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Commentaires

Ils sont autour de nous, les voilà : les casseurs

Drôle d’ambiance, hein? On le sent bien que ça monte en puissance, que ça se tend que ça se gonfle, et qu’on arrive juste au bord – et sans savoir au juste au bord de quoi.

Derniers commentaires

Moi, je déteste les casseurs et pourtant j'ai envie de tout voir péter, si possible dans la gueule des casseurs en premier.
Les casseurs, je leur ressemble beaucoup, et c'est pourquoi je n'ai guère de raison de les admirer. Ils me font penser à de vieux ados qui cassent des verres et jettent des assiettes par ennui et par colère, et laissent ensuite leur mère ramasser.
Les casseurs, ce sont des ratés : des gens qui mettent toute leur énergie à tout rater (facile de mettre beaucoup d'énergie dans un projet qui sert tant la pente naturelle). Quant aux bourges qui admirent les casseurs sans oser casser, je ne sais pas si je les déteste, mais ils me les cassent.
Rien d'autre à rajouter, tu (on est entre collègues) viens d'écrire ce que je pense à 200% depuis 2 ans déjà, alors que je n'ai que 6 ans de métier! Je pense aussi sérieusement à une reconversion qui me fasse me sentir plus en accord avec ce que je pense, dis et fais, même si ce jour-là sera pour moi une véritable déception et un échec, car ce travail était (est?) une véritable vocation auquel je croyais vraiment. Tant pis.
Bravo pour cette sincérité où, d'un côté, vous avouez briser le piquet de grève pour aller faire cours à vos élèves de BTS (vous pensez vraiment que chaque heure où vous auriez fait grève compte dans la balance sur 2 années de travail? Et si vous tombez malade 15 jours? Vous savez très bien que vous ne serez pas remplacée! Vous pensez réellement que ces étudiants vont louper leur exam à cause de 15h en moins de français?) et de l'autre, vous avouez admirer les casseurs qui ne font que discréditer les manifestants, donner le bâton pour se faire battre au gouvernement et aux médias conservateurs, sans aucun geste constructif (qu'on aille casser la bagnole de Sarko ou une bijouterie place Vendôme, à la rigueur. Qu'on brûle une pauvre twingo qui pourrait être la mienne, alors que je suis gréviste et manifestante, l'arrêt de bus qui me permet de ne pas me mouiller qd il pleut ou l'école où je travaille, désolée, je trouve ça stupide et contreproductif).
Exprimer son mécontement, oui, montrer que l'on en a ras-le-bol, bien sûr, mais la fin justifie-t-elle tous les moyens? Tous les moyens sont-ils bons, justement? Je n'ai évidemment pas de réponse, et personne malheureusement je suppose, sinon on en serait pas là après 2 longs mois, mais au moins vous avez le courage d'assumer vos sentiments, ceux d'une certaine schyzophrénie quand même.
Auriez-vous aimé avoir le courage d'aller casser les vitrines au lieu de faire cours? Qu'est ce qui vous en a empêché, votre côté "bon prof, bonne maman qui montre le bon exemple"??
Lâcheté des actes à demi-pardonnée par la non-lâcheté de la pensée? "Oui, j'ai brisé la grève, mais je l'assume, et m'en expliqe pour des raisons de sacrifice pédagogique, ça n'est pas pour moi, c'est pour mes étudiants, qui ne trouveront peut-être pas de job avec leur BTS, because réforme des retraites entre autres, mais qui auront eu leur diplôme grâce à ces fameux cours d'octobre 2010!!" donc faute avouée à demi-pardonnée?
Est-ce une demande d'absolution pour vous déculpabiliser, cet article, Judith? Ah, cette bonne conscience des profs, ça nous tue à petit feu, regardez la réforme des lycées...
Belle chronique néanmoins, toujours aussi bien écrite, je vous pardonnerai presque si je n'étais pas dans le métier.
Pour ceux qui ne sont pas matinaux, écoutez les trois dernières minutes, le diaporama, de l'émission PAS LA PEINE DE CRIER d'aujourd'hui.

Et suivez le conseil donné sur cette antenne.

;) yG
on sait désormais ce que légitime la fabrication du casseur
http://rebellyon.info/Temoignages-sur-la-prison.html
Les casseurs continuent à frapper...

Cette nuit, à 3 h 10, le préfet de Seine et Marne et ses robocops ont investi la raffinerie de Grandpuits. Les salariés ont été "réquisitionnés" pour cause de "défense nationale"...

