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Finkielkraut, Copé, Sarkozy : la compétition des souffre-douleur

Il a trouvé la formule du jour, Finkielkraut, avec la "presse Pigasse".

Derniers commentaires

"C'est toute cette presse, qui s'apprête à célébrer son intronisation à l'Académie, avec une pompe digne des funérailles de Victor Hugo." Mais DS, comment pouvez-vous écrire une telle ânerie? Les funérailles de Victor Hugo furent un immense événement, immortalisé par des dizaines de gravures qui nous en donnent une idée. Comment comparer avec le petit raout mondain de l'Académie? Votre détestation vous aveugle.
Une analyse d'une manifestation du système médiatique dominant (avec Alain Finkilekraut, en l'occurrence). Dire que Finkielkraut fait partie des éditorialistes dominants a bien un sens, qu'on ne peut balayer facilement,
La grande question qui me turlupine.
Le Sauerkraut, c'est la choucroute, mais le Finkielkraut, c'est quoi comme plat?
Quel dommage, cher DS, d'ignorer (ou de ne pas oser évoquer) le texte le plus intéressant sur la compétition victimaire :

[large]La Tentation de l'Innocence[/large]

D'un certain Pascal Bruckner, avec qui précisément Finkie écrivit en 1977 "Le Nouveau Désordre Amoureux" (À l'époque Finkie parlait volontiers de bites, de couilles et de cul !)

C'est vraiment désolant !

PG
C'est la tendance de communication de l'année. Ils sont pitoyables !
Bonjour. Faire l'amalgame entre ces trois individus très connus est un procédé amusant, qui pourtant me paraît un peu court. M. Finkielkraut n'est pas un homme politique, il n'est pas soupçonné de pratiques illégales, et il se fait botter le c... assez souvent pour s'inquiéter du phénomène. Il a au moins le mérite de déveopper clairement des idées précises que l'on soit d'accord ou pas avec elles. Ses adversaires affichent leurs propres idées, avec moins de clarté (le style du monde reste inimitable) et un suivi quotidien obstiné, si l'on parle du Monde, de libé etc... Copé et sarko disent peu, ou rien, ou une chose et son contraire, et peuvent à bon droit être soupçonnés de mentir fréquemment, y compris quand ils prennent la pause de la victime. Le seul souffre-douleur mis en cause plus ou moins élégamment pour ce qu'il faut bien appeler ses convictions (si, si, ça existe encore!) est M. Finkielkraut. Ces prises de position souvent peu conformes au politiquement correct font de sa longue présence sur France culture et à présent de ses fréquentes apparitions ailleurs, un miracle dans notre univers médiatique si "consensuel". Mais, reconnaissons-le, l'intérêt soudain de M. Pujadas pour les propos du philosophe prête à interrogation. En tout cas bravo, M. Scheiderman flingue bien. Puisse-t-il trouver ultérieurement des cibles à sa mesure.
Toute pensée unique, parce qu'unique explose en une multitude d'hérésies. Mais la vraie unicité se venge toujours.
Il y a de ça une vingtaine d'année, dans une sorte de sursaut de lucidité, Jean François Kahn avait forgé l'expression de "pensée unique" à propos des médias. C'était à une époque où, entre Bourdieu et @si, s'esquissait un semblant d'analyse et de réflexivité critique dans ce milieu. Cette page semble définitivement tournée aujourd'hui, puisque de la presse-Pigasse à la claque-Finkielkraut, tout le monde prétend pourfendre la pensée unique de l'autre. Signe-évident-de-la-bonne-santé-de-notre-démocratie-et-de-notre-gout-si-typiquement-français-du-débat-intellectuel, achevez moi on dirait Manuel Valls.

Tout ce passe comme si, à partir de ce diagnostic de la pensée unique incontournable à la fin des années 90, tout une partie de nos "penseurs" ont effectué un repositionnement dialectique pour permettre l'émergence de ce dissensus meanstream. D'où cette pathétique partie de ping pong pour animer les conversations de cantines d'entreprise et les forums d'@si, où chacun affiche de choisir son camp entre Joffrin et Finkie.

