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L'alter relance selon Libé

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Comme vous, je ne crois pas à l’inéluctabilité de ce modèle capitaliste dont je vois bien qu’il vous rend si atrocement malheureuse. Votre détresse me bouleverse et c’est pourquoi je me sens contraint de vous répondre.

Permettez-moi, chère Judith, d'apporter ma modeste contribution à ce monument de la pensée "brainstormisante" que nous livre Libération. Je suis moi-même, à l'occasion, l'heureux pratiquant de ces remue-méninges dialectiques qui semblent vous procurer tant de joie. De ces extases neuronales jaillissent, de temps à autre, de sublimes fulgurances dont il me plaît orgueilleusement à penser, qu’elles sont d’inspiration transcendantale, en un mot, qu’elles me dépassent.

Je ne résiste pas à l’envie de vous les faire partager, aussi je vous les livre sans ambages, tout de go, aussi nettes qu’elles m’apparurent dans leur limpidité déconcertante. :

Prendre aux riches pour donner aux pauvres
o avantage : permet aux riches d’assouvir leur penchant naturel au partage ;
o inconvénient : une fois tous les pauvres devenus riches, il devient impossible de redistribuer les richesses. Une alternative novatrice serait alors de déposséder intégralement les riches au profit des pauvres, mais alors nous risquons d’entrer dans une boucle sans fin, dont les conséquences échappent encore aux plus brillants sociologues.
Guérir tous les malades atteints d'une maladie grave
o avantage : farniente et fast-food à volonté, innocuité des expositions solaires prolongées pour les naturistes, espérance de vie accrue pour les lobotomisés à la téléréalité, …
o inconvénient : risques de troubles sociaux chez les populations laissées pour compte (enrhumés, constipés, boutonneux …).
Abolir le travail
o avantage : la société des loisirs devient une alternative crédible à l’impitoyable démocratie capitaliste ;
o inconvénient : de précédentes mises en œuvre partielles, majoritairement dans la fonction publique, ont déclenché une forte addiction chez les sujets trop longtemps exposés au repos, pouvant se traduire par d’incessantes doléances voire de l’agressivité pour les plus fragiles d’entre eux. Le constat est sans appel : seule une éradication totale du travail est envisageable, mais se pose alors de prosaïques difficultés d’ordre matériel : qui va fabriquer les hamacs ?
Donner la beauté à tous
o avantage : relance immédiate de l’industrie du string. L’efficacité de cette mesure sera tempérée par l’indignation qu’elle soulèvera auprès des défenseurs de la morale qui ne s’en laisseront pas compter par une ficelle aussi grosse. A noter que cet avantage perd tout son sens si la mesure précédente est adoptée ;
o inconvénient : la beauté étant un concept relatif, il semble peu probable de jamais pouvoir atteindre cet objectif. Mais à l’impossible, nul n’est tenu, surtout un philosophe.
Donner l’intelligence à tous
o avantage : aucun, tous les hommes politiques vous le diront ;
o inconvénient : @si perdrait de sa raison d’être et nous n’aurions plus l’insigne honneur de vos conseils éclairés afin de nous remettre dans le droit chemin de la sagesse médiatique.
Stopper le vieillissement des cellules du corps humain à partir de trente ans
o avantage : moyen efficace de repeupler les zones désertiques de la planète. Deuxième avantage, non des moindres pour les plus misogynes d’entre nous, et je sais qu’il en est : il ne sera désormais plus nécessaire d’épouser une femme de vingt ans plus jeune pour s’assurer d’une vieillesse heureuse ;
o inconvénient : les inconditionnelles de la quarantaine virile en seront pour leur frais.

Voilà. Ebouriffant, non ?
Je sais. C’est d’autant plus surprenant que j’étais tout seul. Jusqu’où peut vous entraîner le civisme ? Les possibilités humaines sont insondables.

Je compte soumettre mes propositions. J’espère qu’elles auront eu l’heur de vous plaire. Et même si je pense comme vous que rien n’est immuable ni fatal en ce bas monde, il n’en demeure pas moins que « balancer » des idées en l’air sans réellement en vérifier la viabilité, et surtout en sachant que personne ne nous demandera de les mettre en oeuvre, nous sommes tous capables de le faire.
Même moi, c’est dire !
Les propositions de LIBE sont des idées de gauche ? Je savais bien que la gauche courait toujours dans la roue de la droite... C'est toujours confirmé.
Alors ils sont tous "ALTER" (de droite à gauche et vice dans le versa en passant par le cycliste). Cela me fait penser à notre Président de la République avec ses commissions, ses médiateurs, sa chanteuse... il verse dans l'alter comme les autres ou les y entraîne-t-ils ? Bref c'est bien confortable.

Et chaque minute qui passe, il y a un chômeur. Et il faudrait lui dire : attendez les idées, les alter... soyez sage, ne restez pas dans votre entreprise... ON s'occupe de vous.

Moi décidément je préfère les idées Guadeloupéènnes. je vais d'ailleurs manifester avec eux à Paris, je ne sais jamais, si cela pouvait me filer 200 euros de plus sur mes 960, vous voyez pas ce que je veux dire ? Une tranche de bif ou de poisson par semaine en plus.

SOYONS PRATIQUE BAS DE GAMME :
Manifestation de soutien à la grève générale en Guadeloupe et en Martinique et aux revendications des populations
LUNDI 16 FÉVRIER à 18 heures PLACE CLICHY -PARIS
Une proposition libertaire : l’économie participative.
Normand Baillargeon
AGONE
Philosophie, Critique & Littérature
numéro 21, 1999
Utopies économiques


ROBIN HAHNEL, PROFESSEUR D’ÉCONOMIE à l’université de Washington et Michael Albert, activiste américain bien connu, ont élaboré, au début des années 1990, un modèle économique qu’ils ont appelé Participatory Economics ou Parecon – ce que je propose ici de rendre par Écopar. (On parle aujourd'hui plus facilement de participalisme)


L’Écopar vise à concevoir et à rendre possible la mise en place d’institutions économiques qui permettent la réalisation de fonctions précises, assignées à de telles institutions, mais dans le respect de certaines valeurs, dont les auteurs soutiennent qu’elles sont justement celles que la gauche – plus précisément la gauche libertaire – a jugées et juge toujours fondamentales. L’ambition de ce modèle est la suivante : « Nous cherchons à définir une économie qui distribue de manière équitable les obligations et les bénéfices du travail social ; qui assure l’implication des membres dans les prises de décision à proportion des effets que ces décisions ont sur eux ; qui développe le potentiel humain pour la créativité, la coopération et l’empathie ; et qui utilise de manière efficiente les ressources humaines et naturelles dans ce monde que nous habitons – un monde écologique où se croisent de complexes réseaux d’effets privés et publics. En un mot : nous souhaitons une économie équitable et efficiente qui promeuve l’autogestion, la solidarité et la variété 1».

(...)Dans une telle économie, des conseils de consommateurs et de producteurs coordonnent leurs activités au sein d’institutions qui promeuvent l’incarnation et le respect des valeurs préconisées. Pour y parvenir, l’Écopar repose encore sur la propriété publique des moyens de production ainsi que sur une procédure de planification décentralisée, démocratique et participative, par laquelle producteurs et consommateurs font des propositions d’activités et les révisent jusqu’à la détermination d’un plan dont ondémontre qu’il sera à la fois équitable et efficient.

(...)L’économie participative se veut donc une solution intellectuellement crédible et pratiquement viable, ne tombant en particulier dans aucun des pièges de la simple et trop facile dénonciation moralisatrice à laquelle on peut concéder aux auteurs que la gauche succombe trop souvent dans ses analyses et propositions économiques. Je citerai à ce propos encore Michael Albert : « Sur le plan économique, à gauche, on arrive à dire des choses comme celles-ci : les gens dans ma société consomment beaucoup trop, c’est horrible pour telle ou telle raison – il faut donc abolir la consommation. Ou encore : les gens de ma société travaillent, il faut abolir le travail. Au lieu de reconnaître qu’il y a un certain nombre de fonctions qu’une économie doit accomplir : la question est alors de savoir comment le faire tout en respectant certaines valeurs désirables. Bien des écologistes vont dire, par exemple : “Genaral Motors, c’est gros – donc tout ce qui est gros est mauvais. Il faut penser petit.” Mais ce n’est pas une analyse, c’est un réflexe. C’est faux, même d’un point de vue écologique. Les gens entendent ça et rigolent en se disant qu’on va aboutir à une société où on n’aura pas assez à manger. Avec raison. Il faut faire mieux. 7» Il serait présomptueux de prétendre rendre compte des tenants et des aboutissants d’une telle proposition en quelques pages. C’est pourquoi le présent article se propose, plus modestement, de présenter succinctement quelques-unes des caractéristiques les plus remarquables du modèle puis de fournir les informations qui permettront d’aller plus loin à qui souhaitera en savoir plus.

