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Indignes de France

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Judith B. ne fait plus de chro sur @si ??
En mai/juin nous étions 2000 indignés. Venu spontanément, de tous les horizons, tremblant au début au moindre CRS qui pointait son nez, nous nous sentions forts.

Maintenant c'est lamentable. Oui. Une des raisons que vous avancez, Judith, est tout à fait valable, et l'était déjà en juin. Les Français ne sont pas encore déclassés, et les précaires ont encore quelque chose à perdre à se faire connaitre de la police.

Mais surtout, les partis d'extrême gauche ont fait mieux que la police, leur infiltration a été plus efficace que celle des policiers en civil. Les indignés n'étaient pas indignés que contre le pouvoir, mais aussi devant les partis qui ne les représentent pas et magouillent souvent sans nous. Et, à ce rassemblement, il a fallut compter avec l'intransigeance, le je-sais-toutisme, et la rigidité du parti de gauche et du NPA.

Ils ne sont pas venus participer, il sont venu investir. Ils ne sont pas venu aider, ils sont venu prendre le contrôle. Ils ne sont pas venus discuter, ils sont venus imposer LA VERITE.

Ils se sont battu entre eux comme des rats pour contrôler ce mouvement, et maintenant qu'il n'y a plus personne, en grande partie car la majorité des gens ne se retrouvent pas dans leur idées, et surtout leur pratiques de discussion, ça ne les intéresse plus, ils se sont lassé de leur joujou.

En France nous sommes incapables de nous passer d'une structure rigide d'un parti, d'un syndicat vertical, et d'agir en citoyen indépendant. On ne croit plus aux partis qui votent contre nous à l'assemblée, mais nous ne savons/voulons pas faire autrement.
Toc toc ! y a quelqu'un ?...
putain... deux mois:-(
gamma
Nous avons peut-être dépassé le stade de la contestation ... Les mouvements de masse on a connu dans le passé, certain en ont profitté pour lancer leur carrière politique.. Et au final pour quels actes? Finir piloté par la finance qui considère la démocratie comme nuisible pour les affaires. Qui mettre à la place? L'exercice du pouvoir est bien différent des mécanismes qui pilotent une simple contestation. Nous souhaitons un système plus transversal, mener nos fonctions avec une liberté importante sans ses effets indésirables comme la prise de responsabilités qui malmène souvent l'égo. Il faudra faire face à un moment ou à un autre sous une forme d'organisation qui puisse régler des problèmes transnationaux.
Bonjour,

Grand merci pour cette chronique que je viens de lire avec retard et j'en suis désolé, comme j'aimerais avoir le même talent pour essayer de mobiliser, de motiver, de responsabiliser les adhérents d'une association comme le "Réseau Citoyen Résistant de l'Essonne" (*), aussi, à défaut, je vais avec votre accord tacite, la leur rendre plus accessible.
Merci encore pour votre travail.
Bonne continuation,
Jacques-Charles

(*) http://www.reseau-citoyens-resistants.fr/spip.php?rubrique26
Mon commentaire concernant la récupération du mouvement dans ma ville par une assoc suspectée de dérives sectaires a-t-elle été effacée parce que jugée diffamatoire par la modération ou la direction d'asi?
Souhaite une réponse ici ou sur ma boîte mail.
Voilà , j' ai décidé en mars/avril je donne rendez vous aux indignés au Larzac .
Zu.
Je suis indignée :
Le Président, les ministres viennent parader pour dire qu'il faut acheter français
Mais il faut vraiment être attentif pour savoir... que la carte vitale va être fabriquée en Inde
Le savoir faire français nous l'avons puisque jusqu'à maintenant la carte vitale est fabriquée en France

Faire fabriquer en Inde, dans quelles conditions ? pour quel salaire ?

Mais ils ont cassé mes arguments :
Avant, (autrefois : j'ai presque 60 ans !) on pouvait dire qu'avec un salaire on pouvait faire vivre sa famille
Maintenant ils ont tellement cassé les salaires
qu'ils y rajoutent un tout petit morceau de RSA pour culpabiliser celui qui le reçoit... sans vraiment l'aider

Et puisque je prends la parole, je voudrais vous demander une émission dont le thème serait les impôts
Le premier impôt est la TVA, payée au premier euro par chaque achat
les impôts sont utiles, ils servent à construire la France : par les services publics entre autre

A bientôt
Anne Marie
François Ruffin, rédac chef de mon journal préféré, Fakir, n'est pas tendre avec cette chronique.

Extraits :

Ces merdes éditoriales lâchées sur le net m'énervent. Il y a un an, alors que la France n'était pas frappée de plein fouet par la crise, alors qu'il s'agissait "seulement" de rallonger l'age de la retraite, des millions de personnes ont défilé, pas seulement entre République et Bastille, mais d'Aubenas à Carpentras, de Chambéry à Longwy. Avec ses dockers, ses cantines, ses autobus, ses crèches, ses supermarchés, Marseille s'est presque arrêtée. Toutes les raffineries furent bloquées, avec assèchement des pompes, jusqu'à la parade du gouvernement : les réquisitions... Et que se passait-il en Espagne, en Italie, en Grèce, durant ce temps ?

Rien de beau, rien de bon ne se construit sans estime de soi - ni pour une personne, ni pour un pays. L'auto-dénigrement ne mènera nulle part. Il faut de la confiance, d'abord, pour lutter ensemble contre le fatalisme. Et même, allez, une dose de fierté collective ...


Et à mon avis, il y a mille façons de le faire. Je trouve qu'on a un peu trop tendance à oublier notre histoire. Par exemple, qui aurait cru, en 1936, que le peuple obtiendrait deux semaines de congés payés ? Personne. Et même pas les partis de gauche de l'époque, qui n'avaient pas mis cette revendication dans leur programme. Ce sont les gens eux-mêmes qui sont descendus dans les rues, ont occupé les usines, et paralysé le pays... Une vraie grève générale. Bien autre chose à mon avis qu'aller s'asseoir pépère tranquille (même dans le froid, et sans boissons chaudes) à la Défense...
Quelle idée bizaroïde d'avoir choisi la Défense : du béton, du froid, des courants d'air et pour les besoins... !
Devraient choisir un autre endroit : le parvis de notre dame , une usine qui a fermé en raccord avec des ouvriers ...
Un département comme la Corrèze , histoire d'y mettre la pression ....
Le parc de la mairie de Neuilly ..Non là je déconne .
Et sans doute plus tard , au printemps par exemple ...
Je salue vivement le courage de ces indignés .
Parce que le courage en sarkosie n'est pas la valeur principale même si elle se targue du contraire .
Ca finira bien par péter mais pas forcément en premier dans notre pays .
Trop de gens à l'abri .
France de petits bourgeois et de rentiers .
Je n'oublie pas naturellement la misère et les exclus .
Aller ! Je vais me laissez aller à un commentaire et vais mettre la faible mobilisation sur le compte de l’exception française.
Le même pays qui s'indigne peu, est le pays qui a refuser la participation à la Guerre en Irak II .Contrairement à ces autres pays, qui on connu déjà à l'époque de grandes manifestations contre ladite guerre mais y a participé quand même.
Et le coup de la Révolution Permanente s’essouffle d'autant plus que la droite est forte.
A propos de "révolution pacifique" :

Il faut être un révolutionnaire avant de pouvoir être un pacifiste, il faut cesser d’acquiescer si facilement à des conditions aussi dramatiques, et il nous faut traiter avec honnêteté et de manière appropriée ce qui constitue 90% de notre problème : la violence sur laquelle est basé le système actuel, et tout le mal – matériel et spirituel – qui en résulte pour les masses à travers le monde ...

Il y a quelque chose de ridicule, et peut-être d’hypocrite, à nous préoccuper seulement des 10% de violence exercée par les rebelles contre l’oppression, et ce, quel que soit le niveau de cette violence...


Noam Chomsky, 2 novembre 2011
Évacuation du campement d'Occupay Wall Street en cours http://occupywallst.org/
[quote=Judith Bernard]J’en reviens de ce parvis où j’ai porté couvertures, bonnets, gants et thé bouillant, à des jeunes gens un peu perplexes, qui s’inquiétaient...


Nous v'là sauvés comme dit Volfoni / Blier dans les Tontons Flingueurs !

Non, mais sérieusement, ça va l'auto-mise-en-scène ?
Et puis souvenez-vous des éléphants;)
http://dinosaures.go1.cc/wordpress/?p=1495
Hier à Wall Street http://vimeo.com/31976789
Si j'étais de France, j'aurais honte aussi. Honte d'avoir honte. C'est le problème d'habiter au pays des Lumières et d'avoir une révolution qui porte le nom de son pays (En Russie aussi ils ont beaucoup de mal avec ça)...une légère tendance à se la peter et une profonde envie de croire que ce qui a été sera. C'est bien légitime mais pas très constructif. Alors plutôt que d'avoir honte d'habiter effectivement un pays de cons qui ne s'indigne pas, Judith, soyez fière d'habiter une planète où ailleurs on s'indigne, et réjouissez vous de n'être que 65 millions sur 7 milliards, ça vous donnera du coeur à l'ouvrage...
J'ai moi aussi cru pressentir une éloge des syndicats, apparemment à tort. Ce qui nous prouve bien que la communication écrite a bien des lacunes, sans un visage face à soi, difficile d'interpréter au plus fidèle les propos d'un auteur. Chacun va ensuite faire ses propres interprétations, se sentir attaqué ou défendu...

Votre critique est constructive Sandy. Votre appel à l'unité est ce que je souhaite en retenir. Il n'y a pas qu'un mouvement, c'est un ensemble de choses imbriquées les unes dans les autres. Ce qui est extrêmement important, c'est que ces choses ne s'ignorent pas les unes les autres et ne se jette pas la pierre de l'incompétence, ou de l'ignorance, ou que sais-je encore, sans avoir entamé un dialogue entre elles. La désobéissance civile est protéiforme. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on est plus souvent dans l'envie d'un melting pot d'action qui n'arrive pas à passer le stade du salade bowl. Il faut nous serrer les coudes et communiquer entre nous. Des acteurs sociaux aux mobilisés de toute sorte. Les uns sans les autres ne construiront rien.

Il y avait beaucoup de maladresses d'écriture dans mes propos, et leur longueur n'a certainement pas arrangé les choses. Le sectarisme est le piège par excellence, il n'y a pas de méthode plus "pure" que les autres. De fait, il ne faut en dénigrer aucune sous peine de nous perdre les uns les autres.
Les indignés français font ici l'amère expérience de la difficulté rencontrée pour mobiliser d'autres personnes. Mais pas sur qu'ils comprennent réellement les raisons de leur échec. Quand on en arrive à croire que la seule raison c'est parce que les gens ne sont pas assez dans la merde c'est mal barré je pense pour cette prise de conscience.

Derrière ce mouvement, en tout cas en France, il y a d'abord une idéologie à l'oeuvre qui malheureusement n'aide pas à la mobilisation. Et s'il existe un mal français, c'est justement celui-là, ce mal qui consiste toujours à croire qu'on a une meilleur idée que les autres, qu'on a raison et que les autres ont tort, ce manque d'humilité qui nous fait tout remettre en cause sans ne serait-ce qu'étudier au préalable leurs fondements, et qui nous fait croire que les autres se trompent de méthode et que nous on a la seule et la meilleur solution.
C'est ce qu'on appelle le sectarisme.
Plutôt que de faire preuve de solidarité avec les autres, en allant les aider dans leurs actions, on crée notre propre mouvement en croyant que tout le monde va reconnaître que nous avons raison, que dans notre méthode seule réside le succès de la mobilisation et que tout le monde va finir par nous rejoindre.
Et finalement, on finit par croire que les autres ne se trompent pas seulement, mais qu'en réalité ils savent bien ce qu'ils font et trompent délibéremment les pauvres gens pour empécher les vraies mobilisations d'aboutir. Ce qui du coup nous fait réagir par un sentiment de rejet, d'exclusion, de méfiance.
Et au bout du compte toujours, on ne récolte qu'une seule et unique chose. La division.

Voilà sur quoi est fondé le mouvement des indignés français.

