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"Free sex" : Rémi Gaillard accusé d'inciter au harcèlement sexuel

La dernière video de l'humoriste Rémi Gaillard - que nous avions invité dans cette émission - ne passe pas, et suscite la polémique. Il y mime un acte sexuel près de femmes dans la rue ou dans un parc, sans que les femmes concernées ne s'en aperçoivent, et en jouant sur l'angle de vue avec la caméra. Incitation au harcèlement sexuel ? Apologie du viol ? Plusieurs internautes l'ont vivement critiqué. De son côté, il plaide l'humour et assure que les femmes filmées ont toutes signé une autorisation de diffusion.

Derniers commentaires

Tiens, je ne sais pas trop où placer ça, mais dans la famille info gerbante au possible et qui fout la rage:
http://www.20minutes.fr/societe/1412035-charente-des-hommes-relaxes-apres-avoir-agresse-sexuellement-une-handicapee-mentale
Vaut mieux ne pas les croiser dans la nature, il y a de quoi en perdre son sang-froid.
ps :

petite parenthèse et spécial clin d'oeil à Strumfenberg ( Aloys von ), qui avait recommandé dans un autre fil de discussion la lecture d'un bouquin de Roger Caillois, "Les jeux et les hommes". Je viens d'y trouver ceci (p.77-8), assez troublant dans le contexte du [s]jour[/s] moment, qui concerne le terme "paidia" :

" Je le définirai, quant à moi, comme le vocable qui embrasse les manifestations spontanées de l'instinct de jeu. [...]

" Elle intervient dans toute exubérance heureuse que traduit une agitation immédiate et désordonnée, une récréation [...] volontairement excessive, dont le caractère impromptu et déréglé demeure l'essentielle, sinon l'unique raison d'être. De la galipette au gribouillis, de la chamaille au tintamarre, il ne manque pas d'illustrations parfaitement claires de pareils prurits de mouvements, de couleurs ou de bruits.

"Ce besoin élémentaire d'agitation et de vacarme apparaît d'abord comme impulsion de toucher à tout, de saisir, de goûter, de flairer, puis de laisser tomber tout objet accessible. Il devient volontiers goût de détruire ou de briser. Il explique le plaisir de couper sans fin du papier avec des ciseaux, de mettre de l'étoffe en charpie, de faire s'écrouler un assemblage, d'apporter le désordre dans le jeu ou l'occupation des autres, etc.

"Bientôt vient l'envie de mystifier ou de défier, en tirant la langue, en faisant des grimaces, en faisant semblant de toucher ou de jeter l'objet interdit.
Il s'agit pour l'enfant de s'affirmer, de se sentir cause, de forcer les autres à lui prêter attention. "


... ahaha, pas mal !

Apparemment, ça se complique quand apparaît le " ludus "...
sur ce, d'ailleurs, j'y retourne... ;-)

(NK, l'invité d'Agnès)
Certains tentent de soutenir cette vidéo en invoquant des références issues de la fiction (excellentes par ailleurs), mais le rapprochement me semble un peu hors-sujet ! puisque le genre de spectacle dont il est question ici nécessite l'intervention d'un tiers (entre l’auteur et le public) à qui l’on fait jouer malgré lui son propre rôle, pour de vrai, sans qu’il le sache, dans une situation de préférence supposée invraisemblable.

En termes de dispositif, c'est quand même moins proche de Rabelais que de Jacques Rouland, par exemple, et de son inénarrable "Caméra Invisible" ! (perso, j’étais pas encore né)... À la différence près qu'on ne voit plus les engagé(e)s involontaires reconnaître à la fin leur mystificateur – ici le célèbre Youtubeur - ni rigoler avec lui, ni avec "nous" d’ailleurs... Ou en tout cas, ce n’est jamais montré ! alors qu’une telle chute (retour de la victime "au vrai réel", affranchie et mise au parfum) a longtemps constitué une phase essentielle de ce genre de spectacle !

Bon, il est vrai que dans d’autres vidéos de RG, on ne voit pas davantage le dénouement, et c’est sans doute plus drôle, plus efficace comme ça de nos jours. (on n’a pas à lui dire comment faire, c’est sûr, il a du talent en général en tant qu’artiste)

N’empêche qu’ici, jusqu’au bout, on voit des femmes qui demeurent interdites (joli sens figuré). Qui se font "tourner autour" par un mec plutôt baraqué, manifestement un peu en arrière de sa tête ( = excitation dans le vide... parade nuptiale moins proche de l'alcôve que de la cellule capitonnée...).

Et surtout, on voit que leur rôle est totalement secondaire, puisqu’il consiste à se figer et à rester muettes... et "stupides" (autre sens figuré) : parmi elles, seule la première réussit à prendre le large, tandis qu’une autre la joue décontractée - sans que l’on sache pour autant si c’était du sincère ou juste du sang-froid... Mais pour le reste de la " troupe " : immobilité, mutisme, incompréhension.

Quelle que soit la réaction de chacune, en tout cas, c’est un très timide instinct de conservation – hélas mis à l’épreuve bien trop souvent dans la vraie vie - qui sert ici de toile de fond, pour ne pas dire de simple faire–valoir. Aucun réflexe ni « répartie amusante » que le dispositif aurait pu mettre en lumière (ah les meufs, j'vous jure...) et comme il a déjà été dit, pas davantage de bouquet final - le fameux dénouement.

C’est donc la grosse pantomime à Dudule, du début à la fin, qui reste la seule vedette (... "spectaculairement correcte" : expression de Michel Serres, qui la préfère à « politiquement... » pour caractériser notre époque vidéo-sphérique)

Enfin, un dernier mot sur le policier "piégé"... dont on peut considérer le statut de victime comme très différent, puisque cette fois, c’est un "corps d’Etat" qui est visé (= fuck the police) et moqué - soit l’illustre pied-de-nez au gendarme, etc.

Le même mouvement du bassin devient alors "tout à coup" métaphore très répandue du pouvoir (ou ici d’un "contre-pouvoir"...) employée parfois jusqu’au sommet de ce même Etat... (exemple, D. de Villepin : « La France a envie qu'on la prenne, ça la démange dans le bassin »)...

Bref. Cette vidéo peut faire rire, ok, selon les goûts et les points de vue - c'est même ce qui fait en partie tout le sel de la discussion, et tant mieux, merci à tous les intervenants ! ... Je regrette simplement d’avoir vu, ici ou là, toute réserve apparentée à de la «Censure »... argument qui n’a pas peur, lui-même, de censurer toute discussion !


(NK, l’invité d’Agnès)
Il faudrait que vous sachiez sur quoi repose ce type de buzz : faire parler les bavards.
@djac

Vous n'avez pas assez de compréhension...
Vous êtes puants de vous permettre ainsi certains commentaires à l'égard de vos interlocuteurs. Voilà. Ça me soulage un peu de vous le dire.
Votre croyance de scientiste vous amène à avoir une foi totale dans les études sociologiques que vous agitez.
Moi, je cèderais bien à ce jeux là en agitant une étude psychologique pour montrer comment je ne sais quel trouble vous pousse à prendre cette position de justicier...
Vous parlez de ce qui motive certaines opinions, comment notre inconscient, le mien par exemple, me fait faire mille circonvolutions pour m'éviter de voir mon propre machisme, mais vous ne vous appliquez pas vous même ce raisonnement, certains que vous êtes du stade ultime que représente la sociologie.
Un vrai scientiste....
Votre croyance de scientiste vous amène à avoir une foi totale dans les études sociologiques que vous agitez.


Alors, je vais encore vous paraître insupportablement puant, mais imputer à des sciences sociales d'être "scientiste" montre vraiment votre réel manque de compréhension des sciences sociales (qui, précisément, savent analyser et montrer la croyance scientiste.)

Ça n'est pas une position de justicier, c'est juste un simple constat... ^^
Votre avis sur les sciences social est le votre.
Et en la matière, j'ai trouvé ici bien plus convaincant que vous.
Tant mieux !
Vous devriez en profiter. Un peu d'humilité ne fait de mal à personne et ça soignera peut être votre aversion pour les forums qui vous fait pester contre les jusqueboutistes du dernier mots en oubliant que vous en êtes un... huhuhu ou ^^ (comme vous dites)
Ha mais j'oublie pas. Ça me fait pester souvent de ne pas être capable de résister, figurez-vous. C'est un truc un peu addict - et en même temps, il y a des sujets qui valent qu'on insiste - par exemple, la domination masculine (one more time, hu hu hu).
Perso, je ne vous jette pas la pierre, mais ça fait un peu mal le coup des commentaires sur hors série... Venant de vous...

Bon. Si je suis trop inculte pour vous dites le et je m'épargnerai une argumentation.
Mais comment peut on écrire "les sciences sociales savent"?
La domination masculine n'a de réalité que dans la mesure ou l'on n'a pas trouvé de concept mieux à même de traduire la "réalité". Il y a forcémment des angles mort, comme dans toutes théories. Pour moi, c'est votre entêtement à éviter les angles morts qui vous range dans les scientistes.
Ho, oui, on peut trouver des angles morts à tout, on peut aussi trouver des angles morts à la domination de classe, aux stéréotypes racistes, à la croyance au progrès - bref, on peut sur chaque sujet se focaliser sur plein de petits détails et oublier le tableau général. Oui, on peut le faire.

Mais comment peut on écrire "les sciences sociales savent"?

Avec un clavier, en appuyant sur les bonnes touches. ^^
Non, tout simplement, il y a des concepts qui, s'ils sont toujours en discussion sur des détails, ou sur des méthodes, ou sur certains champs d'application, parce que c'est complexe dans les détails fins, sont effectivement globalement avérés et incontournables. C'est pas juste une affaire de feeling.
"Non, tout simplement, il y a des concepts qui, s'ils sont toujours en discussion sur des détails, ou sur des méthodes, ou sur certains champs d'application, parce que c'est complexe dans les détails fins, sont effectivement globalement avérés et incontournables."

Ben soit ils sont incontournables et avérés, et alors vous vous battez contre des moulins, soit ils ne le sont pas tout à fait (justifiant votre lutte), et alors pourquoi n'y en aurait-il pas parmis nous qui ont déjà réussi à s'en extraire, et à qui vous feriez un faux procès?
J'ai l'impression que c'est le fond du message de Gondalah. En tous cas, je suis encore plus inculte que lui en sciences sociales, mais c'est ce que je pense.
Quand les " sciences sociales" s'attaquent aux stéréotypes et déconstruisent l'idéologie dominante, elles font leur boulot, merci. Mais quand elles prétendent s'ériger en prêt-à-penser voire en ersatz de religion, elles s'exposent justement aux retours de bâton des philosophes, des écrivains, et des artistes. Bref de ceux qui toujours penseront plus profond qu'elles, car ils ne sont pas des savants, et connaissent les limites culturelles de la science.
Quand les " sciences sociales" s'attaquent aux stéréotypes et déconstruisent l'idéologie dominante, elles font leur boulot, merci.


C'est tout ce que je voulais dire, au fond.
Mais certains ont les stéréotypes difficiles, on dirait, ou en tout cas sont peu au fait des dites déconstructions.

Je fait de procès à personne : je constate que ceux qui en seraient "sorti" ne voit pourtant pas l'évidente objectivation des femmes dans cette vidéo (elles se baladent en supermarché et deviennent objet sexuel pour un mime "rigolo"), ne le mettent pas en rapport avec le quotidien des femmes dans l'espace public, et ont un discours uniquement focalisé sur le point de vue du mâle.
J'en conclus qu'il ne s'en sont pas tant sorti que ça.
Si votre propos à pour but de pointer une "bêtise" dans notre société qui prend parfois la forme d'un sexisme, je vous suis totalement. Et certains événements me rendent facilement féministe.
Maintenant, s'il nous est permis de réfléchir sur cette question de manière moins "passionnée", j'émets l'hypothèse que cette bêtise, combattue sous l'angle simplement sexiste, ne disparaîtra pas. Le féminisme, bien que justifié de la part de certaines, peut aussi devenir une bêtise qui en remplace une autre. Tout comme la dictature du prolétariat est une bêtise qui en remplace une autre. Bien évidemment, je ne mets pas toutes les "bêtises" sur le même plan. Le contexte fait beaucoup.
En l’occurrence, il me semble que le sketch de RG, tout discutable qu'il soit, ne peut aussi facilement que vous le faites devenir un stigmate de la domination masculine. Ce qui, par exemple, n'était pas du tout le cas de l'abruti de Skyrock ou je ne sais plus quelle chaine, qui embrassait les filles de force.
Pour moi, la déconstruction n'est jamais terminée. L'inverse de ce que vous faites en vous arrêtant sur le paradigme sexiste.
La question est : Arrêtez vous votre déconstruction au niveau du sexisme par peur que je n'ai pas suffisamment conscience du problème, ou bien parce que vous ne pouvez* pas le dépasser?

* le coté provoc de ce "pouvez" n'est pas seulement une pique. Je trouve simplement que le post de Strumf s'accorde difficilement avec votre façon de "glorifier" la sociologie.
Je peux pas dépasser le sexisme parce que j'arrête ma déconstruction au niveau du sexisme ?

o_O


ne peut aussi facilement que vous le faites devenir un stigmate de la domination masculine

Bé si : des femmes dans l'espace public sont réduites à l'état de corps sexuel, c'est l'expression même de l'objectivation sexuelle, typique de la domination masculine. Pas besoin de "glorifier" la sociologie pour ça, juste s'appuyer sur quelques évidences que les sciences sociales ont mis en exergue.
Avez vous remarqué que le post de Strumfenberg avait une suite?
Vous acquiescez à la première phrase. Ok. Mais la suite : "quand elles prétendent s'ériger en prêt-à-penser". C'est ce que vous faites.
des femmes dans l'espace public sont réduites à l'état de corps sexuel
C'est une approche de cette vidéo. Une vidéo qui ne parle pas que du rapport homme femme, mais qui parle aussi, par exemple, du rapport au sexe. Rester bloqué sur votre étude sociologique, c'est pour moi concrètement ce que "prêt à pensé" signifie.

Et puis ce procès que lui font Pulvar and co (à RG) et auquel vous vous joignez est pour moi complètement exagéré. Je ne connais presque rien de "l’œuvre" de ce Gaillard, mais j'imagine que tout ne tourne pas autour du même thème. Parlez d'un sketch sorti du contexte d'une sketchographie, c'est biaisé.
Votre étude

Oui, c'est ça, bien sûr, y'en a qu'une...

Parlez d'un sketch sorti du contexte d'une sketchographie, c'est biaisé.

