150
Commentaires

Iegor Gran, Home, les tortues et la propagande, d@ns le texte

Sur notre plateau, se pose aujourd'hui un drôle d'oiseau.

Derniers commentaires

Cet Igor est un drôle d'oieau, assez bien roulé dans sa propre farine par Judith. Son propos principal et répétitif est qu'il veut faire de la fiction, qui est ce qui donne envi de vivre, tout en faisant pousser un priûrit largement tenant de ce qui est insupportable dans la vie. A le voir, je comprends judith, car ila l'air d'un petit mec, macho et menteur.
Au début des année 70, quand l'écologie est apparu, en tant que gauchiste, j'ai tout de suite pensé que ce qui détruisait la planète ce n'était pas nous, les êtres humains lambda qui étaient coupables, voire responsable, mais le tout industriel, la bourse et ses scandales, et qu'une centaine de personnages qui tiennent les rènes de notre civilaisation s'enrichissaient en polluant la plante et que faute de détruire cette oligarchie, nos petits gestes ne servaient à rien. mais notre petit Igor,lui, ne va pas jusque là.
Claire Sagnières
Entre autres confusions, flous et imprécisions, Iegor Gran mélange allègrement science (celle qui étudie les perturbateurs endocriniens) et techno-science (celle qui étudie la fracturation hydraulique). Pour un littéraire, il fait un usage immodéré de mots valises.

Je lui conseillerai bien une longue liste d'ouvrages sur l'histoire des sciences et les problèmes de méthodes, idem pour les écologies, décroissances et autres objections à la pensée unique.

Pour Judith : parler de doxa écologiste, c'est un peu fort de café ! Autant que je sache, la planète n'est pas dominée par une pensée proche ou lointaine de l'écologie mais par le culte de la croissance et l'idolâtrie de l'argent. Les écologismes sont autant d'alternatives qui n'émergent que pour être aussitôt récupérées, assimilées et dissoutes. Et pendant ce temps, le mur s'approche ...
Ah la la, comme c'est difficile de se remettre en question, même pour un écrivain, surtout ne rien changer à sa vie même si le monde s'écroule.
Evidemment que "Home" a été critiqué de partout, sous tous ses aspects, il est juste mal informé ce type. Comment considérer que Home est représentatif de l'écologie, c'est n'importe quoi et plein de gens le disent.
Et puis flute je sens que si je continue je vais m'énerver...
Il n'y a pas de gens POSITIFS à inviter ? Qui ont des choses à dire pour faire avancer les choses ? non ?
Si une émission littéraire est faite pour, aussi, donner envie de lire un ouvrage, alors c'est réussi !

Petite remarque en passant à Judith Bernard, qui reçoit tous mes suffrages pour de multiples bonnes raisons et peut-être quelques autres qui le sont moins, tous les internautes ne s’abritent pas derrière un pseudonyme. Donc, même dans le cas de mes rares interventions dans les forums, moins lisses que celle-ci, rien d’anonyme.
En fait il s'en fou tout simplement, mais pas tant que ça quand mêmes!
un peu tordue et je n'arrive pas savoir si c'est de la saucisse ou du boudin ?
mêmes si Home et le syndrome du titanic sont des sales produit l'écologie bling-bling, il s'assoit un peu vite sur les constats et non les prévisions, des dégâts qu'a pu faire l'humain sur la nature.
J'espere pour lui qu'il ecrit mieux qu'il ne parle.
Je le trouve intéressant Iegor Gran. Et le pire, c'est que fondamentalement, il est peut-être bien plus mature vis-à-vis des questions écologistes qu'un certain nombre de nos concitoyens.

Après, effectivement, il n'a pas du trop creuser/rencontrer les pensées décroissantes :). Et puis, autre point de détail, c'est sans doute vrai que c'est infantilisant (je ne doute pas du côté foutage et com') les sacs carrefour et l'agir responsable. On peut quoi en temps que citoyen, entre les ampoules bridées à 1000 heures ou celles qui contiennent du mercure ? Ca ce n'est pas anodin. Les questions de fond ne sont pas où les capitalistes les laissent pointer.

Enfin, son bouquin soulève sans doute des choses intéressantes, un peu comme le documentaire "Opération lune" de William Karel, qui a défaut de nous en apprendre plus sur le sujet traité, voire en respectant au final nos "savoirs", nous en apprend sur nous-même.
J’ai suivi cette nouvelle émission de DLT avec grand plaisir. Rendu sensible au comportement écologiste dans la vie quotidienne, au fil des évènements et rencontres, j’avais quelque a priori sur le contenu du livre. Mais je dois dire que suivre cette conversation animé, m’a au bout du compte donné envie de le lire.

Le rapprochement avec Leni Riesfhenstal, pour excessif qu’il puisse être, m’amène à me demander, à nouveau, si la fin justifie les moyens. La construction d’une communication d’aujourd’hui, avec inévitablement sa face de propagande, est elle le seul moyen pour convaincre les masses.
De ce point de vue la candidature de Nicolas Hulot, figure médiatique par excellence, laisse à penser.

D’ailleurs je me souviens n’avoir pas vu Home de YAB, pour des raisons d’allergie à cette pression médiatique qui intimait la vision de ce film. Le personnage de YAB, certainement sincère (à ASI en tout cas), mais voulant trop convaincre par tous les moyens.

Le fil du dialogue entre Judith et Iegor m’a (presque comme d’habitude dans cette émission, et ce qui en fait à mes yeux une émission précieuse) fait entrer dans le cheminement d’un écrivain, avec en face une lectrice et sa réception, sa lecture, du texte.

L’auteur est là sur le plateau, avec ses limites dans l’expression orale, sa timidité certainement. Confronté à une lecture particulière de son texte, il cherche à donner ce qu’il considère être son point de vue. Et pour ça, entre autre, on lui donne du temps, outil tellement précieux pour sortir de ce qui est souvent programmé et du fait, de peu d’intérêt. Petit a petit fini par apparaître, pour l’auditeur, le propos du texte et certainement ses contradictions.

Le coté littéraire et autofiction est revendiqué avec force. Mais l’auteur constatant peut être un affaiblissement de la forme autofictionnelle cherche, peut être, à lui insuffler une nouvelle force par l’adjonction d’un coté pamphlétaire. Joindre deux formes pour renforcer la puissance de l’écrit. J’y vois un parallèle avec la manière dont le cinéma à partir des années 90 a intégré une part de documentaire dans la fiction, pour y insuffler, lui la force réel, face au ramollissement du récit.

J’ai été également sensible à son propos sur la liberté. Son exemple tiré de Boulkagov est très éclairant. Il est primordial, pour chacun, de pouvoir suivre son cheminement du moment. Cela n’indique pas un manque d’intérêt pour l’autre (que ce soit les enfants allemands, ou le sort de la planète), mais ce n’est peut être pas le moment pour moi, parce que je suis en train de faire autre chose, je suis ailleurs. Et qui peut savoir ou cette ailleurs me mènera ? Peut être me mènera t’il plus proche du partage avec l’autre que l’obéissance au commandement médiatique. Seul l’individu peut le savoir pour lui même. Il faut lui laisser cette liberté et cet espace intime, et c’est je pense le sens du propos de l’auteur ici.

Aussi et plus anecdotiquement, je partage son avis sur les petits gestes de sauvegarde de la planète qui nous permettent ensuite de polluer avec bonne conscience. Il faut, certainement les avoir, ces gestes, Mais ne pas leur attribuer plus d’importances qu’ils n’ont dans la problématique écologique mondiale. Et se méfier toujours de la bonne conscience qui rapidement nous habite.

Voilà quelques considérations qu’a produit ma vision de cette passionnante émission.

