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Le "nudge", un outil marketing au service de la transition écologique?

Le "nudge" est un outil marketing qui génère des changements de comportements plus ou moins automatiques. Certains proposent de l'utiliser pour nous inciter mine de rien à adopter des pratiques éco-responsables. Une idée séduisante mais qui a ses limites...

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Dommage qu'on en revienne toujours à vouloir faire de la transition une affaire de bonne volonté individuelle... alors que le problème est ailleurs! 


Pourquoi pas utiliser ces techniques pour inciter les gens à utiliser les poubelles dans les lie(...)

Bonjour

à la lecture de cet article on comprend mieux le rôle des sondages dans la décision du vote des citoyens :


"trois chercheurs en sciences du comportement et en marketing ont informé les clients d'un hôtel que 75% des clients précédents avaient g(...)

Encore et toujours cette rassurante idée de "transition écologique" et ces enfumages de "nudges" qui visent à pointer la responsabilité individuelle dans le désastre en cours! Ridicule et inutile !

Le citoyen c'est la  tapette à mouche et les mul(...)

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Selon le délégué interministériel à la transformation publique, Thomas Cazenave, « cette démarche [le nudge] suppose de s'autoriser nombre d'audaces parmi lesquelles celles de départir définitivement l'Etat de ses réflexes coutumiers : produire de la norme ou agir par la taxation ou l'incitation financière ».


"Départir définitivement l'Etat de ses réflexes coutumiers": tout est dit. Le nudge est le cheval de Troie de la néolibéralisation de l'Etat (voir mon commentaire ci-dessous).

Je suis toujours un peu étonné de voir tout ces commentaires qui sont scandalisés par les appels aux actions individuelles. C'est une bonne manière de se permettre de ne rien faire en attendant que le système change. Mais ça ne fonctionne pas comme ça, ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre. Si on n'est même pas capable de réaliser quelques actions individuelles, comment peut on être crédible pour réclamer des solutions collectives? Bien entendu, dans la bouche des politiques c'est plus problématique, car leur rôle est plutôt d'agir sur les solutions collectives, systémiques et légales, mais de la part d'acteurs de la société civile, rien de plus normal.


Après le nudge, en dehors de rares cas spécifiques ce n'est pas un outil très intéressant. Et surtout cela vient poser un problème de taille: ce n'est pas à la politique d'influer nos comportements, c'est nos comportements qui doivent influer la politique.

"On nous traite comme des gosses pour se comporter comme des adultes."


https://www.youtube.com/watch?v=1XsxKKehRuE

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Doit on en déduire que les FDO sont sous l'emprise de différents "nudges" fabriqués par Castaner ?

Bonjour

à la lecture de cet article on comprend mieux le rôle des sondages dans la décision du vote des citoyens :


"trois chercheurs en sciences du comportement et en marketing ont informé les clients d'un hôtel que 75% des clients précédents avaient gardé leur serviette d'un jour sur l'autre (une information fausse). Résultat, davantage de clients ont choisi de réutiliser leurs serviettes (jusqu'à 44% supplémentaires)"


 En amont d'une élection, on raconte suite à un sondage bidonné, que 75% des électeurs voteront macron dès le premier tour de la présidentielle et on obtient une augmentation de 44% du vote macron ????


Je suis sans doute hors sujet, mais c'est bien, aussi, ce que démontre l'article, les sondages ne sont pas une "photographie" de l'opinion comme on veux nous le faire avaler, mais bien un outil destiné à influencer le vote des citoyens.

pour ceux qui n'en étaient pas encore convaincus


Quelles acrobaties mentales ne faut-il pas faire (et nous faire faire) pour nous faire prendre notre vessie pour une lanterne....

bon les aminches, on est vraiment nuls en psychologie sociale appliquée : pourquoi on a pas encore trouvé les nudge anti lbd, anti lacrymo, anti flic-qui-cogne-aveuglément ?

Il suffit de mettre des cendriers sondeurs (Messi,Ronaldo) au lieu de cendriers lambda pour que les fumeurs ne jettent pas leurs mégots par terre. On est sauvés.

