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Le "tribalisme" en Guinée : la loupe et les pincettes

L'Afrique victime de ses "rivalités ethniques ancestrales" : l'explication a refait surface à l'occasion de l'élection présidentielle en Guinée et des violences qui l'ont suivie. Mais les pratiques journalistiques varient. Si certains médias choisissent de braquer leur loupe sur les explications ethniques, d'autres les prennent avec des pincettes.

Derniers commentaires

article très très intéressant, on est content d'être abonné dans ces cas-là. et d'avoir un joli forum pour y exposer ses réflexions.

je suis en train de lire, de pierre clastres, la société contre l'état, dont je vais copier un petit bout de la 4ème de couverture :

"la division majeure de la société, celle qui fonde toutes les autres, y compris sans doute la division du travail, c'est la nouvelle disposition verticale entre la base et le sommet, c'est la grande coupure politique entre détenteurs de la force, qu'elle soit guerrière ou religieuse, et assujettis à cette force. la relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d'exploitation. avant d'être économique, l'aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l'économique est une dérive du politique, l'émergence de l'Etat détermine l'apparition des classes."

je pense que c'est une réflexion qui mérite d'être "travaillée" en regard des situations de conflit en afrique. elle permet à la fois de penser la situation coloniale, mais également les situations diversifiées du post colonialisme.

que les conflits ne soient qu'ethniques, c'est une paresse de la pensée de le croire. mais que rien d'ethnique n'apparaisse dans les conflits, je pense que c'est une erreur. les conflits politiques ont une dimension ethnique, de même que religieuse, linguistique, etc. il suffit de regarder autour de nous, notre histoire européenne, pour s'en convaincre. pour qui a parcouru la yougoslavie du temps de cette fédération, se réjouissant comme je l'ai fait de cette "fluidité" justement ethnique, religieuse, linguistique (je pense en particulier aux mariages inter-communautaires, l'échange de femmes étant à la base de la structuration des sociétés - mariages impliquant justement un brassage et religieux, et ethnique, et linguistique), la guerre en yougoslavie et son émiettement actuel autour d'"états" dont les communautés sont homogènes et voulues comme telles, bref, cette transformation laisse rêveur.

comme je ne suis pas raciste, je n'ai pas de raison de penser qu'il puisse en être autrement sur le continent africain. que l'ethnique ne soit pas une cause première des conflits,dans la mesure où on admet qu'ils sont politiques, j'en conviens. que par contre cela puisse devenir un aliment indispensable au feu qui alimente les conflits, ça, jusqu'à preuve du contraire, j'en suis persuadée.
Merci, ravie de relire un article de Justine, surtout de cette qualité. Et un petit retour sur les anciens débats des années 1980-90. Vraiment bravo !

Une petite émission avec plusieurs journalistes qui travaillent sur l'Afrique m'intéresserait grandement.
Juste, déjà, savoir si c'est un choix, si tous les journalistes commencent par là pour aller ailleurs ensuite, etc.
Et puis comment on divise : quelques journalistes pour toute l'Afrique (comme on en parle jamais, y a peut-être pas tant de boulot.....:(

Je pense qu'il y aurait quelque chose d'intéressant à faire ; et ne serai sans doute pas la seule à aimer !


merci encore


ps : euh... pour les biblios... c'est bien, ça ne gêne pas. Et si dans deux ans je réalise que j'ai besoin d'infos là-dessus, j'ai tout sous la main. Pensez à cette jolie période, un jour, où tous les livres seront disponibles sur de grandes bibliothèques numériques.... Ce sera carrément pratique ;-)
Mais je ne suis pas sûre que ce soit vraiment très très grave, hein ?
Bon article, qui reprend des thèses universitaires, que vous citez.
Mais les lecteurs pour qui la chose est entendue, aimeraient savoir ce qui se joue derrière les affrontements ethniques, quels programmes s'opposent, quelles familles politiques luttent pour le pouvoir.
Ça valait le coup de prendre le temps de le lire (et même de le relire) cet article !
Merci Justine.
Et ben dit donc...l'Afrique bouleverse toujours autant les passions et la raison! Mais qui a commencé par négligé l'Afrique parce que elle ne répondait plus aux imperiums (ascendance, domination, hégémonie, suprématie , prédominance , prégnance , prééminence, règne, souveraineté )de sa majesté les colonisateurs?

La manipulation est souvent la même: "la division des peuples" par le mensonge, le chantage, la torture et la corruption. L'homme "blanc" n'a jamais abandonné l'Afrique, il en est resté le souverain coute que coute.

[quote=Jean-Jacques Jordi]
L'échec du modèle de colonisation à l'américaine, des naturalisations automatiques pour rétablir la dualité coloniale, une communauté en partie créée par le regard métropolitain, l'évolution de la dynamique associative, des terres permises à défaut de promises ?

http://felina.pagesperso-orange.fr/doc/alg/jordi_piedsnoirs.htm
T'chô.
Il me semble que le journaliste auteur de l'article ne devrait pas dire "(ce) raisonnement est faux".
L'article présente un point de vue universitaire contesté. Il aurait été utile de le signaler (le saviez vous que ce point de vue est contesté ?) et plus encore de ne pas décréter que ce raisonnement est vrai et que ceux qui pensent autrement ont "faux".

Vous pensez peut être défendre ainsi les vertus de la pensée antiraciste en niant l'ethno-mathématique électorale Guinéenne. Pourtant les faits sont là : les élections en Guinée ou au Congo Kinshasa ou en Côte d'Ivoire tournent à l'ethno mathématique c'est à dire que les populations votent selon leur ethnie. Cela pose un énorme problème (en particulier à l'occident) car cela remet en cause :
1. les frontières issues de la colonisation (auxquelles nous sommes très attachées, elles servent nos intérêts). Car si il y a vote ethnique c'est que les populations ne se reconnaissent pas comme participant d'une même nation.
2. Le principe : élection = démocratie (allez, crucifiez moi pour avoir osé dire ca). Si les riches et les pauvres d'une ethnie votent tous pour le candidat de leur ethnie et non selon leurs idées politiques alors en quoi les élections permettent elles de révéler la volonté commune d'un peuple qui choisi son destin?

En balayant ces graves questions (qui provoquent des morts à chaque élections) d'un simple : "c'est faux" vous devenez (allez tant qu'à m'être cramé...) le complice objectif du post colonialisme (ne le prenez pas mal, vous ne l'avez pas voulu)... Vous vouliez bien faire, lutter classiquement contre l'idée même de différence entre les hommes qui a tant fait souffrir l'Europe des années 40 (et avant et après aussi)...

Pourtant la simple application d'une règle basique du journalisme vous aurez protégé de cette erreur : "citer ses sources". Pourquoi doit on citer ses sources ? Ce concept va au delà de la simple mention du nom de l'auteur d'un raisonnent. Il permet de distinguer un point de vue (toujours contestable, partiel) d'un fait que vous avez pu vérifier. En affirmant "c'est faux", en ne mentionnant qu'un point de vue vous transformez un raisonnement en vérité irréfragable.
Il n'y a qu'à interdire les statistiques ethniques partout, comme ça on n'en parlera même
plus. Se poser la question du vote ethnique c'est déjà du racisme.
On le sait bien la principale cause de la fièvre ce sont les thermomètres.
Préciser que l'ethnicité n'est qu'une construction sociale, récente de surcroît, qu'elle a été imposée aux représentations locales, et qu'elle est instrumentalisée par les pouvoirs politiques, c'est nier la validité des interprétations ethniques (celle des observateurs étrangers tout comme celle des responsables locaux), ce n'est pas nier que ces représentations existent et sont instrumentalisées.

C'est simplement interdire de parler d'une "guerre ethnique" comme si ses enjeux étaient raciaux, et comme si ses camps étaient clairement et objectivement définis. Lorsque le régime d'Habyarimana établissait ses listes de "tutsis", elles se fondaient sur une appellation raciale passée dans le sens commun après que les colons aient systématiquement "éduqué" la population à se voir en tant qu'hutus et tutsis, mais ses critères étaient politiques (un dissident hutu devenait tutsi). Si l'on s'en tient à l'interprétation ethnique des discours politiques locaux, on reste aussi aveugle aux réalités politiques qu'elle servent que le sont les épurateurs embrigadés. Et c'est pourquoi les discours journalistiques basés sur les propagandes génocidaires participent de ces propagandes - dont le but premier est précisément cette cristalisation et polarisation des "ethnies".

Bref, ces ethnies-là sont des (re)constructions aussi arbitraires que les Etats imposés par les pouvoirs coloniaux. Elles sont elles aussi des prophéties auto-réalisantes (une ethnie est définie par le sentiment d'appartenance à l'ethnie, donc si vous pouvez convaincre un groupe qu'il constitue une ethnie cela devient vrai), mais beaucoup d'Africains les contestent (et beaucoup, au Rwanda, rejettent les labels hutu/tutsis). Et la question du communautarisme africain, qui effectivement entre en conflit avec le modèle politique de l'Etat-nation et des administrations centralisées légales-rationelles, ne peut pas être ramenée aux questions "ethniques".
à IT
"après que les colons aient systématiquement "éduqué" la population à se voir en tant qu'hutus et tutsis"
Dites moi, vous ne les prendriez pas un peu pour des imbéciles ces africains à penser qu'ils sont si profondément influençables ?
Pourquoi. Vous pensez qu'on ne peut pas faire cela avec des européens ?

