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"J'adorerais mettre en scène un spectacle de Hollande"

Peut-on transposer le sarkozysme en Opéra Bouffe ? Peut-on transmuter la colère en énergie comique ? Auteur et metteur en scène de "René l'énervé", au Théâtre du Rond Point, à Paris, Jean-Michel Ribes s'y est essayé. Mais cet Opéra Bouffe pose de nombreuses questions. Sa cible est-elle le seul Sarkozy, ou la totalité de la scène politique française, des Verts au FN, en passant par...les électeurs ? Comment un directeur de théâtre (partiellement) subventionné peut-il rester politiquement libre à l'égard des pouvoirs ?

Derniers commentaires

je ne trouve pas. Sur la confrontation en fin d'émission il la regarde franchement. c'est vrai qu'elle se fait sévèrement bacher mais c'est parce que Ribes ne sait pas mesure sa répartier plus qu'autre chose à mon avis. Je crois que c'est plus de la maladresse que du mépris. Par contre il se gratte l'oreille et se met le doigt dans la bouche ensuite c'est dégoutant.
Bien que souvent réservé sur certaines positions de Judith Bernard j'ai trouvé que Ribes était franchement susceptible et surtout méprisant. Au début il lui parle de face, puis au fur et à mesure j'ai l'impression qu'il se tourne vers Daniel pour ne plus le quitter. Plus gênant, "vous" devient "votre chroniqueuse", puis "elle", ce qui est franchement désobligeant. Le ton de ses réponses suit le même chemin, condescendance envers une "inconnue" qui en vient à avoir à justifier de sa présence sur le plateau ("vous êtes prof de maths, c'est ça?"). Mépris que les ronds de jambe entre Daniel (qu'on a connu bien plus mesuré) et Ribes ("vous n'êtes pas bête, même si vous me posez cette question idiote") soulignent d'autant plus cruellement (par ailleurs, la réponse à ladite question est bien peu convaincante, et Daniel est souvent plus prompt à relancer devant des réponses assi fumeuses).
Bonjour
Bonne émission pendant 1 heure… les 3 dernières minutes cassent tout. Hollande !!!
Certes Hollande a un humour (souvent rentré) certain mais derrière il aurait le pouvoir et là voter pour si peu, on a vu ce que ça a donné en 2007 avec Sarko le magnifique (pour ceux qui ont voté pour lui).
Emission fort intéressante qui donne envie d'aller voir ce spectacle, clairement ! Même si JMRibes est un peu agaçant dès le départ dans le parti pris qu'il a pro DSchneiderman et anti JBernard (qu'il fini par qualifier de prof de math tellement elle l'agace... ce qui est finalement drôle parceque tous sont détendu sur le plateau !) 2nd degré ? ... hum oui, bien sûûr !.
On comprend aussi que c'est un auteur aussi et que la critique est parfois difficile à accepter pour un créateur (il est dit qu'il ne se laissera pas malmener impunément !), ce qui finalement l'humanise et fini par le rendre sympathique dans son propos et malgré son apparente arrogance.
Discussion chaude et prises de bec, qui passe comme un rien ! Vivement la 2e !
Puisqu'ASI s'intéresse désormais au théâtre, une rectification concernant le "vite dit" consacré à la pièce de Romeo Castellucci.

Vous dites ceci: "A la fin de la pièce une grande image du visage du Christ est déchirée, bombardée de grenades et d'excréments. "

C'est complètement faux. Le portrait d'Antonello da Messina n'est nullement bombardé d'excréments. Et la scène des grenades (en plastique!) lancées par des enfants, laquelle s'inspire d'une célèbre photographie de Diane Arbus, qu'on a pu voir à Avignon, a été supprimée lors de la présentation de la pièce à Paris (tout comme elle l'avait été à Barcelone).

On ne peut pas exiger d'ASI d'assister à tout ce dont ils rendent compte, a fortiori dans un "vite-dit". Simplement, on s'étonne qu'ils reprennent, sans le vérifier, l'argumentaire mensonger diffusé partout par les sites d'extrême droite.
Un point qui n'a pas été évoqué sur le forum, je crois, c'est celui de l'accord entre Judith et Jean-Michel sur l'actuelle et désobligeante domination de l'humour marchand, le rire pour le rire. Un point qui aurait mérité qu'on y revienne plus longuement dans l'émission ou ici, tant je partage cet agacement concernant l'humour réduit au solipsisme, alors qu'il peut être beaucoup plus, subversif, un réel contre-pouvoir.

yG
Doubles félicitations à Judith Bernard. Premièrement pour avoir réussi à pousser dans ses derniers retranchements un magnifique spécimen du théâtre des dominants (même se disant de gauche), le forçant à justifier ses pitoyables effets de coussin-péteurs en faisant preuve d'une fatuité qui lui semble naturelle. Le problème avec la facilité dénoncée (à très juste titre, d'après les extraits) avec délicatesse, composant apparemment essentiel et revendiqué de "René l'énervé", c'est que tout le monde peut l'utiliser pour n'importe quoi. Qu'est ce qui empêche d'utiliser le procédé déployé par l'insupportable Jean-Michel Ribes pour ridiculiser n'importe qui? La finesse, l'intelligence, la dénonciation, c'est plus compliqué à manier, inatteignable manifestement pour certains, mais surtout ça fait mouche et ça évite de se faire moucher.

Deuxième bordée de félicitations pour avoir résisté à l'idée d'arracher les yeux ou la langue au triste et arrogant personnage présent sur le plateau, alors qu'il est évident que Judith aurait bénéficié de circonstances plus qu'atténuantes, aurait pu invoquer la légitime défense voire l'assistance à personnes en danger, nous, les spectateurs.

