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Guerre des tuyaux, neutralité du Net : derrière le coup de force de Free

La bombe a été lancée, jeudi 3 janvier, par Free. Cette bombe, c’est le système de blocage des publicités mis en place par l’opérateur. Actuellement en version "bêta" (test) ce système est activé par défaut après la nouvelle mise à jour de la boîte Internet. Free a-t-il bafoué la neutralité du net ? Free veut-il ainsi damer le pion à Google ? @si a mené l'enquête.

Derniers commentaires

La pub n'est-elle pas par essence une forme d'atteinte à une certaine neutralité du net?
Pour les sites qui se financent avec de la pub: qu'ils se financent autrement.
Merci Xavier, d'aider les vieux et les jeunes qui ne savent pas installer "adblock plus".
Le système mis en place jeudi 3 janvier est un moyen de faire pression sur l’activité de Google comme régie publicitaire, via les 5,3 millions d’abonnés ADSL chez Free.


Pas vraiment...Le blocage publicitaire n'est réalisable que via la freebox revolution (la boiboite serveur, sortie en Janvier 2011 pour le grand public). Tous les abonnés Free ne sont pas encore passés à la dernière version. Certains possèdent toujours les versions précédentes.
Ce qui est quand même extraordinaire, c'est cette guerre qui se livre au niveau d'Internet, et qui au bout du compte, va décider de beaucoup de paramètres de l'avenir.
Monde marchand ou fournisseurs techniques, ou les deux à la fois, qui émergera de ces guerres redoutables qui mettent en jeu le cadre de notre démocratie internautique tout juste constituée, et qui ne parvient pas à se structurer ?

Nous sommes bien placés, sur @SI, pour constater que l'information, c'est le nerf de la guerre. De toutes les guerres.

Nous avons eu, ces dernières années, depuis 1996, une fenêtre démocratique grâce à Internet. Nous n'avons pu qu'empêcher l'autoritarisme rampant qui avançait dans nos sociétés occidentales, d'avancer trop vite et trop fort.
Le petit Maya dans sa jungle du Chiapas, les altermondialistes, le petit passeur d'arguments anti-TC, les médias qui se sont propulsés, souvent contraints et forcés, dans la sphère internet, ont constitué un important containment de la dérive libérale-autoritaire-conservatrice à l'oeuvre dans les médias et partant, dans le monde réel. Cette fenêtre, je le pense, est probablement en train de se refermer....

Parce que d'autres logiques se sont mises en marche, des capitaux colossaux qui rapportent des montants gigantesques, et qui se partagent le marché.
La question qu'ils posent, c'est de savoir s'ils sont dangereux à terme pour la liberté d'expression et d'information.

Google est pour moi un acteur malveillant. Ses tentatives monopolistiques et hégémoniques ne sont pas seulement commerciales, elles sont aussi politiques. Entre autres parce que nous en sommes à un tel point que ces grosses structures commerciales sont aussi des medias, des outils d'encadrement des citoyens aussi redoutables que la télévision dans des mains idéologiques.
Google est totalisateur, la firme cherche le contrôle sur tout ce qui existe sur la Toile. De là à devenir totalitaires, il n'y a qu'un pas.

Je me sers de Google Maps et d'autres fonctions de Google, et je m'en félicite, Mais n'y a t il pas un problème politique dans Google ? Dans son appétit de maîtrise et de quadrillage, pas seulement du net : Google Maps est une tentative de quadrillage de la réalité. Une réalité bien illusoire vue du net. Mais elle augmente la maîtrise du monde de chacun de nous. Qu'en est-il d'institutions plus puissantes à l'appétit de pouvoir démesuré,du contrôle qu'il lui permet sur la réalité ?
Google Maps, ce sont des photos prises il y a plusieurs années, elle ne reprend qu'une réalité passée, qui a eu son temps. Mais lorsque techniquement, il sera permis Google de filmer ou de photographier en direct, de vous voir vous promener dans les rues ou de surveiller votre maison, pourrons-nous empêcher Google de le faire ? Et donner des instruments de domination absolue à d'autres ? Ou d'ailleurs, à lui-même.
Moderne Big brother, cet instrument étouffera définitivement notre liberté.

Qui peut contrôler Google ? Qui peut contenir son pouvoir, le limiter ? Il ne peut s'agir que de décisions politiques, et le temps n'est pas à ce genre de politique.

Des négociations de Fleur Pellerin avec Free et Google nous permettront de sentir le vent. Pour nos gouvernants, s'agit-il d'un simple différend commercial, ou le commencement d'une action sur la sphère internautique qui organisera Internet, et vers quelle Toile ?
Parfois, regarder des géants s'affronter permet de constater leurs faiblesses et leurs objectifs. Le résultat d'un combat permet aussi de constater quels en étaient les enjeux réels.
On va voir....
Serait-ce possible ? Ils n'ont pas entendu dire que le Web est mort !
Je suis très content d'avoir ce filtre a disposition sur ma box, l'avoir activer par défaut m'évitera de le faire. Pour la version 2, je propose de rajouter au filtre l'option "ménages".