Or s'il y a bien un point commun entre Joffrin et Finkie, ou entre Fourest et Zemmour, c'est sur ce qui constituait l'essence même de la pensée unique, à savoir le mondial-libéralisme. Alors bien sûr, plus aucun n'ose encenser ce modèle sur le mode en vigueur dans les années 80. S'il leur faut en parler vite fait, ils le feront sur un ton fataliste, teinté d'un soupçon de déploration pour la forme - parce que chez eux ça se passe plutôt bien merci. Mais Finkielkraut et la presse Pigasse sont d'accord sur l'essentiel, à savoir les sujets de leurs désaccords et leur besoin d'occuper l'affiche.
Merci Daniel, ta prose c'est du platine, mes étudiants en font leurs choux gras... d'autant plus rassurant qu'ils sont gavés d'articles gras et tièdes.
Je prends uniquement un exemple : Finkielkraut a stigmatisé Internet, un peu comme le moine copiste stigmatisait ce cher Gutenberg qui a failli être plus connu sous le nom de Gensfleisch (chair d'oie) ce qui n'est pas mal pour celui qui remplaça la plume d'oie.

Finkielkraut a stigmatisé Internet, un peu comme celui qui conservait le Sefer Torah dans sa mémoire RAM et a stigmatisé le premier scribe transcripteur des rouleaux.

Et Finkielkraut vient gémir telle une vieille dame habituée aux égards.

La facétie de l'Académie française ouvrant ces portes à cet homme rappelle que cette noble association a accueilli tant d'immortels dont le nom a totalement disparu, donnant ainsi à Nietzsche une immortalité de fait malgré la signature de Qui vous savez.

Mais ce qui déplait le plus chez Finkielkraut, c'est qu'il était si intéressant avant, et qu'il est devenu si prévisible et si barbant et si maugréant, et qu'il est comme ces peintres qui arrivent à vous peindre l'enfer même lorsque le paysage est paradisiaque, ou ces touristes qui râlent toujours, même à Venise, contre l'odeur.
En parlant de Finkie, une enquête sur l'étrange "clash" qu'il a subi chez Pujadas de la part d'une "enseignante" (identifiée par la suite comme proche des indigènes de la république, selon Marianne) pourrait être intéressante.

France 2 ignorait elle vraiment le passé politique de cette personne ou était elle au casting pour le spectacle (ou pire donner aux détracteurs de Finkielkraut l'image d'hystériques intolérants cherchant à le réduire au silence) ? Pourquoi son micro n'a t'il pas été coupé, en particulier après la réponse, si c'était involontaire ? Etc...
Oui . Je n'ai pas une passion pour la Hollandie, mais quand même! Les jérémiades de tous ces droitiers nous gavent. Qu'ils pleurent en silence et ailleurs!
"Ils dominent"...

Une question simple pour Daniel: puisque vous savez si finement comptabiliser leurs passages, leurs audiences, et apprécier leur domination, quelle place médiatique faudrait-il accorder aux "réacs" ?

Fallait-il ne laisser que Cohn Bendit ? Ou que Wiam Berhouma ? Et si l'on ne raisonnait pas qu'en termes d'impact médiatique mais de représentation des opinions ? Car après tout, on se plaint de la sous-représentation des jeunes de banlieue ou des économistes hétérodoxes. Sauf que dans le même registre, on rappelle que la "pensée" de Finkielkraunt est en passe d'être majoritaire... En plus c'est un académicien (il y en a qui sont invités pour beaucoup moins que ça).