Quant au passage de Ribes sur les mathématiciens.... Beurk, beurk et re-beurk! Foi de... matheux.

Amicalement,

Jean-Claude Englebert
Admirable Judith, comme d'hab' ! Merci de respecter vos auditeurs et spectateurs comme vous le faites dans chacune de vos émissions en posant les bonnes questions, car vous avez soif de comprendre l'autre (aussi bien celui/celle qui crée, que celui/celle qui reçoit l'oeuvre, que ceux qui sont dans l'oeuvre).
Par contre, Ribes est effectivement comme dit plus haut, imbuvable... parvenir à traiter Judith de potentielle "nouille" ??? alors là... chapeau bas!

Je me demande pourquoi il refuse de réfléchir avec Judith? Pourquoi il se ferme? Pourquoi, dès que Judith critique il la traite de "nouille", de "aigre", d' "enfant", « de mathématicienne »... ne supporterait-il pas la critique? ... voire la critique provenant d'une femme?...

ps : et l'air qu'il prend pour dire "chroniqueuse" ... je me demande comment il m'aurait parlé à moi, si j'avais analysé et "critiqué" son oeuvre? Il aurait eu de bien pires « a priori »...
- Question concernant l'émission : Pourquoi présenter Judith en tant que « chroniqueuse » et pas « critique »? Certains invités, apparemment, auront besoin de ces étiquettes pour accepter un échange constructif.
Slobodan aurait quand même pu virer l'escabeau et la table d'@SI qui trônent derrière, appuyés au mur.
[color=#669900]Le traitement qu'il inflige aux uns et aux autres surfe sur les caricatures les plus grossières et éculées (Ségolène Royal en Vierge illuminée, les Arabes printaniers déguisés avec des bouts du décors du Roi lion). Et c'est particulièrement injuste lorsqu'il s'attaque aux Verts (ce qu'il n'a même pas pu défendre sur le plateau) : on sait très bien que les pseudo-écolos du Grenelle ne sont pas ces charmants baba-cools un peu déconnectés qu'il met en scène, mais de sinistres hypocrites qui roulent pour tout ce qui a du pognon. (Potiron)

Le plus grave n'est certainement pas de savoir si son attaque des écolos est injuste, mais sa justification "chaque fois qu'un hanneton meurt en Amazonie, il faut porter le deuil" quel mépris pour les Indiens qui subissent actuellement les horreurs du capitalisme ultra libéral, quelle inconscience sur les conséquences planétaires de la déforestation.
Michel Ribes se fait-il ici l'écho de la position de François Hollande, ce qui devrait inquiéter tous ceux qui se disent subversifs, et pas seulement les écolos
En passant, sur le rire…

http://florencedemeredieu.blogspot.com/
Judith un petit message de soutien.
J'ai vu la pièce que je trouvée aussi médiocre sur la forme (musique fatiguante, textes peu droles) que sur le fond : critique tiède et mal réchauffée, peu éclairante.
Quand à l'emission, M Ribes s'est montré particulièrement méprisant (il n'y peut rien si vous êtes trop naive et bête pour n'avoir pas compris que c'était du second degré), il n'y peut rien si vous n'avez pas su partager la liesse populaire qu'il a su si bien et seul en France proposer !!!!
Une émission de critique est faite pour débattre et se remettre en cause, et le M Ribes est visiblement incapable des deux.
Bref je vous ai trouvé extremement patiente et méritante jusqu'au bout de garder votre calme tandis qu'il vous attaquait de plus en plus frontalement, alors que vous cherchiez juste à comprendre ses intentions et sa lecture de son "oeuvre".
Parmi les tirs d'artillerie lourde déclenchés en direction de François Hollande par l'équipe gouvernementale, emmenée par Nadine Morano et Frédéric Lefebvre, on distinguera celui de Nora Berra, secrétaire d'état à la santé, pour qui Hollande est "un homme nostalgique du passé".
Bon, écoute moi bien Nora. Je fais simple pour que tu comprennes : La nostalgie, c'est une tristesse, une mélancolie, un vague à l'âme, liés à des choses, des évènements qui ont déjà eu lieu.
Ce qui signifie que lorsqu'on est nostalgique, c'est forcément du... du... du pa... du pass... du passé, exactement !
On ne peut donc pas être nostalgique du présent ou du futur. Retiens le. Ça pourra t'éviter, à l'avenir, de passer pour une conne.
Je m’arrête au premier extrait : on dirait du Chevalier Laspales. Trop costaud pour moi.
Le spectacle ferait au moins office de catharsis ? L'argument de la pièce a été cent fois vu et revu, les textes sont d'une pauvreté affligeante, la musique est tout juste un vague accompagnement. Presque tous les vers ont été écrits à la va-vite et ressemblent à ces sortes de poèmes boiteux qu'on écrit en primaire (deux-trois syllabes maximum, rimes pauvres, propos indigent ou abscons, genre : "tes yeux bleus comme les cieux sont heureux merveilleux amoureux" ; ça ne veut rien dire mais ça rime...). Il n'y a rien derrière : pas de subversion, pas de résistance, même pas de ridicule.
Ribes est franchement agaçant dans l'émission. Il ne supporte pas la critique et se réclame d'Offenbach quand il ne se donne pas la peine de faire le dixième du boulot d'un Ludovic Halévy (et c'est particulièrement décevant parce qu'il sait écrire bien). Qu'il se contente d'un vague "personne ne l'a fait, c'est déjà ça" est pathétique (et faux).
Le traitement qu'il inflige aux uns et aux autres surfe sur les caricatures les plus grossières et éculées (Ségolène Royal en Vierge illuminée, les Arabes printaniers déguisés avec des bouts du décors du Roi lion). Et c'est particulièrement injuste lorsqu'il s'attaque aux Verts (ce qu'il n'a même pas pu défendre sur le plateau) : on sait très bien que les pseudo-écolos du Grenelle ne sont pas ces charmants baba-cools un peu déconnectés qu'il met en scène, mais de sinistres hypocrites qui roulent pour tout ce qui a du pognon. Finalement, c'est quoi le message ? Les "cons de la nation" avançant dans les flammes et le bon peuple qui doit dire "Non non non, on veut pas de ça". Décoiffant.
Reste que les costumes sont chouettes, les musiciens dynamiques et les chanteurs sympathiques. Le reste, c'est du vent. Et c'est énervant (moi aussi, je sais faire des rimes). Un spectacle dégonflé.
Déprogrammé hier soir sur Paris première. Censuré ?????
J'adore Jean Michel Ribes, depuis longtemps...et je déteste le bouffon de Neuilly, depuis longtemps !
Je demande qu'a voir cet opéra "bouffon" au plus vite, si la censure d'ici là.......
Judith,
vous êtes si présente dans les forums (et parfois mise en cause de manière qui m'étonne) que j'ai juste envie de vous dire que je vous ai trouvé tout aussi pertinente et impertinente que dans vos émissions "dans le texte" : allant au delà ou en-deçà du commentaire convenu (en quoi le rire est subversif et en quoi ne l'est-il pas ?) et formulant votre pensée avec la liberté de celle qui ne s'en laisse pas compter par les "puissants" (à l'occasion, c'était bien Ribes qui l'était). Pour le coup, c'est vous qui êtes la subversive par le seul fait que vous vous autorisez à penser et à dire, s'il le faut, l'inconvenant. C'est très plaisant et très "libérateur"...
Ce soir samedi 22, 20h35, Paris Première : René l'énervé !!! A vos magnétos !!
Enfin, un forum de ' très haute tenu".
Je ne sais pas pas si cela a déjà été dit -ici-,
j'ai une mémoire de moustique, de mouche,
même pas d'eau, il paraîtrait que l'eau a une mémoire;-)
pas moi ! avec tous les saloperies que j'ai ( je prends ).
Voila voila voila…
Pommadeusement votre.
gamma
Bon allez je m'arrête au milieu de l'émission, je n'ai pas envie de prêter la moindre attention à quelqu'un qui se rachette une bonne conscience à la mort du dictateur. Ça transpire la condescendance et la bouffisure : "voyez peuple idiot incapable de conscience, comment nous les artistes reconnus nous sommes clair-voyants."

