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La non-histoire du viol conjugal

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Au sujet du viol conjugal, cette vidéo de l'INA qui date de 1983 et où des dames d'un certain age témoigne est très impressionnante pour un jeune comme moi: https://www.youtube.com/watch?v=twmc-ndLTWs
Je cite:
« Ma mère me disait "Fais comme moi soit s(...)

Noter que la seule notion de "devoir conjugal" implique celle de viol consenti.

"La pudeur féminine ! vertu essentielle et naturelle."


Ajoutons que c'est cette même pudeur qui impose le silence aux femmes violentées.

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on voit plusieurs fois dans les extraits présentés une référence à  la  pudeur. La pudeur féminine ! vertu essentielle et naturelle. Mise à toutes les sauces. dans l'éducation des jeunes filles pour qu'elles restent modestes, baissent les yeux et serrent les cuisses. Dans les connotations sociales avec en contre exemple la femme impudique, prostituée ou nymphomane. Et encore la pudeur féminine pour justifier l'absence de désir(!) face à la violence ou à la maladresse du mari.

Bonjour ! 

Une remarque cependant, Mathilde Larrère termine en disant que "ça reste très difficile à prouver dans un couple". 

Mais, le viol ça reste très difficile à prouver tout court ?! Est-ce que c'est plus difficile à prouver dans un couple parce que les juges ne se sont pas défaits de leur représentation de la présomption de consentement dans un couple ou est-ce que c'est difficile à prouver dans un couple par opposition à une situation dans laquelle un homme et une femme n'entretiennent pas de relation amoureuse ? 

C'est pas tout à fait pareil... 

Et ça me rappelle ma chargée de TD de droit de la famille à la fac (il y a 15 ans) qui nous disait que tout de même le "viol entre époux pose un problème de preuve", argument qu'il faut balayer dès lors qu'on sait qu'on a plus à craindre de nos pères, frères, amis, conjoints etc. que des inconnus dans les parkings sombres. 

Bon, vous voyez ce que je veux dire ? 

Bonne journée -- 

Comme toujours très intéressante chronique.


Juste deux choses qui m'interrogent :


 - "quand les femmes confessaient ces pratiques l'église les absolvait signifiant qu'elles n'avaient pas consenti". Euh l'absolution est l'aboutissement normal de la confession dans le rite catholique, y compris pour les personnes considérées responsables de leurs actes. C'est soit un mauvais choix de terme si les femmes étaient exclues de toute pénitence (ex : ne pas avoir à faire acte de contrition et prier pour la rémission de ces fautes) soit un contresens de voir cette portée à leur absolution si elles étaient juste absoutes comme leurs maris l'auraient été pour la confession des mêmes fautes (après avoir fait acte de contrition).


 - le "peu de traces" sur les viols à l'époque de l'ancien régime -> si évidemment elles sont très rares pour toutes les catégories de viols qui n'étaient pas considérées tel à l'époque, il y a il me semble une bonne quantité d'archives de cours de justice remontant très loin jusqu'au Moyen-Age.

Au sujet des viols un point marquant, selon une connaissance en cours de thèse utilisant ces sources, c'est qu'il y aurait eu un énorme recul de leur répression (à l'origine extrêmement sévère avec des peines de castration, roue, voir mort parfois pour les viols de vierges qui étaient considéré le crime le plus grave) entre celui ci et l'époque moderne (où quand les châtiments corporels se sont raréfiés ils ne furent pas remplacés par des peines d'emprisonnement d'importance comparable la justice donnant priorité au dédommagement des familles des victimes, liée à l'idée effectivement que les pères ou maris étaient les premiers à subir un préjudice). 

Elle relie cela aussi à un progrès général de l'idée de la primauté du mâle (passée d'une vague tradition à un concept théorisé et juridique) à partir de la fin du Moyen-Age (avec l'idée d'exclure les femmes des droits de succession etc... qui passa de la noblesse l'ayant adoptée vers le XIVème siècle pour raisons politiques à l'ensemble de la population). 

Après cette vision peut venir en partie de la tendance des médiévistes (comme sa directrice de thèse) à idéaliser cette période qu'ils se sentent obligés de défendre face à l'image qui lui a été accolée par la suite, mais tel qu'elle le décrit il y a eu un recul global à la fois de la place des femmes et de la répression des crimes qu'elles subissaient, s'étendant plus ou moins du XIVème au XVIIème siècle, avec ensuite une sorte de stabilisation allant  jusqu'à la fin XIXème (hors parenthèses de courte durée comme la révolution).  

Question sur le contexte légal, en cherchant dans l'ancien code pénal de 1810, je trouve ça pour le viol.


"Article 332 (abrogé au 1 mars 1994) En savoir plus sur cet article...