Merci Judith, merci ASI pour rendre possible l’existence de ce genre de débat audiovisuel autour d’un texte.
Bravo pour cette émission qui fait réfléchir, c'est l'essentiel.
En revanche, je ne comprends pas pourquoi il semble admis de penser que l'écologie est "politiquement correct" ou mainstream. Ce qui est mainstream, c'est la voiture, les voyages et les supermarchés. Faites un peu les choses en appliquant quelques principes d'écologie, et vous verrez qu'au mieux vous serez considéré comme un fou, ou comme un chieur, ou quelqu'un à éradiquer. Un simple exemple, laissez votre voiture et faites du vélo. Faites-vous frôler, insulter et vous penserez comme moi que l'écologie n'est pas la pensée dominante, c'est la consommation libérée et assumée.
Ce que l'auteur dénonce n'est rien qu'une suite de consignes données au consommateur pour qu'il se sente libre de consommer en toute bonne conscience. Ce n'est pas ça l'écologie. L'écologie, c'est un ensemble de personnes réfléchissant sur leur mode de vie, sur des solutions collectives à des problèmes collectifs, des gens qui modifient leur mode de vie. Le but étant de préserver un espace de liberté pour les citoyens. Dans un monde de tension autour de la nourriture, l'eau et l'énergie, la liberté sera fortement compromise...
Bravo judith pour votre émission. Vous êtes toujours égale à vous même, vous ne restez jamais "à la surface des choses".

Bravo aussi à Iegor Gran d'accepter cette analyse/débat sur son ouvrage. Ce n'est pas évidemment...la preuve... 3 autres auteurs se sont désistés pour ce même exercice.

Une bonne occasion de faire le point sur ma perception de l'écologie.

Ben oui, je sens bien confusément qu'il n'est pas normal que notre société de consommation occidentale (pour faire court) se gave pendant que d'autres (la majorité) n'a même pas accès à l'eau potable par exemple.

Ben oui, comme le personnage du livre j'ai du mal à supporter le matraquage de "la croyance écologique" politiquement correcte et qui sert à repeindre tout en vert (c'est très tendance et très calculateur) Dans ce bazar écologique d'ailleurs on y trouve pèle-mêle : des idées politiques , des produits de consommation, la défense animale, des documentaires à grands spectacle, la décroissance, le réchauffement climatique,...etc.Dans ces deux dernières catégories j'ai remarqué de beaux spécimens de personnages à la limite de la "gourouitude" (des scientifiques comme des représentants politiques ou associatifs). J'en ai pour preuve quelques émissions de DS.

Ben non, je n'ai pas envie d'aller laver mon linge à la rivière et aller chercher l'eau au puits par exemple.

Ben oui, je suis complètement schizo et je n'en ai pas fini de nourrir et de cheminer dans ma réflexion.

Ben oui, j'ai horreur du gaspillage et je laisse les lieux dans l'état où je les ai trouvés, je trie les déchets, je mange des légumes de saison produits localement de préférence,...ça ne mange pas de pain et c'est le fruit de mon éducation. Alors, je le fais.
Je voudrais faire part de mon expérience aux personnes qui hésitent encore à se lancer dans le visionnage de cette émission.
Je viens de terminer la lecture, qui m'a pris quatre jours, et je suis encore en bonne santé.
J'ai utilisé le découpage en actes, en prenant soin de bien dormir entre chacun.
Il est important de conserver un bon moral, en se répétant de façon récurrente : "Patick Modiano est un grand écrivain et pourtant il est moyen à l'oral".
L'alimentation est aussi essentielle que le préparation mentale. Ne pas négliger le petit déjeuner. Prévoir une bonne provision d'eau.
J'avais pris soin de vérifier mes équipements spéciaux et de les tenir à ma portée (harnais, cordages, pitons, etc...), mais je n'ai pas eu à m'en servir.
J'ai consommé une barre de céréales au milieu des troisième et quatrième actes. Rien d'autre, parole !

Bon courage.

P.S. : quand vous interviendrez sur ce forum, ayez à l'esprit les propos de Judith concernant l'internet (sur l'anonymat et les dérives qui en résultent) et restez modéré. Et n'oubliez pas qu'elle a eu à faire face à plusieurs désistements.
Je dois dire que, comme Galanga, je trouve que la plupart des commentaires sur le forum sont assez injustes avec Iegor Gran. C'est sûr qu'avec une estampille "anti-écolo", il s'attire plutôt, a priori, les foudres de tous, c'était donc là tout l'intérêt de lui consacrer une émission pour que l'on sache un peu ce qu'il en était, au-delà de l'impression initiale.

D'ailleurs je veux d'abord saluer la très grande qualité du débat (si si), vraiment bien mené par Judith qui a su faire mouche à chacune de ses remarques, à soulever les contradictions de l'auteur tout en restant tout à fait ouverte aux subtilités de ce qu'il disait, ce qui n'était pas évident.
La débat a d'ailleurs amené une pirouette assez intéressante dans l'optique de ce que devient "Dans le texte", puisqu'on partait d'un débat de société et en fait on se rend compte qu'il y a une légère erreur de casting et qu'on est en face d'un objet de littérature !

Je n'ai pour ma part aucun doute sur la volonté réelle de l'auteur de faire un objet littéraire sur la liberté avec son livre, plutôt que celui de devenir le porte-drapeau d'un mouvement anti-écolo (ce qui ne transparaît nulle part dans sa position ni dans ses propos), même si l'auto-fiction se base sur un agacement et une prise de position étant survenus dans sa vie réelle.

Je trouve en tout cas que l'analogie de l'écologie avec la religion, avec ses convertis, ses croyants et ses indifférents, est assez lumineuse. Cela me fait un peu reconsidérer l'idée de l'apocalypse écologique sous un nouvel angle : je me rappelle d'avoir fait un petit sondage parmi mes congénères nés dans les années 80, et nous avions tous le sentiment qu'une catastrophe planétaire arriverait de notre vivant. Mais en fait, ce sentiment d'une apocalypse imminente n'existait-il pas avant ? D'abord sous la forme de l'apocalypse chrétienne, puis sous celle de l'apocalypse nucléaire, puis écologique ? N'avons-nous pas, quelque part, une vision existentielle du monde qui nous interdit absolument de penser que l'Histoire pourra suivre son cours et ses aléas sans nous, dans le futur ? (à noter que sous le versant positif, existent les futurs utopiques de type "fin de l'Histoire")
Je me permets de poser cette question parce qu'en explorant mes croyances intimes concernant le futur et l'écologie, par exemple, j'ai plutôt le sentiment que le réchauffement climatique est une réalité (de même que la pollution des ressources comme l'eau et la crise énergétique à venir) mais que même si de grands troubles arrivent, les discours les plus apocalyptiques ne se réaliseront pas... Comme ne se sont pas réalisés, par exemple, les discours apocalyptiques sur la guerre froide, parce que nous sommes fondamentalement une espèce qui s'adapte et qui veille un minimum à sa survie.
Néanmoins, parlant encore de mes convictions, je trouve bon que ces problèmes soient à l'ordre du jour de façon drastique, car ils nous poussent à nous interroger sur notre mode de vie qui actuellement est déséquilibré (trop d'inégalités, de gaspillage, d'irrespect pour la vie, notamment animale). Mais en fait, l'impératif écologique se pose en fait plus pour moi comme une question morale de l'ordre de la conviction que comme une question de survie basée sur des arguments scientifiques. Un peu comme l'idée d'une faute (le mode de vie déséquilibré) qu'il faudrait arrêter en vivant une vie bonne (c'est à dire plus équilibrée), un point de vue existentiel qui se rapproche en fait d'un des buts donné à la religion, celui de guide de vie ! (l'autre objectif de l'écologie, celui du salut, se trouvant par ailleurs également dans la religion - salut de la planète ou salut de l'âme, en fait ça se rejoint...).

