"J'adorerais mettre en scène un spectacle de Hollande"
Peut-on transposer le sarkozysme en Opéra Bouffe ? Peut-on transmuter la colère en énergie comique ? Auteur et metteur en scène de "René l'énervé", au Théâtre du Rond Point, à Paris, Jean-Michel Ribes s'y est essayé. Mais cet Opéra Bouffe pose de nombreuses questions. Sa cible est-elle le seul Sarkozy, ou la totalité de la scène politique française, des Verts au FN, en passant par...les électeurs ? Comment un directeur de théâtre (partiellement) subventionné peut-il rester politiquement libre à l'égard des pouvoirs ?
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Derniers commentaires
Bonne émission pendant 1 heure… les 3 dernières minutes cassent tout. Hollande !!!
Certes Hollande a un humour (souvent rentré) certain mais derrière il aurait le pouvoir et là voter pour si peu, on a vu ce que ça a donné en 2007 avec Sarko le magnifique (pour ceux qui ont voté pour lui).
On comprend aussi que c'est un auteur aussi et que la critique est parfois difficile à accepter pour un créateur (il est dit qu'il ne se laissera pas malmener impunément !), ce qui finalement l'humanise et fini par le rendre sympathique dans son propos et malgré son apparente arrogance.
Discussion chaude et prises de bec, qui passe comme un rien ! Vivement la 2e !
Vous dites ceci: "A la fin de la pièce une grande image du visage du Christ est déchirée, bombardée de grenades et d'excréments. "
C'est complètement faux. Le portrait d'Antonello da Messina n'est nullement bombardé d'excréments. Et la scène des grenades (en plastique!) lancées par des enfants, laquelle s'inspire d'une célèbre photographie de Diane Arbus, qu'on a pu voir à Avignon, a été supprimée lors de la présentation de la pièce à Paris (tout comme elle l'avait été à Barcelone).
On ne peut pas exiger d'ASI d'assister à tout ce dont ils rendent compte, a fortiori dans un "vite-dit". Simplement, on s'étonne qu'ils reprennent, sans le vérifier, l'argumentaire mensonger diffusé partout par les sites d'extrême droite.
yG
Deuxième bordée de félicitations pour avoir résisté à l'idée d'arracher les yeux ou la langue au triste et arrogant personnage présent sur le plateau, alors qu'il est évident que Judith aurait bénéficié de circonstances plus qu'atténuantes, aurait pu invoquer la légitime défense voire l'assistance à personnes en danger, nous, les spectateurs.
Quant au passage de Ribes sur les mathématiciens.... Beurk, beurk et re-beurk! Foi de... matheux.
Amicalement,
Jean-Claude Englebert
Par contre, Ribes est effectivement comme dit plus haut, imbuvable... parvenir à traiter Judith de potentielle "nouille" ??? alors là... chapeau bas!
Je me demande pourquoi il refuse de réfléchir avec Judith? Pourquoi il se ferme? Pourquoi, dès que Judith critique il la traite de "nouille", de "aigre", d' "enfant", « de mathématicienne »... ne supporterait-il pas la critique? ... voire la critique provenant d'une femme?...
ps : et l'air qu'il prend pour dire "chroniqueuse" ... je me demande comment il m'aurait parlé à moi, si j'avais analysé et "critiqué" son oeuvre? Il aurait eu de bien pires « a priori »...
- Question concernant l'émission : Pourquoi présenter Judith en tant que « chroniqueuse » et pas « critique »? Certains invités, apparemment, auront besoin de ces étiquettes pour accepter un échange constructif.
Le plus grave n'est certainement pas de savoir si son attaque des écolos est injuste, mais sa justification "chaque fois qu'un hanneton meurt en Amazonie, il faut porter le deuil" quel mépris pour les Indiens qui subissent actuellement les horreurs du capitalisme ultra libéral, quelle inconscience sur les conséquences planétaires de la déforestation.
Michel Ribes se fait-il ici l'écho de la position de François Hollande, ce qui devrait inquiéter tous ceux qui se disent subversifs, et pas seulement les écolos
http://florencedemeredieu.blogspot.com/
J'ai vu la pièce que je trouvée aussi médiocre sur la forme (musique fatiguante, textes peu droles) que sur le fond : critique tiède et mal réchauffée, peu éclairante.
