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La mort d'Emmett Till : autres temps, autres moeurs

Le 24 août 1955, une femme blanche nommée Carolyn Bryant accusa Emmett Till, un adolescent noir de quatorze ans originaire de Chicago en vacances dans l'État du Mississippi, de l'avoir sifflée et draguée dans l'épicerie où elle travaillait. Trois jours plus tard, le mari de la femme et son demi-frère frappèrent sauvagement le garçon au visage, l'abattirent d'un coup de pistolet dans la tête et jetèrent son corps dans la Tallahatchie River.

Derniers commentaires

Je ne pense pas qu'il y ait des barrières indépassables qui font que la douleur de la mère d'Emmet Till soit incompréhensible pour une personne qui ne subit pas le racisme de par sa couleur de peau. L'injustice et la violence dans l'arbitraire, tout le monde peut s'en saisir et s'en émouvoir. Enfin peut-être pas tout le monde justement, mais il ne s'agit certainement pas de sentiments et d'expériences qui ne se vivent qu'à l'aune d'une couleur de peau.

Ceci étant, je comprends que la démarche de Dana Schutz choque. Il s'agit d'une artiste blanche, établie, qui n'a jamais abordé la question du racisme dans son oeuvre, qui fait une thune complètement dingue avec une toile qui prend pour sujet un événement icônique du mouvement des droits civiques qu'elle traite avec une non-challence incroyable. Sa réponse aux critiques est parlante : "I don’t know what it is like to be black in America, but I do know what it is like to be a mother. Emmett was Mamie Till’s only son. The thought of anything happening to your child is beyond comprehension." (J'ai trouvé ça sur Wikipedia)

Donc voilà. C'est une histoire de douleur maternelle. Du coup, la dimension raciste du crime et la colère d'une mère qui traîne le cercueil de son fils à travers tous les US pour le rouvrir à Chicago, à la face de la nation, ben ça passe à la trappe. Le gamin, il serait mort d'une chute dans les escaliers, tombé d'un pont ou électrocuté avec la prise du salon, on aurait compris la démarche. Là c'est un peu court. On peut se dire aussi que ça aurait fait moins de bruit, moins de thune. Ca pue le détour exoticisant d'une artiste blanche qui est bien consciente de l'accueil compassé et de la prime à la bien-pensance que recevra son travail.
En dépit de mes cheveux blonds
Mes frères
En dépit de mes cheveux blonds
Je suis Asiatique.
En dépit de mes yeux bleus
Je suis Africain.
Chez moi, là-bas, les arbres n’ont pas d’ombre à leur pied
Tout comme les vôtres, là-bas.
Chez moi, là-bas, le pain quotidien est dans la gueule du lion.
Et les dragons sont couchés devant les fontaines
Et l’on meurt chez moi avant la cinquantaine
Tout comme chez vous là-bas.
En dépit de mes cheveux blonds
Je suis Asiatique.
En dépit de mes yeux bleus
Je suis Africain.
Quatre-vingts pour cent des miens ne savent ni lire
ni écrire
Et cheminant de bouche en bouche les poèmes deviennent chansons.
Là-bas, chez moi, les poèmes deviennent drapeaux
Tout comme chez vous, là-bas.

Nazim Hikmet
LE LEVER DU JOUR EN ALABAMA

Quand je serai devenu compositeur
J’écrirai pour moi de la musique sur
Le lever du jour en Alabama
J’y mettrai les airs les plus jolis
Ceux qui montent du sol comme la brume des marécages
Et qui tombent du ciel comme des rosées douces
J’y mettrai des arbres très hauts très hauts
Et le parfum des aiguilles de pin
Et l’odeur de l’argile rouge après la plume
Et les longs cous rouges
Et les visages de couleur de coquelicots
Et les gros bras bien bruns
Et les yeux pâquerettes
Des Noirs et des Blancs des Noirs des Blancs et des
Noirs
Et j’y mettrai des mains blanches
Et des mains noires des mains brunes et des mains jaunes
Et des mains d’argile rouge
Qui toucheront tout le monde avec des doigts amis
Qui se toucheront entre elles ainsi que des rosées
Dans cette aube harmonieuse
Quand je serai devenu compositeur
Et que j’écrirai sur le lever du jour
En Alabama.

Langston Hughes
Je ne comprends pas ces protestations contre cette œuvre. Un être humain a fait une peinture pour exprimer la souffrance d'un autre être humain. En quoi un être humain de la même couleur de peau que la victime serait il plus légitime pour faire cette œuvre ?
Ne va t on autoriser que les ados noirs américain de sexe masculin et nés en 1950 à faire une peinture sur le thème ?