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j'avoue ne pas avoir les bases techniques suffisantes pour comprendre cet article. dommage !
il m'intéressait d'essayer d'en comprendre les enjeux.
Si d'aventure il y avait un compromis sur la question, il faudrait que toutes les pubs volantes et autres encarts intempestifs qui glissent le long de la page que l'on descend avec la molette, déjà ce serait pas mal.
Excellent article, merci de la compétence de ceux qui l'ont rédigés. Enfin un article qui parle de technologie avec toute la critique, l'analyse et la technique que cela demande !!!
Dites Sébastien, z'avez pas l'impression de vous foutre de la pomme des @sinautes sur ce coup là ?

"...les acteurs du web gratuit, financé par la publicité."... heu... "gratuit" "pub" vous n'y voyez pas comme une légère antinomie ?

"...ce système est activé par défaut..." Ben oui "par défaut", Free impose donc le défaut... pas le blocage de pub, libre à vous de le désactiver si vous voulez vous exploser les yeux et les neurones en surfant sur Numerama !

En parlant de Numerama, on ne peut pas dire que votre capture d'écran soit vraiment très honnête, vous avez oubliez d'y faire apparaitre toutes les fioritures qui l'agrémentent quand vous avez le malheur de ne pas savoir utiliser un bloqueur de pub !
Vous auriez pu aussi citer la conclusion de l'article "Du jamais vu. Même en Chine"... parce qu'un mec qui se prend pour un dissident chinois sous prétexte qu'on touche à son portefeuille, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleur référence comme lanceur d'alerte... surtout que vu ses démêles avec URSSAF et l'inspection du travail, il tient plus du patron chinois que du dissident !

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"globalement ce que l'on mettait au niveau du navigateur (adblock, adblock plus), ils l'ont mis au niveau du modem,
si vous savez configurer votre modem ou routeur, vous pourriez faire la même chose"

Absolument exact !

Je ne comprends pas beaucoup ces cris d'orfraies et cette hypocrisie.

La pub non désirée est une véritable AGRESSION, l'utilisateur n'a jamais demandé toutes ces pubs qui s'insèrent partout avant de pouvoir accéder au contenu recherché.

Quant aux sites journalistiques qui vivent de la pub, pardon, mais c'est uniquement le manque de qualité qui les oblige à se prostituer avec la pub.

S'ils faisaient des articles de qualité, les gens paieraient pour les lire, comme le fait ASI ou Mediapart.

Il leur faudrait aussi un concept sérieux au niveau journalistique, comme ceux qui existent hors de France où les médias ne sont pas subventionnés par l'Etat ni ne dépendent d'industriels qui ont l'Etat pour client...

Les journaux de qualité allemands, par exemple, comme le Zeit, la FAZ, la Süddeutsche Zeitung, etc... ont des articles en lecture libre sur le net - de grande qualité - mais aussi des articles plus complets qui se trouvent dans le journal papier, les lecteurs sur le net qui veulent lire les articles plus complets achètent le journal en kiosque.

Je trouve le système sur le net du Monde, Libé ou le NouvelObs assez insupportables, avec des répétitions à toutes les rubriques et des articles payants en ligne, Le Figaro fait de même.

En outre, la qualité des articles laisse beaucoup à désirer. On peut lire à peu près la même chose - au mot près - dans les articles de ces journaux. Très peu d'articles d'investigation du style Mediapart ou ASI ou de ce que l'on trouve hors de France.

Cette discussion sur free et la pub, je la trouve assez hypocrite.
la neutralité du net n'a à mon avis rien à voir avec le modèle économique (pub ou pas), et ce n'était même pas le but de Free (enfin si j'étais dans leur tête)

ce qu'à fait Free est un parti pris très précis (bloqué les pubs liés à Google), son objectif est précis,

et sur la remarque de Benjamin Bayart sur la neutralité des moyens techniques, je suis moyennement d'accord, voir pas du tout,
ce qui est visé ici (et le moyen technique reste relativement simple et ne dénature pas les informations échangés sur le reseau), c'est le blacklistage d'un certain nombre de sites web,
globalement ce que l'on mettait au niveau du navigateur (adblock, adblock plus), ils l'ont mis au niveau du modem,
si vous savez configurer votre modem ou routeur, vous pourriez faire la même chose,

il y a un système technique appelé Deep Packet Inspection http://reflets.info/deep-packet-inspection-une-arme-informationnelle-lethale/ vendu par une boite française, Amesys, qui permet de savoir qui fait quoi sur Internet et de bloquer par utilisateur, ce qui pourrait être fait,
Amesys a vendu cela à la Lybie... Bref, si un système même allégé de ce genre était mis en place cela serait effectivement de nature à supprimer la neutralité technique du réseau

Sur le modèle économique, il y a l'air d'avoir des volontaires, j'ai une quiche sur le feu :)
Overblog (financé à 100 % par la publicité)

En fait, c'est plutôt 50%
http://www.journaldunet.com/diaporama/0604blogs/4.shtml
Vu le positionnement très particulier d'ASI, site 0% pub, financé à 100 % par abonnement, et la récente émission sur les sites de jeux vidéos, qui a démontré que la neutralité éditoriale est discutable au regard de leur dépendance à la pub, je suis étonné que l'analyse ne reste que sur le terrain de la neutralité du net et de la guerre de tuyaux.

