonstances atténuantes, de même que les racistes sous influence de notre culture post-coloniale et nos médias à la CNews, nos policiers violents victimes du culte de l'ordre promu par le gouvernement, etc... etc...


Enfin dans une vision déterministe, juste tout ou quasiment est excusable par une influence sociale. Mais ceux là même qui promeuvent ce genre d'analyses ne sont en général disposés à accorder des circonstances atténuantes qu'à ceux qu'ils voient comme du bon coté de la barricade (genre le défavorisé voleur ou le racisé islamiste) ce qui est complètement incohérent avec l'argument même qui sert à leur en accorder.


Je pense que plus encore que le fait que Libé donne la parole à un violeur, c'est le truc inavouable qui en dérange beaucoup dans ce texte. Qu'un violeur donne dans la prose féministe sociologisante et que ça puisse servir à sa défense fait prendre conscience de l'incohérence qu'il y a à d'une part considérer la culture du viol comme un facteur terriblement important dans le passage à l'acte et d'autre part considérer ceux qui cèderaient à son influence comme inexcusables.

Une fois de plus, un commentaire lucide et intéressant de la part de Carnéade de Cyrène. Même si c'est hors-sujet ici, je tenais à vous dire que c'est un plaisir de lire vos contributions qui sont généralement d'une finesse et d'une nuance devenues rares en cette période de manichéisme et d'outrage permanent. Content de vous revoir sur le forum!

Qu'un violeur donne dans la prose féministe sociologisante  dans l'espoir que ça puisse servir à sa défense peut montrer qu'il y a incohérence et volonté de récupération à utiliser le thème de la culture du viol pour en faire un facteur terriblement important dans le  passage à l'acte, alors qu'elle opère sur l'appréciation à postériori des faits. 

Plus que de son influence, le passage à l'acte au moment où advient, me semble relever de la négation totale de l'autre ( positionnement personnel, choix ) ainsi que de la non prise en compte de la définition juridique d'un crime. (responsabilité personnelle )

Que ce soit par sentiment d'impunité, certes facilité par la culture du viol, il reste que le viol est défini par la loi et qu'il ne s'agit pas d'être excusable ou pas ,il s'agit d'assumer ses actes.

En ce 8 mars 2021 ,


 Que ce fut  rassurant pour les dominants  de lire les fils à papa , de science po , école de journalisme , école d’ingénieur , écoles de commerces, fac de médecine etc  … , rationaliser leurs passage à l’acte et l’englober dans un « nous violons » universel. 


L’universel blanc hétéro bourgeois  qui s’auto-absout de toutes dominations sexistes et sexuelles ,   tranquilou relayé par les échos dans un premier temps  et libé  en ce jour symbolique .


Que n’aurait-on dit si la lettre venait d’un homme de "banlieue" ? Noir . Musulman ? Prolo ?  on imagine la réponse : "La honte , donner la parole à un violeur  et en plus , ils sont tous violeurs , machos , c'est dans leurs  gènes , leurs incultures".

"Mais Samuel , oh samuel , il est , heu , il pourrait être mon fils , ça pourrait être moi , c'est vachement fort son texte"


Ça  commence à chauffer  velu du côté des dominants  , ils se serrent les coudes , anticipent leur défense , calculent , manipulent .


Qu’ils aillent vomir leur ouin ouin dans les tribunaux , il y aura toujours des carla bruni , des darmanin, des syndicats de police  et libé pour les soutenir.


Et pendant ce temps les colleuses , les manifs , les zad , les occupations, les ronds points  , les paroles  … 


Les voix des dominé-e-s transpercent . Plus de répit pour les violeurs, agresseurs et oppresseurs.

On a eu les artistes narcissiques, les politiques narcissiques, les sportifs narcissiques, les patrons narcissiques, les éditorialistes narcissiques, les people narcissiques, les influenceurs narcissiques, les youtubeurs narcissiques, les débiles narcissiques de la télé-réalité, les savants narcissiques, et maintenant, on a les violeurs narcissiques, et qui mansplainent la vie à tout le monde, en plus. 

Normalement, on doit pas être loin du fond de la cuve, là. 


Mais punaise, va parler au flics plutôt que de faire une rédaction! 


(Désolé, mon commentaire ne "complexifiera" pas grand chose. )

Un journal est libre de ses choix et de ses propos.


Un journaliste est libre de son choix rédactionnel. Un maquettiste et un journaliste libres de leurs mises en page.


Un journal peut se tromper. Un journaliste peut avoir un point de vue, doit avoir un point de vue, l'objectivité n'existe pas.


Les lecteurs sont libres de réagir, mais le journaliste n'a pas à commenter les réactions, pour s'excuser auprès des lecteurs, il y a va de sa liberté.

Dans cette affaire on aperçoit partout  Madame Cacaroline de Haas benn monter au clocher, pour exiger que la fumée noire ou blanche sorte des cheminées de Libé. Cette dame est coutumière d'une forme de fémino-gauchisme, d'intolérance, de souffrance vengeresse. Quand  elle aperçoit un homme l'eczéma s'installe. ( '"tous les hommes sont des violeurs...")


Donc. Ma journée commence très mal, et ma colère est immense  pour deux raisons:


- quand j'entends la dame citée que je viens de citer, je me dis que la vie emmerde la vie.


- mon chat a perdu son oreille, tombée il y a peu par terre, et il souffre. Or si mon chat souffre, je souffre.


L'oreille du chat, voilà un concept qui aurait chatouillé l'ouïe du Grand Samuel ..


Ah le  Samuel décapité? vous avez peur là.. hein.!!


No le grand samuel beckett.  


Au fait que nous dit cette jeune fille qui s'est un peu emmêlée les pinceaux dans son témoignage? Rien ici à ASI pour un ti sujet?




Très mauvais choix de médium.

La littérature aurait permis des choses que la presse ne permet pas : temporalité différente, public différent, .... Surtout à notre époque.

Je réponds à la question:

Je n'en sais rien.


Je veux dire que puisque la réserve, le bon sens et la réflexion ont cédé le pas au spectaculaire et à l'outrance, tant qu'à faire, puis qu'il s'agit de foutre la merde, pourquoi pas.... :-((((((


Quelle honte cette lettre mais quelle honte...

Merci. J'attendais avec impatience cette enquête et analyse. Dommage que Libé n'ait pas répondu à vos interrogations car je me demande comment cela a pu arriver. Je ne crois pas, peut être trop naïvement à une simple volonté de faire le Buzz. Mais clairement, la prise en compte de points de vue féminins dans cette décision éditoriale me semble la piste la plus crédible....

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