De toute façon la faune artistique bien-pensante française a beaucoup à se faire pardonner et ce n'est pas avec ce genre de simili prise de risque qu'elle arrivera à regagner sa place au soleil ... je l'espère, ou alors les spectateurs n'ont encore rien compris. Comme l'ancienne faune politique l'ancienne faune artistique doit se métamorphaser complètement et quittant ses vieilles peaux.
Qui vivra verra. Et je ne vous dis pas bonne chance.
@JUDITH BERNARD
Sur l'équivalence Nicolas Sarkozy / Ségolène Royale :


Vous évoquez l'hystérie de Royale, sans songer à votre propre hystérie à le faire. C'est terrible, cette suffisance et cette innocence au moment d'énoncer ce qui vous semble intelligent....

Comme je suis bien moins aimable que votre invité, je ne vous répéterai pas " votre interprétation est la bonne puisque c'est la vôtre...." Non. Je vous dirais : on en a soupé non seulement de Nicolas Sarkozy mais aussi des crétins et des crétines autorisés, médias ou politiques, qui avec des couinements de chochottes ont placé ce pays entre les griffes de Sarkozy comme l’heureux batracien de la fable se collait un scorpion sur le dos.

Je nomme votre hystérie à vous, l’hystérie de la bien-pensance. Celle de la facilité, qui nous fait désirer d'autrui un miroir pour nous-mêmes. Ou un repoussoir.

C'est une hystérie Dieu merci un peu datée aujourd'hui mais tout à fait remarquable : à l'usage des bobos qui la relayent, née de l'égoïsme et du ressentiment des hiérarques socialistes obsédés d’organiser la défaite de celle qui avait eu le toupet d'être élue des militants socialistes à leur nez et à leur barbe...


Par contre, l'hystérie du mâle Strauss-Kahn échappait à l'époque, celle de Martine Aubry ou de Fabius de la Pétaudière-du Sang-contaminé-et-des Oeuvres-d'art-défiscalisées de même. N'empêche que les gens ont voté Hollande sans doute aussi pour s'éviter les hystériques du PS historique. Cela ne vous gêne pas que tout ce beau monde se soit battu contre son propre camp, incitant 53/% des Français à préférer couronner l'ultralibéraliste Sarkozy plutôt que d’endurer l'exaltation toute républicaine de la Royale. Cela ne vous interroge toujours pas? Profonde et cruelle inconscience heureuse … Comme jadis L’Arabie heureuse… Une collection de livres à dormir debout. En noir et blanc. En aveugle.

Votre mépris pour Royale je vous le retourne car la France (et moi donc forcément) se tape aujourd'hui l'un des fossoyeurs les plus décidés de la république, de l'égalité, de la fraternité et de la libérté que notre pays a engendré. Nous avons rétrogradé en 5 ans comme jamais depuis la seconde guerre mondiale.

Au-delà des formes qui vous défrisent : Royale est républicaine, une Royale coincée du cul (mais pas plus que vous! & gnangnan pas davantage non plus), mais foncièrement républicaine (comme vous quand vous êtes simple et lucide, pas apprêtée, pas prétentieuse).