En tout cas, ce qui me paraît sûr c'est que Iegor Gran est bien là pour dire quelque chose qui dépasse un peu le sujet de l'écologie, et pas pour se faire connaître en pourfendant "la bien-pensance" à la façon d'un Zemmour. En fait, le personnage (littéraire, peut-être aussi un peu réel) de Iegor Gran, on le devine à travers ce qu'il dit, c'est un personnage que l'on connaît un peu, l'urbain moderne un peu parano et névrosé, agressé par les multiples formes de violence, douces et brutales, du monde moderne, et qui se pose essentiellement la question de savoir ce qu'il fait là et pourquoi, sachant que Dieu est mort et que l'écologie n'est qu'une idole parmi d'autres, autour de laquelle s'agitent les contemporains en quête de sens... Question à laquelle la littérature peut répondre en partie.
J'ai lu le texte que j'ai trouvé par moment agaçant, disons urticant pour parler comme Judith, mais Iegor Gran a raison de dénoncer les modes, le politiquement correct (ou "doxa", si vous voulez parler grec), la tartufferie qui fera qu'un bobo écolo poussant son chariot dans une coop bio et achetant des produits équitables sur-emballés et venus de l'autre bout du monde (par avion) va consommer mille fois plus d'énergie et produire trente mille fois plus de déchets qu'un brave citoyen des années 50 au début des trente glorieuses, qui croyait que le salut viendrait de la croissance... Même le féminisme est un politiquement correct - et pourtant dans ce domaine, il y a encore plus de boulot à faire qu'avant 68, je crois - Donc arrêtons de suivre la mode, regardons-nous agir avec toutes nos contradictions, et surtout gardons le sens de l'humour... Il a raison cet écrivain de dire qu'on écrit... pour survivre... Rilke ne disait rien d'autre à son jeune poète.
Moi, je le suis, plutôt écolo.
Du coup, j'ai pas vu Home, non plus. Qu'apprendre dans ce truc ? Puisque je suis déjà convaincu, ça ne m'intéresse pas.
Et, là, ce petit bonhomme qui accroche quelques mots, ben il m'a intéressé lui.
Surtout que Judith semblait s'acharner (entre 2 reniflements ou c'est moi ?) à essayer de démonter son livre mais devait concéder qu'il était habile, même qu'il y avait de superbes passages.

Les extraits lus donnent envie je trouve.
arrêtons de dire que l'écologie se soucie de la nature... l'écologie se soucie uniquement de l'Homme...
Venant de visionner l'émission, je me doit malheureusement d'exprimer ma plus profonde déception concernant... la plupart des commentaires de ce forum.

Apparemment, je n'ai pas vu la même émission que ceux qui ont trouvé que l'auteur n'était "pas à la hauteur", que voilà "encore un qui n'a rien compris à l'écologie" ou encore "encore un qui parle d'un sujet sans rien y connaître", que "l'auteur ne dit rien d'intéressant de toute l'émission", qu'il fut "soporifique le monsieur", et que "[ce n'est] pas la peine d'en faire des caisses pour énoncer des idées simples", ou plus généralement que tous ceux qui ramènent l'émission à la discussion sur l'écologie, est-ce bien un totalitarisme, etc.

Bien sûr, cette émission, ou plutôt la discussion menée entre Judith Bernard et Iegor Gran, était, en proportion temporelle, largement peu intéressante car un peu bafouillante de la part de l'auteur, et donc bouclant longuement sur les mêmes points de la part de Judith.

Mais, la proportion restante, apparemment comme dans le livre la proportion dédiée à la relation d'amitié, était elle très instructive. En fait, l'émission est une succession de phases où l'auteur a passé parfois plus de 10 minutes à tourner autour de sa réponse, pour finir par dire une ou deux phrases soudainement lumineuses, fulgurantes (mais prononcées de manière étrangement très anodines) comme celle "ça sert à quoi la fiction" - "ça aide à survivre", mais pas seulement loin de là.

J'ai vu l'émission d'un auteur qui, me semble-t-il, est confronté, après 8 livres, à la torture de la page blanche, et qui a trouvé en voyant une affiche de sa voisine un sujet pour un nouveau livre : la liberté d'expression et de conscience, face à la religion.
Un écrivain qui s'est pris alors au jeu du thème prétexte, au point d'en devenir mono-maniaque, et qui a argumenté à profusion (trop ?) contre la religion actuelle, peut-être dans le but de prouver qu'il a le droit de douter, de ne pas se plier aux injonctions de la nouvelle religion (et bien sûr il a conscience que ce droit de ne pas se soumettre ne veut pas dire qu'il a forcément raison dans ses arguments contre l'écologie, car sinon ce serait être soumis à une autre religion, de postulat inverse).
Un auteur qui ayant bien avancé dans l'écriture de ce livre, s'est néanmoins rendu compte qu'il en était frustré (ce qu'il dit se traduire par le pessimisme à la fin du livre).
Et manifestement, vu ce forum, un auteur qui n'a pas fini de souffrir de ne pas être compris dans sa démarche.

Bref, j'ai vu une émission construite comme le livre, et pour moi très intéressante (certes à condition de rester en éveil intellectuel à chaque instant) sur un type de travail littéraire particulier et sur cette société qui trouve toujours le moyen de nous aliéner à notre corps consentant.

P.S.: Merci à Judith pour ces émissions, à chaque fois différentes et toujours préparées de main de maître (aahh les fameuses fiches...). Si vous avez toujours des problèmes de santé, pensez à vous soignez le mieux possible, c'est le plus important (j'en sais quelque chose avec mes soucis neurologiques).
Un avocat de la liberté de conscience tel que Iegor Gran je m'en passe volontiers, sans-façon, son roman n'était pas écrit que je l'avais déjà lu et assimilé, mais merci à lui quand même d'avoir essayé.
Si son oeuvre brouillonne vous plaît, soit, je m'en fous, mais ne venez pas chercher de paille dans mes oeils, à travers votre loupe de prisme qui me paraît à moi, moi-même-je, un peu encrassée, et surtout pas utilisée à bon escient. Le travail de Gran m'indiffère à 90% et sa souffrance à 200%, mais, allez un petit : Ô le pauvre - ça coûte pas cher et si ça peut faire plaisir. le coulis d'ironie c'est le petit plus maison.
tout à fait d'accord. Je rajoute que je n'en suis qu'à l'acte 2, et que dans les commentaires, personne ne parle du chapitre où il critique gentiment son dentiste et son camp justment. Donc on le charge comme le grand méchant, sans voir justement son côté ironique des 2 côtés!
Merci pour ce bon moment. Les émissions de Judith sont décidément celles que je préfère et que j'attends avec impatience. Je ne connaissais pas l'invité du jour et ce débat m'a donné envie de le lire. Merci encore.
Cette histoire de tortues étouffées par les sacs plastiques m'a paru suspecte dès le début.
Elle était trop belle cette tortue, sur la table du labo, photographiée avec son sac plastique.
Je me suis demandé comment ils avaient pu la conserver en bon état sans la naturaliser (l'empailler, comme on dit couramment).
Et je me suis dit que s'il l'avaient naturalisée, ils avaient eu beaucoup de mérite à le faire sans lui ôter le sac plastique. C'est complexe, l'opération. On enlève tout l'intérieur, les os, la viande, et on referme.
Ou peut-être qu'ils l'avaient ôté, le sac plastique, et puis replacé.
D'ailleurs, quelle importance ? C'est même pas la peine qu'on remette le même sac plastique. N'importe quel sac plastique peut faire l'affaire.
Ce qui compte, c'est l'image. Il faut arriver à faire la photo.
D'ailleurs, après tout, on peut mettre n'importe quel sac plastique dans la gueule de n'importe quelle tortue, même si elle n'est pas morte comme ça.
Et puis, si on n'a pas de tortue, on peut en capturer une et la tuer (sans l'abimer, bien sûr, sinon on se retrouve avec le même problème qu'Obama avec Ben Laden)
Faut pas être puritain.
Nicolas Hulot, quand il est en promo à la télé, il passe à la cabine de maquillage comme tout le monde.
Yann Arthus Bertrand, pareil. Personne leur reprocherait de tricher.

