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Le jour où je suis entré dans le collimateur de Marine Le Pen

Vers la fin de la campagne du premier tour, le FN a découvert son ennemi privilégié. Surprise: c'est moi.

Derniers commentaires

lol
J'ai tout de suite pensé a vous Daniel [schnei²derman :p] en voyant cet article du figaro d'aujourd'hui. Attention actualité brulante :

Pippa Middleton fait du velib'

allez on relance la polémique ? xD
Le 4X4 est un rêve d'ancien pauvre.
Oui , le velib concerne les habitants du centre ville.Assez grande ville.Ville ou le centre est habiter par la bourgeoisie.
Oui , tout cela est vrai.

C'est ainsi.La bourgeoisie fait gerber tout le monde.La bourgeoisie se fait gerber elle même.Et même quand elle velib' , macrobiote , vote la ou il faut , donne ( pas trop quand même ) , etc....C'est la gerbe , la bourgeoisie.

Faite nous plutot un reportage sur le lycée de marine le pen , sa maison , ses voitures , son mode de vie ( loft , bio , assez bobo tout ça...)

cordialement
Ce qui est contestable dans la pratique du Vélib, c'est la contre partie alouée à JC Decaux (afficheur pollueur qui brunch au Fouquet's le 6 mai 2007).
En contrepartie de l’implantation de 20.600 vélos en libre-service (VLS) et du versement d’une redevance annuelle de 3,5 millions d’euros à la ville, l’afficheur a obtenu l’exploitation de 1.628 panneaux publicitaires.
voir ici :
http://antipub.org/spip.php?article77
Je trouve dommage de privilegier des debats entre personnes qui finalement n'ont rien a se dire.
J'ai trouve Todd tres nerveux, alors que ses analyses sont extremement interessantes.
Et c'est cela : Todd etait dans une analyse scientifique et il eut fallu lui opposer un
scientifique qui fait une analyse differente.

Car, meme si on adhere completement a l'analyse de Todd, il est quand meme important de
savoir, comprendre pourquoi une partie non negligable de la population francaise (et pas seulement
celle qui vote FN) adhere au discours FN. Et que veulent ils en faire. Comment est le paradis FN ?

Toutes ces questions pour lesquelles il faut faire d'autres emissions, presto.
Hou lala !!! Attention aux mots que vous prononcez Albert !
Vous savez bien qu'en France, il y a des mots interdits, que l'on n'a pas le droit de prononcer ... sous peine d'être suspect, raciste, anti-républicain !
Des mots comme musulman, barbu, islam, etc ...
Pourquoi ? vous prefereriez qu'ASI invite toute les semaines Melanchon, et le facteur ?
ASI respecte tous ses abonnés, et donc invite tout le monde, que vous soyez d'accord, ou pas ...
Salut à tou.te.s

Daniel, franchement je ne comprends pas le ton de cette chronique. Bien sûr qu'il existe des fractures spatiales. Bien sûr que les différentes moyens de transport sont socialement connotés. Je ne comprends pas pourquoi vous dites qu'il y "aurait" une France du vélib. On peut le dire à l'indicatif : oui, bien sûr, parmi les usagers du TGV, il y a certaines classes sociales nettement surreprésentées, d'autres classes sociales nettement sous-représentées. Pareil pour le vélib : c'est un moyen de transport qui est particulièrement destiné à ceux qui habitent en ville, et habiter en ville, aujourd'hui, est socialement connoté (à plus forte raison pour ce qui est de Paris). Tendanciellement, les ouvriers et employés sont sous-représentés à Paris, et les cadres y sont sur-représentés.

Bref je trouve ça bizarre. Je pensais que tout le monde avait compris depuis belle lurette que le vélib' est un symbole social fort (et je continue de me demander si vous n'avez pas un peu fait le "faux naïf" dans votre chronique et sur le tableau), et que ça, en tant que tel, c'est quelque chose à prendre au sérieux quand on prétend contribuer à intelligibiliser les choses.

Donc il me semble dommage d'ironiser pendant les trois quarts de votre chronique là-dessus. Y a pas de quoi rire. Contre les fachos, l'ironie à deux balles, sans même parler du fait que ça peut donner l'impression d'un chouia de suffisance, c'est rarement efficace je pense.

Bon vous me direz il y a sans doute peu de fachos qui regardent vos émissions ou qui lisent vos chroniques. Mais c'est pas une raison. Il peut y en avoir quand même. Et puis même, c'est pas parce qu'on est entre nous que c'est forcément une bonne idée de ricaner sur des sujets pourtant sérieux.

A votre décharge, je reconnais que trouver tous les jours un truc intéressant à dire, ça doit pas forcément être facile.

Allez, si vous invitez prochainement certains des excellents chercheurs (sociologues, géographes) qui travaillent sur les phénomènes de ségrégation spatiale en France, je vous pardonne :-) :-).
A propos de la manière de prononcer les patronymes :
Vous avez sûrement remarqué que beaucoup d'adversaires de François Mitterrand se faisaient un plaisir de prononcer son nom "Mitran" ("Mitterrand" sonnant sans doute trop noblement).
D'ailleurs, dans l'édition de ce jour de "A votre écoute, coûte que coûte", sur France Inter, l'horrible Margarete de Beaulieu se fait un plaisir de prononcer "Mitran". Dans la foulée, elle cite Badinter (vous savez, ce ministre, probablement issu de la diaspora cosmopolite, qui supprima la peine de mort) en prononçant son nom à l'allemande ("Badinnter").
Je vous recommande d'ailleurs l'émission d'aujourd'hui, La femme dont la fille avait peur d'aller à l'école. Mitran et Badinnter entrent en scène vers 7mn35s.
Quelqu'un arrive à se connecter sur Mediapart ?
je suis énervé, j'aime pas les bobos, mais je suis pas du f.n, ils reprennent tout à leur comptes, les bobos c'est à moi, ça devient lourd, par exemple, à cause d'eux, ils font augmenté les loyers quand ils débarquent, dégager les pov' gens, place au bobos......, je vous l'ais dis, le sujet bobos, on touche pas, le f.n aller chasser ailleurs.
cette cruche de marine a l'image d'epynal facile ,vous n'allez pas prendre la mouche !!elle est comme le dit si bien Todd un épiphénoméne dans la campagne ;elle est comdamnée à une victoire qui ne lui sert à rien .un groupe parlementaire isolé . pauvre pestiférée tampis pour eux ils n'aiment personne
Allez, un petit tour au Trocadéro...

youtube.com/watch?v=yrrcOB8yYUE

Ce qui est "funny" c'est que les photos choisies dans la presse de ce soir évite soigneusement le cadrage plein pot de la Tour Eiffel
entre les deux bâtiments du Troca... Et c'est pas Paris-Plage dont on n'a pas fini de rigoler.
Je pense qu'il n'y a aucune honte à aller à "Paris-plage". Dans mon quartier, en tout cas, et contre toute apparence, ce n'est pas exclusivement le "lieu-dit-des-bobos". Sur les quais qui longent le canal, on peut voir des enfants heureux de sautiller par grande chaleur (ou pas) sous des vaporisateurs géants et s'exercer à des sports nautiques ; des adultes qui "guinchent" joyeusement et sans complexe. C'est une agréable promenade où l'on rencontre toutes sortes de "vrais gens". Et c'est sans doute l'occasion pour beaucoup d'avoir le sentiment de "partir en vacances".
J'ai un mini-conte familial bébête pour qu'on comprenne ce que représente le bobo aux yeux de certains (moi je n'arrive pas à traiter quelqu'un de bobo).

La femme de ménage, du lundi au vendredi, balaye bien partout et à la fin met la poussière sous le tapis de l'entrée, c'est l'heure, Madame.
Le dimanche matin, Monsieur, homme moderne, passe l'aspirateur en grand (comme sur le livre de D.Abiker). Il sait que sous le tapis de l'entrée, il trouve un tas, il se doute pourquoi, mais lâche et fatigué, il aspire, cela ne lui demande pas d'effort en plus de toutes les façons.
Mais la petite fille a tout vu, tout compris. On lui fait tellement la leçon à elle, qu'elle ne peut se retenir et va dire à sa maman que la femme de ménage (avec qui elle mange tous les mercredi midi en rigolant comme avec une copine) met la poussière sous le tapis.
La mère dit "mais non voyons" et s'inquiète de la santé mentale de sa fille (je devrais l'emmener chez le psy..), "ton père l'aurait vu et me l'aurait dit" (je vais pas lui en parler il est débordé de boulot et a autre chose à penser avec son balai d'essuie-glace cassé...), et elle est gentille la femme de ménage, la pauvre.

Le status quo brisé n'arrange personne, ça va être le bazar pour dénouer le truc, mais la petite fille va pas lâcher l'affaire.

Le bobo c'est le père.
Le FN c'est la petite fille.
La femme de ménage, c'est le "pauvre", "l'immigré" ou "le défavorisé", enfin un qui permet de se déculpabiliser en étant gentil avec. Pas par sympathie, uniquement parce que c'est l'ordre des choses [s]dans la classification périodique des éléments[/s], la tradition (l'acceptation de la charité des dames patronnesses est assise sur l'esprit de classe, bien que ces dames soit parfois de l'humanité pure et admirable d'abnégation).
La mère ne voit rien car elle n'agit jamais comme aucun des trois autres. Ça ressemble à du déni, mais c'en est pas tout à fait.
la seule fracture que je connaisse est culturelle. les maires de communes ont éradiquéla richesse et l'offre culturelle. dans les campagnes c'est la télé qui régne en maitre avec heureusement internet qui vient faire le contre pouvoir .
dans le var la droite a intelligemment tout controlé en terme d'offre culturelle il n' ya qu'à voir l'offre théatre ou chanson c'est une honte !!
mais cette fracture personne en parle chez nous la commune aide l'église c'est l'offre la plus soutenue !!
Quelle est la différence entre Elisabeth Levy et les extrémistes de l'association Riposte Laïque qui organisent des manifestations "saucissons pinard" à la Goutte d'Or ?

Je n'en vois pas.

Si en fait, Elisabeth Levy n'assume pas sa détestation "des Zarrabes", "des Muzzulmans" et de "Lissllam" contrairement à Riposte Laïque.

RIPOSTE LAÏQUE : VERS L'EXTRÊME-DROITE, ENCORE

SEMIR
Wouaouh! Les asinautes découvrent enfin leur point commun !
Ils appartiennent à la « nouvelle petite bourgeoisie » !

Mais grâce à la bleue Marine les voilà rebaptisés « bobos ». Mot qui ne veut absolument plus rien dire (au début ça désignait, en France, la "faune" de la butte Montmartre de l'après deuxième guerre mondiale, puis de Saint-Germain-des-Près, la « vie d'artiste » du fils de bourgeois en goguette jouissant du surplus de la plus-value (Michel Clouscard)). Comme « jeune », « immigré », « banlieusard », il fait partie de la novlangue euphémisante qu'affectionne le FN (mais pas que, la sociologie des chiens de garde aussi). Quelle similitude entre le "jeune" bourgeois de Neuilly et le "jeune" prolo des Minguettes ? Entre l'"immigré" du Golfe persique fréquentant nos grandes universités et l'"immigré" d'Afrique clandestin ? Et même entre l'immigré appartenant à une caste importante dans son village africain et celui faisant partie de sa " clientèle" (d'où l'étonnement des naïfs face à l'« immigré  qui adhère au FN » ?
Cette euphémisation vise bien la négation des rapports de classes.

Le FN, qui a pour principale "clientèle" la « petite bourgeoisie traditionnelle » ("petits" commerçants, artisans, "petits" agriculteurs, "petits" chefs d'entreprise), ne peut pas en "traiter" les membres de petits bourgeois, ce qui les assimilerait alors à des catégories à image péjorative (ce sera donc « les bons ou vrais Français »). Le FN n'a aucun intérêt non plus à s'aliéner à priori la "classe moyenne", catégorie de sociologie statistique fourre-tout représentant la majorité de la population. Aussi, à l'instar des autres vocables de la LQR, « bobos » permet de situer un ensemble de comportements archétypiques attribués à un mode de vie mi-bourgeois (économiquement), mi-bohème (en terme de mœurs), représentatif de l'expression libérale-libertaire vécue comme l'idéologie dominante dans la société depuis les années 90 selon la vision d'extrême droite. Vision que l'on retrouve chez Reginald, le peut-être seul ouvrier ayant fréquenté @si, qui avait été "sélectionné" pour l'émission la Ligne j@une du 23/12/2009 et s'était révélé être d'extrême-droite : « être à gauche, c'est être journaliste », « Judith, c'est l'intelligentsia », mais qui trouvait « Mélenchon très bon ».
On peut mettre en regard l'analyse de gauche bourdieusienne proche de la nomenclature marxiste désignant la « petite-bourgeoisie nouvelle » à travers ses pratiques de distinction.