Quand à l'emission, M Ribes s'est montré particulièrement méprisant (il n'y peut rien si vous êtes trop naive et bête pour n'avoir pas compris que c'était du second degré), il n'y peut rien si vous n'avez pas su partager la liesse populaire qu'il a su si bien et seul en France proposer !!!!
Une émission de critique est faite pour débattre et se remettre en cause, et le M Ribes est visiblement incapable des deux.
Bref je vous ai trouvé extremement patiente et méritante jusqu'au bout de garder votre calme tandis qu'il vous attaquait de plus en plus frontalement, alors que vous cherchiez juste à comprendre ses intentions et sa lecture de son "oeuvre".
Bon, écoute moi bien Nora. Je fais simple pour que tu comprennes : La nostalgie, c'est une tristesse, une mélancolie, un vague à l'âme, liés à des choses, des évènements qui ont déjà eu lieu.
Ce qui signifie que lorsqu'on est nostalgique, c'est forcément du... du... du pa... du pass... du passé, exactement !
On ne peut donc pas être nostalgique du présent ou du futur. Retiens le. Ça pourra t'éviter, à l'avenir, de passer pour une conne.
Ribes est franchement agaçant dans l'émission. Il ne supporte pas la critique et se réclame d'Offenbach quand il ne se donne pas la peine de faire le dixième du boulot d'un Ludovic Halévy (et c'est particulièrement décevant parce qu'il sait écrire bien). Qu'il se contente d'un vague "personne ne l'a fait, c'est déjà ça" est pathétique (et faux).
Le traitement qu'il inflige aux uns et aux autres surfe sur les caricatures les plus grossières et éculées (Ségolène Royal en Vierge illuminée, les Arabes printaniers déguisés avec des bouts du décors du Roi lion). Et c'est particulièrement injuste lorsqu'il s'attaque aux Verts (ce qu'il n'a même pas pu défendre sur le plateau) : on sait très bien que les pseudo-écolos du Grenelle ne sont pas ces charmants baba-cools un peu déconnectés qu'il met en scène, mais de sinistres hypocrites qui roulent pour tout ce qui a du pognon. Finalement, c'est quoi le message ? Les "cons de la nation" avançant dans les flammes et le bon peuple qui doit dire "Non non non, on veut pas de ça". Décoiffant.
Reste que les costumes sont chouettes, les musiciens dynamiques et les chanteurs sympathiques. Le reste, c'est du vent. Et c'est énervant (moi aussi, je sais faire des rimes). Un spectacle dégonflé.
Je demande qu'a voir cet opéra "bouffon" au plus vite, si la censure d'ici là.......
vous êtes si présente dans les forums (et parfois mise en cause de manière qui m'étonne) que j'ai juste envie de vous dire que je vous ai trouvé tout aussi pertinente et impertinente que dans vos émissions "dans le texte" : allant au delà ou en-deçà du commentaire convenu (en quoi le rire est subversif et en quoi ne l'est-il pas ?) et formulant votre pensée avec la liberté de celle qui ne s'en laisse pas compter par les "puissants" (à l'occasion, c'était bien Ribes qui l'était). Pour le coup, c'est vous qui êtes la subversive par le seul fait que vous vous autorisez à penser et à dire, s'il le faut, l'inconvenant. C'est très plaisant et très "libérateur"...
Je ne sais pas pas si cela a déjà été dit -ici-,
j'ai une mémoire de moustique, de mouche,
même pas d'eau, il paraîtrait que l'eau a une mémoire;-)
pas moi ! avec tous les saloperies que j'ai ( je prends ).
Voila voila voila…
Pommadeusement votre.
gamma
De toute façon la faune artistique bien-pensante française a beaucoup à se faire pardonner et ce n'est pas avec ce genre de simili prise de risque qu'elle arrivera à regagner sa place au soleil ... je l'espère, ou alors les spectateurs n'ont encore rien compris. Comme l'ancienne faune politique l'ancienne faune artistique doit se métamorphaser complètement et quittant ses vieilles peaux.
Sur l'équivalence Nicolas Sarkozy / Ségolène Royale :
Vous évoquez l'hystérie de Royale, sans songer à votre propre hystérie à le faire. C'est terrible, cette suffisance et cette innocence au moment d'énoncer ce qui vous semble intelligent....