Le mythe du Tutsi supérieur et du Hutu inférieur a été importé par les pères blancs, qui avaient "ethnicisé" et "racialisé" les catégories Hutu/Tutsi pré-existantes selon une interprétation biblique. Les élites du nouvel Etat rwandais ont été formées exclusivement chez les Tutsis, dans l'enseignement de ces oppositions raciales. Lorsque ces élites se sont retournées contre les pouvoirs coloniaux et ont aspiré à l'émancipation, la rhétorique coloniale étatique a renversé le système en montant les "Hutus" contre les "Tutsis", et en continuant à nourrir l'opposition raciale dans le nouveau gouvernement. Pendant des années, le pays a été abreuvé de propagande radiophonique imposant le clivage hutu/tutsi. Et la polarisation génocidaire (la construction de catégories sociales distinctes) a été effectuée avec les mêmes techniques qu'a connues l'Europe des années 30.

Justine Brabant cite Amselle. Dans son "Au coeur de l'ethnie", vous trouverez deux chapitres sur le Rwanda, l'un par Jean-Pierre Chrétien, l'autre par Claudine Vidal. Je vous renvoie aussi aux travaux de Luc de Heusch, voire à son documentaire "Rwanda, une république devenue folle" si vous pouvez mettre l main dessus. Ou à l'article du couple Bart et de Françoise Himbs dand Hérodote, "Le Rwanda, données socio-géographiques". L'histoire de la construction ethnique du Rwanda n'est pas un objet de polémique.
@ IT : "L'histoire de la construction ethnique du Rwanda n'est pas un objet de polémique."

Pourtant : http://bernardlugan.blogspot.com/2010_08_01_archive.html
Les positions de Lugan ne constituent pas exactement une "polémique". Ce type fait contre lui à peu près l'unanimité de tout ce qui est à gauche de l'extrème-droite.
N'est ce pas le point godwin de cette discussion ?
Voui. A ce titre-là, il y en a douze par ligne, des "points godwin", dans sa biographie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lugan
Vous usez d'arguments d'autorité (il n'y a pas de polémique sur les ethnies au Rwanda). Puis lorsque je montre qu'il y a bien polémique, plutôt que de discuter du fond vous diabolisez l'universitaire qui tient un raisonnement diffèrent du votre.

Je ne suis ni de droite ni d'extrême droite. Mais je regrette profondément que les africanistes de gauche nient l'évidence. Ce faisant vous nuisez à ceux que vous voulez défendre : les africains.

Tant que le tabou des ethnies africaines ne sera pas tombé au sein de l'université française, elle perpétuera l'ordre établi, ordre post colonial qui ne permet pas l'émergence de nations africaines réellement indépendantes. En effet : si il n'y a pas d'ethnie, ni de guerre ethnique, alors les frontières actuelles africaines sont bonnes, les élus y représentent sincèrement le peuple et la misère de l'Afrique peut continuer indéfiniment...

Cet angélisme est l'une des causes de la souffrance en Afrique. Ouvrez les yeux !
@ fourminus : Pouvez-vous m'expliquer ce que vous appelez le "tabou des ethnies africaines" chez les universitaires français ?
Non, il n'y a pas plus de polémique qu'il n'y a de polémique sur la mémoire de l'eau, même si vous m'agitez un Benveniste sous le nez. Comme je l'ai dit, l'existence d'une "polémique scientifique" ne tient pas à la simple présence d'un "polémiste" - à plus forte raison quand il s'agit d'un imbécile notoire, ce qui, en l'occurence, pardonnez-moi, ne fait pas un pli (cf. biographie).

Et vous vous trompez complètement dans les implications que vos supputez. L'ordre établi, en Afrique, est souvent basé sur la croyance en l'ethnique, comme l'a exemplifié le Rwanda. Historiquement, cette ethnicisation a participé de la même démarche que l'imposition d'un système étatique à l'européenne. Elle en était le pendant pseudo-scientifique, l'inculcation autoritaire d'un modèle racial qui était à la mode en Europe, en même temps que s'inculquait la "supériorié" du modèle politique bureaucratique. Les deux sont des contructions importées qu'il nous appartient de déconstruire aujourd'hui. Les deux ont été des outils de catégorisation coloniale, qui sont devenus des réalités administratives. Et ces réalités administratives sont aujourd'hui essentialisées pour en faire des outil de propagande guerrière - appartenance "ethnique" comme appartenance "nationale". Rappeler que, dans les deux cas, il s'agit d'étiquettes (et d'oppositions) arbitraires, est une nécessité en Afrique, comme en Europe, et comme partout dans le monde.

Il n'y a donc pas d'évidence de l'ethnie. C'est une illusion. L'essentialisation de l'ethnie n'est qu'un fantasme raciste (c'est-à-dire, le fantasme de l'existence d'une "race" que l'ethnie recouvrerait). Ce qu'on appelle "ethnie", c'est un groupe d'humains organisés autour d'un sentiment d'appartenance commune, et partageant une langue, un territoire, des institutions, des croyances et représentations. C'est purement culturel. C'est complètement fluctuant. C'est totalement imprécis : ces groupes se scindent et fusionnent, ils transgressent cette définition en ne partageant ici aucun territoire fixe, ou en ne partageant pas une seule langue là. C'est pourquoi le seul critère qui compte vraiment et l'impression qu'en ont les membres.

Ce qui est évident, c'est que les gens s'organisent en tels groupes. Et qu'ils fantasment souvent des frontières strictes, niant la réalité et la complexité de ces groupes (le fait qu'il n'est pas éternel, le fait que les "ancètres communs" de la mythologie locale ne sont pas réels ou réellement communs, le fait que des membres quittent ou rejoignent le groupe, en perdent ou en gagnent l'identité). Mais ces groupes eux-mêmes n'ont objectivement rien de l'intemporalité, de la simplicité et de l'unité qu'on se représente. Et lorsqu'on les étudie au-delà du simple niveau du discours, les paradoxes, les contradictions, les implicites, les absurdités, et les vérités contre-intuitives se font jour. Et on se rend compte qu'une identité de groupe n'a jamais rien du caractère "évident" qu'on lui attribue de l'extérieur ou de l'intérieur.

Lorsque des colons débarquent et classifient les populations qu'ils croisent, ils le font selon leurs propres critères d'observation. C'est-à-dire un mélange de ce qui est observable localement (discours officiels, terminologies, partage des tâches) et de ce qui est présupposé (théories raciales, par exemple, ou organisations politiques forcément analogues aux modèles familiers de l'histoire européenne). Il y a à la fois la redéfinition des groupes, et leur cristalisation dans un modèle pseudo-scientifique, explicite, simplifié. L'articulation entre deux groupes Hutu et Tutsi, essentiellement distincts par le partage des tâches, a été redéfinie de force, par l'administration coloniale, selon une interprétation qui d'une part distinguait exagérément les deux groupes (les séparant en deux "races" d'origine géographiques et blibliques différentes, aux caractéristiques physiques différentes) et d'autre part en réinterprétait l'organisation en termes féodaux classiques (classe dominante, classe dominée). Toute la complexité des rapports entre les deux groupes, la symbiose et -plus important encore- la mobilité entre les deux groupes, a été balayée au profit d'une grille interprétative simpliste qui est devenue vérité officielle, puis réalité de fait quand l'administration coloniale a mis en place des institutions basées sur cette interprétation. En quelques années, le fantasme coloniale est devenuz réalité sociale, bureaucratique, politique. Et les représentations culturelles européennes (race supérieure vs inférieure), en phase avec les faits politiques, ont été assimilés au même titre que la religion ou le nouvel ordre administratif (Etat, nation).

C'est ainsi que l'ethnicisme a reconstruit une réalité sociale. Et que les gouvernements racistes successifs ont fait de cette opposition une réalité différente de ce qu'elle était à l'origine. Bref, l'existence d'une organisation basée sur deux clans sociaux nommés différemment (avec les échanges et les mixités codifiées qui vont avec) n'a rien à voir avec l'opposition de deux "groupes raciaux" des mêmes noms, et ne justifie pas les simplifications que la rhétorique ethniciste impose. Précisément parce que la notion floue d'ethnie recouvre des réalités -et des frontières- qui changent avec le temps.

La niaiserie se trouve du côté ethniciste, et de ses représentations intemporelles. Il ne s'agit pas de "tabous universitaires", il n'y a pas de tabous universitaire. Il s'agit d'études et d'analyses qui vont au-delà du sens commun, démontrent sa fragilité et son inadéquation au réel. Il n'y a même pas d'enjeu idéologique direct. Montrer que l'ethnie est une simple construction n'est pas nier que cette construction définit des identités, tout comme savoir que les frontières des pays sont arbitraires n'empêche pas de tenir compte des appartenances nationales, sur le plan administratif et représentationnel. Mais cela oblige à une certaine distance analytique : une "guerre ethnique" est une guerre qui instrumentalise l'ethnie, tout comme une "guerre de religion" est une guerre qui instrumentalise les religions. Les véritables enjeux sont généralement ailleurs. Et dans l'Afrique recartographiée (ethniquement et étatiquement) par les colons, les identités de groupes ne correspondent pas à une quelconque réalité transcendantale éternelle qui serait une cause et une fin en soi. Cette interprétation est fausse.

L'angélisme n'a rien à voir là-dedans. Le côté arbitraire de l'ethnique n'excuse rien. Au contraire, c'est par son essentialisation que se dédouanent les colons, ramenant des conflits post-coloniaux, économiques, politiques, à des "guerres tribales" conditionnées par des "antagonismes ancestraux". Ces guerres sont résolument modernes, voire, dans le cas du Rwanda, avant-gardistes. Et les culpabilités, non seulement des complices européens mais aussi des perpétrateurs locaux, ne sortent qu'intensifiées par la dissipation de l'excuse naturaliste.