Créé par Loi 1810-02-17 promulguée le 27 février 1810

Modifié par Loi 80-1041 1980-12-23 art. 1 I JORF 24 décembre 1980

Abrogé par Loi n°92-1336 du 16 décembre 1992 - art. 372 (V) JORF 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994


Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui, par violence, contrainte ou surprise, constitue un viol [*définition*].


Le viol sera puni de la réclusion criminelle à temps de cinq à dix ans [*sanction, montant, durée*].


Toutefois, le viol sera puni de la réclusion criminelle à temps de dix à vingt ans lorsqu'il aura été commis soit sur une personne particulièrement vulnérable en raison d'un état de grossesse, d'une maladie, d'une infirmité ou d'une déficience physique ou mentale, soit sur un mineur de quinze ans, soit sous la menace d'une arme, soit par deux ou plusieurs auteurs ou complices, soit par un ascendant légitime, naturel ou adoptif de la victime ou par une personne ayant autorité sur elle ou encore par une personne qui a abusé de l'autorité que lui confèrent ses fonctions [*circonstances aggravantes*]."



C'était donc bien déjà un crime, et ce avant 1980 donc ? Ou j'ai rien compris ?



"Je ne veux rien brusquer. Je suis avant tout le grand ami de Gigi. Je lui donnerai tout le temps de s'habituer à moi [...] Elle n'aura pas affaire à un sauvage." [...] Enfin, un gentilhomme, un véritable gentilhomme, conclut la grand mère. . 


Gigi a 15 ans, Sa mère, sa grand mère et sa grand tante ne l'ont élevée que pour ça, pour être offerte à un "gentilhomme" (riche) de plus de trente ans. Qui finalement l'épousera. Happy end romantique selon Colette. 


Sera-t-il aussi délicat avec son épouse qu'il promettait de l'être avec sa maîtresse? Relire Gigi avec les yeux d'aujourd'hui... ça fait drôle.

Commentaire vraiment hors sujet et qui pourrait s'appliquer à l'ensemble des vidéos de ce format (avec mathilde, Laelia ou Emmanuelle) mais votre dispositif scénographique est vraiment dégueu.
Le raccord à 90° (Face/profil) est vraiment perturbant, moins en tant que changement d'axe que de rapport de masse (corps de l'intervenant) qui bouge considérablement à chaque changement de plan. Comme en plus le décor est sombre et  accompagné d'un écran et qu'il est répété dans les deux axes, le changement de plan est violent et donc fait perdre le fil du "récit".
Et là pour cette chronique, les incrustations restaient identiques mais pas dans les mêmes positions dans le plan à chaque coupe. Bref des sautes rétiniennes vraiment désagréables.
Si on fait rarement des raccords à 90° c'est principalement pour cette raison (ou alors on fait des choses moins frontals pour garder une perspective en continuité)

Vous faîtes de l'Image, anciennement de la TV, il y a quand même un minimum (désolé c'est le pro qui parle) à respecter pour qu'un spectateur écoute/regarde réellement et pleinement l'objet qu'on lui donne. Perso je suis preneur de toute forme de scénographie. Mais encore faut il y voir l’intérêt. Là j'imagine que c'est d'avoir dans le même cadre en permanence la chroniqueuse et des images liées à son propos. Pourquoi pas, mais faite ça bien.

Et sans ces problèmes techniques (ou artistiques) le choix d'avoir la voix de DS Hors-champs me semble très particulier. Il y a un côté bulle, distanciée qui rend les chroniques un peu batardes. Pas vraiment chronique en monologue et pas vraiment dialogue (puisque la personne est seule) Après c'est un choix...

Au sujet du viol conjugal, cette vidéo de l'INA qui date de 1983 et où des dames d'un certain age témoigne est très impressionnante pour un jeune comme moi: https://www.youtube.com/watch?v=twmc-ndLTWs
Je cite:
« Ma mère me disait "Fais comme moi soit souple tu veras ça se passera" et en effet je l'ai écouté puis ça se passait »
« Vous ne pouviez pas vous permettre de tenir tête à vos maris ? - Ah bah non ! C'est tout de même lui qui rapportait l'argent. »

Je me souviens être resté interdit devant le principe du film « Divorce à l'italienne » : pour pouvoir se remarier dans un pays où le divorce n'existe pas, un italien de bonne famille conspire pour que sa femme le trompe avec un autre homme et qu'il puisse donc la prendre sur le fait et l'abattre dans la foulée (et plaider le "crime d'honneur" pour n'avoir qu'une petite peine de prison).


C'était absurde. Cette comédie repose d'ailleurs pas mal sur l'absurdité de ce duo, "pas de divorce possible / faible sanction en cas d'adultère". C'est structurellement absurde et cette législation aberrante ne pouvait pas rester bien longtemps en place.


Les pratiques culturelles qui sont odieuses et qui font sens, par contre, sont bien plus dangereuses. Malheureusement, on ne corrige que rarement un système parce qu'il est dégueulasse ; on ne le corrige que lorsque son absurdité éclate.

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