Sarko est tout le contraire : antirépublicain, anti-Etat, anti-démocratie, anti-solidarité, anti-fraternité, anti-liberté (sauf la sienne évidemment, toute puissante et sans limites). J’ajouterai même anti-amour. Car même l’amour est malmené par les temps qui courent.

Ne pas voir cette différence abyssale, est cause de chagrin.
La dame Bernard, elle fait pas un peu prétentieuse à essayer de poser la bonne question qu'elle est bonne que c'est moi qui la pose ? Ses questions ne servent à rien sinon à se montrer, et le gars Ribes est bien poli bien gentil.

Tout va bien !
Passionnante émission ! Je m'arrête à la 25ème minute pour le dire puis j'y retournerai... J'ai la chance de n'habiter qu'à 110 km de Nancy alors, c'est sûr, j'irai voir cet opéra bouffe "libérateur" en mars !

Sur le comportement de Jean Michel Ribes : je suis agréablement surprise de le voir ce soir très soucieux de convaincre Judith, bien disposé à recevoir la critique, ça change de l'idée que je m'étais faite du bonhomme dans une émission entendue cet été sur france inter un après-midi où il avait peut-être mal digéré (odieux avec la dame qui l'interviewait, méprisant, hautain etc... je m'étais promis que plus jamais...)
Bon, j'y retourne...
Monsieur Ribes,j'aime ce que vous faites et j'admire votre démarche. Juste une chose :je vous ai vu réagir de manière cinglante dans"ça balance à Paris" et j'ai eu peur que vous alliez aussi loin avec Judith qui pourtant exprimait une réserve compréhensible. Je n'ai qu'une envie,c'est de faire les 100 bornes qui me séparent de Paris pour voir votre spectacle. Qu'un bon rire me libère de la rage que j'éprouve contre le machin c'est ce qui peut m'arriver de mieux. Donc,Judith et Daniel,merci pour la géniale émission et Jean-Michel,merci d'avance pour la cure promise.
être désencombré reste le préalable à un nouvel espace psychique pour repenser le monde dans lequel nous vivons.

RIbes a donc fait un sacré boulot de désencombrement il nous reste à repenser ce monde et notre relation à lui n'est plus parasité par rené qui vient d'être dégommé bravo ribes!!!
Nous préparons actuellement le "Canto General" de Pablo Neruda / Theodorakis
La dictature y est aussi décrite comme "Opera buffa" dans la pièce "La United Fruits" :

Pablo Neruda (1904-1973), Canto general, 1950

Cuando sonó la trompeta, estuvo
todo preparado en la tierra,
y Jehova repartió el mundo
a Coca-Cola Inc., Anaconda,
Ford Motors, y otras entidades:
la Compañía Frutera Inc.
se reservó lo más jugoso,
la costa central de mi tierra,
la dulce cintura de América.

Bautizó de nuevo sus tierras
como "Repúblicas Bananas,"
y sobre los muertos dormidos,
sobre los héroes inquietos
que conquistaron la grandeza,
la libertad y las banderas,
estableció la ópera bufa:
enajenó los albedríos
regaló coronas de César,
desenvainó la envidia, atrajo
la dictadora de las moscas,
moscas Trujillos, moscas Tachos,
moscas Carías, moscas Martínez,
moscas Ubico, moscas húmedas
de sangre humilde y mermelada,
moscas borrachas que zumban
sobre las tumbas populares,
moscas de circo, sabias moscas
entendidas en tiranía.

Entre las moscas sanguinarias
la Frutera desembarca,
arrasando el café y las frutas,
en sus barcos que deslizaron
como bandejas el tesoro
de nuestras tierras sumergidas.

Mientras tanto, por los abismos
azucarados de los puertos,
caían indios sepultados
en el vapor de la mañana:
un cuerpo rueda, una cosa
sin nombre, un número caído,
un racimo de fruta muerta
derramada en el pudridero.
Judith Bernard m'a mis très mal à l'aise par la sècheresse de ses attaques.
C'est la première fois qu'on la voit dans cet état, elle d'habitude courtoise envers ses invités.
Je la soupçonne de s'entrainer pour remplacer occasionnellement Natacha Polony, exécutrice chez Ruquier, au cas où celle-ci serait indisponible (récemment, Polony a littéralement réduit en miettes, au cours d'une interminable séance de torture, le malheureux Christophe Hondelatte, chanteur débutant, qui a fini par quitter le plateau ). On se souvient qu' Edwy Plénel a ainsi remplacé un soir Eric Naulleau au côté d'Eric Zemmour (insuffisamment préparé, inexpérimenté en matière de sadisme, il a été médiocre).
J'ai trouvé Jean-Michel Ribes patient.
Oulà, ouais, ok, j'ai toujours envie d'y aller à ce spectacle, mais Jean-Michel Ribes, difficile hein.
Confus, susceptible, finit pas ses phrases, bougonne, se referme et finit même par des défenses Chewbacca. Pfiou.
Mais bonne idée d'émission, youpi, vivement la suite.
Avec ce spectacle, Jean-Michel Ribes à trouvé un axe de dérision qui semble redoutablement efficace.
Je ne connaissais pas le personnage, ni ses éventuels rapports antérieurs avec Judith, mais je l'ai trouvé par ailleurs trés susceptible et condescendant.
Le premier message ne m'étonne pas, car une fois qu'on sait qu'il fréquente Val, on ne peut s'empêcher de trouver une ressemblance entre leurs deux rhétoriques (même si ces éléments sont trés concentrés dans celle de l'insupportable Val).