Quelle curiosité alors que de voir les @sinautes, Judith en tête, revendiquer cette appellation de « bobos » (bobotes ?) et même d'en dessiner les contours pratiques, jusqu'à la caricature. Ben, c'est vrai, ce n'est pas parce que Bleuemarine dit qu'il pleut, qu'on va dire qu'il fait beau.
« La définition que je donne correspond à l'usage qui est fait dans le "milieu" que je fréquente - puisqu'on me renvoie si souvent à la tête que je suis une "bobo" : mon explication "de l'intérieur" du milieu me paraît avoir l'intérêt d'un témoignage in situ. Je pense qu'un mot se définit par l'usage qui en est fait. Le milieu que je fréquente étant composé de parisiens qui roulent en Vélib, prennent le RER et des brunches (dans la définition d'usage que j'en ai donnée), je pense que ça donne un aperçu un peu plus nuancé de cette fameuse catégorie sociale qu'il est devenu tellement à la mode de détester (au lieu de s'en prendre aux vrais dominants, comme vous le faisiez très justement remarquer). (…) Les vertus en sont globalement l'augmentation de la jouissance de vivre, et l'amélioration de la transindividuation, pour causer comme Stiegler. Ça ne coûte rien (on brunche fort aisément de paquets de chips, de jambon bon marché et d'un coup de pinard pas cher). Ça s'appelle "brunch" et non pas déjeuner parce qu'on ne dresse pas la table (faut pas déconner : c'est dimanche), et qu'on s'installe donc n'importe comment et qu'on bouffe dans l'ordre qu'on veut le sucré, le salé et le reste. » (Judith). Faut pas confondre l'apéro saucisson du plouc avec l'apéro bobo du dimanche. Le sucré-salé, ça distingue.

Grâce à la Marine, la nouvelle petite bourgeoisie formalise son identité de classe. Mise sur la défensive, « cette fameuse catégorie sociale qu'il est devenu tellement à la mode de détester », est amenée à se définir, donc à se reconnaître (« Et on fait partie de la même catégorie de bobos » Delphes) : « Je propose donc ma définition positive du bobo : personne de catégorie socio-professionnelle qualifiée d'"intellectuelle" (enseignants, journalistes, artistes, etc.) qui habite à Paris. » (Delphes) Ce qui est bien la définition de la nouvelle petite bourgeoisie (mais pas qu'à Paris, même si pour Delphes y a doute : « Peut-être existe-t-il dans les grandes villes de province, mais il est moins visible, car présent en moins grand nombre. »).

La propension à penser que la généralisation de son mode de vie est l'avenir idéal de l'humanité est la caractéristique idéologique de la NPB: elle a vocation à l'universalisation.
« Je pense à une belle utopie : un monde peuplé de bobos ! ;-) Un monde où tout le monde gagnerait un salaire correct équivalent, aurait accès à une culture riche et variée, et réfléchirait sereinement à comment vivre au mieux ensemble. Ça ressemble à du communisme tout ça. Un beau communisme, sans dictature. » (Delphes) À ne pas confondre avec l'odieuse dictature (des ploucs) du prolétariat, évidemment.
« Le but, serait que nous soyons tous des bobos circulant en vélib, que nous puissions nous loger à des prix abordables, vivre et travailler là où on a choisi de le faire. Ne jamais faire trois heures de trajet par jour. Oui, je sais, je rêve. » (Gavroche)

Ainsi, consciente d'elle-même, la classe petite bourgeoise (nouvelle ! Pas les « fachos » de la petite bourgeoisie traditionnelle), devient le rempart contre la lepénisation des esprits: « si l'on avait étendu cette pratique conviviale et gratuite à l'ensemble du territoire, la face du vote Le Pen sans doute en eût été changée. » (Judith) Et le Mélenchon qui se tue à vouloir mobiliser la classe ouvrière par de grands discours, alors qu'il lui suffirait d'organiser des « brunchs » ! Avec le retour des socialistes et de Djack Lang, Claude Sicre va reprendre du poil de la bête (bien que depuis 1991, ça n'a pas l'air d'avoir enrayé la "montée" du FHaine).

Mais il ne faut pas se tromper de définition. « Quand Marine Lepen parle de brunch, je suis certaine qu'elle pense aux brunchs pris par les bobos parisiens sans enfant, qui se lèvent vers 12-13h le dimanche, et qui peuplent les terrasses du canal St-Martin et de la rue Montorgueil (pas très loin de la rue Saint-Denis d'ailleurs, damned !). » (Delphes). Ben non, Delphes. Quand elle parle de brunchs, c'est à toi qu'elle pense. Et pour mobiliser ses troupes pour la guerre qui arrive, mieux vaut que l'ennemi soit clairement identifiable.
Elle ne manquera certainement pas de vous remercier d'y contribuer. Car son but n'étant pas de mettre à bas le grand patronat dont elle est la servante, elle saura, elle, faire valoir que «prédisposée, du fait de sa double opposition aux classes populaires et aux classes dominantes, à servir le maintien de l'ordre moral, culturel et politique» (P. Bourdieu) la NPB est l'ennemi du "peuple" "vrai", pas du « simili ».
Ce qui m'emmerde bougrement, parce que, à mon corps défendant, j'en suis !
En tout cas DS ne pensait certainement pas si bien dire : «  Le jour où je suis entré dans le collimateur de Marine Le Pen »... Bien que pour les "bobos", ça ne date pas d'aujourd'hui.
Je ne crois pas que pour le FN le bobo soit l'ennemi.
Il faut savoir la représentation que les non bobos se font des bobos pour comprendre. Or le FN s'inscrit dans cette représentation pour dire quelque chose à cet électorat.

Le bobo pour le FN est l'idiot utile terriblement agaçant, le type contradictoire, qui prone le partage et la tolérance, et qui dans sa pratique fait le contraire sans s'en rendre compte ou en faisant semblant de ne pas savoir.

Face à justement un électorat non tertiaire traditionnel ceux qui majoritairement comme le disait quelqu'un plus haut, si je caricature, savent, bricoler, pêcher, jardiner, chasser, et donc participent à l'économie et la production de premier ordre, celle qui est directe et concrete (agriculteurs, artisans, à la limite petits commerçants), le bobo est la catégorie moins utile car à l'activité moins concrète, mais qui domine le discours dans les médias. Qui globalement manque de bon sens, préfère le beau, l'inutile, le cher, au fonctionnel, à l'utile, et à la débrouille. Et qui dans l'idée ne sait rien faire de concret de ses dix doigts.

C'est la caricature d'une fracture entre deux mondes. Les travailleurs légitimes qui produisent ce dont tout le monde a besoin, les autres qui produisent ce qu'une minorité pense avoir besoin.

Je m'étonne en vous lisant tous ici, que peu comprennent la logique de cette critique, et que la plupart cherche très loin une explication et une justification qui confine à la dissonance cognitive.

J'ai moi même des traits tout à fait bobo, et je fais mon autocritique, en cotoyant aussi des gens qui ne le sont pas. De fait je suis confronté à cette réalité, que dans notre monde actuel, et principalement dans les centres villes, il y a beaucoup de gens qui sont formés à des métiers intellectuels qui si notre système s'écroulait serait en très faible capacité de survivre (ce qui est mon cas, et j'apprends à changer cela), car ils ne savent rien de ce qui est réellement essentiel et concret, et qui ont donc parfois une vision du monde qui peut paraître quelque peu détournée du concret.

En allant chercher un peu plus loin moi aussi, on peut dire qu'il y a bien sur une dimension traditionnellement gauche/droite, entre le bobo et l'antibobo.
Tout simplement le bobo compte sur le système et la collectivité pour garantir sa survie, l'antibobo compte sur lui même.
Il y a donc du côté de l'antibobo une référence éventuelle à l'idée de responsabilité individuelle qui n'existe pas chez le bobo.
Le bobo profite en effet du travail des autres, via un système monétaire qui accorde plus au bobo qu'à l'antibobo. Alors que la nécessité du travail du bobo pour l'antibobo parait moindre, et l'est souvent objectivement, comme par exemple quand un artiste contemporain, gagne plus qu'un agriculteur, et se permet du haut de sa totale incompréhension des rapports de production, de moraliser tous les autres.

Il faut comprendre ici qu'il y a une injustice perçue, et une domination médiatique visible. C'est là dessus que va jouer le FN, car cette domination est visible. Alors que la vraie domination celle des vrais dominants (les financiers), n'est pas clairement identifiée, surtout pas médiatiquement. Il est plus facile de parler d'une domination visible qu'une invisible.

Le bobo est donc l'idiot utile, à la fois du capital, et à la fois de sa critique, parce qu'il est en première ligne (les médias), on le voit lui, et pas les autres. Le bobo en somme est le sbire du capital. Voilà toute la logique de la critique du bobo.
ça fait plus de quinze ans que je vis en zone rurale. Jamais entendu personne s'en prendre aux bobos : les ennemis, c'est la bureaucratie, et les magouilles.

Pour ce qui est de la bureaucratie, elle pèse sur les pauvres et les précaires, c'est à dire sur les petits agriculteurs, sur les ouvriers/employés intermittents du "spectacle" de l'économie aussi bien que les "socio-cul" tout aussi intermittents, (ici, BTP, tourisme, agriculture, médico-social), sur tous les atypiques, les pas-inclus, les retraité(e)s à décote, les mal logés à qui on refuse l'autorisation de planter leur yourte, les mal-répertoriés... et son poids est de plus en plus écrasant. Ce sont hélas les fonctionnaires qui sont aux premières loges. C'est le piège où ils se sont laissé enfermer : être à la fois des victimes de la folie bureaucratique, et sa courroie de transmission.

Quant aux magouilles, la figure type c'est le carriériste-clientéliste de la politique, prêt à tous les bidouillages pour garder son poste. Et, secondairement, le voisin qui bricole entre chômage, maladie, et travail au noir. Quant on est soi-même sans arrêt sur le fil à tenter de déjouer les pièges de la bureaucratie, ça relève d'un mécanisme de clivage/projection qui évite, temporairement, de se sentir trop moche. Parce que c'est tout de même drôlement humiliant d'être obligé de faire des contorsions pour obtenir de quoi survivre.

De bobos, dans tout ça, pas question : en vérité je crois que la seule définition opérante qu'on pourrait donner des bobos, c'est "ceux qui pensent que les bobos existent et intéressent les autres". Ce qui leur évite au passage de les regarder, ces "autres", et de voir ce qui les préoccupe vraiment.
Normal le bobo est une figure du centre ville, il n'a pas cours ailleurs.
@ lullushu

C'est difficile de répondre à une réponse qui commence par une négation alors qu'elle ne me semble pas si contradictoire avec l'énoncé d'origine et apporte au contraire un éclairage complémentaire intéressant. Mais tentons.
Il me semble que tu n'as pas totalement saisi le sens de ma contribution qui propose de pousser la parodie jusqu'à l'absurde (du moins espérons-le) de ce qu'à évoqué en moi la lecture du forum. Par l'absurde ne voulant pas dire ne reposant pas sur des éléments formels.

Ce qui me gêne dans ton texte c'est que tu sembles supposer que « l'ennemi » du FN serait le grand capital (« vrais dominants (les financiers) ») justifiant « toute la logique de la critique du bobo » en tant qu'« idiot utile, à la fois du capital, et à la fois de sa critique ». Le FN utilisant d'après toi le fait qu'« il est plus facile de parler d'une domination visible que d'une invisible » à sa cible électorale (« un électorat non tertiaire traditionnel »), réduisant alors la « fracture entre deux mondes » à « par exemple quand un artiste contemporain, gagne plus qu'un agriculteur, et se permet du haut de sa totale incompréhension des rapports de production, de moraliser tous les autres », ce que l'« antibobo » perçoit comme une « injustice ». Cela revient à dire que le FN utiliserait la visibilité de l'« idiot utile » pour manipuler un électorat vivant une situation d'injustice, dans le but de prendre le pouvoir pour s'opposer au grand capital. Tu me diras si je me trompe.
Il me semble que tu mélanges deux dimensions qui dans le vécu sont en effet mélangées mais qu'il convient de distinguer pour savoir de quoi on parle au risque d'une « dissonance cognitive ».

Le FN, en effet, "prétend" bien s'attaquer aux financiers et aux technocraties du nouvel ordre mondial. Sauf qu'en réalité il en est le serviteur et ce discours n'est que tromperie pour gogos.
Mais il désigne aussi comme "ennemi" « la dictature de la petite bourgeoisie ». Lis le lien que j'ai mis sur le bouquin de Renaud Camus, idéologue du FN (la référence au site « égalité et réconciliation » de Soral situe explicitement l'origine): « D’abord, la petite bourgeoisie nous impose une dictature parce qu’elle prétend parfaitement coïncider avec la société, ses attentes, ses aspirations. Parce qu’elle est en train de devenir la classe unique. Parce que tout ce qui n’est pas conforme au modèle qu’elle prétend incarner, tout ce qui oppose une résistance à sa façon de penser ne peut même pas être envisagé ni discuté et par retour la rend elle-même indiscutable. (…) Sa force vient du fait qu’elle n’est pas directement palpable, visible. Elle agit en douce, l’air de rien. Elle n’a pas besoin des "défroques officielles du pouvoir" ni des "oripeaux de la dictature" car elle installe insidieusement en chacun de nous un tyran. (…) Il faut donc d’urgence commencer par trouver ce qu’il convient de faire pour chasser l’affreux petit diable qui s’installe en chacun de nous. »
Il n'est donc pas usurpé de mettre en scène la « guerre » entre la petite-bourgeoisie traditionnelle et la nouvelle petite-bourgeoisie (« bobos »). Cela n'est en rien incompatible, au contraire, avec la désignation de la NPB comme idiot utile dans le sens que tu dis.