Je ne me sens ni noir ni blanc ni vert. Je me sens humain. Un autre humain est mort, assassiné par des humains fous qui croyaient que votre couleur de peau définie ce que vous êtes. Cela m'attriste profondément. Et je trouve terrible que d'autres fous m'interdisent de m'attrister parce qu'ils croient que la couleur de la peau définie ce que l'on est.
Les partisans du concept d'appropriation culturelle devraient avoir honte: ils ne sont ni anglo-saxons, ni nord-américains, mais pillent avec toute l'impudence qui caractérise les européens colonialistes, l'un des marqueurs culturels états-uniens les plus foireux.
Profitons d'une des dernières chroniques pour un lien musical.
Content, cher Alain Korkos, d'apprendre que "tous les artistes noirs ne sont pas forcément des crétins bornés ethnocentrés". Pas forcément ?
Et, contrairement aux commissaires du Whitney Museum, ne peut-on penser que certaines questions devraient être "explorées" prioritairement ailleurs que dans des musées ?
Puisque un blanc ne peut décemment écrire sur tout ce qui touche de près ou de loin à tout ce qui touche au racisme, colonialisme et autres massacres, pas plus que sur une culture qui ne lui serait pas liée "biologiquement"," écologiquement", je me dis qu'il va lui être difficile de se saisir de certaines matières.
A la rigueur il lui reste le Moyen-Age mais sans les croisades comme de bien entendu. La légende arthurienne il peut, les légendes et histoires vikings c'est bon.
Il y a bien également la mythologie grecque et romaine, ainsi que l'histoire ancienne (vivent les péplums! ça ne sera pas pour me déplaire). Même s'il y a toujours la problématique de l’hellénisme.
Par exemple, si un blanc veut adapter Les Ethiopiques d'Héliodore, comment va-t-il s'y prendre ? Héliodore serait, d'après les dernières études(cf Les Belles-Lettres), un prêtre, ou fils de prêtre d'Hélios, vivant en actuelle Syrie, de langue et culture grecques au III° siècle. Seul un moyen-oriental aurait le droit moral d'écrire et/réaliser un tel film ?
L'histoire du roman, elle-même, pose d'autres épineuses questions. En Ethiopie (pas l'actuelle, mais un territoire/royaume situé au sud de l'Egypte+Soudan), un couple royal noir enfante une petite fille blanche (sosie conforme d'une lointaine ancêtre blanche). La reine, craignant d'être accusée d'adultère et sa fille de bâtardise). L'enfant est déclarée morte, élevée dans sa prime enfance par un prêtre noir qui lui-même la confie à un prêtre grec qui l'adopte. Elle s'enfuie avec son amoureux blanc avec l'aide d'un prêtre égyptien et après moults péripéties retrouve sa famille biologique qui la reconnait comme leur enfant unique et la place sur le trône (après l'avoir mariée à son amant)
Mince ! Cette histoire d'un jeune couple blanc écrite par un syrien, et dont une grosse partie de l'action se passe en Afrique au milieu de "racisés" et, qui va prendre la suite d'un couple royal noir ne sera-t-elle pas ressentie comme profondément raciste ? Sans compter qu'on ne sait pas qui aurait le droit d'écrire les répliques des personnages égyptiens, éthiopiens et perses ?
Non, l'antiquité c'est vraiment compliquée; on risque de blesser quelqu'un dans son identité.
Bon, bah, on en revient donc au Moyen-age...ah non ! ça ne marche pas non plus, si l'action est méditerranéenne, il risque d'y avoir des noirs, des arabes, des kabyles (liste non exhaustive).
On ne s'en sort plus, dîtes donc !
P'tête la SF...à creuser...

Plus sérieusement, je ne savais pas que l'anti-racisme en était là, qu'il avait repris à son compte, et à ce point le différentialisme de certains courants d'extrême droite, et qu'il avait fait sienne la citation de Joseph de Maistre "Or, il n'y a point d'homme dans le monde.J'ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes, etc. Je sais même, grâce à Montesquieu, qu'on peut être Persan; mais quant à l'homme, je déclare ne l'avoir jamais rencontré de ma vie; s'il existe c'est bien à mon insu."
Esthétiser le visage massacré d'Emmet Till, c'est comme esthétiser un corps de juif gazé à Auschwitz - est-ce que des artistes allemands contemporains l'ont essayé ?

Begnini a fait quelque chose qui s'en rapproche mais sur un mode comique en 1997. Je crois et cela a suscité la polémique.

Des patineurs russes ont adapté le film en mode "holocauste on ice" il y a peu et la ça a été la légitime consternation.

Dont celle de maître Korkos.
Je comprends M. Korkos que vous soyez piqué au vif par la polémique où est évoquée la destruction d'une oeuvre d'art, mais cette réaction que l'on peut estimer outrancière ne peut être instrumentalisée pour disqualifier tous les enjeux légitimes liés à l'appropriation culturelle pour lesquels je pensais pourtant que vous étiez particulièrement bien placé pour nous apporter un regard distancié et érudit. Je serai curieux de savoir comment quelqu'un comme Marwan Mohammed, que vous aviez cité lors de l'inique procès que vous avait intenté Le Point, interpréterait la polémique.

Beaucoup de choses ont été déjà dites à juste titre par Hakim, Olivier et Makno, mais je me sens obligé d'en rajouter encore une couche par rapport à la comparaison que fait AK entre Emmett Till d'une part et Sacco/Vanzetti d'autre part.