Quant à la requête en annulation de l'avocat de Julien Coupat, elle a été rejetée par la "justice"...
Quelle justice ?
très joli morceau de littérature, très touchant, propre à d'identifier sans doute... et cependant bien romantique non ? dire merci aux casseurs, c'est allez un peu loin - personnellement ce qui ne se pense plus, la violence à ce point, cela me fout plutôt la trouille non ? donc les casseurs on ne sait toujours pas, sont-ils des jeunes débordés par leur propre sentiment de révolte, ou sont-ils des envoyés des flics ? de l'UMP ? ou même des jeunes fachos ? alors d'accord, ces derniers temps on comprend mieux que la révolte réponde à la violence sociale par la violence, si on ne l'avait pas encore compris avant, cela devient un sentiment général - voir le téléfilm de Mordillat qui devient un exemple ici, malgré le festival de "bons sentiments".
Pas de commentaire, mais puisqu'on parle de manipulation(s) :

http://www.facebook.com/video/video.php?v=153941754645608

Et souvenons-nous du 27 février 1933 !
A propos de saboteurs et non de casseurs, j'ai entendu que la cour d'appel de Paris se prononce aujourd'hui sur la demande d'annulation de l'enquête sur Julien Coupat.
(Pardon si les termes juridiques ne sont pas exacts, 1er café en cours.)
pour cet article juste, plein d'émotions, de contradictions humaines. Atmosphère, oui atmosphère... Merci.
Message à caractère technique : allez-y mollo avec la compression (JPEG) des images incluses dans l'article, les artefacts sont vraiment moches, surtout sur du texte. Ça fait très amateur ! Essayez le PNG pour le texte, ou bien moins de compression en JPEG...
PS: Au cas où, une illustration claire du problème en animation : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/72/Jpeg-text-artifacts.gif
"Quelle est la scène qui vous a le plus marqué ?
Celle où Rudi se rue sur les CRS, une barre de fer à la main. Chez les Contis, nous n’avons jamais eu à affronter directement les CRS. Je crois que d’avoir cassé la sous-préfecture nous a fait respecter. A chaque sortie des Contis, il y avait évidemment des cars de CRS partout, mais ils ont toujours évité le contact. En regardant la scène où les CRS affrontent les ouvriers, où ils leur rentrent dans la gueule et tuent deux d’entre eux, j'ai été pris d'une telle haine intérieure que je ne peux m’empêcher de penser que dans la même situation, moi aussi j'aurais été capable de tuer. C’est un sentiment que je n’ai jamais éprouvé jusqu’ici. Sincèrement. Mais, tout ça est d’une telle injustice. "


Celui qui s'exprime ainsi c'est Xavier Mathieu le gars des Contis, interrogé par télérama à propos du film/série "Des Vivants et des Morts" de G. Mordillat.
@ Tom-:
"Je ne jette pas la pierre, mais on ne joue pas impunément le rôle de jaune"
Mwarf! plus hypocrite, tu meurs!
Bravo Judith pour cette chronique !

Il en faut du cran pour osé dire merci "aux casseurs", même en temps de grève !
Je trouve qu'il faut un certain courage ou bien être totalement acculé par la politique actuelle pour oser saisir une pierre et la balancer sur des vitrines de banque ou de boites d'intérim. D'ailleurs, c'est bien pour cela que je n'ai jamais pu me résoudre à prendre moi-même des pavés pour les lancer, j'estime que j'ai encore des choses à perdre, trop peur des conséquences.
Mesdames et messieurs vous déplorez cette violence, vous vous en faites pour vos impôts, vous avez raison ! Sauf que ce sont les assurances qui payent les quelques vitrines. Et quand bien même, ça doit être hyper onéreux par rapport à un aller simple en jet privé ou de luxueux appartements de fonction ou même le fouquet's (quitte à être caricaturale) !
Je vous invite à regarder un très beau documentaire de Fernando E. Solanas qui s'intitule Mémoire d'un saccage et la partie 2 qui décrit les ravages de l'application des plans du F.M.I pour redresser l'Argentine. Vous y verrez des gens pris à la gorge et se révolter avec violence, des jeunes comme des vieux.

Pour l'instant, en France, c'est surtout des jeunes qui sont violents, étonnant, non ?
D'ailleurs, trop drôle, dans la dernière émission d'arrêt sur images, Mr Chauvel nous dit "en tout cas, c'est amusant de voir que c'est au moment de la question des retraites qu'ils sortent dans la rue". Je sais plus s'il faut rire ou pleurer. C'est uniquement maintenant qu'ils se manifestent ?