EFFICIENCE, ÉQUITÉ, AUTOGESTION,
SOLIDARITÉ, VARIÉTÉ


Quels critères évaluatifs convient-il d’employer pour juger d’institutions économiques ? Avant de proposer leur propre modèle, Albert et Hahnel ont consacré un important travail à répondre à cette question 8. Au terme de leurs analyses, ils proposent un modèle dit de « préférences endogènes », qui débouche sur une substantielle reformulation des critères évaluatifs habituellement retenus pour juger des économies. Pour aller rapidement à l’essentiel, rappelons qu’ils acceptent l’optimum de Pareto comme critère de l’efficience économique mais qu’ils le relient à une conception des sujets conçus comme agents conscients et dont les préférences et caractéristiques sont susceptibles de se développer et de se préciser avec le temps. Cette définition de l’efficience est le premier critère évaluatif retenu.
Le deuxième est l’équité. La plupart des économistes retiennent également ce critère et l’Écopar convient d’emblée de ce qu’elle est une
caractéristique désirable d’une économie 9. Mais Albert et Hahnel rappelle aussi que quatre maximes distributives concurrentes, correspondant
à quatre écoles de pensée également concurrentes, proposent autant de définitions de ce qui constitue l’équité. Les voici :
— maxime distributive 1 : paiement selon la contribution de la personne ainsi que celle des propriétés détenues par elle ;
— maxime distributive 2 : paiement selon la contribution personnelle;
— maxime distributive 3 : paiement selon l’effort ;
— maxime distributive 4 : paiement selon le besoin.
La plupart des économistes, on le sait, adoptent les maximes 1 ou 2. Les anarchistes, quant à eux, ont maintes fois exprimé leur préférence
pour la maxime 4. Tout en reconnaissant que c’est vers elle qu’il faut tendre, l’Écopar opte pour la maxime 3 et se construit donc, hic et
nunc, à partir de l’idée de rémunération selon l’effort. Le troisième critère évaluatif est l’autogestion (ce par quoi je propose de rendre ce que les auteurs nomment self-management). De longues analyses sont consacrées à cette propriété. Ici encore, pour aller rapidement à l’essentiel, disons simplement que les auteurs aboutissent à une définition de l’autogestion entendue comme le fait que la voix de chacun a de l’impact sur une décision à proportion de ce qu’il sera affecté par cette décision. Albert et Hahnel tiennent avec raison cette définition de l’autogestion comme un des apports les plus originaux, novateurs et lourds d’impact de l’Écopar. Le quatrième critère évaluatif est la solidarité, entendue comme la
considération égale du bien-être des autres. Le cinquième et dernier critère évaluatif est la variété, entendue
comme diversité des outputs. Armés de ces critères, demandons-nous ce qu’on peut penser des institutions économiques qui s’offrent à nous. Plus précisément, nous chercherons à déterminer dans quelle mesure des institutions d’allocation, de même que des institutions de production et de consommation,permettent – ou non – de s’approcher de ces valeurs désirables que nous venons de poser. Deux institutions allocatives s’offrent à notre examen : le marché ; la planification centrale.

NI MARCHÉ NI PLANIFICATION CENTRALE


La critique du marché occupe une part importante du travail préalable accompli par les auteurs. Au terme de ce travail, ils concluent que loin d’être cette institution socialement neutre et efficiente dont on vante parfois les mérites, le marché érode inexorablement la solidarité, valorise la compétition, pénalise la coopération, ne renseigne pas adéquatement sur les coûts et les bénéfices sociaux des choix individuels (notamment par l’externalisation), suppose la hiérarchie du travail et alloue mal les ressources disponibles. Pour résumer plus simplement cette position à laquelle les auteurs parviennent, voici ce que me déclarait Michael Albert, lors d’un récent entretien : « Le marché, même à gauche, ne fait plus guère l’objet d’aucune critique, tant la propagande a réussi à convaincre tous et chacun de ses bienfaits. Je pense pour ma part que le marché est une des pires créations de l’humanité. Le marché est quelque chose dont la structure et la dynamique garantit la création d’une longue série de maux, qui vont de l’aliénation à des comportements et des attitudes antisociaux en passant par une répartition injuste des richesses. Je suis donc un abolitionniste des marchés – même si je sais bien qu’ils ne disparaîtront pas demain –, mais je le suis de la même manière que je suis un abolitionniste du racisme. » La planification centrale, comme institution d’allocation, ne passe guère mieux le test que lui font subir nos cinq critères évaluatifs. Pour qu’un système d’allocation par planification centrale soit efficient, on reconnaît généralement qu’il doit satisfaire à un certain nombre de contraintes préalables. En particulier, les décideurs doivent connaître et maîtriser l’information nécessaire pour effectuer les calculs permettant l’élaboration du plan et pouvoir imposer les incitatifs qui assureront que les agents économiques accompliront leurs tâches
respectives. La plupart des économistes contemporains refusent d’accorder ces préalables et conviennent avec Von Mises et les néoclassiques
que l’impossibilité de les concéder en théorie signe l’impossibilité pratique des économies de planification centrale. Albert et Hahnel montrent pour leur part que, même si on accorde ces improbables prémisses, de telles économies seront toujours inacceptables du point de vue des critères évaluatifs qu’ils proposent. Si le marché détruit systématiquement la solidarité, la planification centrale détruit systématiquement l’autogestion, empêche la détermination par chacun de préférences personnelles qui prennent en compte de manière raisonnable les conséquences sociales de ses choix. Au total, la planification centrale promeut la montée d’une classe de coordonnateurs
en plus de générer de bien piètres résultats. Si cette analyse est juste, ni le marché ni la planification centrale ne peuvent générer des résultats qui soient conformes aux critères évaluatifs avancés. Il faut donc inventer une nouvelle procédure d’allocation : ce que se propose justement l’Écopar.

PRODUCTION, PROPRIÉTÉ, CONSOMMATION

Qu’en est-il à présent des institutions de consommation et de production? Cette fois encore, c’est à la lumière des critères évaluatifs mis en avant par l’Écopar qu’il convient de les jauger afin de décider si celles qui existent pourraient convenir à une économie participative. La propriété privée est le premier candidat au titre d’institution de production. Dans son acception libérale, la liberté d’entreprendre et le droit de jouir sans entrave des fruits de son activité sont considérées conjointement comme étant fondamentaux – voire naturels, du moins dans les versions naturalistes du libéralisme. Cette liberté économique serait en outre au cœur des libertés politiques. Les critères évaluatifs que nous avons rappelés nous indiquent déjà que l’Écopar, optant pour une définition de la liberté économique entendue comme autogestion, refuse la propriété privée des moyens de production, qui mine à la fois cette autogestion, la solidarité et l’équité – dans la mesure où elle ne rémunère pas selon l’effort et adopte plutôt la première maxime distributive. Enfin, au nom de l’équité et de la solidarité, une économie participative refusera aussi toute organisation hiérarchique du travail, fut- elle instaurée au sein de lieux de production qui seraient détenus collectivement. Reste à faire la preuve que la production peut demeurer efficiente tout en étant non-hiérarchique – nous y reviendrons. Terminons par un examen des institutions de consommation. Les économies existantes ne leur consacrent que très peu d’analyses et l’acceptation de caractéristiques hiérarchiques dans la production induit l’acceptation d’une consommation inégalitaire. Une économie participative proposera donc des institutions et des relations de
consommation non-hiérarchiques, permettant une participation équitable à la production. Le problème de la production, tel qu’il se pose à une économie participative, est essentiellement d’assurer une démocratie participative dans les lieux de travail. Démocratie par laquelle sont exclues les relations hiérarchiques et respectées les critères évaluatifs mis de l’avant par une telle économie tout en assurant que chacun sera en mesure de prendre une part réelle et significative dans les prises de décision. Cette fois encore, je suis contraint d’aller rapidement à l’essentiel,
pour en arriver directement, par-delà l’argumentation qui y conduit, à l’idée de Balanced Job Complex, concept que je propose de rendre par
« ensemble équilibré de tâches ». Il s’agit ici d’une des innovationsmajeures de l’Écopar.(...)
Très bien de souligner ces propositions.
Comme vous le dites, ça n'est pas tant les propositions en elle-même mais le fait que Libé se soit transformé en marchand d'idées et non pas en relai des marchands d'idées. Etrange, non ? Mais y sont où les marchands habituels de contre-idées ?
En écoutant le "Rue des entrepreneurs" de ce matin, consacré à Davos 2009, avec comme titre (provocateur ? ironique ? désabusé ? réaliste ? un peu facile ?) "le capitalisme est mort, vive le capitalisme !", je repensais à cette chronique et aux échanges qu'elle suscite, nos différentes réactions et désaccords dans nos commentaires.
Et je me disais : "Bon sang ! non seulement, lorsqu'une idée, une suggestion, une proposition est faite, faut-il encore qu'elle sorte vainqueur de toutes sortes de critiques, réticences, désaccords divers et variés... pour conserver une chance de garder le statut "d'idée", non seulement il faut encore vaincre toutes les embûches rhétoriques et/ou idéologiques qui lui laisseront au moins l'apparence d'une réelle alternative et non pas d'une resucée d'ores et déjà recalée, mais encore faut-il que cette "possible alternative" se retrouve entre les oreilles, et donc entre les mains, d'acteurs ayant une influence décisive et la volonté de prendre cette décision". Sinon quoi ? du vent dans les branches... rien d'autre.
J'avais cru comprendre que c'était le cas, à Davos.Que les quelques 2500 responsables politiques et économiques qui s'y "frottent les neurones" allait nous synthétiser tout cela, trier le bon grain de l'ivraie et dégonfler la bulle d'angoisse qui étreint la planète depuis plusieurs mois en actant et en déclarant :" OK ! we have understand ! Now we'll thinking and doing different !" Au lieu de cela, outre des absents notoires, on a entendu un grand financier plagier Socrate en disant "We know we don't know !", en outre, chacun semble déterminé à jouer perso et, pour finir en beauté, la balle a été dégagée en touche... en attendant le G20 ! What else ?