Il y a un fossé entre les deux car même si le fait que Sacco et Vanzetti aient été italiens aient joué incontestablement, ils ont été d'abord condamnés en tant que militants, militants anarchistes dans un contexte où au tournant du XXème siècle, le Président Français, le Président du Conseil Espagnol et le roi d'Italie ont été tués par des militants anarchistes italiens; et que la même année en 1920, l'attentat de Wall Street a fait 38 morts et un groupe anarchiste italien est aussi soupçonné. Sacco et Vanzetti, même si innoncents du crime dont ils sont accusés, sont poursuivis comme étant des militants engagés dans la mouvance anarchiste radicale, et non parce qu'ils sont des immigrés italiens lambda.

Rien à voir avec Emmet Till qui est un garçon sans histoire de 15 ans, dont le seul tort est d'être né noir et de le porter sur son visage. A la différence de Sacco et Vanzetti, il n'a pas droit à un procès puisqu'il se fait massacrer. Il se fait massacrer pour ce qu'il est, comme les juifs pendant la Shoah, et pas pour ce qu'il fait, comme Sacco et Vanzetti, et ça fait une sacrée différence.

Et en conséquence c'est tout aussi hors de propos de comparer le fait qu'un américain d'origine juive et russe aient fait le portrait des cercueils de Sacco et Vanzetti, parce que c'étaient des militants (indépendamment de leur origine), que les Italiens comme les Juifs et les Russes n'ont jamais subi aux Etats-Unis de lois esclavagistes ou discriminatoires qui les aient privés de l'essentiel de leurs droits voire de leur humanité sur la base de leur physique ou de leur origine, et parce que l'enjeu de représentation du visage torturé d'Emmett Till n'a rien à voir avec celui de Sacco et Vanzetti (les autorités à l'époque voulaient enterrer immédiatement le cadavre du garçon pour éviter qu'on voit l'état de son visage). Esthétiser le visage massacré d'Emmet Till, c'est comme esthétiser un corps de juif gazé à Auschwitz - est-ce que des artistes allemands contemporains l'ont essayé ?

Enfin un dernier mot par rapport à l'expérience de mère que vous évoquez également. Dans les articles liées à la polémique, Dana Schutz a indiqué que certes elle n'avait pas l'expérience de vivre en tant que noir aux Etats-Unis, mais qu'elle avait l'expérience d'être mère, et que c'est en se projetant à partir de cette expérience qu'elle s'est impliquée émotionnellement dans la réalisation du tableau.

Et bien ça... c'est exactement le début de la négation de l'expérience propre aux noirs en mettant sur le même plan la douleur de toute mère qui perd son enfant qu'elle qu'en soit la raison, et celle de la mère noire qui perd son enfant parce qu'il est noir comme elle (et qu'il n'a pas les mêmes droits que les blancs). Est-ce la même émotion que celle de perdre son enfant dans un accident de la route? Le suggérer, consciemment ou non, c'est aller vers une dépossession qui vise à priver d'une histoire et d'une conscience collective, pour les noyer dans l'ordre dominant des choses, et ainsi désarmer politiquement.
@Jean-François: vous répondez sur Sacco et Vanzetti mais pas sur les autres exemples que donnent Korkos:

est-il décent ou est-ce de l'appropriation culturelle de : lire Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Faulkner ?
d'écouter Bob Dylan,Harris (je ne connaissais), Seeger, Baez, Springsteen ?
d'écouter Strange fruit de Meeropol (même interprété par une chanteuse noire, en l'occurrence Holiday) car composé par un juif d'origine russe ?

Autres questions: -est-il morale pour une dame ou jeune fille au bas taux de mélanine de porter des tresses collées, sachant que c'est une coiffure associée à l'Afrique noire et à la diaspora noire (bien qu'elle soit connue depuis la préhistoire) ?
-même question sur les mêmes qui porteraient un kimono japonais (sachant que le Japon n'a jamais été colonisé, et a longtemps eu une politique impérialiste donc dominante). est-ce la même chose pour une femme blanche américaine (les immigrés japonais ayant souffert de discrimination et même d'enfermement dans des camps pendant la seconde guerre mondiale) que pour une femme blanche française ?
-un ou une auteur blanc suisse pourrait-il écrire sur les conséquences des deux bombes atomiques sur la population japonaise (sachant que la Suisse était neutre) ?
-Dois-je organiser un référendum parmi mes amis/connaissances musulmans pour savoir si je peux garder la saga Dune de Herbert sachant que l'auteur a parsemé son oeuvre de références à la spiritualité soufie ?
-et enfin, à qui appartient la figure historique de Cléopâtre ?
C'est demandé tellement poliment... en préambule déjà je n'ai pas à répondre à tous les exemples que donnent l'auteur, tout simplement parce que ce n'est pas moi qui les ai cité (ce n'est pas à moi de les assumer) et d'autre part j'ai parlé de Sacco et Vanzetti parce que j'en connais personnellement mieux le contexte que les autres.