Cela se ressent dans le texte de Judith. Les autres n'ont rien compris. Ils font mobiliser les gens de façon inutile en leur faisant faire des manifestations suivant des parcours qui ne gènent personne, où se trouve aucune banque, aucun lien de pouvoir ( ce sont les propos de Frédéric Lordon à la base ). La seule mobilisation utile est donc celle des indignés. Les partis politiques et les syndicats sont archaiques et dépassés. Voilà le fond de ce discours.

Hors verdict ? Si c'est la méthode qui est mauvaise ? Comment se fait-il que finalement les syndicats et les partis politiques arrivent à mobiliser des millions de gens et que finalement les indignés n'arrivent à en mobiliser que quelques centaines ?

Réponse : parce que les français sont des veaux ! L'insulte ! Voilà de quoi les motiver à se mobiliser c'est certain !

Judith, et tous ceux et celles qui partagent cette idéologie, peut-être devriez vous réviser certaines de vos certitudes ...

D'abord, tant que les indignés ne font que manifester et ne bloquent rien, tant que ces mouvements auront lieu principalement le soir après les heures de boulot. La gène occasionnée est franchement minime. Vous n'avez pas compris que la gène occasionnée par les manifestations syndicales ne réside pas dans le parcours choisit par les manifestations mais dans le fait que les gens ce jour là font grève et cessent de travailler ? C'est là où on voit qu'en politique avoir un esprit brillant comme Frédéric Lordon ne préserve pas d'erreurs aussi grossières de raisonnement. A cause d'une idéologie on peut vite passer à côté de choses évidentes.

Et quand les syndicats arrivent à mobiliser des millions de personnes et ce alors qu'un jour de grève coûte une journée de salaire, et que beaucoup de gens n'ont déjà pas assez d'argent pour vivre et donc ne peuvent pas se le permettre, c'est déjà un exploit.
Comment y arrivent-il ? Vous êtes-vous déjà posé la question ?
Je vais vous réveler le secret. Les syndicalistes sont eux même des travailleurs, ils travaillent dans les entreprises et connaissent les gens qu'ils veulent mobiliser, pour mobiliser les gens ils leurs parlent directement, et à l'échelle de la France c'est tout un travail de fourmie de la part de milliers de syndicalistes pour essayer de convaincre leurs collègues de participer.
Et oui nous sommes des animaux sociaux, nous avons entre nous des liens sociaux, et c'est grâce à ces liens que les syndicats possèdent de manière privilégiée qu'ils peuvent mobiliser autant de gens.
Qu'on soit français, espagnol, américain on reste des humains au fonctionnement identique, d'abord pour faire qqchose il faut qu'on soit convaincu que c'est la bonne chose à faire, et ça c'est la première difficulté, et quand on est seul, on est effrayé, on prend beaucoup moins d'initiatives, c'est par la chaleurs des liens avec d'autres humains, qui nous rassurent, qui nous font nous sentir en sécurité, par exemple en sécurité de savoir qu'on ne se retrouvera pas tout seul si on se déplace, qu'on pourra compter sur eux, qui nous libère et qui nous fait prendre des initiatives. Etablir ces liens c'est la 2ème difficulté.
Et en réalité ce n'est pas une question de méthode, peu importe la méthode, c'est notre nombre qui compte, et pour que nous soyons nombreux il faut résoudre ces deux difficultés.
La 1ère des illusions des indignés, c'est de ne pas comprendre qu'en face d'eux il y a des gens qui propagent des idées contraires, et que finalement les comportements des gens dépendent des rapports de force entre les idées.
Alors forcément, on peut toujours se dire que si les français ne se bougent pas c'est parce qu'ils ne sont pas assez dans la merde. Mais un simple état des lieux sur les gens qui se mobilisent ( beaucoup de bourgeois comme Judith ) qui ne sont justement pas les gens qui sont dans la merde, démontre réellement que ce n'est pas le ressort principal de la mobilisation.
Bien évidemment, quand les gens sont en situation d'extrême précarité et qu'ils n'ont plus le choix, quand leurs besoins physiques les commandent, ils se mobilisent forcément, mais fort heureusement on peut faire bouger les gens bien avant d'atteindre de telles situations extrêmes.
Pour cela il faut faire bouger ce rapport de force. Et c'est le combat des idées. Tant que les gens croieront les inepties racontées dans les médias de masse par nos gouvernants ou leurs alter-égaux socialistes qui n'aspirent qu'à leur prendre leur pouvoir sans proposer une réelle alternative, vous pourrez autant que vous voulez aller crier sur les marches de la défense, c'est pas ça qui va les faire se mobiliser.
Enfin, ne croyez pas que des liens médiatiques suffisent. Il faut aller chercher les gens, les convaincre, les rassurer et les entrainer, sans cela ils ne se bougeront pas d'eux même.
Les réseaux sociaux sur internet constituent un bon exemple de l'importance des liens sociaux dans la mobilisation. Ils ne servent pas juste à faire de la pub. Ils rassurent les gens sur le fait qu'ils ne seront pas seuls ...

Et la clé à mon avis, c'est de comprendre que les liens de solidarité et de fraternité sont les liens qui sont évidemment les plus forts pour permettre la mobilisation. Au lieu de se diviser à aller chacun de son initiative dans son coin, il faut s'entraider, s'ouvrir aux autres, mêmes s'ils ne partagent pas toutes nos convictions. Il ne devrait pas être question de choisir entre les manifestations syndicales, entre le mouvement des indignés, ou entre le bulletin de vote pour un parti politique qui veut réellement changer la situation. Par esprit de solidarité, même si on croit que ce n'est pas la bonne méthode, il faut renforcer toutes les initiatives qui visent le même but et il ne faut pas s'exclure les uns les autres, et qu'est ce que ça coûte de toute façon d'essayer ?
Peu importe la méthode seul le nombre compte. Si nous étions 10 millions d'accord sur ce qu'il faut faire, que ce soit pour faire grève, que ce soit pour occuper des lieux de pouvoirs dans le pays, que ce soit pour glisser un bulletin de vote dans l'urne, on voit bien que dans tous les cas cela ne peut que provoquer des changements. Combattons les idées. Soyons solidaires dans nos initiatives. Allons vers les gens pour les convaincre et les entrainer dans nos initiatives. Rien ne nous empêche de créer de multiples mouvements, mais le mouvement venu il faut savoir se regrouper ! Il n'y a que comme ça qu'on y arrivera.

Par contre soyons sectaires, divisons nous, et nous serons systématiquement anihilés ...
Je ne sais comment exprimer les sentiments contradictoires qui m’animent depuis que j’ai entamé la lecture de ce forum…je ne vous cache pas que le message qui va suivre risque d’être tantôt maladroit, tantôt excessif, tant il est rédigé sous le feu de ce que je n’arrive pas à nommer autrement pour l’heure que de la colère.

Reprenons les commentaires dans l’ordre.

Gilles Delouse : « "A quoi bon s'indigner par milliers si s'indigner par millions ne suffit plus ?", c'est ce que je me dis, et je ne pense pas être le seul dans ce cas. »

Effectivement, ces pauvres indignés sont décidément bien à côté de la plaque. C’est vrai, pourquoi ne sont-ils pas arrivés, dès le premier jour, à plusieurs milliers dans chaque grande ville de France ? N’est-ce pas la preuve que leur mouvement n’a pas d’avenir ? Diable, à croire que la résistance s’est faite en un matin, en un seul point géographique…

« L'indignation, nous l'avons dépassée depuis longtemps, ce qu'il nous faut aujourd'hui c'est la révolte, l'insurrection (qui vient ?). »

Et bien, allons-y ! Combien de fois ais-je entendu qu’il fallait couper la tête des porcs qui nous gouvernent, battre le mal dans le sang et la rage ? En attendant, je n’ai toujours rien vu venir. Personne n’a rien initié, ni vous, ni moi. Pourtant, comme j’aimerai me sentir homme avec un fusil à la main, à hurler « En avant, compagnons ! » en levant le poing, le visage fièrement repeint des couleurs de notre pays ! La vérité, je n’en ai pas les couilles. J’essaie de rationnaliser, mais aucun argument ne me convainc moi-même, bien qu’un rien suffise à calmer les questions des autres.

« Laissons-les faire l'amère expérience de l'échec (inéluctable) de l'indignation, et ce sont eux qui se joindront à nous... »

Que la sagesse est grande. Elle laisse d’autres hommes et femmes, sous prétexte qu’ils sont jeunes, qu’ils ne trouvent peut-être pas les bonnes armes, ni les bons mots, se faire humilier et violemment bousculer par les CRS (physiquement) d’une part, par leurs pairs (moralement) qui les ignorent et les méprisent d’autre part.

Loupbleu : « Le problème des indignés est qu'ils se veulent apolitiques et a-syndicaux. »
Nous sommes en partie d’accord. Ne pas avoir de représentant ni d’organisme officiel en soutien, c’est un frein. Les choses doivent alors prendre beaucoup plus de temps, beaucoup plus d’énergie. L’auto-gestion, une utopie ? C’est fort probable, mais c’est un départ. Un départ que je trouve parfaitement honorable au vu de l’inhumanité qui semble nous gouverner trop souvent.

Galanga : « Et ce n'est pas en allant me geler le cul sur la dalle de la Défense que les débats pourront avoir lieu dans ces structures politiques, elles encore vivantes et "espérantes", et être retransmises dans lémédias et dans la rue, et enfin, aboutir dans le moyen normal en République de décider le bien commun : par les élections au suffrage universel.

Bref, en France, malgré la gabegie médiatique, il n'y a pour moi pas de quoi avoir perdu totalement espoir dans les moyens normaux d'expression politique et d'engagement du peuple pour le peuple. Et je pense que beaucoup des "indignés français" partage ce sentiment, à savoir qu'on peut encore utiliser les moyens politiques "classiques" en France, ils ne sont pas encore morts comme en Espagne, où même les syndicats, y compris à la base, sont en majorité des vendus, des traitres.

Et ça, c'est clairement tout à l'honneur de la France, d'avoir pu résister à cette "dépossession politique" de fait ; nous, notre République n'a pas encore totalement abdiqué, malgré la puissance terrible des coups qui lui ont été portée et qui lui sont portés chaque jour. »

J’aimerai partager votre sentiment et croire encore en notre politique. L’usage si précis et personnalisé de la langue de bois, tous partis confondus, me fait sérieusement douter de la fiabilité des mouvements actuels. J’espère que c’est à tort, du fond du cœur. J’espère que je manque de lucidité en la matière et qu’il y a encore une chance de voir notre système se transformer par la magie du suffrage universel. J’espère (voyez comme je ne manque pas d’espoir) que toute personnalité politique bien intentionnée ne sera pas contrainte par quelques privés (quelle que soit la fortune qu’ils représentent) à changer sa politique (on parle plutôt de la « faire évoluer avec la réalité des évolutions sociales »). Porté par cet espoir, je ne manquerai pas de voter aux prochaines élections, c’est certain. Dans le doute, je crois que je vais aller m’assoir sur le parvis de la Défense, histoire de me réchauffer le cœur ou de réaliser simplement que les dalles y sont foutrement gelées et qu’y rester ne m’apportera rien d’autre que de violents hémorroïdes.

