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"Le rire n'est pas l'apanage des valides"

Et si quelque chose changeait dans le regard médiatique sur les handicapés ? Plusieurs émissions s'efforcent, en ce moment, non seulement de nous montrer autrement des handicapés, mais de nous monter la réalité telle que des handicapés la perçoivent ou la ressentent à travers leur perceptions. Qu’ils soient aveugles ou paraplégiques, ce procédé passe par des médiateurs, qui sont soit des handicapés, soit des personnes se plaçant en position de handicapés.

Derniers commentaires

petite websérie bien foutue, je trouve : http://www.jencroispasmesyeux.com/ (avec le sympathique vinvin)
Merci pour cette émission, dont le thème est parfait pour @SI, et bien menée par Laure Daussy et Daniel Schneidermann (oui, oui, dans cet ordre).

Dommage qu'elle ait été si courte. Non pas qu'il n'y ait pas matière dans l'émission (au contraire), mais certains points très importants sont évoqués juste en une phrase, alors que des développements intéressants aurait été possible. Bien sûr, il me semble certain que des contraintes matérielles expliquent la "courtitude" de cette émission (les invités n'étaient plus là avec Maya Neskovic, je suppose qu'ils avaient autre chose à leur agenda).

Sur les développement possibles qui m'aurait bien intéressé il y a par exemple la phrase qui fait le titre "Le rire n'est pas l'apanage des valides" et qui aurait pu donner lieu à des questionnements sur les autres éléments de la nature humaine : la méchanceté, le caprice, la bêtise, la colère, etc.
J'aurais bien aimé avoir l'avis plus approfondi concernant le fait de montrer ces éléments négatifs (sans forcément passer par l'humour) concernant des handicapés, autant de la part de l'incroyable optimisme et boute-en-train Sophie Massieu (mais comment elle fait pour parler aussi vite?!?) que de Philippe Braunstrein, dont l'émission semble fleurter avec ces thèmes (je regrette sacrément le très court temps de parole qu'il a eu).

Ou encore de faire le lien avec cet autre article (Korkosien) de @SI, où j'avais commenté en disant peu ou prou la même chose.

Bref, une bien belle occasion que cette émission, bien menée, et qu'il faudra donc transformer en essai parfait lors d'une prochaine émission (j'espère).

P.S. : il va falloir que DS prenne quelques courts de marketing, car même si je déteste l'abus de marketing, c'est un peu mortifère de terminer par "espérons qu'il ne fera pas trop beau !", ce qui signifie que regarder une émission d'@SI serait beaucoup moins intéressant que d'aller prendre le soleil comme un lézard sans cervelle. Ben non, Daniel, @SI, c'est beaucoup plus intéressant. ;-)
j'ai une question bête, qui m'a un peu taraudée pendant l'émission : ça veut dire quoi, être handicapé ? je veux dire : il y a une liste, des graduations ? à partir de quel moment dit-on machin est (une personne) handicapé(e) ? et comment évalue-t-on les % pour les assurances invalidité ? je suppose qu'un petit doigt de la main gauche pour un droitier, ça rapporte pas grand-chose, non ? (patapé, je suis dans la veine grinçante de la mini série) ? et puis qui décide que X est handicapé ? et est-ce que X a son mot à dire là-dessus ? (cf voir le petit récit dessous)

par ailleurs, et je sais que c'était pas du tout le sujet, puisqu'il s'agissait de faire rire ou de faire découvrir des paysages "autrement", le tout accessoirement via des gens qui ont des handicaps (d'ailleurs, des handicaps gradués ou non ?), mais je trouve dommage que pas un mot, même un, sur les stratégies guerrières au moyen des mines anti-personnelles (un mort, c'est un mort, un mec qui se fait arracher une jambe, ça immobilise au moins 3 personnes non-handicapées) (si on dit les personnes handicapées, faut-il dire les personnes non-handicapées ?)