Ce matin, je me suis aussi visionné le "Ce soir ou jamais" du jeudi 5 février. Parmi les invités, l'un d'eux m'a paru plus convaincant que les autres, Daniel Cohen, co-auteur d'un récent ouvrage d'économie intitulé "27 questions d'économie contemporaine". L'émission à peine terminée, un premier commentaire s'affichait sur le forum avec une sentence définitive : "ces économistes, tous de incompétents !"
Allons bon. Mais pourquoi Taddéï n'a-t-il pas pensé à inviter ce forumeur si... compétent à débusquer l'incompétence des invités ?

Bref, là, du coup, devant mon clavier, je me sens, je nous sens tout petits, petits, et les grandes analyses critiques, déclamatoires et péremptoires de certains, bien dérisoires. Et finalement tout aussi peu convaincantes.

Quitte à broyer du noir, je crois bien que je vais aller me faire un café moi. What else ?
Bref commentaire, parce qu'à nouveau, une chose me gêne :

- l'étude de l'énonciation journalistique est très bien menée, bien vue, et instructive, que cette nouvelle fonction de proposition soit neuve ou non, d'ailleurs (ce sont des choses qui se construisent dans la durée) ;

- par contre, il y a autour de cette étude des présupposés péremptoires, et donc abusifs : comme le montrent les propositions même de Libé, le système ne se casse pas la gueule, j'en ai peur. C'est juste une crise de plus dont le capitalisme se relèvera, semble-t-il, comme il s'est relevé des autres. C'est l'avantage d'un système qui évacue toute morale cohérente, on peut le faire tourner avec du scotch, des petits bouts d'idées (même pas des idéologèmes), piochés çà et là. Je serais tenté de dire que les journalistes s'engouffrent dans une brèche pour se faire mousser un peu, en répondant aux questions qu'en ce moment, beaucoup de gens se posent.
Autrement dit, même en éprouvant de la sympathie pour vos idées politiques, mon esprit s'arque-boute quand il voit que vous les énoncez comme des vérités, des faits concrets. Modalisez, pour le moins. Mais je le répète, et vous le soulignez vous-même dans vos interventions sur ce fil : cela ne change rien au fond de cet article, très intéressant.

Cordialement,

Marc BUKWA
Pas trop convaincue par cette chronique...
Désolée, sincèrement.
Si la révolution journalistique consiste à ne pas dire d'où l'on tient ses propositions, où est-ce qu'on a pioché les propositions, je préfère qu'on revienne au journalisme d'avant. Celui où on aurait eu : les 10 propositions du PS ; les dix propositions du NPA ; les dix propositions de Terra Nova ; etc.
Ici, on a une espèce de synthèse de tout cela (pas des propositions de NPA, Libé n'ira plus jamais, s'il y est même déjà allé, jusque là).
Et super la méthode socratique, ou comment faire croire à celui avec qui vous dialoguez qu'il a réfléchi et trouvé par lui-même les solutions que vous lui servez sur un plateau.
Une vaste mascarade plutôt, non ?
Et c'est vrai que nous vous avons connue un peu plus critique ; votre conclusion est étonnante, alors que vous notez que :
- Libé ne nous dit pas d'où ils sortent ces propositions >> nous vous laissons penser que la rédaction est un think tank
- Libé utilise la dialectique socratique >> nous vous laissons croire que c'est à vous de vous saisir de ces alternatives et d'en construire d'autres, puisque vous, comme nous, pouvez réfléchir à votre tour.
C'est super démago non ?

Votre point positif : vous devez être de sacrée bonne humeur, et dans une phase de positivisme extrême, et c'est tant mieux !!
(doublon)

Bonjour,

Je me faisais ce matin, à la lecture de votre chronique, la même réflexion que kawouède [cf. son post d'hier à 10h20 ( [www.arretsurimages.net] ) ] concernant des antécédent de Libé en matière de "propositions".

Si je ne sais plus s'il s'appuyait sur le mode dialectique que vous mettez en exergue dans l'article, Libé a réalisé un (voir plusieurs) hors-série(s) consacré sur une thématique de "propositions de gauche" (l'objet très exact méchappe également - décidemment...).

Il(s) ne figure(nt) pas sur le site de Libé dans les menus ad-hoc, mais je daterais ça à 2006 à vue de nez, durant la campagne...

J'essaie de retrouver la chose.
chère Judith, une chose est sûre c'est que dans ce pays, grâce à vos articles, ce sont nos neurones qui se remettent au travail... -:)

perso, pendant la campagne présidentielle ce qui m'avait plu chez ROYAL c'était la notion de "politique participative", j'ai envie de croire en cela, c'est tout !
mais je ne crois pas un instant que l'émission d'idées de droite et de gauche puisse faire à un moment donné, un programme politique efficace et surtout, généralisable, sans que le politique, au sens noble du terme évidemment, le retravaille ;
je m'imagine que c'est de cela dont il s'agit à l'ENA : de "LA" politique ; pourquoi ensuite, ça ne se ressent pas dans les décrets de NOS politiques, je n'en sais rien.....

je ne pense pas que la société civile, dont les idées évidemment sont excellentes puisque empiriques et donc forcément pragmatiques (et toc !), puisse créer LE système politique applicable par l'ensemble ; c'est un métier ;
que les politiques s'inspirent de nos idées au préalable me semble, dans nos sociétés actuelles, indispensables .... pour ne pas dire salutaires dans certains domaines ;

chacun son job, voilà pourquoi je ne partage pas tout à fait cette phrase sur le journalisme : ". Qu’il ait fallu attendre, en somme, que le monde en crise change le journalisme, au lieu qu’il aurait pu, le journalisme, s’il avait été un plus prompt dialecticien, changer le monde - sans crise." :
je ne connais pas précisément vos chartes professionnelles mais pour moi un journaliste n'est pas là pour créer un monde politique mais pour le décrire en vue d'être diffusé au plus grand nombre ; et lorsqu'il le le fait en toute objectivité on peut déjà s'estimer heureux (re-toc pour certains journaleux d'élysée.fr !!)

et pour en revenir aux propositions participatives :
"Rendre les plans sociaux plus coûteux pour les entreprises bénéficiaires", "Réinventer les emplois jeunes", "donner un coup de pouce au Smic", "Supprimer les exonérations sur les heures sup", "Augmenter les impôts des ménages les plus aisés", "Alléger la TVA de façon ciblée", "Interdire les dividendes aux entreprises aidées", "Interdire les bonus dans les banques", "Créer un service public bancaire", "Relancer le principe du bonus-malus écologique"... "
je dis OUI à tout cela........
............... et je rajoute la mienne : "Taxer les tire-aux-flancs" : chaque système économique a le sien (ex : à l'hôpital il se reconnait aisément, c'est celui qui passe sa journée à ranger l'armoire à pharmacie, ou à remplir le bon de sortie du patient de la 14 pendant que les collègues font tout le reste et pour le même salaire grrrrrrrrr !!) ;
et pas besoin de dénonciation car il sait parfaitement se vanter du "travail accompli" arghhhhhhhhhhh -:)
ça remplirait les caisses de l'Etat assurément, si si j'vous jure -:)-:)
Vérité d’un côté [s]de la[/s] du Manche, mensonge au-delà !

ALTERNATIVE

Français :
Obligation de choisir entre deux choses. [Dilemme, option]
Il n’y a pas d’alternative = « on ne peut choisir entre deux possibilités [ce que je ferais si c’était possible],parce que il n’existe qu’une solution »

Anglais :
Autre éventualité [inexistence d’un autre choix]
There is no alternative = « Je vous affirme que ce [mon] choix est le seul valable… [les vôtres sont nuls]»

Judith, pourquoi ne mentionnez vous pas Cicéron ?
Il a sa place à côté de Socrate et Platon, qui est pour moi le fondateur de la dialectique moderne.
Voir ce lien (entres autres).

Marcus Tullius Cicero
C'est étrange en effet de voir des journalistes se placer dans une fonction d'énonciation personnelle (même collective), jusqu'à faire des propositions. Dépasser le stade de l'opinion, qu'on peut trouver dans une chronique par exemple, et se placer en dialecticien c'est fort!
Ca a quelque chose du critique littéraire qui se met à écrire. Au lieu d'être comme un antenne, de chercher, de mettre en avant dans son article un auteur qu'il juge intéressant par son style, sa nouveauté, il en profite pour mettre son propre texte à la place.
C'est comme si le journaliste avait démissionné de sa fonction, reporter, apporter une information qu'il juge importante, utile à la réflexion du lecteur. Etre une antenne qui capte les nouveaux possibles qui se créént dans le monde. Dire oui haut et fort à quelque chose que certains veulent garder sous silence. Plutot que de tout nier, de vouloir repartir à zéro, comme si personne n'avait jamais eu d'idées.
Je crois vous avoir entendu dire un jour que vous étiez abonnée à Libé. Abonnez vous aussi à Marianne, où des idées alternatives sont proposées depuis longtemps, même avant la crise.
Amicalement
Je suis toujours une admiratrice de vos chroniques, judith, mais pour celle-ci encore, je ne suis pas d'accord.

Je n'ai aucune idée de ce que pourrait être un monde parfait, mais une idée assez précise de ce que pourrait être un monde idéal.
Et une des conditions y serait que chacun y joue pleinement son rôle.
Par exemple (choisi au hasard, vous en conviendrez), les journalistes et leurs journaux, spécialement la presse quotidienne, produiraient de l'information.