Clomani : « Il faut reconnaître que nous n'avons pas un climat à camper dehors, surtout en novembre...Et puis les vieux, qui ont mal partout et ne peuvent pas dormir par terre mais voudraient eux aussi gueuler contre ce qui se passe, hein ? Ils ne vont pas aller se proposer comme proies aux CRS ! »

Vous avez raison. En novembre, il fait froid. Il est plus intéressant de manifester au mois de mai, le soleil réchauffe plus et les jours fériés y sont plus propices. Mais ça permet au mouvement d’exclure délibérément les plus faibles et les plus âgés, parce que les indignés ne veulent pas avoir de « vieux boulets » dans leurs rangs, ce serait moins fun, un peu glauque. Sans blague, il n’y a pas comme seule mobilisation la sortie dans la rue. A la Défense, ils n’ont rien à bouffer (parce qu’on ne leur permet pas de se faire leur cuisine, les réchauds leur sont confisqués). Certaines personnes, plus âgées, plus faibles, leur ouvrent leurs portes pour qu’ils puissent cuisiner.
Autre chose. Le campement n’est pas un simple amas de viande humaine qui se fait tabasser par les CRS. Il y a des moments pendant lesquels les gens discutent, s’organisent, réfléchissent, se détendent aussi. Je monte la semaine prochaine avec ma femme soutenir le campement, depuis Valence. Elle est enceinte, notre enfant naîtra au printemps. Elle sera présente la journée, et avant la nuit ira trouver un semblant de lit chez une âme charitable qui l’accueillera pour qu’elle se préserve de tout risque de violence. Chacun s’implique à sa hauteur, et aménage cette implication. Le but n’est pas d’aller se sacrifier corps et âme, tout le monde a bien vu qu’une immolation n’a pas le même impact en France qu’à l’étranger…


Theoven : « Je ne sais rien de votre engagement "citoyen" Judith, mais je me permets de vous faire remarquer que si vous voulez rencontrer des indignés en France, venez voir les bénévoles du secours populaire et du secours catholique, des restos du coeur, ou encore des multiples assoications de quartier qui font ce qu'elles peuvent avec trois bouts de ficelle. Oh bien sûr ceux là n'ont pas toujours la chance d'habiter à Paris, d'être les vedettes de reportages au 20 heure de Bidibule (pardon, de Pujadas). Ce ne sont que des petites mains qui agissent localement. Ce qui ne les empêche pas, croyez moi, de penser globalement. Pour moi, votre chronique s'apparente à une gifle infligée à tous ceux là. »
Pardonnez-moi, ou plutôt non, faites comme bon vous semble, mais je crois que vous tissez là plus d’âneries que vous n’en dénoncez. En quoi pointer du doigt l’abandon du mouvement d’Occupons la Défense nie toutes les autres implications citoyennes, bénévoles et humaines qui se tiennent en France ? Peut-on, deux minutes, arrêter d’opposer sans cesse des choses qui sont complémentaires ? Parce qu’on distribue des boîtes de conserves au resto, on est irréprochables et exemptés de mobilisation autrement ? Bêtise ! Si j’étais de mauvaise foi, je dirais qu’on est dans de la déculpabilisation tout ce qu’il y a de plus commun.


« Pour le thermos à la Défense, ça attendra un peu. J'habite à 500 kilomètres de Paris, et j'ai une multitude d'occasions d'oeuvrer dans ma pauvre province que vous qualifieriez sans doute de résignée. »
Nous sommes donc à peu près à égale distance l’un l’autre de la capitale. En effet, tout ne se passe pas là-bas. En effet, il est indispensable que des actions locales se concrétisent régulièrement et perpétuellement dans les provinces, à toutes les échelles. Pour autant, je me pose honnêtement la question : les implications sont-elles les mêmes ? Les enjeux sont-ils les mêmes, bien qu’ils servent la même volonté d’équilibrer les choses ? Nos implications dans nos campagnes sont régulières. L’implication d’Occupons (la Défense ou autre, dans d’autres villes) est ponctuelle. Ne vaut-elle pas le « sacrifice » provisoire de nos implications quotidiennes pour tenter de porter l’espoir d’un éveil (ou réveil) de la population ? C’est une tentative, un engagement, aucune victoire n’est assuré et ne le sera jamais. Encore une fois, le mouvement est probablement maladroit et utopiste. Pour autant, doit-on l’abandonner ?
Je comprends que le fait d’apporter un simple thermos puisse nous amener à nous poser la question de la réelle implication. Est-ce un moyen de se dédouaner de ses devoirs, de se déculpabiliser ? Je crois qu’on n’aura jamais vraiment la réponse à cette question. Ce que je sais, c’est que ce thermos fait son office : il maintient le moral des troupes.

« En attendant, merci de ne pas livrer des arguments à tous ces commentateurs qui ricanent cyniquement à chaque rassemblement citoyen. Vous venez juste de les conforter dans leur attitude méprisante. »
Je vous retourne le compliment. En vérité, qu’importe ce que nous dirons. Tout peut alimenter n’importe quoi, du moment que la personne qui l’utilise le tourne à sa sauce, et soit assez bornée pour ne pas élargir sa vision des choses. Les convaincus ad vitam aeternam sont perdus à tout jamais.

Theoven : « Oserais-je rappeler le vocabulaire utilisé par Judith ? »
Et oui, l’indignation pousse parfois à utiliser des mots dont on ne soupçonne pas la connotation. Il est très difficile (impossible ?) d’utiliser uniquement des mots neutres en temps normal, alors sous le coup de la tristesse et de la colère…ne nous arrêtons pas à cela, occupons-nous donc du fond, non de la forme, sans quoi nous n’avancerons jamais. Si tant est qu’on ait réellement l’envie d’avancer.


Gavroche : « Après s'être gentiment indigné - rappelons que ces charmants jeunes gens sont "non-violents", et "apolitiques" - bien dans les cases autorisées, et pas ailleurs, on rentre bien sagement à la maison. Après avoir distribué des bisous aux CRS. Qui eux, s'ils en reçoivent l'ordre, vont tirer dans le tas. Sans remords. Bienvenue chez les bisounours. »
J’ai en tête cette image d’une manifestation en Grèce (les vilains Grecs irresponsables, vous savez ?). Une poignée de manifestants s’adressent paisiblement aux CRS qui leur font face. Un dialogue s’entame. Les CRS reculent. C’est digne d’un épisode des bisounours.
D’accord, ils reviendront à la charge, puisqu’ils n’en ont de toute façon pas le choix, mais le symbole fait rêver. Comme cet étudiant chinois face à un char sur la place de Tian An Men.
Si je vous comprends bien, être non violent et apolitique, c’est être faible et idiot (ou hippie peut-être, ce qui est la même chose) ? Ainsi, quand je m’engage à la création d’un festival groupant une vingtaine d’associations d’univers et horizons différents, axé sur l’engagement toutes catégories confondues (politique, personnel, associatif…), proposant un questionnement réel sur la société et sur soi, à l’aide de subvention glanées de ci de là (donc bâtissant sur un système existant), je suis également un « gentil indigné apolitique et non-violent » ? En gros, que je veuille être dans le système et construire avec ce qu’il me laisse de miettes un mouvement alternatif, ou que je sois en dehors et que je tente de construire avec mes convictions, je ne suis de toute manière qu’un pauvre petit imbécile, du moment que je suis apolitique et non violent ? Laissez-moi deux minutes, je vais prendre ma carte à l’UMP…

« Comme si les puissants allaient nous donner quelque chose si on le demande gentiment.
Il n'y a qu'à se retourner sur notre histoire pour s'apercevoir que les conquêtes sociales sont une question de rapports de force.
Encore faut-il avoir la volonté de s'organiser, et de récupérer ce qu'on nous a volé : la politique, au sens noble, comme vous le dites, Judith. »
Comment s’organise-t-on quand on ne fait pas union ? Les fameuses conquêtes sociales que vous ne nommez pas ont-elles été gagnées après un jour, au premier essai ? Ont-elles été maintenues ou les mouvements qui les ont apportées les ont plus ou moins détournées vers d’autres objectifs que d’anciens porte-parole emplis de « valeurs et de bonté humaines » ont jugés plus appropriés à leur plan de carrière ? La politique au sens noble dont vous parlez, je ne la connais pas. Je ne l’ai jamais connue, et j’ai l’impression qu’elle n’existait pas plus à l’époque de Platon. Je dois être trop con, je vous le concède.

« Et le pire, c'est qu'en désignant une cible "les banquiers" (un peu comme les banquiers juifs après la crise de 1929, on a vu ce que ça a donné par la suite), on ne conteste plus le système. On essaie juste de l'aménager pour qu'il soit un minimum supportable... Du coup, les banques étant devenues LE problème (alors qu'elles ne sont qu'un outil dans les mains de l'oligarchie) le mouvement des indignés est squeezé par tous les mouvements d'extrême droite et autres complotistes... »
Voilà qui me rappelle la fameuse mobilisation contre les retraites. Finalement, nous n’étions tous dans les rues que pour nous plaindre de cette réforme ? Mince, moi qui croyait, comme de nombreuses autres personnes, manifester mon désaccord avec l’ensemble d’une politique, cette réforme n’étant que la goutte d’eau faisant déborder le vase…c’est ainsi. On doit toujours réduire les combats à ce qui nous arrange. Les banquiers ne sont pas les seuls dénoncés. Et si vous alliez dans les AG pour vous en rendre enfin compte ?

« Comme le disait Rosa Luxembourg, "l'important, ce n'est pas que les esclaves soient mieux nourris, c'est qu'il n'y ait plus d'esclaves"... »
Ce n’est pas moins « bisounours » que le mouvement qui occupe la Défense…

Theoven : « Et c'est vous qui vous trompez de combat en généralisant à outrance et en parlant de "la déplorable inertie d'une foule de gens forts en gueule". Si vous avez des cibles précises, nommez les, et ne collez pas tout le monde dans le même sac. »
Une simple question : pourquoi et comment nommer ces « cibles » ? Ne sommes-nous pas tous, à différents degrés et selon les occasions, justement dans le même sac en ce qui concerne l’inertie ? Je comprends parfaitement ce qu’a voulu signifier là Judith, je le ressens personnellement assez fréquemment lors de débats nourris abondamment et…cruellement répétitifs (je me demande d’ailleurs comment ces gens arrivent encore à s’étonner des choses qu’ils dénoncent…). D’une semaine à l’autre, on entend encore et toujours les mêmes plaintes, de surfaces ou profondes, dans la bouche de gens parfaitement bien informés mais qui, de manière que je ne veux pas m’expliquer, ne font rien d’autre que s’informer.

« Le problème c'est que votre emportement vous aveugle et que tout ce qui n'est pas "indignés à la Défense" mérite appremment votre mépris. »
Je pense ici qu’il y a erreur de lecture ou d’interprétation, ou qu’il s’agit tout simplement de mauvaise foi.

« Et laissez "La France" tranquille, même si vous estimez qu'elle ne vous mérite pas. »
Vous avez raison, oublions notre sentiment de tristesse, qui s’appelle aussi parfois honte chez les uns, colère chez les autres. Oublions tout ça et laissons crever notre pays puisque nous n’en avons cure. C’est une réflexion absurde qui n’est pas digne de votre éloquence Theoven.


Joss : « Vous vous trompez Judith : ce n'est pas encore le moment.
D'abord parce qu'il y a bientôt des élections et ensuite parce qu'on a déjà manifesté par millions il n'y a pas si longtemps pour le résultat qu'on connait.
De toute façon, ce n'est pas avec des manifestations pacifiques qu'on arrivera à quoi que ce soit. Si on installe pas un rapport de force, que ce soit avec une grève générale ou des manifs de plus en plus violentes, on arrivera à rien sinon à paraître toujours plus ridicule et pitoyable aux yeux de l'oligarchie. »
Pour cela, n’est-il pas nécessaire d’unir et de rallier la population à la lutte ? Comment nous unirons-nous si nous jugeons arbitrairement que, puisque les méthodes sont bancales sinon mauvaises, le mouvement ne mérite ni le soutien, ni les lumières de ceux qui savent ? Allez leur dire que ce n’est pas comme ça qu’il faut s’y prendre. Tenez ! Réunissons-nous tous, faisons masse pour aller expliquer à tous ces « occupants » qu’ils se trompent et d’endroit, et d’arme, et dirigeons-nous ensemble vers les bons lieux et les bonnes méthodes ! Pardon. Le syndrome bisounours m’a décidément bien perverti…

cécile clozel : « "la honte d'être de France".
Je n'arrive tout simplement pas à comprendre qu'on puisse énoncer ça.
[…]
On peut avoir honte de ne pas être sur le parvis de la défense. Ou de se contenter d'apporter du thé. Mais pour ce qui est des autres... Admirer (ça se discute) ceux qui y sont, mais pas en "être fier". Mépriser ceux qui n'y sont pas (ça se discute aussi), mais "en avoir honte" ???