N'empêche, cette histoire de tortues étouffées, j'y crois pas. Les hommes sur la lune, oui. Les tortues étouffées, non.
Pas convaincant ! Monsieur "je me cache derrière l'œuvre littéraire" pour ne pas répondre aux questions...
Faux-cul et décevant ! Ca aurait pu être un bon sujet, mais avec un auteur... à la hauteur...
Je regrette la tendance de Dans le Texte à évoquer des oeuvres qui relèvent de la littérature d'idées (Lordon, Hessel, Cespédes). Les débats deviennent plus sociaux que littéraires. Peut-être que cette tendance est-elle reliée au fait que l'émission appartient à un site d'information. En privilégiant les idées au dépens de la littérature fictionnelle, y aurait-il une volonté d'attirer davantage de spectateurs vers une émission dont on sait qu'elle est moins regardée que les autres ?
Tout d'abord euh... Bonjour.

C'est marrant, je me doutais que Gran se ferait descendre en flèche (ou en flammes, mais ça rejette plus de CO[sub]2[/sub]...) dans les commentaires.
Le truc qui me chagrine, c'est que (presque) personne n'a l’air d’avoir lu le bouquin. À mon humble avis, c'est un tort de s'en priver. Même si je ne suis globalement pas d'accord avec lui (je suis plutôt dans la mouvance écolo-dépressive), j'ai énormément ri à la lecture de ce brûlot. Eh oui, le livre est très drôle, et remet un peu en perspective cette idéologie toute neuve, sponsorisée par des politiques et des multinationales repeints en vert pour l'occasion, et très en vogue chez mes amis pas tout à fait bourgeois mais vachement bohèmes.
Gran parait parfois (souvent ?) d’une mauvaise foi absolue mais primo, il s’agit d’une autofiction, et secundo, doit-on clouer au pilori ceux dont l’avis diverge du nôtre ? Et par pitié, ne venez pas le comparer à Zemmour ! Ce dernier n’est pas un écrivain, et Gran n’a fait aucun dérapage raciste (ou alors je ne le sais pas, et fronce de fait les sourcils de mécontentement).
Il ne fait que pointer du doigt les côtés mesquins et hypocrites de la mouvance néo - « écologiste » (j’insiste sur les guillemets, on ne me fera pas croire qu’un message écolo sponsorisé par EDF ou Leclerc en soit vraiment un), et appuie un peu là où ça fait mal.
Personnellement, j'ai plutôt l'âme verte : je trie mes déchets, j’ai une brique dans ma chasse d’eau, je composte mes déchets végétaux et la litières de mes chats, etc… Mais à la différence de la plupart de mes amis convertis récemment à la cause de l’Environnement, ces « petits gestes » ne me donnent en aucun cas bonne conscience. Je trie mes déchets ? La belle affaire ! L’écran plat de mon PC sur lequel je regarde l’émission a coûté une énergie folle, et on ne sait toujours pas comment faire pour recycler cette merde !! Ce n’est pas pour autant que je vais jeter le bébé avec l’eau du bain et renoncer à ces rites insignifiants – en gros, ça sert pas à grand-chose mais ça ne fait pas de mal, c’est déjà ça de pris. Mais je ne vais pas m’en gargariser comme une vulgaire Mélanie Laurent ou un quelconque Leonardo Di Caprio.
D’ailleurs, quand j’y pense, ce sont peut-être ces gens-là qui ont donné à Gran l’envie d’écrire son bouquin ! Des riches qui ont l’impression de « sauver la planète » (mais quelle expression à la con, quelle expression à la con !) en parlant de tri sélectif sur Canal Plus tout en faisant de la pub pour la Prius...
J’arrête là, la bile me monte aux lèvres rien que d’en parler, et mon propos se découd de plus en plus… Mais je ne partirai pas sans vous dire d’essayer de lire ce livre : l’humour rachète énormément de choses.
Donc si je comprends bien Ian Gregor est à l'écologie, ce que Zemmour est aux droits de l'homme.
Faire une émission sur un gars qui part d'un point Godwin fallait oser!

S'en prendre à l'écologie comme idéologie totalitaire, comme « totalistarisme vert », faut le faire!
Il faut avoir un tout petit problème de perception et de différenciation entre ce que sont les réalités, les faits, les choses telles qu'elles sont d'une part, et ce que sont ou peuvent être les choses humainement construites que sont les projets politiques d'autre part. De même, penser que LE « discours écolo » puisse être résumé par le discours de YAB et qu'il n'est pas QU'UN discours écolo, c'est soit avoir une vision tronquée de ce qu'est l'écologie (mais vu que l'auteur nous parle de dé-Croissance – pour dire une connerie, mais bon – ça ne peut être le cas ici), soit avoir recours à la malhonnêteté intellectuelle, soit être dans le déni.

Que l'on puisse s'attaquer à certaines manières d'envisager la « protection » de notre biotope c'est une nécessité, car un projet politique totalitaire basé sur la -seule- protection de l'environnement peut voir le jour, et l'urgence sans cesse grandissante ne fait que nous en rapprocher (notons que seul un projet politique peut recevoir le qualificatif de totalitarisme donc par exemple ici le développement durable, mais certainement pas l'écologie). Mais on ne peut s'attaquer au fait qu'il est indispensable d'avoir un biotope en état d'équilibre (relatif) pour que les humains (pour ne parler que de la vision anthropocentrée) puissent vivre « tranquilement », et non être en perpétuelle adaptation aux changements rapide du milieu, c'est du même niveau que prétendre que l'impossibilité à voler, ou à respirer sous l'eau des humains est un totalitarisme. S'en prendre à Borloo, à YAB, à l'écologie profonde, au développement durable, très bien. Mais à condition de ne pas défendre que ce sur quoi ils s'appuient, nous nous appuyons, n'est que (!) construction humaine et non également (!) des faits, des réalités, est... effrayant voire décourageant.

Or, il ne me semble pas que l'auteur fasse assez clairement la distinction dans son œuvre (bien qu'il s'en soit défendu sur le plateau) et qu'il jette le bébé avec l'eau du bain

Comme le dit Judith au début de l'émission, il n'est pas impossible que le fait que l'auteur soit né en URSS n'ait pas eu d'influence sur sa manière de voir l'écologie. L'URSS a limité la liberté individuelle politiquement d'une manière insupportable (totalitarisme) non pour satisfaire des besoins (biologiques), mais des désirs (politiques en l'occurrence). Rappelons toutefois que bien que nous ayons une aversion pour la privation de liberté (réelle ou perçue), nous restons nombreuses et nombreux à considérer comme acquis le fait que la liberté des individus doive être limitée dans une certaine mesure (la liberté des un-e-s s'arrête où commence celle des autres). Cet aspect doit donc être abordée à l'aune du projet politique que nous souhaitons voir naitre, et les libertariens (à l'opposé de ma vision politique) en font de la liberté absolue leur valeur première.