Mais venons-en à l'élément intéressant de ta contribution: « la fracture entre deux mondes ».
Il n'y a nul besoin de l'argument de « visibilité » (infirmé par la représentation de Renaud Camus) pour que le FN (l'UMP aussi) en fasse le support de sa propagande. Le ressenti de la PBT (petite-bourgeoisie traditionnelle) que tu décris est tout à fait juste. J'ajouterais néanmoins à ta description de la NPB (nouvelle petite-bourgeoise) qui s'impose à elle une dimension tout aussi importante que la « domination médiatique », « l'inutilité », le « recours à l'abstraction », la « faible capacité à survivre », le fait de « profiter du travail des autres » ou la « contradiction entre la morale prônée et la pratique », et qui en constitue l'utilité "fonctionnelle" pour la bourgeoisie (ou le capital): à savoir sa fonction d'encadrement idéologique (médias, intellectuels), culturel (artistes, animateurs socio-culturels), éducatif (enseignants), sanitaire et social (professions de santé, travailleurs sociaux, agents de l'insertion et de l'emploi), judiciaire (professionnels de justice), administratif (fonctionnaires des administrations avec lesquelles ils ont affaire) et économique (cadres commerciaux d'entreprises avec lesquels ils sont en rapport). Toutes professions exerçant le contrôle social et la normalisation auxquels sont confrontés leur vie durant les petits commerçants, les artisans, les petits agriculteurs et petits chefs d'entreprise (au même titre que les ouvriers et petits employés). C'est la base de la domination concrète ressentie sur laquelle se superposent en la renforçant les modes de vie et postures, réels et fantasmés, attribués à la NPB. C'est une omission importante, tu en conviendras.

Par contre, les éléments par lesquels tu décris la PBT sont insuffisants. Les oppositions manuel / intellectuel, concret / abstrait, responsabilité / irresponsabilité ne sont plus aussi pertinentes que par le passé. Même si elles restent prégnantes dans l'imaginaire entretenu de la PBT. « L'artiste contemporain qui gagne plus que l'agriculteur » relève du cliché. D'abord parce la majorité de la NPB ne gagne pas de haut salaires et est plutôt en voie de paupérisation par la précarisation. Par ailleurs, l'essor programmé du « bricolage et jardinage » lié à la maison individuelle les rend de plus en plus "manuels" (à noter la sensibilisation forte des femmes à ces pratiques). Ensuite parce que les "petits" agriculteurs, commerçants, artisans et chefs d'entreprise, sont, eux, en voie de disparition et se retrouvent de plus en plus salariés de plus importantes structures. L'agriculteur "moyen" d'aujourd'hui gagne plus (si l'on ne prend pas en compte le temps de travail) que le professeur de secondaire ou la plupart des intermittents du spectacle et est, comme l'ouvrier, plus un servant des machines qu'un réel manuel.
Par ailleurs, l'informatisation oblige les PBT à la pratique des mêmes outils (abstraits) que les agents de la NPB: gestion d'exploitation ou de commerce par ordinateur, traitement des cultures par tracteurs dirigés par satellites et GPS autant sur les coteaux de l'Ariège que dans les grandes plaines du Bassin parisien, gestion des troupeaux de bêtes "pucées" dans les montagnes alpines ou pyrénéennes (ça arrive !), cycles et variétés de cultures déterminés scientifiquement à partir des coopératives et des ingénieurs agricoles, information et formation en coopérative agricole des agriculteurs à la compréhension des circuits de commercialisation et de distribution et des mouvements boursiers qui conditionnent le prix de vente de leurs produits en plus de leur intégration dans le tourisme "paysagé" des arrière-pays, etc.. Leur dépendance aux politiques européennes et à ces techniques de production et de gestion de plus en plus grande fait d'eux des quasi salariés des coopératives ou des grandes surfaces commerciales, même si sous divers statuts faisant accroire à leur indépendance (sous-traitance, auto entrepreneur, etc.). (À noter là aussi la place des "femmes de" dans cette gestion des entreprises et donc de l'accès des familles par leur biais au web et ainsi à d'autres sources d'information même si "monsieur" "en reste" au Midi Libre et au foot sur Canal+).

Aussi, l'inégalité sur ce plan est clairement estompée aujourd'hui et se réduit de plus en plus vite, et la complexité de la mondialisation est autant appréhendée par les uns que par les autres.
C'est pourquoi la « fracture entre deux mondes » n'est-elle plus entretenue (tu as entièrement raison sur ce point) que par la manipulation des fantasmes issus du temps ancien concrétisant une opposition idéologique dont seul l'establishment a intérêt en exacerbant la division des exploités.
C'est en ce sens que la revendication du mode de vie « bobo » est un anachronisme (dont j'ai voulu montrer l'absurdité par ma parodie) qui fait le jeu des partis libéraux (du PS à la "nouvelle" droite). Ici la notion d'idiot utile du boboïsme a sa pertinence. Mais l'homogénéisation des modes de vie (masquée par les crispations idéologiques qui font s'opposer de pseudo différences culturelles: l'apéro saucisson au brunch, le foot au théâtre, etc.) ne doit pas masquer les fonctions de classe. Là, la notion d'« idiot utile » ne me paraît plus pertinente.

Si j'en faisais une présentation sous forme ironique dans ma première contribution, l'urgence de la prise de conscience par la nouvelle petite-bourgeoisie de sa fonction de classe, que j'ai souvent développée dans ce forum, me paraît d'autant plus nécessaire que la précarisation accélérée de cette catégorie (certains prétendent même à la lumpen-prolétarisation, le petit-bourgeois ne se refuse rien) renforce ses illusions d'un "peuple" homogène propices à toutes les impasses, alors que la convergence éclairée entre les catégories moyennes et les catégories ouvrière et employé (à distinguer elles aussi) n'a jamais été aussi impérative qu'aujourd'hui face à l'offensive libérale.
Peut-être que la revendication "boboïste" (dont le forum @si est peut-être le précurseur) peut être le creuset de cette prise de conscience, si elle ne s'enferme pas dans une suffisance et une morgue (inconsciente, c'est là le problème de l'illusion petite-bourgeoise sur elle-même) rebutant les membres des autres catégories sociales les mieux disposés. Le paradoxe étant que cette suffisance est justement la caractéristique du « bobo » tel que les libéraux ont intérêt à en promouvoir l'image. (Je démens formellement que « le bobo est une figure du centre ville, il n'a pas cours ailleurs »: voir les villages du sud et du centre de la France "envahis" par les "néo-ruraux", avant on disait "baba-cools", et les "estrangers" des pays nordiques, villages où d'ailleurs Mélenchon et Eva Joly font leurs meilleurs scores, et selon la proportion d'« envahisseurs », la grosseur du village et son implantation géographique, le FN aussi). Dur, dur.
Beaucoup de choses, des points d'accords d'un côté, je ne dis pas quelque chose de différents souvent. Des points d'incompréhension à propos de nuances sur des détails qui fait que je ne comprend pas bien où tu veux en venir précisément.

Il me semble que tu n'as pas totalement saisi le sens de ma contribution qui propose de pousser la parodie jusqu'à l'absurde (du moins espérons-le) de ce qu'à évoqué en moi la lecture du forum. Par l'absurde ne voulant pas dire ne reposant pas sur des éléments formels.


C'est possible.

Ce qui me gêne dans ton texte c'est que tu sembles supposer que « l'ennemi » du FN serait le grand capital (« vrais dominants (les financiers) ») justifiant « toute la logique de la critique du bobo » en tant qu'« idiot utile, à la fois du capital, et à la fois de sa critique ».


Ennemi déclaré, je ne me fie qu'aux discours, et je ne suis pas télépathe et je refuse de l'être que ce soit pour le FN ou tout autre parti, sans être totalement naïf. De plus je ne parle pas totalement de la réalité (je n'ai pas de bases pour la connaître précisément) mais de la perception qui peut en être faite, seulement les traits caractéristiques du bobo correspondent à une caricature de personnes que tout le monde connait, et qui ont une certaine tendance à l'hypocrisie et aux bons sentiments narcissiques

Cela revient à dire que le FN utiliserait la visibilité de l'« idiot utile » pour manipuler un électorat vivant une situation d'injustice, dans le but de prendre le pouvoir pour s'opposer au grand capital. Tu me diras si je me trompe.


Le bobo est souvent le journaliste dans la bouche de Marine Le Pen, ce qualificatif a pour but principal de désigner l'inconséquence de son interlocuteur. C'est la même technique que celle de Mélenchon en fait, mais pas avec les mêmes car l'électorat n'est pas le même.
La réalité de l'injustice perçue quel que soit l'électorat c'est un défaut de représentation. Je crois que le peuple ne se sent pas représenté que ce soit par les médias ou les politiques. C'est le cas de l'électorat de Marine Le Pen, et de Mélenchon. Le bobo aujourd'hui permet d'englober, et plus encore ce que son père appelait l'establishment en gros, c'est la culture dominante, parce qu'elle est perçue comme dominante.


Le FN, en effet, "prétend" bien s'attaquer aux financiers et aux technocraties du nouvel ordre mondial. Sauf qu'en réalité il en est le serviteur et ce discours n'est que tromperie pour gogos.


Peut-être, mais ce n'est pas mon propos.

Par contre, les éléments par lesquels tu décris la PBT sont insuffisants. Les oppositions manuel / intellectuel, concret / abstrait, responsabilité / irresponsabilité ne sont plus aussi pertinentes que par le passé.


Bien sur, mais je n'ai pas cherché à faire une description précise et exhaustive du bobo, simplement de mettre sur le point que beaucoup ne semble pas comprendre ici.

Même si elles restent prégnantes dans l'imaginaire entretenu de la PBT.


Il fallait le comprendre dans ce sens.


« L'artiste contemporain qui gagne plus que l'agriculteur » relève du cliché.


Oui et non. D'abord ça a valeur d'exemple. Ensuite je pense qu'une grande partie de la population ne prend connaissance des opinions d'un bobo que quand il les exprime dans les médias. C'est le cas des artistes en général.


D'abord pace quela majorité de la NPB ne gagne pas de haut salaires et est plutôt en voie de paupérisation par la précarisation. Par ailleurs, l'essor programmé du « bricolage et jardinage » lié à la maison individuelle les rend de plus en plus "manuels" (à noter la sensibilisation forte des femmes à ces pratiques).


Nous n'avons donc pas la même définition des bobos. A mon sens un bobo gagne au moins confortablement sa vie par définition.
Quant à l'essor du bricolage et du jardinage vous me l'apprenez, je ne l'ai pas constaté personnellement.

C'est pourquoi la « fracture entre deux mondes » n'est-elle plus entretenue (tu as entièrement raison sur ce point) que par la manipulation des fantasmes issus du temps ancien concrétisant une opposition idéologique dont seul l'establishment a intérêt en exacerbant la division des exploités.


La manipulation des fantasmes issus du temps anciens nous sommes d'accord, mais l'opposition idéologique, elle, est réelle et ne repose pas que sur cela. Les thématiques liées à l'immigration ainsi qu'à la mondialisation ne sont pas appréciées de la même façon.

Cela dit, la catégorie bobo participe à une volonté de distinction sociale qui se joue par la consommation. Quand je faisais mes études j'avais une théorie représentée par un carré où se dessinait les 4 grands types, selon moi à l'époque, de distinction culturel et idéologique chez les jeunes, on y retrouvait en haut du carré, deux catégories qui représentaient ce qu'on appelle le bobo.
S'ensuivait un jeu avec des amis dans les soirées, c'était d'identifier rapidement à quel type de distinction participait nos interlocuteurs selon leurs choix de consommation affichés (coiffure, vêtements, accessoires, et langage corporel), et d'en déduire quel serait leur positionnement idéologique et leurs réponse à certaines de nos questions au cours d'une discussion. La situation de représentation que constitue une soirée d'étudiants (où la séduction est le principal motif de présence pour beaucoup), imposait aux gens de se distinguait et de jouer le jeu jusqu'au bout.
Très souvent les gens s'avéraient prévisibles (parce qu'ils jouait leur jeu et au fond disaient ce qu'ils pensaient serait bon pour séduire). En marketing on appellerait ça un positionnement.