En vérité ce que j'entends c'est "je méprise ceux qui n'y sont pas", "je suis en colère contre eux". Je trouve que ça serait plus juste, et peut-être plus éclairant, de le dire ainsi. »
Juger les autres, est-ce donc plus noble ? Ce n’est pas un jugement que de mépriser ? La colère et la honte ne sont-elles pas des moyens d’exprimer un désarroi ? Bon sang, peut-on arrêter de nous indigner pour des stupidités ? Encore une fois, les termes et formulations utilisées peuvent être maladroits, non ? Ou devons-nous témoigner d’une locution parfaite, d’une organisation parfaite, d’un raisonnement parfait, pour prétendre vouloir essayer de voir les choses s’améliorer du fait d’une action collective ? Pour un peu, vous me déprimeriez de toute forme d’engagement…


« ... le "de France" me laisse aussi un peu perplexe.
Mais j'avoue que j'ai un sentiment très vague de l'identité nationale. Surtout quand elle tire derrière elle un "nous qui n'avons pas encore assez mal", un amalgame si facile... c'est qui, ce "nous" ? »
Nous, c’est moi, toi, elle, lui, eux, vous. C’est pourtant simple comme principe. Ce n’est pas se cacher. Judith n’a pas écrit « on », que je sache ? C’est une manière de se jeter la pierre à elle autant qu’à nous (et dans « nous », je vous place « vous » aussi, vous saisissez ?).

« Il y a en France des gens qui crèvent de misère. Ils n'y sont pas, à la défense. Avez-vous "honte" d'eux aussi ? Les méprisez-vous, êtes-vous en colère contre eux, pensez-vous qu'ils ne sont pas encore assez dans la merde ? Ou bien vous reste-il un brin d'interrogation, une légère suspension du jugement, l'idée que peut-être, s'ils n'y sont pas, c'est qu'ils se battent, se débattent ailleurs ? Si ce mouvement ne les mobilise pas, est-ce à eux, qu'il faut l'imputer ? »
Arrêtez, je m’étouffe. Voici un bel alignement de mots, de valeurs, qui retranscrivent soit une parfaite sottise, soit…soit rien. Vous vous faites l’avocate des opprimés et des malheureux ? Bravo, toutes mes félicitations, vous pourrez vous endormir avec le sentiment du travail bien fait. A l’occasion, prenez la peine de relire les lignes de cet article, et de le comprendre.

Bruanne : « Je n'ai encore lu aucun message du forum quand j'écris, mais là Judith, je suis très en colère : il y a un an, pas plus, on ne les a pas remplies les rues, on ne s'est pas indigné ? ON n'a pas fait des grèves, des manifs, des occupations ? »
Ah, donc, nous y revenons. Si « on » a manifesté une bonne grosse fois il n’y a pas trop longtemps, on peut arborer un majestueux « j’ai fait ma part » sur le front ? Bel idée de la révolte.

« Déjà qu'on s'est fait écraser la gueule comme si on était des vieilles merdes,s'entendre dire qu'en plus c'est parce qu'on sait même pas correctement se mobiliser, et que du coup faut pas se plaindre de ce qui se prépare ...ça fait un peu gros ! »
Pourtant, techniquement, quand on y regarde de près, si notre mouvement a merdé, c’est qu’on a été incapable de le mener rondement. On s’est fait baisé, oui. Qu’on nous le rappelle, ça fait toujours mal, n’est-ce pas ? Ce serait tellement mieux de pouvoir oublier.


Pour terminer sur cette réponse affreusement longue, à un point que c’en est stupide, je le reconnais :
Je suis affligé de voir combien sont nombreuses les pauvres âmes qui crachent sur ces indignés sous prétexte qu’ils se donnent à voir. Je comprends pourtant leur frustration, eux se agissent noblement dans l’ombre, comme de braves et modeste super héros des temps modernes, et personne n’en parle. Mince, à croire que c’est naturel, la solidarité.
Mon dernier mot sera un rappel. Aucune action ne peut se monter du jour au lendemain de façon parfaitement cohérente et organisée. Elle le peut encore moins si la majorité de la population n’y croit pas, et met la dite action constamment face à ce qu’elle dit être des lacunes, sans jamais l’aider à s’améliorer.

Un immense merci à Judith pour cet article qui a participé à me décider enfin à participer activement à cette occupation. Vous avez toute ma reconnaissance pour ça, quel que soit l’endroit où cela nous mènera.
Qui ne tente rien…
Occupy la Défense, c'est inutile. Il faut Occupy TF1.

500 personnes sur le plateau du 13h de JP Pernault, on serait forcés de s'en apercevoir.
« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit »

Nicolas Sarkozy - 2008

Battre le pavé en étant boycotté par les médias dans un pays ou "la France d'en haut" a renoncé a s'occuper des revendications, dans un pays ou le pouvoir organise des concertations entre patronat et syndicats pour parvenir à la conclusion qu'il n'y a pas d'accord même s'il y en a, de manière a voter la loi qu'il a décidé.

Occupy est impuissant dans un pays ou les médias n'existent pas, ou le peuple a été dissout par des années de divisions artificielles et de honte d'exister. Il n'y a pas de résignation collective, il y a une somme des résignations individuelles puisque la collectivité a été dissoute ici plus que nulle part ailleurs dans le monde.

Est-ce que vous avez vu des journalistes dans les manifs contre la réforme des retraites ? Ou seulement des éditocrates juger hâtivement du haut de leur bureau que la mobilisation "n'était pas représentative" ?

Est-ce que vous avez vu une couverture médiatique quand un syndicaliste s'est immolé par le feu sur le parking de France Telecom ? Des gens écœurés, révoltés ? Non, on n'a vu que dalle parce que les sujets mobilisateurs sont illicites en Sarkozie.
On a juste vu un million de reportages sur le "saccage d'une préfecture" dont le coût total estimé est de 20000 € (c'est à dire rien). Est-ce qu'on nous assomme de reportages sur la France, le pays avec le plus fort taux de suicide de l'UE parce que les gens sont désespérés par un système inhumain qui vous refuse jusqu'à votre mort.

Le seul moyen que le peuple a encore d'exister, c'est à dire de passer à la télé, c'est de mettre le feu, parce que tout le reste lui a été refusé.

Vous avez honte de la France ? Commencez par avoir de ceux qui nient purement et simplement l'existence du peuple.
L'atout de la France c'est sa fantaisie, son originalité, c'est donc normal qu'un mouvement " suiveur" ne soit pas suivi ....

Le changement doit être intérieur, si tu veux changer le monde , change toi toi même , en regardant par la fenêtre, c'est ce que je vois
moins de shopping inutile, plus de potagers familiaux, des achats raisonnés, un sens de soi qui se développe, Etc.......
Et si c'était ça la nouveauté de la révolution.

Ne plus croire aux promesses des politiciens ( fussent-ils de gauche ) ne plus croire aux élections qui sont des attrape-nigauds , réévaluer toutes nos croyances .... Pas forcément besoin d'aller sur les places pour ça .


Vous participez à ce bout de chemin avec @si, avec des invités qui sortent un peu (mais pas encore assez) des sentiers battus .... il en reste encore de nombreux, Etienne Chouard ? François Asselineau ? etc.......
Depuis quelques semaines, une espèce d'impression que vous êtes en campagne ? ....dommage .
Cher Judith,

J'ai 22 ans, mais je ne suis pas indigné...je suis révolté !
En 2002...contre Le Pen (ouai jeune mais c'est là que j'ai chopé le virus je pense).
En 2003...contre les États-Unis (et le vieux système colonialiste remis au gout du jour) puis le G8 (Évian c'était pas loin et vraiment décoiffant : l'altermondialisme c'était le nouvel espoir !).
En 2004...contre la réforme du statut d'intermittent (et oui, quand on commence à aller à des concerts où les artistes tiennent le crachoir...)
En 2005...contre Fillon (ah ! bloquer son lycée, faire ses premières AG, ses premières manif', se sentir enfin citoyen...) puis contre le TCE (et l'anti-libéralisme, c'était l'espoir d'unité avec les "vieux").
En 2006...contre le CPE (LA grande vague, une génération qui se (re)politise et plein d'espérances dans la lutte...et puis pas grand chose au final...ah si, 2007, c'est-à-dire l'avènement du pire, la gérontocratie (les 75% de sarkozistes dans les + de 65 ans ne sont vraiment pas passé inaperçus).)
En 2008...contre la LRU (premier mouvement étudiant...la continuité mais encore des espoirs, des retours, l'idée que 2006 se rejoue).
En 2009...contre la "masterisation" ou réforme de la formation des enseignants ou le processus de Bologne (et pis ça s'essouffle vraiment, ça se rappelle que Sarko est un bon vieil autocrate at qu'on a déjà perdu l'année dernière mais bon on tente d'y croire !), et aussi (un peu) contre la crise, les banques, le capitalisme (et encore...).
En 2010...contre la réforme des retraites (là on sent que les gens n'y croient plus, on fait des rituels mais c'est tout).
En 2011...on s'indigne (et on croit que l'autogestion, l'absence de syndicats ou de partis est un espoir mais on tente de copier les voisins, on croit inventer la poudre, on oublie les luttes, la convergence et on regarde trop les fameux "réseaux associaux", on attend, on copie, on espère sans y croire...bref, on finit 40 dans un lieu merdique).

Au final, nous sommes une génération (et puis merde, pas qu'une génération, des générations en fait) qui n'arrêtent pas de lutter contre quelque chose...qui s’enivre d’espérances et finit immanquablement avec un goût de chiotte dans la gorge : les syndicats, les partis, le système, les médias...on n'arrive pas à comprendre ce qui empêche notre société de craquer...ou nos luttes de faire changer quoi que ce soit.
Alors on construit autre chose de moins visible, qui n'attend pas lémédias pour exister et on laisse les quelques uns qui y croient encore s'indigner pour faire une jolie revue de presse internationale...

La révolte, je ne la vis ni dans "l’insurrection qui vient", ni dans "l'indignez-vous". Je fais comme toutes celles et ceux qui, comme moi, ne crois plus à un changement du système : j'en construis un autre. Combien de résurgences autogestionnaires, d'alternatives au quotidien, de lieux du possible, de mentalités bouleversées, de dogmes renversés, d'utopies concrètes ont-elles vu le jour ces derniers temps ? Combien de "petits faits vrais chers à Stendhal" sont-ils visibles, ou pire médiatisés ?

La révolution n'est ni un dîner un gala, ni un campement médiatique d'un temple du capitalisme, ni même un feu de voiture, c'est l'utopie qu'on vit...(ou peut-être bien vivre l'utopie, ou comment faire du neuf avec du vieux).

PS : Avec des potes, on s'amuse pas mal de la suite...
En 2012...la fin [s]du[/s] de leur monde !
"Je fais comme toutes celles et ceux qui, comme moi, ne crois plus à un changement du système : j'en construis un autre." Mouthmouth.

La question qui se pose à vous lire, à voir votre projet, c'est la place des autres dedans, de tous les autres.

Votre système est-il celui que vous établissez avec quelques "potes", en marge du système majoritaire ? Si c'est le cas, il n'y a rien de bien subversif là-dedans, vous vous assurez un petit espace au sein de la cacophonie, mais laissez les autres "libres" (i.e. incapables) de vous rejoindre.

Si vous essayez de développer votre système pour qu'il convienne à la majorité, vous ne construisez plus seulement un espace de survie personnel, vous participez de fait au changement du système actuel.

On ne se bat pas ouvertement, à tous les vents, pour soi, pour s'assurer une meilleure existence, mais avant tout pour que globalement les choses changes. La politique n'est pas question de survie, d'aménagement personnel avec la collectivité, de cela, nous sommes potentiellement tous capables de petits arrangements, mais de grands bouleversements. Le modèle par accrétion, petit noyaux dur qui fédère petit à petit, n'aspire pas à changer la société, seulement à s'y faire une place qui lui convient mieux. Ce n'est pas/plus de la politique, c'est baisser les bras, les refermer sur soi. Pourquoi pas, mais ne mélangeons pas tout. Ne confondons pas être dans la lutte et se fabriquer sa hutte.

yG
Mouthmouth, je vote pour vous. J'ai assez payé (voir l'après 68 et son "goût de chiotte") pour savoir que les petites réalisations concrètes valent mieux que les grandes utopies.

Même si elles sont, entre autres par leur caractère immédiat, pas spécialement facile à exécuter.
"les petites réalisations concrètes valent mieux que les grandes utopies. ": Athalouk

Mais il s'agit-là de la débrouille, du chacun pour soi puisqu'on n'aide et n'est aidé que par ceux qui sont à porté de main. On a toujours réussi ça, c'est la survie, celle du marché noir, de l’entraide non institutionnalisée, celle qui laisse sur le carreau ceux qui sont trop loin, trop faibles ou qui s'accapare ce dont l'état devrait s'occuper prioritairement (par exemple, les restau du coeur), ce qui le ravit, mais nous met à la merci du moindre aléa.