Je n'ai pas lu Faulkner. Bob Dylan n'avait pas encore une tradition de chansons critiques de l'impérialisme américain sous toutes ses formes qu'il développera plus tard, mais la chanson a été interprétée la première fois devant un concert de bienfaisance du CORE (Congress of Racial Equality, une association impliquée dans la lutte pour les droits civiques, et ne sera officiellement éditée qu'en 2010.

Strange Fruit, si j'en crois Wikipédia, a été écrit au moment même où un pic de lynchage avait lieu dans le Sud, par un enseignant juif russe mais aussi membre du Parti Communiste et a été interprété la première fois dans un cadre syndical. Le texte constitue par ailleurs une dénonciation peu équivoque du dégoût inspiré par les lynchages, et il est ensuite allé chercher lui-même une chanteuse noire pour l'interpréter.

Dana Schutz n'est apparemment impliquée dans aucun mouvement politique ou social, n'avait jamais peint de scènes réelles ou historiques jusqu'à ce tableau, a présenté le tableau la première fois à Berlin, à des milliers de kilomètres du drame, dans une exposition qui n'était consacrée qu'à elle. Elle ne peint pas Trayvon Martin tué à 15 ans en 2012, ou Tamir Rice, un garçon de 12 ans tué par la police en 2015 parce qu'il jouait avec une réplique de pistolet, à Cleveland, dans la ville où pourtant elle a été diplômée en arts. Plutôt que ces événements, dont elle a subi personnellement le choc comme tous ses contemporains, elle a préféré "s'approprier" une image devenu un symbole politique vieux de 60 ans, l'image d'un mort (d'un meurtre) où il n'y a plus de protagonistes (décédés depuis), pour y plaquer ses propres émotions avec toute l'ambivalence qui peut y être liée quand on connaît un peu l'histoire de la représentation des corps noirs aux US (enchaînés, animalisés, déshumanisés...) - les cadavres lynchés pouvaient servir de décor à des cartes postales.

Si vous n'arrivez pas à saisir la différence dans les démarches, je suis désolé, mais c'est pas la peine que j'aille plus loin, on ne se comprendra pas.

Concernant vos exemples, franchement, comme pour l'auteur de la chronique, visiblement votre principale préoccupation semble de ridiculiser tout ce qui a trait à l'appropriation culturelle en refusant de voir ce qu'il peut y avoir de légitime dans les démarches qui la contestent. Oui, toute démarche qui vise de la part d'un groupe dominant à décontextualiser, ridiculiser ou recycler à son propre profit des symboles politiques, esthétiques ou religieux de groupes dominés est contestable, d'autant plus lorsque il s'agit de symboles de résistance à cette domination.

La frontière est parfois mince entre l'hommage et le détournement, parfois discutable, mais ça vaut le coup d'y réfléchir, surtout dans un pays qui a pillé le monde et continue d'exposer dans ses musées et pour son plus grand profit ici la Vénus de Milo, là l'obélisque de Louxor, plus loin, des oeuvres d'art du Bénin ou d'ailleurs qu'elle refuse de restituer (mais sans doute peut-on voir des Manet à Cotonou, des Monet à Athènes ou au Caire par réciprocité....)
Vous semblez faire le distinguo avec la possibilité que Dana Schultz ait choisi de peindre des cas récents au lieu de peindre un symbole, (dites-vous). On croit comprendre que c'est plus grave le symbole que le militantisme, dans vos propos.

Mais donc vous n'êtes pas du tout sur la même longueur d'onde que Parker Bright ou Hannah Black. Pour eux je crois que ce serait encore pire qu'elle peigne des non-icônes, encore plus l'appropriation d'une lutte qui ne lui appartient pas.

Je en vais pas épiloguer car je crois comme Alain Korkos que c'est une régression et non un progrès de vouloir recréer un point de rupture, comme pour mieux redistribuer les rôles et s'attribuer d'avoir tenu le manche dans la restitution des droits des peuples opprimés.
Par exemple en Afrique du sud, est-ce que la conscience des opprimés à suffit?, ou est-ce qu'on peut reconnaitre et s'en satisfaire grandement, que les oppresseurs aussi ont eu dans leur rang une prise de conscience et qu'une lutte interne chez les "blancs", voire une lutte métisse, a été.

Ce que je ne comprends pas, et ce pourquoi je me demande qui récupère qui ou quoi, dans l'histoire de Dana Shuzt, Parker Bright et Hannah Black, c'est pourquoi c'est plus important de lutter contre les blancs avec conscience de l'injustice envers les noirs, presque prioritairement, et non pas envers les blancs américains qui ont toujours les mêmes réflexes et tuent et lynchent à l'occasion. On les fait gagner la partie en prenant leur point de vue, qu'on soit noir ou blanc, leur vision d'une scission irréductible, fatale qui perdurerat partout et tout le temps.