PS: Je trouve que la forme deux intervenants - un invité produit des émissions moins intéressantes que la forme classique un présentateur un invité, qui permet un rapport plus intimiste avec l'artiste.
N'étant pas parisien, je n'ai pas vu René, mais dans la mesure ou c'est un opéra-bouffe (donc opéra, donc musique), ça aurait été la moindre des choses d'en parler un peu !
J'ai une vue infiniment partielle, limitée aux extraits que vous avez diffusés, mais la musique que j'ai entendue est d'une médiocrité confondante !
C'est écrit avec les pieds, le texte est prosodié à avec à peu près autant d'invention qu'une chanson de McSolaar ou de Michel Sardou, etc, etc.
Peut-être qu'une vision d'ensemble rectifierait cette première impression, mais en voyant vos extraits, je me suis dit, comme Judith, mais sur un autre plan, qu'on me prenait pour un benêt sans oreilles, alors qu'on attendrait d'un opéra (bouffe ou sérieux) que, même sans être révolutionnaire, il soit autre chose qu'une soupe musicale consensuelle et même apparemment mal faite (peut-être est-ce pour cela, que des directeurs de maisons d'opéra se sont offusqués que des chanteurs participent à cette production, beaucoup plus que pour des raisons de prudence politique - vous auriez pu poser la question...).

En tout cas, parler d'un opéra sans parler de la musique, il fallait le faire !
Lorsque Judith aura le temps, j'aimerai qu'elle nous explique plus précisément ses réserves à l'encontre de la théorie de Ribes sur la prévalence accordée en France aux metteurs en scène par rapport aux auteurs. Voui, voui, y a pas urgence.

;) yG
Épatée devant la retenue de Judith face à la condescendance agressive de cet invité... Ses questions étaient tout à fait justifiées et auraient permis d'aller un peu + loin dans la réflexion. Tant pis  … rions.
un peu susceptible Jean-Michel Ribes ?
Comme D@ns le texte le démontre également, il n'y pas que dans les pages économiques, sociales et politiques de nos médias qu'on parle vraiment politique, c'est aussi le cas dans les pages cultures. Une nouvelle émission passionnante est en train de naître autour de ce même axe culturel, vivement la prochaine.

yG

ps: Ce qui me fait ressentir davantage l'échec de l'approche cinématographique en ce même lieu. Mais qui sait, un jour peut-être, une nouvelle renaissance, sur un mode plus critique, plus politique du septième art verra le jour ici aussi. Et pourquoi pas autour du même noyau, Daniel, Judith.
Bel échange entre gens d'esprit. Cette première émission avait au moins ce mérite-la. Mais elle en a bien d'autres.

J'ai été encouragée à aller voir ce spectacle et j'ai trouvé ce Jean Michel Ribes très agréable à écouter, et d'une personnalité attractive et singulière, même s'il n'a pas respecté toutes les règles de la bienséance vis-à-vis de Judith qui se contentait de poser des questions.

J'ai aimé aussi le décor, qui évoquait des coulisses d'une manière assez théâtrale. Mais aussi un chantier, pour la nouveauté du thème, je suppose.
Mais je trouve que l'émission en général évoque un chantier plus politique, dans son ensemble : en gros, qu'allons-nous faire ?
Nous avons probablement vaincu Sarkozy, tous ensemble, nous tous qui avions cette colère dont parle Daniel.
Comment Sarko est-il arrivé là ? Comment le système avait-il pu mettre quelqu'un comme ce matamore au sommet du pouvoir, ce cliveur, ce bonapartiste sans code civil ? Comment étions-nous tombés dans ce piège mortel pour notre collectif ?
Comment pouvions-nous avoir aussi peur ? Parce que honnêtement, moi j'avais peur. La colère était déjà la permière catharsis de la peur, dévier la peur vers quelque chose d'autre, de plus positif. Et la colère était facile.
.
Et puis... C'est venu, nous avons appris à en rire, à tourner tout cela en ridicule.
Qui disait qu'en France, tout finit par des chansons ? Voilà, la boucle est bouclée, Il faut encore être vigilant, mais l'épisode Sarko est en voie d'être réglé.

C'est facile (certes, tout est relatif, mais c'est tout de même plus facile) d'être contre quelqu'un. De tirer à vue sur lui dès que l'occasion se présente. Le type de lutte était tout tracé, et tout le monde a appris à le faire, avec le temps;

Mais c'est une autre chose de virer le système. Et surtout d'en trouver un autre qui tienne la route. Le marxisme dans sa forme la plus pure a fait long feu, et quelques dizaines de millions de morts.

Parce que pour être contre, c'est facile, nous sommes d'accord, et nous luttons contre quelqu'un ou quelque chose, feu sur la même cible. Mais pour savoir ce que nous voulons vraiment, comment organiser un nouveau système, pour dépasser tout cela, c'est autre chose.

Nous sommes à la croisée des chemins. Mais tout indique qu'on ne prendra pas encore cette fois la bonne direction. Mais honnêtement, je ne la connais pas non plus. C'est de la concertation que naissent les grandes idées, mais encore faut-il avoir l'idée de discuter, et de quoi...

Et je ne suis pas sûre que le chemin de la Hollande soit le bon, en dépit de ce que pense Ribes.

"
Il se la pète pas un peu le Jean Michel ?
Merci à Judith Bernard !

Elle exprime exactement et SANS amertume ce que j'ai ressentit. Je me suis sentis vidé de mon ras le bol mais je n'ai pas trouve mon rire de résistance, ce rire libertaire proposé pas J.M. Ribes. Oserais-je dire vendu !

Merci à Judith Bernard d'attendre la violence créatrice dans un spectacle qui voulait nous inviter à réfléchir sur le pouvoir.
Salut

Pas vraiment d'accord, je trouve les interventions de Judith trop biaisées par ces convictions.

