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Journalisme : une recalée fait la leçon à Sciences Po

C'est un duel qui a le mérite de poser les bonnes questions sur le recrutement des écoles de journalisme.

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J'ignore par quelle école de journalisme est passé le dénommé François Sergent de Libé, mais il signe dans son journal un éditorial d'une navrante platitude sur le carnage d'Oslo (avec hypothèse djihadiste) qui lui vaut les critiques ironiques et justifiées de la majorité de ses lecteurs.
Alice Antheaume: "Quand le jury voit la passion s’allumer dans les yeux d’un candidat quand celui-ci a ouvert un «blog pour s’entraîner», se présente comme «télévore», sait ce qu’est un «live» ou un «flash», tweete pour «voir ce que cela donne», cite un reportage récent qui l’a bouleversé, prend les «gratuits dans le métro parce que cela (lui) donne un aperçu de l’actualité pour pas cher», connaît le chemin du fer du Point ou du Nouvel Observateur comme sa poche, ainsi que l’écosystème médiatique, des pure-players aux chaînes d’information en continu en passant par les matinales des radios, oui, le jury a envie d’y croire."

Elle est totalement has-been cette M'dame Antheaume (*), elle ne mentionne même pas L'invention géniâââale qui va enfoncer les smartphones, éclater les tablettes électroniques et ringardiser les ultra-portables (rien que ça), et que même steeve Jobs il n'y a pas pensé :
http://www.youtube.com/watch?v=Q_uaI28LGJk&feature=related

Apparemment, pour elle, cette merveilleuse trouvaille ne semble pas faire partie de la panoplie de l'apprenti(e) journaliste qui pourrait séduire le Jury...

(Merci à Bar pour ce grand moment de rire).

(*) par contre elle est, par son nom, en parfaite adéquation avec la météo actuelle... Ah hum... désolé. Enfin, pas trop désolé, en fait.
[quote=Alice Antheaume]Car ce que cherche un jury (...), ce sont des candidats ayant des profils variés, des goûts et des usages qui ne soient pas tous les mêmes ET qui soient capables de les justifier. (...) Quand le jury voit la passion s’allumer dans les yeux d’un candidat quand celui-ci a ouvert un «blog pour s’entraîner», se présente comme «télévore», sait ce qu’est un «live» ou un «flash», tweete pour «voir ce que cela donne», cite un reportage récent qui l’a bouleversé, prend les «gratuits dans le métro parce que cela (lui) donne un aperçu de l’actualité pour pas cher»

Michael Vendetta répond parfaitement à ces critères !
Au fait quelles écoles de journalisme avaient suivies... André Malraux, Ernest Hemingway ou Joseph Pulitzer... Qui écrivait ceci ?

"Il n’est pas un crime, pas un truc, pas un sale coup, pas une escroquerie, pas un vice qui ne perdure sans le secret qui l’entoure. Exposez ces faits au grand jour, décrivez-les, attaquez-les, ridiculisez-les dans la presse et tôt ou tard l’opinion publique les chassera. La publicité n’est peut-être pas la seule chose nécessaire mais c’est une chose sans laquelle toutes les autres démarches resteront vaines"

La presse du futur sera encore plus minable et inutile que celle que nous subissons... Et ce ne sera pas un mince exploit, vu le niveau actuel !
On ne, veut pas "faire" Sciences-po (comme l'Indochine naguère) pour avoir de la personnalité. On entre à Sciences-Po pour apprendre à penser "bien", pour régurgiter sagement la doxa libérale bon teint, et se faire coopter dans les rédactions "propres sur elles" qui sont déjà totalement noyautées par le cercle de la Raison.

C'est pourquoi on a baptisé cette école "la fabrique de larves".

J'ai eu 10 fois l'occasion de constater le travail fait sur le terrain par des anciens de Sciences-Po, dans la presse quotidienne régionale, et ils se sont tous révélés incompétents au dernier degré, incapables de sortir un contenu qui ne soit pas formaté. De vrais handicapés relationnels qui, confrontés à la "vraie vie des vrais gens", se trouvaient tétanisés. Ce qui est un peu embêtant pour un journaliste dont le métier est justement d'établir une relation de confiance avec ses interlocuteurs, de susciter des propos, d'être en empathie.

Ces gens sont des robots, Alice Antheaume ne fait pas exception...
Concernant la réponse tweetée d'Alice Anthome à la jeune blogueuse ("ce n'est pas de vous que je parlais"), vous auriez dû mentionner également le fait qu'en introduction à son papier, la malheureuse impétrante avait très malicieusement pris les devants en notant d'entrée de jeu : "On me répondra sûrement que ce n'est pas moi que l'on cite, mais connaissant tous les autres élèves en échange au Caire cette année, je sais pertinemment que cela ne peut être personne d'autre."... Ce qui rend cocasse la réponse d'Anthome : "Meuuu non, c'est pas de vous qu'on cause !" De là à conclure qu'ALice Anthome n'a pas pris la peine de lire le billet de la jeune femme, il n'y a qu'un pas.... (sans quoi, elle se serait creusée pour contourner l'obstacle où aurait sans doute conservé un silence poli, non ?... enfin il e semble.).