Ceci dit je me suis toujours demandé pourquoi certains artistes prennent la parole à la place des gens concernés (exemple film "la haine" par Kassowitz, mais ça pullule) mais c'est quand le minimum de la liberté artistique à respecter. Et c'est souvent le signe que la société ne donne pas la parole à tous, un remède comme un autre à un temps t, qui ne préjuge pas de la future prise de parole des gens concernés quand ils n'auront plus la tête sous l'eau.

Je pense que Dana Shultz, aurait pu acter que le temps a passé et nougaroifier l'intérieur du cercueil. Les os blancs pour tous, ça fait mal aux racistes.
Par exemple en Afrique du sud, est-ce que la conscience des opprimés à suffit?, ou est-ce qu'on peut reconnaitre et s'en satisfaire grandement, que les oppresseurs aussi ont eu dans leur rang une prise de conscience et qu'une lutte interne chez les "blancs", voire une lutte métisse, a été.

Vous êtes sérieux ? Une prise de conscience ? Une lutte métisse ? Tant que vous y êtes, c'est la France qui a accordé son indépendance à l'Algérie après une prise de conscience (ou après des centaines de milliers de morts, je m'en souviens plus) ?

Je pense que Dana Shultz, aurait pu acter que le temps a passé et nougaroifier l'intérieur du cercueil. Les os blancs pour tous, ça fait mal aux racistes.

Ah oui quand on est mort on est tous pareil, bla bla bla. Quel dommage que ce soit moins vrai quand on est vivant.
Jean-François dit:
C'est demandé tellement poliment...

J'ai été froide mais pas impolie.

Jean-François dit:
en préambule déjà je n'ai pas à répondre à tous les exemples que donnent l'auteur, tout simplement parce que ce n'est pas moi qui les ai cité (ce n'est pas à moi de les assumer) et d'autre part j'ai parlé de Sacco et Vanzetti parce que j'en connais personnellement mieux le contexte que les autres.

Vous n'avez aucune obligation mais votre grande expertise sur Sacco et Vanzetti, hélas, ne m'aidait pas à comprendre où placer la frontière entre la décence et l'indécence. Un autre asinaute (Olivier) parlait de droit, mais comme il me semble impossible de la part de militants convaincus par cette théorie d'interdire légalement à un blanc d'utiliser un ou des élements historiques, artistiques, culinaires, vestimentaires (autres ?) issus de cultures non-blanches, je pense que l'on ne peut parler que morale ou décence. La seule arme à leur disposition est la norme sociale et non le droit. Et je cherche à comprendre cette tentative d'évolution de la morale. D'où mes questions.



Jean-François dit:
Je n'ai pas lu Faulkner. Bob Dylan n'avait pas encore une tradition de chansons critiques de l'impérialisme américain sous toutes ses formes qu'il développera plus tard, mais la chanson a été interprétée la première fois devant un concert de bienfaisance du CORE (Congress of Racial Equality, une association impliquée dans la lutte pour les droits civiques, et ne sera officiellement éditée qu'en 2010.
Strange Fruit, si j'en crois Wikipédia, a été écrit au moment même où un pic de lynchage avait lieu dans le Sud, par un enseignant juif russe mais aussi membre du Parti Communiste et a été interprété la première fois dans un cadre syndical. Le texte constitue par ailleurs une dénonciation peu équivoque du dégoût inspiré par les lynchages, et il est ensuite allé chercher lui-même une chanteuse noire pour l'interpréter.
Dana Schutz n'est apparemment impliquée dans aucun mouvement politique ou social, n'avait jamais peint de scènes réelles ou historiques jusqu'à ce tableau, a présenté le tableau la première fois à Berlin, à des milliers de kilomètres du drame, dans une exposition qui n'était consacrée qu'à elle. Elle ne peint pas Trayvon Martin tué à 15 ans en 2012, ou Tamir Rice, un garçon de 12 ans tué par la police en 2015 parce qu'il jouait avec une réplique de pistolet, à Cleveland, dans la ville où pourtant elle a été diplômée en arts. Plutôt que ces événements, dont elle a subi personnellement le choc comme tous ses contemporains, elle a préféré "s'approprier" une image devenu un symbole politique vieux de 60 ans, l'image d'un mort (d'un meurtre) où il n'y a plus de protagonistes (décédés depuis), pour y plaquer ses propres émotions avec toute l'ambivalence qui peut y être liée quand on connaît un peu l'histoire de la représentation des corps noirs aux US (enchaînés, animalisés, déshumanisés...) - les cadavres lynchés pouvaient servir de décor à des cartes postales.
Si vous n'arrivez pas à saisir la différence dans les démarches, je suis désolé, mais c'est pas la peine que j'aille plus loin, on ne se comprendra pas.


Je vois. Donc, la norme c'est le militantisme. Si Schutz était militante, si elle avait, de par son passé, prouvé la ferveur de son engagement, elle aurait eu le droit moral de représenter Till. Comme ce n'est pas le cas, elle est coupable d'appropriation culturelle. Et ça va même plus loin dans votre explication: comme elle n'a aucun passé connu de militantisme, il faut même s'interroger sur sa démarche. Une blanche américaine peintre qui n'a pas de passé politique en faveur des noirs américains peut être allègrement soupçonnée d'avoir créer cette peinture par réminiscence des cartes postales des lynchages.


