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Hacking, commentaires, pseudos, indépendance : quelle déontologie pour la presse en ligne ?

Les nouveaux sites de presse doivent-ils se doter d'une charte déontologique ? Les médias traditionnels, en tout cas, viennent d'échouer dans cette direction. Nous avions raconté ici les circonstances de cet échec.

Derniers commentaires

D'une manière générale la dérive est très compréhensible, ce qui définit la compétence informatique est la capacité à aller au delà de ce qui est proposé par le soft en tant que tel, et aller au delà, c'est "pirater" s'introduire là ou on n'est pas censé aller.

Il existe une certaine équivalence entre le hacker "pirate" et le hacker "bidouilleur" puisque son horizon c'est les autres.
Perso, je n'utilise un logiciel qu'à partir du moment où j'ai le droit de regarder ses sources et de les modifier à ma convenance. Ce qui ne veut pas dire que je le fais tous les jours... mais quand je le fais, je ne pirate pas.

Mais je comprend bien ce que tu dis. En fait, dans les logiciels libres, la notion de piratage n'existe même pas, j'ai un peu tendance à oublier qu'ailleurs, ce que je considère comme normal est en fait du piratage. Le fossé entre ces deux monde est littéralement vertigineux!

Je ne sais pas si quelqu'un ici a déjà entendu parler de la certification "ethical hacker", c'est assez intéressant : ecconcil. Hé bien, bizarrement, les cours portent essentiellement sur les failles de sécurité d'un certain système fermé qui n'équipe que 30% des serveurs publiques. Une partie non négligeable porte quand même sur les failles induites par une mauvaise configuration des autres et l'utilisation de technologies privatrice au sein de systèmes libres.

Je suis donc certainement mal placé pour parler de l'univers du hacking réseau surtout si on considère que, quoi qu'on fasse sur un logiciel fermé, à partir du moment où on sort des clous c'est du piratage... Il me parait cependant tout à fait légitime de lancer soi-même des attaques sur son propre réseau afin d'en vérifier l'intégrité.

À ce moment là, effectivement, toute forme de hacking qui porte sur un logiciel privateur est du piratage. Dois-je rappeler que ceci reste marginal par rapport à l'immense majorité de ceux qui se revendiquent hacker et sont en fait des développeurs libres?

Perso, je n'utilise un logiciel qu'à partir du moment où j'ai le droit de regarder ses sources et de les modifier à ma convenance. Ce qui ne veut pas dire que je le fais tous les jours... mais quand je le fais, je ne pirate pas.


Marrant, c'est le même discours qu'un ami à moi qui ne jure que par le "Libre". Je ne comprends pas quelle forme de réassurance cela peut procurer. Surtout qu'il est incapable de compiler quelque source que ce soit, sans parler de la modifier... La plupart des programmes de nos jours -- y compris le Phorum sur lequel on écrit ici -- sont composés de dizaines, de centaines de milliers de lignes de code, d'une quantité de dépendances, et j'en passe. Une infime minorité de gens est capable d'y foutre son nez, voire même d'en modifier efficacement quelque chose, hors des clous posés par leurs concepteurs. Parfois, des quidams moyens, comme moi, font des plugins, add-ons ou autres extensions. Et puis une grand majorité de ceux qui se réclament de cette "mouvance" utilisent un fournisseur d'accès à l'internet (FAI) traditionnel, Orange, Free, etc. dont l'opacité n'a d'égale que la langue de bois; on pourrait nous restreindre à une moitié choisie de l'internet qu'on n'en saurait probablement rien.

Je trouve assez bizarre qu'on se focalise sur l'informatique pour en réclamer la transparence alors qu'on ne sait pas comment est produit la majorité de notre nourriture, qu'on ignore ce que font les banques avec notre argent, de même que les politiques à qui on a accordé un mandat avec nos impôts, sans parler de la totalement opaque industrie nucléaire ou des nouvelles joyeusetés comme le gaz et le pétrole de schiste ou les boues bitumineuses. Maintenant, on veut pénaliser les agriculteurs qui veulent ressemer leurs propres graines. C'est beau. On les appellera sans doute "les pirates de la semence" s'ils ne se plient pas à la loi.