j'ai eu un copain, un immense gaillard solide et pétant de santé, qui, à 18 ans, s'est fait diagnostiquer un cancer à un os dans le bras droit. solution radicale, et simple : on lui a désossé le bras, et enlevé la clavicule (et pour compléter le tableau, il s'était auparavant crevé l'oeil gauche avec un tendeur qui avait pété). ben il était physicien très brillant, excellent skieur, et il adorait la varappe, qu'il pratiquait en second, mais à des niveaux vraiment honorables. il avait un charme fou, rigolait tout le temps, et fallait surtout pas l'emmerder avec ces histoires de handicap. mais... quand je l'ai connu, il avait 35 ans, il avait été désossé donc presque 20 ans auparavant, et, sans souffrir de douleur fantôme, il avait, depuis l'amputation, la "sensation" absolument constante, nuit et jour, d'avoir le bras droit fantôme faisant de grands tourniquets devant lui ou sur le côté. il avait "peur" de frapper quelqu'un par inadvertance ! et un soir, il est arrivé absolument radieux : après 20 ans, son bras fantôme, enfin, s'était "plié" devant son torse et il le sentait, bien tranquille, replié, le poing serré, un peu la position des américains pendant l'écoute de leur hymne. HEU-REUX !

on était allés grimper ensemble et je peux dire que la première fois que j'ai vu son torse nu sans bras et sans clavicule d'un côté, et "normal de l'autre, c'était vraiment à la fois horrible et fascinant. en plus borgne... mais comme il ne se vivait pas comme handicapé, ben on oubliait très vite qu'il l'était. et ça m'est arrivé de parler de lui à un tiers, en disant des trucs du genre "mais oui, tu sais, il habite à tel endroit, il travaille avec tel et tel, il est avec telle et telle", mais d'oublier de dire ce qui le décrivait à coup sûr : il est borgne et désossé du bras droit !

d'où ma question du début : dans le fond, qui juge du handicap ?
3 remarques

- Sophie Massieu est une aveugle bien intégrée, journaliste en ascension dans la sphère du pouvoir (médiatique). ATTENTION !! Son discours est forcément optimiste, mais il n'est pas représentatif des handicapés visuels, et encore moins des personnes handicapés en général.
Elle a seulement pour intérêt de nous faire comprendre et sentir son handicap.

- D'ailleurs Schneidermann semble découvrir le handicap visuel, avec une naïveté touchante. "Voir", "regarder", sont des mots évidemment employés par les déficients visuels !
Ca dépend un peu si c'est un handicap de naissance ou non - c'est à dire si la personne a déjà vu ce dont on lui parle - mais à part ça... nous n'avons pas +de connaissances du monde que ces personnes !

- "Les personnes handicapées" est une catégorie trop générique. Les médias ne progressent que sur l'image de ceux-celles qui ont une conscience très ordinaire du monde, qui n'ont pas de "déficience mentale" et autres "infirmité cérébrales". Par exemple : autisme, trisomie, Infirmes-Moteur-Cérébraux... c'est moins montrable positivement.
Pour les simples personnes à mobilité réduite ou handicapées sensoriels il suffit de leur donner la parole (et l'accès aux biens publics bien sûr), mais avec ces personnes il va falloir prendre les choses autrement !

J'attends une prochaine émission [large]moins prétentieuse[/large] sur la notion de "handicap".
Désolé d'être dur.
Merci.
C'était un bon week-end effectivement avec toutes ces émissions. Merci!
Merci pour l'émission.
Moi qui ne regarde plus la TV, ça me permet de voir qu'il s'y passe quand même des choses.
Vous avez quand même fini par un torchon d'M6, toutes les habitudes ne changent donc pas.

Pourtant, une petite question aurait peut-être mérité d'être posée : si Sophie Massieu n'était pas aussi belle, cela aurait-il aussi bien fonctionné. Alors certes, on ne va pas s'empêcher de travailler sous prétexte qu'on est jolie, mais j'ai connu DS un peu plus incisif : visiblement l'un des atouts de l'émission est aussi la présentatrice, forcément omniprésente à l'écran.
Mais c'est peut-être une question peu intéressante, du fait que "Vestiaire" présent également sur le plateau joue sur l'effet inverse par la mise à nue de handicaps pas forcément glamour.
L’enthousiasme de Sophie Massieu est en tout cas communicatif. Je ne sais pas si sa vision est la seule utile, le court extrait de la scène de l’Olympia m'a vraiment surpris. Je suis plus sensibilisé sur la difficulté d'être en fauteuil qu'il y a une heure (même si ça ne change rien à la situation générale au final)
Un peu de tendresse dans ce monde électoral de brutes, un espace pour parler d'autre chose et y réfléchir.