Nous vivons dans une société de l'hubris qui fait que depuis 1986 nous avons besoin de plusieurs planètes pour vivre tels que nous vivons à l'heure actuelle (l'overshooting day de 2010 s'est produit le 21 août!!!), que si aujourd'hui tout le monde vivait comme un-e Français-e il en faudrait 3 ou 4, et comme un-e Etazunien-ne 6 ou 7. Dans cette société, donc, de la démesure, du dépassement des limites physique, écologique et biologique, il est inévitable que les personnes vivant ou ayant vécu dans l'excès (à savoir les habitant-e-s des pays dits développés), mais aussi celles et ceux qui aspirent à vivre comme nous, perçoivent comme étant une privation de « liberté », comme une « rééducation » (qui a un sens péjoratif pour l'auteur, alors que dans le cas d'espèce c'est synonyme « d'éducation » comme le relève Judith, de « fin d'un obscurantisme », de « retour au réel ») le fait de retourner dans les limites que sont la finitude de la planète et de ses ressources. Et il est inévitable que certain-e-s, mu-e-s par cette peur du retour au réel, veuillent continuer à verser dans le scientisme et/ou le transhumanisme, bref, dans le déni des limites et de leur nécessité pour la construction des êtres (psychologie) et la pérennité des sociétés (histoire des sociétés).

Bien sûr chacun-e est libre de penser ce qu'il veut et les critiques sont nécessaires, mais on ne critique pas le fait que la Terre tourne autour du Soleil (sauf observation nouvelle), ou que l'humain fait partie du règne animal et qu'il a donc besoin de biotope stable (idem) : on le (dé)nie.
Et s'il faut sans cesse rappeler que les savoirs scientifiques ne sont que passagers et surement inamovibles, on ne peut les renier comme base commune sous peine que toutes les croyances se valent, que tout se vaut, qu'aucune politique n'est meilleure qu'une autre puisque que tout serait subjectif. La science est objective (en terme de constat, d'observations) même si elle n'est pas infaillible.
Ces faits, donc, ne relèvent pas de la croyance religieuse mais du réel (du savoir). De même, on ne peut clamer que l'on ne fait pas partie d'un biotope. On peut, en tant qu'individu, se foutre de l'écologie, c'est le propre de la liberté de penser, et c'est alors à la société (si elle considère que ça lui est nuisible) d'empêcher un comportement (émission de CO2, création de produits plastiques, etc.) et, le cas échéant, de « punir » l'auteur-e. En revanche, on ne peut nier que l'on a une responsabilité du fait que nous sommes dans le même biotope. Libre à chaque individu de faire ce qu'il veut (dans les limites fixées par la société). Libre à chaque société de faire ce qu'elle veut (dans les limites fixées par l'ensemble supérieur – ONU?). Tout dépend des buts que l'on a : liberté, vie bonne, non-souffrance, justice, etc.

Par ailleurs, défendre que le terme « propagande » s'applique parfaitement au film Home (même si je ne pense pas que ce film serve l'écologie mais seulement une manière, que je combats, de voir l'écologie) très bien ; défendre que Home est un film d'antiréflexion et de pathos quasi pur, c'est nécessaire ; défendre que Home est critique vis-à-vis de la « civilisation » des Takers (lire Daniel Quinn), pourquoi pas, du moment que l'on n'en profite pas pour nier la base réelle (le savoir -perçu- et non le souhait -voulu) sur laquelle s'appuie Home par exemple, et le mouvement écologiste en général.

De plus, bâtir une société sur l'idée que l'écologie n'est pas importante, n'est pas primordiale (au sens premier du terme, pour la survie d'une société et de ses membres), que c'est un totalitarisme et non une des limites avec lesquelles nous devons faire, c'est selon moi faire le choix de poursuivre la fuite en avant de la croyance anthropothéiste qui meut notre société : « l'humain et sa Science sont tout puissants et repousserons toujours les limites que la nature a posé ». C'est donc faire le choix d'aller tête baisser soit dans la plus grande catastrophe humaine (en terme d'effondrement de la population et d'horreurs inhérentes), soit vers une dictature visant à sauver l'espèce humaine (but qui n'est pas le mien – ceci ne signifie aucunement que je sois pour sa disparition) soit (si l'on veut bien porter un peu de crédit à celles et ceux qui croient que la Science ne trouvera jamais ses limites) vers une déshumanisation de l'humain via le transhumanisme.

Pour ce qui est de la critique du YABisme (si tu -!- coupes l'eau quand tu -!- te brosses les dents tu -!- vas sauver le monde), très bien. A condition de ne pas dire qu'il ne faille pas faire ces petits gestes. Ils sont indispensables mais pas suffisants pour résoudre la problématique anthropoécologique. Or, il semble encore que l'auteur jette le bébé avec l'eau... des dents cette fois.

Et puis son discours sur la science où il confond observation (GIEC) et technologie (création), savoir et pratique, traitant l'écologie de schizophrène relève au mieux du paralogisme. Il n'y a pas de schizophrénie dans le fait d'accorder plus de crédit aux connaissances et aux savoirs actuels parce que c'est du concret, plutôt qu'aux éventuelles (!) technologies capables de peut-être (!) voir le jour et de nous permettre si tout se passe bien (!) de régler les problèmes d'une manière plus désirée (selon notre conception de la désirabilité actuelle). La science d'observation nous permet de connaître le monde. Nous pouvons agir par rapport à ces connaissances avec ce que nous avons et savons dans le moment présent et non de faire des supputations (de nous baser sur des croyances) et donc de ne rien changer parce que l'on croit, l'on veut, l'on souhaite que demain « on rase gratis », que la technologie nous permette de ne pas changer de fonctionnement de notre société. La pensée écologique est simplement plus ancrée dans le présent (concret) que dans le futur (rêvé). La où il y a tromperie c'est lorsque l'auteur cite Einstein sceptique sur les possibilités d'utilisation d'énergie nucléaire contredit par les faits et fait le parallèle avec le GIEC (qui prédit la poursuite du réchauffement climatique). En effet, il confond technologie soumise à l'humain et observation de phénomènes naturels. En résumé puisque l'humain ne peut savoir ce qu'il arrivera à créer il ne peut arriver à observer la nature... Plutôt trompeur, non?

Tout au long de l'interview l'auteur se défend d'avoir écrit un essai et se « cache » derrière le « récit littéraire » pour pouvoir distiller une (sa?) vision totalitaire de l'écologie, qui ne manquera pas de combler ceux qui pensent que c'est un fait et qui feront fi du fait que ce n'est qu'un récit littéraire. Merci donc à Judith de l'avoir questionné sur la question.

Au final, si ce pamphlet (que je n'ai pas lu et n'aurais pas le temps de lire) permet de développer une pensée critique sur la forme de tout discours visant à empêcher la réflexion (caractère infantilisant, larmoyant, etc.) j'en serais ravi.
Mais, mais, mais, j'ai bien peur que ce livre ne renforce notre frilosité vis-à-vis de l'acceptation du réel (réalités écologiques). En effet, l'auteur fait le choix de surfer sur notre pathos (ce qui apparaît contradictoire avec la critique qu'il fait de Home) qui fait que nous sommes peu enclin-e-s à prendre en considération les limites (bio-topo-logiques) de l'humanité telles que nous les percevons aujourd'hui. Il surfe sur cette inclination qui est le résultat de l'imprégnation dans nos êtres (à cause de la pub et des autres discours de défense du système) de l'essence même de l'idéologie motrice de nos sociétés à savoir celle de la croissance infinie et du développement. Cette idéologie même qui fait que nous affrontons une crise climatique. Ainsi, il nous conforte dans notre frilosité vis-à-vis du retour à la sophrosune (tempérance) et a donc ainsi de fortes chances de nous ramener à l'inaction (« cela ne me regarde pas » ou plus sûrement « tout ça c'est du pipeau ») et peu à la réflexion (puisqu'il agit sur notre peur du changement). Pour reprendre une expression de Judith en l'adaptant au sujet, en lisant ce livre j'ai peur que nous nous voyions conforté-e-s dans notre frilosité par le discours relevant de la « beaufitude antiécologiste ».