L'opacité des systèmes et des logiciels est un leurre, en ce qui me concerne. Tout ce que je veux, c'est que ça marche. De plus, en informatique, il est extraordinairement simple de contourner des blocages institués par ceux qui veulent garder des monopoles, ce qui est autrement plus dur IRL*. Toutes les protections sautent de plus en plus vite, sont crackées de plus en plus ardemment, montrent bien leur inanité. Pour n'en citer qu'une: l'imbécile protection HDCP réputée incontournable qui ne nous aura pas fait chier longtemps. On peut hurler contre la censure d'Apple et se réjouir de "l'ouverture" de Google (vaste blague, aussi, mais bon), il n'empêche que si on ne peut pas avoir d'applications pornographiques sur le premier (ce qui me manque terriblement, je l'avoue), on peut sans problème avoir plein malware sur le second, faites-vous plaisir.

Pour finir, il me semble avéré que la tendance néo-libéraliste de ces trente dernières années a été l'accélérateur, voir le déclencheur de la crise actuelle. Qu'est-ce que réclament ses partisans? Moins d'État, moins de lois, moins de régulation, qu'on foute la paix au système qui s'auto-régulera de lui-même (pour simplifier). Mais s'il est relativement cocasse que des multinationales (Microsoft, Apple, Adobe, etc;) s'abrogent le droit de légiférer sur ce qui leur semble "juste" et fabriquent leur matériel et leurs logiciels en conséquence, il est aussi inconcevable que chacun établisse ses propres règles, comme c'est le cas pour le logiciel libre -- et dans la doctrine néo-libérale (pour simplifier). En l'absence de consensus -- si possible pas d'un pouvoir centralisé, mais d'une coordination établie -- ça restera la jungle qu'on connaît actuellement.


* IRL: "In Real Life", ou traduit du latin pour les non geeks qui auraient débarqués ici par hasard, "Dans La Vraie Vie" opposé à "Sur Écran".
Purée, j'y comprends rien mais j'aime bien comme tu en parles.
Moi, c'est plutôt le flicage qui me pose problème. C'est parce que j'y comprends rien?
La flatterie ne compensera pas les volées de bois vert reçues ailleurs, même si elles étaient méritées :)

Ce sur quoi tu peux sûrement rebondir, c'est que le flicage a deux facettes: le côté répressif pour un intérêt local dont les exemples sont légion, et le côté modèle pour l'intérêt général qui tarde à se manifester globalement. Voir les tripatouillages sur l'écologie, le climat, la finance, etc. Ces domaines nous touchent tous, et ceux qui ont le pouvoir d'influer dessus se torchent le cul avec.

Plus que les lois, les brevets, la propriété intellectuelle (ou autre), qui permettent le "flicage", ce sont les modèles qu'il faut renouveler. En très très grande profondeur. On ne peut pas défendre le logiciel libre si on ne défend pas par ailleurs la semence libre, si on permet les brevets, le droit d'auteur, et j'en passe.

Il faut que l'inventeur puisse bouffer, que l'auteur, le dessinateur, l'écrivain, le programmeur gagnent leur vie, évidemment. Hormis de rares exemples, cela n'arrive que dans un échange marchand: tu fais un truc, on te paye (peut-être) pour. Pas cher, pour la plupart.