Ceci démontre que l'étiquette, qui désigne un mode de consommation et une idéologie qui s'y rapporte, permet à la fois de désigner et caricaturer une partie de la population mais est en filigrane, à mon avis, un mode de programmation sophistiquée de la population.
Les représentations médiatiques et les images qui imprègnent nos cerveaux dans la jeunesses y jouent pour beaucoup, la publicité y joue énormément.
Il suffit d'observer certains langage corporel, de certains fumeurs par exemple, et se demander d'où viennent certains gestes et attitudes pour le comprendre.
Tout comme les sondages, on nous fait croire que la sonde, sonde, en fait elle programme. Les sondages sont autoréalisateurs. Imaginez deux minutes qu'on ait fanfaronné pendant 3 mois à coup de JT exclusifs et de unes chocs que Philippe Poutou était à 15% avec tous les adjectifs mélioratifs qu'on peut imaginer. Il est évident dans ce cas, que beaucoup de gens auraient reconsidéré le vote Poutou, et qu'il ait fait bien mieux.

Bref, la distinction sociale c'est précisément le crédo du bobo pour se distinguer du beauf.
Si MLP se revendique du peuple, elle a tout intérêt à taper sur le bobo.

Ici la notion d'idiot utile du boboïsme a sa pertinence. Mais l'homogénéisation des modes de vie (masquée par les crispations idéologiques qui font s'opposer de pseudo différences culturelles: l'apéro saucisson au brunch, le foot au théâtre, etc.) ne doit pas masquer les fonctions de classe. Là, la notion d'« idiot utile » ne me paraît plus pertinente.


Je ne crois pas qu'il y ait une homogénéisation des modes de vies. Pour prendre un exemple personnel, entre certains de mes amis qui habitent en banlieue d'une grande ville de province, et d'autres de mes amis, qui habitent en plein Paris, il n'y a pas le même mode de vie, pas la même praxis, que ce soit de la profession, des choix de consommations ou même des centres d'intérêts culturels.
Quand les uns vivent dans une maison, prennent la voiture pour aller chez l'agriculteur du coin chercher leur lait et leurs légumes quand ils n'ont pas de potager, les autres de leur petit appartement parisien, descendent au franprix acheter du saumon et des blinis quand ils ne prennent pas le métro pour aller faire du shopping, et je caricature à peine.
Même si une chose est sure, les deux profitent malgré tout de la mondialisation.


Si j'en faisais une présentation sous forme ironique dans ma première contribution, l'urgence de la prise de conscience par la nouvelle petite-bourgeoisie de sa fonction de classe, que j'ai souvent développée dans ce forum, me paraît d'autant plus nécessaire que la précarisation accélérée de cette catégorie (certains prétendent même à la lumpen-prolétarisation, le petit-bourgeois ne se refuse rien) renforce ses illusions d'un "peuple" homogène propices à toutes les impasses, alors que la convergence éclairée entre les catégories moyennes et les catégories ouvrière et employé (à distinguer elles aussi) n'a jamais été aussi impérative qu'aujourd'hui face à l'offensive libérale.


Encore une fois je ne vois pas comment le bobo peut se précariser, nous n'incluons probablement pas les mêmes personnes dans ce terme. Pour vous donner une idée les deux ménages emblématiquement bobos que je connais tournent entre 4 et 6 000 nets par mois en région parisienne, en dessous ils ne peuvent que difficilement se permettre un comportement de consommation boboiste.

Peut-être que la revendication "boboïste" (dont le forum @si est peut-être le précurseur) peut être le creuset de cette prise de conscience, si elle ne s'enferme pas dans une suffisance et une morgue (inconsciente, c'est là le problème de l'illusion petite-bourgeoise sur elle-même) rebutant les membres des autres catégories sociales les mieux disposés. Le paradoxe étant que cette suffisance est justement la caractéristique du « bobo » tel que les libéraux ont intérêt à en promouvoir l'image.


Il faut je pense, prendre conscience de l'aliénation en terme de catégorie socio-culturel pour se reconnaitre dans une classe et non plus dans une catégorie culturelle de distinction. Vous avez raison c'est une technique de division, seulement je ne pense pas que la réflexion soit aussi poussée dans la critique du bobo par Le Pen, je pense qu'elle se fait tout simplement plaisir en interpellant un comportement qui doit l'exaspérer tout en sachant que c'est utile car elle n'est pas la seule.


(Je démens formellement que « le bobo est une figure du centre ville, il n'a pas cours ailleurs »: voir les villages du sud et du centre de la France "envahis" par les "néo-ruraux", avant on disait "baba-cools", et les "estrangers" des pays nordiques, villages où d'ailleurs Mélenchon et Eva Joly font leurs meilleurs scores, et selon la proportion d'« envahisseurs », la grosseur du village et son implantation géographique, le FN aussi). Dur, dur.


Je connais peu les villages du sud et du centre, je vous accorde le bénéfice du doute la dessus
Merci du soin mis à ta réponse permettant de voir où le bât blesse ou pas.
« Nous n'avons donc pas la même définition des bobos. » Pas seulement nous, mais c'est exact.
Manifestement la définition n'est pas simple puisque j'avais précisé pour ma part: « Mot qui ne veut absolument plus rien dire (au début ça désignait, en France, la "faune" de la butte Montmartre de l'après deuxième guerre mondiale, puis de Saint-Germain-des-Près, la "vie d'artiste" du fils de bourgeois en goguette », ce qui se rapproche de la tienne me semble-t-il, et que Éric Agrikoliansky (cité par cécile clozel) essaie, lui, de montrer qu'ils « n'existent pas » (ce avec quoi je suis d'accord sociologiquement parlant, mais qui n'épuise pas pour autant la question des représentations).

On peut donc dire que c'est un concept fourre-tout dans lequel chacun trouve ce qui lui plaît. Procédé banal de la manipulation idéologique.
Aussi est-il nécessaire, je le répète, de distinguer les registres dans lesquels on s'exprime.
J'en vois trois (ce qui n'est pas exhaustif): la définition du "bobo", l'usage qu'en fait le FN, l'interprétation qu'en font les différents publics qui reçoivent les discours de MLP.

- La définition du "bobo"
Tu n'a certainement pas tort, à l'instar de Delphes qui est néanmoins plus confuse, de désigner le milieu spécifique restreint principalement parisien: « Pour vous donner une idée, les deux ménages emblématiquement bobos que je connais tournent entre 4 et 6 000 nets par mois en région parisienne, en dessous ils ne peuvent que difficilement se permettre un comportement de consommation boboiste. » Pour Delphes: « Activités principales : voir ses amis, se balader dans Paris, aller au théâtre, dans les musées. Aller au travail, quand même (le bobo travaille, sinon, ce serait un rentier). Quand il n'est pas homosexuel, parfois, il fait des enfants. Les enfants des bobos sont souvent ouverts et curieux, et plutôt polis (après, ça reste des enfants). Le bobo pourrait exister en province, mais l'offre culturelle et/ou nocturne n'est peut-être pas assez grande. Peut-être existe-t-il dans les grandes villes de province, mais il est moins visible, car présent en moins grand nombre. » En ce sens effectivement, le bobo est essentiellement parisien.
Par contre, écrire: « seulement les traits caractéristiques du bobo correspondent à une caricature de personnes que tout le monde connait », c'est s'avancer quelque peu. Pour un non parisien ce type de personne est inconnu, même si sa caricature est en effet répandue (mais au risque d'être peu conforme à la réalité). Du "dandy" de la fin du XVIIIème siècle au "snob" du début du XIXème particulièrement caricaturés au XXème, cela correspond à ta définition: « Cela dit, la catégorie bobo participe à une volonté de distinction sociale qui se joue par la consommation. » Selon la formule de Michel Clouscard: « la jouissance sans le travail », qu'il oppose aux catégories "travailleuses" pour lesquelles c'est : « le travail sans la jouissance ». Cette désignation qui s'est généralisée dans la formule « libéral libertaire » est reprise de manière confusionniste à mon avis par Jean-Claude Michéa et, à l'extrême par un Alain Soral (élément du discours du FN).
Pour ma part, je ne faisais que reprendre la définition par les pratiques que Judith a prise à son compte, mais rentre-elle dans ta définition ? En tout cas sa généralisation justifie qu'on l'applique, ainsi que je le fais, aux « villages du sud ».
Pour s'en tenir à ta définition, je suis d'accord avec ce que tu en dis. « Bref, la distinction sociale c'est précisément le crédo du bobo pour se distinguer du beauf », ce qui est quasiment un pléonasme, mais à quoi il faut ajouter que c'est aussi le moyen de s'identifier à la classe du dessus.
Lorsque je parle d'homogénéisation des modes de vies et des praxis, je vise évidemment la définition de Judith (sans prendre en compte bien sûr le type de métier et de travail), non la tienne. De même en ce qui concerne la précarisation.

- Le discours du FN.
Sans entrer dans les méandres des déclarations, je ne peux être d'accord avec cette perception des intentions de MLP (non sur les représentations citées qui sont justes): « Vous avez raison c'est une technique de division, seulement je ne pense pas que la réflexion soit aussi poussée dans la critique du bobo par Le Pen, je pense qu'elle se fait tout simplement plaisir en interpellant un comportement qui doit l'exaspérer tout en sachant que c'est utile car elle n'est pas la seule. » Ou, selon la formulation de Delphes: « Mais quand Marine Lepen parle de brunch, je suis certaine qu'elle pense aux brunchs pris par les bobos parisiens sans enfant, qui se lèvent vers 12-13h le dimanche, et qui peuplent les terrasses du canal St-Martin et de la rue Montorgueil », et : « Peut-être êtes-vous un peu radical [elle me répond] sur l'usage qu'en fait Marine Le Pen. Elle les prend plus ou moins pour cibles parce qu'ils sont l'exact opposé de son électorat, et, surtout, l'image qu'elle en donne, l'image éventuellement que les gens peuvent s'en faire correspond à ce qu'elle rejette symboliquement : le système médiatique ambiant, la bienpensance. Le bobo n'est pas l'ennemi désigné de Le Pen : c'est un cliché qu'elle utilise pour qu'une partie de la France se rallie à elle sur cette idée que la France serait gouvernée par des Parisiens qui jouent les beaux sur les terrasses des cafés et sur les pistes cyclables. »
Sous-estimer les références culturelles et historiques (à quoi ça sert de mettre des liens ? Point n'est besoin de télépathie pour ça !) de MLP et des membres actifs du FN, outre que c'est une erreur dangereuse qui dénie les racines historiques de ce mouvement, relève d'un manque d'efforts de recherches. L'opportunisme politique (qui n'est pas le propre du FN) est la capacité d'adapter son idéologie conjoncturellement aux types de public auxquels on s'adresse. C'est pourquoi, comme je le dis plus haut, on peut y trouver tout et n'importe quoi et que ce que tu en reprends ainsi que Delphes n'est pas faux au même titre que d'autres entrées choisies par d'autres contributeurs de ce forum. Bien sur que « Si MLP se revendique du peuple, elle a tout intérêt à taper sur le bobo », de la même manière que le fait Sarkozy. De même que: « Le bobo aujourd'hui permet d'englober, et plus encore ce que son père appelait l'establishment en gros, c'est la culture dominante, parce qu'elle est perçue comme dominante. » Mais cela est de l'analyse superficielle ou plutôt factuelle, ce que tu revendiques si je t'ai bien compris.
Par contre, l'analyse de cécile clozel sur le "bourgeois cosmopolite", même si elle y va à la louche selon son habitude (son rapprochement de Marx et Mauras sent le soufre des raccourcis qui puent), me paraît des plus pertinentes sur le fonds (avec un "s") idéologique du FN. Et, pour reprendre l'article qu'elle cite: « La disparition du vocable bourgeois au profit de litotes (les classes supérieures) ou d’imprécises invectives (les riches), n’est-ce d’ailleurs pas aussi risquer d’oublier d’analyser le rôle politique et social de la bourgeoisie ? Catégorie dont M. Pinçon Charlot et M. Pinçon soulignaient fort justement qu’elle constituait la dernière classe en soi et pour soi, c’est-à-dire partageant des positions communes et la conscience de ses intérêts ? Or, ces deux illusions d’optique - individualisation du vote et disparition des bourgeois - ne sont jamais aussi dangereuses que lorsqu’elles convergent pour laisser penser que si la gauche socialiste est devenue le parti des « bobos », il est alors bien naturel que la droite et l’extrême droite puissent prétendre être ceux du peuple. » Éric Agrikoliansky

- L'interprétation qu'en font les différents publics qui reçoivent les discours de MLP.
Le champ est trop vaste pour se lancer dans un développement détaillé, d'autant que je suis d'accord sur l'essentiel. Je te fais crédit de: « De plus je ne parle pas totalement de la réalité (je n'ai pas de bases pour la connaître précisément) mais de la perception qui peut en être faite »
Juste quelques points:
« Ensuite je pense qu'une grande partie de la population ne prend connaissance des opinions d'un bobo que quand il les exprime dans les médias. C'est le cas des artistes en général. » Peut-être, si l'on se tape les "reportages" de canal+ ou de certaines télés promotionnelles dont je n'ai même pas idée. Je doute qu'on en ait la vision de leur quotidien. Tu as raison de parler de représentations (clichés ?). N'y prêtant pas attention, pour ma part je n'en ai aucune idée. Je n'ai pas non plus ce type de personnage dans mon "milieu". Si, à la télé, BHL en est l'archétype, le caractère que j'en retiens principalement, ce n'est ni l'inutilité sociale, ni l'"idiotie utile" politiquement, mais celui d'espèce nuisible.
« Le bobo est souvent le journaliste dans la bouche de Marine Le Pen ». C'est ce que dit aussi le Réginald que je cite dans mon post d'origine.
« Les représentations médiatiques et les images qui imprègnent nos cerveaux dans la jeunesses y jouent pour beaucoup, la publicité y joue énormément. » D'accord sur le paragraphe et l'exemple Poutou.