D'ailleurs il est étonnant de voir Judith être ravie de la « belle démarche [visant à] rentrer dans le consensus écologiste » (démarche que j'admire si elle n'a pas pour but ou conséquence une négation du factuel), et en même temps être outrée, choquée, énervée de voir l'auteur rentrer « dans le consensus antisexiste » (et c'est un antisexiste qui parle), de le voir considérer que le féminisme serait une hystérie. La différence de réaction me semble intéressante et même cruciale pour montrer à quel point ces deux combats ne sont pas, chez Judith comme chez nombre d'entre nous tout-te-s, ancrés à la même profondeur dans nos êtres. Les évidences de demain ne le sont pas toutes déjà aujourd'hui.

Bref, l'accueil favorable de ce livre (comme ceux niant volontairement et farouchement les problèmes écologiques) m'effraie (au vu de l'urgence anthropologique dans laquelle nous nous trouvons), non pour la littérature bien sûr mais pour les conséquences sur les idées. Ca aurait pu être une pierre de plus pour développer l'esprit critique et j'ai l'impression que cette pierre sera apporté à la conservation du système délétère en place (volontairement ou non, peu importe au final).
Avertissements :
"L'écologie en bas de chez moi" n'est pas un livre sur l'écologie, mais sur la liberté.
Bien qu'il soit extrêmement critique et virulent vis à vis de l'écologie, il n'est pas non plus un pamphlet, car la mauvaise foi en est absente.
Le bouquin est en réalité une autofiction où la mauvaise foi est présente, ce qui n'est pas du tout contradictoire avec l'affirmation de la phrase précédente, puisqu'on vous le répète, il ne s'agit pas d'un pamphlet.
De plus, bien que les références scientifiques y soient très nombreuses, notamment dans les notes de bas de page, et que l'auteur ait une formation scientifique, son approche n'est pas du tout scientifique.
Enfin, même s'il a pour origine un billet d'humeur dans Libé, il s'agit d'une oeuvre littéraire.
Vous cernez mieux l'objet à présent ? Non ? Alors le mieux est de l'acheter pour vous faire votre idée. Vous me raconterez.
chapitre 29'50" et versets précédents: la liberté du vandale

G.W.Bush disait à propos de Kyoto: "le niveau de vie de l'américain n'est pas négociable"

La pirouette de l'invité, celle qui explique que son bouquin ne traite pas de l'écologie mais de la liberté, n'est pas une nouveauté: on oppose souvent à la responsabilité éco-citoyenne, la liberté techno-citoyenne.

Soulignons l'incohérence des arguments: quand plus tôt, le scribe conçoit un bilan carbone personnel qui autoriserait à s'offrir un billet d' avion pour taquiner la géraldine aborigène, payable par équivalence de petits gestes écolo et préalables soulageant la conscience; il balance, plus tard et sans complexe, une responsabilité commune et diffuse aux relents autoritaires à laquelle il conviendrait de se soustraire en apologiseant la liberté individuelle.

A vouloir traquer l' "hypocrisie", il se mélange les pinceaux: si les motivations individuelles peuvent être multiples -et par conséquent induisent une infinité de degré d'engagements- les enjeux sont clairs: le bien commun.

Immuablement, il esquive le concept de bien commun comme les autres charlatans de la rigueur intellectuelle de son espèce: en invoquant la "liberté individuelle" de s'engager à des degrés divers dans l'écologie. Mais il ne fait qu'entretenir un amalgame en pointant :
- soit sur l'absence de lois: et lui comme GW Bush peut librement se réclamer vandale
- soit sur l'absence de solidarité et de fraternité, de la conscience du bien commun, et de l'engagement et des devoirs que moralement cela implique

Un petit squeeze, et j'te glisse un doigt de "liberté" en brouillant les pistes entre le concept philosophique et l'usage des droits légaux ... Et j't'embrouille.
Je trouve que ce livre a au moins le mérite de prendre du recul, avec de l'ironie, sur un discours qui se prend vraiment trop au sérieux. Je ne le prends pas forcément comme une dénonciation de toute pensée écolo, juste d'un certain type de discours (le plus largement répandu) que l'on nous ressert à toutes les sauces.

L'exemple du "petit geste quotidien" est frappant. Quand l'écologie est devenue à la mode, j'ai été sidérée de voir le nombre de gens qui se vantaient d'être écolo et de "faire des gestes pour la planète" en parlant d'éteindre la lumière, de baisser le chauffage ou de couper l'eau en se lavant les dents. Tout cela, mon père me l'a inculqué comme des règles normales de bonne conduite quand j'ignorais jusqu'au terme d'écologie, et cela relève pour moi du bon sens et de la chose la plus naturelle du monde. Il ne me serait jamais venu à l'idée de m'en glorifier, encore moins de croire que je sauve des bébés phoques grâce à cela. Comme dit Gran, un peu d'humilité, quand même. Il me semble que ces "petits gestes" s'appellent la bonne éducation, et que c'est, tout simplement, la moindre des choses.

Autre cas: les fameux sacs plastiques dans les magasins. Même Judith, qui s'avoue agnostique en terme d'écologie, assène comme une évidence "mais enfin, c'est quand même mieux d'avoir des sacs réutilisables!". Oui, certes. Mais je tiens à signaler que la corrélation entre les tortues qui s'étouffent et l'utilisation de sacs en plastique dans les magasins ne me paraît pas évidente. Il me semble que ce qui est en cause, c'est le geste lamentable des gens qui les jettent dans la nature... Mais ce n'est pas inéluctable, qu'ils finissent dans l'océan! Pour ma part, je m'en sers comme poubelle, et du coup maintenant je suis obligée d'acheter d'autres sacs, en plastique aussi, plus grands que ce dont j'ai besoin (donc c'est moins écolo). De plus, à force d'oublier mon sac réutilisable et d'en racheter, j'en ai une collection impressionnante dont je me demande parfois si l'empreinte écologique est si négligeable que cela, en plus d'encombrer mon placard.

Voilà, pour dire qu'aucun problème n'est simple. Croire qu'il existe LA bonne voie (le sac réutilisable, l'ampoule basse consommation, le panneau solaire) qui est le BIEN, et que si on ne le voit pas, on est un méchant pas beau qui conspire à la fin du monde, relève en effet de l'acte de foi. L'ampoule basse consommation qui contient plein de cochonneries chimiques, qui a une durée théorique de 2 ans et qui pète tous les six mois, c'est un exemple. Combien de fois faudra-t-il répéter que toute chose a des défauts, et que c'est l'intelligence de la mise en oeuvre qui compte, et la réflexion ? Or, nous demande-t-on de réfléchir, en accomplissant ces "petits gestes" ? D'avoir l'esprit critique ?

Je suis d'accord avec rabbitman lorsqu'il dit, dans un commentaire plus haut, que la liberté individuelle de s'en foutre s'arrête là où l'intérêt général commence. Mais justement, le reproche qui est fait au discours écolo est de poser la question comme un problème individuel, qui pourrait avoir une réponse individuelle. Or, la réponse, ou les débuts de réponses, ne peuvent être que globaux. C'est-à-dire politiques. Qui peut croire que le citoyen, qu'il recycle ses déchets ou non, qu'il aille au boulot en vélo ou en voiture, qu'il habite dans une yourte ou dans une villa de standing, ait le moindre impact par rapport à celui des entreprises, de l'industrie, de tous les lobbies qui existent ?
La voiture, me direz-vous, est un choix individuel. Vraiment ? Celui qui n'a pas les moyens d'habiter ailleurs qu'à 50 km de Paris, avec un train toutes les 3 heures par beau temps, et qui bosse à Paris, il fait comment pour être écolo ? La solution passe par une réflexion générale sur l'étalement urbain, sur les transports en commun, par une autre implantation des entreprises, par une régulation des prix de l'immobiliers... Donc oui, croire que c'est en culpabilisant les gens, ou en leur donnant bonne conscience (suivant les cas), qu'on résoudra le début du commencement du problème, c'est complètement bisounours. Et en plus, ça me tape sur les nerfs.