La vérité du nudge réside, amha, dans les deux derniers paragraphes de l'article. L'intérêt du concept de nudge, ce n'est pas le type d'interventions qu'il valorise mais le type d'interventions qu'il condamne: moins de réglementation, moins d'incitations financières, plus de nudging, whatever that means.


Voilà sans doute la raison pour laquelle le nudge ne se définit que négativement. Voilà sans doute la raison pour laquelle le nudge est si favorablement accueilli par ceux qui nous gouvernent et par ceux qui sont bien décidés à ne pas se laisser gouverner (les fonctionnaires du capital).


Bien sûr, le nudging, ce n'est pas la panacée: dans le capitalisme libéral réellement existant, le "paternalisme libertaire" doit avoir des limites. Le nudging, c'est bon seulement pour tout ce dont on n'a rien à cirer: l'écologie, les toilettes publiques, etc. En revanche, dès qu'il s'agit de policer les chômeurs, les bénéficiaires de prestations de sécurité sociale et d'aide sociale, le nudging n'est plus adéquat, on lui préfère l'artillerie lourde à l'ancienne: réglementation tatillonne (obligations, interdictions, flicage) et "incitations" financières (pénalités, décotes-surcotes, dégressivité des droits) en veux-tu en voilà. 

Le nudge, c'est comme un fudge sans chocolat ?


Et si la "mouche nudge" attire des "mouches non nudge", que se passe-t-il ?

Je vais ressortir mes cours de sociologie pour le plaisir.
Les Nudges s'inscrivent effectivement dans un référentiel d'action néolibéral de l'action publique. On tente de transformer l'environnement de l'individu afin d'agir sur son comportement. Si on adopte un point de vue Foucaldien, on parlera de gouvernementalité, c'est-à-dire d'une pratique de gouvernement qui vise à conduire la conduite des individus. On fait en sorte de modifier le milieu social dans lequel évolue l'individu afin de l'inciter à se conduire, par lui même, d'une certaine manière. Les Nudges type "mouche dans l'urinoir" en sont un exemple, on peut aussi penser aux incitations fiscales comme la mise en place d'une réduction de la taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères si un ménage produit moins de déchets.

Si on se place au niveau d'une sociologie de l'Etat et de la production des politiques publiques, on peut parler de New Public Management pour montrer comment l'Etat se managérialise en adoptant des modes d'actions issus d'une gestion des entreprises privées. Comme le dit l'article, ces modes d'actions sont peu coûteux, mais ils s'inscrivent également parfaitement dans l'impératif de résultat, d'efficacité et sont en plus facilement évaluables (une évaluation n'est pas neutre, elle s'inscrit dans un ensemble de critères qui définissent des modes d'actions et des visions légitimes de ce que doit être l'action publique, c'est un "cadrage" de la réalité).
Ce type d'action publique témoigne des transformations de l'Etat depuis les années 80, on parle souvent de "tournant néolibéral" de l'action publique, terme popularisé par Bruno Jobert. Si on se place au niveau des effets sociaux produits par ce type de politiques publiques, l'Etat tente de transformer l'individu en "homme néolibéral", pour reprendre les terme de Foucault. Les Nudges et incitations fiscales interviennent de différentes manières, l'article montre que certain nudges joue sur l'inconscient ou le comportement purement réflexe, ce qui n'est pas le cas des incitations fiscales. Pour l'incitation fiscale par exemple, il s'agit souvent de faire en sorte que l'individu adopte un comportement rationnel, d'optimiser une structure de choix construite par l'action publique. Il faut donc faire en sorte de construire une sorte de rationalité à l'individu (modèle de l'utopie néolibérale), pour faire en sorte qu'ils se conduisent lui même conformément à certains objectifs définis par les pouvoirs publics.
On vient faire d'une problématique sociale très large (la question de l'environnement ou du chômage par exemple), une question de choix individuels : s'il y a du chômage, c'est parce que des individus rationnels on fait un calcul coûts/intérêts entre les allocs et les le marché du travail (il faut donc rendre le travail plus attractif en baissant les allocs ou en déployant d'autres types de contrats). Si il y le réchauffement climatique, c'est parce que l'individu ne tri pas ses déchets et consomme mal (il faut donc mettre en place des incitations au niveau des pratiques de consommations).