Je n'ai besoin de personne pour réaliser des actions concrètes à ma portée, mais si je crois encore dans la politique, c'est que je ne me préoccupe pas que de ma petit personne, de mon petit îlot, de ma petite communauté, que je pense aussi à ceux qui ne peuvent faire ce que je fais et qui méritent autant que moi de recevoir ce que je peux obtenir par débrouillardise, obstination, sacrifice.

yG

ps: Cela ne vous interpelle pas qu'un jeune comme Mouthmouth manifeste déjà les signes de la "résignation collective" qui est la vôtre à votre âge, Athalouk ?
le coup du marché noir, là, c'est le top.
dans la série amalgame méprisant.
//le coup du marché noir, là, c'est le top.//

C’est vrai qu’on n’est pas loin du point Goodwin.

Mais il y a quand même une trace de vérité en cela que les lois, qui sont toujours faites par les riches, sont souvent dures aux seuls pauvres, et pousse ceux-ci à la fraude de survivre. Un exemple concret : le statut d’auto-entrepreneur. Sarko et sa bande nous l’ont vendu comme une solution au chômdu et à la paupérisation : les heureux entreprenants ne paieraient que 12% d’impôt sur leur revenu et rien de plus, alléluia, jouez hautbois résonnez musettes. Pour améliorer ma retraite, je me suis déclaré (brocanteur ambulant le dimanche). Eh bien figurez-vous que je suis tombé dans un beau piège bien caché tendu par ces escrodémagos : en fait je dois déclarer ce revenu en plus de ma retraite (double impôt)… et pour finir payer une contribution immobilière* forfaitaire de 22o Euros ! Vu que c’est une activité d’un maigre rapport (1500 euros annuels, et je ne vous parle pas de mes frais de déplacement, et je ne vous dis pas que crise oblige on a de moins en moins de clients), j’ai calculé que presque 25%, soit un quart, part en impôts : Ca ressemble à une tranche d’imposition de CSP+ ! Mamie Zinzin est proportionnellement moins imposée que moi !

Résultat : je vais peut-être rejoindre la majorité de mes collègues de vide-grenier, dont la plupart roule dans de vieilles fourgonnettes et bouffe des sandwichs... et bosser au black.

* Alors que je n’ai pas de local professionnel, que ma marchandise est stockée dans mon garage sur des simples étagères !
"le coup du marché noir, là, c'est le top.
dans la série amalgame méprisant."


Aucun mépris dans mon propos ou amalgame douteux cécile clozel. Ce n'est qu'une des innombrables pratiques permettant de sortir du système et de survivre parfois, à l'autre extrême, tout aussi non institutionnel, il y a la charité, mais je préfère de loin ne pas avoir à compter ni sur le premier, ni sur la seconde, toutes deux étant des démarches individualisés, apolitique.

yG
...résignation collective ? En fait vous pensez que réaliser des utopies concrètes, c'est uniquement une démarche individualiste, ce qui (derrière tout ça) voudrait dire que seul les actions "traditionnelles" sont marquées du valeureux tampon "lutte" ?

Ce que je tente d'expliquer, c'est tout d'abord que je ne crois plus vraiment aux raouts planplans qui font surtout plaisir à celles et ceux qui les réalisent sans faire peur au système (NB : c'est vraiment une sacrée connerie de construire en fonction d'une "majorité" que personne ne peut réellement définir). Du coup les manifestations planplan, les occupations médiatiques ou encore pire, les happenings...tout ces modes de lutte qui se définissent uniquement par leur symbolique et surtout leur attrait pour lémédias (ce qui implique que nous pouvons croire que ceux-ci sont indépendants, qu'ils vont analyser nos messages et enfin entraîner les gens à nous suivre...) : j'en ai ma claque, ça se dégonfle en moins de deux et ça ne change rien (mais bon, ça ne m'empêche ni de suivre les autres dans les manifs parce que bon ben y'a du réseau à construire dans la marche, ni d'avoir cru aux indignés).

Quand je parle d'utopies concrètes, je parle d'un squat ou d'un local associatif qui fait renaître la vie de quartier, qui décloisonne les gens et qui les questionne, je parle d'un festival gratuit ouvert à tous qui travaille avec des compagnies subversives, qui donne la voix aux classes populaires, qui pense la réappropriation de l'espace public, je parle de villages qui se reconstruisent sur des bases autogestionnaires et écologiques et dont les habitants vont battre la campagne pour créer un réseau avec le territoire...
Les exemples sont vraiment multiples : certains vous parlerons d'économie sociale et solidaire, d'autres d'autogestion, de subversion, d'autres de vivre ensemble, d'autres de simple démarche associative...

L'histoire nous a prouvé que ce sont les petits matins qui font les grands soirs (et pas l'inverse).
Si je le rapporte à mon cas, disons que je suis plus un digger qu'un yippie
Je vais être encore obligé de voter pour vous, vous m'emmerdez, à la fin !

Je viens de rejoindre deux collectifs : un qui monte un café associatif, l’autre qui anime un super petit festival de culture populaire, intergénérationnelle et créative en milieu rural :

grainesdautomne.org
Mouthmouth, merci, c'est exactement le commentaires, les commentaires que j'attendais.

Voté.
"c'est vraiment une sacrée connerie de construire en fonction d'une "majorité" que personne ne peut réellement définir)."

Et pourtant, elle se définit elle-même à chaque élection.


Quand je parle d'utopies concrètes, je parle d'un squat ou d'un local associatif qui fait renaître la vie de quartier, qui décloisonne les gens et qui les questionne, je parle d'un festival gratuit ouvert à tous qui travaille avec des compagnies subversives, qui donne la voix aux classes populaires, qui pense la réappropriation de l'espace public, je parle de villages qui se reconstruisent sur des bases autogestionnaires et écologiques et dont les habitants vont battre la campagne pour créer un réseau avec le territoire...
Les exemples sont vraiment multiples : certains vous parlerons d'économie sociale et solidaire, d'autres d'autogestion, de subversion, d'autres de vivre ensemble, d'autres de simple démarche associative...


Mais pour la vie de quartier, il y a aussi des solutions politiques, des maisons de quartier, qu'il faut financer collectivement, idem pour le spectacle vivant. Vous n'en arrivez à avoir recours à vos pratiques alternatives que et uniquement que parce que tout le reste au niveau politique est mort et qu'on laisse tomber et qu'on est bien obligé de se démerder après d'une manière ou d'une autre... Mais loin d'être un début, une reconstruction, c'est là le signe de la fin, cela ne tient que sur des bonnes volontés qui s'usent comme le reste et sur le hasard du maillage du territoire qui fait qu'ici cela prend alors qu'à côté, c'est mort.

Non merci.

Qu'on se débrouille pour combler les lacunes du système est une chose appréciable, mais certainement pas un programme à plébisciter, aucunement un horizon à soutenir, ce n'est qu'entériner le fait que le système n'est pas la bonne échelle, qu'il faut abandonner le politique et ne compter que sur soi et ses quelques potes, concitoyens.

Non merci.

yG
Mais il s'agit-là de la débrouille, du chacun pour soi puisqu'on n'aide et n'est aidé que par ceux qui sont à porté de main.

Renseignez-vous sur ce qui se passe avec le mouvement Occupy américain où les causes écologistes côtoient les militants gauchistes ou des personnalités, entre autres.
Chez moi le mouvement est tout petit mais dure depuis le mois de mai, il y a des ag deux fois par semaines qui attirent des dizaines de personnes. Ils organisent des ateliers artistiques, interviennent parfois dans des écoles.
Ils organisent des manifs pour pour protester contre l'expulsion des étrangers. S'impliquent dans divers mouvements comme celui du" 21 octobre 61" ou les" non au gaz de schiste".
Cet été la marche vers Bruxelles en provenance d'Espagne s'est arrêtée à Lézan pour intervenir dans une conférence et manifester sa solidarité avec la "convergence pour une transition énergétique" qui s'y tenait.
De nombreux groupes de plusieurs pays étaient présent pour l'anti g20 de Nice également.
Et j'en passe.
J'appelle pas ça du chacun pour soi.
http://www.youtube.com/watch?v=I4YS91fvlY4
" 21 octobre 61"
le 17, désolé...
"J'appelle pas ça du chacun pour soi.": alain b

Hors sujet, ce n'est pas à "Occupy et compagnie" que je répondais cela, mais à Mouthmouth. Les mouvements que vous citez sont encore dans le politique, dans la lutte pour le changement du système, pas en marge pour recréer des communautés isolées du tout.

yG
yG, je me suis désormais fixé une règle : ne jamais vous répondre.

Bonne journée.
"yG, je me suis désormais fixé une règle : ne jamais vous répondre. ": Athalouk

Heureusement, je n'ai pas besoin de votre accord pour répondre à vos propos.

;) yG
@ Mouthmouth :

Merci pour le lien sur Vivre l'utopie.
Et vous avez tout à fait raison, le monde, il faut le reconstruire, autrement.
Et ce n'est pas du chacun pour soi, au contraire.
En tous cas, merci d'écrire ça.
Ça redonne le goût de continuer.
c'est une erreur de croire qu'ils nous laisseront changer le monde. Les petites alternatives locales sont intéressantes, la décroissance l'autonomie énergétique et alimentaire aussi, mais si elles deviennent trop répandues elles mettront le système en danger et là, ils ne nous laisseront plus faire.
interdiction des yourtes et des habitats autonomes alternatifs
interdiction de fouiller les poubelles
interdiction du purin d'orties
Interdiction d'utiliser ses propres semences
à quand l'interdiction du potager ?

Pour moi c'est la limite de ces solutions autonomes, on ne sauvera pas la planète en étant une poignée à utiliser des toilettes sèches, un vélo , une éolienne individuelle et un potager. On ne fera pas changer l'économie, on n'abattra pas le capitalisme en étant une poignée à vouloir être autonome et réaliser des initiatives locales alternatives.
En revanche il est intéressant de commencer à développer tout ceci pour se préparer à affronter [s]le chaos qui s'annonce[/s] armageddon
Boh, tout'façon, on s'en fout, hein, tous fichés...
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2011/12/13/le-fichier-des-gens-honnetes-repasse-a-lassemblee/
@ Misanthrope

Je n'en suis pas aussi sûre que toi.

Combien de flics il faudrait pour contrôler tous les potagers ?
Pourquoi crois-tu qu'ils ont frappé aussi fort à Tarnac ?

Le véritable danger pour le système, ce n'est pas les manifs gentillettes une fois par mois contre la réforme des retraites, ni les gentils indiniais assis à la Défense...

C'est peut-être consommer différemment, et/ou ne plus consommer autant, puisque c'est le seul "pouvoir" qu'on nous a laissé ... Quelque part, ça pourrait être l'autarcie, le troc, les échanges.

Le maquis ? :-))
la guérilla : pas un front, mille fronts. dix mille "zones d'autonomie temporaire".
contre le béton systémique, les bulles.
"la guérilla : pas un front, mille fronts. dix mille "zones d'autonomie temporaire".
contre le béton systémique, les bulles."
: cécile clozel

Pas vraiment enthousiasmant de voir ressurgir le communautarisme sous une appellation new-age, surtout lorsqu'on sait que la taille limite les projets réalisables, projets dont nous bénéficions pour la plupart sans même les noter.

yG
c'est quoi "le communautarisme" pour vous ?
(je comprends pas bien non plus votre histoire de taille de projets réalisables, si vous pouvez préciser... )
"c'est quoi "le communautarisme" pour vous ?": cécile clozel.

Tout ce que je combats. Tout ce qui se définit par des limites en terme d'eux et nous, interne, externe, lorsqu'il s'agit pourtant de la même masse humaine. Constituer sa petite bulle, c'est un projet qui n'a rien de mirobolant, ni de bien difficile à réaliser, c'est à la portée de n'importe qui, jusqu'au jour où on bouffe la mauvaise plante sauvage "Into the wild" et qu'on crève, parce qu'on a pas assez de ressource dans sa petite bulle pour se soigner, etc.

La philosophie de la petite bulle, ce n'est que le revers de la sphère dorée dans laquelle les grosses fortunes s'enferment. Ce n'est que la version low-cost du retranchement et l'apologie de la démerde, de la charité en lieu et place de la solidarité étatique et la redistribution par l'impôt.