Ce qui est intéressant dans cette actu, ce n'est pas tant l'initiative de Free que les cris de vierges effarouchées qu'elle provoque de la part des sites qui dépendent pour une grande part de la régie américaine. Quelle est l'influence de leur modèle économique sur le contenu éditorial ? Ce dernier est-il pensé pour optimiser les ads de Google ? Sont-ils des clients de Google ou, compte-tenu du rapport de force, des sous-traitants ?

Pourquoi aucune régie publicitaire nationale ne parvient à s'imposer, alors que notre pays est doté de groupes majeurs dans ce domaine ?

Un autre débat est le modèle économique des sites. Beaucoup de sites gratuits affichent des pubs, et utilisent des liens sponsorisés, ce qui, notamment dans le domaine des produits technologiques est difficilement compatible avec une quelconque neutralité. Une critique négative réduit à néant les recettes liées au lien sponsorisé pour l'achat sur une boutique telle qu'Amazon ou la Fnac. Ces mêmes sites proposent parfois une formule payante sans pub (LeMonde.fr faisait cela un temps, avant d'en venir à un modèle différent). Néanmoins, cela ne change rien pour la neutralité de l'information, qui reste "optimisée" pour la partie sans abonnement. L'abonné gagne peut-être en confort d'affichage, mais pas en objectivité, ou pire, il paye pour une illusion d'objectivité (l'absence de pub étant de manière plus ou moins consciente associée à la neutralité). C'est pour cette raison que je pense qu'un site doit choisir son camp : soit il fait du gratuit sponsorisé, avec l'objectif de générer des affichages et des clics, soit il fait de l'abonnement payant 0% pub comme ASI, avec l'objectif de générer des abonnements.
Et si Xavier Niel avait en tête le modèle Apple ? Ce modèle fermé dans lequel l’opérateur est le seul à avoir accès aux données des clients et où l’univers est tel que les rigidités ne sont pas vécues comme telles par les utilisateurs ?

Je ne crois pas un instant à cette hypothèse, chaque fois que cette stratégie à été mise en place elle a échoué lamentablement: exemple AOL.
Il y a quand même un truc qui ne va pas quand on parle de faire payer les sites internet: techniquement, c'est l'utilisateur (le client) qui demande un service au site (le serveur), ce service étant au minimum "donne moi les informations nécessaires pour afficher ta page web". Logiquement, c'est celui qui demande un service qui doit payer, pas celui à qui il demande un service.

Je pense donc que c'est au FAI de payer, quitte à répercuter le surcout sur ses clients trop gourmants (avec des offres illimitées dans le temps mais pas en bande passante).
C'est plutôt une bonne synthèse, mais :
- La conclusion est très contestable. En plus d'être purement spéculative, l'hypothèse que Free veuille bâtir un modèle captif à la iTunes/AppStore est peu probable. ils ne se sont jamais placés de manière très active sur les contenus et il ont même rétropédalé sur les services de VOD pour se positionner plutôt sur la mise à disposition de services tiers plutôt que sur le leur en propre. En outre la clientèle de Free affichant une surreprésentation de technophiles plus ou moins libertaires, historiquement venu pour l'attrait technique de l'offre par rapport aux concurrents, ça serait suicidaire sur le plan commercial.
- ça manque un peu de perspective sur les problèmes relativement récents posés par les services de Google, et dans une moindre mesure par ceux d'Apple. Internet est construit sur l'idée d'une infrastructure robuste et sans point central, dans laquelle la production et la consommation d'information sont réparties de manière relativement homogènes (ce qui était le cas de manière assez idéale au départ quand ils ont commencé par interconnecter des universités). Avec le développement de services de consommation de vidéo et autres contenus volumineux, on est déjà dans une logique très asymétrique (une partie importante des connexions consomment des informations diffusées par de grosses entités) ; en outre l'effet de concentration provoqué par la position très forte de deux acteurs en particulier (Google et Apple, ici) sur la diffusion du contenu, fait qu'une part croissante du trafic généré est en fait des serveurs des deux larrons californiens vers les abonnés des FAI. Pour éviter les embouteillages, les acteurs en question sont donc contraints d'augmenter la capacité de leur infrastructure dans le sens réclamé par ce trafic.
Je ne comprends toujours pas pourquoi on n'en profite pas pour indiquer la possibilité d'utiliser soi-même des filtreurs de publicité. Adblock.
[quote=Wikipedia]Il s'agit de l'extension Firefox la plus téléchargée. Elle a dépassé les 175 millions de téléchargements en novembre 2012.
C'est quand même libre, open source, parametrable, enlevable en un clic etc...
Si jamais une émission devait se faire sur ce sujet, Benjamin Bayart est pédagogue, brillant et, ce qui ne gâche rien, drôle : ce serait un invité de premier choix.
Vu son passé dans l'industrie du porno, je propose de rebaptiser Xavier Niel en Steve Zob.

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