Mais de quoi vous parlez ? Quésaco, sketchographie, maintenant ? Mais qu'est-ce qu'il faut pas aller chercher comme contournements et détours pour juste pas voir en face un truc simple comme une évidence : des femmes dans l'espace public prises comme objet sexuel, c'est une représentation pure de l'objectivation des femmes. Si pour vous, "le rapport au sexe", c'est d'utiliser des femmes sans leur consentement comme des objets à disposition dans l'espace public, ben écoutez, y'a comme un souci.
Si effectivement ces vidéos étaient faites sans le consentements des dames qui y figurent, je serais d'accord avec vous.
Mais dans le cas où elles sont seules juges de savoir si cette mauvaise blague doit ou ne doit pas être diffusée, j'ai plus de mal à vous suivre. Sans toute fois être aussi catégorique, péremptoire, que vous l'êtes.
Après, cette vidéo rend compte ou ne rend pas compte d'un fait social de domination... Un stigmate... Bof.
J'aurais été plus intéressé de poursuivre cette conversation sur le fait de savoir si l'explication sociologique était pertinente ou si on peut la dépasser, et s'il faut la dépasser.
Mais vous êtes sclérosé et désagréable.
C'est vraiment un comble que vous soyez à, l'origine de l'idée de commentaires sur Hors Série... Aurez vous assez de recul sur vous même pour le constater...
Mais dans le cas où elles sont seules juges de savoir si cette mauvaise blague doit ou ne doit pas être diffusée,

Mais, punaise, sur les images, les images, là, dans la vidéo, celles qui sont visibles, où c'est que vous les voyez consentantes ? Vous voyez ce que ces images représentent, du verbe représenter : apparaître, être ressenti comme, symboliser, incarner, être la manifestation concrète, l'expression matérielle d'un phénomène, d'une réalité abstraite, etc...

C'est moi qui suis censé être sclérosé, bien entendu ; je ne fais que vous mettre sous le nez un truc que vous vous refusez obstinément à voir, des femmes utilisées comme objet sexuel et montrées comme telles, tout occupé à contournez les choses et à en surtout pas interroger cette aveuglement. Le beau retournement que voilà : celui qui s'invente tous les détours possibles pour ne pas s'interroger en face à face avec des représentations sexistes, c'est celui qui est ouvert, quand celui qui l'a fait (ou qui au moins tente de le faire) c'est celui qui est sclérosé.. Ben voyons.

Les explications socicologiques, je vous les ai mises à disposition en liens, vous avez tout ce qu'il faut sous la main. Bien entendu, vous n'en avez rien lu - mais bien entendu, c'est moi qui suis sclérosé, et vous super ouvert d'esprit. Ben voyons. Vous voyez comment ça peut rendre désagréable, votre retournement des choses ?
Il y a utilisation du corps de ces dames pour un jeu de perspectives dans le cadre d'une caméra cachée. Il y a le fait qu'après exposition du pot au rose, ces mêmes dames ont signé un consentement. Consentement que je n'aurais pas signé. Consentement qui peut être inconsciemment forcé. Mais consentement qui m'interdit aussi de l'ignorer.
Autrement dit, je suis obligé de tenir compte de la façon dont ces dames ont vécu la chose. Ce que vous ne faites pas, vissé que vous êtes à vos préceptes sociologiques comme un curé à sa bible.
C'est un exemple.
De plus, je ne vois aucune démonstration dans vos propos (ni dans vos liens que j'ai lu en partie) qui mène à penser que l'objectivation du corps de femmes soit la preuve directe d'une domination masculine. Votre approche sociologique ne tient pas compte de la dimension sexuelle.
Je vais reprendre ici aussi.
De toute évidence, il y a une partie de la population masculine (et féminine...) qui ne prend pas à mal le sketch de Gaillard.
On peut considérer qu'ils sont dans un machisme s'amusant d'une violence, ou qu'ils sont des "innocents" qui ne voient tout simplement pas où est la violence. Et forcément, une grille de lecture ayant pour dimension fondamentale les rapports de domination ne comprend pas cette sorte d'"innocence" : dans son cadre, le sexe doit être lié d'une manière ou d'une autre à la relation dominant-dominé.

Le schéma de la libération des femmes, c'est celui de la sortie d'une société patriarcale avec une relation ambivalente au sexuel : d'un côté l'affirmation de la femme libérée qui joue de son corps comme elle l'entend, une sexualité libre et innocente, de l'autre une vision du sexuel comme instrumentation du corps des femmes avec rejet de l'érotisation publicitaire, du porno, de la prostitution etc.
Ca tombe bien, Judith a fait une émission qui tombe en plein sur le sujet : savoir-jouir et peine à jouir. Elle y défend la jouissance de l'héroïne du roman de Reinhardt, se refusant à faire un lien avec sa violence professionnelle d'executive woman : tant qu'on ne fait pas de mal, pourquoi critiquer le jeu sexuel ?
Va-t-on dire que cette femme qui a des comportements de "chasse" vis-à-vis des hommes, leur fait violence ? Va-t-on lier ça à sa violence au boulot ? Certainement pas.
Mais on tendra à le dire si c'est un homme qui a les mêmes comportements parce que cela correspond à l'imaginaire de la société machiste dont il s'agit de sortir.

Et à mon sens, certains continuent à plaquer aujourd'hui les schémas du militantisme féministe des années 60, notamment par l'influence de toute la littérature socio-politique de l'époque, sans qu'on sache trop dans quelle mesure les choses ont changé depuis 50 ans.
Ces féministes, ce sont celles qui ont éduqué une bonne part de ma génération, et, heureusement, avec un résultat. Si on ne reconnaît pas ce résultat, si on considère que rien ne change, on se rapproche d'une forme de naturalisme où le mâle serait foncièrement déterminé à la violence, une question de gènes et d'hormones contre lesquels la lutte est sans fin.
Ceci étant, peut-être qu'en effet la situation anthropologique est telle que le mâle (très peu) sapiens est naturellement disposé au viol, que le rapport musculaire étant ce qu'il est, la femme est toujours menacée de prédation sexuelle, que les naturalistes ont raison et qu'on ne changera pas ces rapports-là...

Qu'en pensez-vous ?
Le combat féministe a amené une évolution des mentalités ou bien on doit toujours considérer que l'essentiel des mâles français a une vision machiste des femmes, qu'ils sont "naturellement" des prédateurs sexuels en puissance ? On peut rire en toute "innocence" (ou tout libertinage, grivoiserie, gauloiserie...) avec Rémi Gaillard ou bien ce rire est forcément l'expression d'une violence machiste ?
Hé bien l'essentiel de la réponse à votre question est visible dans les "résultats" concrets du patriarcat actuel : le nombre ahurissant de viols, le nombre ahurissants de harcèlements dans l'espace public, l'absence notable de femmes aux postes de décision, les différences de salaires et de statut précaire visant les femmes, les retours en arrière concernant l'avortement, la manière de montrer les femmes en publicité, etc.

Donc, oui, les choses ont vraiment évoluée, je suis bien d'accord. Mais force est de constater que c'est pas encore ça.
Mais vous comprenez que des gens s'amusent "innocemment" avec Rémi Gaillard, qu'ils ne se sentent aucun lien avec les violeurs, les harceleurs, etc., qu'ils trouvent juste que c'est un gag débile marrant, le genre "bête et méchant" ?
J'sais pas, on pourrait avoir l'impression que c'est jugé comme l'affirmation d'une idéologie d'oppression des femmes, comme si on pouvait croire que Gaillard était dans ce genre de mentalité (alors que Audrey Pulvar faisant de la "pole dance" est l'expression d'une libération des femmes, n'en déplaise aux amateurs de boites de striptease...).

J'aime bien le commentaire qu'il a laissé sur Youtube :
"Ma dernière vidéo étant considérée comme inappropriée pour certains utilisateurs, elle vient d'être soumise à une limite d'âge sur Youtube. J'ai essayé de la mettre sur YouPorn, mais elle a été retirée car elle ne comporte aucun des caractères suivants : zizi, foufoune, fellation, seins, orgasmes, levrette, brouette, quéquette...
Du coup, je cherche une plateforme pour poster cette vidéo, sans que les prudes et les cons n'aient le droit de nous emmerder.
Bref, vous pouvez toujours voir ma vidéo en vous connectant sur YouTube et en certifiant que vous avez... 18 ans.
Et pendant ce temps, des vidéos continuent de circuler librement : exécution d'êtres humains, cruauté envers des animaux, les Anges de la Télé réalité, etc
."
Mais vous comprenez que des gens s'amusent "innocemment" avec Rémi Gaillard, qu'ils ne se sentent aucun lien avec les violeurs, les harceleurs, etc., qu'ils trouvent juste que c'est un gag débile marrant, le genre "bête et méchant" ?

Ben ouais ben non.
Trop de femmes harcelées pour que le mimer puisse en être déconnecté. Quand on a une parole, une visibilité publique aussi large que ça, ben non - c'est pas juste une petite blague potache entre potes, ça fait des millions de vue.

Et ce genre de gag consiste vraiment à envisager une femme dans la rue comme étant à disposition. Parce que le lien avec les harceleurs, il est quand même là : on peut se permettre de mimer du sexe avec une femme-objet prise dans l'espace public, elles sont là à disposition en tant que garage à sexe, et c'est censé être marrant. Rien que de trouver ça cool, possible, normal, comme un gag, c'est quand même vraiment un problème, désolé. C'est pas si "innocent".
A quand la condamnation des simulacres de meurtres de viols, de vol, de conduite alcoolisé, de trader sans conscience, de skieur hors piste de.... tout ce qui est de nature a faire du mal ?

On peut desapprouver sans pour autant en arriver la ou vous arrivez, le simulacre ne peut en aucun cas se confondre, se substituer au reel, il y'a une marge entre les deux qui fait que dans un cas il y'a un mal reel qui se fait, dans l'autre il n'est qu'indirect supposé ou projeté (ce qui ne veut pas dire que c'est anodin), quand on ne peut plus on qu'on choisit de ne plus faire la difference entre les deux.... c'est qu'on a un probleme....
On m'a déjà fait la remarque plus haut, et j'y ai déjà répondu : les meurtres, la conduite alcoolisée, ce sont des conduites qui, globalement, sont socialement clairement marquées comme répréhensibles, mauvaises. On peut jouer avec la limite, explorer ces limites, mais cela ne participe pas globalement à rendre ces conduites acceptables - ni ne participe à la domination d'une partie de l'humanité sur une autre.

En revanche, objectiver le corps des femmes, c'est un truc encore extrêmement, extrêmement, extrêmement répandu, et vécu comme normal par extrêmement, extrêmement, beaucoup d'hommes (et même intégré par beaucoup de femmes elles-mêmes). Et par objectiver, ou dominer, je n'entends pas forcément viol : ça peut être bien moins grossier que ça, par exemple simplement, considérer normal que des femmes soient vues comme objet sexuels - stéréotypes plus que vivace, cette vidéo en est la preuve.

Objectivation sexuelle
La question du accepté ou non par la société, n'est meme pas ce que je souleve ici, mais un truc bien plus primaire : la distinction entre un action qui entraine des consequences directement "palpables" et une action qui est sensé provoqué...

Si on doit supprimer tout ce qui pourrait paraitre comme une incitation a des actions "nuisibles" au bien commun ou a des individus, on peut supprimer une partie de la production artistique, qui justement joue avec ces limites.

Que vous n'appreciez pas et que vous nous dites pourquoi, rien d'anormal, mais vous vous erigez en censeur avec votre vision de l'acceptable/inacceptable, un humour ne fera pas l'unanimité, peut en dire beaucoup de... mais ca reste ici, dans la representation et le virtuel....
Vous vous faites de graves illusions si vous pensez qu'une action "qui est sensé provoqué" n'a aucune conséquence palpable.
Une de ces conséquences est de contribuer (parmi des milliers d'autres messages) à renforcer symboliquement la domination masculine, bien réelle et trop souvent "palpable". Avez-vous lu l'article que j'ai mis en lien (en 2 parties) ?

Si on doit supprimer tout ce qui pourrait paraitre comme une incitation a des actions "nuisibles" au bien commun ou a des individus, on peut supprimer une partie de la production artistique, qui justement joue avec ces limites

Voir mon message juste au-dessus...

Et me sortez pas le coup du "censeur", par pitié : je ne censure personne, je critique un discours.
C'est vrai en meme temps..... c'est "sensé"....
est ce que proné la solidarité est sensé in fine promouvoir la dictature communiste ?

Seul des esprits tordus vont cherchés a justifier legitimé des discours et des "contre-incitations" aussi en amont.

A une epoque, on parlait de "mauvais gout", les differentes "ligues" invoquaient l'insuportable transgression moral donc logiquement a la censure, vous tenez de ces "ligues" sans en assumer ce qui en decoule....

Oui c'est pas du "meilleur" gout, mais de la a invoquer l'inacceptable.... Quand des intellectuels comme judith parodie "drole de dame" pour faire fonctionner leurs busness, on vous entend moins... et ca me parait bien plus "reprehensible" que le truc venu de la part d'un gars qui proclame " c'est en faisant n'importe quoi, qu'on devient n'importe qui".

Vous vous faites chier sur un gars qui proclame et qui assume le n'importe quoi, comme enculeur de mouche decerebré, y'a pas mieux, faut il aussi condamner pierrot colombine and co, de la comedia del arte parce qu'ils representent des stereotypes qui vous derangent ?

Comme pourfendeur de moulin, il y'a peut etre des secteurs/domaines, et des biais qui sont plus appropriés que d'autres, non ?
Décérébré ? On va pas être copain. Commencez par avoir une orthographe moins décérébrée, pour commencer. Ensuite, lisez donc l'article. Juste pour vous re-cérébrez un peu - parce que vos histoires d'esprits tordus, c'est à côté de la plaque.
La domination masculine n'est pas seulement l'apanage d'esprits tordus, mais caractéristique de toute la société.
Comme enculeur de mouche, vous etes un champion....

J'ai hate de voir votre commentaire apres chqauqe humouriste, commentaire sur l'humour, sur le rire qu'il provoque...

Il suffit qu'un abruti dans les medias appuie sur le bouton indignation, et les enculeurs de mouches sur commande se pointent...

Autant y'a des questions de sexismes de dominations etc.... autant "pontifier" sur un gars qui assume le cote "n'importe quoi" de ce qu'il fait.... c'est ca le vrai n'importe quoi.

Le rire selon un certain B. pointe l'anormalité, le rire et faire rire est forcement ambigu et quelque part transgressif, faire chier un "amuseur" parce qu'il joue avec les limites de nos codes sociaux, c'est de l'enculage de mouche puissance 1000.

Est ce que RG denonce le male dans sa video en le caricaturant ? se moque t'il de la femme et sa position de soumise "naturelle" ? Incite t'il a quoique ce soit ? Y'a t'il une reponse definitive a ces question ?
Bah "c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui"... Les ressorts de ses videos sont rarement intellectuel, il cherche a susciter une reaction de type instinctive, est ce que dans cette video il revele son machisme ou finalement le votre au vu de votre reaction ?
A chacun de trouver sa reponse RG n'est pas un intellectuel....
y'a pas grand chose a dire de plus, trouvez une autre occasion de redorer votre blason et de prouver que vous n'etes pas un male dominateur, pulsion dominatrice que vous semblez avoir du mal a contenir....

P.S : je m'en fout de mon orthographe , de mon instruction supposé inferieur, de meme que j'en ai rien a foutre d'etre votre ami.
Ha, d'accord, RG est pas un intellectuel, donc c'est pas grave, donc on ne doit pas critiquer l'objectivation de la femme qu'il met en scène.
Argument très fort. Il ne faut pas critiquer ce qui n'est pas intellectuel. Ne critiquons pas TF1...
Oh oui arrêtons de nous faire c*** revenons au bon temps du "ya bon banania" et de "une femme, une pipe, un pull"...

amusez-vous bien!
je n'aime pas le "y'a bon banania" ni "une femme, une pipe, un pull".

mais poser ce genre de grille d'analyse sur ce genre, ne me parait pas pertinent, de meme que je ne pense pas que quand RG lance un ballon de foot dans une camionette de flic, il appelle au lynchage de flic, ni meme qu'il pose une quelqconque analyse du bien du mal, de l'autorite ou de la liberté, il cherche avant tout un contraste qui nous fait rire ou pas, et qui repose sur le fait d'oser un truc qu'on n'aurait pas oser faire, pour les fans de freud il joue avec le "surmoi". Evidemment , j'ai plus d'indulgence pour un comique ou meme une ouvre artistique quelque soit son message qu'avec un message promotionnel, une communication administrative/gouvernemental/intellectuello-politique. il y'a un no man's land que j'accorde a certains meme si ce n'est pas de mon gout.