"(je comprends pas bien non plus votre histoire de taille de projets réalisables, si vous pouvez préciser... )"

Oh, c'est facile, vous avez besoin d'une route, d'un pont, d'un tunnel, d'une gare, d'une voie de chemin de fer, d'un aéroport, d'un hôpital qui soigne beaucoup plus que des fractures, d'une université, d'un accélérateur de particule, bref, tout ce qui dépasse les moyens d'une communauté réduite, il vous faut gérer et structurer les ressources humaines et financières à une échelle bien supérieure à celle d'une bulle. Je suis pour une extension de la bulle, pas pour sa réduction.

yG
bon, pour qu'il y ait extension de la bulle, faut qu'il y ait bulle...

tous les projets ne sont pas à la même échelle, donc on n'est pas obligés d'attendre d'avoir pris le pouvoir sur le système financier international pour refuser son emprise sur tel ou tel aspect de notre quotidien.

"la solidarité étatique, après tout, c'est "communautariste" aussi, si votre mot d'ordre c'est "aucun pouvoir ne mérite qu'on se batte pour lui s'il n'est pas universel", ben, on n'est pas près de se sortir le cul des orties.
"bon, pour qu'il y ait extension de la bulle, faut qu'il y ait bulle...": cécile clozel.

Tout est dans le sens de son évolution envisagée, expansion ou réduction, ouverture ou enfermement et donc dans la finalité recherchée, l'existence de bulles ou son éclatement.


"tous les projets ne sont pas à la même échelle, donc on n'est pas obligés d'attendre d'avoir pris le pouvoir sur le système financier international pour refuser son emprise sur tel ou tel aspect de notre quotidien."


Lorsque vous avez besoin d'une transplantation d'organe, la logistique qu'il faut en amont est telle que peu de pays en sont encore capables et que beaucoup de patients sont obligés de migrer pour se faire opérer. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres qui démontrent que même pour répondre à des besoins au niveau local des ressources globales sont souvent nécessaires.

Dernièrement un reportage télévisé montrait dans le XVIII un local associatif mettant en partage des compétences. Au final, une femme, qui ne peut se payer un ouvrier pour installer une étagère chez elle, donne des cours de raccommodage à un autre. On s'en sort en s'entraidant, telle est la philosophie derrière tout cela. Très bien, super, sympa... si ce n'est que cette femme reste au chômage malgré ses compétences, qu'un ouvrier qui ne trouve pas de travail rémunéré n'en donne pas autre non plus... On colmate les brèches en y mettant nos petits doigts, et pendant ce temps d'échange non marchand, le capitalisme perdure et s'en contrefiche. Débrouillez-vous comme bon vous semble, dit-il, du moment que vous ne réclamez pas davantage d'aide étatique sous une forme ou une autre, puisque vous ne pouvez pas payer, ne réclamez pas.

Plus vous serez autonome, débrouillard, moins la redistribution aux plus nécessiteux, ce frein, cet ennemi de tout libéral, le partage obligatoire, imposable, sera nécessaire. C'est le revers de la médaille, non pas une alternative, juste le complément.


"la solidarité étatique, après tout, c'est "communautariste" aussi"


C'est pourquoi je vise l'échelon supérieur, d'abord l'Europe et au-delà... Jamais le retour à la terre, à mon petit quartier.

"si votre mot d'ordre c'est "aucun pouvoir ne mérite qu'on se batte pour lui s'il n'est pas universel", ben, on n'est pas près de se sortir le cul des orties."

On peut toujours se démerder, à titre privé, j'en sais d'ailleurs quelque chose, le tout, c'est de ne pas prendre cela comme horizon politique, comme but collectif, ce n'est jamais qu'un pis-aller. Il faut viser à l'opposer de cette débrouille si on veut échapper à la simple survie et véritablement établir des conditions de vie qui en vaillent la peine pour tous.

yG
Gavroche le danger pour le système ne se trouve pas dans la méthode, dans la forme de résistance mais dans l'effectif de la résistance. They got the guns we got the number.....mais le problème c'est qu'on gote pas du tout le number alors que eux ils gottent quand même les guns.
Mais cher Misanthrope, tu ne crois pas que tu réponds à un vœu pieu par un autre vœu pieu?
Pourquoi toujours réduire la pensée des autres?
Lorsque je proclame: grève générale avec appropriation des moyens de production et de distribution, crois-tu que je pense que ça va se réaliser d'un coup de baguette magique? C'est un discours performatif qui ne se fait pas d'illusion sur lui-même (même si argumenté) et qui n'exclue pas d'autres démarches qui conviennent mieux à d'autres. L'important c'est que le jour où "quelque chose" se déclenchera (personne n'en peut prédire le moment et la forme), tous cela fasse convergence pour sortir de cette merde. Qui sait qu'elle est la bonne méthode? Y en a t-il une seule? Comment enclencher la dynamique du nombre?
Le problème, c'est de prendre l'aspect médiatique et le spectacle des leaders pour ce que veulent les gens "ordinaires" qui cherchent en fonction de ce qu'ils se sentent de faire, s'accrochant à une bouée ou à une autre selon ce qui passe à sa portée. Même s'il y avait une révolte du nombre, qu'est-ce qui nous permet de penser qu'elle déboucherait, si les personnes qui la composent n'ont pas engagé d'expérience personnelle? Qu'elle soit syndicale, communautaire, révolutionnaire (la guérilla partout) ou indignée. L'important c'est d'évaluer les discours qui en font soit un repli sectaire, soit une démarche ouverte aux expérience des autres. Je n'entends rien (fondamentalement) dans ce que je sais de Gavroche dans ses prises de positions dans le forum qui me laisse penser qu'elle est dans une démarche sectaire. Alors pourquoi veux-tu l'y pousser par des dénonciations péremptoires (même argumentées)? C'est ça qui nous tue pour aller vers le nombre que tu souhaites, et que nous souhaitons tous (tous ceux qui veulent un changement radical, à la racine). Pourquoi ne pas, au contraire, s'enrichir les uns les autres de nos expériences et s'aider à éviter les pièges des idéologies enfermantes et clivantes?
Des potagers il en faudra quand la révolution viendra et des gens qui savent comment on fait pousser des salades (et ce ne sont pas les esclaves agricoles des latifundias "hors sol" gavées de produits chimiques qui nous y aiderons).

Hasta la révolution sempre!
El Pueblo Unido Jamas Sera Vencido
d'abord je te cause pas à toi je cause à Gavroche !!
Ce que tu oublies c'est que moi je suis misanthrope c'est pour ça que je crois qu'on gotera jamais ze numbeure (ou alors c'est l'inverse je crois qu'on gotera jamais ze numbeure et c'est pour ça que je suis misanthrope )

Une chose est certaine si on devient assez nombreux ils se sentiront en danger et ils hésiteront pas à sortir les guns. t'es pas d'accord avec cette phrase?
Les guns, ils les sortent déjà. Il ne faudrait pas que ta misanthropie (que je respecte, tu le sais) t'aveugle.

[quote=d'abord je te cause pas à toi je cause à Gavroche !!]

Je ne m'attendais pas à ça de ta part.
c'était pas méchant, mais ton message donnait l'impression que tu pensais que c'était à toi que je répondais
http://www.wat.tv/video/defense-occupee-4ffc1_2exyh_.html
Rendez-vous vendredi sous la grande Arche, 14h.
Les plus sportifs pourront se joindre à La Marche des 99% qui partira du Mur pour la Paix (Champ de Mars) à 11h11 et qui se dirigera vers la Défense.

occupons La Defense

Un afflux massif d'Asinautes pour effacer la honte de Judith :-)
Je n'ai encore lu aucun message du forum quand j'écris, mais là Judith, je suis très en colère : il y a un an, pas plus, on ne les a pas remplies les rues, on ne s'est pas indigné ? ON n'a pas fait des grèves, des manifs, des occupations ?

ça donne une impression de leçon de morale très désagréable cet article.

Déjà qu'on s'est fait écraser la gueule comme si on était des vieilles merdes,s'entendre dire qu'en plus c'est parce qu'on sait même pas correctement se mobiliser, et que du coup faut pas se plaindre de ce qui se prépare ...ça fait un peu gros !
J'y serai dimanche. De passage à Paris, j'avais prévu d'y montrer le bout de mon nez. On s'y verra peut-être là-bas.

Lordon s'y est déjà associé, mais ça vous devez déjà le savoir, Judith (ça avance comme vous voulez la mise en scène de sa pièce ?).
Bienvenue dans le militantisme, Julie.

C'est en agissant qu'on apprend à agir, pas en se répandant sur les sites en accusant les autres de ne pas bouger.
Autant Theoven est dur avec vous, et à mon avis inutilement, autant je comprends votre amertume.

Et il n'y a pas que la solitude du combat. Dans les mouvements qui bougent, vous vous retrouvez à dépendre des anars et des trotskystes, qui ont les réseaux et les connaissances de gens qu'ils peuvent "enrôler" dans le combat. Et donc vous devrez vous battre contre eux si vous ne partagez pas leurs idées.
Ou de marxistes purs et durs, qui à mon avis sont les pires.

Mais toutes ces luttes vous fortifieront, vous feront comprendre des choses que vous jugerez bientôt élémentaires et surtout évidentes. Vous rencontrerez des anonymes, mais ces gens sont exceptionnels. Ils se battent depuis toujours, ils y croient, même si comme nous, ils ne savent pas quoi faire. Et avec un peu de chance, vous comprendrez comment fonctionne le pouvoir. Même si ça ne sera jamais dit.
Hors des cadres institutionnels, les rapports politiques deviennent plus évidents, totalement transparents.
Et si on vous dit qu'il n'y a pas de rapports de pouvoir entre eux, cherchez-les, et ils vont deviendront évidents.

Et surtout posez-vous la question de savoir pourquoi c'est vous qui distribuez les boissons chaudes, pourquoi c'est vous, femme, qui vous sentez obligée de le faire.... Je ne prétends pas qu'on vous y oblige, je dis qu'au bout du compte, c'est vous, la femme, qui le faites.
Et il y a forcément une raison... Comment vous, éprise de liberté, vous reproduisez des vieux schémas traditionnels.

Exploitez votre chance, elle ne se reproduira peut-être pas.... La chance de votre moi politique et politisable. La chance de vous construire politiquement, de n'être pas seulement celle qui analyse et s'indigne, mais celle qui va changer le monde....

Celle qui sera encore capable de bâtir quand tout se sera écroulé.
"la honte d'être de France".
Je n'arrive tout simplement pas à comprendre qu'on puisse énoncer ça.
D'abord parce que je n'ai jamais saisi comment on peut ressentir de la honte autre que pour soi-même. Sauf à s'approprier l'autre. Être fier de quelqu'un d'autre, avoir honte de quelqu'un d'autre... comme s'il était une part de vous-même, je trouve ça étrange. Choquant, même.
On peut se sentir humilié de sa propre "indignité", mais si les autres sont "indignes" et pas vous, comment pourriez-vous en "avoir honte" ?
On peut avoir honte de ne pas être sur le parvis de la défense. Ou de se contenter d'apporter du thé. Mais pour ce qui est des autres... Admirer (ça se discute) ceux qui y sont, mais pas en "être fier". Mépriser ceux qui n'y sont pas (ça se discute aussi), mais "en avoir honte" ???

En vérité ce que j'entends c'est "je méprise ceux qui n'y sont pas", "je suis en colère contre eux". Je trouve que ça serait plus juste, et peut-être plus éclairant, de le dire ainsi.

... le "de France" me laisse aussi un peu perplexe.
Mais j'avoue que j'ai un sentiment très vague de l'identité nationale. Surtout quand elle tire derrière elle un "nous qui n'avons pas encore assez mal", un amalgame si facile... c'est qui, ce "nous" ?
Il y a en France des gens qui crèvent de misère. Ils n'y sont pas, à la défense. Avez-vous "honte" d'eux aussi ? Les méprisez-vous, êtes-vous en colère contre eux, pensez-vous qu'ils ne sont pas encore assez dans la merde ? Ou bien vous reste-il un brin d'interrogation, une légère suspension du jugement, l'idée que peut-être, s'ils n'y sont pas, c'est qu'ils se battent, se débattent ailleurs ? Si ce mouvement ne les mobilise pas, est-ce à eux, qu'il faut l'imputer ?