Je conviens que toute information est forcément idéologiquement orientée, ne serait-ce que parce que chacun possède sa cohérence de pensée et donc une idéologie. Mais l'objectif revendiqué devrait être de produire une information la plus brute possible. Pas celle des agences de presse, mais des explications et éventuellement des hypothèses, mais présentées comme telles.

Après, pour chacun d'entre nous, la consultation d'autres journaux d'un autre bord politique (sur internet principalement), pourrait éventuellement servir de contre-expertise.

Les éditorialistes et les chroniqueurs présenteraient comme tels leurs écrits ou leurs billets d'humeur, en les séparant bien des autres articles.

Hum ! Tiens, je me demande en écrivant, s'il n'y a pas un lieu sur la Toile où ça se passe justement comme cela.... Un site de critique des médias... Abonnement à 30 €... Non, je disgressionne....
Revenons à nos moutons.... euh, notre monde idéal....

Dans ce miraculeux éden, donc, les philosophes feraient de la philosophie. Ils nous expliqueraient dans notre jeunesse ce qu'est la dialectique, et que la philosophie nous a prouvé que jamais Achille ne pouvait rattraper la tortue. En résumé, ils nous démontreraient que pour un être humain, l'activité de penser peut se révéler très agréable mais que ce n'est pas parce qu'une démonstration est très satisfaisante intellectuellement que pour autant elle correspond à la réalité.

Les penseurs politiques produiraient de la pensée politique, c'est-à-dire qu'ils réfléchiraient aux moyens de vivre ensemble, qu'ils y réfléchiraient avec d'autres, et qu'ils confronteraient ces idées à la réalité et aux idées des autres, ce qui est une autre façon de se mesurer au réel. Ils pourraient pour cela utiliser les outils critiques de la philosophie, par exemple
- la nécessité de la définition pour être sûrs que nous nous appuyons sur les mêmes concepts parce que les mots laissé à eux-mêmes nous trahissent, comme nous l'expliquent les théories de la Linguistique Générale et de la Sémantique Générale,
- ou la dialectique.

Ce n'est pas parce que la philosophie et la pensée politique utilisent les mêmes outils critiques que pour autant, ce sont les mêmes disciplines. Hannah Arendt, qui était passée de la philosophie à la pensée politique, avait une formule qui disait : La philosophie est faite pour un Homme, la politique pour les Hommes.

Les économistes feraient de l'économie et n'utiliseraient pas cette science humaine comme une arme idéologique au service des dominants réclamant l'expansion de leur pouvoir et en la faisant passer pour une science exacte.

Les hommes et femmes politiques produiraient de la décision politique, aidés par des penseurs politiques (et des think tank qui ne seraient pas des réservoirs à idéologie pour justifier l'injustifiable), ainsi que par des économistes qui s'occuperaient d'économie..

Et eux et tous, nous serions des citoyens. Nous vivrions dans une démocratie où le peuple du « Demo » serait vraiment souverain et où par conséquent, chaque citoyen aurait les moyens, s'il le désire, d'être informé réellement, de pouvoir juger par lui-même, et de décider.
Et tout cela favoriserait une véritable émancipation.

Alors, vous comprendrez bien que pour moi, que Libé se mêle de produire des simili-idées qui vous semblent alterje ne sais quoi, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Peut-être que Libé a des choses plus fondamentales à régler avant cela.

Si vous, cela vous permet de magnifiques envolées, très agréables, tant mieux, car cela nous permet de profiter de vos intéressantes chroniques.

Mais permettez-moi de trouver le sujet de départ un peu mince.
Le Jubé

On peut voir encore, dans quelques églises, un jubé. C'est une barrière qui séparait le choeur et la nef.
Dans le choeur, les clercs et les notables. Dans la nef, le menu peuple qui voyait l'office d'assez loin.

Pendant la campagne présidentielle, on a pu voir un jubé, dans le slogan "travaillez plus pour gagner plus".

Une seconde louche de cuistrerie pour expliquer les soldes intermédiaires de gestion.
Dans le compte de résultat d'une entreprise, on part du chiffre d'affaires, dont on retire les achats et les charges externes et on obtient la valeur ajoutée.
Puis on déduit les impots et les frais de personnel et on aboutit à l'excédent brut d'exploitation (E.B.E.)
Des frais financiers, des dotations aux amortissements , et le reliquat éventuel est acquis aux propriétaires, après déduction de l'impôt sur le résultat.

Dans le discours 2007 de Sarkozy, l'E.B.E, c'est un jubé. Ce qui se passe après, ca vous regarde pas. Circulez les gueux, y a rien a voir.
Et "travaillez plus pour gagner plus", c'est un résumé. L'argument complet, c'est " Salauds de pauvres, si vous voulez gagner plus, il va falloir travailler plus".

Comme s'il n'y avait pas d'alternative, ma chère Tina. La pensée unique dans sa splendeur. La frénésie de réformes et de rupture pour maintenir le statu quo, à la façon du Tancrède du Guépard " Il faut que tout change pour que rien ne change".

Mais, au pays du 14 juillet, on a du respect pour la manif.
Et, dans le discours de ce soir de Sarkozy 2009, l'amorce d'une fissure dans le jubé. Certes, il faut entendre avec circonspection les cajoleries du loup devenu berger. Mais voici exprimée l'idée qu'on ne s'arrête plus à la barrière de l'E.B.E.. Et que le bénéfice final pourrait être partagé par tiers : primes aux salariés, fonds propres (réserves) et dividendes.

Les promesses n'engagent que ceux qui les entendent. Mais c'est déjà une évolution dans le discours.
Et n'oublions pas que TINA, c'est aussi une revue littéraire où une des ancienne de ASI est assez active, je parle bien sûr de Chloé Delaume:

TINA aux éditions ère

(Comment ça, ça n'a rien à voir? Comment ça, je sors? :D)
Certes, l'article de Judith peut sembler un peu naïf; mais il ne faut pas pour autant l'en blâmer. Son article reste très bon, comme d'habitude, et a le mérite de parler de méthodes alternatives (bien que celles de Libération ressemblent beaucoup à un programme électoral du PS).
Mais je suis effectivement d'accord avec les forumeurs précédents, l'alternative (la vraie) ne ressemble en rien aux mesurettes proposées par Libé.
Mais ne minimisons rien. C'est déjà un premier pas de franchi. Espérons que la prise de conscience des journalistes s'étende et aille plus loin.
Si seulement on arrêtait de réfléchir en termes de croissance. C'est cette même idée fixe qui nous a amené là où nous sommes : dans un bon bordel.
Le problème c'est que je ne vois pas nos dirigeants se tourner soudainement vers des modes alternatifs de gestion économique. Ils sont, hélas, plutôt du genre à regarder le monde avec des oeillères, et sont encore dans l'optique du "There is no alternative".
Il n'y a qu'à voir comment Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a balayé du revers de la main la question de Samuel Etienne (lors d'un "Comme un vendredi") qui concernait des méthodes alternatives, du type de la décroissance. Elle a totalement méprisé un courant de pensée qui pourtant me semble porteur d'espoir et de pistes pour sortir du néo-libéralisme.

Le système court à sa perte, et s'il y a bien une chose que l'Histoire a su démontrer au fil des millénaires c'est que Tout Empire Périra. Et quand le notre aura achevé son écroulement, il ne faut pas s'attendre à ce que cela sans passe sans dégâts.

En espérant me tromper...

Je vous invite à regarder la conférence de Jean-Marc Jancovici sur les "bienfaits" de la croissance. Il démontre très intelligemment de quelle façon on va droit dans le mur, et ce depuis belle lurette : http://storage02.brainsonic.com/customers2/entrecom/20080227_Spie/session_1_fr_new/files/index.html

Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur la décroissance : http://www.zalea.org/spip.php?article1549
Comme d'autres l'ont dit plus haut, j'aime beaucoup ce que vous écrivez d'habitude. Mais là, je suis perplexe : j'ai peur de ne pas comprendre.
Demandez-vous à Libération (et à d'autres organes de presse) de proposer une alternative cohérente à TINA? Si oui, çà me paraît à la fois bien ambitieux et un peu hors de propos.
Moi, je me contenterais bien que Libération (et d'autres organes de presse) fassent simplement leur métier : nous informer régulièrement et honnêtement des propositions alternatives cohérentes à TINA qui existent, et des débats qu'elles suscitent.
Rien que pour çà, il y a du boulot!
Bonjour,

Après une remise en cause de TINA, il faudrait aussi s'attaquer à FACE.
C'est quoi FACE ?
Ca veut dire "Fait Aveuglément Confiance à l'Europe" car rappelez-vous des mêmes réprimandes (à quelques mots près) des pro-constitution européenne envers les gens sceptiques sur l'aspect anti-démocratique de cette Europe technocrate que l'on nous propose.
Très intéressant, cet article, effectivement, on dirait que "Ca branle dans la manche".

Même si je suis assez d'accord avec Bob d'Eponge, qui parle de "poudre aux yeux", je partage aussi la conclusion de Judith, l'article de Libé me paraît comme un "tremplin", un "marchepied", pour réfléchir un autre monde...

Oui, je pense que c'est à nous tous de trouver des alternatives...

Mais de VRAIES alternatives, pas seulement des "aménagements" pour rendre le libéralisme plus supportable...