J'attends avec impatience les consequences de votre logique, une espece de commission Mac carty, autorisant ou non la diffusion de tel ou tel image.

Un RG fait ce qui marche dans son epoque, il ne pretend pas porter, de maniere direct, une reflection critique, une judith bernard and co pretendent porter une reflexion, mais n'hesitent pas a user de ces clichés a la con pour faire la promotion de leurs projets....

Quand on voit qui vous avez choisi comme cible, avec qui vous concentrez le plus d'efforts,on voit que votre cible est plus le petit con provincial que l'intellectuel bobo parisienne....qu'il s'agit pas vraiment de feminisme, mais d'autorité morale de classe.
En même temps, si vous inventez tout seul nos pensées et nos intentions, c'est sûr que c'est tout de suite plus facile.
Et on s'en fout que RG soit critique, et même, on s'en fout de RG lui-même : on critique des images, et les discours qui veulent faire croire que les femmes n'y sont pas objectivées. Le reste...
"les discours qui veulent faire croire que les femmes n'y sont pas objectivées."

Justement, je ne crois pas que grand monde ait soutenu une telle thèse ici. Si par "les" femmes vous entendez les quelques unes que l'on voit dans la vidéo, et non pas "l'ensemble des femmes en général".
Le désaccord vient plutôt de la raison que l'on prête à ce fait observable : vous y voyez l'expression d'un sexisme, d'une domination masculine parceque vous savez que ces phénomènes sont avérés, répandus dans notre société. Nous y voyons une simple corrélation : les victimes sont ici selon "nous" des femmes en raison seulement du sexe et de l'orientation sexuelle du comique, et non pas de sa domination masculine sur celles-ci.
Autrement dit, nous voyons ici une belle exception à la règle que vous énoncez, tandis que vous semblez prétendre qu'il n'y a pas d'exception possible à cette règle et qu'elle décrit donc systématiquement toute représentation où il y a une victime femme et un piégeur homme. C'est cela que l'on peut désigner par "prêt à penser".
nous voyons ici une belle exception à la règle que vous énoncez

Oui, c'est beau, la magie.
Je pense que je ressortirais l'outil magique "à exception", c'est super pratique.

Comment, une blague raciste ? Ha mais non, là c'est une exception.
Comment, un licenciement massif dans cette usine ? Ben c'est une exception, rien à voir avec la domination du capital.
Comment, des suicides à Orange ? Ha mais non, ce sont tous des exceptions, rien à voir avec l'organisation du travail.

Et hop, c'est magique. C'est tellement mieux que cet horrible prêt-à-penser issu de sciences sociales et d'études avérées - pouah !
Les exceptions n'existent donc que par magie. Et il suffit de faire une liste absurdes pour le prouver.

Je vous laisse le rôle de l'éminent sociologue qui comprends parfaitement l'ensemble des phénomènes sociaux et je garde pour moi celui du logicien borné qui ne jure que par l'analyse logique...
"Analyse logique" signifiant ici "exporter magiquement d'un contexte global des images qu'on n'a pas trop envie d'interroger socialement".
Non, dans ce cas-ci, ça signifie : "un contexte global ne permet pas de comprendre ni de décrire systématiquement tout phénomène particulier". Il ne suffit pas d'invoquer la fréquence de quelque chose pour prouver qu'elle s'applique à un cas donné. Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de clous sur Terre que tout objet doit être frappé sur la tête avec votre marteau.
Voilà voilà.
On voit donc des femmes dans l'espace public directement utilisées comme objet sexuel (c'est-à-dire représentant symboliquement les milliers de harcèlements quotidiens).
Mais là, attention, hop, "exception", on fait comme si il y avait pas de contexte global, parce que c'est logique, on fait comme si des femmes dans l'espace public utilisées comme objet sexuel c'était pas du tout du tout absolument typique du regard masculin de domination masculine, ben oui c'est logique, et donc hop : ce sont des femmes dans l'espace public utilisées comme objet sexuel mais pas pareil. C'est logique.
"On voit donc des femmes dans l'espace public directement utilisées comme objet sexuel"
Je pense que si vous remplaciez "directement" par "symboliquement", vous braqueriez moins les gens contre votre raisonnement.
Le problème qui se pose dans votre raisonnement, c'est que:
Des femmes dans l'espace public directement utilisées comme objet sexuel
+
Absence de consentement préalable
=
Agression sexuelle

Si votre raisonnement tient, alors il doit bien se trouver des associations qui se trouvent fondées à porter cela devant la justice. Laissez la police faire son travail, dès qu['elle aura] de plus amples informations croyez bien que vous en serez les premiers informés.

Pour le reste, je suis assez d'accord avec Jules, et comme Magritte aurait sûrement dit:
"Ceci n'est pas un clou"
Mais bon je suis un peu scientiste sur les bords...
Je ne vous suis pas vraiment dans cet argument légaliste : la loi ne règle hélas pas l'ensemble des problèmes moraux, mais il est tout à fait justifié de critiquer/dénoncer tout ce que l'on juge mauvais/moralement répréhensible. Il y a de nombreux comportement immoraux qui restent légaux, ce ne sont hélas pas les exemples qui manquent.
J'ai du mal m'exprimer. Je suis d'accord pour dire que la loi ne règle pas l'ensemble des problèmes moraux, mais dans le cas qui nous intéresse, si je suis le raisonnement de Djac Bawer (en faisant abstraction de la dimension symbolique, "On voit donc des femmes dans l'espace public directement utilisées comme objet sexuel"), alors on est en présence d'une agression sexuelle, qui est condamnable. La loi existe, et condamne ce que Djac Bawer semble désigner. Je ne me cache pas derrière son absence pour dire "vu que ce n'est pas illégal, alors allons-y". Mais je suis bien moins armé que vous deux pour en dicuter, donc je vais continuer à vous lire plutôt...
On fait pas juste "comme si" : on raisonne à partir de faits objectifs (nature de l'humour, contexte spécifique, (méta)discours de l'auteur, variété des réalisations observables du gag), et l'on arrive à la conclusion que non, cette objectification de femmes (et d'un policier) là ne représente pas symboliquement de harcèlement (et donc, a fortiori, pas non plus les milliers de harcèlement quotidiens), ni de "regard masculin de domination masculine". Et on dit que prétendre le contraire demande une argumentation plus poussée que "ça arrive tous les jours, donc c'est comme ça ici aussi", qui est un raisonnement logiquement faux. Même appuyé par "vous n'y comprenez rien/vous ne voyez pas l'évidence/vous ne voulez pas l'admettre parce que vous êtes un homme dominant/que c'est subtil/que ça vous fait mal au cul", c'est insuffisant.
on raisonne à partir de faits objectifs

Faits objectifs : on voit à l'image des femmes dans l'espace public prises comme objets sexuels.
C'est du harcèlement.

Votre "logique", ce sont des arguties sur des détails visant à contourner ce qui est gros comme le nez au milieu du visage. Plutôt que de regarder la lune que montre le sage, vous détaillez minutieusement ses lacets... Ça ne vous rends pas d'une logique imparable.
Bon ben forcément, si on ne parle pas de la même vidéo, et qu'on n'utilise pas la même langue, on ne risque pas d'avancer bien loin.

Pour moi les faits objectifs sont : "on voit à l'image en grande majorité des femmes dans l'espace public dont le corps est utilisé par un jeu de perspective pour mimer un acte sexuel". Il n'y a pas de "prise comme objet" (il n'y a pas de saisie physique, donc par définition, pas de "prise"). Il n'y a pas de répétition sur la même personne, et donc, par définition encore une fois, pas de harcèlement on plus.

Vous pouvez qualifier à l'envie mes objections d'arguties, de ratiocinations ou de contournement. Ça n'est juste pas un argument, ça ne les invalide pas.
on voit à l'image en grande majorité des femmes dans l'espace public dont le corps est utilisé par un jeu de perspective pour mimer un acte sexuel

Des femmes dans l'espace public dont le corps est utilisé pour mimer un acte sexuel.
Vous l'avez donc bien là, juste sous le nez.
Ça s'appelle de l'objectivation sexuelle.
ou c'est peut etre le ridicule imbecile singeant un acte sexuel qui est appelé a etre objectivé par la "narrative" de cette sequence video ? Et la femme dans cette construction "narrative" sert a nous ramener a la normalité et a pointer le grotesque du mal en rut ?

Qui est pointer du doigt ? qui est ridicule ? qui a un comportement anormale ? De qui se moque t-on ?
Accordez vous aux femmes qui ont donné leur accord la capacité de juger quel role elle joue dans cette narration, et qu'elles ont tranchés pour unpoint de vu autre que le votre sans necessairement etre en tort ?
Accordez vous aux femmes qui ont donné leur accord la capacité de juger quel role elle joue dans cette narration

Vous voulez dire, accepter de figurer dans une vidéo d'un gars par ailleurs très sympa, ultra-connu sur Montpellier, qui fait des millions de vue sur youtube, sans vraiment se rendre compte du résultat final, en papotant avec lui en cinq minutes ?

Après, oui, bien sûr, on peut aussi penser la vidéo comme un hommage au mime Marceau, on peut s'inventer que c'est une réflexion introspective sur l'animalité de l'Homme à l'heure du numérique, tout ce qu'on veut.
Si vous considérez que vous y voyez le grotesque du mâle en rut, tant mieux pour vous.

Le truc, c'est que le contexte général, ce sont des millions d'homme qui ne le voit pas, ce grotesque, et voit juste que c'est rigolo d'objectiver sexuellement les femme dans la rue. C'est ça le contexte fort, prégnant, puissant. C'est dans ce contexte qu'il est normal de réagir à ces images - mais surtout, aux types de réactions de défense qu'elle suscite.
"Ça s'appelle de l'objectivation sexuelle."

Entre autres, oui, on est d'accord là dessus. Pas sur le fait que ça repose sur, ni ne renforce ici, une domination masculine.
Lol.
Alors là, vraiment, lol, quoi.
L'objectivation, c'est juste un truc neutre, comme ça (enfin, ça dépend, d'habitude oui, mais là non).

Allez, on la refait.
L'objectification (bien meilleure traduction à mon sens de l'anglais objectification, le mot "objectivation" étant déjà utilisé en français pour dire "action de rendre objectif ou de rapporter à un objet extérieur"), c'est un concept qui décrit un phénomène psychologique : détacher la personne qui habite un corps de celui-ci, alors vu comme un objet.
Cela peut se faire d'un tas de manières possibles, dont beaucoup participent en pratique à un rapport de domination sexué, mais pas nécessairement. L'objectification peut être par exemple superficielle, temporaire, limitée par une conscience aigue et plus profonde de la réalité : les corps abritent des personnes douées de raison autonome, réclamant de la considération, et par là même dotées de dignité. L'objectification peut se faire sans rapport avec le sexe, et/ou sans rapport de domination : le chirurgien peut objectifier son patient pendant une opération pour éviter d'être émotionellement perturbé, le malade peut objectifier son corps parcequ'il veut se détacher de sa condition de malade, ..., l'humoriste bas de front peut objectifier des femmes dans la rue pour mettre en scène un acte sexuel sans attaquer ni opprimer celles-ci (pas de contact, pas de menace), ni les dominer parcequ'elles sont de genre féminin et qu'il est de genre masculin, mais simplement parcequ'il considère que le caractère inattendu ("n'importe quoi") et la représentation d'un acte tabou dans l'espace public (le rapport sexuel) suffisent à faire rire.

Le lien que vous donnez, que j'ai déjà lu plusieurs fois récemment, ne contredit pas vraiment ce que j'avance. Les concepts qu'il expose sont discutables et discutés (il cite par exemple Nussbaum, qui "soutenait que l’objectivation n’était pas toujours déshumanisante"). Il n'échappe malheureusement pas à cette tendance que vous avez à faire de phénomènes répandus des vérités générales qui ne souffrent pas d'exception.
l'humoriste bas de front peut objectifier des femmes dans la rue pour mettre en scène un acte sexuel sans attaquer ni opprimer celles-ci

Mais, il s'agit pas ici de "RG qui opprime" ! Ce sont ce que représentent ces images qui importent ici, pas ce que RG a dans le crâne !
Ce qui est montré, ce sont "des femmes dans l'espace public dont le corps est utilisé pour mimer un acte sexuel.". On parle ici du résultat visible, plongé au sein d'un contexte global - et c'est pas neutre.
Sauf que, comme depuis le début, vous faites comme la vidéo est hors champ, hors société, à part, et qu'il faudrait en parler en soi, pour elle-même, dans l'absolu. Ben non.

Le lien que vous donnez, que j'ai déjà lu plusieurs fois récemment, ne contredit pas vraiment ce que j'avance

Ha ben si, carrément. Dire "l'objectivation sexuelle des femmes par les hommes n'est pas forcément liée à la domination masculine", ça m'a même fait carrément rire quand je l'ai lu juste au-dessus, tellement c'est gros et artificiel.

Ça n'échappe malheureusement pas à cette tendance de se croire plus malin que les autres en décelant de "l'exception" dans des images représentant pourtant symboliquement une réalité forte, grossière et tristement banale, sous tous les prétextes imaginables (qui représentent assez exactement la liste de tous les dénis habituels contre la domination masculine, depuis le "ha mais nan c'est naturel c'est la part biologique", jusqu'à "oui, il y a du sexisme en général, mais là c'est différent parce que c'est pas pareil", en passant par "ouais voilà c'est le nouvel ordre moral/prêt-à-penser qui fait rien qu'à nous empêcher de nous exprimer/de penser juste").

(Le coup de citer Nussbaum est assez drôle : vous oubliez juste la suite "elle considérait néanmoins qu’elle prenait souvent une forme négative et menaçait sérieusement la dignité humaine." Oui, non mais c'est vrai, continuons à prendre le petit détail et à oublier le tableau général...)
Bon alors vite fait et puis après j'arrête de tourner en rond inutilement.

Nussbaum disait donc que l'objectification sexuelle "prenait souvent une forme négative et menaçait sérieusement la dignité humaine.". Souvent. Définition de souvent ? Qui souffre des exceptions.
Voilà pour le petit détail qui en fait... va dans mon sens.

"ça m'a même fait carrément rire quand je l'ai lu juste au-dessus, tellement c'est gros et artificiel."
Bon ben ca vous fait rire c'est déjà ca. Et puis vous vous abstenez de dire que c'est faux. Ce qui me laisse penser que j'ai instillé avec succès un doute quant à l'infaillibilité de votre analyse. Je vous fait rire et je vous fais progresser. Banco.
Je vous corrige juste vite fait : ce que j'ai dit moi (vous avez du lire un peu vite), c'est "l'objectivation sexuelle de[s]s[/s] femmes par [s]les[/s] un homme[s]s[/s] [s]n'est pas lié à[/s] ne repose pas forcément sur ni ne renforce nécessairement la domination masculine."