Je vous rappelle pour mémoire que l'on sait battu contre la loi sur l'égalité des chances (C.N.E, C.P.E, etc..), deux années de suite contre la loi sur l'autonomie des universités, les lycéens ont été en grève contre la réforme du lycée et quand moi j'étais lycéenne, c'était contre la loi Fillon et la réforme LMD que l'on manifestait. Par ailleurs, on peut pas dire que la mobilisation des jeunes sont si exceptionnelle que cela, aujourd'hui. Il y a eu que 11 universités bloquées (dont la mienne), c'est vraiment pas énorme, heureusement que les lycéens sont là !
Donc oui, il y a effectivement plusieurs générations de jeunes qui sortent presque systématiquement dans la rue, mais pas parce qu'on est manipulé mais plutôt parce qu'on ne nourrit plus beaucoup d'espoir pour notre avenir. On n'est conscient que la retraite nous passera sous le nez, mais c'est à priori la seule réforme qui s'attaque à toute la population et qui estompe le corporatisme qui existe dans les autres luttes, donc la seule a pouvoir mettre un joyeux bordel.
J'espère que l'insurrection viendra ( j'avais lu ce livre du comité invisible pendant le mouvement de la L.R.U), c'était agréable comme lecture et ça donne la patate.
"Je ne suis plus au cœur de l’événement, j’en suis l’otage. On attend, c’est long. Le temps est long quand on n’a plus aucun libre arbitre : soulagé du tremblement (avoir à choisir, à chaque instant, entre nos aspirations contradictoires), on découvre une nouvelle entrave: ne plus avoir le choix du tout."

Vous n'êtes plus au coeur de l'évènement dès lors que vous entrez par la petite porte de derrière pour donner votre cours. Votre condition d'otage, vous l'avez choisie. C'est vous qui avez fait en sorte de vous placer dans cette situation. C'est en exerçant votre libre arbitre que vous vous êtes livrée à la prise d'otage. Le piquet de grève devant l'établissement, lui, il n'est pas pris en otage. La Liberté est là. Ca n'est pas la liberté du "je", c'est la puissante, la belle Liberté du "nous".
Pardon pour ma rudesse, je ne jette pas la pierre, mais on ne joue pas impunément le rôle de jaune.

Par chez moi, dans les Ardennes, en assemblée générale de l'intersyndicale (tous les syndicats sans exception) on a voté l'appel à grève reconductible partout. Nous sommes les premiers à l'avoir fait. D'autres suivent.
Samedi, on avait organisé de longue date un loto avec mon association de quartier. On fait ça deux fois dans l'année. 1,5 euro la grille. C'est le seul moyen pour les habitantes (des mères de familles, principalement) d'avoir accès à des marchandises haut de gamme. Tout le monde met au pot commun et c'est le hasard qui décide qui va repartir avec une grande télé écran plat, un lot de viande à aller chercher chez le boucher, etc.

Avec la grève, on n'avait plus accès au matériel communal qui nous est ordinairement prêté. Plus de sono pour annoncer les numéros qui sortent uns à uns du boulier. Au service municipal des animations, on nous a assuré qu'en allant demander au piquet de grève, ils feraient une exception et nous laisseraient passer. Certains grévistes sont d'ailleurs de nos adhérants. On leur a apporté le café, l'autre matin. Bien sûr, de notre côté il n'en était pas question. Pas question de "rentrer par la porte de derrière" ou de "sortir du cortège" parce qu'on a peur de rater la soirée (c'est-à-dire d'y laisser les 1000 euros de notre fond de roulement). On ne s'est même pas posé la question. Ceux d'entre nous qui travaillent ont voté en assemblée générale. On distribue des tracts, on participe aux réunions, aux rassemblements, aux collages, aux blocages de carrefours ou de ronds-points, on attend avec anxiété les délégations aux départs des manifestations, "les lycéens, ils viennent ou pas ?". On s'interroge "alors, on est combien ?" On exulte "voilà ceux d'Electrolux, et ceux de PSA". On ne lit pas le journal pour savoir combien nous sommes : ça, on le sait très bien puisqu'on le constate nous-mêmes. On lit le journal pour se moquer ou s'indigner des appels à baisser les armes, pour se distraire et pour les belles images de cortèges dans lesquels on cherche le visage connu.
On discute énormément et l'information circule de bouche à oreille à une vitesse fulgurante. Ceux qui parlent pour nous dans la presse, comme les éditorialistes ou les journalistes, n'ont plus de légitimité puisque nous parlons nous-mêmes, parce que c'est nous qui informons. "La lutte créé le langage dans lequel se dit le nouvel ordre" (Insurrection qui vient, page 10).

Si vous ne voulez plus être otage, alors décidez d'entrer dans la zone Libre. Avec le nous, pas avec le je.
Très émouvant, ton texte, Judith, très vrai. Merci.
Allez, un p'tit coup de Méluche...
http://www.dailymotion.com/video/xfaehl_qu-ils-s-en-aillent-tous-meeting-au_news?start=245#from=embed

Mince, les droits sont "réservés"... (voir le tout 1er commentaire au-dessous de la vidéo)
>>Les luttes sont faites de ces accommodements : pour durer, il faut bien faire place au réel tout entier, à leur angoisse