Comme je suis bien moins aimable que votre invité, je ne vous répéterai pas " votre interprétation est la bonne puisque c'est la vôtre...." Non. Je vous dirais : on en a soupé non seulement de Nicolas Sarkozy mais aussi des crétins et des crétines autorisés, médias ou politiques, qui avec des couinements de chochottes ont placé ce pays entre les griffes de Sarkozy comme l’heureux batracien de la fable se collait un scorpion sur le dos.
Je nomme votre hystérie à vous, l’hystérie de la bien-pensance. Celle de la facilité, qui nous fait désirer d'autrui un miroir pour nous-mêmes. Ou un repoussoir.
C'est une hystérie Dieu merci un peu datée aujourd'hui mais tout à fait remarquable : à l'usage des bobos qui la relayent, née de l'égoïsme et du ressentiment des hiérarques socialistes obsédés d’organiser la défaite de celle qui avait eu le toupet d'être élue des militants socialistes à leur nez et à leur barbe...
Par contre, l'hystérie du mâle Strauss-Kahn échappait à l'époque, celle de Martine Aubry ou de Fabius de la Pétaudière-du Sang-contaminé-et-des Oeuvres-d'art-défiscalisées de même. N'empêche que les gens ont voté Hollande sans doute aussi pour s'éviter les hystériques du PS historique. Cela ne vous gêne pas que tout ce beau monde se soit battu contre son propre camp, incitant 53/% des Français à préférer couronner l'ultralibéraliste Sarkozy plutôt que d’endurer l'exaltation toute républicaine de la Royale. Cela ne vous interroge toujours pas? Profonde et cruelle inconscience heureuse … Comme jadis L’Arabie heureuse… Une collection de livres à dormir debout. En noir et blanc. En aveugle.
Votre mépris pour Royale je vous le retourne car la France (et moi donc forcément) se tape aujourd'hui l'un des fossoyeurs les plus décidés de la république, de l'égalité, de la fraternité et de la libérté que notre pays a engendré. Nous avons rétrogradé en 5 ans comme jamais depuis la seconde guerre mondiale.
Au-delà des formes qui vous défrisent : Royale est républicaine, une Royale coincée du cul (mais pas plus que vous! & gnangnan pas davantage non plus), mais foncièrement républicaine (comme vous quand vous êtes simple et lucide, pas apprêtée, pas prétentieuse).
Sarko est tout le contraire : antirépublicain, anti-Etat, anti-démocratie, anti-solidarité, anti-fraternité, anti-liberté (sauf la sienne évidemment, toute puissante et sans limites). J’ajouterai même anti-amour. Car même l’amour est malmené par les temps qui courent.
Ne pas voir cette différence abyssale, est cause de chagrin.
Tout va bien !
Sur le comportement de Jean Michel Ribes : je suis agréablement surprise de le voir ce soir très soucieux de convaincre Judith, bien disposé à recevoir la critique, ça change de l'idée que je m'étais faite du bonhomme dans une émission entendue cet été sur france inter un après-midi où il avait peut-être mal digéré (odieux avec la dame qui l'interviewait, méprisant, hautain etc... je m'étais promis que plus jamais...)
Bon, j'y retourne...
RIbes a donc fait un sacré boulot de désencombrement il nous reste à repenser ce monde et notre relation à lui n'est plus parasité par rené qui vient d'être dégommé bravo ribes!!!
La dictature y est aussi décrite comme "Opera buffa" dans la pièce "La United Fruits" :
Pablo Neruda (1904-1973), Canto general, 1950
Cuando sonó la trompeta, estuvo
todo preparado en la tierra,
y Jehova repartió el mundo
a Coca-Cola Inc., Anaconda,
Ford Motors, y otras entidades:
la Compañía Frutera Inc.
se reservó lo más jugoso,
la costa central de mi tierra,
la dulce cintura de América.