Et puis sinon vos hommes de paille, je suis content pour vous que vous soyez capable d'en faire de toutes les formes.
Voilà pour le petit détail qui en fait... va dans mon sens.

Oui, celui de prendre le petit détail qui permet d'oblitérer le général : j'avais bien vu.

je vous fais progresser. Banco.


Vous prenez vos désirs pour des réalités : pas très logique de la part d'un contempteur du "prêt-à-penser"...
Et c'est vraiment rigolo de vous voir parler d'homme de paille, c'est-à-dire me reprocher une rhétorique, quand votre procédé rhétorique de base est de m'attaquer personnellement sur le fait que je serais borné et que ce serait du prêt-à-penser - tout en vous auto-proclamant comme un parangon de logique... S'pas ?
En effet, là-dessus vous tournez en rond.

"l'objectivation sexuelle de femmes par un homme ne repose pas forcément sur ni ne renforce nécessairement la domination masculine."

Manque de bol, on parle ici d'images vues par des millions de personnes, d'images de "femmes dans l'espace public dont le corps est utilisé pour mimer un acte sexuel", et de ce que ça représente dans un contexte général d'objectivation sexuelle et de domination masculine, contexte qu'on ne fait pas disparaître par magie, ni à coup de "logique".
Bah appelez ca de la personnalisation réthorique si vous le souhaitez, mais mes objections ne vous concernent pas personellement et je ne les ai d'ailleurs pas formulée à vous spécifiquement : je défendais la même chose avant que vous n'arriviez sur ce fil. Mais je reconnais que votre ton pontifiant "je connais le [s]kungfu[/s] les sciences sociales et je vais vous expliquer la vie parceque vous n'avez rien compris" a tendance à déclencer chez moi une tendance à la contradiction personnalisée.

Vous me reprochez de faire de la magie en appelant à l'exception et puis quand une sociologue éminente écrit explicitement que ce qu'elle décrit n'est pas systématique, ca ne vous fait pas bouger d'une ligne : si on en appelle à l'exception, c'est forcément qu'on "oblitère le général". Décidément, la logique...

Je ne m'auto-proclame pas parangon de logique, je proclame que vous commettez des erreurs logiques dans votre raisonnement. C'est bien vous qui, en réaction, tentez de dénigrer mon approche rationnalisante que vous opposez artificiellement à votre connaissance des sciences sociales et au "contexte" comme si mes propos n'étaient pas compatibles avec celui-ci. Il y a un contexte, des tendances sociales dominantes sur lesquelles on s'accorde, et il y a un cas particulier que vous voulez absolument faire correspondre à ces tendances tandis que je tente de vous montrer que ca ne colle pas. Ce sketch ne représente rien d'autre objectivement que ce que j'ai déjà écrit plus haut : un homme qui utilise l'image du corps de femmes et d'un policier qui n'en n'ont pas conscience, pour mimer un acte sexuel dans l'espace public. Ce que vous tentez d'ajouter à ce tableau (sa prétendue "représentation symbolique" d'une domination masculine qui existe par ailleurs) est purement subjectif et s'accomode difficilement d'un certain nombre de faits objectifs (que j'ai vaguement énumérés quatre ou cinq posts plus haut).

Très dur de résister à l'envie de ne pas rester sur une affirmation foireuse de son contradicteur...
Je me permets cette interruption: plus ténues sont nos différences, plus elles sont insupportables. Si (ce dont je doute) Rémi Gaillard lit cette joute, il doit bien se marrer ( ce qui ne veut pas dire qu'il a raison).
je vais vous expliquer la vie parce que vous n'avez rien compris"

Venant de la part de "monsieur je suis un logicien hors-pair"...

un homme qui utilise l'image du corps de femmes et d'un policier qui n'en n'ont pas conscience, pour mimer un acte sexuel dans l'espace public est purement subjectif et s'accomode difficilement d'un certain nombre de faits objectifs

Et aucun de ces faits objectifs n'a réellement de poids face à une généralité infiniment plus prégnante que vous mettez soigneusement de côté, comme si encore une fois, la vidéo pouvait en être mise à part, en pouvait être retirée, n'avait aucun lien avec une société dans laquelle elle est plongée.
D'un côté, une société d'objectivation sexuelle du corps des femmes et de domination masculine ; de l'autre, une vidéo tournée dans cette société, projetée dans cette société, faisant des million de vues de personnes formant cette société, montrant un mime d'objectivation sexuelle du corps des femmes. Mais non, bien sûr, aucun rapport entre les deux, ho là là, pensez-donc.

Voilà à quelle absurdité mène "votre logique" parfaitement artificielle. Tout acte individuel étant, par définition, une exception, on peut tout voir en exception. Si on s'abstient de distinguer des généralités, des courants, un contexte général, alors on navigue dans l'exception - et on peut alors "prouver" que rien n'existe de général.
Votre histoire d'exception est un sophisme - alors que je considère que, à côté des particularités toujours décelables, on ne peut pas décemment (intellectuellement parlant) faire comme si un mime d'objectivation sexuelle, montrée à des millions de gens, était hors d'une représentation de la domination masculine (bon gré mal gré, quel qu'ait été l'intention de RG, dont je me fous complètement).

Très dur, en effet.
"D'un côté, une société d'objectivation sexuelle du corps des femmes et de domination masculine ; de l'autre, une vidéo tournée dans cette société, projetée dans cette société, faisant des million de vues de personnes formant cette société, montrant un mime d'objectivation sexuelle du corps des femmes"

"Une société d'objectivation sexuelle du corps des femmes." Elle est là notre "différence ténue" : votre formulation, si elle correspond bien à votre pensée, montre que vous interprétez mal la sociologie. Vous l'avez pourtant dit vous même précédemment il me semble : la sociologie étudie des phénomènes sociaux significatifs importants, répandus, courants, pour permettre de comprendre comment fonctionne la société. Elle ne prétend pas que tout interaction sociale est systématiquement l'objet de ces tendances. Il existe des relations sociales entre hommes et femmes où le corps des femmes n'est pas objectivé. Nous ne sommes pas dans "une société d'objectivation sexuelle du corps des femmes et de domination masculine", mais dans une société l'objectification du corps des femmes et la domination masculine sont des tendances très présentes, voire largement majoritaires. Il existe des comportements, des phénomènes, des représentations et des interactions sociales au sein de cette société qui échappent à ces fortes tendances.
L'être humain est un objet d'étude autrement plus complexe et imprévisible qu'un astéroïde ou qu'une puce électronique et son comportement ne peut pas être entièrement prédit (i.e. compris) à partir observations générales et des raisonnements par induction.

Tout acte individuel ne constitue pas une exception. C'est juste absurde de prétendre cela. Il y a des tas d'actes individuels, de comportements, de vidéos sur YouTube qui relèvent parfaitement, objectivement, de la domination masculine ou de l'objectification du corps des femmes.
Tout acte individuel ne constitue pas une exception. C'est juste absurde de prétendre cela

C'est exactement et strictement vrai, si on veut aller dans ce sens : tout est particulier. Chacun a une histoire propre, des circonstances particulières, un ADN spécifique, etc. Où est passée votre logique ?

Nous ne sommes pas dans "une société d'objectivation sexuelle du corps des femmes et de domination masculine", mais dans une société où l'objectification du corps des femmes et la domination masculine sont des tendances très présentes, voire largement majoritaires. Il existe des comportements, des phénomènes, des représentations et des interactions sociales au sein de cette société qui échappent à ces fortes tendances.


Hé ben voilà : j'aurais presque dit pareil (sauf "tendances très présentes" : c'est un peu plus que ça, mais ne chipotons pas vous le concédez juste après). Oui, on peut toujours trouver des choses qui échappent à ces tendances : vous ne trouverez à aucun moment que je conteste ce fait (en matière d'homme de paille, c'en est un : vous vous êtes persuadé que j'applique bêtement un prêt-à-penser, ou que je prends la sociologie comme un logiciel absolu... autant encore du côté de votre logique !).
Simplement, encore faut-il que ce soit vraiment établi, non pas sur la fois de quelques particularités sur lesquelles on saute avant de juger du principe général s'appliquant ou non.

Vous me rappelez mon prof de philo, qui nous expliquait la notion de "concept" en nous disant : "un arbre n'existe pas". Parce que, c'est vrai, chaque arbre a ses particularités, et si on prend en compte davantage les particularités que le principe général, alors on ne voit effectivement que des choses sorties de terre avec des bouts de bidules en l'air munis de machins verts au bout, choses toutes différentes les unes des autres sans rapports entre elles. Mais si on préfère se fier à un principe général, alors on peut mettre un saule pleureur et un baobab dans la même catégorie : "arbre".

En l'occurrence, vous voyez (ou croyez voir) des particularités à cette vidéo, qui vous font exclamer : "ha haa, vous voyez que c'est une exception, espèce de prêt-à-penser !"
Sauf que ces particularités et votre trop grande confiance en la "logique" vous aveuglent au principe général, que vous voyez pourtant par ailleurs. Pourtant, ici le principe général reste évident (objectivation sexuelle des femmes en conformité avec le regard masculin dominant, ça en est même d'une banalité confondante), et vos particularités que vous relevez ne viennent en rien changer cela.

Par exemple, cette histoire de policier qui vous tient tant à cœur.
Le fait qu'il y ait policier n'efface en rien les images précédentes, qui continuent d'exister et de montrer ce qu'elles montrent : par conséquent, si vous disiez au minimum, que la présence de ce policier change l'idée qu'on peut se faire de l'intention de RG, à la rigueur vous seriez au moins logique, en effet. Sauf que non : la présence de ce policier, pour vous, viendrait carrément effacer ce que montre symboliquement les images précédentes, comme si elle n'avaient pas effectivement montré ce qu'elles montraient ! Ça n'a pas de sens.
Mais plus encore : vous ne semblez pas réaliser que l'humour homophobe sur un homme pénétré - donc "rabaissé" au rang de femme, grand classique de l'humour homophobe, où c'est toujours l'homme pénétré qui est moqué - ne vient pas du tout absoudre ces images de sexisme, mais vient même en rajouter une couche.

D'une part, trouver des particularités ne change rien à un principe général qui s'applique, d'autre part, encore faudrait-il que ces particularités aient un minimum de réelle pertinence à rendre floue la limité de catégorie.
Bon, à l'occasion de la lecture de vos échanges avec Faab, je reviens vite fait là dessus parce que c'est juste trop énorme :

"Citation:"Tout acte individuel ne constitue pas une exception. C'est juste absurde de prétendre cela"

C'est exactement et strictement vrai, si on veut aller dans ce sens : tout est particulier."


Particulier et exceptionnel, en français, ça n'est pas la même chose. Un cas particulier (i.e. spécifique, propre à un individu,) n'est pas forcément exceptionnel (i.e. ne va pas forcément à l'encontre de la règle). Le chêne est un cas particulier d'arbre qui n'est pas pour autant une exception au concept d'arbre (il a un tronc, un ramification en branches, il peut faire plusieurs mètres de hauteur).

Ma grande confiance en la logique est infinie. Pour la simple raison que la logique est, empiriquement, toujours vérifiée, depuis toujours et sans aucune exception. C'est seulement ma confiance en ma capacité à raisonner de manière parfaitement logique qui est limitée. J'ai conscience d'avoir besoin, quand je me trompe, qu'on pointe mes erreurs de raisonnement. Ce que vous ne faites pas vraiment.
Vous prétendez (sans argumenter vraiment) que les faits que je relève ne changent rien à votre analyse de celle-ci, que vous prétendez objective. Vous ne les contredisez pas: vous les ignorez purement et simplement, au nom d'une "évidence" que vous êtes incapable de démontrer. Pourtant je crois avoir bien détaillé pourquoi ceux-ci montrent que la vidéo ne relève pas du concept de domination masculine : pourquoi, tel un bambou ou un bananier, c'est une plante mais pas un arbre, bien que ça y ressemble.
que vous êtes incapable de démontrer

Décidément, vous préférez la magie à la logique, au fond.

Le chêne est un cas particulier d'arbre qui n'est pas pour autant une exception au concept d'arbre

Je crains que vous n'ayez pas tout à fait compris le propos : c'est précisément ce que je vous reproche, vous faites d'un cas particulier (la vidéo de RG) une exception. En effet, je vous le donne en mille : c'est "juste trop énorme".
L'objectification peut être par exemple superficielle, temporaire, limitée par une conscience aigue et plus profonde de la réalité : les corps abritent des personnes douées de raison autonome, réclamant de la considération, et par là même dotées de dignité. Euh, non, vous pouvez bien lui donner la signification que vous voulez, mais en psychologie, l'objectification, ou la réification est un comportement, le plus souvent pervers qui consiste à réduire l'autre à l'état de chose en lui enlevant le statut de sujet équivalent à soi-même. C'est la première étape avant la maltraitance. Parce qu'il faut différencier l'autre de soi, en faire un être pas tout à fait humain, un être différent pour pouvoir lui faire subir ce que soi, l'on ne voudrait jamais avoir à subir. Donc on fait de l'autre quelqu'un qui n'est pas de même nature que soi-même pour pouvoir en faire sa chose.Vous voyez les femmes n'ont pas d'âme, et les noirs sont primitifs etc.

L'objectification peut se faire sans rapport avec le sexe, et/ou sans rapport de domination : le chirurgien peut objectifier son patient pendant une opération pour éviter d'être émotionellement perturbé,
Non, le chirurgien pratique l'indifférence affective avec plus ou moins de succès afin de ne pas être atteint émotionnellement, de même que le médecin désexualise son patient car il est dans un cadre professionnel cependant, ni le médecin, ni le chirurgien ne considèrent leurs patients comme des objets, sauf peut-être le chirurgien qui gravait ses initiales sur les organes qu'il transplantait, mais lui, justement avait un comportement pervers. :S

le malade peut objectifier son corps parcequ'il veut se détacher de sa condition de malade, ...,
Encore une fois, non, le malade généralement se repli sur lui-même et régresse dans un état qui consiste à ne plus s'intéresser qu'à sa personne et à se désintéresser totalement ou presque du monde extérieur. Ainsi, loin d'objectifier son corps le malade va l'habiter encore plus intensément. Vous pouvez par contre dans les cas de traumatisme psychologique très important assister à ce qu'on appelle la dissociation avec souvent un corps désincarné qui ne sent plus la douleur ou la maladie etc. Cependant, il ne s'agit pas d'une objectification de son corps, il s'agit de stress post traumatique et de stratégies de survie.
l'humoriste bas de front peut objectifier des femmes dans la rue pour mettre en scène un acte sexuel sans attaquer ni opprimer celles-ci (pas de contact, pas de menace), ni les dominer parcequ'elles sont de genre féminin et qu'il est de genre masculin,
Oui peut-être que RG objectifie les femmes dans la rue, peut-être par exemple, ne mettrait-il pas ses amies, sa soeur ou sa mère dans ce type de vidéo. Maintenant, compte tenu du fait que cette vidéo à une très large audience, et un contexte, qui est celui de la domination masculine, RG, renforce cette domination masculine en la mettant en scène et en la monnayant, tout en renforçant la norme de l'obscénité dans la sphère publique lorsqu'il s'agit des femmes.