Jean-François dit:
Concernant vos exemples, franchement, comme pour l'auteur de la chronique, visiblement votre principale préoccupation semble de ridiculiser tout ce qui a trait à l'appropriation culturelle en refusant de voir ce qu'il peut y avoir de légitime dans les démarches qui la contestent.

Je suis tout à fait d'accord avec vous; mes exemples sont caricaturaux mais hélas, ils ne sortent pas de mon imagination. Ils sont très concrets et se posent depuis que la théorie de l'appropriation culturelle est sortie des universités et convainc au-delà des thèses et des amphi'. Et encore, je vous ai passé le message content de lui d'un francophone ('pas compris s'il était belge, français ou quebecois) qui a refusé des bonbons à un môme à Halloween parce que le dit gamin été déguisé en indien, et que l'appropriation culturelle est à vomir. ça m'a fait rire tant c'est ridicule. Et j'ai imaginé la tête du gosse (frapper aux portes pour obtenir des bonbons, ça doit se faire entre 8 et 12 ans) qui n'a rien du comprendre. Mais bon, on n'apprend pas assez tôt que l'on est mélnibonéen...

Jean-François dit:
Oui, toute démarche qui vise de la part d'un groupe dominant à décontextualiser, ridiculiser ou recycler à son propre profit des symboles politiques, esthétiques ou religieux de groupes dominés est contestable, d'autant plus lorsque il s'agit de symboles de résistance à cette domination.

Mes exemples sont caricaturaux et vous n'avez pas plus à les assumer que ceux de Korkos, néanmoins vous y répondez un peu quand même avec cette phrase. Si je la prends comme boussole (la couleur de ma peau, mes privilèges, et la race prédatrice dont je suis hélas issue ne m'aidant pas à me retrouver; heureusement que je vous ai trouvé):
-femme blanche portant tresses collées: non, il ne faut pas; même si militantisme connu et validé car c'est esthétique et que ça n'aide en rien les peuples/races (au sens "pirien" du terme, évidemment)/cultures opprimées.
-une blanche de nationalité française peut porter un kimono japonais mais pas une blanche américaine.
-pour un suisse écrivant sur le martyr des japonais touchés par les bombes atomiques américaines: c'est compliqué. Et quand c'est compliqué, il vaut mieux s'abstenir.
-Je vais immédiatement me débarrasser (poubelle, feu dans le jardin, broyeuse, je n'ai pas encore choisi) de cette abomination qu'est la saga Dune que cette ordure de Herbert a écrit.
-la figure de Cléopâtre: pareil, c'est compliqué. Abstenons-nous (et pas de petite Cléopâtre au carnaval prochain)



Jean-François dit:
La frontière est parfois mince entre l'hommage et le détournement, parfois discutable, [...]

Un art basé que sur l'hommage et jamais sur le détournement, qui ne serait qu'explicitement militant avec force pancartes et slogans n'est plus de l'art...Mais qu'est-ce que l'art en comparaison de la décence et de la vertu ?


Jean-François dit:
mais ça vaut le coup d'y réfléchir, surtout dans un pays qui a pillé le monde et continue d'exposer dans ses musées et pour son plus grand profit ici la Vénus de Milo, là l'obélisque de Louxor, plus loin, des oeuvres d'art du Bénin ou d'ailleurs qu'elle refuse de restituer (mais sans doute peut-on voir des Manet à Cotonou, des Monet à Athènes ou au Caire par réciprocité....)

Ah mais par Zeus ! Vous confondez les pillages liés aux victoires militaires, des pillages bien concrets, avec statues dans des caisses et tout et tout (avec Etats qui montrent les muscles devant leurs citoyens pour garder ou récupérer les biens volés/ou le butin de guerre selon du côté où l'on se place) avec la création et les influences immatérielles.

Vous semblez très sûr de vous pour quelqu'un qui appelle à la réflexion, mais par exempte de contradiction.
D'après vos arguments, seul le groupe des racisés/opprimés peut décider si oui ou non se tresser les cheveux ou chanter est décent. Vous êtes issu d'une race profondément prédatrice qui corrompt tout ce qu'elle touche et le seul moyen d'accéder à l'humanité est de suivre le(s) groupe(s) cités ci-dessus. Et pourtant ces groupes là ne sont homogènes et les membres qui les composent ne sont pas unanimes. Dans le cas de Schutz, par exemple, Owen prend le parti de l'art contre celui de l'identité de l'artiste. Selon votre propre boussole, vous ne devriez même pas prendre parti. Comment pouvez-vous décider à la place d'un américain noir que le geste artistique d'une artiste est obscène? Malgré les propres principes que vous nous prêchez, vous contredisez un noir sur un sujet n’appartenant qu'aux noirs. Si vous suiviez réellement vos convictions politiques, à partir du moment où un racisé prend la parole pour en contredire un autre, vous devriez vous taire et ne pas prendre parti. Le fait que vous preniez parti pour Black laisse entendre que vous avez mieux compris qu'Owen la souffrance noire. Et ça, c'est vraiment mal. Vous tombez dans le débat d'idées (et c'est un truc immonde quand on est blanc), alors que seule compte, et dans tous les domaines, l'identité. Votre seule et véritable vertu est le silence.
J'avais loupé votre post, merci pour le lien, ca donne un eclairage legerement different sur l'affaire.
A noter aussi pour les anglophones un long article du New-Yorker qui remet les choses en perspective, s'interroge sur le fond de l'histoire et et mentionne également d'autres voix plus modérées mais cependant critiques.
Et bien ça... c'est exactement le début de la négation de l'expérience propre aux noirs en mettant sur le même plan la douleur de toute mère qui perd son enfant qu'elle qu'en soit la raison, et celle de la mère noire qui perd son enfant parce qu'il est noir comme elle (et qu'il n'a pas les mêmes droits que les blancs).

