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Commentaires

La pub au service de l'art, ou l'art au service de la pub ?

Avant, il n'y a pas si longtemps, la publicité détournait les zeuvres d'art pour vendre ses produits. Aujourd'hui, les zeuvres sortent des musées et envahissent les espaces publicitaires. Une toile d'Edward Hopper sur un panneau géant est sans aucun doute plus agréable à regarder que la dernière réclame pour le dentifrice Colgate ; mais au bout du compte, le pékin moyen est-il gagnant ? Pas si sûr…

Derniers commentaires

Lorsque la pudibonderie atteint les sommets du ridicule.
Sous l'influence plus ou moins diffuse du puritanisme le plus obtus, on assiste en ce début de millénaire à une ahurissante régression des moeurs.
Y’a un problème de livraison de poème par sgd, sur ce coup-ci.
Comme on cause musique sur ce forum, hommage.
J’en ai marre qu’ils disparaissent tous, mes soul men. Ouin.
Exemple d'une chanson ayant été propulsée au sommet des charts grâce à une pub pour une marque de bagnoles, voici une version acoustico-champêtre de l’œuvre https://www.youtube.com/watch?v=NM2c9n7ITAA
Message personnel à tous, sauf un.

Quelques uns, pourraient-ils voter pour n'importe qui, sauf moi ?
Parce que me retrouver d'utilité publique en compagnie de Pat de St Rémy, là je vais pas pouvoir dormir...
La publicité est la fleur de la vie contemporaine. Elle est une affirmation d'optimisme et de gaieté. Elle distrait l'oeil et l'esprit...
Oui, vraiment, la publicité est la plus belle expression de notre époque, la plus grande nouveauté du jour, un Art...
déclara Blaise Cendrars, un jour où il avait un peu forcé sur le picrate.
Et quand c'est une pub POUR un musée d'art dans un centre commercial, ça donne ça
Dans la liste des œuvres étasuniennes, on peut choisir Campbell's Soup Can de Andy Warhol. Mais du coup, ça devient bizarre d'en faire une affiche de pub ! Ça se mord la queue (ouille)

Sinon, pas mal ce trompe-l'oeil(gauche).
Moi même, perso, je suis pour l'art au service de la pub.

Je suis pour que les grandezeuvres du répertoire nationâââl, internationâaâl (j'ai oublié un accent circonflexe), voire des minorités visibles, ben que ces grandes zeuvres, elle soiyent mises au service de couches culottes, des boissons alcoolisées ou pas, des assurances, des banques, des zappareiles de télé, des téléphones, des robots ménagers, des robots pas ménagers, de la fête des mères, des pères des filles, des fils et du saint esprit tant qu'on y est.

Parce que merde !
Je suppose qu'on se fait chier grave pendant un matcheud'tennis ou un matcheud'fotbal. Heureusement qu'il y a la pub !

je deviens vulgaire, je vais consulter...
Le problème c'est le changement de format.
C'est à ce niveau que ce n'est pas très respectueux. Mais c'est pas grave car le mal est déjà fait, les oeuvres d'art sont triturées dans tous les sens bien avant la pub: recadrage, grossissement, détail plus célèbres que l'oeuvre, notre oeil est déjà faussé grâce aux imprimeurs, aux affiches des expositions, aux catalogues des musées.
Si notre regard n'est pas définitivement détourné et qu'il revient pour regarder une oeuvre d'art, le publicitaire doit se douter que nous allons pouvoir en un rien de temps regarder à nouveau ailleurs quand il aura enlevé l'oeuvre. C'est plutôt une sorte de gage de fair-play, de renvoi d'ascenseur, qu'une manipulation de notre cerveau disponible.
Pour moi c'est moins violent que quand l'oeuvre d'art est amalgamée au produit vendu: la maja desnuda avec sa mycose aux pieds..., c'est quand même bien pire. J'imagine que des gens croient que c'est pour de vrai.
Remarquons au passage que ces zœuvres sont pré-sélectionnées par les musées puis plébiscitée par le public. On ne fait que renforcer la popularité déjà existante de ces tableaux... avant de l'exploiter dans la prochaine réclame !
Quand interdit-on toute publicité, sous peine de bagne à perpétuité ?

Cette merde pollue notre espace, bouffe notre temps...

Nous coûte la peau des meules, et n'apporte rien à personne,

Sauf aux parasites qui en vivent...