Bon, après on pourrait aussi discuter sur le fond, hein. Qu'est pas si éloigné, d'ailleurs. L'indignation promu au rang de valeur suprême, et de principe premier, c'est tout ce paradigme du digne et de l'indigne, de la honte... où grouillent tout un tas de trucs assez déplaisants, les mères indignes, la dignité par le travail (et l'indignité du chômage ?), et puis l'indignité nationale et la fierté d'être français, enfin, je ne suis pas sûre que ça vaille la solidarité, la révolte, ou le retroussage de manches au quotidien — moins spectaculaire, il est vrai, que les rassemblements ou les succès de librairie, moins centré sur l'image, le jugement des autres (le "des" est à prendre dans les deux sens), la bonne ou mauvaise conscience... Mais v'là que je vais m'énerver. J'ai pas envie de m'énerver contre vous, Judith, j'ai de la sympathie pour votre capacité de vous émouvoir, et de le dire. Nonobstant mon désaccord sur ce que vous dites, là. :)
Vous vous trompez Judith : ce n'est pas encore le moment.
D'abord parce qu'il y a bientôt des élections et ensuite parce qu'on a déjà manifesté par millions il n'y a pas si longtemps pour le résultat qu'on connait.
De toute façon, ce n'est pas avec des manifestations pacifiques qu'on arrivera à quoi que ce soit. Si on installe pas un rapport de force, que ce soit avec une grève générale ou des manifs de plus en plus violentes, on arrivera à rien sinon à paraître toujours plus ridicule et pitoyable aux yeux de l'oligarchie.

A l'avenir, les cures d'austérité ne vont pas manquer de se multiplier, alors ne gâchons pas notre énergie inutilement juste pour faire comme les autres. Je le répète : ce n'est pas le moment.

On ne peut pas avoir honte des français qui se sont autant mobilisés dans toute la France contre l'injuste réforme des retraites.
Ceux-ci ne sont pas si bêtes ni aussi résignés que vous le pensez.

A quoi bon manifester contre un gouvernement que l'on ne va pas tarder à éjecter avec un grand coup de pied au cul ?

Les vraies mesures de rigueur, elle seront pour le prochain quinquennat. C'est à ce moment là que les français devront montrer ou non de quelles violences ils sont capables.
Patience, moi je suis persuadé que la prochaine fois qu'ils se manifesteront, cette fois ils ne le feront pas pour rien.
Allez, juste pour le plaisir ... (coupable ?)

Puisqu'ici, il n'y a qu'au combat qu'on est libre
De ton triste sommeil, je t'en prie, libère-toi
Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre
Sont nos amours toujours au bord du précipice
N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts ?
Ne vois-tu pas le ciel à portée des doigts ?
Jeunesse lève-toi

Saez
Je ne suis pas toujours d'accord avec le contenu des chroniques publiées sur le site. Mais j'ai rarement été aussi heurté par un texte qui n'est pour moi, pardon de vous le dire Judith, qu'un tissu d'âneries.

Vous avez honte de la France ? La porte est ouverte. Allez prendre l'air. Je trouve détestable de faire la morale aux Français dans leur ensemble sous prétexte de masquer ce qui n'est au fond que l'expression de vos carences personnelles en matière de mobilisation et d'action.

Je ne me souviens pas de vous avoir vue au premier rang des cortèges qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes, semaines après semaines, tout au long de l'année 2010. Pas plus que vous n'avez (du moins je le crois), participé ces dernières années aux actions contre les différents G20, les régressions sociales imposées de force par des gouvernements anti-démocratiques, les actions contre le TCE, etc. Je pourrais compléter la liste à l'infini...

Je ne sais rien de votre engagement "citoyen" Judith, mais je me permets de vous faire remarquer que si vous voulez rencontrer des indignés en France, venez voir les bénévoles du secours populaire et du secours catholique, des restos du coeur, ou encore des multiples assoications de quartier qui font ce qu'elles peuvent avec trois bouts de ficelle. Oh bien sûr ceux là n'ont pas toujours la chance d'habiter à Paris, d'être les vedettes de reportages au 20 heure de Bidibule (pardon, de Pujadas). Ce ne sont que des petites mains qui agissent localement. Ce qui ne les empêche pas, croyez moi, de penser globalement. Pour moi, votre chronique s'apparente à une gifle infligée à tous ceux là.

Et vous nous parlez avec des trémolos des indignés espagnols et américains ? Ils étaient où ces 20 dernières années ? Où sont les indignés allemands et britanniques (dans un pays où plus d'un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté) ? Les Islandais et les Irlandais sont indignés maintenant ? La belle affaire, ils ont bradé leur fierté pour un plat de lentilles tendu par IBM et autres multinationales qui leur font un bras d'honneur aujourd'hui. Qu'ils ne se fassent pas passer maintenant pour des résistants, c'est trop tard. Quant aux indignés de Wall Street, permettez moi d'en rire. L'opinion américaine se contrefout de ces gens, qui représentent une part infinitésimale d'une société entièrement dévouée à la cause libérale, qui pense que la pauvreté est la contrepartie de la fainéantise et qui ne remettra jamais en cause ses idoles.

Depuis des années que je rencontre des militants européens, je peux vous dire qu'ils sont tous envieux des capacités de mobilisation des Français. Qu'ils soient Italiens, Espagnols, Allemands ou encore Polonais et Tchèques, ils sont tous découragés par la vraie inertie qu'ils constatent dans leur pays respectif. Vous réduisez ça à la caricature du "râleur professionnel", c'est pitoyable.

De là où vous êtes, je vous suggère de faire preuve de radicalisme en démontant les discours de collaborateurs de toute la classe médiatique, des éditorialistes et journalistes qui participent à la propagande libérale entre un dîner du Siècle et un ménage pour le Medef. Vous avez le verbe, c'est plus que suffisant pour faire oeuvre utile et dénoncer nommément les Tartuffe à chacune de leur tirade. Pour le thermos à la Défense, ça attendra un peu. J'habite à 500 kilomètres de Paris, et j'ai une multitude d'occasions d'oeuvrer dans ma pauvre province que vous qualifieriez sans doute de résignée.

En attendant, merci de ne pas livrer des arguments à tous ces commentateurs qui ricanent cyniquement à chaque rassemblement citoyen. Vous venez juste de les conforter dans leur attitude méprisante.
Il faudrait fouiller le symbole, parce qu'au delà des intentions, le symbole fait sens.

Or que signifie cette occupation, actuellement ?
Je vous livre une lecture (caricaturale, mais qui pourrait peut-être donner un début d'explication symbolique) :

S'installer parterre, dans le froid, la pluie et le vent, être immobile, réclamer des « bisous » au CRS, s'exposer aux matraques,
réclamer à manger (aumône), prendre le RER A… :) toutes ses souffrances m'évoquent plutôt une attitude quasi expiatoire.
Qu'aurait-on commis de si mauvais pour aller s'infliger ces châtiments ?
« A la moindre faute, c'étaient de longues stations à genoux sur les dalles d'une chapelle glaciale. » Pierre Gamarra
Ils souhaiteraient montrer leur fragilité et leur soumission qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.

Je vous le dis, je n'irai pas me choper une bronchite et une lombalgie pour suivre des non-revendications.
Je considère que c'est se fragiliser inutilement.
(Vous même vous n'allez pas dormir là-bas, ça sert à quoi de dormir là-bas ? à part s'affaiblir ?)

Comme le dit Gilles Delouse, nous nous sommes levés en 2010.
Debouts, en marche, avec une ceinture de protection (les services d'ordre des syndicats), une ou des revendications claires
(qui ne demandaient qu'à s'étendre).
Oui, mon portrait parait idyllique :) mais reconnaissez qu'une manifestation telles que celles de 2010 envoie plus un message
de force et de cohésion qu'un regroupement sans revendications dans un désert de murs.
//la jeunesse française, comparée à l'espagnole par exemple (et apparemment à l'américaine et à l'anglaise, aussi), ne souffre pas encore assez.//

Mais si elle souffre ! Et elle est capable de s’indigner, et de le manifester concrètement !

Se souvenir des manifs pour défendre la liberté d’NRJ d’écraser ses concurrentes. Ou pour sauver la peau du bon Bellanger de cette merde opportuniste de Skyrock, qui aime tellement les jeunes qu’il fricote avec des mineures.

Et, plus récemment, des manifs et des blocages d’établissements parce que Nicolas Sarkosy allait supprimer non des postes d’adultes, ça c’est rien, osef (moi aussi je parle le djeun), mais un mois de vacances. Juré promis : c’est Saint Fessebouc qui l’avait dit

« Quand la jeunesse se refroidit le reste du monde claque des dents » (Bernanos). Le monde, peut-être pas, la France, sûrement.

Ajouterai-je auquel même que cette jeunesse, ce sont des adultes qui l’ont fabriquée à coup de, précisément, trucs genre NRJ ? Des adultes qui, autant pour pressurer son larfeuille que pour se protéger d’elle, l’ont poussée à l’égocentrisme : un djeun qui ne pense qu’à lui, qui se croit le centre du motif, c’est parfaitement inoffensif ?
Chère Judith, votre analyse est faite avec les sentiments de déception du moment qui sont les vôtres, mais je pense que vous avez tort quand vous dites :
"la jeunesse française [...] ne souffre pas encore assez. [...] les Français ne sont pas encore assez dans la merde pour en avoir plein le cul au point d'aller se les geler sur le parvis de La Défense."

Elle souffre largement assez pour s'indigner. Et pas que la jeunesse. Mais dans votre analyse viscérale plus que mentale, vous ignorez l'autre élément primordial qui a mené aux mouvements des Indignés espagnols, américains, anglais.

Cet autre élément est le sentiment qu'ils ont, avec raison, que leur système politique (au sens noble, comme vous dites), avec les partis et les syndicats (encore plus...) ne les représentent plus, et ne permet plus de faire que le peuple puisse de nouveau être souverain.

Ces Espagnols, ces Américains, ces Anglais se sentent dépossédés de leur possibilité d'être entendu, et d'être représenté efficacement et fidèlement. S'ils sont engagés dans ces mouvements d'espoir des " Indignés ", mouvements apolitiques et conçus hors de toute organisation politique, c'est en raison de leur désespoir envers leur système politique et syndical.

Mais pour la France, j'ai confiance en Jean-Luc Mélenchon (malgré qu'il viennent du PS), j'ai confiance dans le NPA (malgré la nullité de leur candidat), j'ai confiance en Eva Joly (surtout pour sa sincérité contre la corruption, et malgré son manque d'aisance médiatique), j'ai confiance dans les syndicalistes de la base (comme les deux magnifiques représentants qui défendent L'Eléphant), etc.

Et ce n'est pas en allant me geler le cul sur la dalle de la Défense que les débats pourront avoir lieu dans ces structures politiques, elles encore vivantes et "espérantes", et être retransmises dans lémédias et dans la rue, et enfin, aboutir dans le moyen normal en République de décider le bien commun : par les élections au suffrage universel.

Bref, en France, malgré la gabegie médiatique, il n'y a pour moi pas de quoi avoir perdu totalement espoir dans les moyens normaux d'expression politique et d'engagement du peuple pour le peuple. Et je pense que beaucoup des "indignés français" partage ce sentiment, à savoir qu'on peut encore utiliser les moyens politiques "classiques" en France, ils ne sont pas encore morts comme en Espagne, où même les syndicats, y compris à la base, sont en majorité des vendus, des traitres.

Et ça, c'est clairement tout à l'honneur de la France, d'avoir pu résister à cette "dépossession politique" de fait ; nous, notre République n'a pas encore totalement abdiqué, malgré la puissance terrible des coups qui lui ont été portée et qui lui sont portés chaque jour.