Bautizó de nuevo sus tierras
como "Repúblicas Bananas,"
y sobre los muertos dormidos,
sobre los héroes inquietos
que conquistaron la grandeza,
la libertad y las banderas,
estableció la ópera bufa:
enajenó los albedríos
regaló coronas de César,
desenvainó la envidia, atrajo
la dictadora de las moscas,
moscas Trujillos, moscas Tachos,
moscas Carías, moscas Martínez,
moscas Ubico, moscas húmedas
de sangre humilde y mermelada,
moscas borrachas que zumban
sobre las tumbas populares,
moscas de circo, sabias moscas
entendidas en tiranía.
Entre las moscas sanguinarias
la Frutera desembarca,
arrasando el café y las frutas,
en sus barcos que deslizaron
como bandejas el tesoro
de nuestras tierras sumergidas.
Mientras tanto, por los abismos
azucarados de los puertos,
caían indios sepultados
en el vapor de la mañana:
un cuerpo rueda, una cosa
sin nombre, un número caído,
un racimo de fruta muerta
derramada en el pudridero.
C'est la première fois qu'on la voit dans cet état, elle d'habitude courtoise envers ses invités.
Je la soupçonne de s'entrainer pour remplacer occasionnellement Natacha Polony, exécutrice chez Ruquier, au cas où celle-ci serait indisponible (récemment, Polony a littéralement réduit en miettes, au cours d'une interminable séance de torture, le malheureux Christophe Hondelatte, chanteur débutant, qui a fini par quitter le plateau ). On se souvient qu' Edwy Plénel a ainsi remplacé un soir Eric Naulleau au côté d'Eric Zemmour (insuffisamment préparé, inexpérimenté en matière de sadisme, il a été médiocre).
J'ai trouvé Jean-Michel Ribes patient.
Confus, susceptible, finit pas ses phrases, bougonne, se referme et finit même par des défenses Chewbacca. Pfiou.
Mais bonne idée d'émission, youpi, vivement la suite.
Je ne connaissais pas le personnage, ni ses éventuels rapports antérieurs avec Judith, mais je l'ai trouvé par ailleurs trés susceptible et condescendant.
Le premier message ne m'étonne pas, car une fois qu'on sait qu'il fréquente Val, on ne peut s'empêcher de trouver une ressemblance entre leurs deux rhétoriques (même si ces éléments sont trés concentrés dans celle de l'insupportable Val).
PS: Je trouve que la forme deux intervenants - un invité produit des émissions moins intéressantes que la forme classique un présentateur un invité, qui permet un rapport plus intimiste avec l'artiste.
J'ai une vue infiniment partielle, limitée aux extraits que vous avez diffusés, mais la musique que j'ai entendue est d'une médiocrité confondante !
C'est écrit avec les pieds, le texte est prosodié à avec à peu près autant d'invention qu'une chanson de McSolaar ou de Michel Sardou, etc, etc.
Peut-être qu'une vision d'ensemble rectifierait cette première impression, mais en voyant vos extraits, je me suis dit, comme Judith, mais sur un autre plan, qu'on me prenait pour un benêt sans oreilles, alors qu'on attendrait d'un opéra (bouffe ou sérieux) que, même sans être révolutionnaire, il soit autre chose qu'une soupe musicale consensuelle et même apparemment mal faite (peut-être est-ce pour cela, que des directeurs de maisons d'opéra se sont offusqués que des chanteurs participent à cette production, beaucoup plus que pour des raisons de prudence politique - vous auriez pu poser la question...).
En tout cas, parler d'un opéra sans parler de la musique, il fallait le faire !
;) yG
yG
ps: Ce qui me fait ressentir davantage l'échec de l'approche cinématographique en ce même lieu. Mais qui sait, un jour peut-être, une nouvelle renaissance, sur un mode plus critique, plus politique du septième art verra le jour ici aussi. Et pourquoi pas autour du même noyau, Daniel, Judith.
J'ai été encouragée à aller voir ce spectacle et j'ai trouvé ce Jean Michel Ribes très agréable à écouter, et d'une personnalité attractive et singulière, même s'il n'a pas respecté toutes les règles de la bienséance vis-à-vis de Judith qui se contentait de poser des questions.
J'ai aimé aussi le décor, qui évoquait des coulisses d'une manière assez théâtrale. Mais aussi un chantier, pour la nouveauté du thème, je suppose.
Mais je trouve que l'émission en général évoque un chantier plus politique, dans son ensemble : en gros, qu'allons-nous faire ?