Pour prendre un exemple un peu égocentrique, prenons l'extension que j'ai faite. J'avais plusieurs solutions:
- la faire payer par ASI -- qui n'en a rien à foutre,
- trouver un sponsor -- qui en aurait eu à foutre et de l'argent à jeter par les fenêtres,
- la monétiser -- ne la donner qu'aux gens qui auraient payé pour l'avoir,
- croire au don -- et mettre un joli bouton "faire un don" qui m'aurait rapporté 3€ pour plusieurs centaines d'heures de travail,
- le faire parce que je le voulais et en plus me faire chier à le proposer, le décrire, le documenter pour d'autres parce que je pense que ça peut aider, et ça, gratos -- je peux me le permettre, parce que j'ai de quoi bouffer.

On sait dans quoi on vit, il faut juste savoir dans ce quoi on veut vivre.
Oups, voté gemp.
Palsembleu !!! 917 commentaires de retard... et j'dors quand moi ? Vous parlez d'une évolution, l'extension gempienne !!??? scrogneugneu...
« Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »
Sympa ton extension @si, mon cher gemp, et SI SIMPLE d'installation et d'utilisation. :-)

Le propre de l'ignorant, c'est de trouver compliqué ce qui ne l'est pas.
Dans le & Pourquoi? de ton guide, tu écris: « C’est la magie du Javascript. »
Hier soir (quel hasard...), un copain magicien me faisait des tours d'illusionnisme.
Le résultat du tour (la carte qui est toujours retrouvée ou la pièce qui sort du col à la place du briquet), qui provoque l'émerveillement du crédule (« qui croit trop facilement ») et constitue la connotation affective du mot "magie", n'est que la méconnaissance du "truc" (la manip). Et l'apparente simplicité "cache" (à la perception mais aussi à la conscience, même si l'ignorant sait qu'il y a un truc) l'énorme travail qui permet cette aisance. Or ce "travail" est l'expression de la volonté de manipulation du magicien (lui appelle ça produire du « rêve » comme le réalisateur de film ou le producteur TV, le politicien « programme », le philosophe parlera d' « enchantement » du monde). Quelque soit le but du manipulateur (faire rêver, te voler ta Rolex en acier, faire de l'argent en faisant payer sa prestation ou obtenir ta soumission) sa méthode reste de détourner ton attention pour que tu ne "vois" pas sa manip et encore moins son intention.
Avec l'informatique, ne voilà t-il pas que par un "simple" clic j'accède "comme par magie" à toute la formidable intelligence collective de la "communauté" des abonnés d'@si (à la bêtise collective aussi, mais là n'est pas mon propos). Cela pour le coût d'une obole que, pour payer à Caron le prix du passage du Styx, je mets dans la bouche de la machine morte.
Cela aussi en sacrifiant au rite du geste marchand: achat de la machine, des logiciels, paiement de ma facture d'électricité nucléaire. Certains sociologues nous disent que nous sommes entrés dans la société de l' « accès », accès au « service » et non plus seulement à la possession de la marchandise. Nous sommes des consommateurs de vent.
Pour cela, je suis, pauvre croyant comme la majorité des utilisateurs d'un ordinateur, obligé d'accepter le mystère de la « magie » informatique. Le mystère de l'algorithme remplace les mystères de la foi. Mais comme pour celle-ci, l'important est le rite, rite du passage (Arnold van Gennep, 1909): du monde des vivants au monde des morts, du monde profane à la Cité de Dieu, de la campagne à la ville, de la communauté humaine à la communauté des croyants, de l'individualisme monadique à la "communauté" des réseaux sociaux ou des consommateurs.
Obligé aussi de suivre le prêtre ordonnateur (le vendeur, l'ingénieur logicien, l'animateur d'émission ou de site). Mais on sait que ce "passeur" n'a pas besoin non plus de connaître les arcanes (« secrets de fabrication ») de la théologie. Il faut et il suffit qu'il veille au bon déroulement du rite. La religion n'est pas autre chose. Venant étymologiquement (en cumulant les sources) de relegere (relire) et de religare (relier), le religieux est celui qui « relit » et « relie » les rites effectués lors d'un culte.
C'est donc le rite (usage, coutume) qui fonde la communauté. On « entre en société » comme on « entre en religion ». Ce qui implique alors que, dans une société marchande, communion dans le culte du veau d'or, ce sont les gestes marchands, la procession ininterrompue au temple supermarché (virtuel ou non, mais il y a toujours des Morlocks qui fabriquent et emballent, ... et nous mangent) ou téléviseur qui nous "font" communauté.
Dans notre monde dit désacralisé les rites nous sont, en tant que tels, invisibles (absents à la conscience), donc plus pernicieux encore et forcément manipulateurs.
C'est cela, me semble-t-il, que tu appelles « modèle » puisque cela s'applique en effet à quasiment tous nos « liens » aujourd'hui (dans la dimension de la consommation vs production).
Tu as donc tout à fait raison d'étendre comme tu le fais le renvoie à la question du flicage que je t'ai soumise. D'autant que les deux facettes de cette « obole » s'expriment dans le développement des puces "traceuses" (laisses électroniques) dans les ordinateurs, portables mais aussi appareils domestiques, meubles, objets et vêtements.
« Ne pas croire au démon n'en protège pas ». Père Lucas dans le film Le Rite de Mikaël Hafstrom.