Lors de la manif du 29, j'ai vu une pancarte qui disait ceci : "L'economie doit être au service de l'homme, et pas l'inverse..."
Aaarrrffff !!!

Donc les journalistes deviennent philosophes, les philosophes deviennent des peoples, les peoples donnent leurs avis politiques,
les politiques soufflent dans les oreilles des journalistes pour les transformer en peoples tout ça avec de beaux mariages !

Le bon raisonnement négatif,
"Les journalistes veulent assumer ouvertement leur position de leader d'opinion
au risque de sombrer vers le publi-reportage (pour du green-business ou du charity-business par exemple)"
ou
"Le corps journalistique se pose-t-il de nouvelles questions pour éluder les anciennes concernant son coté parfois au choix servile,
surfait ou suffisant, profiteur ou menteur, qui noie ou gène la lutte des mots et des idées pour une meilleure cité ?"

Bref, bof et re-bof, encore un machin de Libé qui me donne pas envie de me réabonner !
je vois dans cet article 2 idées qui ne se rencontrent jamais:

- comment rendre l'économie plus efficace: créer de la richesse
- comme rendre l'économie plus équitable: partager la richesse

si je soutiens l'idée de rendre l'économie plus équitable, je ne connais pas de théorie, mécanisme qui prouve que cela a un impact (connu, maitrisé, ?) sur l"éfficacité de l'économie.

j'ai l'impression qu'on entend toujours la même chose: a droite , faisons plus de richesse, on verra plus tard comment la partager, et a gauche , partageons la richesse, on verra plus tard comment la développer....

certainement ces questions ont été traitées de nombreuses fois , même si je ne connais pas ces travaux, mais les discours que je lis sont toujours figés dans cette dualité.

même une crise de la taille que nous traversons ne semble pas influencer ce partage des positions.
Vous vous méprenez sur le sens d'efficacité. Vous sous-entendez qu'"efficacité" est synonyme d'"encore plus". Or l'efficacité est une question de point de vue : certains trouveront qu'un système économique est efficace parce qu'il produit globalement beaucoup de richesses, d'autres trouveront le même système inefficace, car il crée des inégalités et de la misère.
D'habitude j'aime bien ce qu'écrit Judith, mais là, sa crédulité me scie.

Je suis assez d'accord avec STEPHAN TOTH
je vois dans cet article 2 idées qui ne se rencontrent jamais:
- comment rendre l'économie plus efficace: créer de la richesse
- comme rendre l'économie plus équitable: partager la richesse

Si je soutiens l'idée de rendre l'économie plus équitable, je ne connais pas de théorie, mécanisme qui prouve que cela a un impact (connu, maitrisé, ?) sur l"éfficacité de l'économie.
J'ai l'impression qu'on entend toujours la même chose: a droite , faisons plus de richesse, on verra plus tard comment la partager, et a gauche , partageons la richesse, on verra plus tard comment la développer....

Certainement ces questions ont été traitées de nombreuses fois , même si je ne connais pas ces travaux, mais les discours que je lis sont toujours figés dans cette dualité. Même une crise de la taille que nous traversons ne semble pas influencer ce partage des positions.

Mais c'est tout simplement parce que les "intellectuels" français baignent tous dans le même jus, les politiques ont tous fréquenté les mêmes écoles, fréquentent les mêmes cercles. Comment voulez-vous qu'ils aient des idées "neuves" alors qu'ils ne regardent même pas derrière le périphérique ?
Pour avoir vécu 2 ans à Paris, j'ai vu le système terrible d'enfermement politico-médiatique de "l'intelligentsia" française. Le reste du monde en est totalement absent...

Juste pour sortir un peu de ces cercles concentriques, j'ose évoquer "L'économie sociale de marché" qui a fait les moments forts de l'Allemagne d'après-guerre et que la Chancelière Angela Merkel vient de rappeler avec force après les dérives du gouvernement Schröder... En voici une définition succinte sur wikipedia: http://de.wikipedia.org/wiki/Soziale_Marktwirtschaft Je mets le texte allemand et le terme "Soziale Marktwirtschaft", car le texte français de wikipedia raconte un peu n'importe quoi à ce sujet et confond de temps en temps "l'économie sociale de marché" avec d'autres concepts.
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Etonnant qu'en France on presse tout dans des "concepts" pour essayer de le faire rentrer dans les cases connues, sans essayer de comprendre véritablement la pensée...
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[quote=Economie sociale de marché]Ce système s'oppose à l'économie planifiée et se démarque d'une économie de marché complètement libre et de l'économie mixte. Il cherche à obtenir et maintenir à la fois une croissance élevée, une faible inflation, un faible chômage, de bonnes conditions de travail et une protection sociale.

Pendant les quelque 30 ans passés en Allemagne, je n'ai connu pratiquement AUCUNE grève et le niveau de vie y a été au moins 20% plus élevé qu'en France où je passais quelques mois par an. D'ailleurs Luc Chatel est venu faire un tour du côté allemand pour constater les prix actuellement et justifier sa politique erronnée en faveur des grandes surfaces. Il tire les mauvaises conclusions d'une bonne observation: http://www.dailymotion.com/popular/Luc-Chatel/video/x5hxae_deplacement-chatel-supermarche-alle_news

Sa remarque m'a fait sourire à propos du "Babybel" qu'il prend dans la main et dit "Tiens, ici il n'y en a pas de gratuit"!!!!!
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Il constate cependant que les Allemands sont moins crédules que les Français, car ils ont des cours de politique, de sociologie depuis le collège. On ne peut pas leur faire gober "Deux pour le prix d'un" ou bien "un gratuit"... Car en fait, il en fait la démonstration lui-même: Le fromage était vendu 3,75 € en Allemagne, sans "cadeau" et 4,35 € en France avec un "gratuit"... CQFD...

Tant que les citoyens français seront si crédules, rien d'original ne pourra vraiment se faire. J'habite à 200 mètres de la frontière et vois la pub française pour les foires au vin: "Deux caisses achetées, une gratuite" Qui peut croire de telles inepties ??? Mais du côté français, on y croit, et on se fait arnaquer joyeusement...
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On est toujours sur la lancée de la Révolution qui quelques années plus tard a fait le nid d'un empereur, Napoléon, dont on peut suivre la trace sanguinaire jusque dans les pays Baltes, où on a découvert il n'y a pas longtemps un charnier de soldats français qu'il était aller faire mourir dans le froid de la mer Baltique...

L'Histoire se reproduit, le pays a remis au pouvoir un type de son acabit, aveuglé par les médias, incrédule et incapable d'inventer autre chose...

De lire ce texte m'a étonnée, non, stupéfaite, pour un site comme @si, j'aurais espéré mieux.
J'ai l'impression qu'un léger malentendu entrave la réception de ma chronique : je ne salue pas en Libé la teneur des propositions, en effet modestes et peu révolutionnaires !

Je constate une modification de la fonction journalistique : s'assumer comme proposeur et non plus seulement relais des propositions ; c'est-à-dire, se poser comme négateur de ce qui est pour inventer ce qui n'est pas (l'invention, l'imagination, supposent un geste premier de "négation" du réel, sa mise entre parenthèses, même temporaire, pour passer de la position d'observateur à la position de concepteur).

C'est cette petite révolution-là qui m'intéresse dans ce papier (la "mutation dialectique"), et non pas le programme politique que dessinent ces mesures, programme qui relève, globalement, d'une gauche tiède qui n'est pas forcément celle qui a le plus besoin de relais médiatiques !
Message 1/5max 05/02/09.

Je constate une modification de la fonction journalistique : s'assumer comme proposeur et non plus seulement relais des propositions ; c'est-à-dire, se poser comme négateur de ce qui est pour inventer ce qui n'est pas (l'invention, l'imagination, supposent un geste premier de "négation" du réel, sa mise entre parenthèses, même temporaire, pour passer de la position d'observateur à la position de concepteur).

Moi, j'apprécie la démarche, j'en ai assez de la fameuse objectivité, neutralité journalistique. Cependant, j'ai noté dernièrement que ceux et celles qui se posaient en négateur de ce qui est, pour inventer ce qui n'est pas encore généralisé, au lieu de relayer simplement l'information, étaient considérés par beaucoup comme de mauvais journalistes...

Toute ressemblance avec des évènements pas si lointain ne serait pas fortuite.

yG
D'accord, la précision est importante puisqu'effectivement, j'avais l'impression que vous saluiez la teneur des propositions. Je pense que c'est le sous-titre qui est trompeur : "Quand le journalisme enterre enfin TINA" ; laissant entendre que vous trouviez qu'ici, requiescebat in pace TINA.

Pour le reste, qui n'est donc du coup pas "le reste" mais au contraire le coeur de la chronique, "la mutation dialectique", "la modification de la fonction journalistique", c'est une réflexion intéressante.

Cependant — et c'est là où ce premier malentendu est capital —, la teneur de ces propositions, de cette "petite révolution tiède", est importante : dès lors que ce ne sont que des propositions tièdes, qui n'enterrent pas TINA mais au contraire le confirment (cf. posts supra), peut-on vraiment dire que "la crise est cette première négativité qui renverse les affirmations (TINA) dont la pensée unique s’est contentée trop longtemps - la crise fait le boulot à notre place" ? (d'où découle la suite : le journaliste peut alors nier, discuter, proposer, "le bal de la négativité aussitôt s'ouvre (...)"). Ou plutôt, oui on peut dire cette première phrase, mais pas la suite, bien au contraire : effectivement, la crise enterre TINA, mais la suite, ce bal qui s'ouvre, il le resuscite, l'increvable TINA ! puisque ces propositions sont tièdes, ne sont que des rustines, des rafistolages pour un système qui est perçu comme la seule voie possible — alors même que la crise nous démontre qu'il est vain.