PG
La publicité n'a rien inventé !
Son seul fait d'arme est d'avoir su recycler ce qui existaient déjà : toutes formes d'art, les technologies et l'air du temps.
Chez les publicitaires point de Créateurs mais des créatifs. Toute la différence est là !
Les génies pillent, les autres ne font que voler.
Piqure de rappel : il est toujours possible de se débarasser de ces pollutions de l'espace publique ! Cf. l'expérience de São Paulo.

https://www.adbusters.org/magazine/73/Sao_Paulo_A_City_Without_Ads.html
Pire que tout, le pillage de la musique classique par ces nullards de publicitaires: on entend en ce moment en boucle le lacrimosa de Mozart pour fourguer je ne sais quelle merde. La pub est la plus fidèle image de cette société invivable.
Une autre forme de pub pour l'opium.
Avec clin d'oeil à Pat.
C'et insupportable. Des générations de gamins qui pensent que la Danse des chevaliers de Prokoviev, c'est la musique de Chanel. Ou que le finale du lac des Cygnes, c'est Lindt.
C'est le sonic branding, c'est super-tendance, et on va y avoir de plus en plus droit...
Vous savez que des études ont montré que si on diffusait de la musique classique dans les rayons de vins et spiritueux, on vendait des vins de meilleure qualité ?
Faites gaffe, l'état d'esprit élitiste est stimulable pour faire acheter plus cher. On peut même dire qu'un certain snobisme obéit à des codes tellement standardisés qu'il est parfois plus simple de faire une communication pour ce public que pour le consommateur lambda. Le bon goût a des règles contrairement au mauvais...

P.S. : The Wild Classical Music Ensemble découvert il y a peu, avec du vrai cinglé dedans, je trouve ça très bon et c'est pas diffusable en supermarché... Aaarrrghhh !!!!
l'état d'esprit élitiste

C'est quand même dommage de tomber dans les mêmes clichés que ceux des pubeux...
Pourquoi faut-il qu'en France on ne puisse pas considérer la musique classique autrement qu'"élitiste" et "snob" ! Ça m'éneeeeeerve
Quand on demanda à Malraux la place occupée par la musique dans son musée imaginaire, il répondit " aucune". On peut être intelligent et ignare en musique. Réciproquement, j'ai connu d'excellents musiciens classiques professionnels cons comme leurs pieds. Mais je dis ça, je dis rien, comme disait Heidegger.
Malraux a au moins eu le mérite de l'honnêteté.
La France est le pays des écrivains et du théâtre. Personne ne trouve élitiste d'aimer Zola, Rimbaud ou Shakespeare.
Très suspect, cette phobie de l'élitisme. Il y a vingt ans, j'étais très fort au " tennis-Köchel": dites-moi un nombre entre 1 et 627, je vous donne le titre de l'œuvre et ses thèmes principaux. Ça me permettait de frimer, j'en étais très fier. Au moins, avec l'élitisme, on est protégé de la démagogie.
Parce qu'il y a élitisme et élitisme.
Il y a l'élitisme qui pense à l'épanouissement par le meilleur, à l'universel, à l'émulation. J'en suis.

Et puis il y a l'élitisme, celui duquel on parle le plus souvent (comme ici), qui veut dire snobisme, domination sociale, signes distinctifs hypocrites et mondains...
C'était au cas où on croirait qu'un genre de musique pourrait, par nature, échapper à l'esprit marchand, qu'il serait "au-dessus" de ça.
Dès que ça plaît, c'est vendable, y compris le lien que j'ai indiqué et qui serait tout à fait adapté à certaines boutiques de musique "underground".
D'ailleurs, dans le même genre que les histoires de plateformes de logo, on a la musique pour l'entreprise : cette boite vous explique tout l'intérêt de la musique pour augmenter les ventes et fournit divers genres selon les ambiances voulues...

A vrai dire, que la mentalité marchande rabatte tout à la valeur-prix, à la valeur d'échange, n'oblige pas à regarder les choses ainsi et tant que les amateurs posent leur système de valeur, on doit pouvoir sauver l'essentiel. Heureusement, en musique, il semble difficile d'avoir le même marché qu'en peinture et autres, ce business où un Picasso est un investissement, où une œuvre se montre avec la petite étiquette du prix pour montrer combien elle est forte...
Bonjour Strum,