Merci donc pour ta réponse et la chanson de Jacques Brel.
Que la lecture de ce laïus soit ta punition pour les « volées de bois vert ». :-)

J'espère que alain b, clomani, bysonne, compunet, dont je suis pourtant plus proche idéologiquement, ne vont pas me "sauter dessus" comme sur ce « pauvre » Germain Rital, qui, bien que je ne partage pas souvent ses idées, a le droit de les exprimer sans se faire insulter. À chacun son style, et la raillerie de "meute", voire le persiflage, ne rend "petits" que ses auteurs (dans le sens de l'encensement, ça le fait aussi, d'ailleurs). Ouille, pas taper. Tiens, je regrette que ce cher Chronophagos ait disparu de nos écrans.
Super joli laïus et ô combien intéressant. Merci beaucoup !

Sur la dernière citation, j'ai repensé à une autre que j'aime bien: « Ce n’est pas parce que je suis paranoïaque qu’ils ne sont pas tous après moi. » Pierre Desproges in Vivons heureux en attendant la mort

Je bookmark, j'y reviendrai.
Je suis un peu sorti du sujet, il est naturel que d'autres suivent et rebondissent. Navré de cette dérive.

J'aurais beaucoup de chose à répondre par rapport à ce que tu as dit, Gemp, une discussion là-dessus avec toi serait certainement passionnante.

Ce n'est cependant pas l'objet initial de mon intervention et je préférerais revenir à mon propos, faire retirer les mots hacker et hacking de l'article et les remplacer par des termes plus adéquat: pirate et piratage.
Honnêtement, le terme n'est que dans le titre et sur une acceptation plausible qui pourrait se justifier (cf. nombreuses définitions).

Votre discussion générale est plus intéressante, mais le chipotage sur l'emploi du mot me semble démesuré dans le contexte.
Tu as sans doute en grande partie raison et je comprend que ça paraisse démesuré. Comprend que de mon point de vue, c'est l'association entre hacker et pirate informatique qui est démesurée. Que cette discussion ouvre sur de plus vastes sujets, c'est un fait. Je les aborderais en tant que tels dans le cadre d'un dialogue portant sur les sujets eux-même, ici ce ne sont que des arguments et ils doivent rester en arrière plan.
Les mots ont un sens qui peut varier selon le contexte et le registre lexical de celui qui les prononce. "Hacker" pour une majorité est effectivement étroitement lié à "pirate informatique", "geek", "nerd" dont les définitions sont multiples. Je comprends tout à fait que, dans votre contexte, cela soit choquant, il n'en reste pas moins qu'il faut replacer son utilisation dans l'actuel où elle me semble appropriée: « ... sauf à ce que le journaliste ne se transforme en hacker et que les entreprises de presse n’aient l’idée d’en embaucher! ».