Nous avons probablement vaincu Sarkozy, tous ensemble, nous tous qui avions cette colère dont parle Daniel.
Comment Sarko est-il arrivé là ? Comment le système avait-il pu mettre quelqu'un comme ce matamore au sommet du pouvoir, ce cliveur, ce bonapartiste sans code civil ? Comment étions-nous tombés dans ce piège mortel pour notre collectif ?
Comment pouvions-nous avoir aussi peur ? Parce que honnêtement, moi j'avais peur. La colère était déjà la permière catharsis de la peur, dévier la peur vers quelque chose d'autre, de plus positif. Et la colère était facile.
.
Et puis... C'est venu, nous avons appris à en rire, à tourner tout cela en ridicule.
Qui disait qu'en France, tout finit par des chansons ? Voilà, la boucle est bouclée, Il faut encore être vigilant, mais l'épisode Sarko est en voie d'être réglé.
C'est facile (certes, tout est relatif, mais c'est tout de même plus facile) d'être contre quelqu'un. De tirer à vue sur lui dès que l'occasion se présente. Le type de lutte était tout tracé, et tout le monde a appris à le faire, avec le temps;
Mais c'est une autre chose de virer le système. Et surtout d'en trouver un autre qui tienne la route. Le marxisme dans sa forme la plus pure a fait long feu, et quelques dizaines de millions de morts.
Parce que pour être contre, c'est facile, nous sommes d'accord, et nous luttons contre quelqu'un ou quelque chose, feu sur la même cible. Mais pour savoir ce que nous voulons vraiment, comment organiser un nouveau système, pour dépasser tout cela, c'est autre chose.
Nous sommes à la croisée des chemins. Mais tout indique qu'on ne prendra pas encore cette fois la bonne direction. Mais honnêtement, je ne la connais pas non plus. C'est de la concertation que naissent les grandes idées, mais encore faut-il avoir l'idée de discuter, et de quoi...
Et je ne suis pas sûre que le chemin de la Hollande soit le bon, en dépit de ce que pense Ribes.
"
Elle exprime exactement et SANS amertume ce que j'ai ressentit. Je me suis sentis vidé de mon ras le bol mais je n'ai pas trouve mon rire de résistance, ce rire libertaire proposé pas J.M. Ribes. Oserais-je dire vendu !
Merci à Judith Bernard d'attendre la violence créatrice dans un spectacle qui voulait nous inviter à réfléchir sur le pouvoir.
Pas vraiment d'accord, je trouve les interventions de Judith trop biaisées par ces convictions.
Dans un débat contradictoire c'est parfait, dans le rôle d'une chroniqueuse ca l'est beaucoup moins a mon avis.
Ça en devient même irritant, surtout lorsque ca se reproduit comme par exemple avec Iegor Gran ou Eric Reinhardt dont l'agacement était patent.
Là Ribes le prend très mal... Il considère, avec un certain sens de l'hyperbole, que Judith juge sa pièce "médiocre" alors que ce n'est pas du tout là-dessus que porte l'attaque.
Je risque une interprétation personnelle: il me semble que Judith était satisfaite d'avoir fait naitre cette réaction chez Ribes, de l'avoir fait monter en régime avec un axe critique, somme toute, pas si violent. Après tout, Ribes aurait pu dire: ah mais moi je ne suis pas du tout un révolutionnaire, madame... Le problème c'est qu'il se croit sans doute plus subversif qu'il n'est...
Je n'ai pas vu la pièce donc ce n'est qu'une impression après visionnage de l'émission (et j'ai a-do-ré certaines créations antérieures de Ribes).
Je ne sais pas ce que vaut votre interprétation.
Ce qui est indéniable, c'est que François Rose a su saisir par quelques gros plans judicieux le sourire épanoui de Judith au moment où Ribes s'emberlificotait dans ses réponses ...
Je ne crois pas que ce soient mes "convictions" qui biaisent mes interventions dans cette émission ; après tout, c'est Ribes lui-même qui se réclame d'un théâtre "politique", "subversif", de "résistance" - je ne fais que l'interroger sur les moyens qu'il met au service de ce théâtre, en exprimant, non pas mes convictions, mais mes impressions, sur ce que j'ai vu dans son spectacle : en l'occurrence, des moyens qui ne sont pas à la mesure de ce projet, et qui l'empêchent, à mes yeux, d'aboutir.