Enfin, il n'y a absolument personne en anthropologie, où l'arbitraire de l'ethnicité est admise depuis longtemps, qui ne considère le découpage étatique de l'Afrique comme une hérésie. Une fois encore, considérer que ce découpage s'est fait en-travers de sentiments d'appartenances pré-existants (c'est-à-dire d'ethnies au sens inévitablement flou) n'interdit pas un regard lucide sur l'artificialité, même autochtone, de toute forme dethnie, et sur la différence entre ces sentiments de groupe traditionnels et ce que cela représente dans une Afrique post-coloniale où l'ethnique a été réinterprété en termes modernistes, racistes, et absolutistes.
"Montrer que l'ethnie est une simple construction n'est pas nier que cette construction définit des identités [...]. Mais cela oblige à une certaine distance analytique : une "guerre ethnique" est une guerre qui instrumentalise l'ethnie, tout comme une "guerre de religion" est une guerre qui instrumentalise les religions. Les véritables enjeux sont généralement ailleurs.": IT

Mais qui se soucie des véritables enjeux ? Ces derniers pourraient être tout autre qu'ils ne le sont, pour ce que nous pouvons en savoir, l'outil ethnique, du racisme resterait le même, l'exploitation d'une construction ethnicisée comme moyen de pression.

Il est inutile par conséquent de rejeter l'approche ethnique sous couvert qu'elle serait essentialiste, puisqu'il n'est même pas nécessaire de croire en une soit-disant essence ethnique pour constater des effets de ce genre de représentation dans une population.

Alors, oui, les ethnies ne sont pas des entités intemporelles (donc pas des essences), oui, nous appartenons à la même race, mais ce constat tout objectif et valide qu'il soit n'a jamais sauvé personne, puisque même ceux qui le savent peuvent néanmoins exploiter ce levier du racisme pour conquérir le pouvoir.

Si le racisme se combat déjà sur les bancs de l'école où il faut bel et bien rappeler l'origine commune de l'espèce homo sapiens, cela ne suffit, hélas, pas à éradiquer le racisme ordinaire qui continuera à prospérer sur ces représentations aussi erronées soient-elles.

Le racisme, aussi construit, exploité et surtout inconséquent qu'il puisse être, n'en reste pas moins une triste réalité qu'il ne sert à rien d'occulter derrière un déni, on vote encore, lorsqu'on ne s'entretue pas, ici ou ailleurs, selon ce genre de construction et il ne suffit pas de dire qu'elle est fausse pour que ses effets eux disparaissent et donc pour invalider l'usage de ce critère d'analyse.

yG
, mais ce constat tout objectif et valide qu'il soit n'a jamais sauvé personne, puisque même ceux qui le savent peuvent néanmoins exploiter ce levier du racisme pour conquérir le pouvoir.

Mais ce levier ne marche pas bien SUR ceux qui le savent.
"Mais ce levier ne marche pas bien SUR ceux qui le savent.": IT

Évidemment, mais cela ne répond pas au problème de ceux qui ont à souffrir des réfractaires à ce savoir, et il y en a, hélas, et j'oserai ajouter qu'il y en aura toujours, puisque refuser ce savoir (il n'y a pas d'ethnie ontologiquement parlant) fournit à ceux qui commettent ce genre d'exaction un semblant de légitimité à leurs seuls yeux.

Par conséquent, aussi erronés et indéfendables puissent être leurs raisonnements, à ces racistes, la grille de lecture d'un fait social ou historique en fonction de cet élément-là, elle, ne l'est pas nécessairement, ni erroné, ni indéfendable, ni raciste.

De la même façon que renvoyer la croyance en une entité divine à la métaphysique, domaine auquel elle appartient de facto, quoi qu'en disent les croyants, ne rend pas caduque une lecture religieuse de certains problèmes sociétaux. Que dieu ou non existe en tant qu'entité n'importe aucunement pour prendre ce critère en considération dans l'analyse de certains faits, pas plus qu'il n'est nécessaire que le racisme et ses fondements (une vision ethnique essentialiste) ne soient valides pour qu'ils exercent leur influence néfaste, comme vous l'admettez, et dans un autre domaine, non pas celui de la légitimation (il n'y en aura jamais), mais de la modélisation, ces éléments, quelques soient leur pertinence en tant que tel, puissent donc être utilisé comme outil de décryptage.

yG
Localement (ailleurs ou ici) bras armés des manipulateurs du racisme sont des croyants du racisme. Déconstruire le racisme, c'est-à-dire faire passer dans le sens commun le fait que "races" et "ethnies" ne sont que des constructions, c'est désactiver une courroie de transmission manipulatoire. En d'autres termes : la rhétorique génocidaire est basée sur l'ignorance, sur la croyance en une identité naturalisée. Comprendre en quoi consistent ces identités est un vaccin.

De l'extérieur, la compréhension précise des enjeux véritables est, outre une valeur en soi (comprendre ce dont on est le témoin plutôt que ne pas le comprendre), une condition nécessaire au positionnements, aux modérations, aux décisions de soutien, etc. Le mythe des guerres tribales a pour effet à la fois de désengager la responsabilité des ex/néo-colons (très hypocritement dans le cas du Rwanda, il s'agissait là probablement moins de naïveté que de manipulation délibérée de l'opinion publique européenne) et d'adopter soi-même une attitude culturaliste fataliste ("de toute façon, ces sauvages se feront toujours la guerre sans raison"). Si vous tentez de modérer une dispute dans un couple, s'en tenir à l'objet officiel de la dispute peut être très improductif : le véritable conflit peut avoir des causes et enjeux sous-jacents, et ne se résoudre qu'en se focalisant sur ceux-là. Une apparemment absurde et indépassable guerre de religion peut ne jamais se résoudre en termes de compromis religieux, simplement parce que ce niveau n'est pas celui des véritables enjeux. Et si vous vous en tenez à une interprétation ethnique, les véritables ressorts, culpabilités et complicités du conflit vont vous échapper, ruinant d'avance tout effort d'intervention durable ou préservant durablement les mécanismes en jeu (dans l'exemple du Rwanda, on soupçonne fortement une guerre froide menée par la francophonie mitterrandienne contre la menace des rebelles anglophones).

Que Dieu existe ou non n'a pas nécessairement d'importance face aux problèmes religieux, mais ce qui est important est de saisir ce que recouvrent ces problèmes religieux, qui n'ont peut-être, au fond, de religieux que l'expression. Sans cela, le débat reste au niveau théologique, sans toucher aux causes profondes, qui parfois sont conscientes (dans le cas des manipulations délibérées) et parfois inconscientes (dans le cas de projections sur le plan de l'identité religieuse d'autres problèmes plus difficiles à cerner). Qu'il s'agisse de guerres ou de questions de société, le niveau explicite n'est pas toujours celui où se logent les vrais problèmes et vraies solutions.

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"Localement (ailleurs ou ici) bras armés des manipulateurs du racisme sont des croyants du racisme. Déconstruire le racisme, c'est-à-dire faire passer dans le sens commun le fait que "races" et "ethnies" ne sont que des constructions, c'est désactiver une courroie de transmission manipulatoire. En d'autres termes : la rhétorique génocidaire est basée sur l'ignorance, sur la croyance en une identité naturalisée. Comprendre en quoi consistent ces identités est un vaccin."

C'est tout à fait juste, à ceci près que vous partez d'un présupposé bien optimiste, à savoir qu'il suffit de savoir pour ne pas faire.

C'est un présupposé souhaitable évidemment lors de la formation des générations à venir, ici comme là-bas, à laquelle il faut inculquer bien sûr la non existence naturelle des races et donc la construction sociétale de celles-ci, quand elle a lieu.

Mais, hélas, cela ne répond pas au problème de ceux qui continuent, malgré l'inoculation massive du traitement, à le rejeter, car, eux, y trouvent un intérêt à entretenir cette maladie.Et je ne parle pas seulement des politiques, mais des citoyens ordinaires qui répondent à leur

Il est plus facile de pointer l'autre du doigt que d'assumer sa propre responsabilité. Ici même, cela fait plus de trente ans que l'extrême droite exploite ce filon, qu'il est dénoncé de partout et pourtant, elle est toujours là et les mêmes relents racistes perdurent, lorsqu'ils ne s'infiltrent pas dans des partis moins extrémistes.

L'éducation empêche la propagation du fléau, c'est déjà bien, mais elle ne répond pas au problème de ceux qui y sont réfractaires et qui sont les principaux vecteurs des actes que nous condamnons.

"De l'extérieur, la compréhension précise des enjeux véritables est, outre une valeur en soi (comprendre ce dont on est le témoin plutôt que ne pas le comprendre), une condition nécessaire au positionnements, aux modérations, aux décisions de soutien, etc. Le mythe des guerres tribales a pour effet à la fois de désengager la responsabilité des ex/néo-colons (très hypocritement dans le cas du Rwanda, il s'agissait là probablement moins de naïveté que de manipulation délibérée de l'opinion publique européenne) et d'adopter soi-même une attitude culturaliste fataliste ("de toute façon, ces sauvages se feront toujours la guerre sans raison")."

C'est fort probable, mais encore une fois, nous n'approchons pas cette question selon le même angle, car, ce savoir ne répond pas au problème soulevé par ceux qui, au quotidien, dans leurs actes-mêmes, estiment avoir intérêt à perpétuer ce genre de discrimination (que cela soit selon la race, le sexe ou l'orientation sexuelle, on retrouve la même dynamique). Ils ne l'abandonneront pas parce qu'on leur démontrera qu'ils ont tort, puisque ce type de discours discriminant leurs donne à leurs yeux, la légitimation qu'ils attendent pour agir ainsi.


"Si vous tentez de modérer une dispute dans un couple, s'en tenir à l'objet officiel de la dispute peut être très improductif : le véritable conflit peut avoir des causes et enjeux sous-jacents, et ne se résoudre qu'en se focalisant sur ceux-là."


Mais tant qu'on n'aura pas agit contre ceux qui exploitent, en haut comme en bas, ce genre de discrimination, et qui rejettent toute forme de remise en question, les enjeux pourront bien être ceux-ci ou ceux-là, il n'en restera pas moins que le terreau sera toujours propice au déclenchement d'un nouvel incendie.