Il s'agit effectivement de hacker un compte, un serveur, une base de données pour recueillir des informations, ce qui pourrait même s'inscrire dans une "éthique" lorsqu'il s'agirait de mettre à jour des informations dissimulées par [s]nos gouvernants[/s] des criminels, par exemple -- ce que répudie formellement Daniel. Est-il "déloyal" de hacker les ressources informatiques d'une maffia pour en exposer les exactions? Plus que d'envahir un pays sous prétexte qu'il détient des armes de destruction massive? Mais c'est peut-être une autre histoire.
Les mots ont un sens qui peut varier selon le contexte et le registre lexical de celui qui les prononce. "Hacker" pour une majorité est effectivement étroitement lié à "pirate informatique", "geek", "nerd" dont les définitions sont multiples. Je comprends tout à fait que, dans votre contexte, cela soit choquant, il n'en reste pas moins qu'il faut replacer son utilisation dans l'actuel où elle me semble appropriée:
Ce qui revient à cautionner l'utilisation qui en est faite. Il existe des d'exemples similaires mais j'hésite à les utiliser pour ne pas tomber dans une autre controverse. Au pire j'en ai cité un, un peu plus haut, le mot "anarchiste", qui ne semble pas trop sujet à polémiques.

Pour ce qui est de l'explication, j'avais bien compris la phrase ainsi, y compris les implications que tu soulignes. Je ne met pas du tout en doute la bonne foi de Daniel ni la clarté de son discours.
Oh, il y a un exemple plus proche que "anarchiste" (pour lequel je suis bien d'accord que la confusion est grande et j'ajouterais même entretenue): "la gauche", Mélenchon se réfère même maintenant à "la vraie gauche", c'est pour dire =)
Bien vu! J'y avais pas pensé, pourtant j'étais pas loin :)
Je m'inquiète pas pour ça. Tu appuis mon raisonnement en ajoutant un exemple, y'a pire quand même. On a certainement un point de vue relativement semblable sur le fond même si nous ne sommes pas d'accord sur l'importance à donner à l'emploi du mot "hacker" dans le contexte.

Le fait que juste au-dessus la discussion a complètement déviée dans le hors-sujet, cela me gêne par contre. Ça m'apprendra à laisser dans mes propos des ouvertures aussi béantes vers les dérives.
Mais vous appelez le mec qui s'occupe de votre voiture "garagiste" qu'il soit mécanicien, carrossier ou qu'il remplace des cartes électroniques et des fusibles contenant une puce défectueuse à l’intérieur.

Pourtant remplacer un fusible ne requiert pas spécialement de compétence, il faut simplement appartenir à la filière pour se procurer les pièces, et savoir que de nos jours les "constructeurs" mettent des puces électroniques dans les fusibles de clignotants qui empêchent la bagnole de démarrer si on les met à l'emplacement du fusible des feux arrière.

A ce stade, le hacker dit "moi je ne roule que dans une voiture ou j'ai accès aux pièces, et ou je peux la modifier", certes, et tu roule dans une bagnole des années 80. Alors en informatique, la comparaison ne tient pas bien sur, mais la démarche s'appliquait surtout au mot. Le mot générique est celui qui sera employé par le profane, et au sein de cette catégorie à large spectre on pourra trouver des spécialités. Essayer de revenir en arrière peut paraitre une démarche noble, mais elle est aussi vouée à l'échec.
Comme tu l'admet toi-même dans ton dernier paragraphe, ça "ne tient pas". Ton argument est entièrement contenu dans les deux dernières phrases. J'ai surement mal compris ce qui précède parce que ce n'est vraiment pas clair. Les deux dernières phrases en revanche demandent à être développées.
L'emploi abusif du terme "hacker" dans les média est un fait notoire. Étrangement, il est traduit plus ou moins implicitement dans la presse par l'expression "pirate informatique". C'est d'autant plus étrange que de nombreuses analogies peuvent être facilement établies avec le monde journalistique.