« Il faut je pense, prendre conscience de l'aliénation en terme de catégorie socio-culturel pour se reconnaitre dans une classe et non plus dans une catégorie culturelle de distinction. » C'est bien l'enjeu de mon propos d'origine. Si, en effet, une classe se définit socio-économiquement par sa place en rapport à la production de plus-value (la classe ouvrière la produit par son travail non payé mais n'en jouit pas ou peu; la classe bourgeoise l'accumule en capital et assure sa reproduction par sa mise en circulation, en gardant une partie pour sa consommation de "luxe" ; la classe petite-bourgeoise, en tant que faux-frais du capital, est chargée de l'encadrement de la classe ouvrière, de la reproduction idéologique des valeurs bourgeoises et des fonctions liés à la circulation des marchandises; par contre, la petite-bourgeoisie traditionnelle est peu utile au capital sinon comme soupape et terreau électoral.), la "conscience" de classe relève bien de la dimension socio-culturelle au sens où elle se construit en fonction de la représentation que se font les agents classistes de la juste ou non gratification qui leur est octroyée ainsi que des trajectoires ascendantes ou descendantes individuelles liées à la culture et à l'histoire familiale (Bourdieu). Heureux de voir que nous sommes d'accord sur ce point essentiel.
Nous sommes en effet globalement d'accord. Cela dit, nous assistons de plus en plus à un processus de déclassement des jeunes générations, qui, et c'est peut-être un mal pour un bien, a tendance à rappeler à celle-ci sa vraie condition de classe.
Est-ce vraiment un "déclassement" ? Un petit-bourgeois ne devient pas ouvrier (en terme de classe, pas en terme de conditions de travail - pizzaïolo, centre d'appel,...), il se paupérise en se précarisant (CDD plutôt que CDI), les parents pouvant de moins en moins assurer les arrières. Cela favorise-t-il la conscience de classe ou le ressentiment ?
Beaucoup de choses dans votre message.
Ce qui m'étonne c'est que vous sembliez être en désaccord, alors que, globalement, on est d'accord. Sur la définition de ce que peut être un "bobo".
Peut-être êtes-vous un peu radical sur l'usage qu'en fait Marine Le Pen. Elle les prend plus ou moins pour cibles parce qu'ils sont l'exact opposé de son électorat, et, surtout, l'image qu'elle en donne, l'image éventuellement que les gens peuvent s'en faire correspond à ce qu'elle rejette symboliquement : le système médiatique ambiant, la bienpensance.
Le bobo n'est pas l'ennemi désigné de Le Pen : c'est un cliché qu'elle utilise pour qu'une partie de la France se rallie à elle sur cette idée que la France serait gouvernée par des Parisiens qui jouent les beaux sur les terrasses des cafés et sur les pistes cyclables.
Alors, refusez, si vous voulez, si vous la trouvez dangereuse, la catégorisation "bobo". Mais, parfois, il faut bien voir que certains comportements sociaux sont plus proches des uns que des autres. Cela ne veut pas dire que nous sommes tous identiques.
Je vais essayer d'être bref. (*)

Faisons la part de la vraie nouveauté dans la nouvelle campagne de Le Pen. L'attaque contre le brunch n'est rien d'autre qu'une reprise la mythologie de droite et d'extrême-droite de l'oisif "qui se lève tard", ...
La stigmatisation des Velibs, c'est autre chose [...]


En fait ce n'est pas du tout une nouveauté dans la propagande politique de Marine Le Pen. J'ai le net souvenir de sa position en 2004 lors des élections régionales IDF où elle était tête de liste. A l'époque déjà, elle prenait tout le monde politique à contre courant en mettant en avant sa volonté de favoriser la voiture par rapport aux transports en commun.
Il y a notamment ce bref moment sur France 3 régional, à 4:45 ("parmi tous les candidats vous êtes la seule à aimer la voiture") : http://www.ina.fr/economie-et-societe/education-et-enseignement/video/I10029015/marine-le-pen-tete-de-liste-fn-regionales-idf-2004-3eme-partie.fr.html

Quand elle dit "quand on réééduit les voies de circulation", cela fait selon mon souvenir référence à la stratégie (débile, mais passons) de la mairie de Paris à cette époque de congestionner au maximum la circulation automobile, notamment en mettant en place des voies réservées aux bus et aux vélos, dans le but de dégouter les voyageurs de prendre leur voiture (débile car plus de 90% des gens qui prennent leur voiture n'ont pas le choix).

Et donc, M. Schneidermann, je ne crois pas du tout à cette possibilité que vous exprimez :
En outre, cette nouvelle thématique [elle n'est pas nouvelle] lepéniste n'est peut-être pas intentionnelle [elle est intentionnelle]. Comme le montre la perplexité de mon (nouvel) ami Florian Philippot quand je sollicite sa réaction, sur le plateau, au concept de "zones péri-urbaines", il est possible que l'investissement de ce créneau soit, de la part des dirigeants du FN, largement instinctif et inconscient. Mais un capteur ne sait pas qu'il capte.

Elle est intentionnelle et pour moi elle expliquer une partie du vote FN. Mettons de coté le noyau raciste et xénophobe. Ceux qui nous intéresse ici ce sont ceux qui ont voté FN en disant "c'est la seule à parler de nos problèmes", "elle est la seule à ne pas mentir", "elle au moins elle dit la vérité".

Car ce qui est notable dans la stratégie politique du FN actuel, c'est le fait de fouiller (à coté des thèmes traditionnels du FN) des thèmes qui sont du coté pratique, de la vie de tout les jours, comme cette histoire de wouatures et de radars.
Le cœur du succès auprès de cet électorat là (encore une fois, que je sépare de l'autre, le raciste) est justement pour le FN de leur proposer un espoir politique qui soit au niveau de ce que ces gens considèrent que la politique peut encore faire : c'est-à-dire bien peu.

Le découragement dans l'action politique est profond, nourri par la logorrhée des autres partis principaux, que ce soit PS ou UMP ("il faut être réaliste", "on a trop dépensé", "ce n'est plus possible aujourd'hui dans le monde qui est le notre", ...) et par l'incapacité politique (cherchez donc une mesure économique qui ait eu un effet positif, non déçu ensuite, depuis 25 ans...), et notamment dans les populations qui sont isolées et donc ne bénéficient pas des moyens de l'action politique de terrain possible dans les plus grandes communes (même si les petits maires font tout ce qu'ils peuvent, avec beaucoup de mérite).

Donc le succès du FN s'explique aussi par le fait que le FN a compris qu'il est fructueux de proposer des solutions pratiques aux problèmes concrets, concernants, car seuls ces problèmes peuvent encore être perçus par ces populations délaissées comme étant du ressort de la caste politique, c'est-à-dire comme n'étant pas des mensonges, des promesses trahies d'avance.
Pour le cas des radars et de la congestion automobile provoquée, c'est flagrant d'évidence car ce sont des choses qui ont été décidées sciemment par le pouvoir politique, sur la base d'idéologies délétères, donc elles au moins on peut logiquement considérer que le politique a le pouvoir de les changer.

Tout le reste, les grands problèmes macro-économiques qui focalisent tant les grands partis dans leurs propos (et si peu dans leurs actes) ne sont définitivement plus considérés comme pouvant être traités par les politiques. Loin d'être déconnectés ou bêtes, ces gens ont compris que ce sont les grandes entreprises et les riches puissants qui mènent désormais la dance. Ces personnes prennent acte du renoncement politique.

Il me reste à dire deux choses :
D'abord je ne suis pas d'accord pour considérer cette part précise de l'électorat FN comme "idiot", "débile" ou "mauvais". Au contraire, ils sont mû par une vrai logique. Mais cette logique est celle de la désespérance ultime en la politique.

Enfin, il est intéressant de voir que le Front de Gauche a pris conscience du même problème, et cela se voit par les slogans " Nous, on peut ! " et par le travail politique de combat contre la résignation.
Plutôt que l'électorat "les ouvriers", c'est plus précisément l'électorat de la désespérance politique que ces deux partis se disputent la conquête.
Mais bien sûr la stratégie mise en œuvre est diamétralement opposée (sans parler des buts finals et des principes, bien sûr) : le FN nourrit finalement la désespérance, en focalisant sur ces sujets concrets identifiés comme peu complexes à résoudre (je met encore de coté le reste des thèmes tradi du FN, qui vise un autre électorat, même s'il y a des chevauchements), tandis que le FdG essaye de redonner espoir en l'action politique, mais avec le risque énorme de de créer de nouveau un sentiment de "trahison" par la déception des espoirs créés (et j'ai l'impression, désagréable pour moi, que c'est déjà commencé).

On assiste donc là à une lutte de deux points farouchement opposés de la sphère politique pour traiter ce problème de la désespérance en l'action politique, problème massivement engendré par tous les partis qui sont entre eux deux (du désespoir écologique de EELV jusqu'au sarkozysme destructeur de la puissance publique, en passant bien sûr par le PS "il faut composer avec la finance" et le Modem "cela [la dette] ne peut plus durer, on a trop dépensé").

(*) raté.
A mon avis, il y a en France:

-La population citadine, composée en majorité de travailleurs du tertiaire "super-éduqués", qui sont statistiquement (volontairement ou non, consciemment ou non) plutôt sponsorisés par le processus de mondialisation (ou qui travaillent pour ces individus), et qui sont en contact. A ce titre, ils font partie du même écosystème et parlent le même langage. Cette population s'américanise de plus en plus (réseaux sociaux, tourisme dans des endroits tous les plus improbables les uns que les autres, intérêt marqué pour le processus de consommation qui peut devenir le principal thème de discussion entre "amis"). Ce vide de sens me semble assez bien décrit dans le livre extension du domaine de la lutte de Houellebecq.

-La population rurale, plutôt délaissée par la mondialisation, plus atteinte par le chômage (délocalisations), par le retrait de services publics. Cette population vit plus selon les coutumes de nos parents, maîtrise mieux son environnement (agriculture, élevage, bricolage, jardinage, chasse, sport...) est nettement moins "éduquée" et n'aime pas beaucoup la population des grosses villes (considérée comme prétentieuse, dénuée de bon sens), même s'il est probable qu'elle en admire le "panache" secrètement. Cette population est également probablement plus raciste, même si elle n'est pas toujours confrontée directement à l'immigration.

Le jour où le système pétera, il n'est pas exclu que la deuxième partie survive plus facilement que la première.
Dites moi si je viens d'ouvrir un débat de PMU (ce qui n'est pas exclu compte tenu du fait que je suis complètement crevé!)
Cette critique du bobo ne vise pas que le double luxe, mais la position morale de gauche au service d'intérêts de droite principalement sur l'immigration.
La logique au FN est ainsi que le bobo se donne une bonne conscience morale en prônant la nécessité de l'immigration, cela apportant au dit bobo un avantage financier (en employant des gens moins cher) qui provoque selon eux la baisse du niveau de vie du peuple (chômage, pression à la baisse). Tout ceci sans jamais subir les inconvénients de la dite immigration (l'insécurité). Ainsi elle caricature en grossissant les traits d'un maniérisme qu'elle voit bien pensant, comme le vélo pour faire écolo, le brunch, le côté branché. Ces manières bien intentionnées faisant selon elle, contraste avec le résultat concret de ses opinions, révélant ainsi une hypocrisie.

En cela le fait qu'elle ne vise pas la bourgeoise au 4x4 est logique, car celle-ci dans l'idée ne prône pas l'immigration, donc est cohérente avec sa praxis.