[quote=Jean Malaquais, Planète sans visa]-Nous en avons parlé plus d'une fois, Anne-Marie. Il m'a pourtant semblé que tu avais compris. Que deviendrais-tu avec un enfant? Même si je passe au travers des jours à venir, jamais je ne pourrai vous abandonner sans aussitôt me le reprocher. Ma vie-notre vie- est de cette sorte...
-De quelle, de quelle sorte!... -elle tenait la main vivante de Marc et la pressait sur son coeur. Aucune sorte de vie, de mort, de torture, ne m'empêcherait de devenir ta femme!
-Oui. Mais je n'ai que faire d'une "femme", ni toi d'un "mari". C'est comme si on nous proposait de nous établir commerçants. Il n'y a pas de place dans notre existence pour y planter des choux, faire souche, et nous y ancrer. Je veillerai à ce qu'il n'en soit rien. Non pas à cause de quelque principe moral, mais simplement parce que nous ne devons pas. Nous n'en pourrions pas assumer la charge. C'est trop onéreux: en temps, en énergie, en santé. La grossesse, l'allaitement, les langes, les coqueluches, les soucis matériels; t'éloigneraient du mouvement- et de moi. Des années d'illégalité nous attendent, Anne-Marie; des années où chaque jour portera sa menace de mort. Je me suis fait révolutionnaire comme d'autres font voeu de pauvreté; j'ai décidé de consacrer à cela tous les instants de ma vie, et tel je dois continuer. Cette jupe, cette blouse, sont tous tes biens, comme tous les miens sont dans ce que je porte sur moi. Nous n'en aurons pas d'autres. nous sommes incapables, nous nous sommes rendus délibérément incapables d'en avoir d'autres. En un sens, tout bien, même affectif, est une entrave dans l'existence que nous avons choisie. Je suis jeune, on me prédit que je m'assagirai. autant prédire que je me suiciderai. Je ne veux pas "m'assagir"; je ne veux pas à mon tour sombrer dans le cul-de-sac qu'on appelle la famille, où tant de révolutionnaires ont perdu leur âme en échange d'une tétine. Pas de cet assagissement qui est une momification. Si nous n'avions pas à lutter, si nous vivions dans un monde où un Audry ne gémirait pas sur les cendres du passé, ni nous sur celles du présent- ah! combien d'enfants je t'aurai faits. En attendant cet heureux jour, je ne veux pas que nous "gagnions la vie" de nos gosses en perdant la nôtre. si nous devons la perdre, que ce soit debout, la hache à la main, écrasé par l'arbre que nous aurons sapé de notre mieux jusque- tiens, jusque dans ses "racines profondes". Tant que tu ne comprendras pas cela, tant que tu n'en accepteras pas tous les risques, toute l'"inhumanité", nos deux vies fondues en une seule pour quelques instants auront vite fait de rompre leur moule. Te perdre pour forniquer dans le foin, Anne-Marie? Non, pas même si tous mes os craquent à ton toucher.
Le visage dans les mains de Marc, Anne-Marie pleurait. Ils en avaient parlé si souvent, si souvent, mais jamais il n'avait dit ces choses avec cette franchise.
>< Le Monde : Selon des informations recueillies auprès de la majorité sénatoriale ce matin puis confirmées en séance au Sénat dans l'après-midi, le gouvernement utilisera la procédure de vote unique (ou vote bloqué) sur la réforme des retraites afin de faire adopter au plus vite le projet de loi. ><

>< Reuters ( ici sur Yahoo news ) Nicolas Sarkozy a justifié jeudi l'emploi de la manière forte pour débloquer les dépôts de carburant, accusant les manifestants qui en barrent les accès de prendre les Français en otage. ><


Lorsque l'on sait que seule la violence engendre la violence, on se demande qui est en train de vraiment detruire le pays

Bien sur que nous aimerions tous que les changements se fassent sans violence, mais lorsque nous sommes face a un gouvernement qui ne sait utiliser que la force et la violence, en contradiction totale avec toutes les valeurs republicaines, cette violence ne peut que s'amplifier et la situation degenerer.
Judith Bernard, je comprends, bien sûr, votre désarroi mais est-ce que ça ne va pas trop loin, est-ce que vous regrettez cette violence?

je pose la question...

pour vous la fin justifie les moyens?


j'entends votre colère mais est-ce que vous lancez un appel au calme, ce soir?





merci Judith.
"Moi tu sais je vois des printemps à chaque môme qui crie sa rage, à chaque bagnole qu'on brûle, à chaque mot tendre qu'on dit, à chaque idiot du village qui trouvera sa Marguerite, à chaque fois qu'un bout de pierre parvient à sortir de l'éclipse."

in "le printemps", Saez. Comme quoi ...
Judith, comme beaucoup, ici, je me sens très proche des sentiments, et de nombreuses des réflexions exprimés dans cette chronique. Alors que je suis un mâle sans enfants, sans vie de famille, qui ne vit même pas en France.