Un peu d’étymologie, d'abord: le mot anglais "hacker" est traduisible littéralement par le mot français "bidouilleur". Il a commencé à être utilisé dans les années 50, par un groupe de scientifiques qui commençait à se spécialiser dans l'informatique. Il a continué à être utilisé par la suite au MIT dans le laboratoire de recherche sur l’intelligence artificielle et est toujours utilisé aujourd'hui par les développeurs des logiciels libres, notamment ceux du noyau linux (kernel hacker) et à la free software foundation.

Vous admettrez sans doute qu'on est loin ici des pirates informatiques.

Le mouvement hacker est composé d'informaticiens talentueux et reconnus. Ce sont les deux caractéristiques notables du mouvement hacker. N'est pas hacker qui veut, il ne suffit pas de se dire hacker, il faut que les autres hackers vous reconnaissent, cela suppose que votre travail est visible et disponible pour analyse (qui a parlé de sources?)

Des exemples?

Richard Stallman et Linus Torvalds sont des hacker reconnus, les taxeriez-vous de pirates informatiques? Comme déjà dit plus haut, la quasi-totalité du mouvement des logiciels libres est apparentée au mouvement hacker, nous considérez-vous comme des pirates informatique?

Parfait contre-exemple, les anonymous, qui vont être assimilés à des hackers par la presse, ne sont en rien un groupe de hacker. Leurs actions ne relèvent d'aucun talent particulier et ils ne sont pas reconnus par la communauté.

Ce qui nous amène au domaine particulier de la sécurité réseau, qui est plus souvent pointé par cet abus, dans lequel il existe une éthique particulière, qui peut être apparentée à la déontologie de la presse. Je vous prie de croire que les hacker réseau sont des professionnels, tout comme vous. Les réunions des black hat ne sont pas des réunions d'amateurs et il est heureux que ceux-ci aient une éthique professionnelle.

Je vous demande de faire preuve de retenue dans l'emploi de ce terme et de ne pas vous inscrire dans la mouvance globale de la presse qui n'est autre, en l’occurrence que de la désinformation pure et simple.
Une charte? quelle importance

au vu de
http://piratesourcil.blogspot.com/2011/11/piratesourcil-censure.html
http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-raphael-enthoven-le-monde-selon-de-raphael-enthoven-2011-11-15
http://www.cnis-mag.com/remplacer-les-dlp-par-une-loi-%E2%80%A6.html
http://www.lesechos.fr/journal20111114/lec2_industrie/0201735283194-espionnage-industriel-une-nouvelle-loi-en-vue-pour-mieux-proteger-les-entreprises-248287.php

Je crois que c'est dans une émission de La Ligne Jaune que Dominique Paillé exprimé sans la moindre gêne : "les journalistes sont là pour relayer la parole gouvernementale"

Alors, une charte à quoi cela servira puisque le code pénal permettra d'être plus efficace, avec l'appui des Hautes Autorités diverses et variées.
Je ne peux qu'être en opposition assez radicale avec cette démarche, et ce pour une raison essentielle : la déontologie et l'éthique journalistique ne sauraient être conditionnées aux contraintes et caratéristiques des supports. Un journaliste devrait respecter les règles essentielles de sa profession, quelles que soient les rédactions dans lesquelles il travaille. Publier sur le Net ne donne aucun droit particulier, et n'implique aucune contrainte supplémentaire.
Très interessant mais il y a un point qui me paraît très limititatif, celui sur les hackers, peu importe le terme:
Comment la presse pourrait s'intéresser aux violations de la vie privée des citoyens par certains logiciels ou matériels, dès lors que vous limitez cela aux informations obtenues légalement.
Or pour savoir ce que fait un logiciel, ou un matériel, il faut souvent mettre les mains dans le camboui, idem pour les failles de sécurités. Il faut entrer dans le logiciel, ce qui est très souvent explicitement interdit dans les CLUFS, les licences des logiciels.