Et puis, la domination ça me parait très relatif à beaucoup de choses. N'avez-vous jamais constaté à quel point tous les chroniqueurs, "experts", "témoins", "journalistes", intervenants, "décrypteurs", bouffons, sur de nombreuses chaînes et non des moindres (tout France Télé, tout Radio France, Itele, les chaînes parlementaires, Arte et j'en oublie...) ne sont inspirés que par cette "survivance du siècle dernier" (très drôle... au passage) ? Dominent-ils ? J'en sais rien... Mais leur parole ne me semble pas étouffée par ce penseur "qui gémit". Ou alors ses gémissements ne leur servent qu'à brasser davantage d'air: ils concourent donc eux aussi et artificiellement au bruit médiatique autour de Finkielkraut.

Alors Finkilekraut "squatte" (intéressant à quel point ce mot revient souvent)... En gros, il usurpe la place qu'il occupe. Vous en êtes si sûr ? Ce dont se plaint Finkielkraut c'est justement de ne pas être critiqué sur ses idées mais sur la légitimité qu'il a à les exprimer: il ne pense plus, il n'en a plus la qualité; lui, il "gémit".

J'ai une hypothèse (qui n'est qu'une hypothèse): toute cette histoire de domination est une belle arnaque car en réalité, tout le monde veut que ses idées dominent l'espace médiatique. Pas vous ?
Il est vrai que tant qu'à dénoncer la compétition des souffre-douleurs, il n'y a pas de raison de ne dénoncer que ses seuls gagnants.
La tendance à la victimisation n'est pas le propre que de ceux qui défendent les dominants (et en dehors des dominés pour lesquels elle pourrait être considérée légitime, il y a la vaste catégorie de ceux qui parlent pour les dominés sans l'être qui joue très bien à ce jeu).
[quote=G.Pirou]En gros, il usurpe la place qu'il occupe. Vous en êtes si sûr ?
Bah, il y a quand même quelques évidences difficiles à contester. Perso, je n'écoute plus ces pantins médiatiques, parfois gonflés à partir de rien ou pas grand chose, parfois tombés en décadence par la force du média alors qu'ils avaient pu être, au départ, créatifs et intéressants. Mais il m'arrive d'en choper quelques bribes involontairement tellement ils sont omniprésents, et bon... pas grand intérêt.

D'un autre côté, usurpent-ils, ou sont-ils à leur vraie place? Et alors nous ne serions pas à la nôtre quand nous perdons notre temps devant télé, radio et journaux à écouter, que ce soit pour approuver ou contester, leurs billevesées?
Je regarde la bio de Finkielkraut. Je ne vois rien qui le disqualifie plus qu'un autre pour exprimer sa pensée. Je vous rejoins pour dire que l'on voit beaucoup trop de grands nigauds dans les médias, ces "pantins", comme vous dites. Je ne range pas Finkielkraut dans cette catégorie.

Certes, sa pensée peut choquer. Celle d’Édouard Louis me choque, par exemple. Mais je l'écoute quand même.
Et je ne trouve pas Édouard Louis illégitime pour s'exprimer dans les médias. Sa pensée est correctement articulée, elle est cohérente, il prend la peine de faire des phrases correctes, il représente un courant d'opinion... Comme Finkielkraut quoi.

Moi ce qui me gonfle ce sont les éditorialistes à deux balles qui débarquent pour nous raconter le monde. Avec eux, je deviens rouge. Eux pullulent vraiment dans les médias, sur tous les plateaux à la con pour donner leur avis sur tout et discuter gravement de la situation du monde. Leur légitimité ne repose que sur le titre du journal qu'ils représentent à ce moment-là. Rien d'autre. Absolument rien. Eux usurpent leur place.