La lutte par l'argument rationnel ne fonctionne que si nous avons des agents rationnels face à nous, ce qui n'est pas nécessairement le cas. C'est pourquoi se focaliser sur la dimension erronée, infondée du racisme (du sexisme ou de l'homophobie) ne suffit pas à résoudre le problème.

Derrière les causes proximales d'un phénomène, il peut effectivement y avoir des causes distales, mais rien ne garantit qu'elles soient plus rationnelles et donc légitimes que celles avancées de prime abord et plus encore, qu'elles rendent caduque les causes premières. Ainsi, pour reprendre l'exemple de votre couple, une dispute autour de la vaisselle ou de la cuisine peut dissimuler une vision carrément sexiste des rapports homme-femme... On passe alors de Charybde en Scylla. L'un se superposant à l'autre. Il ne s'agit pas d'une alternative ou d'une succession, mais d'une juxtaposition de motif, c'est pourquoi il ne suffit pas de déclarer qu'un niveau est infondée pour qu'il ne soit pas opérant.

"Que Dieu existe ou non n'a pas nécessairement d'importance face aux problèmes religieux, mais ce qui est important est de saisir ce que recouvrent ces problèmes religieux, qui n'ont peut-être, au fond, de religieux que l'expression."

Oui, c'est possible, mais comme je viens de le souligner, une cause absurde, guerre de religion sans compromis possible, peut cacher des motifs tout aussi stupides, irrationnels et donc insolvables, comme le racisme, qui ne s'éradique pas par la seule éducation, hélas.

"Qu'il s'agisse de guerres ou de questions de société, le niveau explicite n'est pas toujours celui où se logent les vrais problèmes et vraies solutions."

Oui, je suis bien d'accord, mais encore une fois, cela ne permet pas nécessairement de solutionner le problème. Ceux qui vont brûler la maison du voisin parce qu'il est d'une autre ethnie, selon eux, ou d'une autre religion, qu'il est homo, etc... ont peut-être d'autres raisons plus ou moins conscientes pour agir, mais il n'en reste pas moins qu'ils choisissent leurs victimes en fonction de ces critères-là aussi, c'est l'alibi qu'ils se donnent et tout aussi faux soit-il, il est à prendre en compte, car, il resservira pour d'autres raisons, cachées ou non.

C'est pourquoi si tout ne se résume pas à cette dimension-là (ici la différence ethnique), elle est néanmoins bel et bien présente et il ne sert donc à rien à de l'occulter ou de la rejeter, il faut la traiter, la prendre à bras le corps et l'éducation, si elle est efficace pour les générations à venir, ne répond pas au problème présent et à ceux qui y seront de toute façon opposée.

Il faut responsabiliser ceux qui usent de ce genre de rhétorique afin de légitimer leurs exactions et donc les sanctionner lorsqu'ils le font. Pour cela, il ne faut pas, en premier lieu, nier qu'il existe ce genre de rhétorique, aussi superficielle, inconséquente soit-elle, car, elle a un usage réel, hélas.

yG
Tout d'abord, une petite correction, il manque la fin d'une phrase: "Et je ne parle pas seulement des politiques, mais des citoyens ordinaires qui répondent à leur...s provocations".

Puis, un petit complément, précision sur ce que je souhaite souligner.

S'attaquer au racisme (au sexisme et à l'homophobie, même type de catégorisation erronée) ne revient pas "seulement" à délégitimer ces comportements, cela revient à les sanctionner lorsqu'ils se manifestent et pour cela, il ne faut pas les dissimuler derrière d'autres causes jugées (car, c'est toujours affaire de jugement, cette hiérarchisation des causes) plus importantes, ce qu'elles ne sont nécessairement pas pour tous les protagonistes de l'affaire. Pour une personne molestée en raison de son apparence, de son sexe, de sa sexualité, il importe peu de connaître les causes cachées de son agresseur, car, de multiples causes différentes auraient pu arriver au même conclusion et penser résoudre le problème en pointant une ou plusieurs causes profondes n'empêchera pas l'agresseur de recourir au même alibi et défouloir, lorsqu'il s'y sentira de nouveau autorisé par une quelconque cause.

Partir du présupposé que supprimer les causes, le maximum de cause supprimera le maximum des effets, c'est partir sur une base rationnelle qui ne sied pas au problème, puisqu'il s'agit pour ceux qui exploitent cette rhétorique de la haine (en haut comme en bas de l'échelle politique) de trouver une justification, un regard, un mot, qu'ils jugeront déplacé quelque soit la réalité, la validité de leurs alibis. Il ne suffit donc pas d'éradiquer les causes (économique, sociale, comportementale), il faut encore condamner la pratique individuelle ou collective, et pour cela, il ne faut pas en faire un épiphénomène, puisqu'au contraire, elle est au cœur du problème.

yG

Tant que le tabou des ethnies africaines ne sera pas tombé au sein de l'université française, elle perpétuera l'ordre établi, ordre post colonial qui ne permet pas l'émergence de nations africaines réellement indépendantes. ...


Vous vouliez dire PRE colonial non ?

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La référence que vous cherchez c'est Jean Pierre Chrétien. Mais vous l'interprétez de manière (pardon) caricaturale.

Son apport me semble être d'avoir démontré que Tutsis et Hutus vivaient en clans, toujours dirigés par des Tutsis (les Hutus étant donc des sortes de serfs). Ces clans s'affrontaient les uns aux autres.

La colonisation Belge (qui n'a rien à voir avec l'esclavage : ca n'est ni à la même époque ni au même endroit, le Rwanda est à 2500km de la côte atlantique) s'est effectivement appuyée sur les Tutsis pour diriger la zone (ce qui est assez logique, ils la dirigeait déjà...). Les tensions ethniques ont donc bien été exacerbées par les colons.
Mais nier l'existence d'ethnies ou imaginer que ces ethnies ont été crées de toutes pièces par les colons en (maximum) 70 ans de colonisation... (pardon) mais c'est prendre ces gens pour des imbéciles... Pour mémoire : la culture Tutsi remonte aux pharaons d'Egypte...
Peut être pourriez vous poser la question à un Rwandais ?
Et puis, au delà des oukazes universitaires, j'invite ceux qui s'intéressent vraiment au malheur de la Guinée à faire l'effort de lire l'analyse de Bernard Lugan : http://bernardlugan.blogspot.com/2010/11/elections-presidentielles-en-guinee.html

La raison est probablement quelque part entre JP Chrétien et B. Lugan. Mais refuser le débat, même au nom de l'antiracisme, ne nous fera pas avancer.
La raison est probablement quelque part entre JP Chrétien et B. Lugan.

Non. Mettre les deux sur un pied d'égalité est malhonnête.
Cette manie de faire la moyenne pour s'approcher de la vérité est horripilante!
Faire la moyenne ? Ou... chercher le juste milieu ?
La justesse n'est pas toujours au milieu. Certaines thèses sont de totales élucubrations, il n'y a même pas à en tenir compte: entre la théorie de l'évolution et le créationnisme, vous choisissez le juste milieu?
Je n'en sais rien sur le sujet dont vous parlez, ceci dit.
Les différences ne sont souvent que de point de vue. Et observer une réalité de plusieurs points de vue c'est instructif, non ?
Oui, quand il s'agit d'une réalité.
Le créationnisme n'est qu'une succession d'hypothèses et de spéculations infondées, qui n'ont pas plus de réalité tangible que si je postulais moi-même n'importe quelle théorie non argumentée sur l'origine de la Terre.
À ceci près que les créationnistes ont réussi le tour de force de faire croire à nombre de crédules que leur "théorie" en est une, même si son degré de plausibilité est trop proche du zéro absolu pour ne pas en faire partie intégrante.

(et bien le bonjour à Justine, ça faisait bien - trop - longtemps).

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Merci Mona pour ces informations. J'en profite pour dire que les situations peuvent être extrêmement différentes d'un pays ou d'une zone à un(e) autre. La situation du Rwanda est par exemple fort éloignée de celle de la Guinée. Toute généralisation est donc extrêmement périlleuse sur ces questions...

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Pardon de m'être trompé de genre et merci de votre réponse détaillée.

Mais je constate que vous connaissiez les thèses de Lugan et donc que vous avez sciemment décidé de les écarter de cet article.

Le principe de citation des sources n'a rien à voir avec les notes de bas de page. Il ne s'agit pas d'une principe de forme mais de fond. En affirmant que votre source a raison et en omettant sciemment de révéler au lecteur l'existence d'une pensée alternative vous commettez ce qui me semble être une faute professionnelle : la transformation d'une opinion sourcée en un fait vérifié.

Cela ne retire rien au fait que :
. cette faute est incroyablement fréquente dans le journalisme actuel : et c'est bien pour la fuir que je me suis abonné à @si.
. à la différence de la presse ordinaire qui commet cette faute le plus souvent par paresse ou lâcheté il me semble que votre intention était louable : dénoncer une dépêche que vous avez jugé raciste.
. votre article est très détaillé ce qui est remarquable sur un sujet africain et ce dont je vous remercie.
Bonjour,

Permettez que "le journaliste auteur de l'article" apporte quelques éléments de réponse.


Il me semble que le journaliste auteur de l'article ne devrait pas dire "(ce) raisonnement est faux".

L'article présente un point de vue universitaire contesté. Il aurait été utile de le signaler (le saviez vous que ce point de vue est contesté ?) et plus encore de ne pas décréter que ce raisonnement est vrai et que ceux qui pensent autrement ont "faux".


La dépêche de Reuters se base sur le postulat de l'existence de "rivalités ethniques ancestrales" en Guinée. Or, Jean-Loup Amselle (notamment) est arrivé, à partir d'archives précises, à l'observation suivante : avant la colonisation, les identités Peul/Malinké/Bambara étaient fluides - il était possible d'en changer (il note aussi, d'ailleurs, qu'il est difficile, jusqu'à une certaine époque, de s'accorder sur ce que recouvre le vocable "Peul", qui renvoie à des types de populations très hétérogènes). A ma connaissance, Bernard Lugan lui-même, qui n'est pas soupçonnable de vouloir minimiser l'importance du facteur ethnique (dont vous reprenez la prose), ne conteste pas cela.