Et comment concilier le point 4 avec ce qui est dit plu tard sur Wikileaks, qui diffuse des informations obtenues déloyalement, illégalement.

Sans doute devriez vous introduire la notion d'intérêt général, condition unique de l'illégalité de l'obtention d'informations?
8. S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information

9. Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs. Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction

Les points 8 et 9 renvoient à la problématique de l’indépendance. C’est le plus délicat et aussi le plus intéressant. Dans les médias traditionnels, les journalistes sont relativement protégés par la distinction rédactionnel/autres services. Dans les médias internet, chaque journaliste est appelé à être le «vendeur» de son organe de presse, à faire sa promotion et celle de son site sur les médias sociaux notamment. C’est un problème à mon avis vraiment nouveau d’indépendance (à cette réserve près qu’on le vit au quotidien dans les publications de presse technique). D’ailleurs on a vu l’irritation que suscitait Mediapart en vendant ses scoops sur Twitter par l’entremise de ses journalistes…


Pardon, mais quel est le rapport entre un journaliste qui "vend" son média et un journaliste qui "vend" un annonceur par le biais de son média ? Qu'il soit fier de son travail et de sa boîte et en fasse la promotion, en quoi est-ce déontologiquement délicat ?
Qu'un organe de presse demande à ses journalistes de faire du micro-blogging pour faire la promotion dudit organe de presse, en quoi cela poserait-il un problème ? Je crois sincèrement que vous vous égarez, et que, comme d'habitude, le plus complexe reste la gestion des commentaires des utilisateurs, et tout le boulot de modération qu'il y a derrière.
...si l’on veut garantir un minimum de qualité dans la discussion et ne pas avoir l’air de cautionner certains propos contestables...

Ouuuulàà... Qui va donc garantir ce "minimum de qualité dans la discussion" ? Qui va juger du caractère contestable des propos (en dehors des limites posées par la loi) ?

Je ne vois pas de différence entre l'interdiction de valoriser la tauromachie et l'interdiction de valoriser des théories "complotistes"...

Si les propos ne sont pas hors la loi, si les internautes respectent les règles propres au forum, pourquoi ne pas laisser les propos s'épuiser d'eux mêmes ? Après tout, nous ne sommes ni pressés par le temps, ni par l'espace, ni par le coût de réalisation... quel média formidable tout de même !

4. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents

Sans commentaire, sauf à ce que le journaliste ne se transforme en hacker et que les entreprises de presse n’aient l’idée d’en embaucher!

Pitié, cessez d'utiliser le mot hacker pour des désigner les pirates, le mot qui convient est cracker. Les hackers sont d'innocents bidouilleurs, dénuez de TOUTE mauvaise intention (une bonne définition du terme hacker).

Les hackers sont dévoués au bonheur de la technologie. Pirater ne leur causerait que du mal. Parlez de pirates si le terme cracker vous indispose, mais laissez les bidouilleurs s'amuser et faire progresser la technologie en paix (et pour le bien de tous en plus, quel comble d'être constamment relégué au rang de hors la loi !).
[quote=s’agissant par exemple des théories complotistes, type attentats du 11 septembre]