Mais, je réagis sur l'opposition assez classique des passions (vive le grand soir, vive l'insurrection qui vient) et la raison (retour à la vie normale, normée). Cette opposition à l'air de faire écho à votre dernière émission avec Lordon. Je viens de plonger dans le bouquin, j'arrive pas encore à nager, je m'accroche.
Cependant, en analysant un peu, il me semble avoir relevé dans les commentaires ici, sur Rue89, des lycéens à la téloche etc... que la revendication dépasse largement la réforme des retraites. En particulier, la tendance à relativiser la violence directe de la rue, par rapport à la violence symbolique du système. Résumons, un pouvoir exerce une violence symbolique démesurée, cela éveille la colère et la violence directe des soumis, ce à quoi le pouvoir répond par la violence directe (CRS). Cette situation n'est pas neuve. Et on a vu par le passé que le système ne change pas sans grands mouvement sociaux.

Je travaille depuis un moment sur un exemple de ça : La guerre de l'eau à Cochabamba, en Bolivie. Il a fallu 3 mois de combats (directs, réels) pour que la multinationale américaine se retire et que l'eau de la ville redeviennent publique.

Donc, en analysant (aussi raisonnablement que Spinoza veut bien nous le laisser faire) les rêves de grands soir peuvent avoir un fond raisonné. Et d'ailleurs, je trouve que votre article reflète assez bien l'ambigüe relation entre raison et passion. A-t-on besoin de les dissocier pour après devoir les réconcilier et étouffer l'une pour permettre à l'autre de s'épanouir ?
très belle chronique!
C'est bien: elle n'a pas mentionné sa passion du théâtre de tout l'article. :-)

Encore bravo à elle.
Merci à Judith, dont je n'apprécie pourtant pas toujours les contributions. Celle-ci est très belle et révèle en effet toutes les contradictions que je ressens (ma petite en est à 6 manifs à 2 ans et demi, elle!).
Judith a écrit: "Alors avec tout ça bien sûr, on sent que le vent souffle dans le bon sens (pour «nous»: ceux de la lutte) "

Ce "nous" qui nous embrasse me fait chaud au cœur. Merci Judith
J'avoue ne pas très bien comprendre ce que font là, en tête de chronique, Libération et L.Joffrin... o_0
Les médias,tous en choeur, se sont fait une autre spécialité,depuis 1 ou 2 jours. Nous faire honte en nous rapportant avec moult détails,les réactons de la ptesse étrangère.....Hou,pas beaux,pas gentils,les petits Français qui défilent qui râlent et qui cassent.... Moi,l'opinion des américains,des anglais et autres ,je m'en fous. D'ailleurs ,ce qu'ils font aux peuples seraient aussi à discuter...
A quand une révolte générale contre le capitalisme,ses crises financières,ses recours aux états pour recommencer de plus belle son mépris viscéral de tout ce qui n'est pas profit et l' assujettissement des peuples qui en découle ?
Bonjour Judith

J'aime bien votre sensibilité à fleur de peau.
L'épisode de votre enfant à la manif est un magnifique moment de vie.
Pour ma part, en ce moment, je suis sensible aux mots.
Comment interpréter le titre de Daniel hier : Hortefeux débloque. Les uns verrons le sens propre et d'autres, comme moi ont vu le sens figuré.
Toujours le même Hortefeux hier qui s'indigne qu'une minorité ne doit pas aller contre la majorité… Il parle pour qui là ? Moi j'y ai vu qu'une centaine (un peu plus peut-être) de députés et sénateurs votent une loi qui n'était pas dans leur programme d'élection contre la majorité des français. Et la critique vient d'un des leurs.
Enfin nous arrivons au mot casseur. Nos gouvernants qui sont des "casseurs de vie" ne valent pas mieux que les "casseurs" qu'ils vilipendent. Je préfère même mieux ceux qui détruisent les biens matériels (qu'est ce qu'un objet ?) que ceux qui détruisent le lien social.
Voilà, c'était mon état d'esprit ce matin et merci encore Judith de nous aider à rester éveillé !!!
J'entends sur itélé qu'une jeune "majeure" a été condamnée à 6 mois de prison, dont 5 ferme pour avoir incendié des conteners.
C'est quoi ce délire?
On fait quoi?
"Le temps est long quand on n’a plus aucun libre arbitre : soulagé du tremblement (avoir à choisir, à chaque instant, entre nos aspirations contradictoires), on découvre une nouvelle entrave: ne plus avoir le choix du tout." écrit Judith.