Or, sans possibilité d'identifier une "essence" ethnique quelconque, il n'est pas possible d'envisager des "rivalités ethniques ancestrales" : l'assertion contenue dans la phrase de Reuters est fausse, je ne vois pas comment le dire autrement.


Vous pensez peut être défendre ainsi les vertus de la pensée antiraciste en niant l'ethno-mathématique électorale Guinéenne. Pourtant les faits sont là : les élections en Guinée ou au Congo Kinshasa ou en Côte d'Ivoire tournent à l'ethno mathématique c'est à dire que les populations votent selon leur ethnie.


1. Si vous permettez, ce que je pense me regarde.
2. Cet article n'est pas un article sur la géographie électorale de la Guinée.
3. Vous sous-entendez que je nie l'existence de sentiments d'appartenance ethnique. Je vous invite à me relire : "Aujourd'hui, Peuls et Malinkés de Guinée justifient certes leurs affrontements par leurs appartenances ethniques respectives. Mais même forts, des sentiments d'appartenance différentes ne suffisent pas à fonder un affrontement violent."


En balayant ces graves questions (qui provoquent des morts à chaque élections) d'un simple : "c'est faux" vous devenez (allez tant qu'à m'être cramé...) le complice objectif du post colonialisme (ne le prenez pas mal, vous ne l'avez pas voulu)... Vous vouliez bien faire, lutter classiquement contre l'idée même de différence entre les hommes qui a tant fait souffrir l'Europe des années 40 (et avant et après aussi)...


1. Je trouve assez fort de résumer 15 000 signes à "vous niez les graves questions par un simple "c'est faux"."
2. Je vous renvoie à mon point 3. ci-dessus.
3. Je ne prends pas mal vos injures. Merci néanmoins, malgré toutes les tares que vous me prêtez, de prendre soin de vous en enquérir.


Pourtant la simple application d'une règle basique du journalisme vous aurez protégé de cette erreur : "citer ses sources". Pourquoi doit on citer ses sources ? Ce concept va au delà de la simple mention du nom de l'auteur d'un raisonnent. Il permet de distinguer un point de vue (toujours contestable, partiel) d'un fait que vous avez pu vérifier. En affirmant "c'est faux", en ne mentionnant qu'un point de vue vous transformez un raisonnement en vérité irréfragable.


1. Figurez-vous que je cite tellement mes sources (cf. notes de bas de page) que cela fait (gentiment) râler le patron de ce site. Si vous voulez, je peux même courir le risque de subir ses foudres en mentionnant les pages auxquelles se rapporter dans les ouvrages concernés.
2. L'objet de cet article est de signaler que la grille de lecture ethniciste parfois utilisée dans la presse est contestée. Détailler la contestation de cette contestation revient à ré-exposer la thèse de départ. Cela n'a pas de sens. Il me semble que n'exposer "qu'un point de vue", cela aurait plutôt de m'arrêter après le cinquième paragraphe de mon article.

Bien à vous,

J.B.
Ouais, bravo voté, non mais !
Pas mieux, voté !
Figurez-vous que je cite tellement mes sources (cf. notes de bas de page) que cela fait (gentiment) râler le patron de ce site.

Cher le patron de ce site,

Ces bibliographies à la fin d'un article font beaucoup pour l'excellence du site, et sont des trucs à encourager par de sonores manifestations d'enthousiasme. Voire sonnantes. Voire trébuchantes.

Cordialement.

I.T.
Cher le ninternaute de ce site,

Je ne suis pas d'accord avec vous. Quatre vingt dix neuf pour cent des lecteurs n'iront pas consulter les sources en question, et n'ont pas la possibilité de le faire, à la différence du simple cliquage sur un lien, qui est la véritablement révolution introduite par Internet.

En tant que patron, je n'irai pas non plus.

C'est donc une information qui m'est donnée, sur laquelle je n'ai pas de prise, pas de possibilité de rien vérifier. Certes, elle en jette (je ne dis pas que c'est fait pour ça, hein, pour faire genre universitaire sérieux bardé de références et tout. Je dis que c'est l'effet produit). Mais c'est tout ce qu'elle fait.

Vous me direz: et le 1% qui va aller vérifier ?

Certes.

Ce 1% va aller vérifier. Ensuite, il va revenir, en rendant hommage à l'honnêteté de l'auteur de l'article, ou au contraire en le vilipendant pour avoir tordu la citation.

Et les 99 %, qu'est ce qu'ils font à ce moment ? Rien. Ils sont obligés de croire l'un ou l'autre.

Bref, mon opinion est que c'est inutile.

Est-ce pour autant nocif ?

Pas vraiment. Un peu tout de même (le côté "poudre aux yeux'" invérifiable par la majorité, qui me gêne malgré tout) et c'est pourquoi, en l'absence d'une position définitive sur le sujet, j'ai laissé les notes de Justine.
Je PENSE que 1% qui vérifie parce qu'il y a la source n'est pas beaucoup pire que 0% qui vérifie parce qu'il n'y a pas. Mais en fait, c'était moins l'aspect vérifiabilité qui me plaisait que le côté "si vous voulez approfondir ce point, je vous suggère les lectures suivantes". Et ça, c'est toujours très sympa, à la suite d'un article ou d'une émission. Et oui, la qualité de ce qui est proposé dépend de l'auteur de l'article, mais si on lui fait assez confiance pour le contenu on peut lui faire assez confiance pour les suggestions.

Mais c'est vrai que citer les sources, c'est très "universitaire", et que les normes dans le journalisme sont un peu différentes. C'est assez marrant de voir des scientifiques courir en rond en agitant les bras parce qu'un journaliste a écrit sur un thème en s'inspirant de leurs travaux sans les citer (et certains de leurs collègues leur expliquer qu'une reprise dans un article journalistique n'est pas soumise aux même codes qu'un reprise dans un article scientifique). Pour les uns, ces citations vont de soi. Et pourtant, 99% des lecteurs d'un article scientifique ne les vérifie pas ou ne les exploite pas.

Question d'habitudes visuelles. J'avoue que j'aime bien le fait que ça "fasse" universitaire et tout sérieux (je suis bêtement conditionné pour ça), et que je suis aussi particulièrement influencé, là, par le fait que les sources en question me font plaisir (et me font apprécier le boulot fourni). Mais aussi, il n'est pas rare de des références bibliographiques soient demandées et partager dans le forum. Donc c'est aussi sympa d'anticiper la demande éventuelle.
C'est une sage décision que d'avoir laissé les références bibliographiques pour au moins deux raisons. Tout d'abord, laisser la possibilité de vérifier au lecteur me semble une démarche saine, qu'il le fasse ou non est son problème. Ensuite, ce n'est pas qu'une question de vérification, on peut aussi être intéressé par le thème abordé dans l'article et avoir envie d'approfondir la question avec des lectures complémentaires et on est bien content d'avoir ces références.

Convaincu ? Complètement, un peu, pas du tout ?
????

Est-ce que quelqu'un a hacke le compte de DS ?

Franchement ce message m'etonne beaucoup, voire me choque : La plupart d'entre nous sommes sur ce site parce que justement les journalistes cherchent et citent de moins en moins leurs sources. Et c'est ce qui donne justement des armes un peu facile, ensuite a leurs detracteurs.

Une/un bon/ne journaliste va aller au fond de son sujet, et pour cela accumuler ses sources. A partir du moment ou ces sources ont ete referenciees par l'auteur, autant les mettre en fin d'article.

C'est ce qui evite par exemple d'aller trop vite, sans chercher toutes les sources et reprocher a d'autres journalistes de ne pas etre abonne a @SI pretextant qu'ils se sont trompes, et de devoir le lendemain faire un dementi.

Au moins si on a en tete qu'on va mettre les sources a la fin de l'article, on evite ce genre de debacle qui donne un argument que les detracteurs se feront un plaisir de re-utiliser pendant des annees.

Cet article de Justine est un des plus interessant depuis des semaines, sur un sujet tres peu traite dans les medias, et, lorsqu'il l'est, est traite de maniere souvent un peu loufoque : non seulement il me semble important de mentionner les sources an general, mais pour cet article en particulier, cela me parait encore plus important, si c'est possible.

De penser a priori que les lecteurs ne vont pas aller verifier les sources est quand meme a la limite du mepris des lecteurs/abonnes.
Il suffit qu'un seul lecteur ait envie d'aller verifier la source : si elle n'est pas dans l'article, il ira bien la trouver quelquepart : depuis que le site existe, c'est exactement ce qui se passe sur pratiquement tous les forums !

bon

Ceci etant dit : excellent article Justine, ravi de pouvoir te relire.
Réponse nette et sans bavure !
Cet article de Justine est un des plus interessant depuis des semaines, sur un sujet tres peu traite dans les medias, et, lorsqu'il l'est, est traite de maniere souvent un peu loufoque : non seulement il me semble important de mentionner les sources an general, mais pour cet article en particulier, cela me parait encore plus important, si c'est possible.

De penser a priori que les lecteurs ne vont pas aller verifier les sources est quand meme a la limite du mepris des lecteurs/abonnes.
Il suffit qu'un seul lecteur ait envie d'aller verifier la source : si elle n'est pas dans l'article, il ira bien la trouver quelquepart : depuis que le site existe, c'est exactement ce qui se passe sur pratiquement tous les forums !


Merci, LPR.
Effectivement, pour une fois qu'on ne parle pas de politique politicienne (ou du Sarkozystan, ou de tel ou telle journaliste) qu'on a un article sourcé, intelligent, approfondi sur une question que l'on connaît peu, on ne va pas bouder son plaisir... Merci beaucoup à Justine.