Précisons qu'il n'était pas si fâché que ça : après l'émission, la conversation s'est poursuivie de manière tout à fait cordiale !
Dites, Judith, puisque vous êtes par là, vous voudriez nous dire ce qu'il y a sous votre sourire rayonnant de fin d'émission ? Qu'est-ce qui vous a tant "plu", je ne sais pas si c'est le mot, dans les réponses et l'attitude de Jean-Michel Ribes ?
Merci !
Donc mon grand sourire à la fin est une synthèse de ça : "tout s'explique".
Je n'ai pas vu son spectacle et je veux bien croire qu'il ait des insuffisances (tous les critiques les ont relevées).
En revanche, tout "hollandiste-faible subversion- pétard mouillé" soit-il, Ribes invite dans son théâtre "bourgeois", des auteurs pas franchement "gauche molle": Roberto Garcia (que j'apprécie moyennement) avec sa pièce Golgotha Picnic (cible des fanatiques d'extrême droite) ou Pippo Delbono.
J'ai le souvenir au Rond Point d'une salle qui se vide au deux-tiers, complètement outrée et scandalisée, lors d'une représentation de La Menzogna de Pippo Delbono (très à gauche, qui travaille avec des handicapés mentaux qu'il a sortis de l'asile). Or Ribes invite de nouveau Pippo Delbono cette année, contre son public (constitué en grande partie d'abonnés).
"Tout s'explique": non, c'est faux et pour le coup, c'est vous qui caricaturez les choses sur le mode "puisque c'est un vendu de la gauche molle, il n'y a rien à en tirer".
Vous confondez ce que Judith dit du spectacle de Ribes et de sa personne avec ce qu'il peut faire de son théâtre, deux choses distinctes et que Judith ne saurait confondre, puisqu'elle dit elle-même fréquenter régulièrement cette salle et sa programmation, y compris avec ses élèves.
yG
Cela dit, on peut être de la "gauche molle" et faire un bon spectacle de "gauche molle".
Effectivement, si, comme je le comprends, vous rapprochez "convictions" de "politique", "subversif" et "résistance" alors j'aurai dû utiliser impressions ou interprétation.
J'ai eu le sentiment que vous insistiez á plusieurs reprises sur le fait que tous les personnages étaient croqués comme totalement stupides, incompétents alors que Ribes essayait d'expliquer qu'ils étaient plutôt attachants, les écolos mis a part.
Cette insistance récurrente de vos impressions finit par déclencher chez Ribes plusieurs réparties qui vont creshendo,
Concernant Reinhardt vous auriez voulu que son personnage soit plus révolutionnaire dans sa subversion, ce qui est tout a fait défendable, mais il y avait une insistance qui a finit par l'(ou peut être m')agacer.
Je ne dis pas qu'il faut absolument être mielleux à souhait avec vos invités et ne pas avoir [s]de "convictions"[/s] sa propre interprétation - même musclée. Je pense que parfois cette insistance nuit au débat, qui reste d'excellente qualité.
Amicalement,
Abe
Si, si, c'est tout aussi clair que juste, puisque je partage également cette frustration devant ces créations qui légitiment l'expression de la révolte tout en atténuant la portée, en en refermant les possibles.
yG
ps: Et bon courage à toute votre troupe, Judith, pour la représentation exceptionnelle de ce lundi du Cabaret beau joueur.
Ah bon, j'en ai déjà parlé sur un autre forum...
vous m'en voyez fort confus. :P
Sinon, Judith, avec tous les défauts que d'autres vous voient, je vous trouve toujours très bonne. Daniel était bien aussi, dans une posture plus modeste.
Je ne sais pas, par exemple, pour "Crime et châtiment", si Dostoïevski referme sur la recherche de rédemption l'ouverture (à la hache) révolutionnaire de son Raskolnikov, cette fermeture est celle qu'imposait son temps, elle a très mal passé l'épreuve du notre et surtout, elle n'a rien d'une nécessité, et laisse donc entre-ouverte la possibilité d'un tel crime avec une telle justification sociale/morale. Ce qui fait tout la force du roman, le dilemme demeure, parce que la condamnation n'est pas acquise d'office. Autre exemple, le film "Blade Runner" de Ridley Scott, qui m'a profondément marqué à l'aurore de mon adolescence, a aussi une fin ouverte, non seulement concernant l'avenir des protagonistes, mais plus encore, sur celui de la légitimité de l'action du héros, l'inversion des rôles entre l'a priori humain et le répliquant, entre respect de la vie et non respect...