Ce passage, cette conscience fait écho à cet autre papier de Libération, publié la semaine précédente, sur le prix Nobel de littérature et bien plus encore, Imre Kertész qui décrivait ainsi ce qu'est un Être sans destin :

"Que signifie être «sans destin» ? C’est se retrouver dépossédé de soi, de ses choix, par une «détermination extérieure». Inhérente au totalitarisme («Auschwitz et la Sibérie»), cette instance s’oppose à «la possibilité du tragique». Imre Kertész le traduit tout de suite en termes esthétiques et moraux. Noël 1963 : «Que peut l’art, puisque le type d’homme qu’il n’a jamais cessé de représenter (l’homme tragique) n’existe plus ? Le héros tragique est un homme qui se crée lui-même et qui échoue. Or, de nos jours, l’homme ne fait plus que s’adapter.» Imre Kertész refuse de s’adapter. Refuse le collectif des travailleurs, l’esclavage. En un sens, il rejoint la communauté des écrivains : «L’importance inestimable du roman : c’est un processus grâce auquel on se réapproprie sa vie.» (en gras par moi)

Continuons donc d'écrire notre vie, ne nous la laissons pas dicter.

yG
La contestation, on l'apprend en manifestation.

C'est ce qu'expliquait Sebastian Haffner, dans son Histoire d'un Allemand, quand il raconte comment les Jeunesses hitlériennes ont d'abord été des jeunes de 15 ans manifestant dans les années 20. Se réveillant dix ans plus tard, prêts au grand défilé. Comme si la mémoire des pieds faisait le lit des révolutions. Celles de droite comme celles de gauche.

En France, depuis toujours, chaque génération apprend à contester, c'est la transmission de l'esprit français, cela passe par un certain pourcentage d'une classe d'âge.

Quelqu'un a dit qu'avec la répression systématique de ces contestataires, on devrait depuis longtemps avoir adouci l'homme par sélection génétique, euh génitale, comme dirait Hortefeux, je veux dire qu'à force de les embastiller, ces gens-là n'ont pas dû avoir beaucoup d'enfants, et pourtant y en a toujours, dix pour cent de chaque génération..

Rien n'y fait, ça conteste toujours, le potentiel intérieur, le formidable élan d'un NON à l'autoritarisme est toujours présent, peu importe si y a des bleus, c'est libérateur.

http://anthropia.blogg.org
Les casseurs ne sont pas ceux qu'on croit...

Extrait :

Ils anéantissent tout ce qui est public ou à caractère social pour en redistribuer le butin à leurs potes du privé.

- Ils assèchent le financement des retraites ou de la sécu au profit des actionnaires et au détriment du peuple.

- Ils ont sauvé à grands coups de milliards la finance des conséquences apocalyptiques de ses propres turpitudes et ont laissé crever sans remords les vraies victimes.

- Ils ne parlent que d’insécurité, désignent des boucs émissaires (les étrangers, les Roms…), mais ne peuvent masquer l’échec total de leur politique du tout répressif. Les casseurs dégénérés que les hauts-parleurs de TF1 ou du Figaro dénoncent à grands coups d’aboiements dégoûtés ne sont que les créatures du sarkozysme, l’incarnation de l’échec total de leur politique de ghettoïsation (cf les HLM de Neuilly !) et de leur absence de politique d’éducation et d’intégration.

- Ils ont sali l’image de la France à l’étranger, provoquant tour à tour les ricanements et le dégoût.

- Assumant sans complexe leur mépris du peuple, les membres de la clique oligarchique frayent publiquement, à coup de Fouquet’s, de légions d’honneur, de Rolex, d’enveloppes en échange de bouclier fiscal et d’absence de contrôle pour les rombières milliardaires et fraudeuses de Neuilly.

- Ils poussent le mépris jusqu’à donner des leçons au peuple révolté (attention, hein, pas bloquer, pas casser !), en même tant qu’ils poursuivent les provocations éhontées (doublement des contraventions de stationnement pour boucher les trous, suppression de l’ISF qui prenait aux riches 5 fois le montant du bouclier fiscal…)

Si on les laisse faire, 99% de la richesse créée ira bientôt au capital, et ils nous expliqueront encore qu’il n’y a pas d’autre choix que de reculer l’âge de la retraite à 110 ans. Il n’y a plus rien à attendre de ces nuisibles, ils n’ont déjà que trop sévi.


Votre chronique m'a fait penser à la scène du film de Gérard Mordillat, "Les Vivants et les morts", diffusé hier sur France 2, où l'on voit les manifestants mourir sous les balles de flashball et les coups de matraque. Il y avait des enfants dans la foule.

Les "casseurs" eux, sont tranquillement installés dans les bureaux de la mairie, préfet, élus zozocialistes et ump réunis, et syndicats vendus... Au profit d'un groupe américain sans visage.

Comme les salariés de Total jetés comme des merdes (Total avait fait cette année là un bénéfice record de 14 milliards), ceux de Caterpillar, de Molex, de Continental...