Et à part ça, sur l'aspect littéraire, j'ai regardé ce qu'il avait écrit d'autre et je suis tombée sur ça: les trois vies de Lucie, qui m'a l'air vraiment bien (cela donnerait bien envie d'un dans le texte là-dessus, même s'il faut varier les plaisirs et les invités...).

ps: au fait, je n'ai pas vu Home, non plus.
Je suis assez en phase avec ce que dit ce type, ou son double auto-fictionnel, mais ça n'a pas suffi à mon bonheur: je ne trouve pas super-intéressant ce qu'il a à dire (sur le sujet, j'estime n'avoir rien d'intéressant à dire non plus).

Judith a été merveilleuse comme toujours et jusque dans ses erreurs: nouvelle logique éditoriale de "Dans le Texte" aidant, elle s'est acharnée à considérer son interlocuteur comme un porteur de message plus que comme un écrivain. C'était pas le bon angle, il a eu raison de le rappeler. Je regrette que Judith ne l'ait pas relancé quand il dit que la fiction aide à survivre, ce qui peut sembler bâteau comme tout, mais qui me semble pourtant un point de départ (ou d'arrivée) plus stimulant pour une discussion littéraire que tout blabla sur l'opportunité ou non d'un discours railleur sur l'écologie actuelle (à ce sujet je subodore que le dernier Ian McEwan aurait davantage mérité une émission, mais bon...).

Se pose la question de la pertinence de "Dans le texte" dans sa forme actuelle. Je m'étais d'abord réjoui que l'émission prenne un texte comme prétexte à un débat plus large, avec Judith comme mouche du coche, ça a donné de très bonnes émissions, mais il me semble que là, le modèle atteint ses limites: c'était une émission littéraire sans littérature, ou si peu. Puisqu'on est sur internet et qu'on s'en fout de l'audience (Non? On s'en fout pas?), je crois qu'il ne serait pas illégitime de revenir un peu aux fondamentaux comme on dit, d'arrêter de penser qu'il faut de la polémique de magazine pour rendre excitante une émission sur les livres et leurs auteurs.

Cela dit, Judith a beaucoup de talent. En tant qu'animatrice, vraiment, je trouve qu'elle a un truc rare. Je serais dirigeant de chaîne ou de radio, je me jetterais sur elle. En a-t-elle consience ? S'en moque-t-elle ? Considère-t-elle ce qu'elle fait là comme moins gratifîant, sérieux, enrichissant, que ce qu'elle fait dans ses autres vies ? La périodicité désinvolte de l'émission semble en attester. Miseria!
En lisant l'intro, très accrocheuse, j'avais déjà envie de taper Iegor Gran.

Et puis en écoutant l'émission... ben en fait, non.
Aurait-il édulcoré son discours face aux caméras ? J'attendais le "je m'en fiche des tortues", qui n'est jamais venu.

Sinon, ma réfléxion sur ce que je comprends de la réflexion de ce monsieur. Il veut être libre de ne pas se soucier de l'écologie. Grand bien lui fasse. Il a l'air encore assez jeune. Sauf accident prématuré, il devrait voir de ses propres yeux, d'ici 30 ou 40 ans, pourquoi il eût été préférable qu'il s'en soucie. La différence entre lui et les écolos, c'est qu'il aura vécu ces 40 ans heureux et sans souci, pendant que les écolos les auront vécus à s'angoisser. On est vraiment trop bêtes, nous les écolos.

Et pour continuer dans la prophétisation : dans un siècle ou deux, on étudiera ce livre comme un exemple des ressources qu'a pu développer notre intellect pour nier l'inévitable changement, par terreur, par paresse, par facilité...
chapitre 22'50" et versets suivants: les petits gestes et les supers pouvoirs.

Déjà, il y a un petit problème de compréhension quant à l'éco-citoyenneté que j'aimerais dissoudre: ce n'est pas des petits gestes qui sauvent la planète, mais c'est des petits gestes qui la détruisent. En effet, le fondement de l'écologie -au sens politique du terme donc, et non au sens scientifique- ce n'est pas de savoir ce que je peux faire pour ma planète, mais ce que je peux ne pas faire, pour la préserver.
Ce n'est qu'à partir de là, qu'ensuite, on cherche des alternatives: des gestes nouveaux, ou anciens. Voire qu'on se questionne sur la nécessité de certaines de nos habitudes gesticulatoires.
Les petits gestes ont des super-pouvoirs: mais ce sont ceux des super-vilains, pas des super-gentils.

Comprendre le problème à l'envers, ce serait se passer de plus de la moitié de sa propre vie; comme si nous tous, apprentis philosophes par naissance, nous cessions de -littéralement et étymologiquement- nous étonner. Et je vais vous raconter pourquoi.

Pas d'inquiétude: aucune morale à l'horizon de ce chapitre... je vais juste vous faire comprendre que ce qui vous parait manifestement acquis et anodin est en fait absolument extraordinaire.
La Terre fait environ 45 000 km de circonférence à l'équateur: qui, parmi les @sinautes n'a pas encore fait l'équivalent d'un tour du monde avec sa voiture ? Personnellement j'ai déjà bouclé mon deuxième tour du monde... et encore, je ne parle que de ma dernière voiture. Bon, je m'aperçois en écrivant ces lignes que mon auto actuelle n'a jamais passé aucune frontière... Mais je suis encore libre de tourner en rond de chez moi à mon boulot plutôt que d'avancer bêtement en ligne droite.
Pour l'anecdote, je rajoute en passant que ma voiture est immobile durant plus de 95% de son existence. C'est dire le potentiel... Et ce qui est encore plus grisant, c'est que je peux tourner en rond à une vitesse maximale qui est d'assez loin, bien supérieur à celle de n'importe quelle autre espèce vivante terrestre! Faucon en piqué compris :-)

Lors de mon séjour en Roumanie, j'ai résidé dans un charmant petit chalet accroché à une colline des Carpates, bâti à proximité d'une source, et pas si loin du palais de chasse de Ciao16Coups: le grand tueur d'ours sauvage enchaîné. Fallait aller chercher l'eau à la source, en chaussant autre chose que des tongs. En premier lieu, une ravissante blonde mi-hongroise, mi-mineure me chanta l'aubade en m'apportant l'eau fraîche. On m'a fait comprendre que l'amour était inclus dans le loyer.
Elle avait un téléphone portable à portée de main au cas où j'aurais été violent ou psychopathe. Mais il n'y avait pas l'eau courante.

C'est moi, finalement, qui lui apportait l'eau fraîche, et je n'ai jamais trop su ce qu'elle pensait de mes douches matinales au pied du chalet avec l'aide d'un bidon en plastique de 4 litres et d'une bassine approximative; dans la pudeur inégalée des européens du nord. Dans le forfait inclus, je n'ai pris que ma part de rires, échangés autour de ses photos de famille, noires et blanches, et aussi concaves qu'elles étaient précieuses.
Je lui ai parlé des mes voyages précédents. Je n'ai, sagement, pas fait la promesse de lui écrire. J'ai simplement promis que je ferais mon possible pour qu'on soit amis le temps de mon séjour. Fidèlement et scupuleusement, j'ai apporté l'eau au chalet.
Les tôliers, dans un chalet voisin, là-bas, au début, étaient surpris que je ne l'enculassias pas, et qu'elle ne me pompassiât pas le dard non plus. Mais lors d'une après-midi, je me suis invité à leur table, et leur accueil a été au final chaleureux: tsuika et danses pour tout le monde sauf elle, en plus du bbq, et discut' amicale avec le chef de meute.