Et donc je n'ai aucune raison d'avoir honte d'être Français. Bien au contraire. La civilisation n'est pas (encore) morte chez nous.
Je comprends mal la pertinence du choix d'ASI pour publier cette tribune qui à mes yeux n'a guère de rapport avec sa ligne éditoriale.
Naomie Klein, Noam Chomsky, Michael Moore, Josh Fox, Rufus Wainwright, Sean Lennon et maintenant les papy Graham Nash et David Crosby qui composent une chanson spéciale (fin d'interview) pour soutenir Occupy Wall Street, voilà sans doute ce qui manque au mouvement français, de vraies stars et intellectuels qui s'impliquent.
Bonjour madame,
Je viens de lire ce texte avec émotion, tant il est proche de ce que je ressens face à l'apathie de mes compatriotes. J'ai passé ma télé par la fenêtre il y a bien des années déjà, sans qu'elle m'ait jamais manqué depuis. La qualité des émissions d'Arrêt Sur Image suffit largement à mon bonheur télévisuel, et particulièrement celles que vous animez. Et c'est à ce sujet que je viens aujourd'hui vous dire toute mon admiration, tant je suis à chaque fois bluffé par la pertinence de vos questions, votre capacité d'analyse et à traduire en mots compréhensibles les concepts pas toujours facilement accessibles de vos invités ( je pense par exemple au formidable Frédéric Lordon ). Merci, Mme Bernard, de redonner quelque noblesse au métier de journaliste.
Je retourne dans la rue : des tracts à distribuer, "L'humain d'abord" à vendre pour deux euros !
Il serait bon que votre article soit en accès libre, désigné d'utilité publique.
Pour ma part je vous propose une petite réponse ici.
http://www.telerama.fr/idees/la-guerre-des-gauches,74664.php


Et vous trouvez que la gauche manque de casseroles ?

Hi hi hi !


Moi, le colibri, je le préfère à l'Armagnac, comme l'ortolan...

Hi hi hi !
Alain,
Faut pas l'dire qu'y sont qu'deux...pour faire viendre les autres...C'est comme la pub, faut "un peu" exagérer...Pis à 5, ils peuvent faire un tarot...

Trèfle de plaisanterie : c'est super courageux à eux et je les félicite. Fais-leur de gros bisous de ma part et tiens-nous informés...
Quelques nouvelles des "indignés" de Montpellier, ils occupent le kiosque Bosc, ils sont trois (avec la peluche), mais ils sont là.
Histoire de chauffer la place pour le 11.11.11.
Les français attendent 2012.
Vous risquez de ne pas être déçu, mais dans le mauvais sens...
De la part des amis du journal Fakir, et pour les parigots, bande de veinards :

Au cas où vous auriez oublié, demain c’est LA NUIT DES RAPACES :

Les financiers nous ont mis dans la mouise, mais qui va payer ? Tout le monde sauf eux. En France, François Fillon est très fier d’annoncer le budget le plus rigoureux depuis l'Occupation. En Allemagne, Angela Merkel promet dix ans de crise à l'Europe toute entière. En Grèce, l'Union européenne et le FMI interdisent tout référendum.

Et partout ils s’arrangent pour ne pas toucher aux banques, pour ne pas fâcher "les marchés". Alors, est-ce qu’on va se laisser faire ? Ou bien, est-ce qu’on se donne rendez-vous :

mercredi 9 novembre
à partir de 19h
salle Olympe de Gouges
15, rue Merlin, Paris XI, M Père Lachaise
pour les nommer, pour les huer, pour se sentir forts ensemble contre cette poignée maîtres de l’argent ? Ça se passe salle Olympe de Gouges, sur l’ancien site du Couvent des hospitalières de la Roquette - d’où, un certain 14 juillet 1789, une émeute était partie avant de rejoindre la Bastille...

La liste complète de nos intervenants :

Gérard Filoche : inspecteur du travail, Xavier Mathieu : comédien et syndicaliste CGT, Patrick Le Hyaric : directeur de L’Humanité, Leïla Chaibi du Parti de Gauche, Gérard Mordillat : écrivain et cinéaste, Julien Saligue d’ACRIMED, Véronique Brocard et Catherine Siné de Siné-Mensuel, Pierre Baton du NPA, Jean-Pierre Garnier : sociologue, Marie-Hélène Bourlard : syndicaliste CGT chez ECCE et les anciens de Moulinex.

Et aussi :

La Compagnie Jolie Môme, la Fanfare Marabout, Raphaele Arditti, Sylvie Gravagne, Ava Carrere, Ruben...

Entrée libre et gratuite. Venez nombreux !
Je pense paradoxalement c'est notre modèle social trop protecteur en somme qui nous empêche de nous bouger le cul. Pas plus tard que ce matin une dame me racontait le fait suivant, ses petits enfants reprochent à leurs parents de les avoir tenus éloignés des tracas quotidiens ( loyers, coûts de la nourriture, charges diverses etc ... )

D'ailleurs comment voulez vous vous bouger le cul, il faut déjà se le bouger chaque jour ... Puis les vacances scolaires arrivent, la location qu' il est impossible d ' annuler sous peine de perdre la caution versée, sans compter votre contrat précaire sur lequel est marqué en langage codé " interdiction de participer à une quelconque manifestation "

Et puis la lumière s'est éteinte en France un certain jour de mois de mai 2007 dont j'ai peine à garder en mémoire la date. Ce jour là en France quelque chose s'est définitivement brisé, cela restera pour moi un jour de honte, une erreur historique, de casting, une marque honteuse de plus dans nos livres d'histoire.
Judith, vous vous trompez, les indignés français ont devancé tout le monde, mais ils ont perdu et ne se remettent pas de la défaite.

Souvenez-vous, ce n'est pas si loin : entre septembre et novembre 2011, c'étaient par millions qu'ils défilaient chaque semaine. C'est nettement mieux que les quelques milliers d'indignés américains, et le mouvement était beaucoup plus fédérateur qu'Occupy Wall Street ne le sera jamais.
Mais la lutte a échoué. Par trahison des syndicats ? Par coup de force du gouvernement (n'oublions surtout pas l'inique répression policière de la place Bellecour à Lyon, ou le déblocage des raffineries par les forces de l'ordre, qui ont signé l'arrêt de mort du mouvement) ? C'est l'histoire qui le dira, sans doute, mais le résultat est là.

"A quoi bon s'indigner par milliers si s'indigner par millions ne suffit plus ?", c'est ce que je me dis, et je ne pense pas être le seul dans ce cas. L'indignation, nous l'avons dépassée depuis longtemps, ce qu'il nous faut aujourd'hui c'est la révolte, l'insurrection (qui vient ?).
Or ces indignés de La Défense (auparavant les indignés de la Bastille) sont très loin de la révolte et de l'insurrection. A quoi bon, donc, se joindre à eux ? Laissons-les faire l'amère expérience de l'échec (inéluctable) de l'indignation, et ce sont eux qui se joindront à nous...
Attendez Judith ! Quand le nouvel iPhone va sortir il y aura plein de monde a la défense...... Vous vous êtes trompé de jour.....

http://www.youtube.com/watch?v=V5YvRlQBPSc

"Si le feu doit bruler qu'il brule, si le sang doit couler qu'il coule " et c'est pas du Karl Marx

merci de votre sincérité , je partage votre consternation.
J'habite dans un immeuble, en province, et sur la quinzaine d'appartements, je ne vois personne qui se permette même de râler,les gens tâchent de protéger le mieux possible leurs "biens" je suppose. Il y a pourtant tous les âges mais je me demande si les gens font bien le lien entre ces indignés et leur vie, peut-être sont-ils anesthésiés, craintifs? tout est fait pour ça dans l'information .... de Sarkosie
Lundi sur itélé vers 19h15

Question de la journaliste

Les indignés squattent la défense est-ce qu'il faut les déloger ?

Réponse de Jérôme Cahuzac (conseiller spécial de Francois Hollande)

« Je ne crois pas que des désordres sur la voie publique fassent bénéficier en quoi que ce soit ceux qui aujourd'hui ont besoin plus que de compassion, mais d'une politique économique, et en même temps je ne vois pas bien en quoi cette manifestation pourrait permettre de changer de politique. Ce n'est pas en manifestant qu'on change de politique c'est en votant. Et j 'engage toutes celles et ceux qui seraient tentés de manifester à réserver leur énergie pour voter, faire voter, et bien voter au printemps prochain. »

Allons Judith, une autre rigueur est possible, c'est ça qui est enthousiasmant....
J'avoue avoir quelles difficultés a saisir votre incompréhension, si les "1%" sont là ou ils sont c'est qu'il y a bien une raison. Aujourd'hui on peut dire ce que l'on veut mais avec une certaine intelligence et un minimum de chance on peut faire partie des 1% un peu de temps.
Les "99%" méritent se qu'ils leurs arrivent, que je sache beaucoup ont votés Sarkozy ou Royal en 2007, et voteront Hollande et Sarkozy en 2012...
La magie d'une société libérale c'est une certaine liberté, liberté qui responsabilise l'individu.
Et ils veulent quoi au juste ? Quelle est leur ideologie ,les reponses a l'ordre liberale?.Tout cela est bien sympathique ,mais cela frise le pathetique,tout comme la lecture du livre du meme nom de S.Hessel.
L'indignation ,beau sentiment,mais helas inadapter pour faire chuter le capitalisme.
On peut esperer que c'est le debut d'un grand mouvement populaire,mais le changement n'interviendra pas sans radicalisation .
je reste persuader que "la violence materielle ne pourra se combattre sans violence" (K.Marx ).
Roland
"On me dit, par écran interposé, que la Défense n'est pas le bon endroit, que c'est trop dur, que ça ne prendra pas, qu'il faut changer de stratégie ; fort bien. Allez leur dire : ils y sont, eux, ouverts à l'action, au dialogue, aux idées"

C'est tout à fait ce que je pense, que l'endroit, pour symbolique qu'il soit, n'est pas le bon. Ils seraient deux milles qu'on croirait encore à la préparation d'un concours administratif comme il s'en déroule bien souvent sous la Défense et puis, cela n'emmerderait personne, surtout pas ceux qui sont ainsi visés. Trop isolé, pas assez visible dans ce désert de béton, de surcroît, un endroit excessivement favorable aux forces de l'ordre, un boulevard pour les canons à eau, si la météo ne s'en chargeait déjà pas.

Non, il faut un endroit vivant, près de la vie, de ceux qui souffrent, se lèvent tôt le matin et pas si loin que ça de ceux qui font souffrir. La Capitale est grande, il doit bien y avoir un autre endroit qui fasse l'affaire, un parc qui ne se ferme pas. L'important, c'est de se faire voir, de se faire entendre, pas de faire château fort assiégé. A ce petit jeu, on perd toujours. N'oublions pas qu'ils ont mis bas tantôt à des abris de SDF, ils ne reculeront pas contre d'autres tissus (sociaux), mais s'il n'y a rien à foutre en l'air, si nous sommes mouvant, circulant, insaisissable, comment pourront-ils avoir prise sur nous ?

yG

ps: La déveine pour nous, pour eux, ce sont les élections qui viennent et pour lesquelles certains pensent encore que tout est déjà joué, qu'on va le foutre à terre, qu'il n'est pas nécessaire de s'investir davantage, qu'il sera bien assez pour en finir d'aller voter...
Est-ce si sûr ?
Juste pour précision, les Indignés de Wall Street, sont sur un lieu privé, sinon ils auraient été dégagé depuis longtemps par Bloomberg.
Mais des lieux privés à Paris....???
Judith,

Depuis quelques mois (quelques années !?) le poeme de Nazim hikmet me trotte dans la tete quand j'assiste, impuissant, à la derive du Titanic.
Je profite de votre indignation, pour le rappeler à ceux que votre coup de gueule interessera.



Comme le scorpion, mon frère,
Tu es comme le scorpion
Dans une nuit d’épouvante.
Comme le moineau, mon frère,
Tu es comme le moineau,
Dans ses menues inquiétudes.
Comme la moule, mon frère,
Tu es comme la moule
Enfermées et tranquille.
Tu es terrifiant, mon frère,
Comme la bouche d’un volcan éteint.
Et tu n’es pas, hélas,
Tu n’es pas cinq,
Tu es des millions.
Tu es comme le mouton, mon frère,
Quand le bourreau habillé de ta peau
Quand l’équarisseur lève son bâton
Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
Et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier.
Tu es la plus étrange des créatures, en somme,
Plus drôle que le poisson
Qui vit dans la mer sans savoir la mer.
Et s’il y a tant de misère sur terre
C’est grâce à toi, mon frère,
Si nous sommes affamés, épuisés,
Si nous sommes écorchés jusqu’au sang,
Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non,
Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.
(1947)

Jean-Louis (Drôme)
Un article du Monde raconte la guerre d'usure avec la police (et la météo).
Sale temps pour les "indignés" de la Défense:
http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2011/11/07/sale-temps-pour-les-indignes-de-la-defense_1599896_3224.html

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