Dans un débat contradictoire c'est parfait, dans le rôle d'une chroniqueuse ca l'est beaucoup moins a mon avis.

Ça en devient même irritant, surtout lorsque ca se reproduit comme par exemple avec Iegor Gran ou Eric Reinhardt dont l'agacement était patent.
Tiens, c'est marrant, moi j'avais trouvé que Reinhardt était particulièrement réceptif à la critique, pas du tout agacé et même plutôt amusé par les saillies -vu le sujet de son ouvrage, je peux me permettre- de Judith... Comme quoi, il y a là une part de subjectivité importante.

Là Ribes le prend très mal... Il considère, avec un certain sens de l'hyperbole, que Judith juge sa pièce "médiocre" alors que ce n'est pas du tout là-dessus que porte l'attaque.

Je risque une interprétation personnelle: il me semble que Judith était satisfaite d'avoir fait naitre cette réaction chez Ribes, de l'avoir fait monter en régime avec un axe critique, somme toute, pas si violent. Après tout, Ribes aurait pu dire: ah mais moi je ne suis pas du tout un révolutionnaire, madame... Le problème c'est qu'il se croit sans doute plus subversif qu'il n'est...
Je n'ai pas vu la pièce donc ce n'est qu'une impression après visionnage de l'émission (et j'ai a-do-ré certaines créations antérieures de Ribes).
Je risque une interprétation personnelle: il me semble que Judith était satisfaite d'avoir fait naitre cette réaction chez Ribes...

Je ne sais pas ce que vaut votre interprétation.
Ce qui est indéniable, c'est que François Rose a su saisir par quelques gros plans judicieux le sourire épanoui de Judith au moment où Ribes s'emberlificotait dans ses réponses ...
Quelle curieuse lecture vous faites ! L'entretien avec Reinhardt lui a été si agréable qu'il m'a exprimé plusieurs fois, depuis, son grand plaisir à propos de cet entretien...
Je ne crois pas que ce soient mes "convictions" qui biaisent mes interventions dans cette émission ; après tout, c'est Ribes lui-même qui se réclame d'un théâtre "politique", "subversif", de "résistance" - je ne fais que l'interroger sur les moyens qu'il met au service de ce théâtre, en exprimant, non pas mes convictions, mais mes impressions, sur ce que j'ai vu dans son spectacle : en l'occurrence, des moyens qui ne sont pas à la mesure de ce projet, et qui l'empêchent, à mes yeux, d'aboutir.
Précisons qu'il n'était pas si fâché que ça : après l'émission, la conversation s'est poursuivie de manière tout à fait cordiale !
Ah ben voilà, je me disais aussi..

Dites, Judith, puisque vous êtes par là, vous voudriez nous dire ce qu'il y a sous votre sourire rayonnant de fin d'émission ? Qu'est-ce qui vous a tant "plu", je ne sais pas si c'est le mot, dans les réponses et l'attitude de Jean-Michel Ribes ?
Merci !
(me souviens plus ; vais aller revoir ça pour susciter une réminiscence, puis je vous tiens au courant).
@ j.net : Les grands esprits se rencontrent (le cachet de la poste en fait foi).
Je pense que c'est devant l'aveu : Ribes roule pour Hollande. Tout s'explique : la faible subversion, la préservation du système, le côté "pétard mouillé" de son spectacle - et ma déception de spectatrice, qui croyais trouver dans cette oeuvre une sédition active... Et puis l'ultime aveu de Ribes, sur sa grosse tête - "je pense que vous avez du discernement de m'avoir invité". Second degré bien sûr, second degré... Mais qui explique quand même en partie la véhémence de ses réactions à mes questions qui pouvaient être perçues comme des invitations à réfléchir, et qu'il a eu tendance à transformer en upercuts...
Donc mon grand sourire à la fin est une synthèse de ça : "tout s'explique".
Ah ben zut alors. Je m'apprêtais à regarder l'émission pour voir si je ne m'étais pas trop avancé (à cause de mes à priori). Il semble que non...
Judith, c'est l'"aveu" aussi que vous faites aussi à Ribes un procès essentiellement politique.
Je n'ai pas vu son spectacle et je veux bien croire qu'il ait des insuffisances (tous les critiques les ont relevées).
En revanche, tout "hollandiste-faible subversion- pétard mouillé" soit-il, Ribes invite dans son théâtre "bourgeois", des auteurs pas franchement "gauche molle": Roberto Garcia (que j'apprécie moyennement) avec sa pièce Golgotha Picnic (cible des fanatiques d'extrême droite) ou Pippo Delbono.
J'ai le souvenir au Rond Point d'une salle qui se vide au deux-tiers, complètement outrée et scandalisée, lors d'une représentation de La Menzogna de Pippo Delbono (très à gauche, qui travaille avec des handicapés mentaux qu'il a sortis de l'asile). Or Ribes invite de nouveau Pippo Delbono cette année, contre son public (constitué en grande partie d'abonnés).

"Tout s'explique": non, c'est faux et pour le coup, c'est vous qui caricaturez les choses sur le mode "puisque c'est un vendu de la gauche molle, il n'y a rien à en tirer".
"Tout s'explique": non, c'est faux et pour le coup, c'est vous qui caricaturez les choses sur le mode "puisque c'est un vendu de la gauche molle, il n'y a rien à en tirer": PoissonSoluble

Vous confondez ce que Judith dit du spectacle de Ribes et de sa personne avec ce qu'il peut faire de son théâtre, deux choses distinctes et que Judith ne saurait confondre, puisqu'elle dit elle-même fréquenter régulièrement cette salle et sa programmation, y compris avec ses élèves.

yG
OK, je ne me souvenais pas de ce qu'avait pu dire Judith concernant la programmation du Rond-Point.