De retour en métropole, avec un peu de recul, ce n'est pas la prostitution qui m'a mis une baffe, même si on avait essayé de me refiler une gamine de 14 ans dans un autre coin de la Roumanie: je vous ai dit pas de morale dans ce chapitre. Non, c'est cette douche que je prends (presque) tous les matins, et cette chasse d'eau, d'eau potable, que je tire plusieurs fois par jour. Et je m'imagine toutes les escapades que cela me coûterait si j'étais là-bas.

La grande erreur de l'invité, de l'animatrice, de la plupart des @sinautes, des verts, et des personnes de ma famille est d'être engoncé à un tel point d'endoctrinement de déterminisme occidento-productivo-consummériste que tous les petits gestes qu'ils font pour aller au boulot le matin leur paraissent normaux: eau courante, eau chaude courante, chasse-d'eau, douche, déplacement quotidien à une vitesse extraordinaire...

Mon propos n'est pas de dire si c'est bien ou mal de jouir d'un tel confort, mon propos est de vous dire ouvrez les yeux, c'est vraiment extraordinaire d'ouvrir un robinet, de prendre une douche, et d'appuyer sur l'accélérateur. A chaque fois.

Je suis scientifique. Mais je ne vous demande pas d'être à genou, ni de devenir des ingénieurs des moteurs à combustion, des réseaux des eaux usées et potables. Je ne vous dis pas non plus d'être les bras en croix à psalmodier le miracle de la plomberie Castorama ou Leroy-Merlin. Je vous encourage juste à ne pas mésestimer vos petits gestes quotidiens qui sont si faciles de considérer comme acquis et anodins. Je vous ouvre les portes sur vos matins: même si c'est pour aller faire du pneu chez Michelin en 3x8, c'est toujours une aventure à chaque fois renouvellée et extraordinaire.

Et j'ose juste espérer, que fort de ses considérations, vos matins seront moins cyniques et redondants, et que plus tard, vous aurez peut-être à coeur d'en faire quelque-chose d'extraordinaire aussi.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Décidément, les prétendus "pas politiquement corrects" (en fait, ils le sont dix fois plus que les autres) sont dans l'air du temps.

On peut raconter absolument n'importe quoi pour faire du buzz... Y'aura toujours des gens pour relayer.

Entre Zemmour qui a tribune ouverte partout, Houellebecq et son Goncourt, ce n'est pas l'anti-écologie qui est à la mode, mais l'anti-humanisme.

Je viens de (re)lire "Les raisins de la colère". Voilà un livre qui fait du bien...

Et j'ai écouté Lordon sur France Q hier matin. Il a mis sa raclée à AG Slama. Rien que pour ça, c'était jouissif. Et quelle intelligence.

A écouter, là.

Il vient d'écrire une pièce de théâtre, D’un retournement l’autre, comédie sérieuse sur la crise financière en quatre actes et en alexandrins... Voilà un invité prestigieux, Judith, s'il vous plaît...
C'est pas la peine d'en faire des caisses pour énoncer des idées simples (et ça ne contribue pas au bon voisinage).

«En science comme ailleurs, l’inertie intellectuelle, la mode, le poids des institutions et l’autoritarisme sont toujours à craindre.» Hubert Reeves
Mouais ...
Autant je trouve intéressant de discuter certains aspect de l'écologie, de critiquer l'écologie au quotidien pour se donner bonne conscience (comme il le fait au début de l'émission), les concepts comme les gestes éco-citoyennetés inventés par les vrais responsable pour se dédouaner des problèmes (comme une forme de charité), de railler certains aspects traditionnels et caricaturaux de l'écologie, comme le sauvetage des baleines et des bébé phoques, la souffrances des animaux ou les visions caricaturales de la décroissance.
Autant je pense que le droit à la liberté de ne pas se préoccuper de la question est une imposture. La liberté ne peut exister sans son corollaire : qu'une liberté individuelle n'empiète pas sur la liberté des autres, et l'écologie est l'exemple concret de cette limite.
L'université de la question écologique s'impose parce que l'Homme est une partie de la nature, le reste (l'amour de la nature, des animaux ...) n'est qu'une affaire de convictions.
Il est assez rassurant de se rendre compte que les anti-écolos n'ont en fait rien à dire... ou vraiment pas grand chose.

Du coup cela a plutôt tendance (un peu comme Judith?) à me persuader du bien fondé de cette toute récente doxa.
J'ai été alléché par l'idée de départ que je trouve rigolote mais au final l'émission ne m'a pas donné envie de le lire. L'auteur ne dit rien d'intéressant de toute l'émission et les extraits du livre ont l'air assez fades: considérations de petits bourgeois parisien s'excitant sur l'idéologie de petits bourgeois parisiens excités d'une autre chapelle.

sur le roman de l'auteur "specimen mâle", un comics americain prend l'exact contrepied: "y, le dernier homme", les premiers tomes sont assez réussis.
L'émission sur les footeux qui veulent faire de la ségrégation nous l'a montré, DS en a marre du politiquement correct. À quand le retour d'Élisabeth Lévy, un jumelage d'ASI avec Causeur et l'embauche de Zemmour comme chroniqueur ?
encore un qui n'a pas éteint son portable surtout.
Encore un qui n'a rien compris à l'écologie.

Encore un qui confond la forme d'un discours particulier (Home) avec le fond d'un discours plus général.
Encore qui ne voit pas la récupération du discours écolo par des intérêts privés - qui n'a rien compris non plus au libéralisme, donc. Qui ne voit donc pas que c'est d'ailleurs ce libéralisme et sa folie productiviste qui provoque les problèmes écologiques (et pas du tout la science, par exemple).
Encore un qui croit que l'écologie se résume à Yann Arthus Bertrand (hormis quelques "jaloux" - penser que si on est écologiste et pas d'accord avec la démarche de YAB, c'est qu'on est jaloux, c'est quand même d'une étroitesse de vue assez confondante).

Encore un qui pousse des cris d'orfraie aux "propagandes" écologistes, mais qui paraît pas très dérangé par les propagandes libérales, dont les effets font des dégâts objectifs et considérables, quand l'écologie ne fait que déranger les nerfs de monsieur (c'est sûrement bien plus grave d'être importuné par une affichette, que de constater la précarisation constante de la société, par exemple, ho là là).
Encore un que les problèmes de bien commun n'empêche pas de dormir.
Encore un qui prend les problèmes de bien commun comme une entrave à sa petite liberté égoïste. Encore un qui voit comme seul bien commun : liberté pour moi de faire ce qu'il me plait !

Encore un qui ne veux pas voir, au-delà des problèmes de petits oiseaux et de tortues, qu'il y a, à terme, des problèmes énergétiques profonds à l'horizon, des problèmes de santé public majeurs provoqués artificiellement, etc (le tout très documenté scientifiquement, au passage, au lieu de parler de foi, qu'il commence par se documenter sérieusement ce monsieur).

Encore un qui acte la réalité pour dire que elle est comme ça et que donc faudrait pas la critiquer, ou agir contre, au moins symboliquement ("faire un action écolo ça sert à rien, puisque juste après on prend sa voiture". Ha bah oui, ça sert à rien de s'habiller dans la journée puisque le soir c'est pour remettre son pyjama - sortez donc en pyjama. Dur la vie, hein ?)

Encore un réac, quoi.
on en parlait justement il y a quelques jour avec ma compagne... l'émission nous manquait !

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.