Lorsque l'on déni son statut de sujet à une personne pour la ravaler au rang d'objet que l'on utilise pour sa satisfaction personnelle, ce peut-être pris de manière indifférente par la personne concernée, cependant, la démarche est en soi agressive car il s'agit de considérer que l'autre ne ressent rien et n'existe que pour être utile à soi-même, peu importe les conséquences... Il s'agit de traiter l'autre comme moins que soi-même.

En l'occurence, dans nos sociétés patriarcales, lorsque l'homme met en scène la domination masculine sur des inconnues dans la rue, pour ensuite la partagée sur internet, cela ne peut pas être "hors" rapport de domination entre les sexes.
Après le sociologue, la psychologue... Après "la sociologie que je connais permets d'expliquer l'ensemble des phénomènes sociaux qui se produisent", voici donc "la psychologie que je connais permet d'expliquer (et de prédire) l'ensemble des comportements que l'on observe".

"en psychologie, l'objectification, ou la réification est un comportement, le plus souvent pervers qui consiste à réduire l'autre à l'état de chose en lui enlevant le statut de sujet équivalent à soi-même."

En quoi est-ce en contradiction avec ce que je dis ? Ne peut-on pas réduire temporairement et avec distanciation l'autre à l'état de chose ? Qu'est-ce qui vous permet de dire que dans cette vidéo l'objectification des femmes qui s'y trouvent est durable, profonde, et surtout, lié au genres des protagonistes (fond du désaccord) ?
Votre définition (sauf la partie perversité) convient tout à fait à ce que fait un chirurgien qui opère un corps vivant sans considérer la personne qui habite ce corps, quand il prend par exemple la décision de faire une incision près de la moelle épinière pour avoir de meilleures chances de survie au détriment d'un risque de séquelles post-traumatiques.
Elle convient de même parfaitement à ce que mon expérience, que je ne cherche pas à généraliser à tout le monde contrairement à ce que vous faites en psychologie, m'a permis d'observer dans un cas de maladie.

"Lorsque l'on déni son statut de sujet à une personne pour la ravaler au rang d'objet que l'on utilise pour sa satisfaction personnelle, ce peut-être pris de manière indifférente par la personne concernée, cependant, la démarche est en soi agressive car il s'agit de considérer que l'autre ne ressent rien et n'existe que pour être utile à soi-même, peu importe les conséquences... Il s'agit de traiter l'autre comme moins que soi-même. "

Entièrement d'accord avec vous là dessus.


"En l'occurence, dans nos sociétés patriarcales, lorsque l'homme met en scène la domination masculine sur des inconnues dans la rue, pour ensuite la partagée sur internet, cela ne peut pas être "hors" rapport de domination entre les sexes."

C'est là que non. Vous n'argumentez pas plus que Djac là dessus : vous l'appliquez artificiellement à ce cas particulier parceque c'est quelquechose que vous savez répandu par ailleurs. RG ne met pas en scène "la domination masculine", il met en scène des relations sexuelles. Quel élément venant de la vidéo, vous permet de dire qu'elle est une expression de la domination particulière qui est celle des hommes sur les femmes ? Il n'y a qu'un seul élément objectif : les victimes sont en grande majorité des femmes. Ce à quoi j'oppose plusieurs choses :
- le piégeur est un homme hétéro, donc à qui mimer une relation sexuelle avec un autre homme ne vient pas spontanément.
- le piégeur a dit lui-même "si j'avais été homo, j'aurais fait pareil avec des hommes".
- il y a un homme qui sert de victime de la même manière que les femmes dans cette vidéo.

On peut déplorer que RG n'ait pas réfléchi en amont à la possible interprétation sexiste de sa vidéo. Mais pas de faire lui-même preuve de sexisme dans celle-ci, ni même d'être insensible au fait que des femmes, n'ayant pas saisi ce que lui pensait mis dans cette vidéo, aient été heurtées par ce qu'elles ont vu. Il a présenté des excuses à ce sujet.
Après le sociologue, la psychologue..

Ho oui, quelle horreur, hein. Toutes ces choses qui viennent souiller la belle et pure logique, beuurk.

RG ne met pas en scène "la domination masculine"

Malgré lui, si.
Et vous continuez à défendre le point de vue de RG - comme si ça changeait la réalité vue des images plongées dans une société. Les choses que vous "opposez" ne sont pas pertinentes sur ce qui nous intéresse ici. Ce qu'il dit sur ce qu'il "aurait fait" - d'abord, c'est une lapalissade, mais il ne l'a pas fait, ça reste donc une pure déclaration d'intention, ensuite ça ne change rien à ce que montre ces images au final.
Un grand merci pour votre courage en tous cas... Il en faut.
Votre définition (sauf la partie perversité) convient tout à fait à ce que fait un chirurgien qui opère un corps vivant sans considérer la personne qui habite ce corps, quand il prend par exemple la décision de faire une incision près de la moelle épinière pour avoir de meilleures chances de survie au détriment d'un risque de séquelles post-traumatiques.
Elle convient de même parfaitement à ce que mon expérience, que je ne cherche pas à généraliser à tout le monde contrairement à ce que vous faites en psychologie, m'a permis d'observer dans un cas de maladie.
Ecoutez, non, je suis désolée d'insister, (banco, je suis psychologue), mais vous mélangez des concepts de psychologie qui ont une définition précise entre eux et vous les dévoyez.
Le chirurgien, lorsqu'il opère son patient ne le considère pas comme une chose, mais comme un patient à ne pas "abimer", voire comme un patient à "réparer" par exemple, lorsque les chirurgiens ou les médecins en général s'entrainent sur des cadavres, là, ils objectifient ces derniers dans le sens ou ces morceaux de corps sont utilisés comme des outils sur lesquels on se forme, afin d'apprendre les bons gestes et de ciseler son "art", lorsque le chirurgien opère une personne il n'en fait pas un outil à son service (apprendre les bons gestes) il se met à son service en l'opérant pour le soigner et améliorer son état de santé. De toute façon, je ne vois pas le rapport avec votre argumentation sur la vidéo de Rémi Gaillard
Le propre du chirurgien est qu'il soigne, il est là pour le bien du patient, le propre de RG est qu'il est là pour faire des vidéos humoristiques qui lui rapporteront de l'argent, en cela, le médecin n'instrumentalise pas ses patients, tandis que RG instrumentalise les personnes dans ses vidéos, pour ses propres intérêts, à lui, RG. C'est ce qui différencie les premiers du second, l'objectification c'est utiliser un être humain comme un outil pour servir ses intérêts, ses envies, ses fantasmes, au mépris, sans considération, des conséquences sur cette personne. Les chirurgiens ne charcutent pas leur patients pour s'amuser, on ne peut pas réellement parler d'objectification, mais plutôt de distanciation, et d'ailleurs ça reste compliqué à gérer. Le médecin qui calcule les risques pour sauver la vie de son patient, le fait pour ... sauver la vie de son patient, et non pas parce qu'il en a envie, mais bien dans l'intérêt du patient = sauver sa vie.
Vous n'avez pas l'air de bien saisir la notion d'objectification, il s'agit de nier à quelqu'un son statut de sujet, pour en faire une chose que l'on utilise, un outil. De lui refuser le même niveau d'humanité que soi afin de pouvoir le traiter comme quelque chose qui existe pour soi et pas un être vivant qui existe pour lui-même, mais comme un truc qui a été créé pour vous, pour être à votre service, pour être utilisé par vous.

En aucun cas, vous ne pouvez ranger les chirurgiens dans cette case là.

De la même façon, objectifier quelqu'un et s'auto-objectifier ne sont pas du tout la même chose. On peut s'identifier au point de vue de la personne qui vous objectifie, cependant, on reste soi adoptant un regard extérieur sur soi-même, ce n'est pas comparable.
"Epouser" (être "subjugué par") un regard extérieur qui vous déni votre subjectivité pour se voir de la même manière est totalement différent de le faire sur quelqu'un d'autre.

Concernant votre expérience de la maladie, je serais curieuse d'avoir quelques détails si cela était possible ?

Pour le reste, sur la domination masculine et la vidéo, je ne vais pas tout reprendre depuis le début, il me semble que Djac Baweur l'a déjà fait, en long, en large et en travers, c'est pour ça d'ailleurs que je ne me suis pas donnée la peine de développer. Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, je ne peux rien faire pour vous et je n'ai pas la patience de Djac pour essayer de vous faire comprendre.

Cependant je vous lis, et je vous trouve complètement à coté de la plaque (désolée hein) et du coup des fois, j'ai envie de rectifier les trucs les plus "énormes" que vous sortez...
genre "mimer le consentement c'est la même chose que consentir", pour supprimer les rapports de domination il suffit de ne pas y prêter attention, et hop, voilà, the problem will be solved !

Pour conclure, parce que ça me gave, j'aime bien les vidéos de RG, cependant j'aime bien les réflexions sur la domination masculine et la façon dont elle s'exprime sans relache de mille et une manière dans la vie de tous les jours, et je trouve que c'est un début que de relever les manifestations les plus criantes. Le fait est que au lieu de reconnaître ce qui crève les yeux, on va devoir supporter des océans d'encre (virtuelle) afin d'expliquer que oui le sexisme ça existe/ mais que là, ici, ça n'en ai pas/ce n'est pas si grave/ il n'y a pas de quoi s'offusquer/ c'est juste de l'humour/ il y a des sujets plus graves/ etc.

Qui ressemble beaucoup, à un "tais-toi donc et lâches-nous la grappe avec ton sexisme que tu vois partout !" et après m'avoir intimer de me taire, on va m'expliquer que je suis pour la censure et que c'est malheureux quand même, on peut plus rien dire de nos jours...
Alors que je ne suis pas pour la censure des vidéos de RG, mais j'aimerais pouvoir pointer du doigt quand il fait une vidéo sexiste sans devoir justifier pendant 340 commentaires pourquoi oui, cette vidéo est sexiste... Alors que ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

Je ne comprends pas que cette simple constation, la vidéo est sexiste, provoque tellement de résistances. Bon, il a fait une vidéo sexiste, et alors, peut-être que maintenant que le débat a été soulevé il va faire plus attention, peut-être que ça va provoquer une prise de conscience, chez lui, chez d'autres, peut-être que ça va permettre de rendre la société moins tolérante au sexisme ? Tout ça, ce serait bien je trouve, mais vous êtes là, à répéter que ce n'est pas du tout sexiste !!!! Non, non, non, d'ailleurs les féministes qui le disent n'ont rien compris au sexisme, ni au féminisme d'ailleurs, elles devraient s'occuper des vrais sujets, genre l'égalité salariale, ou le sort des femmes afghanes...

Alors, je vais vous posez une question, j'avais un collègue de travail qui lorsque j'étais étudiante mimait une relation sexuelle sur un meuble en me regardant. Techniquement, le type ne me touchait pas, mais il s'adressait sans aucun doute possible à moi, et donc, là, est-ce que vous voyez du sexisme et une volonté de domination de sa part ou pas ?
"banco, je suis psychologue"
C'était pas dur à deviner.

"mais vous mélangez des concepts de psychologie qui ont une définition précise entre eux et vous les dévoyez."

Je mélange des concepts qui ne sont pas vos concepts de psychologie. Parce que moi je ne suis pas psychologue, mais je me réserve le droit de parler d'objectification des corps, faute de mieux, sans nécessairement coller à votre définition spécialisée du concept. Si vous avez une autre expression à proposer pour parler de "réduction (non nécessairement perverse) d'un individu à son corps considéré (éventuellement de manière temporaire) comme un objet" et que ça facilite la communication entre vous et moi, je veux bien changer les mots que j'emploie.

Nous sommes d'accord sur le fait que RG objectifie pour son propre intérêt tandis que le chirurgien ne fera pas cela de manière égoïste mais pour son patient. Nous sommes d'accord pour dire que l'un est condamnable, et l'autre pas. Mais les deux réduisent temporairement des personnes à leur corps.

"De la même façon, objectifier quelqu'un et s'auto-objectifier ne sont pas du tout la même chose. On peut s'identifier au point de vue de la personne qui vous objectifie, cependant, on reste soi adoptant un regard extérieur sur soi-même, ce n'est pas comparable. "
Vous êtes donc en train de me dire que c'est le même point de vue qui est adopté, et qu'en même temps, ce n'est pas comparable. Vous vous contredisez.

Concernant mon expérience sur la maladie, je suis désolé : les détails relèvent de la vie privée.

Cependant je vous lis, et je vous trouve complètement à coté de la plaque (désolée hein) et du coup des fois, j'ai envie de rectifier les trucs les plus "énormes" que vous sortez...
genre "mimer le consentement c'est la même chose que consentir"

Bon ben là c'est moi qui vais être désolé : c'est bien vous qui êtes complètement à côté de la plaque. Je n'ai jamais écrit la moindre chose de cet acabit.

Et puis sinon, votre expérience personnelle serait intéressante si elle apportait quelque chose au débat. Je ne vous nie pas le droit de vous exprimer, je ne vous traite pas de censeuse, je ne dis pas "c'est juste de l'humour". Il y a effectivement du "lâche nous la grappe avec ton sexisme que tu vois partout" dans ma réaction : je suis convaincu qu'il n'y a pas ici de sexisme et que ramener le sexisme là où il ne se trouve pas est simplement contre-productif quand on veut dénoncer son omniprésence dans notre société. Ca ne devrait pas être difficile à comprendre pour une psychologue.

Enfin, concernant votre dernière question : oui, je vois dans ce comportement un comportement de domination. Du sexisme, c'est probable mais je ne sais pas vraiment : ça demanderait plus de détails. Mais il n'y a pas besoin de cette qualification (sexisme) pour dénoncer le comportement de votre ancien collègue.
Tuxedo, si vous voulez être traitée avec respect, à égalité avec les hommes, venez donc travailler dans le public. C'est moins bien payé, mais ya moins de con.
Et le regonflement productif de Groland, Lulu la nantaise ou les deux harceleurs des Valseuses, ça vous heurte aussi (et je n'ai pas mis les liens vers les quelques adaptations cinématographiques de Sade sans parler du porno standard...) ?

Je suppose que c'est plus difficile à critiquer parce que le format est clairement celui de la fiction et qu'on ne voudrait pas passer pour des censeurs mais je crois que la plupart des gens qui rient au sketch de Gaillard le font aussi dans une distance fictionnelle. Que ça fasse des millions de vue ne dit pas comment c'est vu, de même qu'on peut se demander comment est vue Miley Cyrus dans cette vidéo qui compte 231 millions de vues.

Enfin bon, je trouve de plus en plus gênant toutes ces bonnes âmes médiatiques qui montent au créneau pour dénoncer tel ou tel sketch, chanson, film, livre etc., tout ce "politiquement correct" dont on se moquait il n'y a pas si longtemps quand on le voyait à l'œuvre aux Etats-Unis.
Ouais, enfin c'est aussi facile de tout mettre dans un "politiquement correct". Je veux dire, c'est comme une horloge arrêtée, elle donne la bonne heure deux fois par jour : le politiquement correct aussi. On ne va quand même pas considérer que l'objectivation de la femme et la domination masculine en fait c'est devenu un truc trop rebelle, trop anti-système et trop cool, qu'il faut absolument adopter pour être à la pointe de la hype et du swag : ça serait quand même un drôle de retournement, et assez malsain, quand le système reste encore massivement patriarcal.