Dès lors, "l'efficacité persuasive de la crise" n'est pas. Au contraire, la crise tente de nous montrer que le réel n'est pas la seule forme possible de réalité, que le réel se détruit lui-même, mais aussitôt surgissent (ici de la gauche, en plus : avec des ennemis pareils, on n'a pas besoin d'amis) des colleurs de rustines, des bonnes âmes proposant toutes les demi-mesures de continuité (avec le-dit système vacillant, pour le rétablir droit) plutôt que la réflexion, la vraie, celle d'une alternative.

On aurait donc bien, là je suis d'accord, un journalisme "de proposition", un peu nouveau (vraiment ? vous m'avez pourtant appris les idéologèmes (1), qui montrent qu'un certain nombre d'énonciateurs, en particulier dans les médias, avancent des prétendues "informations" qui sont en fait déjà des propositions idéologiques), mais non pas au service de la relance d'un alter, mais au contraire au service de la défense d'un idem.

(1) "Un idéologème, c’est la maxime idéologique sous-jacente au développement argumentatif d’un énoncé. C’est un petit fragment de doxa, qu’on n’a pas besoin de formuler, et qui structure souterrainement un discours." (chronique du 12/11/2007)

Qu'en pensez-vous ?
Pardonnez-moi mais je voudrais changer mon dernier paragraphe... :

[s]On aurait donc bien, là je suis d'accord, un journalisme "de proposition", un peu nouveau (vraiment ? vous m'avez pourtant appris les idéologèmes (1), qui montrent qu'un certain nombre d'énonciateurs, en particulier dans les médias, avancent des prétendues "informations" qui sont en fait déjà des propositions idéologiques), mais non pas au service de la relance d'un alter, mais au contraire au service de la défense d'un idem.

(1) "Un idéologème, c’est la maxime idéologique sous-jacente au développement argumentatif d’un énoncé. C’est un petit fragment de doxa, qu’on n’a pas besoin de formuler, et qui structure souterrainement un discours." (chronique du 12/11/2007)[/s]

On aurait donc bien, là je suis d'accord, un journalisme "de proposition", mais non pas au service de la relance d'un alter, mais au contraire au service de la défense d'un idem. Il ne chercherait donc pas à changer le monde, ce nouveau journalisme changé par la crise, mais au contraire à le préserver... D'ailleurs, est-ce nouveau, le fait que le journalisme propose ? C'est la nature même de TINA que de forcer tout élocuteur à vouloir réformer (dans le sens libéral : le libéralisme ne va pas sans la réforme), donc changer : il n'y a pas d'alternative, réformez, réformez ! Et resurgissent, par exemple, les idéologèmes ("Un idéologème, c’est la maxime idéologique sous-jacente au développement argumentatif d’un énoncé. C’est un petit fragment de doxa, qu’on n’a pas besoin de formuler, et qui structure souterrainement un discours. Chronique du 12/11/2007"), la créature médiatique appelée pensée unique, et toutes les autres manifestations passées de ce journalisme faussement d'information mais déjà de proposition, au service... du même idem.

Qu'en pensez-vous ?
Là je file regarder Taddei¨, je n'ai pas le temps de répondre en développant ; je précise juste que, comme à peu près à chaque fois, mon titre a été modifié par DS : j'avais sous-titré ma chronique : "Quand le journalisme découvre la dialectique". Daniel a préféré "Quand le journalisme enterre Tina", qui ne reflète pas ma pensée.
Message 1/3000 (*)
Surtout qu'à y réfléchir deux minutes, je ne vois pas d'une part le rapport entre ses deux sous-titres, et d'autre part pourquoi le premier, plus juste (je trouve), n'a pas été choisi. Mais le deuxième donne tellement une impression de "plus vendeur".
Bref (quelle surprise) merci pour cette chronique.
au passage:
"En prompts dialecticiens à votre tour, vous me rétorquerez que la dialectique est toute philosophique, et que nous n'avons que faire de philosopher quand il faut agir, et sauver de toute urgence ce qui peut encore l'être (...)"
Moi c'est clair, je ne vous aurais jamais parlé sur ce ton ! :-)

(*) j'ai pas pu m'en empêcher, désolé
Je confirme le changement du sous-titre. Je trouvais le mien, en effet plus vendeur, et aussi plus précis. Un sous-titre plus adapté à la chronique de Judith eût été: "quand la crise enterre enfin TINA, et que les journalistes dansent à l'enterrement".

Mais c'était plus long...
Désolée, Daniel, je vous aime beaucoup aussi pour ce que vous avez fait jusqu'ici, mais là, je dois vous dire que je préfère le titre initial de Judith - que j'apprécie d'ailleurs beaucoup sur d'autres sujets. Mais sur celui-ci, je trouve qu'elle a mis ses lunettes roses - et vous encore plus :-(((

Apparemment, vous avez peut-être un faible pour Libé qui vous met automatiquement les lunettes roses sur le nez.

Judit écrit plus haut: "Quand le journalisme découvre la dialectique". Daniel a préféré "Quand le journalisme enterre Tina", qui ne reflète pas ma pensée."

On va donc lire avec attention quelle était sa "vraie" pensée.
Daniel,

Je vous avais déjà formulé une remarque à propos de la titraille, je ne sais plus où et j'ai la flemme de chercher.
Je résume : vous n'avez pas besoin d'appâter le chaland.
À force, on va arriver à des contresens ; j'ai d'ailleurs le souvenir que c'était déjà suite à une mauvaise interaction entre titre et sous-titre que la réflexion m'était venue.

Sinon, Judith, on peut aussi en déduire, vu l'anonymat du collectif signataire, que Libé a laissé ses pages à des chroniqueurs, plutôt qu'à des journalistes ?
Ce qui remettrait en cause le changement perçu par vous de la fonction de journaliste sur cet exemple précis.
Sauf votre respect, vous êtes d'une naïveté sidérante, Judith. Comme si la fonction journalistique était simplement de relater des faits de manière neutre. Vous savez très bien que la neutralité n'existe pas en matière de journalisme. Qu'il y a de l'idéologie partout. D'ailleurs plus on dit qu'un discours n'est pas idéologique, plus il l'est en réalité. L'idéologie, c'est toujours les autres qui en font. Quand 90 % des éditorialistes et rédacteurs en chef, donnant le la à leur rédaction, suggèrent (voire même ordonnent) à leurs "connards de lecteurs" (remember Serge July quand le non a gagné), qui ne comprennent bien sûr rien à l'économie, de voter non au TCE, quand les mêmes défendent les "réformes" incontournables des retraites, de la sécu, de l'assurance chômage, etc, qu'est-ce qu'ils font d'autres que des propositions ? Ainsi donc, quand il s'agit de propositions réactionnaires ou de droite, ce ne serait pas des propositions ? Et quand on fait un peu machine arrière après s'être lourdement trompé sur la nature du capitalisme (ce sont les même donneurs de leçons ultralibérales qui nous disent aujourd'hui qu'ils ont toujours défendu le rôle de l'État), il faudrait applaudir et voir de la nouveauté extraordinaire parce que les leçons ne sont pas tout à fait les mêmes. Parfois, Judith, je me demande si vous ne vous foutez pas de la gueule du monde.
Hum, relisez vos oeuvres complètes de Judith Bernard, Camille Payet, avant de formuler cette critique (surtout avec un tel ton...), parce qu'en matière de percement des idéologies sous-jacentes à l'énonciation, elle s'y connaît, Judith Bernard, et à votre place je n'irais pas m'y frotter (surtout... avec un tel ton...).
Message 2/5max du 05/02/09.

Sauf votre respect, vous êtes d'une naïveté sidérante, Judith. Comme si la fonction journalistique était simplement de relater des faits de manière neutre. Vous savez très bien que la neutralité n'existe pas en matière de journalisme. Qu'il y a de l'idéologie partout. [...] Et quand on fait un peu machine arrière après s'être lourdement trompé sur la nature du capitalisme (ce sont les même donneurs de leçons ultralibérales qui nous disent aujourd'hui qu'ils ont toujours défendu le rôle de l'État), il faudrait applaudir et voir de la nouveauté extraordinaire parce que les leçons ne sont pas tout à fait les mêmes. Parfois, Judith, je me demande si vous ne vous foutez pas de la gueule du monde.

Je ne sais de quelle Judith vous parlez, celle que je lis régulièrement et écoute depuis des années n'a jamais prôné ni pour elle ni pour autrui, à commencer pour les journalistes, la neutralité, l'objectivité, au contraire. Elle n'a jamais non plus nié que l'idéologie était partout, y compris là où on la dénigre et où on le nie (à droite).

Aujourd'hui, elle dit justement que Libé propose des mesures de gauche, certes, éculées, mais marquées à gauche néanmoins. Ce qui n'a rien de surprenant en soi, seulement, elle s'étonne que la parole n'est plus ici uniquement rapportée depuis un groupe de réflexion de gauche, mais que le journal organise lui-même un quasi débat, initie une réflexion ouverte à ses lecteurs, une sorte de construction participative. Une nouveauté selon elle.