Cela dit, on peut être de la "gauche molle" et faire un bon spectacle de "gauche molle".
Bonjour Judith

Effectivement, si, comme je le comprends, vous rapprochez "convictions" de "politique", "subversif" et "résistance" alors j'aurai dû utiliser impressions ou interprétation.

J'ai eu le sentiment que vous insistiez á plusieurs reprises sur le fait que tous les personnages étaient croqués comme totalement stupides, incompétents alors que Ribes essayait d'expliquer qu'ils étaient plutôt attachants, les écolos mis a part.

Cette insistance récurrente de vos impressions finit par déclencher chez Ribes plusieurs réparties qui vont creshendo,

Concernant Reinhardt vous auriez voulu que son personnage soit plus révolutionnaire dans sa subversion, ce qui est tout a fait défendable, mais il y avait une insistance qui a finit par l'(ou peut être m')agacer.

Je ne dis pas qu'il faut absolument être mielleux à souhait avec vos invités et ne pas avoir [s]de "convictions"[/s] sa propre interprétation - même musclée. Je pense que parfois cette insistance nuit au débat, qui reste d'excellente qualité.

Amicalement,
Abe
Oui, peut-être mon insistance nuit-elle au débat (parfois je m'agace moi-même !) - et le rapprochement avec l'émission Reinhardt est intéressant : dans les deux cas, nous avons des oeuvres qui flirtent avec une forme de subversion assez audacieuse dans son projet - mais quelque chose, dans la réalisation, fait que cette subversion s'épuise, s'échoue - et là j'arrive avec mon insistance agaçante : parce que je trouve ça très agaçant, que les fictions qui entreprennent de développer un regard critique sur le monde, qui le mettent en crise, donc, se referment finalement sans rien laisser ouvert (révélant, in fine, l'impasse que constitue l'ouverture de la crise, de la critique). Je trouve ça agaçant et même grave, que la fiction en arrive à entériner le monde comme il est, alors qu'elle a des capacités critiques puissantes. (tout ça n'est pas très clair, j'en conviens, mais je l'écris dans des conditions peu propices à la concentration).
"Oui, peut-être mon insistance nuit-elle au débat (parfois je m'agace moi-même !) - et le rapprochement avec l'émission Reinhardt est intéressant : dans les deux cas, nous avons des oeuvres qui flirtent avec une forme de subversion assez audacieuse dans son projet - mais quelque chose, dans la réalisation, fait que cette subversion s'épuise, s'échoue - et là j'arrive avec mon insistance agaçante : parce que je trouve ça très agaçant, que les fictions qui entreprennent de développer un regard critique sur le monde, qui le mettent en crise, donc, se referment finalement sans rien laisser ouvert (révélant, in fine, l'impasse que constitue l'ouverture de la crise, de la critique). Je trouve ça agaçant et même grave, que la fiction en arrive à entériner le monde comme il est, alors qu'elle a des capacités critiques puissantes. (tout ça n'est pas très clair, j'en conviens, mais je l'écris dans des conditions peu propices à la concentration).": Judith.

Si, si, c'est tout aussi clair que juste, puisque je partage également cette frustration devant ces créations qui légitiment l'expression de la révolte tout en atténuant la portée, en en refermant les possibles.

yG

ps: Et bon courage à toute votre troupe, Judith, pour la représentation exceptionnelle de ce lundi du Cabaret beau joueur.

Ah bon, j'en ai déjà parlé sur un autre forum...
vous m'en voyez fort confus. :P
Pardon de pinailler, mais le problème n'est pas "que les fictions qui entreprennent de développer un regard critique sur le monde, qui le mettent en crise, donc, se referment finalement sans rien laisser ouvert "; cette phrase pourrait s'appliquer à la plupart des chefs d'oeuvre de la littérature, de Dostoïevski à Flaubert en passant par machin truc, à quelques grandes choses du théâtre ou du cinéma itou... Cette "fermeture" finale peut être grandiose, déchirante, si elle se fait dans un grand rire fou, ou dans un souffle tragique, par exemple. Le problème c'est plutôt que Ribes, qui est un directeur de théâtre inspiré, est un auteur assez médiocre, à mon humble avis, et que la subversion s'accommode mal d'une écriture lourdingue.
Sinon, Judith, avec tous les défauts que d'autres vous voient, je vous trouve toujours très bonne. Daniel était bien aussi, dans une posture plus modeste.
"Pardon de pinailler, mais le problème n'est pas "que les fictions qui entreprennent de développer un regard critique sur le monde, qui le mettent en crise, donc, se referment finalement sans rien laisser ouvert "; cette phrase pourrait s'appliquer à la plupart des chefs d'oeuvre de la littérature, de Dostoïevski à Flaubert en passant par machin truc, à quelques grandes choses du théâtre ou du cinéma itou..": : Sterling Archer.

Je ne sais pas, par exemple, pour "Crime et châtiment", si Dostoïevski referme sur la recherche de rédemption l'ouverture (à la hache) révolutionnaire de son Raskolnikov, cette fermeture est celle qu'imposait son temps, elle a très mal passé l'épreuve du notre et surtout, elle n'a rien d'une nécessité, et laisse donc entre-ouverte la possibilité d'un tel crime avec une telle justification sociale/morale. Ce qui fait tout la force du roman, le dilemme demeure, parce que la condamnation n'est pas acquise d'office. Autre exemple, le film "Blade Runner" de Ridley Scott, qui m'a profondément marqué à l'aurore de mon adolescence, a aussi une fin ouverte, non seulement concernant l'avenir des protagonistes, mais plus encore, sur celui de la légitimité de l'action du héros, l'inversion des rôles entre l'a priori humain et le répliquant, entre respect de la vie et non respect...

