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Johnnie Walker, ou l'abjection publicitaire

Il fut un temps où un simple slogan bien troussé suffisait à faire vendre de l'alcool : Vin des Rochers, le velours de l'estomac, Guinness is good for you…

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On rigole, mais le phénomène publicitaire est tout sauf futile. Il mériterait plusieurs émissions. En tant que vioque, je suis assez scotché devant la télé, c'est-à-dire ( comme les petits) devant la pub. Il y a certes quelques pépites dans un océan de merde. Mais la pub m'apparaît comme l'aveu circonstancié, de la part du capitalisme, de sa médiocrité. On voit le roi nu tous les jours, mais aucun enfant ne déclenche le rire destructeur.
Je me questionne suis-je un insensible naïf ou Alain un peu trop "bien pensant"? J'ai vu la pub et, même si je partage le point de vue de l'auteur de cette chronique, le mot ignominie n'est pas le mot qui me vient en premier et me paraît un peu excessif...
Je comprends tout ce qui est dit ici, mais l'objectif de la comm' n'a jamais été l'éthique. Comme c'est dit à de multiples reprises plus haut, la narration et l'émotion attirent le regard et l'attention, et capte nos principes de mémorisation. La publicité ne fonctionne que là-dessus.

J'imagine que vous avez tous vu la pub allemande de noël où le grand-père se fait passer pour mort pour que la famille vienne. Emotions, émotions... Tiens, d'ailleurs, je ne sais pas pour quel produit c'est...
" le slogan "keep walking" en arrivant au bout de la falaise "

Excellent !

ça rappelle " Nous étions au bord du gouffre, mais nous avons fait un grand pas en avant."
Ce qu'il faut faire comprendre au lecteur de "keep walking" allusion transparente au Johnny du même métal, c'est surtout "keep drinking":

- un petit coup de mou à la perte d'un être cher? Balancez le souvenir par-dessus bord, le whisky vous y aidera

- décomplexez on vous dit, en buvant vous montrez que vous continuez de vivre et d'avancer (sur le même chemin vers la falaise ?)

- quand on se sent seul avec le blues sur le long chemin de la vie, une bouteille de scotch c'est un genre de frangin rieur toujours à vos côtés

- et quand chacun porte son fardeau sur le chemin (une urne, la croix c'est pour ceux qui se la pètent et se prennent pour le messie), la bouteille ça allège bien à l'étape, et pour se débarrasser du fardeau, "keep walking", balancez tous vos soucis en regardant la mer, immensité liquide qui vous sauvera


Enfin si l'alcool est un suicide, le slogan "keep walking" en arrivant au bout de la falaise, ça me paraît un humour noir digne de Cioran, chapeau les créatifs, la prochaine fois on vous embauche chez les lemmings ou les candidats au Djihad
Je suis d'accord avec vous , c'est infâme
Tiens, ça me fait penser (encore) à ce film (culte), qui est lui-même une pub (involontaire) à un alcool (le White Russian), et à sa géniale scène des cendres..
Gardons la part des anges pour la fin pour s'envoler évaporé...
J'ai regardé le clip. Je peux vous spoiler la fin. Celui qui reste c'est Johnnie.
À part ça un léger parfum de [s]merde[/s] tourbe.

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Heu... j'ai lu attentivement l'article et je ne comprends toujours pas ce qu'il y a d'abjecte dans cette publicité. J'aime qu'on me raconte des histoire, qu'il s'agisse d'un clip ou d'une publicité. Si en plus elle est bien troussée, avec de belles images, je me dis qu'il y a enfin des artistes derrière le produit . Dans mauvaise foi, je ne comprends pas. ..
On peut décliner le truc sans difficulté :
- le veuf ou le divorcé qui picole en se remémorant les jours heureux, transposable à la veuve ou divorcée,
- le chômeur qui évoque le bon temps où il bossait,
- le ruiné
- le malade
..et une sorte d'absolu peut être atteint avec l'alcoolique qui pleurerait sur l'époque où il ne buvait pas.
Tiens, en passant, une p'tite pensée pour Darling Sterling... (qui aime les christiques un peu cra cra si je me rappelle :-) )

https://www.youtube.com/watch?v=T_d_VJbYAfc
Un apéritif tombé dans l'oubli: le clacquesin
http://www.lesechos.fr/31/08/2001/LesEchos/18478-082-ECH_le-clacquesin---l-aperitif-des-annees-folles-espere-une-seconde-jeunesse.htm
Il était interdit par les Allemands pendant la guerre.
‘No whiskey for me,’ wrote Robert Louis Stevenson in collaboration with his stepson Lloyd Osbourne; ‘a little of the old still champagne or nothing.’
— Pas de whisky pour moi ! traduisit Théodore de Wyzewa. Un peu du vieux champagne de l’oncle Joseph, ou rien du tout !
peut-être que le frangin est mort d'alcoolisme ?
cynique
Cette pub a... choqué quelqu'un ?