Maintenant qui se fout de le gueule de qui... vaste question que Libé n'a pas encore abordé, je vous la laisse donc.

yG
Dès que j'ai le temps, je vous torche une réponse un peu solide. Là, je vais regarder Taddeï. Et, en effet, je n'aime pas votre ton.
Or donc. Je le sais bien, que "l'objectivité" journalistique est une grotesque foutaise : je l'enseigne, depuis des années, je le conférencise, le communicationne, le pédagogise, je le crie sur tous les toits, et notamment sous celui-ci, où nous devisons. Je le sais, que l'idéologie est surtout là où elle prétend disparaître (cf ma chronique sur les critiques du Che, ou l'art de faire de l'idéologie dans les pages cinéma). Mais, cela ne vous aura pas échappé, le journalisme continue de se réclamer de cette énorme mascarade, de se prétendre "objectif", ou "neutre" avec des mines effarouchées. Demandez donc à la rédaction du Monde ce qu'elle pense être sa "ligne" : elle vous dira qu'elle n'en a pas. BIen sûr bien sûr. Avec ce numéro de LIbé, cet article collectif signé par des journalistes et non un chroniqueur, avec cette mise en scène des propositions propres au journal, nous entrons bien dans la nouveauté ; non pas la nouveauté d'une idéologie. Mais la nouveauté d'une revendication - non pas revendication d'une "idéologie" à proprement parler, puisque justement, le cheminement dialectique mis en scène est là pour contrer les effets d'univocité de l'idéologie. Mais revendication d'une disposition à produire des idées : à les produire, et non plus seulement à les reproduire. Bien sûr, c'est une mise en scène. Je le dis aussi dans mon papier. Mais c'est une mise en scène qui est pratiquement à l'opposé de celle qui a dominé les médias jusqu'ici. C'est cela, qui est intéressant.

Et, vu le temps que je passe à pondre mes foutues chroniques, le soin que j'y mets, et à vous lire, et à vous répondre à chaque fois que je le peux, je n'aime pas qu'on dise que je me fous de la gueule du monde. Vraiment pas.
Désolé, je ne vois pas la moindre once de nouveauté. La plupart des journaux ont toujours proposé leurs solutions ou initié des débats (du genre participatifs à la sauce Royal).
Et les mêmes qui nous vend(t)aient hier le libéralisme nous vende aujourd'hui, avec le même aplom, le contraire. Exemple banal ici. À très peu de temps de distance.
Correction : nous vendent, bien sûr. Et désolé pour ma franchise quand j'ai dit que j'avais l'impression qu'on se foutait de notre gueule, C'est parce que Judith, pour ma part, nous a habitué à tellement mieux que j'ai eu le sentiment d'une chronique bâclée. C'est mon sentiment et je le partage. Le chevalier servant habituel, bien sûr, continuera à voir que le génie ne connait pas de repos...
Désolée, mais je ne me souviens d'aucun exemple de journal disant "voici NOS propositions" - à nous, les journalistes. Je me souviens en effet d'initiatives du genre : nous sommes à l'écoute de VOS propositions (mode Royal, débat participatif etc). Mais une rédaction qui se pose en concepteur politique, d'une manière aussi explicite, c'est, à mes yeux, une mutation inédite.

Désolée, mais je ne me souviens d'aucun exemple de journal disant "voici NOS propositions" - à nous, les journalistes. Je me souviens en effet d'initiatives du genre : nous sommes à l'écoute de VOS propositions (mode Royal, débat participatif etc). Mais une rédaction qui se pose en concepteur politique, d'une manière aussi explicite, c'est, à mes yeux, une mutation inédite.

Si vous n'êtes pas capable de déceler une démarche marketing, c'est regrettable.
Message 3/5max du 06/02/09.

Si vous n'êtes pas capable de déceler une démarche marketing, c'est regrettable.

Rien ne vous permet de l'affirmer, Camille.
Judith a probablement conscience de cette dimension markéting, mais puisque celle-ci est toujours au cœur de toute démarche commerciale, inhérente à un journal payant, nous devons en conclure que l'une n'empêche pas l'autre, que la démarche mercantile n'interdit pas la démarche réflexive, ou alors, arrêtons d'acheter des journaux.

D'autre part, lorsque vous dites

désolé pour ma franchise quand j'ai dit que j'avais l'impression qu'on se foutait de notre gueule,

J'apprécie le passage au pronom personnel indéfini "on", alors que vous employiez un prénom parfaitement défini auparavant... J'ajouterai que la franchise n'implique pas l'impolitesse.
Sur ce,

yG
Ah bon : parce que quand je parle de "mise en scène", je ne décèle pas un travail de marketing ? Vous êtes de mauvaise foi, ou juste de mauvaise humeur ?
Simplement je suis en colère (ça vous arrive aussi, me semble-t-il). Quand je vois que des intellectuel(le)s comme vous accordent un tel crédit à un torchon qui n'a cessé ces dernières années de trainer les mouvements sociaux dans la boue (allez faire un tour aux archives de Libération voir comment ce journal, avec l'appui des "experts" de la deuxième gauche a soutenu toutes les contre-réformes de la droite). Libé ne fait rien d'autre que ce tous les pontifiants qui glorifiaient hier le libéralisme font aujourd'hui en réclamant l'intervention de l'état. J'appelle ça manger son chapeau et je ne vois que de l'opportunisme. Pas une once de sincérité. Il va falloir donner d'autres gages que ces mesurettes centristes pour obtenir quelque crédit de la part des victimes de LEUR crise. Et le comble, c'est que ce sont les plus ultralibéraux, ceux qui n'ont jamais rien vu du gonflement de la bulle financière, ceux qui au contraire encourageaient la spéculation à tous va, qui nous disent aujourd'hui "je vous l'avais bien dit".
Entre nous, c'est même pas une question de divergence de vue, c'est une question de mémoire à court terme. Si ces omniscients pontifiants ont autant de culot, c'est parce l'information est devenue tellement volatile qu'on oublie le lendemain ce qui a été écrit la veille.

Avez-vous déjà oublié cet autre coup marketing du barbichu ?
Par exemple:
Les réformes de Marianne (6/7) : défendre et rénover le service public
Sixième série de propositions de la rédaction de Marianne, parues dans le numéro 507 du 6 janvier 2007.
Tous vos commentaires, critiques et suggestions sont les bienvenus !

Mal placé (réponse à Judith ci-dessus)
En réponse à Judith :

Désolée, mais je ne me souviens d'aucun exemple de journal disant "voici NOS propositions" - à nous, les journalistes.

Marianne s'en est fait une spécialité. En gros, une fois par an, on a droit à un pensum regroupant les idées et les propositions de la rédaction.

EDIT : ah ben, voilà ce que c'est d'arriver après tout le monde, et de répondre au fur et à mesure de ses lectures : je n'avais pas vu votre post, robert, désolé.
Bon, je me parle à moi : pas la peine de me répondre, tous, j'ai lu le forum en entier et vu les posts de tout le monde, qui répondent plus ou moins à mes interrogations.
Désolé du dérangement.
Pour une fois que je ne lisais pas un forum dans son intégralité avant de poster...
Que diable viennent faire ici la dialectique et la philosophie ? et pourquoi tout compliquer ?

Libé a simplement voulu proposer dix mesures qu'il jugeait intéressantes, et comme il l'a déjà fait par le passé, les a présentées avec du pour et du contre. Ça change des plaidoyers à oeillères.
Excellent article, merci Judith

Il est important effectivement que nous ne nous fassions pas endormir par l'illusion de l' impossiblite d'alternatives.

La premiere chose sur la quelle j'aimerais d'abord reagir est sur votre exemple du thatcherism, car ce fut elle qui nous a fait cette sortie sur ce que vous appelez a raison une escroquerie.

Le bon cote de la chose : ca a permis a des gamins de l'epoque de sortir le concept de No Future ( no future etait, pour l'anecdote, le titre original de ce qui est sorti sous le nom de "God Save The Queen" ) et un mouvement culturel a pris naissance qui a transforme de nombreuses societes ( excepte en France ou ce mouvement a ete detourne et approprie par l'elite pseudo intellectuelle de l'epoque, mais le punk eu un role determinant dans la chute de plusieurs systemes des anciens pays de l'est. ( mais je m'ecarte du sujet ))

Revenons-en a nos moutons : en une decennie, les decisions de Thatcher malgre les souffrances d'une grande partie de la population ont malheureusment change la societe, fait pratiquement disparaitre le chomage, permis au pays de partir dans de nouvelles directions ( service, finance etc. ). Et c'est bien cette "pseudo" reussite apparente qui est utilisee aujourd'hui par de nombreux diregeants pour dire : " ah mais vous voyez ! Nous n'avons pas le choix : ca va etre difficile pendant quelques annees, mais vous allez voir c'est pour le bien de la communaute "

Une chose tout de meme a noter : Malgres toutes les decisions desastreuses de Thatcher, elle et son gouvernement ont tout de meme toujours fait attention a deux choses essentielles et ont protege les systemes de sante et d'education

C'est Blair, vous savez, ce leader de Gauche qui s'est fait elire en proposant justement une alternative au capitalism, et qui est un si bon model pour certain leaders de la gauche francaise, c'est Blair qui a fait balance le pays dans des extremes liberalistes qui ont choque meme les conservateurs les plus endurcis.

Et pour en revenir au punk il est plutot triste et deprimant de consater qu'aujourd'hui John Lydon, par exemple est devenu un multi-milionnaire absolument abject : meme ceux qui ont essaye de pousse a la recherce d'alternatives se sont ranges du cote de l'acceptation et en profitent plus encore que quiconque.