Appliquez donc votre propre logique : de quel droit vous permettez-vous de vous exprimer sur la douleur des mères qui ont perdu un enfant ? Etes-vous une mère ? Avez-vous perdu un enfant ?
Nulle part je ne prétends savoir ou dicter quelle doit être l'émotion d'une mère qui perd son enfant.

Je défends simplement la légitimité de l'expression de ceux qui refusent qu'on mette sur le même plan une mort d'enfant accidentelle, produit du hasard ou de l'imprudence, et une mort politique, liée à la violence institutionnalisée d'un système social basé sur la ségrégation raciale, comme le suggère la peintre.
Pour un manichéisme nuancé : Sachons comprendre les racistes, qui comme les électeurs de la Pen, sont des souffrants comme les " petits blancs" ( fonds électoral de Godwin en 1933) Votons Macron, seule synthèse du bien et du mal. Méluche est trop philosophe pour être président.
Whaaa, on lit des choses qui font mal ici...

Autant on peut se poser des questions sur la stratégie d'Hannah Black, essayer de comprendre ses motivations et s'intéresser aux questions d'appropriation culturelle et de comment lutter pour l'émancipation, autant la réaction d'Alain Korkos est révélatrice de truc carrément pas cool...

[quote=Alain Korkos]Hannah Black, en revanche, pourra continuer de pratiquer son art qui consiste notamment à utiliser des visages de Blancs.

Et ? C'est quoi le problème ? Est-ce que vous pensez sincèrement que des blancs qui s'approprient une culture d'un groupe qu'ils ont colonisé/réduit en esclavage/discriminé ça revient au même que des noirs qui s'approprient une culture blanche ?

[quote=Alain Korkos]fuck l'article premier de la déclaration universelle des droits de l'homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Liberté, égalité, fraternité, tout ça, bullshit, comme on dit à Limoges quand on a des lettres.

Bah ouais, bullshit, c'est beau en théorie mais allez expliquer au noir que le racisme c'est dépassé, qu'on est tous et toutes égaux, et fraternel par dessus ça !


[quote=Alain Korkos]Que chacun reste dans sa communauté ceinte de hauts murs surmontés de barbelés, les moutons noirs ou blancs seront bien gardés

[quote=Faab]communautaro-sectaire

C'est fou, dès que des personnes opprimés se regroupent entre elles pour se renforcer, se protéger, se sécuriser on les taxe de "communautaire" ou pire de "sectaire", c'est vrai que les hommes blancs hétéro n'ont pas besoin de ça, le monde est à eux... alors dès qu'un espace se crée sans qu'ils soient les bienvenus ça pose un problème...

[quote=Alain Korkos]l'histoire de l'esclavage et de la ségrégation est commune aux Noirs et aux Blancs américains, et que la souffrance est universelle

"La souffrance est universelle", là je dois pas comprendre, le colon partagerait la souffrance du colonisé ? Le flic blanc meurtrier partage sans doute la souffrance de la famille et de toutes les personnes qui s'identifie à la victime ? Sérieusement ?

Et je passe sur les "crétins bornés ethno-centrés", Olivier l'a déjà évoqué...
Joli chronique, mais...

"Cela dit, tous les artistes noirs ne sont pas forcément des crétins bornés ethnocentrés"...

Ca dégaine un peu violemment, là.

Vos "crétins bornés ethno-centrés" vivent dans un pays on ne leur fait aucun cadeau et ça ne va pas en s'arrangeant. Le "crétin" a toute latitude sociale politique et sociétale pour ne pas l'être, c'est la définition que je me fais du mot. Ici, on ne peut pas parler de "crétins bornés ethno-centrés". Ce n'est pas du black power, c'est bien plus désespéré que ça. Ce sont des mots durs dans un pays où chaque mois des policiers blancs sont blanchis d'avoir tué des enfants noirs. A défaut d'accepter, comprenez que l'on suggère des solutions radicales de règles dans la lutte, ça n'a rien de crétin.