Ce ne sont là que deux exemples, mais ils démontrent que pour moi, tout au moins, une oeuvre qui continue à palpiter n'est pas une oeuvre close, mais une oeuvre dont le dilemme qui lui donne souffle perdure au delà du visionnage.

Dernier expérience en date pour moi, le film "Kinatay" de Brillante Mendoza, qui illustre à merveille le cheminement et les atermoiement qui accompagnent nos engagements/désengagements moraux.

D'ailleurs, pour vous répondre plus précisément, j'ajouterai que cette critique/attente porte davantage sur des oeuvres contemporaines (mais en ce que je les consomme aujourd'hui, elles le sont toutes...), car, c'est cet espoir (qui devient par conséquent une déception lorsque cela n'arrive pas) qui diligente mes pas vers la création et pas la volonté de me divertir.

yG
une oeuvre qui continue à palpiter n'est pas une oeuvre close, mais une oeuvre dont le dilemme qui lui donne souffle perdure au delà du visionnage.

Je ne dis pas autre chose, peut-être que je l'explique mal.

parce que je trouve ça très agaçant, que les fictions qui entreprennent de développer un regard critique sur le monde, qui le mettent en crise, donc, se referment finalement sans rien laisser ouvert (révélant, in fine, l'impasse que constitue l'ouverture de la crise, de la critique).
Cette révélation de l'impasse, qui est le propre du tragique, ou du désenchantement moderne, n'empêche pas Les Possédés, Bovary ou l'Education Sentimentale d'être de grands livres, pas plus que l'Esquive, dont Judith a pas mal parlé je crois, d'être un beau film. Mais cette impasse est le sujet même de ces romans, alors que chez Ribes, elle ne se révèle qu'incidemment, comme un défaut de conception dissimulé par le "spectacle", elle n'est pas revendiquée, lui-même semble se trouver très subversif. C'est peut-être tout simplement cette prétention prétentieuse et infondée à la subversion qui agace Judith, à juste titre.
Oui, d'ailleurs elle le dit un peu elle-même plus haut, j'avais pas vu, j'arrête donc le pinaillage, sorry.
Je ne sais pas comment l'exprimer, mais c'est vrai que jouer une pièce subversive ne suffit pas en soi pour être dans la subversion. Je m'interroge toujours quand je vois, par exemple, le public de vieilles mémères emperlousées qui vont applaudir du Brecht dans les théâtres de Ribes ou de ses confrères. J'ai vu, chez le rebelle Ribes, ces mémères en fourrure (qui ont l'air de constituer le socle de la clientèle du Rond-Point), conspuer les intermittents et précaires, en plein conflit social, alors que ces derniers voulaient juste faire une petite intervention avant le lever de rideau. Où est là subversion dans tout ça ?
Au passage, c'est pas de gaieté de cœur que Ribes a accepté la prise de parole. Il a fallu, pour le moins, que les grévistes lui forcent la main à ce grand subversif.
Ha haaaa Judith, vous vous êtes fait avoir ! Vous ne vous êtes toujours pas rendu compte que ce n'était pas Jean-Michel Ribes que vous aviez en face de vous, mais tout simplement Didier Porte, affublé d'un(e) postiche, qui vous faisait marcher !! Voyons, on ne peut imaginer une seconde qu'un auteur et metteur en scène soit aussi obtus, enfin. Quel roublard, ce Didier, alors.

Moi, je l'ai tout de suite soupçonné et lorsque je me suis fait massacrer les oreilles par les chants braillards des extraits, je n'ai plus eu l'ombre d'un doute ; je me suis même demandé si vous n'étiez pas un peu naïve, finalement.

Vous gardez, malgré cette touchante crédulité, toute mon estime.

Et je reste indéfectiblement sous le charme.
Bonjour

Comment ne pas être influencé par ses convictions ? Ne pas en avoir ? Le seul intérêt d'un chroniqueur est d'apporter son grain de sel, vous auriez préféré un zombie journalistique pour permettre a l'invité de déballer sa communication promotionnelle ?! Si c'est le cas allumez plutôt le poste ou la radio et vous aurez l’embarras du choix. ;) Je pense que M. Ribes s'est peut-être lui aussi trompé d'émission.

J'ai aussi eu du mal a suivre l’émission mais pas pour les mêmes raisons : plus a cause de l'invité que je n'ai pas trouvé à la hauteur, pas ouvert à la discussion, bien trop sur de lui ("Les gens ont aimé!" ah? bon d'accord...) pour sortir de son propre enchantement et livrer un débat intéressant.

Une émission qui ne m'a pas nourri contrairement aux précédentes ; malgré la finesse habituelle de Judith, et ses ressentis toujours bons à entendre.
La prétention de Mr. Ribes est à la mesure de sa médiocrité d'auteur
De Rabelais à Jarry on pousse les références devant soi sans crainte du ridicule et pour cause (la prétention).
Et je ne dis rien de la courtisanerie du personnage maniant carotte et bâton avec un sens primaire du pouvoir (votre chroniqueuse etc...) qui égale son manque de talent.
Je l'ai trouvé insupportable.
Merci Judith d'avoir eu le culot (le courage) malgré tant de fatuité face à vous (ou de côté etc...) d'attaquer la grenouille avant qu'elle n'explose.
emmanuelle k.
Pas envie de regarder ce bouffon, qui s'opposait à la lutte des intermittents et précaires et chez qui des clowns comme Philippe Val et autres figures "de gauche" (la deuxième gauche, bien sûr, celle qui justifie la casse des droits sociaux) avaient régulièrement leur rond de serviette.

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