Ça date même des débuts du cinéma, le pillage de la musique et la plupart du temps de son massacre, selon les termes de ceux qui y ont procédé, en particulier Max Winkler. On peut trouver son fameux texte sur le principe dans le numéro de Films In Review de décembre 1951, ou de façon plus simple, ici : [tagg.org]

pS: petite précision, je ne dis pas que la musique classique a tout le temps été mal utilisée au cinéma, je rappelle simplement comment elle a été utilisée au début.
Il y a aussi parfois des bonnes utilisations. J'ai appris à aimer Schubert grâce à un film en particulier. Saurez-vous le retrouver ? ( Sleepless, t'as pas le droit de jouer ;-) ) . Je me demande parfois si la principale contribution que l'histoire retiendra de ce cinéaste ne sera pas dans le choix de ses musiques et leur montage-son. Je trouve que ses films vieillissent par ailleurs assez mal. Je me trompe peut-être.
Et moi Brahms avec" there Will ne blood".
Les prédateurs?
Nein. Enfin, je n'ai pas vu ce film, il y a peut-être la même musique. Mais, je pensais à un autre.
Barry Lindon ?
Le camembert président ?
Qui parlait plus haut d'élitisme snob ?
Et d'abord: 627 ?
Gagné !

Bon, c'est vrai que c'est bien réalisé, quand même ... La fameuse scène éclairée à la bougie. Un truc intéressant rapporté par la comédienne : le jeu des acteurs fait d'immobilité fut le produit des contraintes techniques liées à cet éclairage. Le choix des basses lumières et donc du temps d'exposition imposaient ne pas bouger, sinon c'était du flou inexploitable ! Le résultat est étonnant.
l'opus 1OO de Schubert est de 1828, alors que Barry Lyndon se passe au XVIIIème. Anachronisme voulu ?
C'est du cinéma...
gamma
Voulu, je ne sais pas. Assumé, à coup sûr. Sleepless ?

Sinon, il y a aussi et surtout Haendel et sa sarabande, mais on est guère plus avancé quant à la chronologie.
Oui, musique supervisé par Leonard Rosenman (il y gagne son seul Oscar, un scandale !), utilisée comme métaphore du parcours de Lyndon dans la société : plus il monte, plus la musique est raffinée, partant de standards folk irlandais ("Mná nah Éireann") pour aboutir à Mozart et autres compositeurs.
Revoyez l'efficacité, d'un point de vue narratif (conclusion pour passer à une autre scène) du point de synchro entre "La Marche" d'Idomeneo, re de Creta de Mozart et le claquement de talons de Ryan O'Neal...

J'ai mis une citation d'un autre film utilisant très bien Schubert ci-dessous...
Excellent, merci Sleepless. Je vais re-regarder le film, ou plutôt le réécouter.

Mais, qu'on le le déplore ou non, le raffinement de la musique donc est bien associé à des facteurs sociaux, au moins dans l'imaginaire de Kubrick. Sans doute à juste titre. Pas taper Djac ;-)
C'est bien le drame : le cinéma et la télé reprennent et amplifient les clichés (ça permet de cibler un personnage ou une atmosphère plus vite).
Du coup, systématiquement, les personnages d'aristocrates, mais aussi les psychopathes aux manières raffinés, ou encore les geeks pas beau et qui arrivent pas à draguer les filles (voire qui sont un peu homo) -> hop, musique classique. Yeah.

Le seul film (dont je me rappelle) qui montre ce qui se rapproche le plus simplement de ce qu'est vraiment la pratique de la musique classique, c'est dans le Goût des autres - sauf que c'est pas vraiment avec du classique... (pourtant, c'est exactement la même chose avec une symphonie de Beethoven !).
Je vais re-regarder le film, ou plutôt le réécouter.

Les deux, les deux :)
On audio-visionne un film (© Michel Chion).
Y'me fait chier vot' Schubert, vous comprenez ?

Je pense que ledit cinéaste survivra à plus que ce que tu en dis.
Quel onc...
Voici le lien : http://tagg.org/teaching/mmi/stumfilmarts1.pdf
Une question me taraude, l'art n'a-t-il pas le plus souvent été un moyen de publicité (Regardez la puissance de ces taureaux ailés, c'est autre chose que ces dieux de profils! // Fatigué de révérer plusieurs dieux? Achetez notre Dieu Unique, multifonction! // Voyez comme notre milice est belle et présente, même de nuit, c'est mieux que les autres milices néerlandaises etc...)?

Ma question c'est, ce qu'on considère comme art à l'heure actuelle n'était-il pas, au moins pour la partie classique, un moyen pour les pouvoirs en place (séculiers ou réguliers) de propager leurs idées rapidement afin de gagner du temps de cerveau disponible au sein d'une populace qu'ils leurs semblaient légitime de contrôler?

PF

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