Et la distance fictionnelle se fait en fonction de la société ambiante : vu les réactions qui montrent une réelle difficulté à admettre ce qu'est l'objectivation des femmes, j'en constate pas tant que ça de la distance fictionnelle. ce qui fait que, si les hommes qui s'amusent de la vidéo ne vont pas devenir des violeurs dès les lendemain, en revanche ça va pas trop les faire évoluer sur l'objectivation plus quotidienne et banale.

Quant aux extraits que vous proposez, oui ils sont assez représentatifs d'une vision des femmes assez pénibles ; ce qui n'en enlève pas pour autant les qualités de dialogues et d'acteurs par ailleurs.
Le mâle moyen en France sait très bien ce que représentent les attitudes macho, il sait que ça va à l'encontre de la morale actuelle, que les inégalités socio-professionnelles vont à l'encontre du principe d'égalité citoyenne, que le viol est un crime, le harcèlement un délit etc.
Et il sait que fumer tue, que boire ou conduire il faut choisir, que les gros mots c'est pas beau etc., ce qui n'empêche pas que dans le même temps aller en boite pour picoler, fumer et lancer des "oh, un lâcher de salopes !" est encore appelé un divertissement, que c'est socialement accepté comme tel.

L'espace d'expression n'est pas limité à l'éducatif, au prescriptif, à une ambiance d'école voire de quaker ou de taliban et ni Blier, ni les gars de Groland, ni R. Gaillard ne font des cours de bonne conduite à l'attention des honnêtes gens.
Il serait quand même dommage qu'au pays de Rabelais, on confonde moralité et moralisme, qu'on ne sache plus apprécier l'excès transgressif, les temps du grotesque de carnaval où l'inacceptable devient acceptable. Mais bon, vu votre commentaire sur les extraits que j'ai proposé, je suppose que c'est pas votre genre d'humour (allez, encore plus grave : "La cartouche" de Sébastien Patoche...).

P.S. : par "objectivation des femmes", je suppose que vous voulez parler d'"objectification", de "réification", "chosification"
Je veux bien parler d'objectivation, comme dans objectivation sexuelle (vous l'avez donc pas lu... tsss).

Et le mâle moyen, il sait que le viol c'est pas bien, mais il continue d'objectiver, justement, il continue de ne pas voir des tas de signaux qui rabaissent les femmes, quand des signaux de même force concernant le racisme le font immédiatement monter au créneau.

Considérez-vous que les blagues sur les bananes, les chimpanzés et C.Taubira soit juste de l'humour transgressif, un simple petit excès pour titiller les normes ? Considérez-vous que ce soit du moralisme que de dire que l'auteur de cette blague est raciste - ou que c'est un simple constat évident ?
L'extrême-droite, les cathos intégristes, Eric Zemmour sont pourtant là pour vous dire que "ha mais on peu plus rigoler", et que "ha là là c'est le règne du politiquement correct, hein". Bref, on peut plus être raciste tranquillement en France, ma bonne dame.

Ben pour l'objectivation sexuelle des femmes, ça devrait la même chose. Sauf que... ben ça résiste, et beaucoup plus, et chez plein de mâles moyens. Et les mâles moyens, ils ont du mal à accepter qu'ils font partie des dominants et qu'ils ne se rendent pas compte de l'autre point de vue, et ils viennent dire que "zut, on peut plus rigoler de trucs sexistes tranquillement, mon bon monsieur".

L'excès transgressif, le vrai, c'est celui qui moque les dominants, qui fustige la bêtise, dénonce les puissants.
Rire de l'objectivation des femmes, c'est rire avec les dominants, avec la bêtise, avec les puissants.
Je vais éviter le débat de vocabulaire mais dans ma culture de philo traditionnelle, "objectivation" n'a pas forcément le sens axiologique de la sociologie, n'est pas forcément l'aliénation dans l'objet. Je préfère "objectification" qui évite la confusion mais bon, tant qu'on se comprend...

L'excès transgressif, le vrai, c'est celui qui moque les dominants, qui fustige la bêtise, dénonce les puissants. Rire de l'objectivation des femmes, c'est rire avec les dominants, avec la bêtise, avec les puissants

Par définition, l'excès carnavalesque transgresse la norme quelle qu'elle soit, y compris féministe, y compris en allant vers la bestialité. Audrey Pulvar est aussi le média dominant, la morale officielle depuis 50 ans, la culture et Rémi Gaillard est aussi le mauvais goût d'une mise en scène du n'importe quoi.
Et c'est la différence entre une gamine qui jette des bananes et Gaillard : la gamine ne fait pas du théâtre, elle exprime un mépris réel, elle n'est pas dans un sketch. Et à mon avis, si vous faites cette comparaison et si il y a des réactions épidermiques, c'est que vous récusez l'aspect théâtral, carnavalesque, que vous voyez d'abord le réel, un premier degré qui ne vous fait pas rire (sauf peut-être pour le flic à la fin ?).

Alors oui, on peut jouer aux éducateurs et s'indigner de la représentation d'une sexualité d'homme des cavernes mais on peut aussi vouloir défendre ces espaces de désordre amoral, de détente face à l'ordre moral.
Pulvar qui dit "J'ai trouvé ça absolument immonde, de très mauvais goût", c'est normal, c'est un peu fait pour ça, mais qu'elle rajoute "ce monsieur est un sombre connard", c'est de la bêtise (et de l'abus de pouvoir médiatique ?).
Gaillard fait de la caméra cachée, c'est peut-être un parfait gentleman dans la vie de tous les jours et si on n'aime pas cette séquence, on peut au moins lui demander ce qu'il pensait exprimer ainsi.
D'ailleurs, plutôt que de l'insulter, elle pourrait se demander comment il se fait que, elle, se retrouve régulièrement dans le rôle de la femme-objet (inhérent à la fonction de "people" sur tapis rouge ?).
Ouais, sauf que la norme n'est pas féministe, ça c'est largement une vue de l'esprit (Audrey Pulvar n'est pas la pensée dominante à elle toute seule, loin s'en faut, vous la prenez comme exemple pour en faire une généralité très abusivement - en plus, vous pointez du doigt vous-même qu'elle se retrouve en position de femme-objet où la seule chose qu'on remarque est sa tenue sexy... Autant pour la pensée dominante qui serait soi-disant féministe).

Vous amalgamez des ordres morals qui n'en sont pas - et c'est bien ce qui m'inquiète, à savoir qu'à vous entendre la domination masculine ne serait plus l'expression que de quelques cercles hors de la pensée dominante... ce qui est juste totalement faux !

L'aspect théâtral : ben pas les femmes, justement, utilisée et objectivée...

Objectivation : probablement un anglicisme venu des gendre studies, mais il est couramment utilisé.
La norme dans son sens... normatif, est féministe : l'éducation nationale, le Droit, les médias défendent l'égalité homme-femme. Et si c'est défendu, c'est sans doute qu'il y a toujours des représentations inégalitaires à combattre mais ça change quelque chose que le pouvoir officiel soit dans ce combat.
C'est un peu comme Fourest devant expliquer à Shevchenko qu'en France on n'est pas en Ukraine, que dans un pays laïque il est contre-productif d'aller faire du scandale à Notre-Dame.
Ce n'est plus une question de principe, c'est une question de pragmatique, de savoir ce qui éduque vraiment et ce qui n'est qu'une attitude facile de dénonciation plus ou moins violente. Le macho de base qui se marre grassement devant le sketch de Gaillard se contentera de dire "connasse toi-même" à Pulvar et ceux qui rient avec une certaine distance sont agacés par sa véhémence. D'ailleurs, je crois qu'on a un peu le même genre de phénomène avec Dieudonné et les chasseurs d'antisémitisme comme dans l'histoire de Patrick Cohen et des enfants assassinés relevée par Didier Porte : personne ne doute qu'il y ait là un juste combat mais ça devient du n'importe quoi quand on se jette sur tout et n'importe quoi pour crier au scandale.

P.S. : pour le vocabulaire, un outil de Google que je viens de découvrir : Google books ngram. Ca donne des diagrammes d'usage de mots dans leur corpus numérisé. Il doit y avoir des biais mais ça peut être intéressant pour l'étude de l'histoire des idées, les champs lexicaux etc.
Exemples :
- "objectification" dans le corpus anglais et "objectivation" en français : la fréquence est plus forte en français avec un boum dans les années 30 qui pourrait correspondre aux débuts de la tradition heideggero-phénoménologique faisant un usage moins "instrumentiste" du terme.
- "féminisme" et "viol" de 1880 à 2000 où on voit l'apparition du terme "féminisme" et comment s'y lie la thématique du viol mais surtout dans le 2nd féminisme, celui des années 60 à nos jours. A priori, le 1er féminisme était essentiellement dans la question des droits socio-politique et pas celle du sexuel (tabou ? consensus machiste sur le sujet ?) et on pourrait le retrouver dans un féminisme "traditionnaliste" du genre de ces musulmanes qui sont conservatrices au niveau des moeurs et progressistes sur la question du travail, du politique etc., qui vont jusqu'à juger que la virilité est par nature plus sauvage que la féminité, qu'il faut faire avec, d'où le voile pour ne pas exciter la bête...
l'éducation nationale, le Droit défendent l'égalité homme-femme

Ben tant mieux (j'ai juste enlevé les médias, parce que ce n'est pas vrai - en tout cas, ils sont au minimum sur le mode de l'injonction paradoxale, Elle étant un des meilleurs exemples).
Pour autant, est-ce une norme sociale ? Loin de là.

Ne serait-ce parce que, alors même que l'éducation et le Droit cherchent à défendre cette égalité, l'exemple d'hommes politiques absolument machos abonde, les femmes aux postes de pouvoir sont encore très minoritaires, les listes électorales sont encore loin d'être paritaires... On pourrait multiplier les exemples montrant que les grands principes affichés ne sont simplement pas respectés. Le pouvoir officiel n'est donc pas si uni, si homogène, si uniforme que ça, loin s'en faut.

personne ne doute qu'il y ait là un juste combat mais ça devient du n'importe quoi quand on se jette sur tout et n'importe quoi pour crier au scandale.

Dans certains cas, je ne le conteste absolument pas. Ce n'est pas une raison pour en faire une sorte de contre-généralité, et du coup ne pas voir l'évidence quand elle se présente.

Dans certains cas, je ne le conteste absolument pas. Ce n'est pas une raison pour en faire une sorte de contre-généralité, et du coup ne pas voir l'évidence quand elle se présente.


Je crois que c'est ça que je ne comprends pas... Quelle évidence ne serait pas vue ?
Si l'évidence est que c'est une odieuse instrumentalisation macho des femmes, nous sommes d'accord, mais, personnellement, ça me fait quand même rire (sourire plus précisément...) parce que c'est exagéré, c'est du grotesque, du n'importe quoi. Un sketch peut être con, macho... et drôle.
Et ça ne me ferait certainement pas rire dans une société où ce ne serait pas transgressif, où la norme serait de faire ça.
[quote=Faab]Et ça ne me ferait certainement pas rire dans une société où ce ne serait pas transgressif, où la norme serait de faire ça.

Je crois que tu es un peu sourd/aveugle/.../ ça fait plusieurs dizaines de commentaires que des femmes t'expliquent que pour elles, ce type de comportement, c'est la norme qu'elles ont à subir dans leur vie de tous les jours. Donc, non, ce n'est pas transgressif, en fait, ça renforce la norme, et toi, avec tes commentaires, tu la renforces aussi, en la faisant passer pour subversive.

Un peu comme Zemmour qui fait des remarques raciste (alors que le racisme est la norme informelle en France) en se gargarisant d'être transgressif alors que plus beaufement conformiste, tu meurs !
Merci, je crois que j'ai compris pourquoi certain(e)s ne rient pas, mais ceux-ci comprennent-ils pourquoi d'autres rient ?
A priori, la bouffonnerie machiste de Rémi Gaillard vous indigne parce qu'il y a des victimes de ces comportements et qu'il n'y a rien de drôle là-dedans. C'est ça, non ?
Et personnellement, ça me fait rire parce que c'est un bouffon, parce que ça transgresse ma propre norme avec une distance que je sens complice (la musique, les expressions, les sourires qu'il a dans le sketch me font penser à quelqu'un se disant :"Ah ! ah ! p'tain, j'suis con quand même...").
Vous comprenez ce rire ?
Qu'on rit du malheur, du "c'est pas bien", de l'horreur etc. ? L'humour noir, le tragi-comique, le grotesque à l'italienne, le lyrisme à la Nazi (le gars à 2 min 50 est parfait)... ?

Mais bon, j'ai été mal éduqué en matière d'humour, la première blague que j'ai retenue dans mon enfance était une blague "antisémite" apprise par mon honorable mère, grande adepte d'humour noir (que fait un oiseau au-dessus d'un four crématoire ? Cui-cui.)
"Et personnellement, ça me fait rire parce que c'est un bouffon, parce que ça transgresse ma propre norme avec une distance que je sens complice (la musique, les expressions, les sourires qu'il a dans le sketch me font penser à quelqu'un se disant :"Ah ! ah ! p'tain, j'suis con quand même...")."

La complicité avec sa propre norme ce n'est pas la transgression, la transgression de ses normes, ses limites, ça met mal à l'aise, vous ça vous réjouit, vous n'êtes donc pas dans la transgression, mais dans le foutage de gueule qui est jouissif, vous vous amusez aux dépends de ses femmes et non pas avec elles, mais bien avec RG.

Si vous voulez prendre un autre exemple, vous seriez comme le type qui rigole lorsqu'un autre fait un croche pied au souffre douleur de la classe. Ce ne sont pas vos limites qui sont transgressées, mais celles des plus faibles, et vous en tirez du plaisir par identification avec celui qui tourne le plus faible en ridicule. Dans ce pantonime, vous êtes du coté des plus forts qui se gaussent des plus faibles en les persécutant un peu au passage. Cela n'a rien de transgressif, c'est l'éternel nature humaine, le conformisme dans toute sa spendeur et un peu de lacheté si vous voulez mon avis.

Au moins faudrait-il avoir le courage de l'admettre, que ce qui vous amuse c'est que RG ridiculise des femmes et tant pis (ou tant mieux) si ça leur fait un peu peur à l'occasion, ça rajoute un peu de piment. Mais ce n'est pas transgressif pour vous, ça l'est pour moi, pour vous, c'est réjouissant. Parce que vous et moi ne sommes pas du même coté de la barrière, moi je suis du coté de celles dont on se moque, vous vous êtes du coté de celui qui se moque, et votre joie n'est en aucun cas transgressive ou même subversive, elle ne fait que renforcer votre position privilégié tandis qu'elle me remet à ma place de subalterne qu'on utilise pour se divertir.

Faudrait arrêter de vous (me) raconter n'importe quoi.

Et alors, vos exemples, cela n'a juste rien à voir, vous essayez de noyer le poisson.
Vous avez le droit de trouver la vidéo de RG drôle, j'ai le droit de dire que je vous trouve nul pour ça. Il est inutile d'essayer de m'expliquer que je n'ai rien compris parce que vous êtes quelqu'un de très bien et que si vous riez des blagues misogynes c'est sans misogynie aucune ou que vous riez des blagues racistes sans racisme aucun, en ce qui me concerne, c'est un non sens. Il s'agit juste de dénégation pas du tout crédible.
Voilà.
Si vous voulez prendre un autre exemple, vous seriez comme le type qui rigole lorsqu'un autre fait un croche pied au souffre douleur de la classe

Eh non...
C'est la situation et Gaillard qui me font rire, ses attitudes à lui, sa manière de surjouer, pas ses victimes, que ce soient les femmes, le policier ou un parcmètre si il avait fait ça avec un parcmètre (ça aurait donné une petite touche "lapinesque" de plus...).
Quand déguisé en kangourou il pousse un pêcheur à l'eau, quand avec ses potes il met le bordel dans un magasin, quand un faux pigeon se lâche sur une voiture etc., il y a de malheureuses victimes et on peut se dire "les pauvres..." mais si on n'a que ça comme réaction, on n'apprécie pas vraiment ce type d'humour...