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Bla bla bla... pardonnez-moi, mais sauf erreur de ma part, l'examinatrice pointe surtout du doigt l'absence d'envie de la candidate. Ok, soyons un peu moralisateur, mais j'avoue un certain agacement: le (photo)journalisme, c'était mon métier pendant 10 ans, entre 1990 et 2000. Quand le Mur est tombé en 89, j'étais aussi à Sciences-Po (Lyon, pas le Saint des saints). C'était énorme, impossible de ne pas y aller. Le directeur de l'époque, Georges Mutin, m'a même financé en partie les films pour le premier voyage. 3 séjours à Berlin - je ne me rappelle même plus où j'ai trouvé l'argent (un prêt étudiant je crois)-, "quelques" cours manqués, une expo dans les lycées du coin, 3 images chez Gamma. Un an plus tard -et après d'autres reportages- je rentrais dans une agence.

Le journalisme, c'est dur. Vraiment. C'est bien d'avoir un diplôme, forcément, mais pour y arriver, il faut surtout avoir faim. Faim d'écrire, de faire du son, des images, d'aller voir là où les choses se passent. Cette candidate malheureuse se trouvait à l'endroit sans doute le plus passionnant du monde à cet instant -c'est rare, et grisant, d'être dans une situation où l'on sent l'histoire se faire en direct- et que ramène-t-elle? Rien? J'avoue que je ne comprends même pas. Elle ne se sentait pas légitime? Mais qu'est-ce que ça veut dire au juste?

Alors, blâmer le jury parce qu'il n'a pas compris "l'humilité" de la candidate? Vraiment n'importe quoi. Un jury, c'est intimidant, c'est vrai. Je me suis fait étaler au grand oral -et avec raison, j'avais été vraiment nul. Mais sauf erreur de ma part, le boulot du jury dans ce cas précis, c'est d'évaluer l'envie d'un candidat pour ce métier difficile, et qui demande un si grand engagement. Pas de savoir s'il connaît par coeur la loi de 1881 (bien que ça ne puisse pas faire de mal). Et face à un candidat qui dans une situation si unique n'a pas su, pu ou voulu (mais peu importe après tout) rapporter un témoignage , eh bien le jury, il a bien raison de dire que non, ça ne va pas marcher. Que le journalisme, ce n'est pas juste un diplôme et roule, je rentre à l'AFP. Qu'il faut en vouloir. Et que quand un candidat en veut, ça se voit d'abord dans ses actes.
Ce débat est en fait consubstantiel à ce genre de concours. Antheaume déroule ici un discours typique des jurys de Sciences-Po ou de l'ENA, et pour le coup c'est elle qui n'est absolument pas originale.
Dans ce genre de d'épreuve orale, où il s'agit d'évaluer au cours d'un entretien la personnalité du candidat (tâche impossible) et non pas sa compétence disciplinaire sur tel ou tel sujet, les jurys se flattent très souvent de demander et de mettre en valeur l'originalité des candidats. Sauf qu'il n'y a pas de critère universel de la bonne et de la mauvaise originalité : il ne s'agit pas d'évaluer une compétence technique ou un savoir... mais un savoir-être, toujours susceptible d'arbitraire et de préjugés sociaux, inconscients ou pas. Venir en tongs à l'oral d'entrée de Sciences-Po, c'est indubitablement original, mais il y a peu de chance pour que le jury prenne ça pour autre chose que de la désinvolture. Cet exemple, caricatural, est facile à trancher, mais dans bien des cas il est très délicat pour le candidat de savoir si ça plaira ou pas.

En réalité, on demande une chose impossible aux candidats : se conformer aux présupposés liés à un métier (montrer que moi aussi, je peux en être), tout en se distinguant de la masse des autres candidats... mais pas trop, une gaffe est si vite arrivée. C'est exactement ce qu'il y a derrière le refrain - un vrai marronnier - du conformisme des candidats à l'ENA (la présidente du jury a fait tout un barouf là-dessus il y a quelques semaines). Toute la scolarité précédente (à Sciences-Po !) des candidats tend à les rendre conformistes, le seul moment où il faudra être original, c'est au moment du grand oral. Et ensuite, pour avoir une carrière peinarde, il vaudra mieux revenir au conformisme.