Tout le principe du bobo comme bouc émissaire joue sur cette hypocrisie perçue dont le thème principal est l'immigration.
Vous fumez quoi ?
Pour revenir sur le portrait du "bobo" qui brunche et éventuellement se déplace en vélib, celà m'a surtout évoqué cette tendance à produire du cliché, de la réduction de singularité à des traits particulièrement superficiels et de banalité confondante.
La propagande Nazi et antisémite des années 40, particulièrement dans les écoles, avait largement diffusé une imagerie caricaturale: gros nez,, cheveux bruns et gras, lunettes...avec une rémanence significative...
Je n'ai compris que beaucoup plus tard l'obcession, l'insistance de propositions de mon père durant les années 70-80 à me payer une intervention de chirurgie plastique pour réduire la taille de mon nez, trait maudit dont il aurait souffert quarante ans plus tôt à l'école...
Dans le portrait du bobo, il ya quelquechose qui relève de l'intellectuel, du féminin (vélo un objet de nature et de statut moins puissante que le 4X4), du cosmopolitisme anglosaxon le "brunch" qui indifférencie le temps du petit déjeuner du déjeuner, et qui dit vélo suggère également sueur, odeurs, l'exposition aux élements, poussière, pluie. La pureté du corps, du vetement est donc mis en défaut.
Il semble que ce cliché du bobo reprenne de veilles images antisémites, qui sont en fait des crimes d'indifférenciation, masculin/féminin, national/cosmopolite, bourgoisie/prolétaire, la difformité (la tête qui prend une place prédominante sur le corps) évoquant tout autant le mépris de l'intellectuel, la faiblesse physique (le petit vélo peu performant vs la grosse bagnole) , et enfin le corps souillé par la sueur. Tout un ensemble largement étudié qui revient à un mépris du féminin, à ce qui n'est pas dans la norme de différence, et à la quête de bouc-émissaire, donc à un inconscient persécuteur...
Très bien vu DS, avec humour et distance (si, si !!), une analyse sur la culture de l'opposition des groupes au FN qui démonte bien son argument et sa faiblesse politique - Quel plaisir de vous lire ! Merci
En fait votre indépendance est si véritable, et unique, et durable, qu'il doit être difficile d'être apprécié par qui que ce soit
C'est le juste prix des grands esprits semble t il - Maja doit aussi en prendre pas mal pour son grade
par ailleurs, les verts ...... qui n'attendent que de ramasser les postes de députés (et la retraite qui va avec), ont atomisés leurs valeurs pour cela - Dommage, un modèle de société et de croissance franchement différent mis à la trappe pour quelques égos concupiscents
@+
Ils feraient mieux de rendre les transport en commun gratuit dans les villes, plutot que le permis.

Les gens y regarderaient à 2 fois avant de prendre la bagnolen sans parler des énores économies au niveau global sans les controlleur et tout ce système de ticket, de machine vendeuse de ticket, de machine poinçoneuse de ticket...
"Deux choses. D'abord, je suis d'accord pour prendre ma petite part de culpabilité de privilégié, mais à condition que Marine Le Pen vise aussi mon ennemie personnelle: la bourgeoise qui va faire les soldes en 4X4."

Loin de moi l'idée de jeter la pierre à DS sur ce sujet, mais je trouve que cette phrase est peut-être la plus intéressante de cette chronique adressée à marine lepen... qu'en est il de ses électeurs?? quelle différence font-ils entre un bobo sur un vélo et une blondasse dans un 4x4?

Nous, et moi le premier, ne nous considérons pas responsable des inégalités qui fracturent la société... mais quel regard porte la dessus un pauvre, un vrai...
"la campagne "Que le meilleur perde" de Sarkozy" ????
Je voudrais rebondir sur votre chronique à propos du vote Le Pen. Et par rapport à ce que vous dites que nous n'avons aucune certitude qu'il ait compris réellement le vote Front National.

Je n'ai pas posté sous l'émission, mais elle m'a fait cogiter dans le sens où il y a quelque chose que je n'ai pas compris dans la soirée électorale du premier tour et qui a été pour moi source d'angoisse. C'est le fait qu'il y ait autant de gens qui aient voté à droite, si on y inclue l'extrême-droite, alors que ce n'était pas prévu. Et que pourtant, au deuxième tour, le rapport de force n'avait pas changé d'après les sondages.
Je trouvais ça incohérent, et donc m'incitait à penser que les sondages du deuxième tour étaient biaisés si ce n'est faux. Et que ça annonçait des lendemains qui déchantent.

C'est vrai qu'en écoutant le discours de Philippot à votre émission, la vacuité de sa pensée était sidérale. Certains politiques peuvent adopter la langue de bois, mais s'ils sont poussés dans leurs retranchements, ils sont en mesure de riposter vraiment. Et là, rien, il n'avait visiblement par la surface intellectuelle et ne comprenait rien à ce qui avait poussé à voter pour le FN. Il avait seulement la posture victimaire habituelle, et en aucune façon ne dévoilait véritablement si lui-même était vraiment d'extrême-droite ou était attiré par une figure maternelle ou parentale forte dont il aurait besoin (au hasard, je ne suis pas dans sa tête qu'il a petite).

Pour finir, en rangeant bien tout dans ma tête à la lumière de votre émission, je me suis rassurée parce qu'il est devenu évident que tout bêtement, l'origine du votre FN au premier tour, c'est l'affaire Merah.

La brièveté de la séquence, la résolution rapide de l'affaire, ont fait que nous sommes tous passés à autre chose, d'autant plus vite qu'il s'est avéré rapidement que ça n'avait pas d'incidence sur le vote Sarkozy, d'ailleurs contre toute attente.

Je, tu, elle, nous vivons pour la plupart dans des zones où nous croisons des immigrés ou des descendants d'immigrés en grand nombre. Merah n'est pour nous qu'un taré dans un océan de personnes d'origine arabe, une totale anomalie. Cette donnée est évidente.

Mais il reste deux choses
Que sa motivation, même si elle n'était qu'un prétexte, est directement liée à son origine antérieure : il tue d'autres Arabes par rapport à la guerre en Afghanistan, et se réclame du Jihad qui est une dérive gravissime de l'islam, spécialement dans son contexte arabe. Il tue des Juifs parce qu'il se réfère au conflit israélo-palestinien qui oppose des Arabes à des Juifs. Il agit en évacuant presque totalement son appartenance à la communauté française et en exacerbant son identité arabe jusqu'à la folie furieuse.
Ensuite, ses victimes juives sont inhumées en Israël. Là encore, nous avons un problème d'appartenance. Comme pour les Arabes et les Juifs, le vieux fond identitaire celto/gaulois inclut l'inhumation du mort dans sa propre terre. D'autant plus que l'Algérie fait des histoires pour accueillir son corps.

La deuxième chose est que si l'apparition du vote Le Pen ne transparait pas dans les sondages, c'est justement parce qu'il touche, et c'est l'idée que font ressortir des commentateurs du texte de Judith, des zones presque rurales, enclavées et peu intégrées, et peu en contact avec les immigrés qui pour eux sont des étrangers dans tous les sens du terme, c'est-à-dire qu'ils ne les connaissent pas et n'en entendent parler qu'à travers les émeutes de banlieue et des faits divers comme l'affaire Merah, ou à travers le discours sur les sans-papiers et l'immigration. D'ailleurs, l'électeur lambda a du mal à faire une réelle distinction entre les sans-papiers, les immigrés à carte de séjour, et les personnes d'origine étrangère et de nationalité française par naturalisation ou tout simplement français d'origine étrangère, tout cela se mélange.
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D'une part, c'est une fraction de population qui n'a pas Internet (pas parce qu'ils sont cons, mais parce que les fibres optiques ne vont pas jusqu'à chez eux, et que donc pas d'ADSL, et donc ils ne sont pas proprement connectés, et sont difficilement joignables par les sondeurs, qui ne se déplacent pas jusque là, ne serait-ce que parce que les habitants de ces zones ne votent pas forcément différemment des autres. Il ne reste que les sondages par téléphone, mais encore faut-il y penser. D'autre part, l'affaire Merah les a plus épouvantés que les autres, je le répète, parce qu'ils ne pensent pas l'immigré comme le mec inoffensif d'à côté, et que ça multiplie leur angoisse. Et Le Pen a surfé sur cette peur, tout cela dans un contexte de méfiance instillée par le sarkozysme.

En plus, il n'y a pas eu de véritable débat sur l'affaire Merah, Sarkozy n'avait pas intérêt à s'étendre sur l'incompétence de ses services, Hollande ne voulait pas qu'on lui pose trop de questions sur son attitude vis-à-vis de l'immigration, trop casse-pattes par rapport à ses électorats qui sont sur des lignes très différentes.. Les autres candidats avaient d'autres chats à fouetter.
L'affaire a passé, a été résolue. Sauf que chez certains, la peur est restée, et que seule Le Pen a parlé du problème. Elle a donc emporté la mise, et d'autant plus violemment qu'il est devenu évident qu'il ne serait plus jamais question du problème que soulève Merah.

Je pense donc qu'il faut parler de l'affaire Merah, en tenir compte, donner des explications, le gérer comme un évènement exceptionnel, mais le penser et l'exprimer rationnellement. Sur le nombre d'immigrés d'origine arabe, il est l'exception exceptionnelle, Et que ce soit bien clair et bien exprimé.
Ce que dit Elisabeth Levy n'est pas stupide, tenir compte de ce qui ne va pas, et l'exprimer, quoi que ce soit, est nécessaire, parce qu'avant tout, ça permet de le relativiser. Même si ça gène nos idées et qu'on ne veut pas aborder le sujet pour des raisons qui nous sont propres.

Une fois que l'abcès est crevé, on passe aux choses sérieuses. On ne laisse pas quelque chose de bénin infester tout le corps social et politique.








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Encore plus sérieusement, je comprends que vous ayez mal pris que l'on ait prononcé votre nom de cette manière...

Guy Birenbaum raconte dans une de vos émissions du vendredi comment certaines personnes du FN l'appelaient Mr Birenbaaüüüoum comme pour mieux le pointer du doigt... comme pour mieux dire "je sais qui tu es et tu ne la fera pas à moi".

Oui, il faut se méfier de ce parti dangereux qu'est le FN.
Oui, ne soyons pas naïf sur sa soit-disant transformation en parti "respectable".
Oui, il y a de quoi être déçu de voir que des Elisabeth Levy et autre Richard Prasquier "collaborent idéologiquement à la propagation de leurs idées nauséabondes".

Emission sur FN (Acte 4 - Minute 12'30" à 17'00"). Ecoutez !

SEMIR
Daniel, vous devriez prononcer Marine Lepan, à la française, ou Philippote, à la... chépaquoi! ;-)
Tres bonne chronique!
Juste en passant, a partir de combien de kilometres peut-on considerer qu'on habite loin de son lieu de travail?

Je demande parce que d'apres l'Insee, "La moitié des salariés travaillent à moins de 8 kilomètres de chez eux".

A titre personnel:
- J'habite en proche Banlieue, je travaille en proche banlieue (distance taf-appartement = 8km).
- Je n'utilise pas le Velib', j'ai mon propre velo.

Tous les matins et tous les soirs, qu'il pleuve ou qu'il vente, je prends ma bicyclette. Et j'observe que 90% des voitures sont occupees par une seule personne. Habitent-ils tous a 30kms de leur lieu de travail? J'en doute.

Du coup, entre les frais (essence, parking, reparations,...) et le confort qu'occasionnent l'utilisation quotidienne d'une voiture et la precarite d'un velotafeur (expose au conditions climatiques, a la circulation, aux gazs d'echappement,...), je me demande finalement qui sont les veritables "bobos" dans l'histoire...
Mr Daniel Schneeïïïdermann :-))),

Ceci est un message de Mr Sémir Ben Makhtouf !!
Je vous rassure c'est un pseudo ;-)))


Moi, ce qui me choque c'est cette Elisabeth Levy (journaliste à Marianne ! ou l'a été) qui donne toute l'apparence d'une "mal ou pas baisée du tout" car "personne ne la touche" et qui se permet de dire qu'il y a un lien entre immigration et délinquance !

En effet,
- ça se dit de gauche et ça parle comme Zemmour.
- ça se dit de gauche et ça soutient les crimes abjectes de l'Etat d'Israel. Car il ne faut pas chercher très loin son communautarisme à elle !! Elle communautarise entre Juifs et Arabes de France. C'est elle la communautariste ! C'est elle l'hypocrite ! C'est elle la faux cul !
- ça se dit de gauche et ça attise la haine contre les Arabes en prenant comme prétexte :
--> "le communautarisme" (mot inventé par je ne sais quel communiquant pour éviter de dire "la ghéttoïsation"),
--> "la laïcité",
--> "la sécurité".

Elisabeth Levy n'est pas très différente, selon moi, de Marine Le Pen.
Or, le bon score de Marine est dû aussi à ces attiseurs de haine que sont Sarko, Eric Zemmour, Elisabeth Levy etc...

D'ailleurs, ce qui me choque c'est aussi ce qu'affirme Richard Prasquier, un extrémiste du Likoud, qui, pour lui :
"Il n’y aucun problème avec Marine Le Pen.
En effet, la candidate du Front National a fait des efforts louables et méritants pour « attirer le vote juif ». De plus, elle a centré sa campagne sur « la communauté musulmane et les questions d’immigration
»."

source : http://www.marianne2.fr/L-honneur-perdu-de-Richard-Prasquier_a217171.html?com#comments

On a le droit de s'attaquer à une communauté, c'est-à-dire, les Musulmans, les Arabes bien sûre mais faut pas toucher aux Juifs !.
Marine Le Pen, que j'exècre, deviendrait-elle l'instrument des sionistes pour "taper sur les immigrés" ? J'ai l'impression que c'est le souhait e ceux qui sont à la tête du CRIF...