Imaginer que ces crétins d'asinautes ne lisent pas les liens et autres références en dit long sur la manière dont vous nous considérez. Merci DS.
Et vous savez quoi, l'article relève vraiment de la salubrité intellectuelle.
Encore ce matin sur France Info, au sujet de Haiti "il faudrait dépasser les querelles tribalistes" expliquait une journaliste qui venait d'exposer la situation difficile de l'île à l'heure où le choléra y frappe de nombreux habitants.
"Tribalistes". Mmm. Bien sûr.
ça doit être ça le problème.

De quoi éviter une réflexion socio-économique et géopolitique sur les raisons de la misère de l'île.
Pratique.
Pour moi, une bibliographie n'est pas là pour "vérifier" ou chercher à coincer l'auteur de l'article, mais pour prolonger.

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Je suis sur le Q Daniel, sauf votre respect. C'est clair que les bibliographies en général ne vous intéressent pas. Tant pis pour nous, le 1% intéressé (pas toujours représenté par les mêmes personnes ) pour chaque contenu, c'est tant pis pour lui. Dommage que vous ne soyez pas intervenu dans le forum d'une émission de Judith sur lequel nous sommes battus longuement entre pour et contre la bibliographie, pour rien en définitive.

Donc affaire classée. Tant pis.


Dommage que vous interveniez sur un contenu de Justine qui a toujours fait un travail remarquable.


Combien en pourcentage d'@sinautes cliquent sur les liens ? Je suis très curieuse de le savoir.


Ici nous aimons les livres, en particulier quand ils sont conseillés par une journaliste en qui nous avons confiance.
Très, très, très étonné par votre post, DS.

Et très franchement, j'avais commencé un très, très long post, mais je suis encore tellement surpris par ce que je viens de lire que je préfère m'abstenir.
Après tout, je ne voudrais pas donner des références dont finalement tout le monde, et surtout le patron, se contrefout...
Enfin, selon vous.
Bonne continuation...
[quote=Combien en pourcentage d'@sinautes cliquent sur les liens ?]

Ici il ne s'agit pas de liens sur lesquels il suffit de cliquer, mais d'ouvrages "en dur"
qu'il faut aller chercher à la librairie ou à la bibliothèque, démarche autrement plus
problématique que de cliquer sur un lien hypertexte.
Il faut, à mon humble avis garder ces bibliographies, ne serait-ce que pour que, à
défaut d'aller lire les ouvrages, l'on connaisse les lectures de l'auteur, si elles sont
sérieuses et si l'article est de ce fait plus crédible.
Dis moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es...

Citation:Combien en pourcentage d'@sinautes cliquent sur les liens ? Ici il ne s'agit pas de liens sur lesquels il suffit de cliquer, mais d'ouvrages "en dur" qu'il faut aller chercher à la librairie ou à la bibliothèque,

Ce qui est d'ailleurs bien. Tout n'est pas disponible "en mou", et il est assez tentant -j'en suis parfois coupable- de se vautrer dans la facilité qui consiste à ne se documenter que par internet. Et donc de se limiter à ce qui se trouve en ligne (et encore, en accès libre). Des références qui ne sont pas accessibles d'un clic nous rappellent de sortir un peu de ce réflexe.

Vieille blague de Ouin-Ouin à quatre pattes sous le lampadaire. Qui avait laissé tomber ses clefs devant sa porte, mais qui les cherche là parce que "au moins ici c'est éclairé".
JREM, vous êtes vraiment pénible , je parle des liens à l'intérieur des articles et à la fois des livres cités par Justine. Vous cliquez sur tous les liens vous, ceux des contenus et ceux des forum, est-ce pour autant qu'il ne faudrait pas les donner. Evidemment que c'est plus compliqué de se procurer un livre, si une seule personne le fait, ce n'est pas du temps perdu. Finalement c'est ce que vous dites .... Ah non pardon c'est juste pour mieux connaître l'auteur du contenu. Vous avez une fâcheuse tendance à prendre les gens pour des billes, souvent cependant ce suis d'accord avec ce que vous dites.

Si j'ai répondu ce que j'ai répondu c'est bien parce que DS pense que nous devrions nous contenter des liens, parce que c'est trop fastoche pour les feignants que nous sommes. Désolée, j'extrapole, j'extrapole ..... A peine.


En passant + 1000 à L-PR, qui sait garder son calme tout en disant exactement ce que je pense.
Désolé, je vous avais mal compris car je pense (contrairement à vous?) que quand Daniel parle de 1% de consultants
il ne parle pas des liens mais des livres.
Et j'ai un gros défaut c'est qu'effectivement je clique généralement sur tous les liens hypertextes quand je lis un papier...
défaut partagé avec bcp de monde j'espère.
Et j'ai un gros défaut c'est qu'effectivement je clique généralement sur tous les liens hypertextes quand je lis un papier...
défaut partagé avec bcp de monde j'espère.

Et encore plus fou, quand on me parle d'un bouquin, je le lis, dingue, non...
Et encore plus dingue, quand on me propose un article, je le lis, incroyable, non...
Et encore plus incroyable, quand on veut me proposer une information, j'y prête attention, l'hallu, quoi...
Vous avez beaucoup de temps ou on ne vous parle pas souvent de livres?
Ne vous vexez pas, c'est une question.
On me parle souvent de livres, je n'ai pas beaucoup de temps, je m'en crée en faisant l'impasse sur des choses finalement insignifiantes.
Et puis mon pseudo n'en est pas tellement un...

Tout ça m'énerve, parce que voir ce type de raisonnement sur @si (le 1% face à l'immmmmmeeeeeeennnnnnnnnse majorité) me déçoit totalement.
C'est à cause de raisonnements comme ça qu'on n'a plus de film en VO à 20h30, qu'on n'a pas d'émission littéraire digne de ce nom sur le service public, qu'on a Amar à la place de qui déjà ?

Et merde, tiens, je ne comprends pas, le nivellement par le bas, au lieu de tirer tout le monde vers le haut...

En plus venir se fendre d'un post aussi méprisant après un article de Justine, dont le boulot ne souffre quasi aucun reproche, vraiment, après avoir souverainement ignoré toutes les discussions sur le sujet comme le souligne bysonne...

yakékunquimadit : à quoi bon citer des sources dans un article, puisque à peine 0,0000003 % des lecteurs décrocheront leur téléphone pour vérifier que les propos desdites sources ont été correctement retranscrits...
[quote=C'est à cause de raisonnements comme ça qu'on n'a plus de film en VO à 20h30]

Grand progrès du numérique, on a de plus en plus le choix, [s]même[/s] surtout sur TF1, entre
la VO et la VF, pour les films et les séries.
D'accord avec votre coup de gueule.
Et je pense que DS ne s'opposera pas aux biblios s'il lit et tient compte de nos interventions.
Et je pense que DS ne s'opposera pas aux biblios s'il lit et tient compte de nos interventions.

J'aimerais partager votre optimiste...
Faites une recherche dans les forum, avec biblio, voyez toutes les propositions faites depuis le début du site et l'étourdissant silence y répondant, seulement brisé aujourd'hui, et sur quel ton...
[quote=en l'absence d'une position définitive sur le sujet]

Je suis toujours optimiste, surtout en lisant ce qui précède.

Quant aux bibliographies reprenant les livres cités dans une émission, si c'est une
amélioration souhaitable, c'est moins indispensable depuis que les émissions sont téléchargeables,
car l'on peut revenir à la citation et noter et même parfois commander (ça m'est arrivé: 'No et moi") un livre
en écoutant l'émission.
en l'absence d'une position définitive sur le sujet

J'ai lu ça aussi JREM...
Et aussi ce qui précède, en regard duquel cette pirouette finale ne me semble être que ça, une pirouette.

Mais peut-être ai-je tort.
Je serais même ravi d'avoir tort.

Bon, je vous laisse, un bon bouquin m'attend.
"Tout ça m'énerve, parce que voir ce type de raisonnement sur @si (le 1% face à l'immmmmmeeeeeeennnnnnnnnse majorité) me déçoit totalement. C'est à cause de raisonnements comme ça qu'on n'a plus de film en VO à 20h30, qu'on n'a pas d'émission littéraire digne de ce nom sur le service public, qu'on a Amar à la place de qui déjà ? ": sleepless

Tout à fait d'accord.

Il y a un point aveugle dans l'argumentaire de Daniel sur cette question, c'est que lorsqu'on commence à admettre l'idée de donner ses sources, lorsqu'elles sont publiques évidemment, on met le doigt dans un engrenage et cela fait mal, car, c'est incontestablement un surcroît de travail, un frein diront certains, pour tout le monde, tout cela pour satisfaire une minorité...

La première raison de ce nivellement est donc peut-être à chercher ailleurs, par exemple, dans le principe selon lequel dans une entreprise, il ne faut pas qu'une tête dépasse (et surtout le chef), puisque, c'est sur toutes les autres que cela va finalement retomber.

Si Justine commence à mettre des notes et des références pertinentes en fin d'article, certains, les fous, vont commencer à en réclamer ailleurs et à les comparer entre elles...

Pas sûr qu'"Apathie in Le Grand Journal, Canal+ ldt, 2010, le 25 novembre à 20h 15' 37" ait la même gueule que d'autres...

Comment cela, c'est un procès d'intention...
Qui sait, qui sait.

yG
M'enfin Sleepless, tu sais bien que les gens sont "débiles", que l'info de bas étage "c'est ce qu'ils veulent", que les auditeurs d'Inter "ont une mémoire de poisson rouge" et que les universitaires "ça fait chier tout le monde".
Y'a des jours où on se demande s'il y a une cohérence dans la démarche qui sous tend le travail du patron.
Danette je me permets de mettre ton post un peu plus haut en valeur :

[quote=DanetteOchoc]Et vous savez quoi, l'article relève vraiment de la salubrité intellectuelle.
Encore ce matin sur France Info, au sujet de Haiti "il faudrait dépasser les querelles tribalistes" expliquait une journaliste qui venait d'exposer la situation difficile de l'île à l'heure où le choléra y frappe de nombreux habitants.
"Tribalistes". Mmm. Bien sûr.
ça doit être ça le problème.