Conformisme, distinction... on en revient à des catégories bourdieusiennes (pardon Daniel !), socialement très discriminantes. Parce qu'évidemment, les candidats à des concours les plus susceptibles de se distinguer positivement (ceux qui savent jouer avec la norme, s'en écarter mais jamais trop) sont ceux qui ont le plus baigné socialement dans ladite norme.

Tout ça est très hypocrite de la part d'Antheaume, et de tous les jurys. C'est en fait toutes les épreuves de ce type qu'il faudrait supprimer, puisqu'au fond elles ne disent rien de la compétence technique du candidat, mais sont des opérations du pure sélection sociale.
Et que dire des formations d'artistes, qui se font dans des...conservatoires...
Quel que soit le jury, il me semble que le candidat essaie toujours à la fois de montrer ses competences, sa motivation, à trouver "le bon angle" pour "se vendre", mais sans chercher à trop se demarquer de ce qu'il pense être les attentes du jury.
Jouer la franchise est sympatique mais d'un angélisme au fond néfaste.

Pour changer le système, il vaut sans doute mieux l'integrer d'abord, et cela passe par des compromis.

MLC
Plus généralement cet article traduit bien le double discours des DRH et autres jury.. Il faut savoir être original pour sortir du lot sans pour autant froisser les opinions communément acceptés. La marque de l'humilité face à l'information devrait être la règle de base pour mener un travail de journaliste, connaître ses limites et l'état de ses connaissances et des propagandes ambiantes. Pourtant, elle se fait sanctionner sur ce manque, cela montre bien la certitude de tout ces grands esprits qui pensent pouvoir donner leur avis sur tout sans s'en donner les moyens.
Gloire à cette étudiante, l'école de journalisme n'a de journaliste que le nom comme l'a si bien décrite François Ruffin.
Bonne été
[quote="L'ex-journaliste de 20minutes.fr"]Quand le jury voit la passion s’allumer dans les yeux d’un candidat quand celui-ci (...) prend les «gratuits dans le métro parce que cela (lui) donne un aperçu de l’actualité pour pas cher», (...) oui, le jury a envie d’y croire.


Tihihi hohohoho.
Sciences-P[ip]o quoi.

Rien de nouveau sous le soleil, quand vous devez être approuvé par un jury, mieux vaut caresser la corpo dans le sens du poil. La corpo se demande-t-elle si elle va raconter de la merde avant de le faire ? Rarement. Donc,ne pas donner cet argument. La corpo est-elle fière de ce qu'elle fait ? Forcément, au moins en public. Critiquer les médias, c'est critiquer le jury. Pas très malin.

On voit bien sur quoi repose leur formation. Du technique, des usages, des mœurs et basta.

Et là où c'est beau, c'est qu'ils demandent aux candidats de connaître déjà cela avant d'entrer chez eux.

Pour être accepté ? Dire à la corpo que ce qu'elle fait est formidable et nous inspire. Connaître les noms des plus grands, pour leur signifier notre reconnaissance et notre intérêt et donc, indirectement, gratifier le jury. Ne jamais faire plus que chipoter, ne pas toucher là où cela pourrait faire mal, les éléments les plus éminents de la corpo. De préférence, ne pas les critiquer du tout. Ne pas se montrer plus critique que le jury, qui s'est proclamé Grand Mufti Collectif de l'esprit critique.

On critique pas la profession du jury. Cela revient à critiquer le jury. Vous iriez dire au recruteur qu'il fait de la merde et que vous voulez donc prendre sa place ?

On ne critique donc pas la corporation. On montre qu'on veut en faire partie. Pour cela, on singe la Corporation. On dit qu'on touitte, parce que les membres de la Corporation touittent.
On ne dit surtout pas que raconter sa life en 140 caractères, c'est tout sauf du journalisme et que cela fait perdre du temps pour traiter les dossiers de fond.

On montre qu'on connaît les usages de la Corporation. On sait ce qu'est un "flash", un direct, ou que sais-je encore. On signifie ainsi notre adhésion à la grand tribu de ceux qui font du journalisme. Le jury, qui fait partie de la tribu, est donc rassuré ; vous ne serez pas un élément perturbateur pour la tribu, la Corporation, et vous ne remettrez pas ses membres -dont le jury- en cause.

Une épreuve orale* n'a rien d'un examen de connaissances, de déontologie ou de pratique. C'est avant tout un rite initiatique, le premier qui vous mènera à l'intégration dans la Tribu-Corporation. Il faut montrer votre allégeance à la tribu et votre capacité à la servir au mieux dans l'état actuel de ses membres, de ses pratiques et ses objectifs.

*Aucun lien avec une quelconque femme de chambre qui aurait été victime de sexe par surprise.

P.S. : Cela marche avec toute Corporatribu.
Engagez-la à @si ! :o)

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