Comme les Nudges, c'est une vision qui se centre sur l'individu, sur ses actions et leurs conséquences. Ca a pour effet de responsabiliser l'individu et de nier en partie le poids des structures sociales dans les enjeux que l'on cherche à combattre. Et ça nie également les inégalités sociales dans les comportements individuels. C'est une individualisation des enjeux sociaux. Autrement dit, s'l y a du chômage, c'est parce que l'individu préfère le chômage (responsabilisation) ou parce qu'il est l'objet d'un ensemble de mécanismes capitalistes dont il n'a largement pas la maîtrise ? S'il y a du réchauffement climatique, c'est parce que des individus prennent trop la voiture où parce qu'on est dans un modèle de croissance capitaliste complexe qui détermine tous les aspects de nos modes de vie ?
Bien évidemment il ne s'agit pas de faire une dichotomie bête et méchante entre structures sociale et individus. Il est plus question ici de montrer que se focaliser sur les comportements individuels, si ça peut être une solution, ça produit aussi des effets : on déplace la responsabilité des problèmes collectifs sur les individus et on naturalise d'un même mouvement les origines sociales de ces problèmes (et les individus finissent pas adopter eux même un discours de responsabilisation : qui n'a jamais entendu Jean miche muche dire que "si on s'y met tous ensemble, on peut y arriver :)))". Aussi, ce cadrage de l'action publique qui s'inspire de l'économie comportementale a des conséquences épistémologique sur la façon dont on se représente l'individu et sur la façon dont on doit agir sur lui. On voit l'individu comme un agent rationnel (ce qui est faux) ou alors un agent qu'il s'agit de construire comme rationnel en le plaçant dans un environnement propice au calcul. Un agent rationnel c'est un agent gouvernable car on peut agir sur ses choix. Il est donc rendu gouvernable. Je vous renvoie, pour ceux que ça intéresse et qui auront lu ce message, au livre de Christian Laval : Foucault, Bourdieu et la question néolibérale.

Pavé César 

Dommage qu'on en revienne toujours à vouloir faire de la transition une affaire de bonne volonté individuelle... alors que le problème est ailleurs! 


Pourquoi pas utiliser ces techniques pour inciter les gens à utiliser les poubelles dans les lieux publics, à consommer moins d'eau...etc. A la limite...


Mais quel sens ça a si on continue de trouver des grandes surfaces remplies de produits écologiquement nocifs, qui polluent lors de leur production produisent des tonnes de déchets, utilisent des ressources limitées??? Comment demander aux individus de "bien"agir pour l'environnement quand il est quasi impossible de trouver de la nourriture produite localement, et de manière propre? 


C'est tout le système qui est à revoir, pas seulement les comportements individuels. 

Il nous faut réapprendre à se passer de certaines choses (par exemple plus de tomates en hiver, arrêter d'acheter des vêtements à chaque période de soldes...), et empêcher certains cycles. Saviez-vous que les smartphones sont changés environs tous les 18 mois??? Et pas forcément parce qu'ils sont en fin de vie. Et leur fabrication a coûté la vie à des millions de personnes, détruit des régions entières pour l'extraction de minerais, crée une économie basée sur une forme d'esclavage... Chaque année ce sont 95 milliards de vêtements qui sont fabriqués, est-ce vraiment indispensable?


Alors c'est bien d'inciter les gens au tri, mais si on continue de consommer presque 2 planètes par an, ça ne sert à rien!

Le nudge ressemble donc bien plus à un Kludge quoi !

Un pas de plus vers la mort de la politique.

L'encéphalogramme plat n'est plus loin.

Encore et toujours cette rassurante idée de "transition écologique" et ces enfumages de "nudges" qui visent à pointer la responsabilité individuelle dans le désastre en cours! Ridicule et inutile !

Le citoyen c'est la  tapette à mouche et les multinationales du capitalisme et de la finance les bombes atomiques !

"L'humanité disparaîtra , bon débarras" mais en attendant un peu de sérieux !

"On essaie de développer des interventions pour inciter les consommateurs à prendre en compte dans leur choix le niveau de réparabilité "


Mais bien sûr ! La voilà la solution ! moi qui aspirais à un monde où l'on ne nous proposerait plus systématiquement de la -disons le - merde qui se transforme en moins de deux en déchet polluant !

arffff .....

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