Je pourrais dire de mon point de vue de Français, mec, blanc, de gauche gauche, que je les désapprouve, ces paroles de séparation. Mais ce serait ne pas comprendre la moitié de l'histoire.
Que cette peinture d'une grande beauté puisse être tenue pour de la condescendance du Blanc, c'est comme ça, c'est compréhensible. Et si je dis que c'est regrettable, même si je le pense, j'ai l'impression de perdre mon temps et d'en faire perdre aux autres.

Je ne suis pas sûr que les "crétins bornés ethno-centrés" soient contre l'aide des blancs. Des lois réprimant le racisme institutionnel et une marche de millions de WASP contre les crimes racistes policiers ne devraient pas susciter de Tweets énervés de la part de Hannah Black.

En France aussi, on voit des "crétins bornés ethno-centrés" là où il n'y a que des militants qui ont trois réflexions d'avance sur les blancs de gauche comme moi. Le "Camp d'été «décolonial» interdit aux blancs - Le Figaro" alors qu'il n'était question de parler que du racisme des institutions contre les minorités en est le meilleurs exemple. Serais-je alors victime de mon angélisme, de la haine de soi ? Là aussi, ne perdez pas votre temps avec moi, les gars...

Il faut dépasser la provocation contenue dans les propos de Hannah Black ou Houria Boutedjla pour comprendre de quoi elles parlent exactement. De nous, elles parlent de nous. Pas uniquement de l'État, de Zemmour et des flics, mais aussi de nous, simples citoyens, fans de funk, lecteurs de James Baldwin, fondu de Public Enemy. Et elles nous disent que nous les honkey, on n'y est pas encore. Sûr que ce n'est jamais plaisant à entendre.

Mais si on veut rester dans sa zone de confort, alors "crétins bornés ethno-centrés" est parfait.
ouch la conclusion, dans la même phrase
"l'histoire de l'esclavage et de la ségrégation est commune aux Noirs et aux Blancs américains" et "la souffrance est universelle"
c'est un peu la porte ouverte à des trucs comme "All lives Matters"
Le sujet n'est pas si simple en fait.
Autant appeler à la censure, à la destruction de l'oeuvre et nier la liberté de l'artiste, ça me fait franchement violence (mais est-ce que ce serait autant le cas si la peinture était raciste?); autant on ne peut pas nier la part de légitimité du malaise que ça a provoqué, l'appropriation culturelle et sa dimension oppressive n'étant pas un fantasme.
Ce qui est gênant dans la lutte des blancs contre le racisme (et le machisme) c'est qu'ils ne savent mettent en scène que la souffrance, que de victimiser les gens, et d'oublier le courage, la lutte. Mettre en scène les luttes est bien plus dangereux pour l'ordre sociale patriarcale et blanc, que de mettre en scène la mort, l'humiliation, comme cette pièce de théâtre ou l'esclavage etait vu seulement sous le prisme de la victimisation pas du courage de la lutte libératoire .

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

En tant que Limousine (comme Pierre Desproges), je ne vous permets pas de nous dénommer Limougeauds.
Ma lutte et ma souffrance sont réelles ainsi qu'universelles mais c'est " A moi, à moi, à moi ! "
Si c'est uniquement " A toi, à toi, à toi ! ", tu peux crever, tout seul, dans ton coin à toi !
En très bref : pas loin du stade du miroir chez l'enfant entre 18 et 24 mois, l'enfant évite parfois ce miroir qui l'attire pourtant.
Belle chronique .Il y quelques années , certains avaient dit qu' Othello ( " Le Maure de Venise") ne pouvait être interprété que par un acteur arabe .Belle absurdité et incompréhension de ce qu'est un acteur.
Je n'ai pas pris le temps de chercher mais il faudrait voir de quels cercles militants vient cette histoire. La période Black Panthers a aussi eu ce genre d'attitudes et il faudrait voir où ça en est aux USA avec l'exacerbation identitaire d'autant plus que des milieux militants en France "s'américanisent", tendent à reproduire ces schémas même si ça aura plus de mal à prendre chez nous où le fond culturel s'oppose au communautaro-sectaire qui est commun là-bas.
Très belle chronique, merci monsieur Korkos.
Que je trouve la mort du père d'un ami triste et que j'exprime toute ma compassion c'est chose naturelle, mais je m'incruste dans son cercle familiale pour pleurer avec ses proches, c'est ce que veut dénoncer Hannah Black. Permettez juste aux raciséEs de définir eux mêmes les modalités de LEUR lutte, je ne suis pas noir, ni rom ni femme, ni...et je suis de toutes les luttes pour la légalité et la dignité humaine. Mais c'est à chacune des ces catégories que je viens de citer de me définir et de mener leur combat, ce n'est à moi de mener ce combat, et si un noir (un seul) me dit que ta façon de nous soutenir nous dérange, je cesserai d'agir de la sorte, question de respect. Oui, tout les hommes sont égaux, mon ami ressent la même douleur que moi lors de la perte d'un parent, mais cette douleur identique, ne s'extériorise pas de même façon d'une famille à une autre, mon ami me demande juste de s'abstenir de mettre en scène ma compassion. Il me demande de rester en retrait et c'est chose compréhensible.

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