De quoi éviter une réflexion socio-économique et géopolitique sur les raisons de la misère de l'île.
Pratique.

D'accord pour ton ironie ci-dessus, mais en rajouter serait cruel :-((
Certes, c'est un fait, je ne suis jamais allé vérifier aucune source bibliographique donnée dans les articles du Monde Diplomatique depuis que j'ai ouvert mon premier.

Mais dans le même temps, le respect et la confiance que je leur donne est précisément que (entre autre choses), ils se cassent le... la tête, à référencer soigneusement et scrupuleusement chacun de leur article, quand bien même personne n'irait véfirier.
La démarche, en soi, bien plus que pour faire poudre aux yeux et faire universitaire (si la méthode est utilisée par les universitaires, hasardons l'hypothèse complètement folle qu'il y a peut-être aussi la possibilité qu'il y ait des raisons autres que l'habitude ronronnante ou la volonté d'en "jeter"...), la démarche donc me paraît être un gage en faveur d'une certaine honnêteté intellectuelle, car je suis persuadé qu'elle conditionne, au moins un peu, la manière de travailler (même si elle n'est pas un garant universel et fiable à 100% que ce qui est raconté est une vérité intelligente et indépassable, évidemment).

Au moins pour ce gage, vous devriez conserver le principe autant que faire se peut.
Cher Daniel,
puisque personne ne semble vouloir réagir à votre message (ah hum...), voici ce que j'en pense:
1/ les auteurs de ces livres, eux, vont pouvoir vérifier, puisque grâce à ces notes de bas de page ils savent que c'est de eux que viennent les affirmations de l'article. Et je crois qu'ils vont sacrément râler si l'information a été modifiée...

2/ Sur l'effet "poudre aux yeux", c'est sans doute vrai mais que pour des personnes fonctionnant suivant les règles d'avant cette "véritablement révolution introduite par Internet" que vous mentionnez vous même. En effet, j'ai pris l'habitude, et je pense que plus en plus de gens sont comme moi, depuis que je fréquente cette chose de wikipedia, de me méfier fortement des "références", car quand on va regarder la source (en cliquant), on se rend compte que soit ce n'est pas une source "fiable" (i.e. c'est un article de blog d'activiste, ou de propagande politique, etc.), soit l'information a été tronquée ou modifiée, voire carrément inversée.

3/ ces liens servent de bibliographie, pour ceux que le sujet, ainsi découvert grâce à cet excellent article, apparaitrait comme intéressant à fouiller plus avant, pour mourir moins idiot. Un article ne suffira jamais à résumer la complexité des choses, il doit donner envie à explorer, donc autant aider en plantant les panneaux vers les directions d'exploration possibles.
@ Justine Brabant
Pardon pour l'erreur de genre, pardon si vous vous êtes sentie insultée, je ne souhaite absolument pas vous insulter, ni personne d'autre. Mon propos est de dénoncer ce que je crois être une faute de journalisme. Le forum ne sert il pas entre autre à cela ?
J'ai peut être d'autant moins pris de gants que des dizaines de messages encensent votre article et votre travail en général.

Merci de reconnaitre que vous connaissiez les analyses de B. Lugan et donc que vous avez délibérément choisi de les considérer comme tellement erronées qu'elles ne méritent pas d'être signalées aux lecteurs. Je précise que si en France seuls des universitaires à la marge soutiennent cette théorie, dans d'autres pays elle est largement majoritaire.

Citer ses sources n'a rien à voir avec les notes de bas de pages. Il s'agit d'une exigence de fond, pas de forme. Citer ses sources signifie permettre au lecteur de faire la différence entre une opinion sourcée et un fait vérifié. En prenant parti pour une théorie contre une autre, en omettant de préciser que cette théorie universitaire est contestée par d'autres universitaires vous commettez je pense une faute.
Vous faites croire au lecteur que la dépêche de Reuter affirme quelque chose qui est démontré comme faux. Alors que la dépêche se borne à citer une théorie avec laquelle vous êtes en désaccord.

Je suis abonné à @si pour fuir ces méthodes. Fussent elles commises au nom d'idées que je partage. Voilà pourquoi je l'ai signalé ici, avec un courroux peut être excessif, dont je vous demande, une nouvelle fois de bien vouloir excuser.
Justine Brabant a répondu factuellement à votre remarque en expliquant que la dépêche Reuters qui parlait de "rivalités ethniques ancestrales" étaient remise en cause par des travaux sérieux. Vous semblez placer votre réflexion à un niveau plus global sur le concept d'ethnie et reprochez à l'auteur de ne pas avoir rendu compte d'autres positions universitaires. Manifestement vous avez votre propre grille de lecture et personnellement, j'ai bien du mal à la décrypter et à vous suivre. Ce qui est sûr c'est que parler de "faute professionnelle" à propos de cet article est quelque peu excessif. J'aimerais en lire un peu plus souvent des "fautes professionnelles" de ce genre !
Justine Brabant n'a pas fait état des controverses portant sur la notion d'ethnie, en ne citant que quelques chercheurs néanmoins fiables, mais il s'agit néanmoins d'une entreprise de salut public quand on considère que, justement, le plus commun est l'explication inverse, le serpent de mer de la "rivalité ethnique ancestrale" venant donner l'alpha et l'omega de tout conflit en Afrique. C'est évidemment forcément incomplet et idiot, comme le serait le postulat de "la rivalité millénaire des français et des allemands" comme seule explication pour la seconde guerre mondiale (en faisant fi de détails tels que la première guerre mondiale, le nazisme ou encore le fait que la construction des nations françaises et allemandes modernes est quand même assez récente, par exemple).

Ce genre de réduction a été particulièrement néfaste lors du génocide rwandais, par exemple, en répandant le petit bout de storytelling suivant "les hutus avaient été opprimés par les tutsis pendant des siècles, lorsque subitement, dans les années 90, ils décidèrent de se rebeller et de tuer tous les tutsis...", explication qui faisait fi des faits suivants :
- le flou autour de la notion de hutu et de tutsi, et le fait que les choses n'étaient pas si simples, même si le Rwanda semble bien avoir été dirigé par une monarchie tutsie avant l'arrivée du colonisateur (ce qui ne voulait pas du tout dire que tous les tutsis étaient dirigeant et tous les hutus opprimés...),
- le jeu compliqué du colonisateur, s'appuyant sur l'élite tutsie pour gouverner, parant d'un vernis scientifique une différenciation ethnique jusque là largement fantasmée, puis lâchant l'élite quand celle-ci eut des velléités d'indépendance,
Et surtout, surtout,
- le fait que le pouvoir au Rwanda était hutu depuis les années 60, et donc que les massacres de 1994 n'étaient absolument pas le fait d'une rébellion ou d'un acte de défense, comme le petit storytelling sus-mentionné pouvait le laisser penser, mais d'une volonté génocidaire réelle, motivée par un racisme construit au fil des années 80 et liée à des problèmes économiques et géostratégiques tout à fait modernes...
C'est cette interprétation des faits particulièrement française qui explique l'attitude ambiguë qu'a eu la France à ce moment-là, et il n'est pas impossible de penser que les thèses essentialistes ethnistes y ont été pour quelque chose...
(Puisque nous approfondissons le sujet, il y a une petit livre très intéressant sur les causes du génocide rwandais, Généalogie du génocide rwandais, par Dominique Franche, qui a le mérite de ne pas plonger dans la polémique autour de l'attitude de la France au moment du génocide mais d'analyser les causes de celui-ci, et de montrer qu'elles sont multiples et complexes, comme sont multiples et complexes les causes de tout événement historique, en réalité...)