La violence, elle est où ?
Je pense que les "casseurs" (ils doivent bien etre autre chose de temps en temps dans la vie, tout comme je suis à la fois un feignant de manifestant et un courageux usager pris en otage, à chaque manif) expriment très bien la violence de notre société. Violence physique, mais surtout violence permanente, sociale, idéologique, psychologique. Frapper, détruire n'est pas pour eux un acte exceptionnel, c'est possible, sinon ils ne le feraient pas. Qui a rendu cela possible ? Les conséquences sont peu prises en considération et pourtant, passer plusieurs années en taule est parfaitement possible. Mais y a-t-il beaucoup d'autre choix, comme son chez-soi quotidien et symbolique est déjà une prison ? Ces actes sont en grandes partie vains : ils ne changeront rien, ils ne visent meme pas des cibles symboliques pour beaucoup. Mais la société ne nous offre-t-elle pas cette vanité comme raison de vivre ? Enfin, quand meme, comme en 2005, certaines cibles de casse semblent relever de l'infra-politique (je ne sais plus quel sociologue avait évoqué cela, à contre-courant de la pensée bobo effrayée). Des bus, des lycées, des écoles, ce sont des lieux publics. Des lieux du pouvoir (emplis de contradictions dans ce role, eh oui), des lieux du symbole, des lieux de l'intéégration et de l'exclusion, des lieux vains aussi. Bruler une école, c'est stupide parce qu'on prive les enfants d'un accès à l'éducation, mais c'est aussi bruler un lieu central de production de l'idéologie de l'Etat, c'est aussi bruler le symbole des contraintes que nous impose cette société vaine, stupide et brutale, cest aussi un lieu d'humiliation quotidienne pour beaucoup.

Je refuse de faire le distinguo entre méchants casseurs pas politiques et gentils manifestants tout gentils sincèrement engagés. Au pire, j'aurais plus tendance à critiquer les autonomes & anarchistes associés dont les actes sont effectivement stratégiquement complètement déphasés. Etant en Allemagne, j'ai eu le bonheur de trouver des autonomes intelligents, ça fait un bol d'air quand en France la moitié sont abrutis et dogmatiques.

Contre ce distinguo, donc, le fait que ces mouvement de casse sont déjà politiques, pas beaucoup, confusément, mais déjà, et d'autre part le fait que dans les manifestations tout le monde n'ont plus n'est pas au meme niveau de politisation, et certains n'y entendent vraiment rien. Est-ce un problème ? Est-ce que ça nous discédite ? Non. De l'autre coté, le niveau de politisation est très variable. Et des deux cotés, le mouvement, le fait de poser des questions dans l'action nous enrichit, nous oblige à penser autrement la réalité, nous politise aussi dans l'acte.

Lorsque je regarde les nouvelles de France, je regrette à chaque fois d'etre justement parti cette année. Ce qui se passe est unique, et nécessaire. Arreter tout et réfléchir, c'est toujours nécessaire. Chacun sa manière de le faire, l'important étant de ne pas tomber dans le jugement hatif les uns des autres, de bien distinguer les camps. Et aux tentatives du gouvernement & associés pour nous diviser, nous pouvons nous aussi jouer les Mélenchon en faisant les cultivés, et répondre audacieusement : "La révolution est un bloc".

Ernesto.
Merci, Judith, à vous lire j'ai les larmes aux yeux, comme, en littérature, lisant les mots d'un(e) autre, on se dit, mais c'est ce que je ressens, et grace à lui (elle) je comprends ce que je ressens.
Merci, Judith, pour votre témoignage et votre réflexion sur ces moments de bouillonnement. J'ai été touchée par votre article.

Depuis la commémoration du bicentenaire de notre révolution en 1989, la condamnation des violences tient le haut du pavé (si je puis dire). À l'époque, j'avais travaillé sur un événement lié à cet anniversaire, dans l'admiration du travail de François Furet... Aujourd'hui, je me questionne. On discrédite la juste révolte par la condamnation de la violence, comme on discrédite le communisme par les crimes de Staline. On place la sécurité comme valeur première de notre république, en lieu et place de Liberté - Égalité - Fraternité. Cette stratégie ne serait-elle pas dictée par la peur des puissants qui, toujours, se demandent quand ils vont aller trop loin dans leur violence à eux, la violence de la dépossession et du mépris? Car ils n'ont pas la conscience tranquille. Ils se méfient.
Howard Zinn, dans son œuvre magnifique, dit qu'une des raisons au racisme exacerbé du "Sud" est la peur des planteurs, peu nombreux, face à leurs nombreux esclaves, à leurs employés blancs opprimés et aux populations indigènes. Ils avaient peur qu'ils s'unissent pour l'abattre. Ils ont donc divisé pour régner, ont valorisé les travailleurs blancs au détriment des esclaves noirs, semant la ségrégation et la haine. Cet exemple m'a beaucoup donné à réfléchir à la violence, et aussi à la condition des travailleurs et au marxisme.