(Le Monde occidental s'ennuie.)
Je verrais bien une joint-venture entre Johnny Walker et Roc'Eclerc.
C'est probablement parce qu'entre la maison sans télé et ad block la pub est très peu présente dans ma vie, mais je ne vois pas pourquoi c'est grave ou même mal. Si on peut faire une pub pour Smarties à un anniversaire, on peut faire Johnny Walker à un enterrement. A la limite pour moi le vrai problème c'est que c'est complètement illégal de balancer des cendres comme ça. Mais peut être que quelque chose m'échappe.
On me fit encore différentes consultations pour les enfans ; j’ordonnai qu’on eût soin de les tenir proprement autant que possible, et de ne point les laisser boire de whisky, que ces bonnes gens regardent comme le remède à tous maux ; ils en font avaler une grande cuillerée à l’enfant nouveau né, pour lui donner des forces, et l’empêcher de crier pendant qu’on le baptise. Il est surprenant de voir comme les enfans sont enclins à boire de ces liqueurs fortes, qui étranglent l’homme qui n’y est pas accoutumé.
C'est un poil pompé sur My Screw Up de la série Scrubs (saison 3 épisode 14) et surtout sur ce clip (formidable) de I Am Klott https://www.youtube.com/watch?v=uJET0Rf_fQo (et évidemment Sixieme sens)
Merci pour cette belle page de whiskypédia...

T'façon, le Johnny Walker c'est pas top at all...
Mrs Fields, me conte une jolie anecdote : vers la fin de sa vie, [Emerson] fut pris d’un singulier accès de curiosité ; il voulut savoir une fois ce que c’était que le whisky et entra dans un bar pour s’en faire servir : — Vous voulez un verre d’eau, Mr Emerson ? dit le garçon, sans lui donner le temps d’exprimer sa criminelle envie. Et le philosophe but son verre d’eau,… et il mourut sans connaître le goût du whisky…
Si j'ai bien compris l'histoire, en fait son frangin est mort d'une cirrhose à 20 piges, le mec il est tout seul à l'enterrement parce que toute leur famille a été décimée par l'alcool, et lui-même en est au stade des hallucinations puisqu'il voit le fantôme du frangin... Merci Johnnie Walker !

J'ai bon ?

ps : vous avez remarqué comme le film ne fonctionnerait pas du tout avec des filles ?
Je ne comprends pas trop la logique de cette pub. Autant il est facile de concevoir les associations mnésiques positives prémumées comme celles liées au désir de filles sublimes sur des plages paradisiaques ou ce genre de choses, autant associer l'idée du décès d'un proche au produit ne semble pas très vendeur. De là à mettre dans le tête du client potentiel que le défunt à succombé à cause de son penchant pour ce breuvage, il n'y a qu'un pas.

Quelqu'un peut-il m'expliquer ?
Il manque le flashback de la fin où le frère vivant se souvient que, roulant bourré il s'est pris un chêne des highlands après un écart en voiture, entrainant la mort du frère.
c'est immonde comme pub , et on ose se demander si on doit montrer les photos du bataclan .... Effarant; ok pour de la pub , mais surtout pas de vrai vie / mort .
Cette publicité est vibrante d'émotion et pour ne pas la voir je préfère boire de suite

Une chose est certaine, je me souviens d'avoir vu dans les tunnels du métro parisien Dubo Dubon Dubonnet avec l'effet énervant qu'il y avait à regarder défiler ces mots et ne pouvoir s'en défaire et les retrouver même dans les reflets sur la vitre opposée. Qui a bu du Dubonnet ?

De même j'ai connu enfant cette publicité en Grande Bretagne "Take Courage" sans comprendre pourquoi il fallait être courageux, peut-être à cause de l'école.

En tous les cas, comme l'émotion est vendeuse, il n'y a qu'à voir certaines promotions sur le dos des attentats.. la mort fait son entrée dans la publicité.
Après Le vin du Velours le Rocher de l'estomac, Gévéor le vin qui endort, Konembourg la bière qui bourre, voici venu le temps de Johnny Walker le whisky qui enterre.
Comment aller plus loin dans l'ignominie dites-vous?
Facile: placement de produit dans Walking Dead (sachant que JW a toujours été un champion du truc)...
Hello Alain !
N'ayant pas du tout confiance dans la finesse de mon anglais, je me demandais si le texte comporte des références évidentes à l'un ou l'autre auteur (que, dans ce cas, je suis parfaitement incapable de repérer)*, ou s'il est juste une sorte de "banale" lettre fraternelle...
Je viens de jeter un coup d'oeil sur Magic Google, partout on loue la pub si émouvante :-)

* comme l'emprunt (non crédité) à Bukowski dans la pub Levi's (go forth), petit coucou en passant à Judith http://www.arretsurimages.net/chroniques/2011-09-08/C-est-l-erection-qui-vient-id4286

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