Ce ne sont là que deux exemples, mais ils démontrent que pour moi, tout au moins, une oeuvre qui continue à palpiter n'est pas une oeuvre close, mais une oeuvre dont le dilemme qui lui donne souffle perdure au delà du visionnage.
Dernier expérience en date pour moi, le film "Kinatay" de Brillante Mendoza, qui illustre à merveille le cheminement et les atermoiement qui accompagnent nos engagements/désengagements moraux.
D'ailleurs, pour vous répondre plus précisément, j'ajouterai que cette critique/attente porte davantage sur des oeuvres contemporaines (mais en ce que je les consomme aujourd'hui, elles le sont toutes...), car, c'est cet espoir (qui devient par conséquent une déception lorsque cela n'arrive pas) qui diligente mes pas vers la création et pas la volonté de me divertir.
yG
Je ne dis pas autre chose, peut-être que je l'explique mal.
parce que je trouve ça très agaçant, que les fictions qui entreprennent de développer un regard critique sur le monde, qui le mettent en crise, donc, se referment finalement sans rien laisser ouvert (révélant, in fine, l'impasse que constitue l'ouverture de la crise, de la critique).
Cette révélation de l'impasse, qui est le propre du tragique, ou du désenchantement moderne, n'empêche pas Les Possédés, Bovary ou l'Education Sentimentale d'être de grands livres, pas plus que l'Esquive, dont Judith a pas mal parlé je crois, d'être un beau film. Mais cette impasse est le sujet même de ces romans, alors que chez Ribes, elle ne se révèle qu'incidemment, comme un défaut de conception dissimulé par le "spectacle", elle n'est pas revendiquée, lui-même semble se trouver très subversif. C'est peut-être tout simplement cette prétention prétentieuse et infondée à la subversion qui agace Judith, à juste titre.
Au passage, c'est pas de gaieté de cœur que Ribes a accepté la prise de parole. Il a fallu, pour le moins, que les grévistes lui forcent la main à ce grand subversif.
Moi, je l'ai tout de suite soupçonné et lorsque je me suis fait massacrer les oreilles par les chants braillards des extraits, je n'ai plus eu l'ombre d'un doute ; je me suis même demandé si vous n'étiez pas un peu naïve, finalement.
Vous gardez, malgré cette touchante crédulité, toute mon estime.
Et je reste indéfectiblement sous le charme.
Comment ne pas être influencé par ses convictions ? Ne pas en avoir ? Le seul intérêt d'un chroniqueur est d'apporter son grain de sel, vous auriez préféré un zombie journalistique pour permettre a l'invité de déballer sa communication promotionnelle ?! Si c'est le cas allumez plutôt le poste ou la radio et vous aurez l’embarras du choix. ;) Je pense que M. Ribes s'est peut-être lui aussi trompé d'émission.
J'ai aussi eu du mal a suivre l’émission mais pas pour les mêmes raisons : plus a cause de l'invité que je n'ai pas trouvé à la hauteur, pas ouvert à la discussion, bien trop sur de lui ("Les gens ont aimé!" ah? bon d'accord...) pour sortir de son propre enchantement et livrer un débat intéressant.
Une émission qui ne m'a pas nourri contrairement aux précédentes ; malgré la finesse habituelle de Judith, et ses ressentis toujours bons à entendre.
De Rabelais à Jarry on pousse les références devant soi sans crainte du ridicule et pour cause (la prétention).
Et je ne dis rien de la courtisanerie du personnage maniant carotte et bâton avec un sens primaire du pouvoir (votre chroniqueuse etc...) qui égale son manque de talent.
Je l'ai trouvé insupportable.
Merci Judith d'avoir eu le culot (le courage) malgré tant de fatuité face à vous (ou de côté etc...) d'attaquer la grenouille avant qu'elle n'explose.
emmanuelle k.