Il me semble que la lutte "morale" contre la violence, dont Pujadas donne un exemple en attaquant Xavier Mathieu et en le sommant de condamner la violence de ses compagnons, est toujours d'actualité pour les mêmes raisons.

Mais quand parle-t-on de la violence faite aux travailleurs et au peuple ? Quand dénonce-t-on l'insécurité que représente la précarité et la pauvreté ? Quand dénonce-t-on les millions de morts dont l'avidité et la cupidité des possédants sont responsables, à commencer par le génocide des peuples précolombiens ou par l'assassinat systématique des Amérindiens depuis 1492 ?

Donc, les "casseurs" font peur, mais à qui ?
Mais Judith, le problème des vandales il n'est moral qu'à la marge.

Le problème principal c'est un problème stratégique : tout ça, ça ne sert à rien !

Prenons simplement les casseurs lyonnais qui se jettent dans la gueule du loup hier et avant-hier alors que les flics avaient annoncé qu'ils seraient présents en masse autour de la place Bellecour : le premier jour, quand c'était spontané, pas de problème, mais quel intérêt les jours suivants ? Alors que les flics sont mobilisés à un endroit, autant aller bloquer ailleurs ! Il y en a un paquet de dépôts de carburants à bloquer en plus autour de Lyon, ça servirait nettement plus le mouvement.

Les autonomes parisiens en quête de frissons en sont venus à lancer une action sauvage pour bloquer la gare d'Austerlitz.... où aucun train ne roulait à cause de la grève des cheminots ! Super comme action !

Depuis la nuit des temps la consigne des partis et des syndicats a toujours été : "ne vous faites pas attraper, un militant en prison ça ne sert à rien". Ce n'est pas complétement dénué de bon sens il me semble... La clé d'un mouvement ça a toujours été la gestion de l'énergie militante (d'ailleurs vous utilisez le mot aussi) : c'est dur de se lever tous les jours à 6h pour aller sur le piquet, on a besoin de bonnes nouvelles (l'entrée dans la lutte des uns et des autres) mais aussi de soutien concret, comme des lycéens ou des étudiants qui viennent apporter le café et le matos sur le piquet (rien de mieux pour booster les camarades !).
Du coup ce "degré délirant" d'énergie c'est du pur gaspillage d'énergie, au moment où on en a le plus besoin !

Sinon, continuez d'amener votre fils en manif, ça ne peut que lui faire du bien ! Moi j'ai fait mes premières manifs en 1995 à 8 ans (à l'époque c'étaient les rollers notre moyen de transport), et j'ai la prétention de penser que le résultat est plutôt bon !
Merci Judith pour ces chroniques chargées d'instinct et de clairvoyance.
J'ai beau lire ce qui nous vient de Métropole, j'ai toujours du mal à y croire. C'est vrai que cette insurrection, moi aussi je l'attends, je la veux et comme Judith, je veux du mouvement, même s'il y a de la casse. Le trauma de 2003 pour moi est toujours présent. On peut faire des mois de grève et ne rien obtenir. Mais c'était de la grève gentille et bon enfant. Faut-il sortir du gentil et bon enfant pour se faire entendre ? On se le demande.
Alors ce matin je lisais les dernières déclarations d'Hortefeux qui disait que la France n'appartient pas au casseurs, aux bloqueurs, etc, mais à ceux qui veulent travailler tranquille et patati et patata. Eh non mon pote, la France elle appartient à tout le monde, et aussi aux mécontents, quelle que soit la manière dont ils l'expriment.
On ne choisit pas ses citoyens comme le prof ne choisit pas ses élèves. Faut faire avec tout le monde et arrêter de se la jouer victimes des méchants complotistes de la gaugauche.
Faut les voir les pyromanes se plaindre qu'il y a le feu. De la situation actuelle, les gens qui nous gouvernent depuis des années, en sont pleinement responsables. C'est leur oeuvre. La part du Diable. Et de leur enfer, ben non, on n'en veut pas. Qui voudrait dans la joie et la bonne humeur passer sa vie dans une sorte d'esclavagisme moderne à la recherche d'heures (même plus d'emploi) pour finir dans le misère et crever avant l'heure faute de pouvoir se payer des soins ? Tu m'étonnes que les jeunes ils n'en veulent pas de cet avenir. Quand on tue les rêves de toute une génération, qu'est-ce qu'on peut attendre d'autre que la révolte ? Voilà où on en est. A se chercher un rêve dans un monde où ça tourne au cauchemard. A se chercher un but qui vaille la peine. Et ce but, il est là tout près : faire stopper cette entreprise de démolition de tout ce qui peut être social, se rassembler, public, privé, jeunes et vieux. Leur faire un grand pied de nez.
J'ai besoin d'y croire. J'ai besoin de rêver ! Mais j'ai aussi peur de ce qui peut se passer. Parce qu'en face je ne leur fais pas confiance. Je les crois capable du pire au nom de l'ordre public.

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