Et quand Guy Bedos fait le bon gros raciste qui se plaint qu'il y ait trop d'arabes à Marrakech, les gens rient de quoi d'après vous ? (ou "riaient", pas sûr que ça puisse fonctionner de nos jours...)
Sur ce dernier point, je pense que les gens riaient de la caricature du gros beauf raciste, mais tous les humoristes ont le même problème, comme les Inconnus à l'époque: que leurs sketchs soient pris au premier degré, et qu'ils rient de ce qu'ils croient être des vannes contre les Arabes, etc. Mais c'est bien un truc contre lequel ils (les humoristes dans lesquels j'inclue aussi Coluche et Desproges) ne peuvent pas grand chose, les gros beaufs racistes ont le droit légal d'être cons et de mal comprendre.
Pour le reste, je vous laisse reprendre le fil :)
j'ajoute que Guy Bedos explique depuis 40 ans qu'il a toujours éprouvé lui-même un énorme malaise avec ce sketch : expérience si douloureuse dans sa carrière qu'elle l'a conduit, dit-il, à se remettre profondément en question. C'est pourquoi il n'a jamais ressenti le besoin quant à lui de se planquer derrière des analogies douteuses pour chercher à minimiser (contrairement à RG, qui écrit après coup : "Et pendant ce temps, des vidéos continuent de circuler librement : exécution d'êtres humains, cruauté envers des animaux, les Anges de la Télé réalité, etc."... ---> avec cet argument à la con, on peut TOUT excuser, or je rappelle qu'il n'est pas question ici de hiérarchiser les motifs d'indignation du monde entier, mais plus modestement de discuter du sujet [s]du jour[/s] moment - et c'est déjà pas mal !)

La référence au Marrakech de Bedos me semble en tout cas bien mal choisie ici, d'autant plus que de façon générale - à mon avis que j'ai déjà un peu développé ailleurs - un sketch est très différent par nature, et même par fonction, d'un gag en caméra cachée qui filme du réel "provoqué" (au sens premier du mot) à l'insu d'un tiers. Enfin, je trouve assez révélateur de voir tant d'exemples "prestigieux" (et selon moi néanmoins hors-sujet) appelés à la rescousse, mais qui à force d'être empilés devant l'écran, finissent par faire oublier ce qu'on y a vu vraiment... à savoir, "la grosse pantomime à Dudule" (dont on a tout à fait le droit de rire - ou pas - avant de préciser pourquoi dans les deux cas), face à des femmes visuellement muettes, dont seules les fesses, même en pantalons, arrivent - à peine - à lui voler la vedette.

Certains @sinautes, dans le "camp des pour", ont toutefois plaidé pour un rire qui n'engage que soi, qui ne parle que pour lui-même, en conscience que ce spectacle est débilement borderline. C'est le seul argument, très minoritaire dans ce camp, qui m'a semblé recevable et je remercie ceux qui l'ont soutenu dans l'intérêt de ce débat contradictoire.

(NK, l'invité d'Agnès)

Certains @sinautes, dans le "camp des pour", ont toutefois plaidé pour un rire qui n'engage que soi, qui ne parle que pour lui-même, en conscience que ce spectacle est débilement borderline. C'est le seul argument, très minoritaire dans ce camp, qui m'a semblé recevable et je remercie ceux qui l'ont soutenu dans l'intérêt de ce débat contradictoire.


Il fut même un temps où le "borderline", l'obscénité dionysiaque, avait sa part de sacré, du moins en Occident.

"Quant à nous, si on nous demandait où et quand les initiés de la déesse Célestis entendaient des préceptes de chasteté, nous ne pourrions le dire; mais ce que nous savons, c’est que, lorsque nous étions devant son temple, en présence de sa statue, au milieu d’une foule de spectateurs qui ne savaient où trouver place, nous regardions les jeux avec une attention extrême, considérant tour à tour, d’un côté, le cortège des courtisanes, de l’autre, la déesse vierge, devant laquelle on jouait des scènes infâmes en manière d’adoration. Pas un mime qui ne fût obscène, pas une comédienne qui ne fût impudique; chacun remplissait de son mieux son office d’impureté. On savait très-bien ce qui était fait pour plaire à cette divinité virginale, et la matrone qui assistait à ces exhibitions retournait du temple à sa demeure plus savante qu’elle n’était venue. Les plus sages détournaient la vue des postures lascives des comédiens, mais un furtif regard leur apprenait l’art de faire le mal."
Augustin d'Hippone, la Cité de Dieu

Orgies ! Orgies ! Nous voulons des orgies !
jamais le dernier pour la déconne, Saint-Augustin fut d'ailleurs un pionnier en matière de caméra cachée...

(nk, l'invité d'Agnès)
Il y a les normes prescriptives et les normes descriptives.
Exemple : fumer sur le quai de la gare est strictement interdit.=> voilà la norme prescriptive, ce qu'il faut ou ne faut pas faire selon la société, en général tous les réglements et les lois.
Et : sur tous les quais de gare, vous avez des gens qui fument et les agents de la sncf le tolère tout à fait => norme descriptives, celle qui décrit l'usage en cours dans une société.

Le fait est que les normes descriptives d'une société sont très souvent en opposition avec les normes prescriptives de cette dernière. L'égalité femme-homme, comme le respect de l'environnement sont des normes prescriptives. Qui franchement, va vous dire qu'il est pour polluer au maximum ou contre l'égalité entre les hommes et les femmes ? Pas grand monde, évidement, maintenant, dans les faits, qui va vraiment mettre en pratique ses déclarations de principe ?

Vous dites que les médias défendent l'égalité femme-homme, je ne suis pas d'accord, dans le principe, ils l'affirment, mais faîtes remarquer que le festival de Cannes ne présentent que des réalisateurs hommes et vous verrez fleurir les articles pour défendre la liberté de nommer des hommes réalisateurs, forcément les meilleurs avec plus de talents et conspuer le système de l'action positive (appelée par ses détracteurs, le système de quota ou discrimination positive)...

Pas mal, cet outil, Google books ngram :) Merci
"l'excès carnavalesque transgresse la norme quelle qu'elle soit, y compris féministe"
la norme d'une sous culture minoritaire n'est pas la norme de la société dans laquelle elle se déploit. Ce n'est pas les "zoulous" du carnaval de Dunkerque qui avaient soulevé un tollé il y a quelques années ? Célébré le racisme est peut-être carnavalesque, en tout ças, ce n'est pas subversif pour un sous, ce serait plutôt cathartique, comme en mettant en scène le racisme pour le glorifier, tout en se défendant de toute idée raciste...

La transgression n'est subversive que si elle renverse les rapports de pouvoir habituels, sinon, vous êtes dans le lynchage, vous êtes parmi les braves gens qui n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux...

Enfin, c'est mon avis, lorsque je vois une bande de gens qui ont tous les privilèges et tous les pouvoirs se foutrent de la gueule ensemble d'une personne plus faible, je ne vois pas de subversion, je ne vois que la nature humaine dans ce qu'elle a de plus laid. Mais bon, c'est vrai que je n'ai aucun humour.
si c'était vrai, vous ne pourriez pas le dire, hihi !
Vous voulez dire dont les imbéciles, réac, beaufs, misogynes et "intellectuels" bien de chez nous se moquent en propageant des légendes urbaines plus grosses qu'eux comme le coup de l'ascenceur ?
Mais pas avec n'importe qui, il vous l'avait bien dit, P.D.
.
impossible de répondre à quelqu'un / commentaire mal placé / j'laisse tomber +_+
moi aussi lorsque je vois une vidéos qui fait une grosse blague raciste, comme mon regard est pur et innocent, je ne vois rien.
Entre l'innocence et l'idiotie, il n'y a qu'un pas, surtout quand on vous explique et que vous continuez à regarder le monde inocemment en évacuant tous les rapports de force entre groupes sociaux...

L'innocence dans les yeux des dominants et des dominés, c'est cool, toutes les tensions sociales s'apaisent tout à coup, c'est pratique. Moi je pense que l'on devrait dire ça à tous les gens qui se révoltent parce qu'ils ont l'impression qu'on s'essuit les pieds sur leur dignité, laisse tombé l'orgueil, c'est pour les pervers, toi, garde ton innocence, laisse toi humilier avec le sourire :D
Tout ça est très intéressant. La video de Rémi Gaillard, tellement drôle. La réaction d'Audrey Pulvar, si fine.
Et que dire du récit stimulant de cette polémique.
Rien. Ou juste bravo.
en pleine s.f http://www.dailymotion.com/video/x3ot5h_idiocracy_fun
Gare au goriiiillleeee!!!!....Chanson patrimoniale de Brassens n'avait subi que la censure de la police et de l'état.....bien que la comparaison
soit osée....pour RG...il' s'agit bien d'un primate qui veut faire feu de tous bois....tout le monde y avait vu ,entre autres,une caricature des (trop) bas instincts de la masculinité....et bien aujourd'hui ,la censure convoque le féminisme militant,les sciences sociales,les victimes de viols ou harcélements.....etc,etc....
Dans le cas qui nous occupe,la police(convoquée dans le sktech,comme le juge qui pleurait beaucoup) a l'intelligence de fermer sa gueule....de peur du ridicule...semble t-il....
Les temps changent......
sinon vous l'avez vu le court métrage "majorité opprimée" qui proposait une inversion des rôles à la fois comique et un peu terrible aussi. C'est surtout le début qui est bien, après ça s'enlise un peu :
majorité opprimée

C'est grâce à ce film que j'ai réalisé que oui, c'était uniquement les hommes qui pouvaient courir torse nu dans les rues, et qui pouvaient vous dire "ah vous avez un beau sourire, gardez le", et que c'était seulement les femmes qu'on pouvait appeler "ma petite dame". Et Paf ! pas plus tard qu'hier, le postier qui me dit, "mais oui ma petite dame!". Moi bêtement j'avais même pas réalisé à quel point c'était con(descendant).

Alors bon, on voit bien dans la discussion animée ci-dessus, il y en a pas mal qui sont là - meu non, mais c'est rien, mais c'est de l'humour, ba la, quand même....- mais moi ça me choque, mais ça me choque à un point, je n'ai même pas regardé la vidéo pour vous dire, tellement la description que j'en ai lu m'a énervé. Il est juste couillon ce Rémy Gaillard, il est couillon et il fait ce qu'il a envie de faire, et il réfléchit pas. Mais quand on a un tel nombre d'abonnés sur You tube, il faudrait lui dire que réfléchir un peu, c'est mieux. Et on a pas dit qu'on voulait le censurer, on lui dit juste qu'il est couillon et que c'est dommage que ces couillonades trouvent autant d'échos.
le truc brille pas par son intelligence, et reste dans certaines limites
On sent que la censure a de l'avenir... J'ai hate qu'on interdise toutes les productions sensé porter atteinte a "(x)", ou contenant une image degradante pour "(x)".

Bref juste de l'enculage de mouche..., on voudrait faire gagner encore plus de fric a RG, on s'y prendrait pas autrement.
J'ai remarqué que c'est toujours Laure Daussy qui traite les sujets concernant ce type de sujets (sexisme, harcèlement, tsétéra, tsétéra).
Le principe de parité est-il bien respecté ?
A l'avenir, il serait bon qu'on applique l'alternance. [s]Au prochain coup[/s] la prochaine fois, pour équilibrer les points de vues, ce sera donc l'un des [s]membres virils[/s] garçons de la rédaction qui devra s'y coller.
Sinon, je pique une crise d'hystérie et je me désabonne. Je rigole pas, c'est pas une vaine menace, je suis capable de le faire.
J'ai beau lire ce fil et m'intéresser aux argumentaires, je trouve que la seule chose à savoir est : les femmes victimes de cette "blague" ont-elles donné leur consentement à la diffusion de ces images ?

Si non c'est un scandale, si oui alors c'est qu'elles ont su rire autant de RG que d'elles-mêmes.

Et le reste de la polémique me semble sans grand intérêt.
Il n'y a aucune incitation au viol, ou au harcèlement sexuelle, et même pas de femmes réduites à des objets dans ces vidéos. C'est du grand n'importe quoi.

Encore de la légitimité donné à dieudonné gratuitement ...
C'est pas finaud, mais il me semble que Jean-Yves Lafesse faisait plus ou moins la même chose il y a 20 ans sur Canal + et on considérait que c'était une chaîne cool, branchée, moderne (c'est à dire pas pour les beaufs qui regardaient TF1 bien sûr)...

Franchement, parler d'"incitation au viol", au secours !

Et ça, c'est de l'incitation au viol ?

http://www.wat.tv/audio/coluche-viol-monique-dplo_2f1mv_.html
Bon, il y a encore pas mal d'effort aux sciences sociales pour se faire comprendre.
En même temps, dès qu'on s'attaque aux représentation sociales, celles sur lesquelles chacun s'est bâti, celles qui nous donnent les significations profondément ancrées et inconscientes des rapports aux humains et aux choses, il est certain que ça ne peut faire que résistance.

Mais il faudra donc expliquer et ré-expliquer encore comment des faits concrets (différence de salaire, violences...) sont le résultat de représentations sociales majoritaires (les femmes sont spécifiques alors que les hommes sont "neutres", les femmes sont passives, au service des hommes, et sont avant tout des objets sexuels dévolus au plaisir des hommes - avant de devenir avant tout des mères, etc.) ; que ces représentations sont aussi intériorisées par beaucoup de femmes, comme dans tout rapport de domination (donc le coup de "oui mais je connais des femmes que ça choque pas", ça marche pas) ; et que c'est donc aussi en tentant d'influer sur ces représentations sociales qu'on peut espérer changer le cours des faits concrets ; et qu'il est donc tout à fait naturel et sain (et non pas "anti-liberté", ou "coincé du cul") de critiquer et dénoncer tout discours, acte, représentation, quels qu'il soit, qui vont dans le sens de ces représentations de domination et s'en servent sans recul (et donc, non, c'est pas que "graveleux").
Bon, ben encore une fois Rémi Gaillard a fait n'importe quoi... Est-ce vraiment surprenant ?