Alors, pourquoi devrions-nous être étonnés du score du FN ?
Qui a libéré la parole hideuse ?

Mais attention, les "apprentis sorciers sionistes" et "apprenties sorcières sionistes" (n'est ce pas Elisabeth Levy) qui veulent jouer avec "des fachos" risqueront un jour avoir un "retour de boomerang".


Enfin, pour votre information voici ma définition du bobo et je suis sûre qu'elle ne vous concerne pas (je pense plutôt à Miss "mal baisée, acariâtre, harpie Elisabeth Levy"):

Un bobo , c'est un bourgeois qui se dédouane de sa condition sociale élevée en votant à gauche, en prônant des idéaux de gauche, mais ça s'arrête là!
Car il évite de se mêler au prolétariat, envoie ses enfants dans les meilleures écoles, prend des vacances dans des destinations lointaines ou élitistes...(pas au "camping des flots bleus" de Mimizan!) et fréquente ses semblables.

Il se donne bonne conscience en venant s'indigner devant les caméras à propos des "sans papiers" ou des mal logés....mais jamais il n'aurait l'idée d'offrir l'un de ses appartements vides pour héberger des familles à la rue!
Le "Bobo" est toujours de gauche. "Bourgeois-Bohême"...LOL le côté "bohême" vient alléger la conscience du "Bobo" qui se croit ainsi moins "bourge" que les autres!

Son "pendant" à droite, le vrai "bourge" lui n'affecte pas des airs vertueux et ne tient pas des discours démagogues pour faire croire qu'il est meilleur que les autres! Ça ne l'empêche pas de se montrer généreux (faire la charité comme on disait dans le temps) par le biais de dons à des associations. C'est souvent ce que font les bourges de province!
"

source : http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20100731061215AACJege

Et enfin, une chanson de Renaud !

http://www.dailymotion.com/video/xh8wn_renaud-les-bobos_music

SEMIR
ps. Marine Le Pen a fait 6% à Paris !! Merci les bobos ! :-)))
C'est pourqui à mon avis, elle s'attaque à eux...
Je rêve quand j'entends que les écolos n'ont rien fait pendant cette campagne... c'est absolument dingue.

Déjà "la Campagne" c'est quoi ? C'est ce que répètent les journalistes en se citant les uns les autres ? C'est les questions de Duhamel et d'Apathie sur les sondages ou encore sur les sondages ? C'est les unes du figaro sur l'excision et le viol en bandes islamistes organisées en rentrant des prières de rue ?

Puisque le sujet est le transport, notre chère Eva Joly a répété maintes et maintes fois qu'une réelle politique de transports pourrait permettre à de nombreux foyers de se passer de leur 2è ou 3è voiture et d'économiser de l'ordre de 6000€ par an, tout en citant les études correspondantes (j'ai oublié lesquelles, de toutes façons je suis pas convaincu que beaucoup de monde les aurait lu et si ça vous intéresse vous les retrouverez facilement je vous fais confiance). Elle a parlé de réorganisation multi-modale, de priorité aux transports en commun et pas aux autoroutes, des TER avant les LGV, de la taxe carbone avec redistribution pour ceux dont les déplacements contraints grèvent le budget etc.

Si vous autres avez choisi de ne pas l'entendre, votre choix a été fait, mais ne venez pas reprocher aux écolos de ne pas parler de développement durable.


...oups fausse manip, j'arrive pas à supprimer mon second message. désolé !

C'est dingue comment un grand nombre d'oreilles sont plus attentives quand on leur parle de Halal ou d'immigration que quand on leur par de transition énergétique, d'éthique ou ici, de transports. C'est sûr que miser sur la peur des arabes qui ont franchi Poitiers il y a bien longtemps, c'est plus vendeur...
Je rêve quand j'entends que les écolos n'ont rien fait pendant cette campagne... c'est absolument dingue.

Déjà "la Campagne" c'est quoi ? C'est ce que répètent les journalistes en se citant les uns les autres ? C'est les questions de Duhamel et d'Apathie sur les sondages ou encore sur les sondages ? C'est les unes du figaro sur l'excision et le viol en bandes islamistes organisées en rentrant des prières de rue ?

Puisque le sujet est le transport, notre chère Eva Joly a répété maintes et maintes fois qu'une réelle politique de transports pourrait permettre à de nombreux foyers de se passer de leur 2è ou 3è voiture et d'économiser de l'ordre de 6000€ par an, tout en citant les études correspondantes (j'ai oublié lesquelles, de toutes façons je suis pas convaincu que beaucoup de monde les aurait lu et si ça vous intéresse vous les retrouverez facilement je vous fais confiance). Elle a parlé de réorganisation multi-modale, de priorité aux transports en commun et pas aux autoroutes, des TER avant les LGV, de la taxe carbone avec redistribution pour ceux dont les déplacements contraints grèvent le budget etc.

Si vous autres avez choisi de ne pas l'entendre, votre choix a été fait, mais ne venez pas reprocher aux écolos de ne pas parler de développement durable.

C'est dingue comment un grand nombre d'oreilles sont plus attentives quand on leur parle de Halal ou d'immigration que quand on leur par de transition énergétique, d'éthique ou ici, de transports. C'est sûr que miser sur la peur des arabes qui ont franchi Poitiers il y a bien longtemps, c'est plus vendeur...
[quote=chronique par Daniel Schneidermann]
Ensuite, je suis atterré, parmi bien d'autres motifs de désolation, par l'absence des Verts, dans ce débat sur les transports. C'est un comble. Que les écolos n'aient pas réussi à s'emparer de ce débat pour avancer des propositions concrètes (politique audacieuse de réouverture de lignes secondaires de la SNCF, augmentation des dessertes par bus dans les petites communes, que sais-je), qu'ils n'aient pas réussi à me rendre ma fierté de velibien, est simplement navrant. Parmi tant d'autres motifs de désolation...


Dans ma région, il n'y a pas de RER, il y a des TER financés en grande partie par la région. La fréquence d'un TER se compte en heures et non en minutes comme le RER francilien.

Dans mon agglomération (200.000 hab.), la fréquence des bus est trop souvent supérieure à 15 minutes. Surtout après 20h00 : fin de service des grandes lignes et service minibus de soirée avec une fréquence de 1h00-1h30. Le ticket de bus est subventionné en grande partie par l'agglo. A côté du bus, Il y a des pistes cyclables (très pratiques) ; un service semblable au Vélib' ; un service privé d'autopartage qui se développe.

Les candidats PS et EELV de ma circonscription législatives (ma circonscription ne fait pas l'objet d'un accord PS-EELV), se disputent le titre du plus écolo réaliste en fustigeant l'autre d'être engagé qu'en présence de la presse et des caméras.

Le débat bo-bo à vélo (vision du FN) contre bourgeois en 4x4 est intéressant pour moi. Chacun fustige le comportement différent de l'autre qui a le choix d'être écolo-compatible ou bling-bling compatible. C'est un choix idéologique qui mérite d'être discuté. Cependant, je pense qu'en zone urbaine peu dense, financer des TER fréquents est financièrement très difficile à réaliser et je pense qu'une bonne partie des électeurs du FN sensibles aux refrains sur la suppression du permis à points et des radars, n'ont pas ce genre de réflexion : ils prennent forcément leur voiture pour se déplacer.
Ah enfin bas les masques, j'aurais dû m'en douter. Daniel appartient à la conspiration vélibienne internationnalle !

Moi qui habite une bourgade trop petite pour que jamais l'on y voit la trace d'un velib je me sent fatalement concerné par cette invasion silencieuse - car l'utilisateur de vélib avance silencieusement (contrairement au 4x4, Monsieur Schnaïdermanne, qui lui est fier et avance tout pétaradant)

Oui moi qui ne suis jamais confronté au vélibe je me dois de m'inquiété dans ma province profonde, et c'est pourquoi je m'interroge, dois-je regreter de ne pas avoir voté Marine comme beaucoup de mes concitoyens ?

Pour m'éclairer il faudrait que quelques esprits éclairés écrivent un opuscule dénonçant ce nouveau complot.

Que diriez-vous du "Protocole des pédaleurs de Montparnasse" ?

Ps: que ceux qui voit l'épicentre de la conspiration vélibienne ailleurs qu'autour de la Tour m'excuse, c'est dans ce coin là que j'ai fait, en touriste, du vélib avec un camarade Parisien acquis à la dite conspiration. On pourra aisément publier des éditions locales : Marais, 18°, Madelaine etc... ou régionale pour Lyon ou Toulouse.
Excellente chronique qui va beaucoup plus loin que ce qu'elle laisse à penser, du moins à lire le forum. Le gros problème de la France, de l'Europe, c'est que tout est bon pour diviser les citoyens.

Quant au brunch, je ne vois vraiment ce qu'il y a de bobo dans cette pratique, il y a longtemps que je "brunch" sans le savoir. Peut-on "bruncher" à la maison sans le savoir, sans que personne ne le sache, en mélangeant salé-sucré à n'importe quelle heure de la journée, qu'on se lève tôt ou tard, il faut bien se lever et s'alimenter. Autant dire que c'est un non-sujet comme tous ceux que l'extême-droite véhiculent.

Je roule aussi bien en voiture, qu'en vélo, qu'en trottinette, qu'en kart, en métro, en bus, je marche aussi, incroyable non ? Je voyage en train de banlieue, de région, de TGV. Suis-je normale docteur ? Et je déteste aussi qu'on abîme mon patronyme ou même mon prénom, sans blague, un peu de respect.

Pour conclure j'habite la campagne, sans transport en commun, j'ai habité Paris intra-muros, Argenteuil la ville au car-cher, dans quelle case pourrait-on me ranger ? Surtout pas, j'aime les grands espaces, les portes et les fenêtres ouvertes.
Je pensais que Monsieur ShnaïÏÏÏÏÏÏIÏÏÏÏÏÏdermann avait la cuirasse plus dure ... :-)
ah, l'étiquette de "bobo", la détestation convenue du bobo, qui a eu tant de succès ces dernières années dans une partie de la gauche, avant de devenir un "élément de langage" du fn... il ne faut pas trop prendre ça à la légère, je trouve.
"bourgeois bohème", c'est une réactivation d'un vieil attelage, héritier de Mauras mais aussi de Marx : le "bourgeois cosmopolite". Offert à la vindicte. Moins parce qu'il est bourgeois que parce qu'il est "cosmopolite". Entendez : anti-national, nomade, tzigane, bohémien... entendez artiste, entendez intellectuel. Entendez traître. Traître à sa classe, bien sûr — le bourgeois cosmopolite, le bourgeois bohème, c'est tout un, défend les traîtres, les droits de l'homme, se pique de liberté, le figaro ne le loupe pas, pas plus que ne loupaient les antidreyfusards. Entendez juif : le "bourgeois cosmopolite", le cosmopolite, le juif, quoi, sera traqué avec la même ardeur par le nazisme et par le stalinisme.

Au passage le bourgeois pas-cosmopolite, le bourgeois national, le bourgeois anti-libéral échappe à la vindicte, à la critique, s'en trouve, en somme, épargné, légitimé même — exploiteur, peut-être, mais moi monsieur j'ai des valeurs, j'ai une identité...
Le brunch, beaucoup en parlent, peu savent ce que c'est (et à quoi ça sert, surtout)...

Le "brunch" est le nom (anglais - c'est à mon avis son principal tort) que les immondes parisiens bobos (et peut-être même des habitants des villes de province : le mal s'étend) donnent au rendez-vous dominical par lequel on se retrouve vers midi pour bouffer n'importe quoi pourvu qu'on se retrouve.

Le principe n'est pas de petit-déjeûner tard : dans l'immense majorité des cas, le bobo a de jeunes enfants qui le lèvent tôt le matin, y compris le dimanche, et qui l'obligent donc à prendre un café/thé tartine tout ce qu'il y a de plus ordinaire à l'heure où les oiseaux commencent à chanter (il y en a aussi à Paris, des oiseaux). Le "brunch" est donc l'invitation qu'on se fait pour se retrouver (dehors s'il fait beau, dedans si pas), vers l'heure du déjeuner ; le principe est de mêler les plaisirs de l'amitié (ça se fait entre potes) et de la garde partagée (les enfants peuvent jouer ensemble : c'est ainsi qu'ils se "gardent" eux-mêmes). Les vertus en sont globalement l'augmentation de la jouissance de vivre, et l'amélioration de la transindividuation, pour causer comme Stiegler. Ça ne coûte rien (on brunche fort aisément de paquets de chips, de jambon bon marché et d'un coup de pinard pas cher). Ça s'appelle "brunch" et non pas déjeuner parce qu'on ne dresse pas la table (faut pas déconner : c'est dimanche), et qu'on s'installe donc n'importe comment et qu'on bouffe dans l'ordre qu'on veut le sucré, le salé et le reste.