Quoi qu'il en soit, il est certain qu'il doit être intéressant de lire les thèses de Bernard Lugan sur l'Afrique, comme tout travail sur ce continent cherchant à établir des faits et donc à ne pas s'arrêter à des clichés crétins, quoi qu'on en pense à la fin. Cela dit, vu le parcours du personnage, on est susceptible de penser qu'il est plus porté à s'arrêter sur un essentialisme ethniste assez comparable à un essentialisme nationaliste de droite. Mais bon, pourquoi pas : on pourrait dire que la thèse des ethnies mouvantes fait partie d'un discours du maelstrom relativiste épouvantablement gauchiste. C'est donc l'analyse des faits qui doit primer, et celle de ce que chaque partie peut critiquer dans l'analyse de l'autre. Nous avons déjà ici une première contre-analyse, qui nous fait fort heureusement aller au-delà de l'analyse simpliste à laquelle s'arrêtent souvent les dépêches et articles. Rien n'empêche de répondre à cet article avec une autre contre-analyse, si elle est pertinente. Mais il n'y a pas de faute de journalisme à critiquer des sources qui prêtent effectivement à la critique (celles de Reuters), en s'appuyant sur des sources plus fiables (des spécialistes reconnus).
J'ai eu grand plaisir à lire cette analyse fouillée qui rend bien compte du dilemme dans lequel sont plongés les journalistes pour rendre compte de ce genre de troubles. Bravo et merci.
Je me joins au concert de louanges, un article très bien fait, à la limite d'un court papier de recherche, qui apprend bien des choses en un nombre limité de lignes. Vraiment un très grand bravo, article d'utilité publique, et même de salubrité publique et journalistique. J'espère qu'il sera massivement lu !
Cet article me rappelle une soirée à laquelle j’assistais il y a une semaine. Cette soirée débat était organisée par la CIMADE sur les migrations africaines en présence d’un nigérian résidant en Mauritanie. Le sujet de la soirée était bien sûr les entraves mises en place par l’Europe notamment dans le cadre du dispositif Frontex.
J’y ai appris, en particulier, que 86 % des migrations africaines sont intra-régionales, que ces migrations étaient des phénomènes traditionnels et historiques de mobilité et solidarité et plus particulièrement au sein de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest). En effet, la libre circulation des personnes y est reconnue avec l’abolition des visas, le droit de résidence et d’établissement. On est très loin du discours de Grenoble !
Le dispositif Frontex qui a pour but d’empêcher la migration vers l’Europe demande pour ne pas dire impose à chacun de ces états de maîtriser les migrations à l’intérieur de leurs frontières. Ce dispositif entrave ces migrations intra-africaines et les oblige à emprunter des routes plus longues et plus dangereuses en mettant à mal toute une économie basée sur la mobilité et la solidarité.
Tout cela pour souligner que d’une part c’est la solidarité entre ces peuples qui est mise en évidence et d’autre part c’est leur "tribalisme" voire leur hostilité qui y est décrite et même suscitée. De quoi se poser de nombreuses questions.
Merci pour cet article sur un sujet rarement traité convenablement dans les médias. L'instrumentalisation des ethnies par des stratégies de conquête du pouvoir sont hélas monnaie courante en Afrique de la Guinée au Rwanda en passant par la Côte d'Ivoire. Des politiciens souvent sans scrupules actionnent des ressorts bien connus en opposant certaines communautés. Le coup de l'ennemi intérieur comme avec les Peuls sous Sékou Touré ou encore à travers le concept fumeux d'ivoirité plus récemment en Côte d'Ivoire ne sont que des stratégies politiques détestables et extrêmement dangereuses auxquelles ont recours certains politiciens. Stratégies d'autant plus efficaces en Afrique qu'elles s'appuient sur une grande pauvreté et des mécanismes de solidarité des sociétés africaines. Il n'est peut être pas inutile de rappeler que ces procédés ne sont pas spécifiquement africains et que l'Europe a connu de telles instrumentalisations (juifs, roms, etc.) avec des conséquences tout aussi effroyables. Bien sûr, c'est beaucoup plus simple de dire qu'il s'agit d'un conflit entre ethnies que d'expliquer les tenants et les aboutissants des stratégies des forces politiques en présence. Cela permet aussi de conforter des clichés sur le thème ces africains, ils en sont toujours à ces affaires d'ethnies, ils sont bons qu'à s'entretuer... On n'est pas loin du racisme ordinaire. C'est sûr, on peut se permettre ce genre de raccourcis douteux, ce n'est pas en France qu'un homme politique se permettrait de stigmatiser une catégorie ethnique...
Enfin, heureusement, il existe des journalistes capables de dépasser les clichés et de faire convenablement leur travail.
Merci à Justine Brabant pour cet article. C'est comme une bonne émission D@ns le Texte : excellent, et à relire/revoir plusieurs fois pour en tirer toutes les facettes.

Je propose quelque chose, à partir des titres de journaux et d'agences mentionnés :
L'Agence France Presse signalait ainsi début novembre que "le pays redout[ait] une résurgence des violences politico-ethniques" (AFP), puis Le Monde notait à nouveau les "tensions redoutées entre Flamants et Wallons" (Le Monde), quand Le Figaro estimait déjà que "les rivalités tribales" étaient "au paroxysme" (Le Figaro).
Dans une dépêche parue le 16 novembre, sous le titre "les divisions ethniques menacent la Belgique", l'agence de presse explique ainsi les affrontements par "le réveil de rivalités ethniques ancestrales."


Vous avez vu où je veux en venir : pourquoi ces mentions "tribales", "ethniques" ne sont pas appliquées aussi à l'actuelle Belgique ?
Ben parce que en Belgique, c'est des Blancs civilisés, eux, mon bon monsieur (du Ku Klux Klan).

Autre exemple : je suis Réunionnais. Danyel Waro, chanteur/musicien réunionnais, vient de recevoir le "WOMEX 2010 Award for Artists", WOMEX qui est la grande messe annuelle de la "Musique du Monde".
Mais pourquoi dit-on "Musique du Monde", ou "musique ethnique" dès qu'il s'agit de musiques [s]du monde[/s]des anciennes colonies, alors que l'on dit "musique traditionnelle" quand il s'agit des trucs bretons (qui cassent les oreilles) ou des chants tyroliens (idem, mais avec la voix), ou de "musique classique" quand c'est des valses de Vienne ?
Les valses de Vienne sont pour moi franchement autant de la musique ethnique (de l'ethnie des Viennois huppés). Pourquoi ne jamais le dire ainsi ?

Qu'il y ait une vraie "Musique du Monde", c'est entendu ; mais ce terme ne devrait s'appliquer qu'aux musiques qui mélangent des éléments venant de coins différents du Monde ; par exemple, au Trio Miyazaki, qui associe le koto japonais (sorte de grosse cythare) avec le violon et l'accordéon (russe).

Ben parce qu'il ne faut pas confondre la musique de sauvages qui tapent au hasard sur des instruments en peaux de bêtes sauvages qu'ils ont chassés eux même avec des lances, et la vrai et belle musique si savamment mise au point par nos ancêtres [s]les Gaulois[/s] de nos douces contrées civilisées, mon bon monsieur (du Front National).

Conclusion : le racisme peut aussi s'exprimer de manière très subtile. C'est là qu'il est le plus difficile à combattre.
Justine brabant ou le vrai journalisme. Faut plus que je vote en début de journée, moua ! Je suis obligée d'attendre demain, zut.

C'est du bon @si en ce moment.

Yanne vous êtes très sévère.
Merci.
Superbe comte rendu de la complexité... dont on ne sait que faire au final.

Car, entre un journaliste qui ne veut pas dire (et donc qui ne nie pas l'existence d'une coupure ethnique, bien au contraire), car, cela aggraverait le problème (en passant, on a le même problème à propos du traitement des banlieues françaises) et un universitaire qui de toute façon ne trouvera le travail journalistique pertinent que du moment où il reprendra à la lettre ses propres travaux, toujours plus subtiles, pointus (à défaut de reprendre ses conclusions qu'il se charge bien souvent de diluer dans la sus-dite complexité), on ne sait si ce prisme ethnique est pertinent ou non.

On ne le sait pas, car, il manque en fait l'essentiel, entre les politiques qui en jouent (et prouvent ainsi que cela peut se faire et donc existe bien), les journalistes qui en abusent (parce que c'est facile), et les universitaires qui font la fine bouche (parce que sinon à quoi ils servent), on ne sait pas selon quels critères et donc comment le peuple se décide. Emploie-t-il de tels critères ethniques pour légitimer son action ou s'associe-t-il de façon non ethnique, par exemple en terme de classe sociale...

yG
Excellent article, merci beaucoup !

On parle trop peu souvent de l'Afrique, et, en plus, quand on en parle ici en France, c'est très souvent pour en dire des conneries. En effet, je pense que de telles simplifications sont non seulement néfastes, mais aussi parfois - pas toujours, mais parfois - voulues... Cela permet de masquer les véritables sources des problèmes en Afrique. "problèmes"... on ne peut pas faire plus gros euphémisme... Mais bon, je ne vais pas me lancer dans une tirade sur les ravages du capitalisme en Afrique de la colonisation à nos jours... :-(
Fantastique papier. A lire, et relire encore, pour en maîtriser tous les aspects.
A voté.
Excellente recherche sur un thème peu connu !
Bravo !
C'est agréable de lire de nouveau vos articles, Justine.

Quoi ? On croyait vous avoir lâchée chez les sauvages, et vous nous confirmez que vous vivez chez des gens comme les autres, où la politique se fait à coups de coups bas, et que tout est toujours plus compliqué qu'on voudrait nous le faire croire.

D'ailleurs, êtes vous toujours en Afrique ou ètes-vous revenue à @SI pour de bon ?

En aparté, et sans vouloir être désagréable, je dois dire que la substance de l'article me semble un peu éthérée, c'est une impression diffuse que j'ai toujours eue avec vos papiers. Il y manque le noyau, une sorte de certitude forte. Votre approche ne me semble pas spécialement négative, pourtant, il y manque quelque chose qui attaque et qui soutient. En fait, il n'y a pas de chair.
Les personnages et les circonstances passent un peu comme des ombres.
Par exemple, ce serait bien de montrer les visages des deux prétendants aux élections quand vous parlez d'eux. Leurs visages et leurs noms permettraient de mieux fixer l'attention et de construire mentalement l'histoire que vous nous racontez autour d'un point d'approche et d'accroche.

Ce sont de très bons articles, et vous savez de quoi vous parlez, mais de la façon dont vous démarrez, et les thèmes que vous choisissez, ils pourraient être exceptionnels.

Je suppose que ça s'acquiert avec l'expérience.
Pour lire un nouvel article de Justine Brabant, il faut être patient, mais ça vaut toujours le coup.
Tiens ben illustration par l'exemple de la pertinence de ce dossier "TROUS NOIRS DANS L'INFORMATION" : je me rends compte que j'ai du en lire un sur 3, j'ai honte.
Houa, article impressionnant, sur un sujet rare et pointu. Merci beaucoup pour ce travail qui va mériter une deuxième et troisième lecture pour moi.
Article d'utilité nationale. D'aussi haute qualité, c'est rare partout.
Bravo pour cet article très fouillé qui combine savamment les niveaux de lecture ( bibliographie africaniste, discours coloniaux et post-coloniaux, manipualtions des hommes politiques, pratiques journalistiques). L'analyse des conditions de production des dépêches chez reuters ou de l'info sur RFI est très éclairante.

Sur Le Monde et sa traditionnelle perception ethniciste des conflits en Afrique, je conseille également la lecture de l'ouvrage de Jean Paul Gouteux, Le Monde, un contre-pouvoir ? désinformation et manipulation sur le génocide rwandais, L'esprit frappeur, 1999.

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