En regardant la vidéo, voilà ce qui me frappe :
- Rémi Gaillard a sérieusement l'air d'un dégueulasse (surjoué je pense façon porno, mais peut-être pas que)
- On voit quand même peu les visages des femmes filmées (qui ne sont donc pas reconnaissables pour la plupart)
- L'humour vient de la caméra et du fait que les femmes se demandent ce qu'il fout, ou ne voient pas la blague.
- Y en a qui me paraissent vachement stoïques, quand même (je me dis que si c'est tourné à Montpellier, elles l'ont reconnu : "ah, tiens, c'est Rémi Gaillard, le mec qui fait n'importe quoi." "euh, qu'est ce qu'il est en train de faire ?" "N'importe quoi, on dirait" "Il a l'air un peu con, non ?")
- Par contre, y'en a qui ne le sont pas du tout, et c'est le cas de la première qui fait vraiment une drôle de tête quand elle se rend compte du manège de Rémi. C'est clairement la séquence la plus violente, me semble-t-il, et d'ailleurs la vidéo cherche à atténuer l'effet que produit le visage défait de la fille puisque la puisque la séquence ne s'arrête pas sur ce visage mais sur Rémi Gaillard qui s'en va en rigolant (ce qui est assez mufle de sa part d'ailleurs, il aurait pu aller lui parler). Je suis presque sûre que si au lieu d'être au début, cette séquence avait été en fin de vidéo et qu'au lieu de s'en aller en rigolant, Rémi était allé voir la fille à la fin pour expliquer que c'était une blague (ce qu'il a d'ailleurs dû faire par la suite vu l'autorisation de diffuser), l'ensemble aurait produit un effet différent.

Bref. C'était pas du meilleur goût, mais ce n'est pas non plus un drame. Vu que j'apprécie le n'importe quoi de Rémi Gaillard dans d'autres circonstances et qu'il n'est pas facile de flirter avec le mauvais goût sans y tomber jamais, vu aussi qu'il n'a pas d'antécédents dans ce sens, j'aurais tendance à alléguer le droit à la connerie* et à dire "C'était con. Passons à autre chose."


*(Le droit à la connerie n'existe pas encore mais à mon sens, à l'époque d'Internet et dans le cas d'une connerie faite par quelqu'un sans antécédents, on devrait pouvoir alléguer d'un droit à la connerie pour pouvoir dire "d'accord, c'était con" et effacer l'ardoise plutôt que de honnir la connerie et la personne qui l'a perpétrée sur l'ensemble des médias en ligne et réseaux sociaux et d'attendre fermement la suivante.)

Un sociologue explique encore sur Twitter (en plusieurs tweets ici, ici, ici, ici)

Y a mieux que plusieurs liens vers plusieurs tweets: un seul lien vers plusieurs tweets déjà rassemblés par quelqu'un, sur Spotify.
https://storify.com/aPaulineR/free-sex-de-remi-gaillard-le-malaise
C'est des sortes de contrepèteries visuelles?
Je n'ai pas cliqué, pas trop envie. Sans la surprise, ça fait pas envie.
Il vit dangereusement... Faut faire rire, faut faire rire.. Mais si à force sa copine, en pleine confusion, pour montrer qu'elle le suis à 100%, lui rit au nez au moment crucial? Remi pas gaillard!
Remi Gaillard fait dans le vulgaire, tant pis pour lui. J'espère quand même qu'aucune des "victimes" n'a signé d'autorisation de diffusion de peur de passer pour une "chieuse". Mais je suis sûr que dans la masse de ceux qui trouvent ça drôle, il y a autant d'hommes que' de femmes.
Moi, ce qui me gène, c'est la réaction indignée de l'équipe Ferrari. Elles sont bien placées pour donner des leçons de décences...
Je note surtout qu'elles démontrent que les femmes peuvent faire les mêmes émissions/débats de beaufs que les hommes.
Pesonnellement j'avais été scandalisé par le gars qui embrassait en trois questions, mais ça ne me semble pas du tout sur le même plan. Ici il ne force personne à rien faire, il joue simplement de l'image. En outre le commentaire cité dans l'article se trompe: c'est bien précisément drôle* parce la réaction des intéressées, car il fait manifestement le bruit nécessaire pour qu'elles le remarquent.

C'est un peu dommage de voir que sa défense va être vite caractérisée en réac beauf alors qu'en face, l'attaquer c'est se donner une bonne image pour pas cher en faisant à mon sens un mal réel mais qui ne se voit pas facilement à chaud. En tous cas il a raison: oui, c'est la liberté d'expression. Dès que vous êtes en train de dire "mais pas pour ce message", vous illustrez immédiatement la nécessité de la liberté d'expression. Parce que s'il y a une limite, c'est que quelqu'un la met contre l'avis d'autres: par définition donc plus de la liberté d'expression.
(bon par contre il n'est pas interdit, donc avant d'en appeller à ça il aurait pu attendre de voir si Manuel Valls lui envoyait la police).


* enfin j'ai pas souris mais je ne suis globalement pas du tout client de Rémi Gaillard.
Ouf!!!!!....à la lecture du forum,quelques asinautes (même femmes)qui prennent la chose comme cela devrait être:une potacherie de plus!
Plutôt que d'inciter au viol(Ils sont tombés sur la tête)....j'y verrais plutôt une volonté de ridiculiser la masculinité que l'inverse....c'est Remi Gaillard qui est ridicule pas ses "victimes"....
D'autre part,cette bataille me semble hors de propos,le feminisme a ,je pense, d'autres causes bien plus urgente à mener..salaires,parité,etc,etc.....ces montées systématiques aux créneaux pour la moindre ânerie d'un humoriste,n'ont d'effets que de fatiguer
les militants et les récalcitrants......pendant que les féministes gagnent la bataille de l'orthographe ,par exemple,en mettant des E partout....
les salaires n'ont pas bougé.....
Ces indignations sont aussi futiles que le skech et la teneur de certains propos inquiètant de sectarisme et d'excés....la police de la pensée!!!
On ne peut pas rire de ce sketch....mais pour qui vous prenez- vous?
j'ai justement repensé à un court sketch assez connu de Jean-Yves Lafesse qui m'avait plutôt amusé, quand j'étais adolescent :

Sur une plage presque déserte, on le voyait s'approcher d'un sportif en train de faire des pompes, et lui glisser discrètement à l'oreille : "Tu peux arrêter, elle est partie..."
[très visuel, mais pas que] ... et le sportif, après un temps de gamberge, d'éclater de rire.

Certes, il s'agissait déjà d'un détournement, de type "suggérons la crudité d'un acte sexuel dans la banalité d'un comportement tout public".
Mais faut-il préciser que le ressort comique était très différent de celui dont il est question aujourd'hui ? ( = on pourrait développer)

Attention, je ne cherche pas à dégoûter les rieurs de cette nouvelle série de séquences signées Gaillard, que pour ma part j’ai trouvé juste vraiment nazes - mais ça n'engage que moi. (... les goûts et les couleurs... et puis, sans bien connaître le lascar, je pense qu'il a déjà fait beaucoup mieux)

En revanche, il me semble qu'on n'est pas du tout dans le débat "tarte à la crème" qui prétend s’attaquer depuis des siècles – parfois avec une belle ironie (cf. Cervantès et les romans de chevalerie) - à l'influence néfaste (ou pas) d'une oeuvre sur le public.

Ici, au contraire, la question de l'incitation mérite d'être posée, à l'heure où tout le monde se ballade avec une caméra / téléphone, parfois sans plus savoir quoi inventer pour se "valoriser" ou faire le malin... et à l'occasion, au détriment d'autrui (femme, homme, animal, insecte...)

Phénomène sans précédent et d'une telle ampleur qu'il convient peut-être de considérer le travail des "professionnels" - potaches ou non - avec un regard neuf pour en mesurer toutes les répercussions - en cours et à venir.

... Sans pour autant verser dans la Morale ! je ne dis pas qu'il faudrait purement interdire ce sketch. Mais c'est vrai qu'il aurait peut-être gagné à "panacher" davantage ( = quelques mecs bien virils, par exemple : rires garantis... car le seul représentant de la gent masculine qui se fait "avoir" représente surtout ici la police, et donc l'Etat, toussa... ça "part" un peu dans tous les sens, si on me passe l'expression...)

Alors, bon.

Laissons faire les experts au Tribunal, le cas échéant... mais entre « nous », ça vaut la peine d’en discuter, je crois !


NK (garçon), l'invité d'Agnès
Mon petit doigt me dit que ce genre de "grosse vanne potache" va bientôt rejoindre le blackface, Josephine Baker et ses bananes, les fines blagues de fin de banquet sur les [polack / juifs / ritals / pieds-noirs / bretons /belges / versailles / arabes / suisses / habitants de Homs / inserez votre petit favori ], Michel Leeb "faisant l'accent africain", Lagaff' chantant "la Zoubida" et autres perles culturelles du temps jadis...

Pensée-unique des pisse-vinaigres sans humour dites-vous ? Pas plus mal...
C'est pas terrible, c'est de l'humour gras beauf, mais que dire de plus?
Une majorité de Brésiliens (65 %) considèrent qu'une femme portant des vêtements provocants "mérite" d'être violée (résultat d'un sondage gouvernemental).
C'est à peine si ça me fait sourire. Je dois être hermétique à l'humour brésilien.
"je n’ai rien contre les femmes,"
.... encore heureux !

en tant que femme, normale, pas prude, ayant subi comme beaucoup des gestes et des paroles de harcèlement sexuel dans la rue, les ttransports en commun.... un parc où j'étais allongée à lire et où mon refus de "baiser" avec un inconnu qui m'expliquait fièrement qu'il était en couple mais qu'il avait envie de tirer un coup parce qu'il s'ennuyait, s'est conclu par une poignet d'herbes dans la figure et des insultes, je trouve cette séquence complétement débile, violente et agressive.

Il faut sérieusement manquer d'empathie pour ne pas comprendre que l'on soit choqué par ces "sketchs" ?
Je trouve le gag presque "bon enfant", ok il mime un acte sexuel mais absolument pas un viol, et on ne sent aucune volonté d'humilier mais seulement de faire rire. Donc on a le droit d'être choquer ou de trouver la vidéo d'un humour douteux mais c'est clair qu'on reste largement dans la limite de la liberté d'expression. Et puis je pense que l'on a besoin de transgresseur qui nous renvoient à nos peurs et à nos tabous mais je conviens que ces humoristes transgresseurs doivent être irréprochable "à la ville" (contre-exemple: Dieudonné). Mais pouvez-vous démontrer que Rémi Gaillard développe une haine pour la gente féminine ?
Ce qui est surtout ridicule et par là-même choquant, c'est la façon qu'il a de mimer le sexe : c'est une caricature d'acteur porno auto-centré qui est dans son trip et qui prend sa partenaire pour un objet. C'est ça qui est insupportable. À la rigueur, s'il s'était amusé à faire le même gag mais en remettant en question son propre corps, en montrant un corps masculin à l'oeuvre de manière réaliste, avec sa maladresse, ça aurait pu être artistique et poétique. Mais manifestement ce n'est pas ce qu'il recherche vu qu'on est dans l'humour balourd. Et ça me paraît sain de faire remarquer que quand l'humour balourd touche à ce genre de choses, il est particulièrement navrant voire révoltant. Être je-m'en-foutiste à ce niveau-là c'est cynique, c'est penser que niveler par le bas n'est jamais dangereux mais toujours marrant et qu'on peut pas faire autrement quand on veut faire rire gras.
"Si j’avais été homo, j’aurais mis des mecs"
donc, il met en scène des situations qui correpspondent à ses préférences sexuelles. A-t-on affaire à un humoriste qui fait un sketch ou à un pervers qui met en scènes ses fantasmes?
J'ai trouvé que la scène avec le policier (à la fin) rattrape l'ensemble: j'ai trouvé cela assez drôle.
Franchement, je trouve qu'il n'y a vraiment pas de quoi pousser des cris d'orfraies...
J'ai beau être une femme, avoir subi, jeune, pas mal de harcèlement de la part de ces messieurs, de toutes les catégories sociales, être une militante du droit des femmes... ça m'a fait sourire...
Bon sang, un peu d'humour, Mesdames...
Tout d'un coup, je pense à Reiser et à son "vieux dégueulasse" ou au dessin sur lequel il montrait une jeune femme sur une plage, allongée sur sa serviette, matant un dragueur allant draguer une autre qu'elle... après avoir essuyé qqs refus, le dragueur parvient à ses fins avec une jolie fille. Du coup, la jeune femme qui matait se dit qu'après tout, ça lui remonterait son ego un peu fatigué de se payer une petite partie de jambes en l'air... elle se lève, va proposer "la botte" à un inconnu seul sur sa serviette et... elle se fait traiter de sale pute etc...
J'aime mieux l'humour de Reiser c'est sûr, mais bon, décoinçons-nous... on rigole de moins en moins et là vraiment, il n'y a pas de quoi faire un procès à ce brave Rémi Gaillard et à son humour de potache.
Je trouve qu'on assiste à d'autres violences (contre les femmes) sans que certaines daignent lever le petit doigt.
Il n'y a pas pas de délit d'idiotie, de pauvreté d'imagination, d'humour défaillant qui sont les seuls qu'on pourrait mettre en avant ici et... ailleurs. Cultures masculine et féminine continuent à se renvoyer des poncifs lugubres sous les applaudissements d'une large partie d'entre nous. Le sexe continue à fasciner (et terrifier) les petits garçons tandis que les petites filles continuent à osciller entre s'en servir comme un pouvoir et le subir comme un esclavage. Ces pauvres vidéos ne sont que de pitoyables miroirs de ce que nous apprenons à nos enfants faute d'avoir réussi à sortir nous-mêmes de la partie de l'enfance la plus sinistre : celle où l'on ricane en disant des gros mots, en voyant l'autre sexe, où l'on commence à ériger la grossièreté en sexualité guidés par les leçons de parents bien-pensants, bien agissants eux-mêmes produits de parents... Bref, la misère ordinaire, rien de plus, rien de moins.
Je sais, c'est un peu lourd. Le manque d'humour, la bêtise et la grossièreté acceptés n'inspirent pas. Ils fatiguent.
"c'est de l'humour, pète un coup"
"ça suffit les féministes hystériques mal baisées"
"il est pas sexiste en vrai donc c'est bon"
"elles étaient d'accord"
"c'est pas ce qu'il essayait de dire, cessez de tout déformer avec votre esprit tordu"
"on peut plus rien dire, plus rien faire"
"on fait pareil entre couilles alors égalité homme/femme tout ça"

Ajoutons une campagne massive d'appel au viol, au meurtre, et insultes en tout genre.

Et voilà, asi est vacciné.

De rien.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

c'est comique,car c'est complétement détaché de toute vraisemblance,et finalement r gaillard dénonce plus le coté clébard des hommes,qu'il n'incite au viol.
Et pendant ce temps....les femmes sont toujours payées 25% de moins,occupent 80% des emplois précaires...
N'y aurait-il pas une necessité urgente à prioriser les indignations????
Juste un réflexion qui m'a sautée aux yeux en regardant la vidéo. Gaillard joue sur l'effet de perspective. Le caractère sexuel vient de la mise en relation des deux formes des corps, c'est à dire du point de vue de la caméra. Posez celle-ci ailleurs, et le gag ne fonctionne plus. Il serait fort étonnant qu'on ne trouve pas d'exemples similaires dans l'histoire du cinéma. Mais à l'heure du tweet la culture visuelle c'est comme la confiture.. moins on en a, plus on l'étale.
Pourquoi mimer un acte sexuel serait-il une apologie de la violence sexuelle ou du viol?
C'est moins violent que balancer à la flotte un paisible pêcheur en lui donnant un coup de pied au cul ou déverser un seau de merde sur une auto qui sort de lavage.
Ces gags navrants ont sans doute le public qu'ils méritent.
Oh ben si Audrey Pulvar s'en mêle, alors on est tranquille !

(Ça ne s'arrange guère dans nos chaumières bien pensantes !)

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