Tres bonne initiative de la part de Libe et Rue 89, mais d'apres ce que je peux voir de ces 10 propositions, ou est l'alternative ?? Toutes ne font que se referer a un systeme capitaliste essayant de remodeler certains aspects de ce systeme.

Voici a mon avis pourquoi ca ne pourra jamais fonctionner : je vais citer un exemple donne par David R. Kamerschen et ma conclusion est totalement differente de la sienne : Il donne cet exemple pour expliquer le fonctionnement des impots et de leurs reductions, avec sa conclusion que je vous laisse decouvirir.

La conclusion que je fais moi de cet exemple est que tant que nos societes sont basees sur un systeme qui permet ce genre de fonctionnement, nous ne pouvons continuer sur le long terme.

Nos societes ont change plus qu'on ne le pense et je crois qu'il est tant de revoir aujourd'hui la situation sur un jour vraiment nouveau et les conceptions de visions politique de droite ou gauche qui datent d'il y a maintenant plus d'un siecle n'ont plus aucun sens.

Voici cet exemple malheureusement totalement vrai :

Le principe des impôts semble pouvoir s'expliquer par une logique assez simple. Mais beaucoup pourtant ne le saisissent toujours pas.

Comme c'est la saison des taxes, laissez-moi vous l'expliquer en des termes simples que tout le monde peut comprendre.

Imaginons que tous les jours, 10 amis se retrouvent pour boire une bière et que l'addition totale se monte à 100 euros. (Normalement, cela ferait 10 euros par personne).

Mais nos dix amis décidèrent de payer cette facture selon une répartition qui s'inspire du calcul de l'impôt sur le revenu, ce qui donna à peu près ceci :

- Les 4 premiers (les plus pauvres !?), ne paieraient rien.

- Le cinquième paierait 1 euros

- Le sixième paierait 3 euros

- Le septième paierait 7 euros

- Le huitième paierait 12 euros

- Le neuvième paierait 18 euros

- Le dernier (le plus riche ?!) devrait payer 59 euros.

Les dix hommes se retrouvèrent chaque jour pour boire leur bière et semblaient assez contents de leur arrangement.

Jusqu'au jour où le tenancier les plaça devant un dilemme :

"Comme vous êtes de bons clients, dit-il, j'ai décidé de vous faire une remise de 20 euros sur la facture totale. Vous ne payerez donc désormais vos 10 bières que 80 euros."

Le groupe décida de continuer à payer la nouvelle somme de la même façon qu'ils auraient payé leurs taxes.
Les quatre premiers continuèrent à boire gratuitement. Mais comment les six autres, (les clients payants), allaient-ils diviser les 20 euros de remise de façon équitable ?
Ils réalisèrent que 20 euros divisé par 6 faisaient 3,33 euros.

Mais s'ils soustrayaient cette somme de leur partage alors le 5ème et 6ème homme devraient être payés pour boire leur bière.

Le tenancier du bar suggéra qu'il serait plus équitable de réduire l'addition de chacun d'un pourcentage du même ordre, il fit donc les calculs.

Ce qui donna à peu près ceci :

- Le 5ème homme, comme les quatre premiers ne paya plus rien. (un pauvre de plus ? Ndt)

- Le 6ème paya 2 euros au lieu de 3 (33% réduction). Le 7ème paya 5 euros au lieu de 7 (28% de réduction). Le 8ème paya 9 euros au lieu de 12 (25% de réduction).
Le 9ème paya 14 euros au lieu de 18 (22% de réduction). Le 10ème paya 50 euros au lieu de 59 euros (16% de réduction).

Chacun des six "payants" paya donc moins qu'avant et les 4 premiers continuèrent à boire gratuitement.

Mais une fois hors du bar, chacun compara son économie :

"J'ai seulement eu 1 euros sur les 20 euros de remise", dit le 6ème il désigna le 10ème "lui, il a eu 9 euros".

"Ouais ! dit le 5ème j'ai seulement eu 1 euros d'économie". "C'est vrai !" s'exclama le 7ème "pourquoi aurait- il 9 euros alors que je n'en ai eu que 2 ? Le plus riche a eu le plus gros de la réduction".

"Attendez une minute" cria le 1er homme, "nous quatre n'avons rien eu du tout nous. Le système exploite les pauvres".

Les 9 hommes cernèrent le 10ème et l'insultèrent.

La nuit suivante le 10ème homme (le plus riche ?!) ne vint pas.

Les neuf autres s'assirent et burent leur bière sans lui. Mais quand vint le moment de payer leur note, ils découvrirent quelque chose d'important : ils n'avaient pas assez d'argent pour payer
ne serait-ce que la moitié de l'addition.

Et cela, mes chers amis, est le strict reflet de notre système d'imposition.

Les gens qui payent le plus de taxes tirent le plus de bénéfice d'une réduction de taxe.

Taxez les plus forts, accusez-les d'être riches et ils risquent de ne plus se montrer désormais. En fait ils pourraient commencer à aller boire à l'étranger...,

Pour ceux qui ont compris, aucune explication n'est nécessaire.

Pour ceux qui n'ont pas compris, aucune explication n'est possible.
Je vous aime beaucoup Judith mais votre candeur me surprend.

on ne regrettera qu’une chose : c’est qu’il ait tant tardé - et qu’il ait fallu attendre que la crise dénonce elle-même les impasses de notre système économique pour que le journal découvre enfin les vertus de la négativité en matière de pensée économique.
Quelle négativité?
Non sérieux, ça:
"Rendre les plans sociaux plus coûteux pour les entreprises bénéficiaires", "Réinventer les emplois jeunes", "donner un coup de pouce au Smic", "Supprimer les exonérations sur les heures sup", "Augmenter les impôts des ménages les plus aisés", "Alléger la TVA de façon ciblée", "Interdire les dividendes aux entreprises aidées", "Interdire les bonus dans les banques", "Créer un service public bancaire", "Relancer le principe du bonus-malus écologique"...
c'est une vraie démarche réflexive? C'est une démarche qui remet les choses en cause? Qui cherche la "raison des effets"?
Pour moi c'est encore une fois de la poudre aux yeux, de gros fumigènes grossiers et je m'étonne que depuis le temps vous vous fassiez enfumer de la sorte aussi facilement.
Vous pensez sincèrement que ces propositions démentent le "There is no alternative"? Mais en quoi "donner un coup de pouce au smic", "interdire les dividendes aux entreprises aidées" et "interdire les bonus dans les banques" représentent une autre alternative?
Nul doute que vous êtes sortie de la caverne du livre VII de la République, cependant vous ne vous êtes pas encore habituée à la lumière, ça aveugle encore un peu, non?
Il n'est pas question, à l'aune de changements radicaux à l'échelle mondiale, de "réinventer les emplois jeunes" mais plutôt de réinventer la notion même d'emploi, de banque, d'état, là on peut parler d'alternative.
J'imagine la scène, deux propriétaires romains discutent de l'esclavage dans une Rome antique qui s'effondre lentement:
-Il nous faut repenser l'esclavage, pourquoi ne pas instaurer une loi qui diminue les punitions et les mauvais traitements de façon jamais vue jusqu'ici?
-Vous n'y pensez pas, vous voulez détruire la société?
-Non, il faut "réinventer" le traitement des esclaves, la société change, il faut nous adapter aux réalités humaines.
-Rooo, vous avez raison, on dirait du Platon."
finalement l'esclavage est toujours là (jusqu'à ce que tout s'effondre...et absolument pas grâce au "logos" des propriétaires d'esclaves qui n'ont rien vu venir).

Pour finir sur une note positive:
Prompte à mon tour, je vous répondrai que ces actes il vaut mieux les poser en connaissance de cause, c'est-à-dire en toute conscience de l'alternative, plutôt que dans l'immense escroquerie du There is no alternative, qui nous a tenu lieu de pensée pendant trente ans. Prompts à votre tour, etc, etc, etc. - c'est à vous : au travail !

Oui, vous avez raison, c'est à nous de trouver les voies du changement mais ne nous laissons pas fourvoyer par les leçons des journaleux de Libération, leurs "solutions" et leurs "propositions" malhonnêtes ne visent qu'à nous laisser enchaîner au système.
Vous êtes dure pour Fillon qui disait récemment avoir gagné la bataille idéologique, c'est une sorte de TINA , non ? http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080626.OBS0244/fillon__la_droite_a_gagne_la_bataille_ideologique.html
Il me semble que le journalisme d'alternative existe déjà depuis pas mal d'années dans Le Monde diplomatique, Politis, Silence... et j'en passe ! et qu'il a pu apparaître à d'autres moments dans l'histoire de Libération, non ?
Merci Judith.

Et lorsque la dialectique servira d'aiguillon à l'action politique, les bonnes intentions initiales finiront par se diluer dans le maquis des intérêts économiques privés...les réformateurs appliqueront alors le principe du plus petit dénominateur commun, vidant peu à peu l'idée initiale de sa substance.

On peut perdre et gagner dans la dialectique car le principe même du discours (honnête) est l'échange éclairé d'arguments. Hélas, dans le domaine de l'action démocratique, on perd à tous les coups car ceux qui l'exercent sont trop souvent juges et parties (cf l'affaire Péan/Kouchner).
Merci pour cette chronique ; et en particulier d'avoir mentionné, outre les gros sabots de Libé, la rubrique "passage à l'acte" de Rue89.

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