Blogueuse, Aliocha, mais surtout journaliste mainstream. Indépendance mais dans le mensonge.
En raison de la qualité des protagonistes, Ferdinando Imposimato (Président honoraire de la Cour de Cassation italienne), G. W. Bush et la CIA, cette affaire (Un haut magistrat italien va dénoncer l’administration Bush et la CIA devant la CPI) devrait être abordée dans les JT.
Je pari qu'il n'en sera rien.
En bref, reprendre la charte des droits professionnels des journalistes... D'accord pour la réitérer sans relâche mais bon courage pour l'appliquer à la véritable presse en ligne qui peine à trouver son modèle économique.
Comment peut-on, dans le programme de ces journées de la presse en ligne, parler à la fois de déontologie et d'optimisation des revenus publicitares ?
Regardez ce qu'il vient d'arriver à la Tribune. EDF retire ses sous suite à un article qui ne lui a pas plu, ce qui se comprend parfaitement.
Personne ne se dit que pour éviter ce genre de mésaventure le journaliste est bien obligé de s'autocensurer ?
Ça m'énerve que personne ne s'offusque sérieusement de la présence de la pub dans la presse. Ça me paraît tellement évident que ça fausse tout.
Pour moi c'est rédhibitoire : il y a de la pub, je n'ai pas confiance.
Citation"C’est une force et un vrai progrès démocratique dès lors que nous nous rapprochons de ceux pour qui nous travaillons, au point un jour peut-être d’en devenir une véritable émanation et de porter les questions du public et non l’idée que nous nous en faisons"

Autant les problèmatiques d'ensemble du journalisme en général et du webjournalisme en particulier, sont parfaitement exposés dans le reste de ce texte, autant je ne suis pas d'accord avec cette proposition. D'ailleurs, le reste du paragraphe l'effleure sans voir le problème. Ce n'est pas la bonne foi qui est ici en cause, à mon sens, mais cela ressemble à un retour de balancier, et de ce fait un excès inverse à la proximité dans le champ politique des dominants et des médias mainstream.
Pour moi, être l'émanation de la collectivité, c'est le rôle des hommes politiques élus au suffrage universel.

Il ne faut pas confondre les rôles. le journaliste est celui qui cherche l'information et l'expose. Certes, il est important qu'il soit dans la cité et non à l'écart, du haut de ses certitudes, et qu'il puisse relayer les citoyens, mais il dispose de l'information, et est en mesure de s'interroger et interroger le politique, mais aussi l'opinion. Il doit être un médiateur, et non une émanation, entre les dirigeants et les dirigés.

Evidemment, cela suppose que les politiques soient dans la réalité du pouvoir et de l'action, et pas comme souvent aujourd'hui dans la communication, mais se substituer aux politiques ne ferait que renforcer la médiacratie. La séparation des pouvoirs, ce n'est pas que le législatif, le judiciaire et l'exécutif, c'est aussi la séparation du pouvoir politique et du pouvoir médiatique. Qu'on tranche définitivement ces liens, et le noeud gordien qui empoisonne ces relations souvent contre nature.

Et les webmedias ne doivent pas se fourvoyer dans une représentation politique qui ne ferait que les lier à des groupes de pression constitués à l'intérieur des forums, et répondre innocemment à des manipulations préjudiciables à la démocratie et à l'information elle-même. Les intervenants dans les forums sont les utilisateurs de médias les plus concernés, les plus militants, même et y compris pour rejeter tout projet de type politique. Nous ne pouvons être une émanation qui nous ferait prendre pour des journalistes sensibles à nos arguments pour l'opinion globale. C'est à chacun sa place, les politiques, les citoyens, les médias, les motivés.

Et Internet et cette charte offrent cette possibilité à condition qu'elle soit clairement pensée et exprimée.

J'ajoute que quand nous vivrons dans de vraies démocraties, nous serons beaucoup plus libres de ne pas utiliser de pseudos. Mais pas de vraies démocraties sans médias libres, informés et informants. De toute évidence, ce chemin est encore long.
préserver la présomption d'innocence (cas dsk) et ne pas jeter en pâture un homme jugé innocent!!!
annoncer son parti pris et son appartenance politique la neutralité n'existant pas.
Vu comment certaines personnes se font lyncher médiatiquement lorsqu'elles abordent certains sujets, le recours au pseudo ne me paraît disproportionnée.
Ahhhh... je viens de comprendre pourquoi les illustrations des articles n'étaient (presque) jamais sourcées: elles ont été obtenues confidentiellement. C'est beau, la déontologie ^^

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