En plus, c'est vraiment quelque chose de nouveau, ces programmes, qui méritent d'être mis en exergue et expliqués.
Je trouve Sophie/Daniel vraiment drôles attendrissants à la 50'03":

Sophie Massieu: "sinon j'aurais dit dans mes yeux, on s'en fout, il n'y a pas grand chose qui passe, c'est pas le plus intéressant"
Daniel Schneidermann: "détrompez-vous"
Sophie Massieu: "dans mes mains, il y a quelque chose qui se passe"
Daniel Schneidermann: "détrompez-vous"

http://www.dailymotion.com/video/xfbs8r_jean-gabin-t-as-d-beaux-yeux-tu-sai_creation

Bon allez, je sors, c'est de l'humour de voyant ...
Excellente question de Laure Daucy sur le dispositif et la relation entre l'animatrice et l'équipe de preneurs d'images.
Émission un peu courte à mon avis et un peu trop consensuelle. J'aurais aimé qu'on discute plus sur le contenu de ces programmes, au delà de la particularité d'être concoctés par des handicapés.
Par exemple, "vestiaires" n'est-il pas un programme un peu faible , finalement pas super drôle ? Au delà de sa composante " handicap" est-elle une séquence humoristique à succès ? N'est-elle pas plus une émission qui traite du handicap avec humour, qu'une émission d'humour interprétée par des acteurs handicapés ?
Si l'on prend un comique qui a beaucoup de succès, son humour est plus basé sur ces origines marocaines, son enfance pauvre dans une cité des Yvelines plutôt que sur son handicap.
Alors qu'est-ce qui fait plus pour modifier le regard sur les handicapés : Debouzze très drôle mais qui ne rit pas de son handicap ou Vestiaire qui rit du handicap mais avec moins de succès ?

Sinon, Sophie Massieu est très agréable, sa voix aussi contribue à différencier l'émission "dans tes yeux". Je pense à d'autres émissions sur les voyages où ça crie, ça s'émerveille ça " ouahhhouhh " etc... là, sa voix invite aussi à voyager autrement et donne un rythme inhabituel ( mais je n'en connais que les extraits vus ici ).

DS n'a pas caché qu'il était sous le charme, m'étonnerait pas qu'on la revoit sur ce plateau.
Merci pour cette émission.
pour completer, voir aussi cet excellent numéro de "l'oeil et la main",
émission sur la culture sourde sur france 5, qui parle ici d'humour et de handicap
http://www.france5.fr/oeil-et-la-main/?page=emission&id_article=1163
et qui parle d'ailleurs au passage des excellents "boys on wheels" (en anglais):
http://www.dailymotion.com/video/x7px12_boys-on-wheels-making-love-in-the-h_fun
http://www.youtube.com/watch?v=xBGP2tLtLtw
Déjà merci à Daniel de ne pas faire la liaison que l'on entend de plus en plus.

Ensuite vous venez de battre le record de la plus courte émission d'@si (hors chroniques de début et de fin). C'est la campagne électorale qui vous rend si peu loquace?
Pas encore vu l'émission mais connaissant de près le sujet, je me permets un conseil amical pas seulement sémantique : et si quelque chose changeait dans le regard médiatique sur les handicapés ?
De grâce, parlez de personnes handicapées, pas "des handicapés". Tous les handicaps n'ont pas les mêmes conséquences sur la vie des personnes, c'est une population hétérogène, et il est bon de rappeler - ça peut paraître accessoire mais ça ne l'est pas - que ce sont avant tout des personnes, avant d'être des handicapés.
Commencer par cela, tout simplement, c'est déjà changer le regard d'autrui. Posez leur la question, vous verrez.
Amicalement.
Pour qu'on puisse vraiment rire franchement du handicap, vous auriez pu inviter Pernaut, Elkabbach, Mougeotte ou Aphatie.
http://solidaridaddigital.discapnet.es/SolidaridadDigital/Noticias/Nacional/DetalleNoticia.aspx?id=4277

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