J'en recommande vivement la pratique à tous les invisibles qui se sentent exclus de tous les circuits de la reconnaissance, de la valorisation, de la représentation médiatique : en augmentant le plaisir de vivre pour pas un rond, le "brunch" détourne de cette problématique douloureuse, développe l'amitié et tous les enrichissements personnels liés à la pratique de la conversation informelle sans réclamer le moindre effort de préparation gastronomique (taux de prise de tête quasi nul) - on en ressort détendu, content, plutôt moins con (la conversation est une pratique relativement stimulante) et pas spécialement fauché - et qui sait : si l'on avait étendu cette pratique conviviale et gratuite à l'ensemble du territoire, la face du vote Le Pen sans doute en eût été changée.
Ce matin sur France Inter Cohen nous faisait une tartine sur le dernier caca de Sarkozy (LA frontière). Maintenant, c'est DS qui nous en fait une sur sur le dernier caca de La Pen.
Il n'y a vraiment rien d'autre en ce moment dans l'"actualité", pour que vous, journalistes, colliez aux basques (brenneuses) de ces deux-là?
Je ne sais pas, moi : par exemple, la Grèce, le Royaume-Uni, l'Espagne, ... tous ces lieux exotiques qui préfigurent notre avenir.
Il faut pas être étonné que la politique de la ville soit absente pour limiter la voiture. La voiture s'est imposé car le pétrole est l'énergie la moins chère du monde donc utiliser du pétrole coute moins que les transports publiques, le vélo (au smic un cycliste coute plus cher qu'une voiture) ou la marche à pied.
Le seul réel problème dans tout ça c'est que les villes deviennent invivables si le volume de pétrole mit à disposition diminue ( approvisionnement en nourriture, ghettos urbains ou aucune activité économique n'est possible sans une fourniture d'énergie). D'ailleurs, lors d'une édition au sénat sur le coût de l'électricité http://videos.senat.fr/video/videos/2012/video12508.html ce monsieur explique très bien en quoi la politique actuelle du laisser faire peut être suicidaire sur le plan démocratique.
Bobo, cette nouvelle insulte de classe. Les bourgeois étaient comme des cochons. Les prolos, pas contents de leurs classement, veulent tous être des "classe moyenne". Mais être Bobo, c'est vrai, on ne sait pas vraiment ce que ça veut dire. C'est une sentence à la fois définitive et mouvante, suivant le point de vue. Un peu comme le Con : on est forcément un jour celui de quelqu'un.

Me rendant à vélo à mon travail, je le suis donc. Solidarité, Daniel.
On dirait que ce matin,Daniel a besoin de consolation.Elargissons le concept. Dans la bouche de Le Pen ,donc de Sarkozy,le bobo,c'est Un qui gagne un peu plus d'un smig et demi et qui a le culot de préférer la gauche,et d'accepter la diversité Il peut s'être installé loin du centre ville,ne pas être vélibien mais préférer le scoot ou la moto à la bagnole Bien sûr,le BOBO du boulevard St-Germain existe ,fréquente le Flore et brunche régulièrement s'il n'est pas allé se mettre au vert dans sa maison de campagne..
Hélas,le bobo de campagne est de plus en plus privé des transports en commun qui existaient il y a encore 5 ans.Il est donc obligé de se servir de sa bagnole plus qu'il ne voudrait. Que voulez-vous,le transport en car vers la ville et donc la gare la plus proche n'était pas rentable.Mais quand il,croise ou double sur la Nationale quatre des centaines et des centaines de camions venus de tous les pays d'Europe pour livrer leurs cochonneries,il se dit qu'il n'est pas le pire pollueur malgré tout.
"Quant à Sarkozy, il s'est jeté sur le livre de Christophe Guilluy,"
Et aussi, pour qui a écouté son discours de Toulouse hier, sur "Eloges des Frontières" d'un certain Régis Debray , parfois encensé ici.
Bah quand même, cela s'est démocratisé, mais le brunch, il n'y a que quelques années, aucun provincial ne savait ce que c'était.
Un truc typiquement du parisianisme (en province on se lève très tôt pour se coucher très tôt, à la différence de la Capitale, où le repas du matin se prend le midi, d'où l'essor du brunch).

Ensuite, venez vers le Canal St-Martin le dimanche matin si vous ne savez pas ce qu'est un bobo. Vous avez intérêt à venir tôt, les terrasses sont prises d'assaut, été comme hiver, grâce aux lampes à gaz... Je pense qu'ils ont pris un abonnement hebdomadaire d'ailleurs!

Sinon, ce qui est le plus contestable, c'est effectivement le Vélib, le succès du maire PS. 350 km de piste cyclable dans la plus grande ville de France, c'est beau... Mais ils ont raison de ne pas aimer Paris au FN, car Paris ne les aime pas : 4% le score du FN dans mon quartier, même dans les arrondissements chics de l'ouest, elle fait un tout petit résultat à 1 chiffre !
Il faut rassembler dans un grand parti les chômeuses en vélib écologistes vétues d'une burka qui déjeunent d'oeufs brouillés, leur donner enfin la parole !
Elle ne risque pas grand chose : qu'on me présente un seul bobo capable de voter Lepen.
Parce que être bobo, c'est aussi être curieux, ouvert sur le monde, et plutôt nuancé dans son propos. Coupé d'une partie de la France, décalé dans son comportement, d'accord. Mais conscient qu'il existe une bonne partie de la France qui n'est pas lui.
J'aime les bobos. Je ne suis pas bobo, il me manque le salaire (que Sarkozy m'avait promis pourtant, c'est con), mais j'habite le IXè, l'un des quartiers les plus bobos que je connaisse. Et, franchement, la vie n'y est pas désagréable.

Lepen a bien raison de stigmatiser les gens qui ont de l'argent et qui sont capables de voter à gauche ; elle aurait bien tort de tirer sur ceux qui ont de l'argent et qui sont capables de voter pour elle (pour une description plus précise de ceux-ci, voir la dernière chronique de Judith).
@DS

Ah moi je ne vous mariniserais pas avec le reproche de « bruncher (à vos souhaits) mais de rouler sur un « vélib », qui fait partie des pollutions visuelles de Paris. Esthétique prétentieuse, boursouflée, le pire étant son guidon en corne de bufle.

Et encore, on ne parle pas de l’Autolib. Un tel véhicule, destiné à se déplacer en ville soit à basse vitesse et pour manœuvrer, stationner, aurait dû avoir une forme cubique et une bonne rétro-vision. Les Japonais, confrontés depuis des lustres aux déplacements urbains, ont inventé les kei cars, qui sont de cette farine :

http://www.google.fr/imgres?q=kei+car&hl=fr&safe=off&sa=X&biw=960&bih=698&tbm=isch&prmd=imvns&tbnid=trUdKy4LNoGyFM:&imgrefurl=http://jalopnik.com/Kei-Car/&docid=ET8MrxAdbb5hMM&imgurl=http://cache.jalopnik.com/assets/images/12/2007/06/mazda-spiano-exterior-500.jpg&w=500&h=315&ei=oUieT-CbFInF0QXb5YyVDw&zoom=1&iact=rc&dur=707&sig=113263298309941914394&page=1&tbnh=115&tbnw=183&start=0&ndsp=12&ved=1t:429,r:11,s:0,i:104&tx=101&ty=55

Mais non, non, il faut faire staïle, fun and so on, alors Bolloré a fourgué à son pote Delanoé une voiture profilée comme pour courir aux 24 heures, au vitrage arrière de fourgon cellulaire.

Pour les radars, mon opposition est sur le fait qu’ils soient automatiques, qu’ils concourent à la perte des rapports humains : nous sommes dirigés par des robots. Pareil pour le permis à points.

Quant aux zécolos, à part tirer le tapis sous les pieds d’Eva Joly et mendier des sièges de députés au PS pour devenir ce que fut le PC pour Mitterrand, qu’ont-ils fait de concret ?
Plus que sur le transport, c'est sur la politique de logement qu'il faut s'interroger.

Le "péri-urbain", c'est la conjonction de l'abandon du logement social qui a fait fuir les classes "moyennes inférieures" (traduire "la classe ouvrière non immigrée) des banlieues proches et du miroir aux alouettes de la "France des propriétaires" brandi par la droite depuis plus de quinze ans, qui empêche ces mêmes classes moyennes, qui se rendent compte de leur erreur, de changer d'avis, en les coinçant avec des crédits pour 30 voire 40 piges.

Ajoutez à cela que dans ces zones "péri-urbaines", malgré une croissance démographique importante, on ait appliqué comme ailleurs la règle du "un fonctionnaire sur deux non remplacé" plutôt que d'adapter l'offre publique à la demande, et vous ajoutez au tableau le délitement du lien social, dont on a vu le résultat la semaine dernière.
Je ne me suis pas formalisé. C'est un point de détail.

Tellement un détail que sur le moment vous aviez l'air très agacé, et que vous nous en parlez plusieurs jours après. ;-)
Ha les alsaciens, quand y'en a un ça va mais quand il y en a plusieurs....
Ce renvoi à vos origines alsaciennes me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.

Sinon la question des transports (avec celle de l'habitat) est vraiment centrale et j'ai également du mal à comprendre que cela ne prenne pas plus de place dans la campagne.

Moi qui suis un vrai bourgeois (pas bohème, quelle horreur) de province je n'arrive pas à comprendre comment font les parisiens et les banlieusards pour ne pas faire la révolution. On les transporte comme du bétail pendant des heures, tous les jours. Pendant ce temps là la SNCF ne s'occupe que des grandes lignes, les politiques préfère parler des foulards et de la viande halal, les élus locaux mettent trois vélos et demi à disposition (parce que trouver un velib près d'une gare ça relève plus d'un miracle que d'une réalité quotidienne) et rien ....
Je rève d'un Act up des usagers des transports en commun parisiens, avec zap des élus, prise d'otages des responsables de la sncf et de la RATP. Les obliger à rentrer à 150 dans une rame de métro et la bloquer au milieu de la station chatelet avec la bonne odeur d'oeuf pourris qui va avec.
Pour répondre à Elisabeth Levy et son histoire de RER, je me permets de glisser un lien vers le papier que j'ai publié dans L'Humanité (où j'étais invitée de la semaine) il y a quelques jours ; j'y parle de mon expérience du RER, qui ne débouche (quelle surprise) absolument pas sur les mêmes sentiments et analyses que celles d'Elisabeth...
http://www.humanite.fr/invites/judith-bernard-«-nous-sommes-un-peuple-nous-partageons-un-destin-avec-son-lot-d’avanies-»-49
Pardon Mr Schnaïdermanne mais je ne comprends pas en quoi la prononciation de votre nom conformément à son origine vous a gêné à ce point. Je suis le plus souvent en accord avec vos analyses mais cette peur des origines m'inquiète. Cela signifie qu'on doit cesser de se faire appeler [m???mmæd] afin de prouver notre intégration et de dire à la place : mamméd ? Il n'y a rien de honteux à avoir des origines. Ce préjugé pseudo-républicain est à l'origine de tous les ravages que vous n'ignorez pas du tout lorsque vous vous adonnez à vos analyses.
C'est un point de détail, car vous n'êtes pas dans le secret de son âme, n'est-ce pas?
Je suis en train de déguster un brunch-caviar,et je vous le dis, qu'on ne me parle plus jamais de brunch-saumon. C'est un peu plus cher, mais ce qui compte, c'est le rapport qualité-prix. Et " le bon-marché est toujours trop cher" comme on dit chez Fauchon.
Super 9H15!
Bravo :-)
Bah déjà, pour ne pas être dans le collimateur du FN... fallait pas l'inviter...

Pardon de dire un truc basique, m'enfin voilà.

Quant au nom à coucher dehors, le mien vaut son pesant de khahuètes aussi, en revanche, dans ma ville bleue (je veux dire que la mairie est bleue), je n'utilise pas le vélo à louer- dont le nom m'échappe- ni le vélo-taxi -tout récemment mis en place, combien étonnant- ni le petit machin genre micro-bus électrique:
chacun de ces dispositifs évite soigneusement les quartiers *beeep* dont celui où je vis.

Et bon pont à ceusses qui pontent.
quand celle-là brûlera sa propre vignette
DS en a révé, Jospin l'a fait.
Ca fait longtemps que vous n'êtes plus monté en voiture, Daniel.
eh beh, inspiré ce matin, Daniel...
On le sent un tantinet agacé.

sur ce, j'enfourche mon bicing et vais bosser à 10 mn de chez wam.

Pourtant, je suis tout sauf un bobo. Ça, j'en suis sûr. Bohême, je prend, oui. Bourgeois, non. Je ne suis que beau :-) M'enfin, pas que.....
Attention, le "point de détail" ça peut mener loin...
Quand à la désolation à propos de l’absence des verts dans le débat (des transports ou autres) est ce que "lémédias" leur ont donné la parole, pour autre chose que rapporter les querelles internes des caciques du parti ou des infos chocs sur la couleur des lunettes de la candidate ?

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