Mais des essayistes, des auteurs de fiction, des "philosophes" ou "pseudo-philosophes", tant qu'ils ont quelque chose d’intéressant à dire, qu'ils ont pris le temps de murir leur pensée, je ne suis pas hostile. Certains sont moins intéressants que d'autres. Certains sont en décadence, c'est vrai.
Voté. Sauf que j'ai peur d'un diagnostic bien plus pessimiste : Il y a une gauche fragile sur ses bases, qui cherche à se refaire une solidité en mitraillant tout ce qui pense à droite ou ce qui tranche avec le politiquement correct. Le mot de Léon Blum " la gauche a des idées, la droite a des intérêts" reste inaccessible à beaucoup. Il faut dire que rares sont ceux qui peuvent poser la fameuse question " qu'appelle-t-on penser ?" Le manichéisme est la philosophie des paresseux.
AF gémit et Mélenchon éructe, c'est bien connu et établi scientifiquement.
La mode est aux sociologues en peau de lapin et autres rappeurs à la pensée élevée.
"Ces dominants, porte-parole des dominants, porte-voix des dominants, défenseurs des intérêts des dominants, qui s'échinent à occuper sur l'avant-scène la place des dominés, des parias, des rejetés, des souffre-douleur de la récré"

Vous est-il déjà venu à l'esprit que ce prisme d'analyse est totalement insuffisant, tant pour parler de A.F. (fils de déportés polonais arrivés cul nul en France, et qui est là où il est par son travail et son talent - si critiquable que soient ses propos sur le fond) que des idéaux qu'il défend (peu importe qu'ils vous paraissent poussiéreux) ?

Le plus beau c'est que malgré son audience médiatique - réelle, rêvée pour beaucoup évidemment - la moquerie et le léger mépris dont vous l'accablez justifient son discours, lorsqu'il affirme faire l'objet d'un rejet médiatique par certains organes de presse. En quelque sorte, CQFD.

Vous êtes décidément bien pressé de l'enterrer, lui et le monde plein de livres dont il aime tant parler, qu'il ressasse avec nostalgie et un certain désespoir.

Je suppose qu'il n'est pas assez "cool" pour être traité correctement. pendant ce temps, c'est avec force sourires et complaisance que Médine est votre invité. Ah, des délices d'être enfin, aux yeux du monde, reconnu, consacré, traité et reçu comme une victime. Et ce quel que soit le fond du propos.
Hoooo Schneiderman est jaloux!

"Il a les radios, les télés, Le Point, France Culture, France Inter, les prime time de Pujadas"
A propos du système médiatique autour de Finkielkraut : http://www.acrimed.org/Un-trio-d-inseparables-Alain-Finkielkraut-Alain-Minc-et-Natacha-Polony

A propos d'une émission Répliques où il convoquait la figure d'Aylan et celle de Levinas : http://fairing.canalblog.com/archives/2016/01/24/33263355.html
agonissait ou agonisait? (4 lignes avant la fin)
Oh, je vois bien un Valls, les larmes au bord des paupières, nous expliquer d'ici un an ou deux, sur le canapé rouge compatissant d'un Drucker qui décidément nous enterrera tous, à quel point cela a été dur pour l'homme de gauche qu'il est profondément, enfin il a un ami d'un ami qui a signé une fois une pétition pour libérer Mandela, d'avoir été critiqué pour avoir mis en place un état d'urgence perpétuel et d'avoir prononcé que "vouloir comprendre c'est excuser".
Je ne sais pas vous mais moi je provisionne les kleenex dans l'attente de cette scène au pathos savamment étudié.
" Au moins, la Hollandie nous épargne-t-elle ce spectacle-là."
Voir après 2017*
*Bien entendu Finkielkraut restera dans les souffre-douleurs.C'est pour ça qu'on l'aime !
Attendez, reste un an est demi, la hollandie peut encore s’aligner...

Sinon, Finkielkraut exagère ou n’a pas la reconnaissance du ventre ; j’ai souvenir de sa réhabilitation coup sur coup dans Le Monde, puis Libération, ou le contraire, au lendemain de son embardée plutôt raciste dans Haaretz, il y a quelques années en arrière... Et son livre, L’identité malheureuse, me reste encore quelques pages à lire pour le finir, n’est pas piqué des vers, à moins qu’il ait eu une intention pamphlétaire.

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